par les textes que par les livrets musicaux. Les textes avaient pour auteurs : Lesage,
Fuzelier, Dorneval, Favart, Pannard, Laffichard, Verrière, Carolet, Pontau, Valois,
Fromaget, Fagan, Piron, La Garde, Lesueur, etc. La musique était composée par
des musiciens comme Rameau ou Dumortier. Les décors, même s’ils devaient
être éphémères, pouvaient être signés par de grands peintres comme Boucher ou
Watteau. Il faut rappeler que c’est làque naquit l’Opéra-Comique.
Existant depuis 1678, ce théâtre n’a pris son véritable essor qu’à la findu
XVII
e
siècle, après que Louis XIV ait chasséles Comédiens Italiens de l’Hôtel de
Bourgogne et de Paris en 1697. Puis ce fut une suite de succès populaires de 1697 à
1745, car ce théâtre attirait beaucoup de parisiens, aristocrates, bourgeois ou du
petit peuple. Tous ces gens venaient se distraire car ces foires étaient très animées
avec de nombreux marchands, montreurs d’animaux, marionnettistes, farceurs,
chanteurs, sauteurs, ou encore danseurs de corde. La foule qui s’amassait pour
écouter les acteurs parler et chanter reprenait en cœur les chansons que tous les
Parisiens connaissaient par cœur.
Lécluze excellait dans les rôles de comique et chantait merveilleusement selon les
témoignages de l’époque. Il jouait aussi bien les rôles de médecin que de valets. Il
avait beaucoup de succès.
Quand, sur ordonnance royale, le Théâtre de la Foire ferma en 1745, Lécluze
fut dès 1746, comme Favart,engagépar le Comte Maurice de Saxe pour
jouer dans sa troupe personnelle aux armées durant les campagnes des
Flandres.
"Le Maréchal a pris Lécluse, de l’Opéra-Comique, pour son comédien, et lui donne un
carrosse àquatre chevaux."
5
Il joua dans de nombreux rôles dans diverses villes traversées par les troupes. Favart
travaillait énormément car il écrivait ou remontait ses pièces, faisait construire de
nouvelles salles de spectacles, même si elles n’étaient que pour peu de représenta-
tions comme àTongres. Mais le point de ralliement devint Bruxelles et son Théâtre
de la Monnaie, quand cette ville fut libérée. Là,Lécluze fit approuver en 1747 son
élixir odontalgique.
Lécluze àLunéville
Lécluze était depuis 1739, et peut-être avant, dentiste de Stanislas 1
er
Leszczynski
(1677-1766), beau-père de Louis XV, et donc se rendait fréquemment en Lorraine à
Nancy et Lunéville. Un indice pour appuyer cette affirmation est dans l’anec-
dote rapportée par Chamfort : "L’Écluse, celui qui a étéàla tête des Variétés
5. Nouvelles qui se débitent. 1905. Vol III. p. 179. Lettres de M. de Marville. Cette lettre est
datée du 8 mars 1747.
Bull. Acad. Natle Chir. Dent., 2005, 48 107