1> H Kt-'U BLILA
.
N D*>*
LA
LU» RE
ET uE LA
H Al) PK-LOI
l>.
11 res tu
à
connaître
les
résultats
des
élec-
tions
de 18
communes,
ce qui no
peut chan-
ger
la
majorité républicaine,
qui
compte,
s
à présont,
73
voix
do
plus
que les
réaction-
naires.
GARD.
Lo journal
le
Midi donne les
-
sultats complets
que
voici
sur les
élections
des délégués
:
Nombre
dos
communes,
347;
délégué» républicains, 214; monarchistes, 111;
douteux,
22.
C'est
une
majorité
do
80 voix, ainsi que nous
l'avions annoncé.
LE GOURANT
DU
JOUR
Le Français confesse
en ces
termes
la
défaite
de son
parti
aux
élections
du 27 oc-
tobre
:
« Nous admettons volontiers que, gréée
è
«
la
pression
du
gouvernement
ot au
courant
«
du
jour,
les
prochaines élections feront
pas-
«
ser à
gauche-la1 majorité
du
Sénat.
>>
La fouille cléricale,
qui n'a pas cru
pouvoir
cacher plus longtemps
é ses
lecteurs
In
terri-
ble vérité, cherche
à
donner
de ce
délire
une explication
à la
fois ridicule
et
imperti-
nente.
Tout
le
monde éclatera
de
rire
en
voyant
lo
moniteur officiel
du K» Mai el du
gouverne-
ment
de
combat accuser
ses
adversaires
de
faire
de
bi pression électorale, alors qu'il
se-
rait peut-élre impossible de. relever
sur
toute
l'étendue
du
territoire
une
seule atteinte
vo
lonUiro
a la
liberté
du
vote. Quant
au «
cou-
rant
du
jour
»,
comme l'appelle avec
un
dédain
sottement affecté
la
fouille do l'ex <ordre moral,
c'est
toul simplement lu force irrésistible
et-
fléchie de l'opinion
d'un
grand pays
qui
n'en-
tend
pas
qu'on
le «
fasse inarcher
», ol
dont
les intrigues basses
ot
impuissante»
des (ac-
tions monarchiques
ont à la tin
révolté
le bon
sens
el ta
droiture.
Le «
courant
du j nir »
a .'duré déjà, sans interruption, depuis sept
mi-
nées;
il a
commencé
en
juillet 1871, quand
la
France,
no
votant plus sous l'oeil
du
vain-
queur, dans l'effarement
et lu
confusion
do lu
défaite,
au
milieu d'une désorganisation pres-
que complète,
a pu se
retrouver elle-môme
et
confier l'honneur
de
parler
en son nom a
d'au-
tres
qu'à des
revenants
de
1815
et aux
fondés
do pouvoir
de la
Société
de
Jésus.
Le «
cou-
rant
du
jour
»
vient
de se
faire sentir dans
les
élection» sénatoriales, parmi
tas
électeurs
du
second degré, conlino
il
s'était
fait sentir,
aux
élections
des
députés, dans
les
musses pro-
fondes
du
suffrage universel,
et les
amis
du
Français qui,
au 10 Mai, ont
voulu lutter
contre
co «
courant
»
pourront
lui
dire quelle
est
sa
force
et
quel espoir raisonnable
on
peut
concevoir
de le
faire rétrograder.
Telle
est
cependant l'entreprise héroïque &
laquelle
la
feuille
de M. lo duc de
Broglie
ot
de
M.
Buffet convie
les
prétendus conserva-
teurs après qu'elle lour
u
notifié leur désastre
électorale.
Nom «lion*,
dit le
Français, nous consti-
tuer
en
opposition,
et,
sans doute pour rendre,
du cœur
eux
vaincus,
ee
journal s'extasie
longuement
sur les
incomparables avantages,
sur les chances infiniment grandes
d'un
suc-
s
éclatant
que le
parti
dit
conservateur doit
trouver dans cette attitude d'opposition. Soit,
ne décourageons personne,, d'autant plus
que
lo Français,
qui no
s'aventure
pus
trop,
so
borne
à
promettre
n ses
.-unis
«
qu'ils obtion-
dronl certainement leur revanche auprès
de
l'opinion,
un
jour
on
l'autre
».-Eh
bien,
met
tons
que ce
sera l'autre,
et, en
attendant
lo
lendemain, organisons sérieusement
la
vic-
toire, désormais incontestée,
de la
République;
dispensons surtout
de
la
servir
à
contre-cœur
lous
les
amis
du
Français, beaucoup trop
nombreux encore,
qui,
dans
los
postes
di-
plomatiques
d
ailleurs, émargent
à son
bud-
get.
Co sera peut être
le
plus
sur
moyen
de re-
culer
de
quelques jours
au
moins
lu
future vic-
toire
des
futurs opposants.
Le langage
des
journaux anglais,
en me-
sure d'être bien informés, semble indiquer
do
certains changements dans
la
politique
do
lord
Beaconsfield.
Ainsi
le
Times, constatant l'effet produit
dans
les
Indes, dans l'entourage militaire
de
lord Lytlnn,
par lo
dernier ultimatum,
qui
ressemble
à une
reculade, ajoute qu'il importe
do bien persuader
a
Shere
Ali que les
Anglais
no songent point
à lo
dépouiller,
à
annexer
l'Afghanistan.
Or, ce
n'est point
un
secret
que Jes desseins de lord Beaconsfield
sur
l'em-
pire indien n'étaient point jusqu'ici aussi
mo-
destes.
De mémo,
s'il
faut
en
croire
le
Standard,
la
question, pour
ce qui
concerne
la
délimitation
définitive
de la
presqu'île
des
Balkans, serait
remise
au
printemps prochain
:
«
La
Russie,
dit ce
journal, peut faire tout
ce qu'elle voudra jusqu'au
3 mai
prochain
;
elle peut semer tous
les
germes
de
discussion
qu'elle voudra,
et
miner
le sol au
moyen
de
conspirations
;
duns
six
mois,
il lui
faudra
quitter
la
Roumélie aussi bien
que la
Bulgarie,
cl alors
on
songera A prondre
des
mesures
pour l'empêcher
d'y
retourner.
«
Nous
ne
voulons point discuter
si ces
prévi-
sions
sur les
dispositions
de lu
Russie, dans
six mois, sont plus
ou
moins exactes. Notons
seulement que, d'après
ces
indices,
la
crise
se-
rait ajournée.
LA SCIENCE
et
les
rêveries thôologtcpïes
Lo
P.
Didon
est
infatigable. Après
ses élu-
cubrations dans
la
Revue
de
France, auxquel-
les
M, de
Mortillet
a
pris
ia
peine
de
répondre
d'une manière
si
victorieuse,
ce
dominicain
en rupture
de
théologie
a
continué
su
croisade
contre l'anthropologie
et
con'.re
M.
Topi-
nui'd.
Le savant professeur vient de publier
la lel-
tro suivante
:
A
la
date
du
14 septembre, le Révérend Père
Didon
a
publié dans
la
Revue
de
France
un
long article dirigé essentiellement contre
la
partie
do
l'Exposition
des
sciences anthropolo-
giques, dont
j'ai élé
chargé,
el
contre
les
idées
que
représente
mon
livre
sur
l'Anthro-
pologie,
En mon
absence,
mon
émineut collè-
gue,
M.
Gabriel
do
Mortillet,
a cru
devoir
y
répondre dans
une
conférenco,
quo la
Revue
scientifique vient
de
reproduire.
On
pourrait
donc s'étonner que
je
n'aie
pas
(iris
la
parole
moi-même. Voici
mes
raisons:
La première,
c'est
que mon
honorable
con-
tr-idiclour
m'a
paru assez
peu
préparé
ô la
question;
et
que
s'il a
visité l'Exposition
des
sciences anthropologiques,
il l'a vue à sa fa-
çon, comme jadis à'mes conférences avait
en-
tendu certain rédacteur
de la
Défense.
Du
reste,
je me
mets
à son
entière disposition
pour
lui
faire
les
honneurs
de
notre galerie,
le
renvoyant d'autre part
aux
cours
de
l'Ecole
d'unthrop dogio,
qui
vont ouvrir.
La féconde,
c'est
que
je ne
veux
mo
laisser
entraîner d'aucune manière
sur le
terrain
de
la théologie
et de la
religion. Entre
le
libre
examen,
sur
lequel repose toute
la
science,
et
la
croyance aveugle,
il y a
incompati-
bilité,
ce que
n'ignore nullement
le
révérend
père.
Le père Didon
le dit
avec beaucoup
de
justesse,
il
s'occupe
des
cieux,
je
m'occupe
de
la terre.
11 nous reproche
de ne pas
avoir
de
doctri-
nes arrêtées,
et,
plus loin, d'être transformiste.
Il
a
parfuiteniet raison, nous n'avons
pas do
système
à
priori, nous
ne
voulons
pas en
avoir.
Nos doctrines sont colles auxquelles
les
faits s'accumulent nous conduisent. Notre
seul' parti pris
est de ne pas
sortir
du
terrain
de
I observation directe, accessible.
Nos idées générales
ne
sont
que dos
syn-
thèses.
Quant
ou
transformisme, c'est-à-dire
au
principe
de la
dérivation
des
êtres
les uns des
autre*,
c'est
une
hypothèse
qui
s'impose
et
qui certes ennoblit
la
création plus que l'hypo-
thèse
du
surnaturel. L'athée
ost
celui
qui
amoindrit
les
causes premières,
et non
celui
qui
les
grandit.
Mais
a.
quoi
bon
discuter?
Les
opinions
qu'on nous prête
ne
sont,
la
plupart
du
temps,
pas
los
nôtres.
Nous n'attaquons rien, nous
no
prétendons
rien démolir, nous nous renfermons dans
no-
tre domaine,
el si l'on a
peur d'avance
du-
sultat
de nos
recherches,
co
n'est
pas
notre
faute.
Lu
lumière serait-elle donc
si
fort
à
Craindre.
Cependant, puisque
je
tiens
la
plume,
je ne
saurais résister
au
désir de relever un passage
de l'article
du
révérend père
:
«
La
science, dit-il, confond
dos
interpréta-
tions erronées avec
la foi
éternelle
et
divine.
'
« La
foi enseignait
que
l'homme
a été
créé
dan3
un
monde tout frais
d'un
coup
de ba-
guette magique... qu'il
y a de
cela
six
mille
ans,
etc.
» Et il
ajoute
: « Il n'y a
qu'un tort
à
cela, c'est
quo
tout
ce
qu'on
met sur
le compte
de
la foi n'a
rien
de
commun avec elle
et
doit
élro
mis à
l'actif
des
hommes
qui ont mal in-
terprété, avec
un
esprit insuffisamment ren-
seigné,
la
parole
d'un
livre divin...
La foi
n'af-
firme qu'une chose, c'est
que
l'homme
est né
île deux principes
: la
terre
et lo
souffle
de
Dreu.
»
Voilà qui
esl
grave,
et
Lapeyrôre, dont
le
livre
fut
brûlé
en 1055
pour avoir étubli,
la
Bible
en
main,
que
d'autres hommes avaient
existé avant Adam, n'était
pas si
révolution-
naire.
Quoi
I
l'homme
est
fait
do
matière
et
d'os-prit
et
tout
le
reste
est
sujet
é
interpréta-
tion
; il y a la
croyance vraie
et la
croyance
variable, suivant
les
progrès
de la
science.
Mais alors
à
quels signes reconnaître l'esprit
suffisamment renseigné ? N'est-il
pas
naturel
que
ce
soil
à son
degré d'instruction dans
les
choses
de ce
monde ? Après
un
pareil aveu,
il devenait inutile
do s'en
prendre
au
dilemme
de
mon
Anthropologie
:
«
Ou
l'homme
est né de
rien,
par
enchante-
ment,
ou il
vient
de ce qui
existait aupara-
vant.
»
Si
le
père dominicain
ost
ainsi amené
à
cette
concession, qu'on
ne lui
demande pas, avec
ce
qu'il sait
de
l'anthropologie,
que
«lirait-il
s'il
en savait davantage?
Non
I
que
chacun' reste
dans son rôle
I
Les
membres du clergé
no
sont
pas aptes
à la
science,
les
études d'observa-
tions
ne
sont pas
de
leur compétence, surtout
l'anthropologie.
Mou honorable contra-licteur termine,
en
effet,
en
exprimant
le
voeu
que la
liberté, soit
laissée
aux
riens d'enseigner l'anthropologie
comme
ils la
conçoivent.
Mais
ne
l'ont-ils
pas
déjà ¥
N'y u l
-il
pas, rue de
Vaugirard,
une
chaire
de
zoologie occupée
par un
membre
«Ie
la
Société d'anthropologie dans laquelle
l'homme
et les
anthropoïdes sont
mis en pa-
rullèle?
N'y a l-il
[cis
un
Dictionnaire d'an-
thropologie
à
l'usage
du
clergé
qui
forme
le
42°
volume
de
Y Encyclopédie théologi-
que?
Le
Révérend
Pèr,- va
plus loin.
Il
compte
qu'à
la
prochaine Exposition universelle on.lui
confiera
le
soin d'organiser
une
autre expo-
sition
dos
sciences anthropologiques,
et il as-
sure déjà
qu'elle
sera bien mieux
quo
celle-ci.
Nous n'en douions
pas,
mais
il
devra aupa-
ravant
savoir
ce
qu'est réellement l'anthropo-
logie.
La morale
de
tout ceci,
je le
répète, c'eslque
chacun doit rester
à
si*
attributions
: les sa-
vants
à la
recherche de ia vérité,
les
prêtres
au
culte
de
leurs dieux. Nous
n'y
faillirons pas,
et
Voiià pourquoi
je n'ai pas
répondu
à
l'article
en question.
Dv
PAUL
TOPINARD,
Profe- sour
à
l'Ecole d'anthropologie.
Marcoux.
Thevenet, Command.
Mizérioux.
Pieon, Giraud.
Monlverdun.
Goutte, Durantin.
Nervieux.
Pallual
de
Besset, Bonnas-
sieux.
Poncins. —Groutier, Tillon.
Pralong.
Clépier
m.,
Clépier.
Sainte-Agathe
- la -
Bouteresse.
Martinoii,
Daily.
Saint-Elionne-le-Molard.
Fouillouse, Voilé.
Sainte
Foy
S-nnt-Sulpice.
Marcais, Poyet.
Saint-Laurent Rochefort.
Garde
m., Du
ris.
Saint-Sixte.
Faure
m.,
Meynet.
Trolins.
Guillot
m.,
Gauthier.
CANTON
DK
FEURS
Feurs.
Pariut,
m., ...
Gévens.
Vindry
m.,
Dumonleil.
Collance.
Micolon
m.,
Giroud.
Epercieux-Saint-Paul.
Dalery
m., Ni-
colas.
Es&ertines-en-Donzy.
Chavand
m.,
Char-
les.
Jas.
Poulard, Roulle.
Murclopt.
Richard, Pouillon.
Montéhal.
..., ...
Panissières.
Dussud
m.,
Varihon.
Poiiilly les-Feurs.
Giraud, Volay.
Ro/.ter
en
Donzy.
Gay
m.,
Mollon.
Salvizinet. Garel
m.,
Gras.
Salt-en-Donzy.
Robert
m.,
Bourgin.
Saint-Barthélemy-Lestra.
Blein
m.,
Des-
pierre.
|
Saint -Cyr-les-Vignes.
Bataillon
m.,
POK-
cet.
\
Saint-Lnurent-la-Couche.
Gaudet
m., Tis-
sot.
I
Saint MartinLoslra
Pelletier.,
T.
Garel.
i
Valeille.
Boudillon, Prénat.
F
CANTON
DK
MONTBRISON
|
Montbrison.
Dupuy
a.,
Fraisse.
f B-»rd.
•-
Dupin
m.,
Soleillant.
S
Ch
ilaiu-il'Uz.>re.
Forestier, S.tiutrapt.
|
Chalaiu-le Comtal.
Da
Boua-Duval,
Oli-
!
vier
m.
|
GhAmbéon.—Goyet, Meynard.
I
Champdieu.
Passel
m.,
Bruyère.
E'otay-l'Oime.
Bouvier m., Dupuy.
E^sertines-en-Châtelneuf. Poyet
m.,
Large.
,
Grézieux. Vaines
m ,
Bœuf,
j L'IIopilal-le-Grand. —Emonet
m.,
Tissot.
I
Lérigneux. —Chavassieiix, Goure.
Lezigneux.
Bouchet, Faure.
Magneux-Houte ltive.
Nesto,.Farge
m.
Moirigt. —Clavelloux
m.,
Guyot.
Mornan
1.
Ponsart
m.,
Jacquet.
Prétieux.
Mathias, Palle,
Roche.
Viallurd
m.,
Guillot.
Savigneux.
Faicouz, ilobain.
Saint-Paul-d'Ulzore.
De la
Plagne
m., Gi-
roux.
Verrières.
Faure, Montet.
CANTON
DU
NOIHÉTARLE
Noirétable.
Simand, Bertrand.
Corvièros.
Bonnières
m.,
M'oussoy.
La Chamb».
GraogeroJet, Fafournaux.
Ln-Côte-en-Coufcan.
Charles
m.,
Girau-
dier.
LesS.dles.
Coste m., Couturier.
La Va lia,
Giraudior
m.,
Poyet.
St-Didier- sous Rochefort.
Durantin, Barge.
LISTE DES LECTEURS SENATORIAUX
DE
l/ARRONDISSEMENT
DK
MONTBRISON
Electeurs
de
droit
Députés. Chavaasieu, Reymond.
Conseillers généraux.—Grange, Bouchetal -La-
roche neveu, Bénéficiai Laroche oncle, Avril
(Alfred), Levet, Coste.
Conseillers d'arrondissement.
Labrosse,
Poncelon, Minjard, Provosl-Néel,
Puy,
Chantemerle, Dulac, Dumas (Jules), Hulter.
CANTON
[ÏE
HOKN
Boen.
Marion, Thevenet.
Ailleux.
Du
'roux, Simon.
Arlhuii.
Duris/n.., Duris.
Bussy-Alliieux.
Essortel
m.,
Essertel.
Cf-zay.
Kondy, Lafond.
Cleppé.
Larderct, Goyet.
Débats Rivière-d'Orpras. —Béai, Derue.
L'Hôpital sous Bochefort.
Col, Feuillet.
Leignoux. —Coiffet, Lestrat.
Marciliy-le-Pavé. —Géneyton, Moizieux.
Snint-Jean-la-Vétre.
saire.
Sai
n t -J
ul ien
-I
a
-
Vôtre,
rue.
Saint-Priest- la-Vètre.
Giraudier
m., Bes-
-
Mousset
m., De-
Laurent, Beauvoir..
CANTON
DE
SAINT-BONNET-LE-CHATEAU.
Sfiinl-Bonnat-le Château.
Durand
a.,
Tap--
chior.
Aboën. Btossier
m.,
Vray.
Apinoc.
Sachet, Faure.
Estivareilles.
Fournel
m.,
Guichard
La Tourelle. --Grandchamp
m.,
Favorjon.
Merle.
Fraisse
m.,
Cirizièr.
Rozier-Coles-d'Anrec.
Vray, Alvergnat.
Saint Hilaire-Ciisson-la-Valmilte.
Choms-
rnt
m.,
Bruyère.
Saint-Maurice-en-Gourgoi:-.
Constant, Cros.
Suint-Nizicr-do Fornas. Bouchetal Laroche,
Bourgin.
Usson.
Chalaing, Daurolle.
CANTON
DE
SAINT
GALMIER
Saint-Galmier.
Forissier m., Dupré.
Aveizieux.
Moulard
m.,
Reymond.
Bellegardo.
Philippon
m.,
Bonnet.
Bouthôon.
Bellae.las, Julien.
I<"'ÏUII.LETON
00
Républicain
de la
Loire
_.
1
LA
GRANDE
EMPOISONNEUSE
Par
HENRY
DE KOCK
I»remlùr<» itni'tio
LE BARON
DES
ADRETS
I
D'UNE
NOCE
OU IL EST
QUESTION
D'UNE
VIPERE,
D'UN
TIGRE
ET
D'UNE
CHOUETTE
Le jeudi
17 mai
1571,
il y
avait fôte
au
châ-
teau
de La
Mure,
à dix
lieues
de
Grenoble,
dans
le
Dauphiné.
La fôte des noces
do
demoiselle Blanche
de
La Mure, fille
du
baron Robert
de La
Mure,
avec le comte Philippe
do
Gastines.
Un couple bien assorti,
en
vérité I
Philippe avait vingt cinq
ans ;
Blanche, dix-
huit.
11
était beau, elle était belle;
il
était brave,
bon; elle était bonne, aimable.
Et comme
ils
s'aimaient
1
Ils n'ôtaienl encore que
des
enfants lorsque,
dix
ans
auparavant, leurs pères, deux anciens
et vaillants capitaines
des
rois François
Ior et
Henri
II, les
avaient fiancés.
Unis
par les
liens d'une
de ces
solides ami-
tiés
qui
naissent
el se
développent
au
milieu
des dangers
de la
guorre,
le
baron Robert
de
La Mure
et le
vicomte Sigisniond
de
Gastines,
de retour dans leurs foyers, avaient voulu
s'y
assurer pour l'avenir
une
félicité commune
et
durable.
Il
faut désormais
que nos
familles
n'en
fassent qu'une
1
s'étaient
ils dit.
Et, comme gage
de ce
mutuel
et
doux
en-
gagement, leurs mains s'étaient étendues,
en-
lacées,
sur la
tôte
de
Philippe
et sur
celle
de
Blanche.
Mais ! hélas,
le
ciel n'avait
pas
permis
aux
deux contractants
de
jouir
des
beaux jours
qu'ils s'étaient préparés pour leur vieillesse....
Le comte Sigisniond
de
Gaslines était mort
en 15(56, précédant
de
quelques semaines,
au tombeau,
su
digne épouse, dame Elôo-
nore.
El voilà pourquoi,
le
17 mai 1571,'au banquet
nuptial,
si
Blanche
de La
Mure pouvait, elle,
à chaque instant, remercier,
d'un
regard,
d'un sourire,
et son
père
et sa
mère,
et ses
deux frères, Etienne
et
Paul, assis
à ses
côtés,
de
lu
joie qu'ils
lui
avaient faite...
Voilà pourquoi Philippe
de
Gaslines,
lui,
l'orphelin
n'avait,
è ce
banquet, personne
à
qui dire, dans
un
regard
:
C'est
à
vous
que je
dois
le
bonheur;
"soyezbéni
I
Personnel Allons! nous nous trompons
I...
Sa famille naturelle n'existait plus,
il est
vrai,
mais suivant
leu de son
père, Philippe n'en
avait-il,
et
depuis longtemps déjà,
une se-
conde,
à lui
dévouée commo
la
première
!
Donc,
par
moments,
en
songeant
à
ceux
qui
n'étaient plus,
si le
jouno comte sentait
une
larme
de
regret mouiller
sa
paupière, aussitôt,
en considérant ceux
qui
restaient,
le
calme
et
l'espérance renaissaient dans
son
âme.
Oui,
il
avait
un
père encore
en ce
noble
ba-
ron Robert
de La
Mure, sous
le
guidon
du-
quel, seize mois plutôt,
il
avait fait
ses
pre-
mières armes
à la
bataille
de
Moncontour.
Il avait
une
mère
en
l'affable
et
gracieuse
dame Charlotte
de La
Mure.
'Etienne
et
Paul,
les
frères
de
Blanche,
étaionl
ses
frères aussi,
à lui I
Plus
de
larmes, donc
I
N'est
il pas
ingrat
envers Dieu celui qui, jeune, riche, aimé,
ose
soupirer
et se
plain
Ire
1
Et Philippe
de
Gaslines
ne se
plaignait cer-
tes
pas non
plus
I
Mais,
nous
la
répétons,
en
dépit
de
l'im-
mensité
de son
bonheur,
en
dépit
de
lui-môme,
de temps
à
autre,
le
cœur saisi
d'un
indicible
mouvement d'inquiétude,
il
avait besoin, pour
secouer
son
instinctif malaise,
de
reposer
son
regard
sur ces
visages joyeux, autour
de lui,
d'échanger
un mot
d'amour avec
sa
Blanche;
de serrer
la
main
de ses
frères
et
amis.
La sagesse humaine
nie les
pressentiments.
Mais
la
sagesse humaine n'est
pas
plus infail-
lible quand elle
nie que
quand elle prouve.
Les événements
se
chargeront
de
nous
ap-
prendre comment Philippe
de
Gastines, sous
l'azur
d'un
beau ciel, n'avait
pas
tort, d'ins-
linct,
de
redouter
la
foudre.
Le repas
de
noces avait lieu dans
la
grande
salle
du
château.
Les
convives,
au
nombre
de
soixante environ, étaient, pour
la
plupart,
des
parents
des
châtelains.
Et pour honorer leurs hôtes, tous, dames
et
seigneurs, accourus
de dix, de
vingt, voire
mémo
de
trente lieues
à la
ronde, avaient
re-
vêtu leurs plus magnifiques ajustements.
De toutes parts,
ce
n'était
que
soie
et ve-
lours
;
diamants, rubis, émeraudes, pierres
précieuses
de
touto sorte, étincelaient aux cor-
sages,
aux
coiffures.
Une vingtaine
de
valets, autant
de
pages,
sous
la
direction
d'un
majordome,—maître
Claude Tirou,
un
vieux serviteur
du
baron,
faisaient circuler
les
plats, versaient
à
boire.
Et
l'on
mangeait
et
buvait ferme,
je
vous
en
réponds! N'en déplaise
aux
belles fourchetles
d'aujourd'hui,
nos
aïeux
se
comportaient plus
gaillardement
que
nous
a
tableI Pièces
de
bœuf,
de
mouton, volailles, poissons
et-
teaux disparaissaient comme
par
enchante-
ment, aussitôt remplacés
par
d'autres destinés
à disparaître
à
leur tour.
Au contre delà table, seulement, inattaqué,
inattaquable,
se
prélassait
le
paon revêtur
ornement sacramentel,
à
celte époque,
de
tout
banquet nuptial
de
haut genre...
Un paon, ainsi
que
l'indique
son
titre,
dressé, tout entier, revêtu
de ses
plumes,
de
façon
à
provoquer, mort, l'admiration qu'il
avait excitée, vivant
;
debout,
sur ses
pattes,
la tête flore,
la
queue
en
éventail.
Une manière comme
une
autre
de
surtout,
que
le
paon revêtu. Nous
lui
préférons
des
fleurs aujourd'hui pour
cet
usage. Les modes
changent,
les
goûts subsistent.
De
tout temps
les hommes
se
sont
plu à
réjouir leurs youxde
l'éclat
des
couleurs.
Sept heures sonnaient
et lo
festin, entamé
à
midi,
peu
d'instants après
la
célébration
du
mariage
à la
chapelle,
semblait n'être com-
mencé
que
depuis quelques minutes, tant
on y
faisait encore assaut d'appétit.
.
Deux fois déjà, pourtant, désertant furtive-
ment
son
siège, Philippe
de
Gastines
s'en
était
allé,
en
courant
sur le
foin
et les
mousses
qui
jonchaient
lo
parquet,
le
tapis
de
l'aristo-
cratie, alors,
diro tout
bas,
trois mots
A
Blanche,
sa
femme.
Trois mots,
qu'il n'est
pas
nécessaire
d'être sorcier pour deviner,
auxquels, plu*
bas encore, Blanche avait répondu
en les-
pétant.
Le délicieux langage
que
celui
de
l'amour
!
, sans crainte
d'être
accusé
de
monotonie,
et,
au
contraire, pour plaire
à qui
vous parle,
on
n'a qu'a
répéter
ce
qu'il
ou ce
qu'elle
dit.
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