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Le marché nancier et son rôle économique
Chapitre 17
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PROLONGEMENT
Alors que les valorisations de Facebook, Twitter, Netix, LinkedIn et
consorts ambent en Bourse et que le Nasdaq a progressé de 187 %
en 5 ans, le spectre de la bulle internet qui a émaillé la n des années
1990 refait surface. Vraie crainte ou mirage ? Décryptage.
La capitalisation boursière de Facebook ? 135 milliards de dollars. Celle
de Twitter ? 34 milliards. Des montants faramineux qui témoignent de
l’engouement des marchés pour les valeurs technologiques, surfant
sur la vague toujours haute du 2.0. Des montants qui interpellent. Car
si ces deux groupes sortent du lot, il ne s’agit pas de cas isolés.
D’autres voient également leurs valorisations amber. Parmi eux : le
service de vidéo à la demande Netix dont la capitalisation boursière
s’est appréciée de près de 300 % en 2013 pour atteindre 23 milliards
de dollars, mais aussi le réseau social professionnel LinkedIn, introduit
en Bourse à 45 dollars en mai 2011 et dont le cours irte aujourd’hui
avec les 220 dollars, pour une capitalisation boursière de 22,5 milliards
de dollars... Ou encore le site d’écoute de musique en streaming Spo-
tify (non coté) qui est valorisé 4 milliards de dollars.
Nest, Yelp, Pandora, Studio King, Box, Whatsapp, Line, Pinterest… La
liste est longue, des entreprises cotées aux non cotées. « Actuellement,
les valeurs technologiques sont éminemment volatiles et éminemment
spéculatives », analyse Pascal Quiry, l’un des auteurs du Vernimmen.
Cet emballement rappelle celui pour les valeurs technologiques à la
n des années 2000... qui avait conduit à la formation de la bulle Inter-
net, puis à son explosion.
Le 10 mars 2000, le Nasdaq
2
avait atteint son plus haut niveau à
5 048 points. 16 mois plus tard, en juillet 2002, l’indice
3
était redes-
cendu à 1,328, une dégringolade de près de 74 %. Aujourd’hui, le Nas-
daq se situe au-dessus des 4,200 points, plus haut niveau depuis près
de 14 ans. Il s’est apprécié de 34 % en un an et de 187 % en 5 ans.
Tous ces éléments poussent à s’interroger : est-on en train de prendre
le même chemin qu’au début des années 2000... Et de se diriger tout
droit vers un krach internet 2,0 ?
Depuis la crise nancière de 2008, les marchés nanciers ont été mis en cause ce qui a donné le
sentiment d’une nance incontrôlée et incontrôlable. Le rôle des pouvoirs publics et des Autorités
de contrôle en Europe et aux États-Unis est de remettre la nance au service de l’intérêt collectif,
de dénir des règles et des sanctions lorsque celles-ci relèvent de la manipulation des marchés nanciers.
focus
Krach boursier
1
Le krach boursier est une baisse sou-
daine et précipitée des actions touchant
une ou plusieurs places nancières.
L’une de ses caractéristiques principales
est l’eet panique qui voit les inves-
tisseurs tous vendre en même temps,
créant ainsi une spirale infernale.
Il n’y a pas de dénition économique
précise d’un krach mais, dans la pratique,
cette expression s’applique à une baisse
des cours de plus de 20 % en quelques
jours sur une place nancière. (…)
Libération - 9/10/2008
Nasdaq
2
Crée en 1971, le NASDAQ est le système
de cotation électronique qui a donné
son nom au marché des PME inno-
vantes américaines. Son succès a été tel
que certaines entreprises devenues des
grands groupes comme Microsoft, Intel
ou Apple sont restées cotées au NAS-
DAQ. Environ 3 500 sociétés sont cotées
au NASDAQ. (…)
http://www.lesechos.fr/nance-marches
Indice boursier
3
Panier d’actions dont les variations sont
supposées reéter le plus dèlement
possible les uctuations de l’ensemble
de la bourse sur laquelle sont cotées ces
valeurs. Certains indices, du fait de leur
construction, reètent dèlement les
variations de leur bourse (S&P 500, SBF
120), d’autres le font moins dèlement
(Dow Jones).
http://www.lesechos.fr/nance-marches
Bulle Internet : le marché a-t-il raison d’être hanté par le
krach
1
des années 2000 ?
Un chapitre = Un point du programme = 3 ou 4 ches recto/verso
Chaque point du programme fait l'objet d'un chapitre qui se compose d'un ensemble de ches recto/verso :
Une che Repères (chiffres-clés, principales
questions économiques à se poser, dénitions
importantes, frise historique et les tendances
actuelles, un plan détaillé, des ressources
multimédias à consulter).
Une che Documents qui suit le plan et aborde
avec des documents courts les notions.
Une che L’essentiel du savoir, synthèse
de cours ménageant des emplacements
pour les compléments apportés par l’ensei-
gnant lui-même.
Une che Prolongement qui crée le lien entre l’actualité
économique récente et les problématiques soulevées dans
le chapitre.
En n de thème, 2 ches contribuent à l'entraînement
à l'examen.
Une che Préparation
du BTS comportant un
exercice méthodologique
en lien avec une che
méthode et un cas d’exa-
men
À la n de l’ouvrage, l'étudiant a à sa disposition :
• une che méthodologique « décryptage d'un
sujet »
• une che lexique illustrée
• une che auteurs
entraînement par le
Fiche
méthode
Les différentes modalités de nancement
- 9 -
Chapitre 16
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P
our développer leurs activités, les agents économiques ont recours à différentes modalités de
nancement : autonancement, crédit auprès des établissements nanciers, nancement sur les
marchés de capitaux. Le système monétaire et nancier met ainsi en relation agents à capacité de
nancement et à besoin de nancement.
1 . Rôle et fonctionnement du système nancier
A
Agents à capacité de nancement, agents à besoin de nancement et nécessité
du nancement externe
B
Financement direct et nancement indirect
Pour investir et développer leurs activités, les agents économiques peuvent uti-
liser leur propre épargne. C’est le nancement interne, ou autonancement.
Certains agents sont caractérisés par une épargne supérieure à leurs dépenses :
ce sont les agents à capacité de nancement (ACF), généralement, les mé-
nages et les sociétés nancières. Pour d’autres, au contraire, l’épargne n’est pas
susante pour couvrir leurs dépenses : ce sont les agents à besoin de nan-
cement (ABF), généralement, les sociétés non-nancières ainsi que l’État et les
administrations publiques.
Pour nancer leurs activités, les ABF ont également recours au nancement
externe. Le rôle du système nancier est d’assurer le nancement des activités
économiques en mettant en relation ACF et ABF.
Au niveau de la Nation, lorsque les BF ne sont donc pas couverts par les CF
des agents résidents, la Nation a un BF et doit emprunter des capitaux exté-
rieurs (en provenance du reste du monde). Inversement, si la somme des CF
des agents résidents est supérieure à celle des BF, la Nation est en situation de
placer son épargne à l’étranger.
Le nancement externe prend deux formes :
- Le nancement indirect est le nancement auprès des institutions nancières (établissements de crédit, OPCVM…).
Celles-ci ont un rôle d’intermédiaire entre ACF et ABF. C’est le nancement intermédié.
- Le nancement direct est le nancement sur les marchés de capitaux ; les ACF rencontrent directement les ABF, sans
l’intermédiation d’institutions nancières. On parle de nancement désintermédié.
Marché des capitaux
Marché monétaire
Financement à court-moyen terme (moins de 7 ans)
Marché nancier
Financement à long terme (au-delà de 7 ans)
Marché interbancaire sur lequel les banques se re-
nancent.
Marché des titres de créances négociables (TCN) : bil-
lets de trésorerie (émis par les SNF), certicats de dé-
pôts (émis par les banques), bons du trésor, (émis par le
Trésor Public).
Augmentation de capital par l’émission de titres de pro-
priété (actions) ou par l’émission de titres de créances
(obligations).
Le marché nancier comprend le marché primaire où sont
émis les titres pour la première fois (« marché du neuf »)
et le marché secondaire (La bourse) où se négocient les
titres déjà émis (« marché de l’occasion »).
L’endettement correspond à l’émission des titres de créances (TCN et obligations) et aux crédits auprès des institutions
nancières.
Les différentes modalités de nancement
16
Chapitre
- 5 -
Thème 4 : Le nancement des activités économiques
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L
e nancement des activités économiques est réalisé de manière interne par voie d’autonancement et/
ou de manière externe en recourant au système monétaire et nancier. Le nancement externe est direct
lorsqu’il se réalise sur les marchés de capitaux à court terme (le marché monétaire) ou à long terme
(le marché nancier). Il est indirect lorsqu’il résulte d’opérations de crédit effectuées par les institutions
nancières.
Définitions des termes importants
Actions : parts du capital social d’une entreprise. L’acheteur
(actionnaire) est rémunéré par un revenu (le dividende) qui
dépend des résultats de l’entreprise. Les actions donnent
également droit à des voix lors des votes aux assemblées
des actionnaires.
Billets de trésorerie : titres de créance négociables (en-
dettement) émis pour une durée de 10 jours à un an. Ils
permettent aux entreprises d’emprunter directement à
court terme auprès d’autres entreprises pour faire face à
des dépenses et à des décalages de trésorerie. Le montant
minimum d’emprunt est de 150 000 euros.
Capacité d’autonancement : diérence entre les res-
sources propres et les dépenses d’investissement. On peut
mesurer le taux d’autonancement par le rapport entre
l’épargne et la formation brute de capital xe.
Intermédiation : le taux d’intermédiation mesure la part
des encours auprès des institutions nancières (IF) dans le
nancement total des agents non nanciers (entreprises,
administrations et ménages). On peut calculer un taux d’in-
termédiation au sens large en ajoutant aux crédits, les titres
émis par les agents non-nanciers et détenus par les IF.
Obligations : titres de créances (endettement) qui rému-
nèrent l’acheteur par un intérêt xe (le coupon). Les obliga-
tions représentent des prêts à long terme allant jusqu’à 30
ans.
Comment est nancée l’activité
économique ?
Quelles sont les caractéristiques des
diérentes modalités de nancement ?
Quelles sont les tendances de
l’évolution du nancement de
l’économie ?
35,7
milliards d’euros : c’est le besoin de
nancement des sociétés non nancières en France en
2013.
75,5
% : c’est le taux d’autonancement des entreprises
françaises en 2013, contre 85,7 % en 2007.
40
% : c’est, en France, le taux d’intermédiation
nancière au sens strict, (contre 53 % au sens large).
66,4
millions d’euros, c’est le montant total des
fonds collectés par le nancement participatif
(crowdfunding) au 1
er
semestre 2014
contre 33 millions au 1
er
semestre 2013.
Éléments
Les différentes modalités de nancement
Chapitre 16
- 7 -
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Secteurs institutionnels 2009 2010 2011 2012 2013
Sociétés non nancières -12,5 -11,3 -45,4 -44,7 -35,7
Sociétés nancières 31,5 28,3 23,9 16,6 6,9
Administrations publiques -138,9 -135,8 -105,0 -101,6 -89,5
Administrations centrales -118,3 -110,9 -91,4 -85,2 -67,9
État -116,9 -121,7 -91,2 -82,6 -69,2
Organismes divers d'administration
centrale -1,3 10,9 -0,2 -2,6 1,3
Administrations locales -6,0 -1,7 -0,7 -3,7 -9,2
Administrations de Sécurité sociale -14,6 -23,2 -12,9 -12,8 -12,5
Ménages (1) 88,6 83,5 80,3 73,9 76,8
ISBLSM 0,5 0,4 -0,1 0,0 -0,3
Nation -30,8 -34,8 -46,1 -55,9 -41,8
(1) : y compris entrepreneurs individuels
Insee, comptes nationaux - base 2010
A
Agents à capacité de nancement, agents à besoin de nancement et nécessité
du nancement externe
B
Financement direct et nancement indirect
Document 1
Document 2
1 . Rôle et fonctionnement du système nancier
Capacité ou besoin de nancement des secteurs institutionnels en 2013
(en milliards d’euros)
Endettement des agents non nanciers en 2013
1.
Dénissez les notions de
capacité de nancement et
besoin de nancement.
2.
Qui sont les agents à capacité
de nancement et les agents à
besoin de nancement ?
3.
Expliquez la situation de la
France en termes de besoin de
nancement en 2013.
Questions
1.
Quel est le montant
de l’endettement des
agents non nanciers
à la n 2013 ?
2.
Quelles sont les
différentes sources
d’endettement
des ménages,
des sociétés non
nancières et des
administrations
publiques ?
Questions
Encours brut en n de période
(en milliards d’euros)
Taux de croissance annuel
(en %)
2012 2013 2012 2013
Endettement des agents non nanciers 4 325,4 4 450,4 4,1 2,9
Ménages et ISBLSM 1 135,5 1 162,7 2,2 2,4
Sociétés non nancières 1 334,6 1 348,0 2,2 1,0
Administrations publiques 1 855,4 1 939,7 6,7 4,5
Crédits obtenus auprès des
institutions nancières résidentes 2 282,7 2 319,6 1,6 1,6
Ménages et ISBLSM (1) 1 135,5 1 162,7 2,2 2,4
Sociétés non nancières 884,0 880,5 - 2,5 - 0,4
Administrations publiques 263,2 276,4 15,4 5,0
Dépôts au passif du Trésor 41,2 40,3 14,5 - 2,4
Financements de marché 2 001,5 2 090,5 6,8 4,4
Sociétés non nancières 450,5 467,5 12,8 3,8
Titres de créance à court terme 25,7 23,6 26,2 - 8,0
Titres de créance à long terme 424,8 443,9 12,1 4,5
Administrations publiques 1 551,0 1 623,0 5,2 4,6
Titres de créance à court terme 192,7 199,9 - 15,2 3,7
Titres de créance à long terme 1 358,3 1 423,1 8,9 4,8
Banque de France ; Insee, comptes nationaux - base 2010
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PROLONGEMENT
(…) Concernant la bulle Internet des années 2000, les deux écono-
mistes américains Delong et Summers disaient eux que le marché
« s’est eondré parce qu’il est devenu clair pour des investisseurs sur-opti-
mistes que l’ore d’investisseurs encore plus stupides, prêts à acheter des
actions surévaluées, s’était tarie. » (…)
C’est le principe du gonement de toute bulle, du moment qu’un
nombre susant d’investisseurs anticipe des plus-values
4
futures, il
n’y a pas de raison que celle-ci menace d’exploser. Et pour le moment,
le taux de croissance du Nasdaq traduit parfaitement cet optimisme à
l’égard des valeurs technologiques. (…)
Autre fait rassurant : l’évolution de la courbe du Nasdaq n’est pas com-
plètement déconnectée des autres marchés nanciers, comme c’était
le cas lors du gonement de la bulle Internet où cet indice faisait cava-
lier seul tandis que le Dow Jones
5
était resté, peu ou prou, au même
niveau sur la même période. Depuis la crise nancière de 2008, les deux
courbes suivent une évolution similaire.(…)
Nicolas Richaud, http://www.latribune.fr, 27/01/2014
1. Proposez une dénition d’une bulle nancière.
2. Comment peut-on décrire le comportement des investisseurs dans la formation des bulles nancières ?
3. Que recherchent les investisseurs sur le marché nancier ?
Questions
L’actualité
Dow Jones
5
C’est un indice américain regroupant
trente entreprises américaines parmi
les plus importantes. Tous les secteurs y
sont représentés an d’avoir une vision
globale de l’état de l’économie améri-
caine.
http://denition.actunance.fr
Plus-value
4
Diérence positive entre le prix de vente
d’un actif et son prix d’achat initial. Pour
la plupart des entreprises, les plus values
constituent un produit non récurrent.
http://www.lesechos.fr/nance-marches
focus
1992 20131995 19951998 19982001 20012004 20042007 20072010 20101992 2013
17 692
15 809
13 926
12 043
10 160
8 277
6 394
4 511
2 628
5 841
5 215
4 589
3 964
3 338
2 712
2 086
1 460
834
209
Le Dow Jones Le Nasdaq
Nicolas Richaud, http://www.latribune.fr, 27/01/2014
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