Augmentation de la prévalence de la dépression en Algérie Lire en page 24 Retrouvez votre journal sur son nouveau site : latribunedz.com Quotidien national d'information N° 6656 Prix 10 DA France 1 C Mardi 11 avril 2017 RAPPELANT LA DIFFICILE CONJONCTURE ÉCONOMIQUE QUE TRAVERSE L’ALGÉRIE, SELLAL AFFIRME : «L’État continuera à rationnaliser ses dépenses pour sauvegarder les acquis sociaux» De notre envoyé spécial à Djelfa Photo : DR Adel Boucherguine l’équité», affirmera-t-il. Pour les prochaines années, «nous sommes déterminés à poursuivre ce pro- LES DEUX COMPAGNIES PRÉVOIENT D’ÉLARGIR LEUR COOPÉRATION LA SOCIÉTÉ nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures (Sonatrach), et la compagnie française Total ont procédé, hier à Alger, à la signature, d’un accord ACTUALITÉ Incendie au complexe sidérurgique d’El Hadjar ÉCONOMIE Des réformes structurelles de l'économie et de la fiscalité ..................p3 De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Photo : DR Reda Cadi besoins élémentaires des citoyens», a-t-il martelé, rappelant que «l’avenir de l’Algérie dans le Sud et DES TUYÈRES DU HAUT FOURNEAU ONT ÉTÉ ENDOMMAGÉES Accord de partenariat entre Sonatrach et Total Par cessus de développement, les consolider pour profiter de cette expérience et nous concentrer sur les global «visant à consolider le partenariat existant entre les deux compagnies», ont indiqué les deux Groupes pétroliers dans un communiqué commun. L’accord a été signé par le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et le P-dg de Total, Patrick Pouyanne. Suite en page 24 L’INCENDIE qui s’est déclaré dimanche dernier au niveau du haut fourneau a causé des dégâts qui ont touché principalement les tuyères, brûleurs indispensables à l’oxydation du combustible avec de l’air chaud. Selon nos informations, le départ de feu aurait été provoqué par une surchauffe qui a fait déborder la coulée de fonte sur les tuyères provoquant ainsi un incendie. L’intervention rapide des éléments de l’unité de la Protection civile présente sur les lieux a permis de circonscrire l’incendie et d’éviter le pire, le feu menaçant de s’étendre à toutes les installations. Suite en page 5 Supplément international Syrie, changement des règles du jeu ? Lire pp 11 à 15 Photo : Archives POUR le dernier point de sa visite dans la wilaya de Djelfa où il s’est rendu, hier, pour une visite de travail et d’inspection, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a rencontré la société civile de la région dont il a assuré que l’Etat poursuivra ses investissements, sa politique de rationalisation des dépenses pour sauvegarder ses acquis sociaux. D’emblée, M. Sellal rend hommage au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui «a fondé sa politique de développement sur le principe de la justice sociale et le développement homogène pour toutes les régions du pays». Car, explique M. Sellal, le chef de l’Etat «est convaincu que les Algériens ont tous le droit aux mêmes prestations publiques en sécurité, santé, éducation et logement». Et ce, a-t-il précisé, «quel que soit leur niveau social ou résidence sur le territoire national». «Les projets réservés au sud du pays et aux Hauts-Plateaux témoignent des convictions du Président et qu’une matérialisation de son principe sur le terrain de la réalité est l’outil pour concrétiser les Hauts-Plateaux est un don du ciel et non pas un handicap». Et de regretter «les moyens et capacités énormes dont disposent ces régions dans le domaine de l’agriculture, de l’industrie et des prestations» qui «ne sont pas encore exploités comme il le faut bien qu’elles constituent de véritables réservoirs de richesses et de postes d’emplois». Il rappelle, dans ce sens, le travail consenti par l’Etat, durant la dernière décennie pour développer ces régions notamment dans «le raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité ainsi que la réalisation d’infrastructures administratives, économiques et sociales». Le but escompté de ces projets, «était la consécration de l’égalité en bénéficiant des prestations et services publics en dépit des considérations financières et des contraintes techniques», a-t-il assuré. M. Sellal évoquera dans son intervention l’expérience d’autres pays étrangers à travers lesquelles il s’est avéré que «la justice sociale n’est guère un handicap devant le développement économique, mais une de ses conditions». Suite en page 2 POLITIQUE La présidentielle 2019, le grand enjeu des législatives 2017 ..........p5 MÉDIAS Regroupement des journaux publics en un Groupe de presse ..p6 2 L ’ É V É N E M E N T Mardi 11 avril 2017 APPELANT À LUTTER CONTRE LA SPÉCULATION Sellal presse les investisseurs à satisfaire le marché national De notre envoyé spécial à Djelfa Adel Boucherguine est le manque enregistré de marchés de gros en fruits et légumes qui a généré l’inflation, a affirmé, hier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d’une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Djelfa. «L’inflation est venue du manque de marchés de gros, notamment en fruits et légumes», a estimé M. Sellal lors de son deuxième point de visite au projet de réalisation d’un marché de gros en fruits et légumes à Ain Oussera, interpelant l’investisseur sur l’urgence à «entamer des conventions avec les agriculteurs producteurs» de la région. Ce projet encore inachevé a suscité l’ire de l’hôte de Djelfa. «Vous êtes très en retard. Vous devez pourtant réceptionner le projet la fin de l’année», s’est-il emporté rappelant à son interlocuteur le «rôle important» qu’il doit jouer pour «lutter contre la spéculation» dans laquelle le chef de l’exécutif voit un «sérieux danger» pour l’équilibre du marché national. «On a besoin de stabiliser le marché national», reprend Sellal, assurant le responsable du projet en question de «son aide et facilitation de procédures» auprès de la banque pour «l’achèvement du projet», et probablement «son extension». M. Sellal évoquera un autre vecteur important pour la production agricole dans la région et auquel les investisseurs «doivent penser sérieusement, ce sont les entrepôts et chambres froides», a-t-il insisté, en prenant à témoin le ministre par intérim du Commerce, Abdelmadjid Tebboune, présent, comme à l’accoutumée, à ses côtés. «Contrairement à Sétif et Aïn Defla, cette wilaya est en manque et en décalage flagrant compte tenu du volume Photo : DR C’ important des produits agricoles qu’elle produit», confirme M. Tebboune. Auparavant, notamment lors de l’inauguration d’un investissement agricole, à savoir l’Abattoir avicole moderne, le Premier ministre a insisté sur la réduction des importations. «Il faut produire le maximum de ce dont vous aurez besoin ici», a-t-il indiqué à l’adresse du propriétaire de l’abattoir, qui est opérationnel. Après l’inauguration d’un hôpital à Aïn Oussera, M. Sellal s’est rendu à la commune d’Aïn El Bell où il a également inauguré plusieurs projets, inspecté d’autres, dont le nouveau pôle urbain Berrebih de 7 600 logements, et posé la première pierre pour la réalisation de l’école des métiers des travaux publics. Sur place, une cérémonie de remise des clés aux bénéficiaires de logements a été organisée. S’adressant aux responsables locaux, le Premier ministre les a instruits à accorder «plus de facilités aux habitants de ce nouveau pôle». «Il faut rapprocher les écoles des habitations pour faciliter le quotidien des écoliers», at-il demandé au maître d’œuvre du projet, appelant tous les responsables à faire preuve de plus d’innovation. «Il faut rajouter au moins cinq stades de proximité. Il ne faut pas avoir peur, il faut changer de mentalité», a-t-il déclaré. Concernant le projet de centre d’enseignement et de formation professionnels qui doit être érigé dans ce pôle urbain, M. Sellal s’est accordé avec le réalisateur chinois pour un délai d’une année pour la réception du projet. «Vous avez 12 mois pour l’achèvement des travaux de cette école», a insisté le Premier ministre à l’adresse du responsable de l’entreprise. «Soyez certain monsieur, ça sera prêt en moins de 12 mois», répondra ce dernier. A. B. «L’Etat continuera à rationnaliser ses dépenses pour sauvegarder les acquis sociaux» Suite de la page 1 Et c’est pour cela, a-t-il dit, que «l’Etat garde son caractère social et continue d’investir dans le domaine économique, en dépit d’une conjoncture économique difficile», assurant dans ce sillage que «l’Etat poursuivra sa politique de rationalisation des dépenses». «Notre ennemi dans la bataille économique pour relever l’Algérie aux rangs des pays développés n’est pas le prix du pétrole mais le pessimisme et la perte d’espoir. Les mensonges et l’intox et les tentatives de certaines parties de faire perdre confiance entre les citoyens et leur pays est inacceptable et n’a rien de nationaliste», ajoutera le premier ministre qui trouvera la transition avec les prochaines élections législatives. «Le vote est un droit et un devoir. Celui qui ne veut pas accomplir son devoir est libre. Mais il n’a pas le droit de nous imposer son choix et d’essayer d’emmener les citoyens dans sa voie et trajectoire du doute et du désespoir. Les législatives prochaines sont un pas important pour la construction et la consolidation des institutions de l’Etat, surtout après la dernière révision constitutionnelle. Il nous est demandé, le 4 mai prochain, d’envoyer de Djalfa et d’autres régions du pays un message d’amour et d’espoir à tous le peuple algérien et au moudjahid Abdelaziz Bouteflika. Un message qui traduit l’unité du peuple algérien et son attachement à l’unité, la souveraineté et la sécurité nationales et à au programme de développement national du Prédisent», conclut M. Sellal. A. B. zzz AU FIL DES JOURS Global djihadisme et terrorisme planétaire Par Noureddine Khelassi LORSQUE le président Abdelaziz Bouteflika exprime à son homologue égyptien sa «profonde affliction» après les deux lâches attentats terroristes contre deux églises coptes à Tanta et Louxor, il sait de quoi il parle. «Normal», l’Algérie a vécu, à une vaste échelle et au plus profond de sa chair, de telles manifestations de la barbarie terroriste. Et quand il réaffirme «la solidarité de l’Algérie avec l’Egypte» pour «éradiquer le fléau du terrorisme», le chef de l’Etat algérien rappelle une douloureuse évidence : nous vivons désormais à l’ère du «global terrorism» multiforme et planétaire. Et même s’il se manifestait déjà, sous divers aspects, dans certains points de la planète, il a fallu tout de même attendre les attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington (3 052 morts) pour que la question du terrorisme occupe une place essentielle dans la vie internationale. Les actions violentes révèlent depuis cette date la naissance d’un terrorisme transnational qui ne soit plus directement lié à un conflit géographique précis. Il suffit d’examiner la liste des principaux attentats survenus depuis cette date pour s’en rendre compte : pas un continent n’est désormais épargné. Les attentats du 11 septembre 2001 et tous les suivants constituent en fait un terrorisme de type nouveau. C’est-à-dire un terrorisme global dans son organisation, mais aussi dans son impact et ses objectifs. Et qui ne revendique rien de précis. Ni l’indépendance d’un territoire, ni des concessions politiques précises, ni l’instauration d’un type particulier de régime. Cette nouvelle forme de terreur aveugle se manifeste comme une sorte de châtiment contre un comportement général, à savoir contre tout le monde, même si parfois, comme dans le cas récent de l’Egypte, c’est une communauté confessionnelle précise qui est ciblée. Du coup, le terrorisme devient le premier problème de sécurité des Etats au 21e siècle. Aucun pays au monde, pas même des Etats microscopiques comme les principautés d’Andorre, de Monaco, des Iles Féroé ou du Lichtenstein n’en seraient à l’abri. Selon l’Indice du terrorisme mondial 2015 de l’Institut des études sur le terrorisme «START», rattaché au Secrétariat américain de la Sécurité intérieure, environ 33 000 personnes ont été victimes d’actes terroristes en 2014 à travers le monde. D’après le rapport, le nombre de victimes en 2013 était inférieur de presque la moitié. Ces quinze dernières années, le nombre de victimes a augmenté de 29 000. Boko Haram en Afrique et Daech au MoyenOrient ont commis 51% des attaques en 2014. Selon cette même étude, seulement 2,6% des attentats terroristes ont été commis en Occident entre 2000 et 2015. Mais à partir de fin 2015, des villes européennes sont également devenues le théâtre d’attaques répétées. Au total, des attentats ont été perpétrés dans 162 pays depuis 2000. Le volume des attentats et leur amplitude géographique ne font que renforcer la probabilité de commission d’un acte terroriste. Cette probabilité est alors d’autant plus forte que trois éléments sont réunis : un délinquant ou un désaxé hyper motivé, une cible attractive, l’absence d’un système de surveillance absolument efficace et l’assurance d’un fort indice de bruit médiatique. Ce terrorisme-là est tel que l’a défini le «théoricien» Abu Musâab al-Suri, par sa formule «nizâm, la tanzim». C’est-à-dire, ne pas créer une organisation précise, mais proposer un système global qui soit dilué, fragmenté et dispersé. Ce système repose sur le «do it yourself terrorism». Nous sommes donc en présence d’un activisme terroriste décentralisé, nourri en majorité d’auto-radicalisation, d’autorecrutement et d’auto-entraînement, et de plus en plus à travers le monde virtuel de l’Internet. Les revues publiées par al-Qaïda et Daesh fourmillent de renseignements pratiques sur la fabrication de bombes artisanales, d’explosifs chimiques ou sur la meilleure façon de transformer un SUV ou un camion en un projectile particulièrement meurtrier. Quel doit être donc la réponse ? Autant le souligner tout de suite, il n’existe pas de solution simple, rapide, économique et largement efficace. La réponse doit être globale et à l’échelle planétaire. Elle est dans la solidarité concrète, celle des moyens mutualisés, notamment des renseignements opérationnels. Le Président algérien ne suggère pas autre chose lorsqu’il exprime «la solidarité de l’Algérie avec l’Egypte» pour «éradiquer le fléau du terrorisme». N. K. L ’ É V É N E M E N T Mardi 11 avril 2017 NOUVEAU MODÈLE DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE AVEC UN FINANCEMENT À PARTS ÉGALES DE 10 MILLIONS D’EUROS Des réformes structurelles de l’économie et de la fiscalité Programme de coopération Algérie-UE pour le développement agricole et rural Par Ziad Abdelhadi a feuille de route pour l’économie algérienne au cours des quatre prochaines années et la prochaine décennie est enfin connue dans ses plus petits détails. Elle a été en effet publiée, hier, sur le site web du ministère des Finances. On lit en substance dans le document de synthèse sur le nouveau modèle économique que compte mettre en place le gouvernement depuis son adoption en 2016, que ce dernier sera exécuté en trois phases avec pour objectif d’atteindre une croissance soutenue du PIB hors hydrocarbures de 6,5% au cours de la prochaine décennie. La première phase (20162019) est consacrée à la mise en place de cette nouvelle politique de croissance. Elle sera marquée par une évolution de la part des différents secteurs dans la valeur ajoutée vers leur niveau cible. Quant à la deuxième phase (2020-2025), dite de transition, elle permettra la réalisation du potentiel de rattrapage de l’économie, qui sera suivie de la phase de stabilisation ou de convergence (2026-2030), à la fin de laquelle l’économie nationale épuisera son potentiel de rattrapage et les différentes variables de l’économie convergeront vers leur valeur d’équilibre. Sur le plan de transformation structurelle de l’économie, le nouveau modèle de croissance cible un taux de croissance hors hydrocarbures de 6,5% par an entre 2020 et 2030, une «élévation sensible» du PIB par habitant qui devrait être multiplié par 2,3 fois, et le doublement de la contribution du secteur industriel dans le PIB, soit 10% contre 5,3% actuellement. Néanmoins, l’atteinte de cette cible nécessitera une croissance de la valeur ajoutée industrielle à un taux soutenu. Il s’agit aussi de la modernisation du secteur agricole en vue d’atteindre les objectifs liés à la sécurité alimentaire et à la diversification des exportations. Le nouveau modèle de croissance table sur l’objectif de transition énergétique qui permettra notamment de réduire de moitié le taux de croissance de la consommation interne d’énergie, en donnant un «juste prix à l’énergie et en n’extrayant du sous-sol que ce qui est strictement nécessaire au développement». L’autre objectif concerne la diversification des exportations pour soutenir le financement de la croissance économique accélérée. Pour réaliser l’objectif de diversification, la nouvelle politique du gouvernement compte sur la dynamique des secteurs en développant de nouvelles branches qui pren- Photo : DR L dront le relais des hydrocarbures et du BTP. «La profondeur de cette transformation structurelle de l’activité productive et la rapidité avec laquelle le secteur industriel doit émerger constituent une première difficulté à laquelle notre économie sera confrontée au cours de son processus de diversification», note le document. Concernant l’investissement, l’évolution requise pour réaliser ces transformations structurelles «devra relier l’investissement hors hydrocarbures à l’évolution de la productivité du capital investi. Dans ce cadre, il est simulé un niveau de croissance de la productivité globale des facteurs qui permet pour un même taux d’investissement global dans l’économie de réaliser des croissances plus élevées». A cet effet, l’amélioration de la productivité globale des facteurs devra cibler aussi bien l’investissement privé que public. «C’est pourquoi une seconde consolidation budgétaire devra graduellement intervenir dès 2025 visant à réduire les dépenses d’équipements inscrites directement dans le budget de l’Etat, sous la condition de mettre en place un nouveau système national d’investissement en faisant appel aux partenariats publicsprivés (PPP)», note le document. Sur le plan de la solvabilité externe, le nouveau modèle économique vise la réduction du gap entre les importations et les exportations hors hydrocarbures, et ce, à travers deux dimensions «essentielles». Il s’agit de la mise en place d’une politique soutenue d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables qui permet de dégager un surplus conséquent de production d’hydrocarbures exportable ainsi que de l’accélération du rythme des exportations hors hydrocarbures (agriculture, industrie, services). La poursuite de la tendance actuelle de croissance des exportations de biens et services hors hydrocarbures, des importations et de la consommation énergétique «aboutirait à une balance de paiements insoutenable dès 2020». «Les simulations montrent que sans un frein à l’explosion des importations observées au cours des dernières décennies, aucune croissance économique soutenable n’est possible», avisent les auteurs de ce document. Ainsi, «l’économie nationale doit négocier au cours de sa transition vers la vision 2030 quatre contraintes majeures : l’ampleur des transformations de sa structure productive, l’évolution de l’endettement interne, la solvabilité externe et la transition énergétique qui permettra d’augmenter les exportations d’hydrocarbures et de s’arrimer au train du nouvel ordre énergétique mondial». Pour concrétiser cette nouvelle vision économique, le document fournit des recommandations regroupées dans six axes «stratégiques», dont le premier porte sur la stimulation de la création d’entreprises en Algérie. «Avec une forte volonté politique et un suivi au plus haut niveau, il est possible de se concentrer sur certains secteurs critiques qui permettront de créer la dynamique de changement nécessaire avant d’enclencher les réformes en profondeur». Le deuxième axe concerne le financement de l’investissement à travers la mise en place d’un «véritable système national d’investissement dans les équipements publics, la reprise de la réforme du système bancaire et le développement d’un marché des capitaux». Le troisième axe des recommandations porte sur la politique industrielle, dont l’objectif de diversification projeté sur la prochaine décennie impose de fortes accélérations de la croissance des secteurs. Le quatrième axe concerne la territorialisation du développement industriel par la réorganisation de la gestion du foncier industriel et son intégration, avec notamment la révision des missions de l’Aniref et l’élaboration d’un nouveau programme de zones pour soutenir le développement industriel de l’Algérie à l’avenir. Le cinquième axe des recommandations met en exergue la nécessité d’assurer la sécurité énergétique et la diversification des ressources énergétiques, et ce, à travers un programme d’efficacité énergétique couplé à un programme industriel et technologique de développement des énergies renouvelables et de sécurité énergétique. Le dernier axe porte sur la gouvernance du nouveau modèle de croissance. Outre la mise en place d’un nouveau système national d’investissement dans les équipements publics et d’un nouveau système national d’information statistique, la nouvelle vision économique doit aussi être accompagnée par une administration économique «efficace». Les réformes économiques, souligne le document, «ne peuvent réussir si elles ne sont pas portées par une administration et des agences qui sont prêtes à les exécuter efficacement». A travers cette feuille de route, le gouvernement mise sur une diversification tous azimuts de l’économie et une croissance soutenue, notamment hors hydrocarbures, sur la période 2020-2030. Z. A. 3 LE PROGRAMME d’action pilote pour l’agriculture et le développement rural en Algérie, mis en œuvre dans le cadre de l’initiative européenne Enpard, a été lancé officiellement hier à Alger par l’ambassadeur en chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie, John O’Rourk, en présence du directeur général des forêts, Abdelmalek Abdellatif, et du représentant du ministère des Affaires étrangères. Ce programme, qui vise à conforter la stratégie de diversification de l’économie du pays et redynamiser des territoires ruraux, sera financé à parts égales à raison de 10 millions d’euros par l’Algérie et 10 autres par l’UE. Pour la mise en œuvre de ce programme qui a démarré le 4 septembre 2016, quatre wilayas pilotes ont été choisies : Aïn Témouchent, Laghouat, Sétif et Tlemcen. Selon un communiqué remis à la presse, durant les six premiers mois, des diagnostics territoriaux participatifs ont été réalisés dans les quatre wilayas pilotes. «A partir de quoi le premier plan de travail qui décrit les activités pour 2017 a pu être réalisé», est-il indiqué dans le document. Selon le DG des forêts qui se prononçait lors du séminaire consacré à cet événement, le choix de ces régions potentielles a été fait dans le cadre d’un projet d’étude en collaboration avec la partie européenne pour la valorisation des sous-produits agricoles et ruraux. «Nous avons introduit également l’écotourisme qui est important pour le développement de certaines régions comme Tlemcen. Cette wilaya est en train de développer au niveau de son parc national des activités touristiques que nous sommes en train de réglementer et de valoriser», a-t-il ajouté Pour sa part, John O’Rourk dira qu’«à travers ce programme, nous voulons contribuer à la diversification de l’économie algérienne, qui est un enjeu majeur actuellement pour l’Algérie et un des objectifs de l’Accord d’association, par l’appui au développement des zones rurales». «Ce programme, qui vient en complément avec d’autres projets de coopération bilatérale, vise aussi à pallier les difficultés engendrées par les phénomènes de l’exode vers les villes et de la baisse de la part de l’agriculture dans le PIB des pays à l’instar de l’Algérie», ajoutera-t-il. Le diplomate européen a également souligné que la redynamisation des zones rurales sur le plan économique et social se fera non seulement à travers le développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire, mais aussi par le biais d’autres activités génératrices de revenus tels l’artisanat, la valorisation des produits du terroir et le tourisme. Rappelons enfin que la convention de financement du programme entre l’Algérie et l’Union européenne a été signée le 21 décembre 2014 pour une période de 4 ans. Z. A. L ’ É V É N E M E N T Mardi 11 avril 2017 5 PROGRAMMES ET DISCOURS DE CAMPAGNE CONFIRMENT LES VISÉES DES PARTIS EN LICE La présidentielle 2019, le grand enjeu des législatives 2017 Par Karima Mokrani euf cent quarante (940) listes électorales et 11 334 candidats en course pour les législatives 2017. Et c’est une épreuve bien difficile pour tous. Très difficile. Rien à voir avec celles de 2012 et surtout pas celles d’avant. L’utilisation large des TIC a bouleversé l’organisation de l’opération électorale à tous les niveaux. Il est vrai que ce développement de la technologie, de plus en plus rapide et de plus en plus remarquable, a grandement contribué à la modernisation de l’administration. Cela a permis notamment de faciliter le travail des services du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, en ce qui concerne particulièrement l’examen et la validation des listes des candidatures, ainsi que l’assainissement du ficher électoral. En revanche, cela n’aide aucunement la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), créée à la faveur de la révision de la Constitution, en février 2016, à remplir convenablement sa mission. Elle ne pourrait, à elle seule, contrôler tout. Et pour cause, les pouvoirs publics ont prévu les déplacements des candidats dans les wilayas et les villes, de même que leur passage à l’antenne (télévision et radio), mais pas leur «invasion» de l’espace bleu de la toile, en l’occurrence Facebook. Tous les partis et pratiquement tous les candidas en lice pour la députation, disposent de pages Facebook, spécialement pour la campagne. Sans compter les autres réseaux, principalement Twitter et Youtube. Et ces pages sont utilisées pour communiquer avec les citoyens, potentiels électeurs le 4 mai prochain. Les vidéos en quantités partagés par les candidats, leurs partis et leurs soutiens ciblent un grand nombre de citoyens, beaucoup plus Photo : S. Zoheir N important que lorsqu’ils effectuent des sorties sur le terrain. C’est amusant (c’est quelque chose de nouveau et il y a l’interactivité, en plus des «j’aime» comme l’a dit un de ces candidats qui affirme son admiration pour ce nouveau support de communication). En plus, c’est gratuit. Surtout cela. Facebook ouvre grandes ses portes à tous les candidats pour parler d’eux et de leurs programmes. Surtout de leurs programmes, alors qu’il s’agit d’un scrutin législatif et non pas présidentiel. Des internautes ont relevé cette différence de taille. Une erreur, selon eux, commise par l’ensemble des candidats et qui réduit donc leurs chances de «remporter la victoire». Une erreur à ne pas commettre en ces temps «d’austérité». En ce moment précis où le prix de la pomme de terre tarde à baisser malgré les dernières mesures prises par le gouvernement. Pire encore, le kilo de la tomate qui ne veut pas descendre à moins de 150 DA. Les usagers du net, de plus en plus nombreux, ont clairement dit aux candidats à la députation que ce qu’ils attendent d’eux, c’est seulement d’assurer leur mission de députation, soit transmettre leurs préoccupations aux ministres du gouvernement et freiner ce dernier dans ses «actions restrictives». Les citoyens ne veulent plus entendre parler d’une augmentation des prix de l’essence, de l’électricité et du gaz. Bien au contraire, ils réclament des baisses et des «mesures incitatives» en matière d’emploi et autres. Ce qu’ils demandent aux futurs députés, c’est d’assurer leur rôle de «médiateurs», mais aussi qu’ils défendent le pouvoir d’achat des couches moyennes qui n’existent pratiquement plus en Algérie. Quant aux programmes, cela intéresse peu celui qui s’est décidé à s’intéresser à cette campagne. D’autant que les programmes des uns et des autres ne diffèrent pas. Le RND, le FLN, le MPA, TAJ, l’ANR et d’autres parlent de la nécessité de préserver la stabilité du pays et tous évoquent un même programme qui est celui du président de la République. Pourquoi donc cet éparpillement ? Le citoyen, aujourd’hui, qui a un accès rapide et facile à l’information, instantanée et continue, la création et le dynamisme des chaînes de télévision privées aidant, connaît ce programme. Il le connaît trop bien même. Parallèlement, il y a le programme des islamistes. Celui-ci aussi, ils le connaissent trop bien. Les partis islamistes eux-aussi sont éparpillés bien qu’ils défendent un même programme, mais c’est une bonne chose, diront certains. C’est même très bien. Sauf que, dans les faits, ces partis ne sont jamais séparés. Le MSP d’Abderrazak Makri s’est allié avec le Front du changement d’Abderrazak Menasra . En fait, ce n’est pas une alliance, mais carrément une fusion, dictée par les législatives et l’après-législatives. Makri et Menasra, tous les deux issus d’une même famille, celle fondée par le défunt Mahfoud Nahnah, l’ont dit maintes fois. Ils visent la présidentielle 2019 et pas seulement les législatives 2017. Boudjerra Soltani, l’ancien président du MSP, ce dernier ayant occupé le poste de ministre plusieurs fois, lui aussi revient dans la vieille maison. C’est une loi de la vie: les frères dispersés finissent toujours par revenir dans le giron familial. Soltani était hier avec Menasra lors de son déplacement à l’université de Dely Ibrahim (Alger) où ils ont participé à une campagne de don de sang. Ils étaient côte à côte et très contents de l’être. Il est clair que tous les trois veulent reconstituer l’ancien parti, quel que soit celui qui sera nommé officiellement aux commandes. Abdallah Djabballah, deux fois éjecté des partis qu’il a créés lui-même, en l’occurrence Ennahda et El Islah, avant de créer un troisième qui est le front pour la justice et le développement (FJD), ambitionne lui aussi la reconstitution d’une autre ancienne formation, Ennahda, sa première création. Il est clair que l’enjeu pour tous ces partis, et bien sûr pour le FLN - ce dernier l’a dit à haute voix avant l’entame de la campagne- c’est la présidentielle 2019 et non pas les législatives 2017. K. M. LE PARTI VA AU CONTACT DES CITOYENS À CONSTANTINE Ouled Rahmoune accueille les candidats FFS De notre correspondant à Constantine A. Lemili CE SONT tous les membres de la liste du Front des forces socialistes qui, en début d’après-midi du premier jour de l’ouverture de la campagne électorale, ont fait le déplacement à Ouled Rahmoune, une commune qui prend petit à petit de l’importance tous azimuts dans la wilaya de Constantine. Conduits par Wijdane Hamrouche, députée, les candidats ont été au contact direct avec les habitants et plus particulièrement à Ouled Rahmoune Centre, dont un habitant figure sur la liste des candidats en 4e position. Ensuite, ce sont les petites bourgades d’ElGourzi et Bounouara qui les ont chaleureusement accueillis et énormément discuté avec les différents candidats posant des questions et revenant assez souvent sur les engagements habituellement pris par ceux qui les ont précédés au cours des consultations populaires successives pour s’afficher aux abonnés absents une fois l’évè- nement passé et leur objectif atteint pour ceux qui sont élus. Toutefois, la députée et les colistiers du secrétaire national en l’occurrence A. Bouchefa, tête de liste à Constantine, ont su trouver les mots pour convaincre leurs interlocuteurs en leur donnant l’exemple du travail accompli à hauteur de la commune voisine du Khroub par l’équipe du Pr. Aberkane. La députée s’est dite plus que satisfaite de ce constat et confirme le bon choix fait par la formation de feu Hocine Aït Ahmed de «privilégier le contact de proximité et d’aller vers les populations en lieu et place de meetings en vase clos dont nous restons persuadés que ne viennent seuls que nos militants. Or, le plus important ce sont ces petites gens auxquels rares sont ceux qui éprouvent une réelle empathie et s au-delà d’intérêts notamment électoralistes. Et c’est ce travail de proximité que nous allons faire sans arrêt et je vous en donne pour preuve que même le secrétaire national donnera l’exemple, puis- qu’il sera là mardi prochain pour un contact avec la population de la ville de Constantine et Massinissa (limitrophe à celle du Khroub. Ndlr)». Un contact auquel devrait également participé le P r. Abdelhamid Aberkane, maire du Khroub, lequel même si la popularité a été quelque peu écornée au cours du mandat actuel n’en jouit pas moins de beaucoup de respect auprès des habitants. Soulignons quand même que la ville d’Ouled Rahmoune reste pre- nable en termes de voix pour le FFS dans la mesure où, par le passé, celle-ci a pris l’habitude de passer allègrement d’un parti politique à un autre...même islamiste (Islah) A. L. Incendie au complexe sidérurgique d’El Hadjar Suite de la page 1 Les tuyères endommagées ont été démontées pour être réparées. «Ce n’est pas vraiment grave, nous allons procéder à la réparation de ces pièces, cela ne prendra pas beaucoup de temps et tout rentrera dans l’ordre», nous a affirmé un ingénieur affecté au haut fourneau. Cet incident soulève le problème de la formation des personnels travaillant sur le site et qui sont parfois confrontés à des situations qu’ils ne maîtrisent pas. Des formations qui sont réduites et qui n’ont été en réalité que des stages accélérés ne s’intéressant qu’à l’essentiel et ce pour être dans les délais fixés pour le redémarrage du haut fourneau. Des délais qui avaient pourtant été reportés à maintes reprises à cause justement d’incidents et d’anomalies qui apparaissaient au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Ces contretemps auraient pu servir à prolonger ces formations pour une meilleure maîtrise des nouvelles installations. La question qui se pose est de savoir comment on a pu confier des installations aussi stratégiques rénovées et réhabilitées et pour lesquelles l’Etat algérien a déboursé près d’un milliard de dollars, à des personnels dont le niveau de compétence n’est pas du tout adapté. Ce premier incident - fort heureusement maitrisé est certainement un premier signe quant au degré de qualification et de compétence au niveau du haut fourneau, cœur battant du complexe, un niveau qui n’est pas encore adapté à la conduite de ces installations modernes acquises à coups de millions de dollars. C’est aussi une sonnette d’alarme qui vient d’être tirée pour que de tels incidents ne se reproduisent plus. M. R. 6 L ’ É V É N E M E N T Mardi 11 avril 2017 ÉDITORIAL Les fruits d’une sortie Par Hassan Gherab LE PREMIER ministre, Abdelmalek Sellal, s’est déplacé, hier, à Djelfa, une vaste wilaya des Hauts-Plateaux à vocation agro-pastorale. Pour M. Sellal, cette sortie sur le terrain lui permet de se rendre compte, de visu, du niveau de développement de la région, situer les lacunes ou les freins et donner ses recommandations pour les combler, en plus d’accorder quelques aides pour booster certains projets. Pour les citoyens de Djelfa, comme pour tous autres habitants recevant un haut responsable, la venue du Premier ministre est l’occasion d’exprimer de vive voix leurs préoccupations, problèmes et attentes. Même s’ils espèrent une solution immédiate, ces citoyens savent cependant qu’il n’en sera rien dans la majorité des cas, pour différentes raisons. Mais avoir l’oreille attentive d’un décideur est déjà une opportunité inespérée pour dire aux plus hautes sphères de l’Etat tout ce qui pèse sur leurs cœurs et leurs quotidiens. Et ce n’est pas tous les jours qu’on a pour interlocuteur le Premier ministre, qu’on sait enclin à l’échange convivial et au franc-parler. De son côté, M. Sellal tient également à faire de ses visites de travail des rendez-vous avec ses concitoyens. Il a d’ailleurs fait de la rencontre avec la société civile une tradition à laquelle il se consacre à chacune de ses sorties. Ce contact direct lui permet de faire le bilan de sa visite d’abord, mais aussi de délivrer des messages et des conseils, commenter l’actualité - en apportant, si nécessaire, des correctifs, infirmations ou confirmations-, faire des annonces, et même, des fois, donner des directives aux responsables, aussi bien locaux que centraux. Ainsi, à Djelfa, le Premier ministre s’est intéressé au premier souci du citoyen algérien : le panier de la ménagère qui devient impossible à remplir avec la hausse tous azimuts des prix des produits de consommation, les fruits et légumes en tête. La solution préconisée par M. Sellal est la multiplication des marchés de gros. Car, «la commercialisation des fruits et légumes en Algérie demeure otage de l’inflation induite par la spéculation, en l’absence de marchés de gros dont le rôle est important en termes de régulation des prix des produits agricoles et de disponibilité de la production agricole […] Les marchés de gros mettent un frein à l’inflation et assurent la disponibilité des fruits et légumes tout au long de l’année», argue-t-il. Aussi, demandera-t-il d’accélérer la réalisation de ces infrastructures, tout en appelant les agriculteurs à s’investir pleinement pour l’augmentation de la production nationale, ce qui permettra de réduire la facture d’importation de certains produits comme la poudre de lait. De son côté, pour atteindre cet objectif, l’Etat s’engage à accorder facilitations, acquisition de terres et octroi de crédits aux agriculteurs désirant investir dans ce type d’activités agricoles, promet le Premier ministre. Voilà le genre de sortie attendue, et qu’on espère voire se multiplier, chez tous les décideurs, avec, évidemment, une garantie de concrétisation. H. G. Quotidien national d’information Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse au capital de 100 000 DA Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger http://www.latribunedz.com Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF Directeur de la rédaction Hassan Gherab Administratrice Sabira Boushaki Publicité : Rédaction : e-mail: [email protected] e-mail: [email protected] Tél.: 021.67.63.31/021.66.02.60 Alger : Tél.: 021.68.54.24 021.66.02.66/0770.32.98.24 Fax.: 021.68.54.23 Fax: 021.68.54.22 Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11 Impression : Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06 Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03 Sud : SIA Ouargla Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32 Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38 Est : AMP - Ouest : KDPO ANEP: Tél.: 021.71.16.64 / 021.73.71.28 Sud : SARL TDS Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19 Membres fondateurs Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui, Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation, sauf accord préalable avec la direction. TOUS LES HABITANTS DES GRANDES VILLES SONT RACCORDÉS À L’AEP L’Algérien consomme 180 litre d’eau par jour Par Chahira Cheref ent pour cent (100%) de la population des grandes villes sont raccordées au réseau d’alimentation en eau potable (AEP), ont affirmé, hier à Alger, deux responsables centraux du ministère des Ressources en eau et de l’Environnement, respectivement, le directeur d’exploitation des ressources en eau, Wahab Smati, et le directeur de la gestion d’eau potable, Smail Amirouche, qui ont animé une conférence-débat sur l’alimentation en eau potable et la mobilisation des ressources hydriques au forum du quotidien El Moudjahid. «On a diversifié la ressource au nord du pays car il y a une concentration maximum de population. Nous avons répondu à la diversité climatique par la diversité de la ressource», a affirmé M. Smati. De son côté, M. Amirouche a souligné qu’on produit suffisamment d’eau pour pouvoir desservir à toute la population algérienne en H24. La batail qu’on a entamé depuis longtemps concerne la gestion. Il nous faut un personnel professionnel pour réaliser les résultats souhaités. Selon lui, le réseau de distribution est passé de 50 000 km à 127 000 km de canalisation de distribution. La capacité de production de l’eau est passée de 1,6 milliard de M3 à 3,6 milliards en 2016. Les capacités de stockage sont passées de 4 millions à 8,3 millions de M3. Les capacités de traitement atteignent les 5 millions de M3 aujourd’hui. Le taux moyen de raccordement est passé de 78% à 98% à l’échelle nationale avec 100% en milieu urbain. Pour les indicateurs de production, aujourd’hui 8,24 millions de M3 par jour sois 3,3 milliards de M3 par an qui sont composés de 35% des eaux superficielles, 50% des eaux sous terraines et 15% d’eau dessalée, a détaillé M. Amirouche, ajoutant : «Cette diversification de C la ressource qui nous met à l’aise. Il pleut, les barrages sont pleins.» Parmi les paramètres abordés par le responsable, en marge de la conférence, est la dotation. «La dotation moyenne par litre et par habitant est passé de 80 par jour en 1999 à 180 L par jour et par habitant en 2016», at-il annoncé, précisant que cette consommation dépasse les normes. L’Algérien commence à devenir un gaspilleur d’eau. S’agissant de la distribution de l’eau à l’échelle nationale, M. Amirouche a souligné que 70% de la population reçoit de l’eau au quotidien. Entre eux, 36% en H24, 16% un jour sur deux et 14% de la population reçoit de l’eau 1j/3 et plus, a-t-il détaillé, expliquant que ces 14% représentent les zones lointaines de la disponibilité des ressources. «Sur cette tranche de population que nous somme en train de travailler aujourd’hui. On a pour objectif d’éradiquer le 1 jour sur 3 et plus. En ce qui concerne la gestion de la distribution de l’eau en Algérie, M. Amirouche a fait savoir qu’à travers les 1 541 communes, la gestion est confiée à l’Algérienne des eaux à l’exception de certaines communes qui s’occupent à ce jour de la gestion. «Sur les 1 541 communes, 846 sont gérées par l’ADE soit 24 millions d’habitants. Ce qui fait que le gros de la population est pris en charge par l’ADE à savoir les grandes villes», dira-t-il. Le responsable n’a pas manqué de rappeler qu’en 2006, l’Algérie a ouvert ce domaine au partenariat public/privé. «Dans ce cadre des partenariats, trois société par action (SPA) ont été crées à Alger (Seaal), Oran et à Constantine. «D’ici 2020 l’ADE prendra en charge la gestion au niveau de toutes les communes», a-t-il ajouté, affirmant que le ministère vise à travers tous les établissements concernés à réparer tous ce qui est réparable pour améliorer ce secteur, et ce, en insistant sur la lutte contre le gaspillage, les fuites et les autre problèmes. C. C. POUR FAIRE FACE AUX DIFFICULTÉS ÉCONOMIQUES DE CES ENTREPRISES Regroupement des journaux publics en un Groupe de presse Par Hasna Yacoub LA CRISE financière qui secoue actuellement l’Algérie a inéluctablement touché le monde de la presse. L’Anep, agence publique de publicité, a drastiquement réduit le volume des annonces dans la presse mettant en difficulté financière la grande majorité des titres. En octobre dernier, le ministre de la communication, Hamid Grine, avait annoncé que le volume de publicité publique a reculé de 65% entre 2015 et 2016 du fait des mesures d’austérité prises par le gouvernement. Les annonceurs privés ont aussi réduit leur présence dans les journaux. Les deux principaux secteurs qui ont déserté la presse sont l’automobile et la téléphonie mobile. Ainsi donc en ces temps de crise, et avec la réduction de la manne publicitaire étatique, plusieurs titres privés de la presse ont mis la clé sous le paillasson. D’autres continuer de «survivre» en réduisant les coûts. Certains ont opté pour une augmentation de leur prix. Du côté de la presse publique, c’est le ministère de la Communication qui vient de trouver un plan de sauvetage afin d’équilibrer les budgets des entreprises publiques du secteur de la communication surtout que ces dernières, faut-il le rappeler, ont augmenté de manière conséquente les salaires de leurs journalistes et assimilés en 2012 après un bref mouvement de protestation. Ne pouvant plus supporter le déficit enregistré par ces médias, le ministère vient de décider de rassembler les six journaux publics à savoir El moudjahid, Echaab, El massa, Horizons, El-djoumhouria et Ennasr dans un même groupe de presse. Ce groupe sera dirigé par un président-directeur général unique, et des directeurs exécutifs des quotidiens publics. Ceux-ci pourraient être regroupés par langue, comme il n’est pas exclu que des quotidiens soient transformés en hebdomadaires, à l’image de leurs illustres prédécesseurs Algérie Actualités et Révolution africaine. Deux autres groupes seront également créés dans la même foulée et suivant le même encadrement organique (P-dg et directeurs exécutifs). Il s’agit du groupe communication comprenant notamment l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep) et le groupe Imprimeries qui réunira les imprimeries localisées dans les différentes régions du pays. En discussion depuis plus d’un an, ce projet de réaménagement des entreprises publiques économiques (EPE) du secteur de la communication, soumises à ce titre aux lois du marché, «vise à viabiliser et développer ces entreprises, sans toucher aux salaires des personnels et aux effectifs», selon le ministère de la Communication, cité par l’APS. «Cette reconfiguration des journaux publics, actée par le Conseil des participations de l’Etat (CPE), vise à faire face aux difficultés économiques de ces entreprises ainsi qu’au déclin des médias publics qui souffrent d’une désaffection du public», est-il ajouté. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a assuré les responsables de ces médias publics au cours d’une réunion tenue au siège de son ministère, qu’il n’est pas envisagé de réduire les effectifs ou les salaires, comme l’ont laissé entendre certaines sources. Mais, a-t-il soutenu, nous ne pouvons pas ignorer «la désaffection» qui frappe les médias publics et les difficultés économiques qui s’en sont suivies, à l’exception relative des médias qui assument encore une fonction utilitaire et symbolique. Le projet de réorganisation a été approuvé au cours d’une réunion du Conseil des participations de l’Etat, présidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, tenue au début du mois d’avril. H. Y. R É G I O N S Mardi 11 avril 2017 JOURNÉE DES PARAMÉDICAUX DE LA SANTÉ MILITAIRE À BECHAR Projet d’hôpital de 240 lits pour la commune de Sidi Aïssa Prise en charge des polytraumatisés et des maladies transmissibles en débat Par Algérie presse service a prise en charge d’un polytraumatisé, les maladies transmissibles et le rôle de l’infirmier diplômé d’Etat ont été les principaux thèmes débattus, hier à Béchar, par une centaine de participants à la 7e journée des paramédicaux des services de la santé militaire. Cette rencontre médicale et scientifique, entrant dans le cadre de la formation continue et du perfectionnement du personnel paramédical du service de santé militaire des différents hôpitaux et structures de l’Armée nationale populaire (ANP), est marquée par la présentation par des praticiens de la santé militaire d’une trentaine communications. Les thèmes des communications s’articulent autour des différents aspects de prise en charge paramédicale et médicale des polytraumatisés, tant au moment des accidents qu’en temps de conflits militaires, et des pathologies liées aux maladies transmissibles et de la conduite à tenir par les infirmiers durant les soins préliminaires. Les intervenants, dont des praticiens spécialistes militaires exerçant dans les hôpitaux militaires de Bechar, Oran et à l’hôpital central de l’ANP à Ain-Naâdja (Alger), ont abordé les sujets concernant l’arrivée du Photo : DR L polytraumatisé aux urgences médico-chirurgicales et les premiers gestes de secours que doit effectuer le personnel paramédical, la stratégie de prise en charge d’un blessé grave en préhospitalisation, ainsi que les moyens de protection et attitudes des soignants en cas de maladies transmissibles en bloc opératoire. Les paramédicaux constituent un «important» segment du protocole de prise en charge des patients et un facteur humain très efficace en matière de premiers soins du polytraumatisé, d’où la nécessité de leur formation continue et perfectionnement selon les nouvelles connaissances et technologies médicales acquises par les différentes structures hospitalières de l’Armée nationale populaire (ANP), a souligné le général-major Said Changriha, commandant de la troisième Région militaire (3e RM) en ouverture des travaux de cette rencontre. Cette 7 e journée, initiée par l’hôpital régional militaire universitaire Dahmani-Slimane de la 3e RM et le service régional de la santé militaire de la même RM, et à laquelle ont pris part des paramédicaux du secteur de la santé de la wilaya, est un moyen d’échange d’expériences, de connaissances et de savoirfaire entre les personnels paramédicaux, qu’ils soient militaires ou civils assimilés, ont expliqué des officiers du service régional de santé militaire. La cérémonie d’ouverture de la rencontre s’est déroulée en présence de nombreux officiers supérieurs, officiers cadres de la 3e RM ainsi que des officiersmédecins des structures hospitalières militaires nationales. APS AU TITRE DU SOUTIEN DE L’ALGÉRIE À LA CAUSE DU PEUPLE SAHRAOUI Accord de coopération entre les universités de Béchar et de Tifariti L’UNIVERSITÉ TahriMohamed de Béchar et l’université sahraouie de Tifariti ont signé, hier à Béchar, un accord de coopération pédagogique et scientifique. L’accord a été signé par le recteur de l’université Tahri-Mohamed, Boudjemaa Abassi et le président de l’université de Tifariti, Khatari Hamoudi, en présence notamment du consul de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) à Béchar. «Cet accord, qui s’inscrit au titre du soutien de l’Algérie à la juste cause du peuple sahraoui et de la promotion et le développement des échanges scientifiques entre les deux universités, permettra, en plus de la prise en charge du cycle universitaire des étudiantes et étudiants sahraouis par notre université, la formation d’enseignants sahraouis de plusieurs cycles de l’enseignement», a indiqué à l’APS le P r Abassi Boudjemaa. «A travers cet accord, nous mettons à la disposition de l’université de Tifariti nos différentes structures pour la formation d’enseignants sahraouis, grâce aux moyens scientifiques et pédagogiques dont dispose notre université où sont inscrits pour cette année univer- sitaire (2016-2017), 90 étudiantes et étudiants sahraouis», a-t-il ajouté. L’université de Tifariti, qui a signé une quarantaine d’accords avec des universités algériennes et à travers le monde, est «très fière» de cette nouvelle coopération pédagogique et scientifique avec l’université Tahri-Mohamed, qui «renforcera le segment de formation de nouvelles vagues d’enseignants dans différents cycles de l’enseignement en Rasd», a affirmé pour sa part le président de cette université sahraouie, Khatari Hamoudi. Lors de la cérémonie de signature de l’accord, le consul de la Rasd à Béchar, Mohamed Mohamed Mouloud, a tenu à mettre en relief le soutien de l’Algérie à l’autodétermination du peuple sahraoui et la contribution des institutions universitaires algériennes à la formation et à la prise en charge des étudiantes et étudiants sahraouis. En plus de la formation des enseignants sahraouis par l’université de Bechar, les deux parties se sont engagées à intensifier leurs échanges en matière de recherches scientifiques et de délégations d’universitaires, et ce dans le souci du renforcement des liens entre les deux universités et peuples, ont fait savoir leurs responsables respectifs. 483 clubs verts créés dans des établissements scolaires à Oran PAS MOINS de 483 clubs verts ont été créés dans les établissements scolaires d’Oran au cours des dernières années, a indiqué le coordinateur de la commission de wilaya des clubs de l’environnement au niveau de la direction de l’éducation. Ces 483 clubs verts, répartis à hauteur de 60% pour le cycle primaire et de 30 et 10% pour, respectivement, les cycles moyen et secondaire, sont «tous très actifs», a indiqué Mohamed Guenoun. Ces clubs comptent plus de 8 000 adhérents qui participent à des activités écologiques à Oran et même dans d’autres wilayas de l’Oranie, a- t-il ajouté faisant savoir, à ce propos, qu’une convention entre un club vert d’un établissement scolaire de la wilaya de Sidi Bel-Abbès (CEM Nemiche) et un autre de la wilaya d’Oran (CEM El Moustakbal) sera signée le 20 avril prochain en vue de favoriser l’échange entre les clubs. Une formation sur la gestion, l’animation et l’encadrement des clubs verts a été récemment dispensée au profit de 97 enseignants, qui devraient, à leur tour, former d’autres enseignants dans leurs établissements, selon le même responsable. Organisée par la commission de wilaya des clubs de l’environnement en coordination avec la direction de l’environnement et l’association Phenicia, la formation assurée par des universitaires traite de quatre thèmes abordant la dynamisation d’un club vert, l’importance de la biodiversité, la protection des écosystèmes et la valorisation des déchets, a-t-il précisé. Il s’agit là de la première session d’un cycle de formation qui vise à former au moins un encadreur dans chaque établissement scolaire dans la wilaya, pour atteindre au final la formation de 483 animateurs de clubs d’ici le mois de septembre prochain. 7 Un projet portant la réalisation d’un hôpital d’une capacité de 240 lits vient d’être inscrit au profit de la population de la commune de Sidi Aïssa, a indiqué, hier, la cellule de communication de la wilaya de M’sila. La même source a précisé que cette inscription de projet vient suite «à une proposition des services du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locale formulée auprès des services du Premier ministre» soulignant l’impact de ce projet dans l’amélioration des qualités des soins dans cette région du Hodna qui abrite plus de 140 000 âmes. Rappelant que l’actuelle structure de santé, réalisée il y a plus de 40 ans, ne répond plus aux besoins en matière de santé de la population de Sidi Aïssa, la même source a détaillé que le projet de cet hôpital, retenu dans un premier temps, a été annulé en 2013, pour «non démarrage du chantier en temps réel». L’actuel établissement hospitalier de Sidi Aïssa, d’une capacité de 240 lits, enregistre un état de détérioration notamment au niveau de sa structure en charpente, et ce, à cause de la nature du sol gonflant, a-t-on conclu. Réception partielle du parc d’attraction de M’sila avant fin 2017 Une partie du projet portant la réalisation d’un parc de loisirs et d’attraction au niveau de la commune d’Ouled Mensour dans la wilaya de M’sila «sera réceptionnée avant la fin de l’année en cours», ont indiqué, hier, les services de la wilaya. Réalisé dans le cadre d’un investissement privé, ce projet a nécessité la mobilisation d’une enveloppe financière de l’ordre de 1,13 milliard de dinars a précisé la même source détaillant que ce parc s’étale sur 18 ha de jardins, d’espaces aquatiques et sera doté d’une cinquantaine d’aires de jeux et d’attractions. Situé à une dizaine de kilomètres de la capitale du Hodna, ce parc offrira, outre le côté détente et loisirs, 160 postes d’emploi, a-t-on noté rappelant que l’étude de ce projet a été confiée a un groupe espagnol spécialisé dans la conception et la réalisation de parcs d’attractions à travers le monde. Un hôtel cinq étoiles, des piscines, des aires de jeux et des cafétérias avec toutes les commodités seront réalisés pendant la deuxième phase de ce projet ont indiqué les services de la wilaya. Le programme du secteur du tourisme dans la capitale du Hodna s’articule également autour de la réalisation de quatre infrastructures hôtelières d’une capacité globale de 282 lits, dont deux au chef-lieu de wilaya, un dans la commune de Metarfa et un autre à Boussaâda, a-t-on expliqué. 8 C O N J O N C T U R E Mardi 11 avril 2017 LE TITRE DU GÉNÉRIQUEUR ALLEMAND BONDIT Le Japonais Renesas vise des acquisitions Stada choisit l’offre de Bain et Cinven Par Ludwig Burger de Reuters e fabricant allemand de médicaments génériques Stada a annoncé, hier, choisir l’offre des Groupes de capital-investissement Bain Capital et Cinven, qui valorise le groupe à 5,32 milliards d’euros, justifiant ainsi la décision inattendue du consortium d’améliorer in fine sa proposition. Bain et Cinven mettent sur la table 65,28 euros par action ainsi qu’un dividende de 0,72 euro par titre Stada, précise la société dans un communiqué. Stada est au centre d’une bataille entre ce consortium et un autre groupe composé des fonds Advent et Permira, qui ont proposé de leur côté une offre de 58 euros par action, valorisant la société allemande à 4,7 milliards d’euros, dette comprise. La semaine dernière, des sources avaient estimé que les offres finales n’iraient pas audelà des niveaux formulés vendredi. Mais, selon deux personnes au fait du dossier, Stada est parvenu au cours du weekend à convaincre les prétendants à relever leurs offres. «A mon avis, personne ne s’attendait (...) à ce que nous allions si loin (...) en si peu de temps», a déclaré Matthias Wiedenfels, le président du directoire de Stada. A la Bourse de Francfort, l’action bondit de 10,75% à 64,51 euros vers 11h10 GMT, Photo : DR L signant de loin la meilleure performance de l’indice européen Stoxx 600. «Nous estimons que cela est très généreux pour les actionnaires de Stada et recommandons qu’ils acceptent l’offre», a estimé James Vane-Tempest, analyste chez Jefferies. «Avant cela, nous avions estimé à 65 euros la meilleure offre dans ce dossier.» Cinven et Bain envisagent à moyen terme de racheter d’autres actifs dans la santé pour les fusionner avec Stada, avec l’idée de réduire les coûts et d’ainsi rendre rentable l’important investissement consenti dans Stada, a noté une source proche du consortium. De nombreuses sociétés de capital-investissement disposent d’importantes liquidités à la faveur de récentes cessions d’actifs et des coûts d’emprunt peu élevés. Dans le cadre de l’offre de Bain et Cinven, Stada a dit avoir signé un accord en vue de protéger les salariés de tout licenciement forcé pendant quatre ans. Le projet de rachat de Stada va profiter à l’investisseur activiste Active Ownership Capital (AOC) qui est parvenu, avant mai 2016, à s’octroyer une parti- cipation d’environ 7% en actions et options lorsque l’action s’échangeait à environ 30 euros. Fondé en 1895 à Dresde en tant que coopérative de pharmaciens, Stada est sous pression dans son principal marché, l’Allemagne, en raison d’une baisse des prix. L’entreprise, qui réalise également une importante partie de son chiffre d’affaires en Russie et en Europe de l’Est, cherche à étendre ses activités dans les médicaments sans ordonnance et s’est diversifiée dans la fabrication de dispositifs de diagnostic et de cigarettes électroniques. Reuters PROGRÈS EN VUE POUR LES ÉMERGENTS Croissance stable en zone OCDE LA DYNAMIQUE DE croissance apparaît globalement stable dans la zone Ocde et une inflexion positive de la croissance se dessine dans les principales économies émergentes, à l’exception de l’Inde, selon les données publiées, hier, par l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde). Les indicateurs composites avancés de l’Ocde, conçus pour anticiper les points de retournement de l’activité avec six à neuf mois d’avance, suggèrent une inflexion positive de la croissance aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, ainsi qu’une dynamique de croissance stable au Japon et en zone euro, notamment en France et en Italie. Des signes d’inflexion positive de la croissance se confirment également au Royaume-Uni, «bien qu’il subsiste des incertitudes liées au Brexit», note l’Ocde. L’indicateur global pour la zone Ocde atteint 100,1, en hausse de 0,1 point par rapport à sa marque du mois précédent, toujours proche du seuil de 100 qui reflète la tendance à long terme de l’activité économique. L’indicateur pour les seuls pays du G7 progresse également de 0,1 point pour s’établir à 100,1 mais suggère une inflexion positive de la croissance, tandis que celui de la zone euro (stable à 100,4) reflète une dynamique de croissance stable. Parmi les pays du G7, les perspectives s’améliorent notamment pour les Etats-Unis (indicateur en hausse de 0,1 point à 99,8), le Canada (+0,2 à 100,7), l’Allemagne (+0,1 à 100,6). L’indicateur pour le Royaume-Uni (+0,2 à 99,8) continue de dénoter des signes d’amélioration à court terme. La dynamique de croissance apparaît en revanche stable pour le Japon (indicateur sable à 100,1), la France (stable à 100,5) et l’Italie (-0,1 à 100,1). En ce qui concerne les grandes économies émergentes, les indicateurs signalent une inflexion positive de la croissance en Chine (+0,2 à 99,6), au Brésil (+0,3 à 102,0) et en Russie (+0,2 à 101,3) mais pointent vers un infléchissement de la croissance en Inde (-0,2 à 99,4). Reuters Banco Popular envisage une levée de fonds, voire une fusion BANCO POPULAR envisage une nouvelle augmentation de capital et n’exclut pas une fusion, a déclaré, hier, son président Emilio Saracho. La sixième banque espagnole, en difficulté, a fait état en février d’une perte annuelle record de 3,5 milliards d’euros après des charges exceptionnelles supérieures aux attentes, destinées à nettoyer son bilan de ses actifs immobiliers à risque. «Nous avons besoin d’une grande confiance pour réaliser une nouvelle augmentation de capital, nous devons donc être transparents à ce sujet», a dit Emilio Saracho aux actionnaires réunis à Madrid. «Pour faire court, nous envisageons un scénario qui, dans de bonnes conditions, nous permettrait de nous présenter au marché et de solliciter de nouveaux fonds, ou nous pourrions le cas échéant participer à un mouvement de consolidation», a-t-il déclaré. Une partie de la valeur de Popular tient à son indépendance mais cela ne signifie pas que la banque n’étudierait pas une proposition qui reconnaisse la valeur de sa marque, a-t-il ajouté. Emilio Saracho, qui a pris en décembre la présidence de la banque, a ajouté qu’elle continuerait à travailler sur la vente d’actifs immobiliers et envisageait de vendre d’autres participations non stratégiques. L’action Banco Popular a perdu 8,77% à la Bourse de Madrid vers 11h25 GMT après ces déclarations, en queue de peloton du Stoxx 600. Elle a réalisé la pire performance de l’indice des bancaires européennes et a perdu près de 60% au cours des 12 derniers mois contre un gain de 30% pour l’indice. Vendredi, l’agence Standard & Poor’s a abaissé sa note de la dette de Popular de B+ à B. Popular avait déjà effectué l’an dernier une augmentation de capital de 2,5 milliards d’euros. Le fabricant japonais de puces pour automobiles Renesas Electronics vise davantage d’acquisitions et n’exclut pas pour ce faire de procéder à une augmentation de capital dans un contexte de mégafusions dans le secteur, a déclaré lundi son directeur général Bunsei Kure. «Le marché fragmenté (des puces pour automobiles) va se consolider à terme autour de quelques acteurs dominants», ce qui représente une menace à long terme pour Renesas, actuellement le numéro trois mondial du secteur, at-il dit à la presse. Le leader mondial des puces pour le secteur automobile, NXP Semiconductors NV, a accepté en octobre une offre de rachat de Qualcomm d’environ 47 milliards de dollars (44 milliards d’euros) dans le but de conserver sa position sur ce marché en pleine croissance. En mars, Intel a annoncé son intention de débourser 15,3 milliards de dollars pour acquérir la société israélienne spécialisée dans la conduite autonome Mobileye. Bunsei Kure a ajouté que Renesas, qui a racheté le fabricant américain de puces Intersil pour 3,2 milliards de dollars cette année, réexaminait régulièrement sa liste de cibles potentielles en vue d’une acquisition. Cette liste intègre plusieurs dizaines de noms dans des domaines tels que les capteurs et la sécurité. Pour financer d’éventuelles acquisitions, Bunsei Kure estime que Renesas aura sans doute besoin de procéder à une augmentation de capital en émettant des actions nouvelles «à un moment donné» dans le futur. «Nous voulons être prêts quand cela sera nécessaire», a-t-il dit. Selon le cabinet d’études IHS, la part de marché de NXP dans les puces pour automobiles était en 2016 de 12,6%, suivie d’Infineon Technologies avec 9,5% et Renesas avec 9,0%. IranAir a signé le contrat d’achat de 20 ATR IranAir a signé le contrat portant sur l’achat de 20 avions turbopropulsés fabriqués par ATR, coentreprise détenue à parité par Airbus et l’italien Leonardo Finmeccanica, a annoncé lundi l’agence de presse ISNA, citant le ministre des Transports Ashgar Fakhrieh-Kashan. Ce contrat, qui représente 540 millions d’euros sur la base des prix catalogue, avait déjà été annoncé à la mi-février mais les négociations avaient traîné depuis sur des questions de maintenance et de pièces de rechange concernant les moteurs, fournis par Pratt & Whitney, filiale de l’américain United Technologies. «Le contrat entre IranAir et ATR pour acheter 20 ATR 72-600 a été signé par des responsables des deux pays», a déclaré Ashgar Fakhrieh-Kashan. Il n’était pas clair à ce stade si le ministre faisait référence au contrat déjà évoqué il y a près de deux mois ou à un texte final incluant un accord sur les moteurs. ATR n’était pas disponible dans l’immédiat pour un commentaire mais, dimanche, un porte-parole avait dit : «Nous travaillons toujours à la finalisation de la transaction». IranAir, qui a reçu il y a un mois son deuxième Airbus depuis la levée des sanctions de l’Occident à l’encontre de Teheran, pourrait recevoir son premier Boeing depuis le Révolution islamique de 1979 plus tôt que prévu. C O N J O N C T U R E Mardi 11 avril 2017 9 PÉNALISÉES PAR LES ÉCHÉANCES ÉLECTORALES EN EUROPE Les Bourses européennes évoluent dans le désordre Par Reuters es principales Bourses européennes évoluaient, hier, dans le désordre en début de séance avec de faibles variations, le CAC 40 parisien apparaissant toutefois pénalisé par le risque politique lié aux incertitudes entourant l’élection présidentielle française à deux semaines du premier tour. A Paris, l’indice CAC 40 cède 0,43% (23,26 points) à 5 113,02 vers 07h35 GMT. A Francfort, le Dax prend 0,04% et à Londres, le FTSE gagne 0,02%%. L’indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,26%, le FTSEurofirst 300 0,05% et le Stoxx 600 est quasiment inchangé. La plus forte hausse sectorielle en Europe est pour les ressources de base (+1,53%) avec notamment, à Londres, une hausse de 5,6% pour le géant minier BHP Billiton. Les valeurs de l’énergie (-0,36%) pèsent sur la tendance. A Paris, la plus forte baisse du CAC est pour TechnipFMC 1,71%). L’euro recule légèrement face au dollar, autour de 1,0583, les échéances électorales en Europe, et notamment en France, pesant sur la devise unique. L’écart de rendement, ou spread, entre l’OAT française à 10 ans et le Bund allemand de même échéance s’est creusé lundi à plus de 71 points de base, son Photo : DR L niveau le plus élevé depuis début mars. Selon un sondage Kantar Sofres One Point pour Le Figaro, LCI et RTL publié dimanche dernier, le candidat d’extrême-gauche Jean-Luc Mélenchon passe pour la première fois devant François Fillon dans les intentions de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle qui placent toujours en tête Emmanuel Macron et Marine Le Pen. La banque d’investissement américaine Citigroup a fait savoir hier que l’hypothèse qu’elle jugeait la plus probable pour l’élection présidentielle en France était désormais une victoire d’Emmanuel Macron et non plus de François Fillon. «Nous changeons notre scénario de base pour une victoire de Macron (probabilité de 35%)», lit-on dans la note de Citi. «Fillon est notre scénario alternatif (30%).» Au-delà de cette actualité, la prudence domine sur fond de tensions géopolitiques après les frappes américaines de la semaine dernière en Syrie et l’annonce ce week-end d’un déplacement d’un groupe aéronaval américain vers la péninsule coréenne. A Séoul, l’indice Kospi a reculé de 0,86%. La Bourse de Tokyo a clôturé en hausse de 0,71%, favorisée par le repli du yen face au dollar, celle de Shanghaï reculant de son côté de 0,5% sur fond de spéculation entourant un projet de création d’une nouvelle zone économique autour de Pékin. Sur le marché des changes, le billet vert avance de 0,2% à 111,31 yens et se maintient à un plus haut de trois semaines face à un panier de devises de référence, toujours soutenu par les déclarations, vendredi soir, de l’influent président de la Réserve fédérale de New York, William Dudley. Ce dernier a dit que la réduction par la banque centrale américaine de la taille de son bilan de 4 500 milliards de dollars (4 250 milliards d’euros) n’entraînerait qu’une «petite pause» dans la trajectoire de relèvement des taux directeurs. Ces propos ont également provoqué un relèvement des rendements obligataires américains et ont permis à Wall Street de terminer vendredi soir quasiment inchangée, en dépit des chiffres de créations d’emplois aux Etats-Unis au mois de mars ressortis nettement inférieurs aux attentes. Dans ce contexte, une intervention publique de la présidente de la Fed, Janet Yellen, lors d’un débat public juste après la fermeture de Wall Street sera très suivie par les marchés. Les tensions au Moyen-Orient dopent les cours du pétrole, qui évoluent à un plus haut d’un mois. Le baril de Brent de la mer du Nord se traite à plus de 55 dollars et le baril de brut léger américain au-delà de 52 dollars. Reuters LA PRUDENCE EST DE MISE SUR FOND DE TENSIONS GÉOPOLITIQUES Wall Street attendue stable LES BOURSES européennes évoluent en baisse à mi-séance, un mouvement accentué à Paris en raison du contexte électoral, et Wall Street est attendue sans grand changement, la prudence restant de mise sur fond de tensions géopolitiques multiples et avant le début des publications de résultats trimestriels. Les mouvements pourraient toutefois rester limités toute la semaine, qui sera écourtée sur la quasi-totalité des marchés occidentaux par le Vendredi saint. A Paris, le CAC 40 perd 0,57% (29,25 points) à 5 106,03 points vers 10h40 GMT. A Francfort, le Dax cède 0,25% et à Londres, le FTSE limite son repli à 0,06%. L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,22%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,47% et le Stoxx 600 de 0,14%. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street pratiquement inchangée après la petite baisse enregistrée vendredi. La tendance de fond reste au repli sur les actifs considérés comme les plus sûrs après les frappes américaines de jeudi dernier sur une base aérienne en Syrie, qui pourrait rebattre les carte dans un dossier déjà complexe, et après les nouveaux avertissements de Washington à la Corée du Nord, qui alimentent les spéculations sur la possibilité d’une action directe de l’armée américaine contre Pyongyang. Ces préoccupations favorisent la hausse du dollar face, entre autres, aux devises asiatiques. Plus généralement, le billet vert poursuit sa remontée face à un panier de référence, au plus haut depuis le 15 mars. L’euro, lui, confirme son repli sous 1,06 dollar. Côté actions, la Bourse de Paris est à la traîne des autres grandes places européennes à moins de deux semaines désormais du premier tour de l’élection présidentielle, une proximité qui exacerbe le facteur politique aux yeux des investisseurs. Ce mouvement affecte principalement les banques, comme Société générale en recul de 1,7% et BNP Paribas (-1,41%), qui sous-performent nettement le secteur (-0,17%). «Le marché se concentre un peu trop sur les probabilités extrêmes mais je suppose qu’à si peu de temps de l’élection, une certaine nervosité est inévitable», commente Christian Lenk, responsable de stratégie de DZ Bank. Le resserrement des écarts entre les quatre principaux candidats dans les sondages sur les intentions de vote contribue en effet au recul du CAC et au creusement de l’écart de rendement entre les emprunts d’Etat à dix ans français et allemands, de nouveau supérieur à 70 points de base. Le rendement à dix ans français est remonté à plus de 0,92% tandis que l’allemand touchait un plus bas de cinq semaines à 0,214%. Parmi les hausses notables sur le marché actions en Europe, Air France-KLM gagne 3,96%, la plus forte hausse de l’indice SBF120 après des chiffres mensuels de trafic salués par le marché. A Londres, le géant minier BHP Billiton prend 4,62%, soutenu par les demandes du fonds activiste Elliott, qui réclame une réorganisation, des cessions et une augmentation des distributions aux actionnaires. Le groupe pharmaceutique Stada bondit quant à lui de 10,35% après avoir accepté l’offre de rachat de Bain Capital et Cinven. Le pétrole poursuit par ailleurs sa remontée, à plus de 55,50 dollars pour le Brent et à plus de 52,50 pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI). Le cours du baril est soutenu par l’arrêt du plus important gisement libyen et plus globalement par les tensions géopolitiques. Reuters LE TITRE BHP Billiton a gagné près de 5%, hier en milieu de matinée, après la publication par le fonds activiste Elliott Advisors d’une lettre à la direction du géant des matières premières lui demandant de supprimer la structure à deux têtes du groupe, de céder la branche pétrolière américaine et de revoir la politique en matière de distribution aux actionnaires. Vers 9h10 GMT, l’action cotée à Londres avance de 5,17% à 13,54 livres, affichant la plus forte hausse d’un indice Ftse 100 pratiquement inchangé (+0,02%) et la deuxième plus forte progression de l’indice Stoxx. A la Bourse de Sydney, la valeur a terminé en hausse de 4,64%, des gains essentiellement accumulés en fin de séance, au moment où Elliott Advisors, qui détient 4,1% des actions BHP cotées à Londres, a fait état de son plan. Sollicité par Reuters, BHP Billiton n’a pas voulu faire de commentaire dans l’immédiat. Elliott Advisors évalue à quelque 22 milliards de dollars les activités pétrolières américaines du groupe, dont il souhaite une cotation séparée sur le New York Stock Exchange. Le fonds, qui dit gérer plus de 32,7 milliards de dollars d’actifs, assure que la mise en œuvre de son plan pourrait se traduire par une augmentation allant jusqu’à 48,6% de la valeur des actions BHP Billiton cotées à Sydney, et par une appréciation maximale de 51% pour les titres cotés à Londres. BHP Billiton est né en 2001 de la fusion entre l’australien Broken Hill Proprietary et de l’anglo-néerlandais Billiton. BHP Billiton mis sous pression par Elliott, le titre en hausse INTERNATIONALE SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE PP12-13 PP14-15 L'intervention américaine rebat les cartes Des lumières aux débats actuels Syrie : de l'impossible solution militaire à l'impossible solution politique Comment la France a traité l'islam et les musulmans APRÈS L’INTERVENTION INATTENDUE DES AMÉRICAINS L’agression américaine contre la Syrie aura clarifié si besoin est certaines postures devenues aujourd’hui plus lisibles. C’est probablement la première fois qu’une agression américaine contre un pays arabe est applaudie en même temps par Israël et par des pays arabes. Signe des temps qui semblent avoir particulièrement changé dans ce MoyenOrient compliqué. Beaucoup a été dit sur la volonté de Trump de paraître plus audacieux que son prédécesseur et regagner en crédibilité notamment sur le plan intérieur. Mais force est de constater qu’une action militaire de cette nature de la part de la première puissance mondiale ne saurait rester sans conséquences sur le terrain où Russes et Iraniens s’ouvrent désormais le droit de «riposter» dans cette guerre de positions particulièrement sanglante en cours en Syrie depuis plus de six ans Photo : DR Syrie, changement des règles du jeu ? Par Moumene Belghoul es Tomahawks américains qui ont visé une base aérienne en Syrie sont venus finalement remodeler une situation sur le terrain syrien déjà particulièrement compliquée. Les commentateurs et analystes y sont allés de toutes les lectures pour expliquer les tenants et les aboutissants d’une réaction agressive de l’hyper-puissance dans un champ déjà par trop miné par six années de tragédie et de jeu de manipulation de la part de plusieurs acteurs. Une tragédie dont le peuple Syrie continue de payer le prix. L’agression américaine contre la Syrie aura également clarifié certaines postures devenues aujourd’hui plus lisibles. C’est probablement la première fois qu’une agression américaine contre un pays arabe est applaudie en même temps par Israël et par des pays arabes. Signe des temps qui semblent avoir particulièrement changé dans ce MoyenOrient compliqué. La réaction de la Turquie, l’un des acteurs importants de la tragédie syrienne n’est pas également passée inaperçue. Le ministre des Affaires étrangères Benali Yildrim s’est félicité de cette frappe et a souhaité même d’autres bombardements contre l’armée syrienne. Une attitude étonnante pour un pays qui avait accusé les Etats-Unis d’avoir encouragé la tentative de coup d’Etat contre Erdogan et rentré en brouille avec Washington sur la question du prédicateur Gülen. La position d’Ankara ne manquera pas de L compliquer de nouveau ses rapports avec Moscou. Les zones kurdes dans le nord syrien pourraient ainsi s’embraser et embrouiller les calcules des turques dans cette partie stratégique pour leurs intérêts. Aussi dans le nord de l’Irak, la Turquie pourrait avoir les plus grandes difficultés à évoluer face au gouvernement irakien. Beaucoup a été dit sur la volonté de Trump de paraître plus audacieux que son prédécesseur et regagner en crédibilité notamment sur le plan intérieur. Mais force est de constater qu’une action militaire de cette nature de la part de la première puissance mondiale ne saurait rester sans conséquences sur le terrain. Washington a fait un mouvement important sur l’échiquier. Ses adversaires sur le terrain auront le droit d’en faire autant. Ligne rouge La réaction de Moscou, Damas et Téhéran aura ainsi été particulièrement froide se limitant à condamner cet acte considéré comme «encourageant» pour les groupes terroristes. Les alliés s’ouvrent ainsi le droit de «riposter» dans cette guerre de positions particulièrement sanglante en cours en Syrie depuis plus de six ans. La Russie et l’Iran pourraient être désormais libérés de certaines contraintes sur le terrain syrien vis-à-vis de leurs adversaires. Moscou et Téhéran ont condamné une «action agressive qui viole le droit international» contre un «Etat souverain». Les président Poutine et Rohani l’ont qualifiée d’«inadmissible», rappelant en cette attitude unilatérale violait le droit international. Les présidents iranien et russe ont renouvelé leur appel à la tenue d’une enquête objective au sujet de l’attaque chimique présumée qui a touché la ville de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, le 4 avril dernier. Une enquête qui devrait permettre d’établir les responsabilités, alors qu’une grande partie des Occidentaux et des pays du Golfe accusent déjà Damas sans avoir attendu une quelconque enquête. Une réaction aura également marqué les observateurs. Celle du centre de commandement des forces russes, iraniennes et groupes alliés soutenant le gouvernement syrien, celles-ci signifie dans un communiqué qu’elle «répondra par la force» si la «ligne rouge» était une nouvelle fois franchie en Syrie. «L’opération conduite par les Etats-Unis est une agression contre la Syrie : une ligne rouge est franchie». «Désormais, toute agression, quel qu’en soit l’auteur, fera l’objet d’une réponse par la force et les Etats-Unis connaissent les moyens dont nous disposons pour cela», précise le communiqué. Le ton n’aura jamais été aussi ferme envers la puissance américaine augurant d’un scénario catastrophe si la raison ne l’emporte pas. Les bombardements des Américains ont fait monter d’un cran la tension en Syrie et ouvert le champ sur le pire, c’est-à-dire une déflagration généralisée dont les conséquences pourraient être désastreuses pour Washington et ses alliés dans la région. M. B. 12 INTERNATIONALE Mardi 11 avril 2017 Mardi 11 avril 2017 13 L’INTERVENTION AMÉRICAINE REBAT LES CARTES Mohamed Bouhamidi ne divine surprise a illuminé le réveil de Hollande aux aurores du 7 avril 2017. Quelqu’un punissait enfin Al Assad. Trump avait ordonné une agression de la Syrie. Des missiles Tomahawk quelle idée perverse d’emprunter le nom de ces engins meurtriers à la langue des peuples amérindiens génocidés par les blancs avaient atteint la base aérienne de Cha’ytat, près de Tadmor (Palmyre) aux portes du désert syrien. Selon les USA, les gaz toxiques de Khan Cheïkhoun étaient stockés et ont été embarqués de là. Cela pouvait ressembler à une punition divine, que les soldats syriens meurent du poison coupable, les USA ne proclament-ils pas une relation spéciale avec Dieu ? J’ai, quand même, eu l’impression d’un bémol dans la joie de Hollande. Il réclamait avec son ministre des AE d’aller vers une solution en Syrie avec l’ONU. Il n’avait rien compris ou alors il a trop bien compris que l’Etat français était cocu en Syrie bien plus qu’il ne l’a été en Libye. L’action ordonnée par Trump, signifiait, sur la question syrienne, un positionnement US définitif en dehors de l’ONU. L’Angleterre avait saisi au vol. Boris Johnson annulait sa visite imminente en Russie et déclarait qu’une situation nouvelle venait de naître. Il annonçait l’alignement de son pays sur les décisions US et bien plus encore. La position face à la Russie, et pas seulement sur la question syrienne, devait être la position US dictée au G7, redevenu «communauté internationale». Rex Tillerson parlera aux Russes, au nom de cette communauté internationale. Il faut dire aussi que l’Angleterre répugnait à un dialogue avec Moscou, synonyme d’une «reconnaissance d’intérêts internationaux russes légitimes». Le coup de force de Boris Johnston revient à imposer une tutelle anglaise au cœur réel de l’Europe (Allemagne, France, Italie,) répudiée par le Brexit. On peut le dire autrement, le G7 deviendrait une annexe de l’Otan ou une nouvelle direction pour son expansion. Bref, le coup porté à la Syrie est en réalité un coup porté à la Russie et le sens dégagé par Boris Johnson ne laisse aucun doute. La Russie ne peut plus être un partenaire, nulle part, ni en Syrie ni en Ukraine ni pour l’Iran. Ce tutorat renvoie la France à son rôle mineur de figurant chargée de monter des enchères et de faire le spectacle. Quels atouts possèdent les Français en Syrie face à l’Angleterre et aux Etats-Unis ancrés dans les réalités ethniques, religieuses, culturelles, politiques et étatiques de la région ? Seuls le spectacle et la jactance peuvent lui assurer une part du gâteau syrien. Elle a perdu définitivement cette occasion en 2013, avec le flop du bombardement conjoint de ce pays. Son rattrapage sur le lot de consolation de quelques ventes d’armes aux pays du Golfe ne pouvait compenser les pertes d’une part d’influence sur ce pays-clé. La réaction de Boris Johnson est totalement opportuniste. Il profite d’évidence, d’un changement de cap US pour réaliser deux buts : reconstruire, premièrement, la relation intime USA-UK, la complicité dans la domination du monde par le crime qui lui donnerait priorité dans le partage des bénéfices déjà largement garanti par ses réseaux doublement efficaces pour leurs camouflages. Amener ensuite les Etats-Unis à servir des buts anglais dans la foulée de la réalisation des buts proprement américains, et l’intérêt de l’Angleterre est de ne surtout pas voir la Russie rôder dans son jardin moyen-oriental. Cela se résume en un effort unique : transformer le G7 en syndicat anti-russe. Quelle victoire paradoxale des néo-cons et du libéralisme de casino, à travers un Trump que tous les dirigeants européens ont combattu, démontrant par-là que la doctrine néo-con est celle d’une internationale du capitalisme financier globalisé, et non un courant purement US ! Cet accueil enamouré de Boris Johnson à un Trump «revenu» à la voix de la raison est une réception faite à l’espoir d’une unité du camp impérialiste, sous le leadership US. Je crois que Trump n’en demandait pas tant, ou ne voulait pas du tout de cette configuration que veut forcer Boris Johnson. concertation ni coordination avec qui que ce soit, syriens, russes ou iraniens. L’agression aux missiles contre Chta’yat est venu confirmer cette tendance. Elle ne l’inaugure pas. La seule solution US ? La guerre C’est tout à fait contraire à ses promesses électorales ? Possible, mais pas du tout contraire à son obsession de savoir qui est qui dans les bénéficiaires des aides militaires US en Syrie et qui poursuit quel objectif parmi ses alliés sur le terrain ? Bref, le besoin d’un chef qui arbitre entre les ambitions et mène l’action vers son but devenait urgent dans la pétaudière qu’est devenu le camp anti-syrien. Ce changement apparaît bien plus dicté par des problèmes et des échecs de terrain que par des considérations d’alignement dogmatiques. Le tournant se situe avant la reprise de la ville d’Alep qui obérait sérieusement les plans d’une partition de la Syrie, en tous cas telle que projetée dans les cartes américaines. Ces cartes prévoyaient un Etat d’Alep comprenant le Kurdistan et, connaissant les phobies d’Erdogan, on comprend pourquoi un Etat de Damas allant jusqu’aux frontières irakiennes, un Etat Alaouite confiné sur la côte, un Etat tampon au sud de la Syrie. Les lamentations des pleureuses occidentales montrent à quel point la reprise d’Alep était catastrophique pour la réalisation de leurs plans. Il fallait tout revoir. La reprise militaire d’Alep a été finalement acceptée par les Russes après que le Pentagone ait envoyé ses avions bombarder l’armée syrienne à Deïr ez-Zor pour faciliter une offensive de Daesh. Mais le but principal du Pentagone était de faire échouer l’accord Kerry - Lavrov qui Revenons aux faits Victoire de l’Etat profond sur Trump, Trump se couche sur l’Etat devant l’Etat profond, reddition de Trump face aux dossiers compromettants, peur de Trump d’une destitution ? Toutes ces hypothèses doivent contenir comme le miroir de Rûmi une part de vérité. Il est difficile pour moi de trier dans des informations vérifiables seulement par de bonnes agences de presse. Alors restons sur les faits. Celui qui me paraît le plus remarquable est le passage de la méthode du «Leading from behind» (diriger, mener par derrière) à l’action militaire directe et à découverte des forces armées US au Moyen-Orient. Les nouveaux responsables du Pentagone ont choisi cette voie au Yémen. Ils l’ont confirmée en Syrie par l’augmentation très médiatisée de leurs troupes régulières au Kurdistan syrien, puis dans la prise de l’aéroport de Tabqa, pas loin de la ville de Raqqa, puis encore en claironnant leur décision de prendre cette ville sans Deir Ez-Zor contre Raqqa, les gagnants du Golfe Photo : DR Les changements induits par la frappe US Photo : DR U préparait une solution politique qui reconnaissait à la Russie un large respect de ses intérêts au Moyen-Orient. Pour les généraux américains, il n’en était pas question. Les relations russo-américaines en sont restées là. Mais la réponse russe a été d’empêcher la chute de Deir Ez-Zor puis d’accepter l’ancienne sollicitation des Syriens, des Iraniens et du Hezbollah de reprendre Alep. Tout le monde se souvient avec quelle ténacité la Russie a géré l’hystérie occidentale lors de cet épisode. Mais alors que la direction russe attendait de Trump qu’il en vienne à une solution raisonnable de la crise syrienne garantissant les droits fondamentaux des Syriens et l’unité et la paix de ce pays, Trump, de façon très vicieuse, a pris le chemin inverse. L’arrivée des troupes US au nord de la Syrie, la prise de l’aéroport de Tabka, la volonté proclamée de prendre Raqqa avec les seuls kurdes et sans égard pour le gouvernement syrien et les Russes, l’annonce de la construction d’une immense base militaire avec pistes pour gros porteurs mettait tout le monde devant un fait accompli : un Kurdistan indépendant était né au nord de la Syrie. Les observateurs ont vu dans ce déploiement une défense des Kurdes contre les visées turques. Elles apparaissent clairement aujourd’hui comme la défense d’un fait accompli contre les Russes et les Syriens. Dans l’intermède de l’élection présidentielle US deux faits importants ont eu lieu. Premièrement, l’offensive de 4 000 djihadistes de Daesh, venus de la région de Mossoul, sur Tadmor (Palmyre) sans que les USA ne «voient» dans leurs zones d’opération cet extraordinaire déplacement de blindés, de transports de troupes, de lance-roquettes etc. Au-delà d’un aspect humiliant pour les Russes dans ce revers, Palmyre est absolument essentielle pour soustraire à Damas le contrôle du désert avec ses champs pétrolifères et gaziers qui devait devenir dans les plans US un «Sunnistan» coupant l’arc chiite qui irait, selon eux, d’Irak et d’Iran vers le Liban et le Hezbollah. Le contrôle de cette région est vital pour les USA, Israël et les pays du Golfe. Voilà pourquoi les USA poussent par pressions successives les troupes de Daesh à quitter Mossoul et Raqqa vers Der-Ez-Zor selon la doctrine du Pentagone, défendue par Obama, qui n’a jamais affiché le but d’anéantir Daesh mais de le «contenir». Les succès de Daesh à Palmyre lui ont permis de lancer son offensive sur Deir Ez-Zor qui a failli tomber. A Palmyre comme à Deïr Ez-Zor, l’armée russe a dû s’impliquer fortement pour limiter les dégâts. Tout ce désert syrien présente un intérêt hyper stratégique pour frapper l’Iran. Et c’est les Russes qui empêchent les amis de Hollande de danser sur le cadavre d’Assad et de la Syrie, qui empêchent Israël et les USA de danser sur le cadavre syrien et fêter l’avènement des micro-Etats en besoin d’un protecteur puissant. Il fallait faire monter la pression sur les futures frontières des futurs cantons issus de l’actuelle Syrie. Soit, l’axe RussieIran-Syrie-Hezbollah conservera Alep et ce que ses armes ont pu libérer, au jour d’aujourd’hui. La Turquie a eu sa part à Idlib, les USA dans le Kurdistan, les pays du Golfe l’auront dans le désert syrien, Israël aura le Golan et son Etat tampon en partage avec la Jordanie. Il fallait quoi pour passer à la phase supérieure du «qui occupe le terrain se crée, dessus, son Etat», ce que la France et l’Angleterre appellent «le cessez-le-feu immédiat» ? Il fallait le prétexte fort, l’inacceptable, le crime parmi les crimes, la ligne la plus rouge des lignes rouges, quelque chose qui soulève l’émotion et fait que le revirement le honteux devienne une nécessité morale. Pour arriver à Chta’ytat, il fallait Khan Cheïkhoun C’est faire injure à l’intelligence de mes lecteurs que leur rappeler Sigrid Kaag, et le désarmement chimique total de la Syrie contrôlé par une centaine d’experts de l’ONU. Bref, Tillerson et Boris Johnson iront au G7 des ministres des AE avec cette accusation que la Russie a été complice ou du moins incompétente dans le désarmement chimique. L’opinion publique est prise à témoin de l’impasse qui oblige les USA à frapper les Russes. Demain ou après-demain, Tillerson mettra le marché entre les mains des Russes : soit vous abandonnez les Iraniens et le gouvernement syrien, soit vous serez sous notre feu. La réponse russe est déjà arrivée à Trump, suspension de la ligne directe pour éviter les accidents aériens, envoi aux Syriens des systèmes S 300 achetés mais pas livrés pour ne pas donner l’impression aux Israéliens et aux USA que la Russie cherchait à casser l’équilibre stratégique, renforcement de l’armement syrien sans limitation. La réponse syrienne fut tout aussi claire que le gouvernement luttera contre les terroristes sur l’ensemble du territoire syrien. Pour que la réponse soit absolument sans équivoque, les chefs d’Etats-Majors russe et iranien ont annoncé le renforcement de leurs relations et de leurs plans conjoints. Ils refuseront toute hégémonie américaine sur le monde. Ils pensaient bien-sûr au porte-avions qui se dirige vers la Corée du Nord pour frapper la Chine en frappant Pyongyang. Enfin, les responsables militaires des trois pays ont annoncé qu’ils riposteront aux agressions US. L’effet dissuasif et de terreur de l’opération Trump s’est évaporé avec les 36 missiles qui se sont égarés dans la nature. 61% de déchets, c’est beaucoup pour des missiles. Face à l’internationale du terrorisme US et de ses amis d’Europe, du Golfe ou d’ailleurs s’est constituée et vient maintenant de se consolider une internationale de la résistance Russie - Iran -Irak - Syrie Hezbollah, avec en arrière-fond une présence discrète de la Chine. C’est déjà un grand échec pour les anglo-sionistes d’avoir aidé à la création d’une internationale qui combat leur hégémonisme et c’est le présage de leur défaite assurée. Le projet d’émiettement du Moyen-Orient est déjà en train d’échouer et du chaos naît un Grand Moyen-Orient qui donnera des cauchemars à Condoleeza Rice. Nous sommes à deux doigts d’une guerre chaude, et, avant même qu’il mette les pieds à Moscou, dans les valises de Tillerson, Boris Johnson a déjà les bonnes. Ayrault ira au G7 en mouton suiviste. La Russie sera l’ennemi. Et Trump le chef d’un nouveau «Monde Libre». Bref, Hollande dormira avec ce cauchemar d’avoir Trump pour guide et pour chef. En prime, chers lecteurs qui avez eu la patience de me lire, je vous offre en cadeau, pour tout comprendre du sens du bombardement US, une pièce à archiver, un extrait d’une contribution d’un chercheur français sur Challenges du 9 avril 2017 : «Oui, les frappes américaines en Syrie sont légitimes, et l’appel à l’ONU n’est qu’un fauxsemblant. Donald Trump vient enfin de prendre conscience des impératifs géopolitiques, et du fait qu’il ne pouvait laisser les clés de la Syrie à Moscou ou Téhéran… Le bombardement de la base aérienne d’Al-Shayrat, le 6 avril dernier, marque un revirement de la politique américaine et, après diverses palinodies sur l’isolationnisme et le respect des alliances, le retour de Donald Trump à la lucidité géopolitique. Ce coup de semonce ainsi que de possibles nouvelles frappes, si Bachar Al-Assad persistait à ne pas respecter ses engagements, contractés à la suite de l’accord russoaméricain sur le désarmement chimique de la Syrie, sont pleinement légitimes…. En Syrie, au Moyen-Orient, voire en Extrême-Orient, il revient aux Etats-Unis et à leurs alliés d’agir souverainement et d’assumer leurs responsabilités. Au-delà, l’esprit général de la civilisation occidentale, sa vocation universelle et le souci du monde qui la singularise sont dans la balance. Certes, nous sommes tous de grands pécheurs devant l’Eternel et bien des fautes ont été commises. Nul ne saurait par ailleurs ignorer l’affaissement historique de l’Occident. Toutefois, aucune puissance pleinement légitime, capable d’assumer une certaine idée de l’Homme, ne se manifeste pour lui succéder. Aussi, convient-il de renouer avec un certain exceptionnalisme et de travailler à l’avènement d’un nouveau siècle occidental.» M. B. Photo : DR Par Photo : DR Syrie : de l’impossible solution militaire à l’impossible solution politique 14 Mardi 11 avril 2017 INTERNATIONALE DES LUMIÈRES AUX Comment la France a traité Par Jalila Sbai* a construction du «problème musulman» en France ne peut se comprendre sans remonter à l’histoire des relations entre la France, l’islam et la langue arabe, «langue du Coran», depuis les Lumières. Une histoire imprégnée par le catholicisme, même quand on se réclame de la laïcité. Evoquer l’histoire de l’islam et des Français musulmans en France pour comprendre sa situation actuelle nécessite un examen des discours tenus sur eux depuis le XVII e siècle, le siècle des Lumières. Ainsi, l’islam constituerait un obstacle en soi, d’où la nécessité de le réformer ou plutôt de le «gallicaniser» (1), voire de créer un nouveau schisme en islam puisque la structure cléricale est inconcevable en islam. L’allégeance des musulmans à la oumma (communauté des croyants) ferait obstacle à la laïcité et à l’intégration des valeurs républicaines. Le statut juridico-social des femmes musulmanes aurait pour origine le Coran. Enfin, «le vivre-ensemble» serait quasi inconcevable car menacé par la violence intrinsèque à l’islam (les djihads) et par la vindicte envers les autres religions monothéistes inscrite dans les textes fondamentaux de l’islam. La langue arabe, considérée par les musulmans comme une langue sacrée, est aussi considérée comme un véhicule de l’islamisation ou de la réislamisation des populations issues de l’ancien empire musulman. Son enseignement en France a toujours été problématique, voire sujet à interdiction au cours de certaines périodes. Les positions défendues par les uns et les autres dans ces débats ne dépendent pas, tant s’en faut, des clivages habituels entre religieux et laïques, monarchistes et républicains, ni des appartenances aux familles politiques, qu’elles soient de droite ou de gauche, mais du rapport au religieux, plus précisément à la religion chrétienne, à la sécularisation et à la laïcité - d’emblée posée comme modèle universel. L Voltaire défenseur de l’islam Pourtant, la construction de ce modèle laïque universel a débuté en France en posant l’islam d’abord comme modèle d’inspiration, avant d’être érigé en contremodèle devant obligatoirement être réformé, voire détruit. Au siècle des Lumières, Voltaire par exemple, pour mieux attaquer le catholicisme, présente l’islam comme une religion tolérante, fondée sur le libre arbitre, et son prophète Mohammed comme un législateur pondéré, conquérant et luttant contre les superstitions. Les femmes musulmanes sont alors présentées comme bénéficiant d’un statut égalitaire accordé par le Coran et par conséquent comme plus libres que les femmes occidentales, etc. Cet orientalisme islamisant d’avant la Révolution française de 1798, dont la préoccupation première est la réforme du rapport entre le politique et le religieux en France, pose les jalons des débats sur l’islam, religion et langue, dans la mesure où l’approche se fait par le truchement du Coran dont les traductions commencent à paraître dès cette époque. Ce premier orientalisme présente la religion musulmane comme plus «naturelle» que la religion catholique. Dès lors, un lien direct est établi entre l’islam et les études bibliques, études des langues de la Bible, études philologiques. Tout le discours sur la tolérance de la religion musulmane, sa vocation à l’universel et sa capacité à se régénérer y trouve sa source. Il prend fin avec l’expédition d’Egypte puis l’expédition d’Algérie de 1830, quand la mobilisation pour lutter contre le conquérant se fait au nom de l’islam par des appels au djihad. Le second orientalisme est un orientalisme arabisant qui commence à se développer avec la IIe République, alors que se développe la colonisation de l’Algérie. Il abandonne le regard bienveillant à l’égard de l’islam et de sa civilisation des premiers orientalistes chrétiens des Lumières pour redéfinir le rapport à l’islam et aux musulmans dans les colonies et aux premiers musulmans installés en France au début du XIXe siècle. L’objet n’est plus le Coran lui-même, mais les études arabes qui, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, sont un sous-ensemble des études bibliques, utiles à l’histoire sainte et à la théologie. La connaissance de la langue arabe, au XIXe siècle, n’est plus seulement l’affaire des religieux et des missionnaires ; elle devient aussi celle des laïcs, qui formeront un courant puissant durant la seconde moitié du XXe siècle, après les décolonisations, y compris à l’université et dans la recherche publique. Etudier l’arabe pour dominer L’intention politique cachée derrière les études arabes demeure la compréhension du Coran en vue de la domination des sociétés arabo-musulmanes. Face à la résistance algérienne qui mobilise au nom de l’islam c’est un magistrat, Charles Solvet qui le premier, en 1846, vulgarise le concept de djihad en concept de «guerre sainte». Et l’intérêt pour la maîtrise de la langue arabe par les Français aboutit très vite en Algérie au remplacement des maîtres arabes par des maîtres français dans les établissements d’enseignement public, parallèlement à un abandon de l’arabe dans l’enseignement scolaire et son remplacement par le français. Les Français de la seconde géné- ration installés en Algérie, contrairement à leurs prédécesseurs, abandonnent la langue arabe usuelle au profit du français. Quant aux musulmans, ils sont cantonnés à l’enseignement religieux en arabe. Cette politique en Algérie finit par reléguer la langue arabe au rang de langue morte après 1870. Ainsi, on met fin à la créolisation de la société francoalgérienne (plutôt européenne-algérienne) qui commençait à se manifester, aussi bien par la langue, les conversions à l’islam, les mariages mixtes avec ou sans conversion et jusqu’à la libération des mœurs. Au même moment, en France et au Proche-Orient (grâce aux liens tissés depuis la première génération d’orientalistes islamisants avec les communautés chrétiennes), et sous l’influence du développement des sciences sociales, tout un réseau d’institutions scientifiques se constitue pour former des personnels scientifiques et militaires voués à l’accompagnement de la conquête coloniale (en particulier l’Ecole d’Alger, l’Ecole pratique des hautes études, les écoles coloniales en France et en Algérie). Dès 1841, on propose parallèlement la construction de collèges arabes à Paris et à Alger et la construction de mosquées à Paris et à Marseille. Les destins de l’islam et de la langue arabe sont scellés dès cette époque. Parmi les questions liées au culte musulman aujourd’hui en France, on retrouve inévitablement celle de l’enseignement de la langue et des études arabes. Le rapport de Rachid Benzine, Catherine Mayeur-Jaouen et Mathilde Philip-Gay rendu aux ministères de l’Intérieur et de l’Education nationale le 16 mars dernier sur la formation des cadres religieux musulmans constitue l’affirmation la plus récente de la continuation de cette double tradition orientaliste. Et sur l’amalgame entretenu entre d’une part, la langue et les études arabes et d’autre part, la théologie musulmane, dans la mesure où la formation des imams ne peut relever que d’instituts de théologie inexistants en France et dont on se garde de prononcer même le nom de crainte de devoir en envisager la possibilité (2). Les débats sur les projets de construction de mosquées et d’enseigne- INTERNATIONALE Mardi 11 avril 2017 15 DÉBATS ACTUELS l’islam et les musulmans ment de l’arabe aux indigènes réapparaissent dès l’installation du protectorat sur la Tunisie en 1881, et en plein débat sur la laïcité en France. Ils se poursuivent jusqu’au vote de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en 1905, avant de disparaître de la scène publique. Ils ne reprendront qu’en pleine Première guerre mondiale, qui voit le retour des catholiques sur la scène politique française et la constitution du premier embryon de ce qui deviendra en 1944 le Mouvement républicain populaire (MRP) regroupant divers courants démocrates chrétiens (3). et les protestants dès qu’il est question de «porter atteinte» à des «valeurs» liées au droit de la famille, à l’école privée, etc. La demande proprement religieuse ne vient pas des populations immigrées, mais des intellectuels musulmans d’origine algérienne formés par les orientalistes chrétiens, tels Mohammed Arkoun, Jamal Eddine Bencheikh, Ali Merad et le réformateur d’origine pakistanaise, Mohammed Hamidullah qui crée en 1963 l’Association des étudiants islamiques de France qui comprend des convertis. Musulmans d’abord Le retour de l’islam dans la politique française se fait simultanément avec le surgissement sur la scène internationale de l’islam politique, après la révolution iranienne de 1979 et la loi sur le regroupement familial de 1975, coïncidant avec l’accueil de nombreux réfugiés politiques maghrébins qui prennent en charge le destin de l’immigration maghrébine. Une Photo : DR Les musulmans installés en France se voient alors appliquer un statut équivalent à celui de dhimmi (4), autrefois imposé aux minorités juives et chrétiennes en terre d’islam. La France le reprendra à son compte en Algérie via le Code de l’indigénat. Mais l’impossibilité de l’appliquer en métropole se traduit pour les travailleurs musulmans jusqu’en 1938 par la privation de leurs droits sociaux entendu qu’ils n’avaient pas de droits politiques, bien que soumis au même régime fiscal que leurs homologues français. Leur intégration n’est pas pensée et seules quelques dizaines d’entre eux suivent des cours du soir en français. L’encadrement se fait par les équipes sociales nord-africaines qui les disputent aux institutions d’administration directe à l’algérienne. Mais le but des politiques n’est pas tant de christianiser les Français musulmans (quoique l’idée ne soit jamais absente) que de «gallicaniser» l’islam, dès lors que le projet d’un califat musulman sous domination française a avorté. Toute la génération des grands orientalistes, de Louis Massignon à Jacques Berque, qui a vu le jour avec la Grande Guerre et continué après la Seconde guerre mondiale jusqu’à la fin des années 1970 s’y emploiera. La décolonisation met fin à l’appellation de «Français musulmans». On en revient à celle de «Nord-Africains» ou «Arabes», «Français musulmans» étant réservé aux harkis. Toutefois, l’ensemble des musulmans présents en France continue de constituer un réservoir à mobiliser pour les catholiques Photo : DR Le «gallicanisme» des orientalistes immigration devenue largement citoyenne, qui fait son entrée sur la scène politique via le syndicalisme, parfois pour ses revendications d’égalité sociale. Dès lors, on renoue avec la tradition des réunions de la Commission interministérielle des affaires musulmanes et du Haut-Comité méditerranéen (1911-1962) sur les questions religieuses liées à la pratique cultuelle en France, en définissant les citoyens issus des premières générations d’immigrés et les nouveaux arrivants comme globalement musulmans pratiquants. La première réunion sur l’islam - qui exclut les citoyens musulmans - se tient en 1982 sous un gouvernement de gauche, avec la secrétaire d’Etat à la famille Georgina Dufoix, en même temps que le déclenchement des polémiques sur l’enseignement de la langue arabe dans les établissements publics. Les Français musulmans, eux, ne sont presque pas entendus dans ces débats. Ceux qu’ils se sont choisis pour les représenter sont rejetés quasi unanimement, à la fois par la classe politique et par les intellectuels. On leur préfère soit les représentants des gouvernements des pays d’origine (officiels, associations, amicales, etc.) à qui on laisse volontiers la gestion de la question cultuelle, soit des hommes et des femmes politiques intégrés aux appareils politiques et qui tiennent des discours conformes à ceux tenus par leurs partis sur l’islam et les musulmans. Ou encore, des intellectuels qui réactualisent sans la moindre distance la production orientaliste chrétienne l’écrivain Abdelwahab Meddeb en est l’exemple le plus édifiant- ou nationaliste des années 1950 des intellectuels algériens en particulier, tel Sadek Sellam. Ainsi, les Français issus de l’immigration de deuxième et troisième génération, qui ont une demande autre : celle de la fin du racisme, illustrée magistralement par la Marche pour l’égalité (1983), se sont trouvés acculés à s’identifier comme musulmans alors que leur revendication est d’être reconnus comme éléments de la diversité ou de multiples appartenances. D’autre part, la société française, incapable de reconnaître son racisme et d’y faire face, préfère la représentation d’une communauté musulmane homogène pour le justifier, tout en agitant à nouveau la question d’un islam qui devrait être réformé pour pouvoir être intégré. La production scientifique et intellectuelle sur la place de l’islam et les musulmans en France depuis la fin des années 1980, qu’elle soit pour ou contre une institutionnalisation de l’islam en France, marque ce changement de paradigme. Au couple racisme-immigration qui a prévalu des années 1960 au début des années 1980 s’est substitué le couple islam-laïcité, qui renoue avec les mêmes débats que ceux tenus sur l’islam et les musulmans depuis l’époque des Lumières jusqu’à la fin des colonisations. J. S. 1- Ndlr. Le gallicanisme est une doctrine religieuse et politique française qui, entre le XVe et le XIXe siècle, a cherché à organiser l’Eglise catholique de façon autonome par rapport au pape. Appliqué à l’islam, il reviendrait à le soumettre au gouvernement de la France. 2- Rachid Benzine, «Il n’y a pas en France de véritable cursus de formation des imams», Libération, 16 mars 2017. 3- Pour la genèse des mouvements démocrates chrétiens et l’origine du MRP, voir l’ouvrage de Robert Bichet, La démocratie chrétienne en France. Le mouvement républicain populaire MRP, éditions Jacques et Demontrond, Besançon, 1980. 4- Ndlr. En droit islamique, un citoyen non-musulman d’un pays musulman qui, moyennant l’acquittement d’un impôt de capitation, d’une certaine incapacité juridique et du respect d’obligations édictées dans un «pacte» conclu avec les autorités, dispose d’une liberté de culte ainsi que d’une garantie de sécurité pour sa personne et ses biens. *Historienne, chercheure associée à la Chaire d’histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France ; enseignante à Sciences-Po Rabat et à l’université internationale de Rabat. Spécialiste de la politique musulmane de la France. In orientxxi.info 16 S O C I É T É Mardi 11 avril 2017 EN CONCESSION DANS LE CADRE DE LA PROMOTION DU TOURISME Rabah Iguer oixante-dix sources thermales, sur un total de 282 à travers le territoire national, ont été octroyées en concession dans le cadre de la promotion du tourisme thermale, a indiqué à l’APS Djamel Alili, directeur des activités thermales au ministère de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat. Des concessions pour l’exploitation de 70 sources thermales ont été octroyées à des investisseurs privés après étude de leurs dossiers par une commission intersectorielle composée de représentants des ministères du Tourisme, de la Santé et des Ressources en eau, a précisé M. Alili. Il a appelé dans ce cadre à l’exploitation des sources thermales disponibles au niveau national pour la concrétisation de projets touristiques et la promotion du tourisme interne. Ces sites thermaux situés au niveau de 24 wilayas du pays, dont Sétif, Guelma, Khenchela, Mila, Biskra, Ain Timouchent, Blida et Ain Defla, Saïda, Tissemsilt, Djelfa, El Oued, Mascara, Tlemcen et Oran, comptent 8 stations thermales publiques qui font actuellement l’objet d’une opération de modernisation et réorganisation. M. Alili a affirmé que les statistiques réalisées en 2015 montrent que le pays dispose 282 sites thermaux dont 61% sont des sources d’eau minérale naturelle au nord du pays et 39% des sources d’eau souterraine au sud du pays. Le même responsable a indiqué que 30 projets touristiques thermaux, d’un coût de plus de 12 milliards de dinars, sont en cours de réalisation affirmant que ces projets contribueront à la création de S près de 2 000 postes d’emploi. Il a précisé dans ce contexte qu’environ 13 nouvelles stations thermales appartenant à des investisseurs privés ont été mises en exploitation récemment, soulignant l’intérêt accordé par le secteur du tourisme à cette activité à travers l’adoption de mesures de facilitation en matière d’investissement et l’intervention pour aplanir les difficultés financières qui entravent la réalisation des projets thermaux. M. Alili a précisé, dans ce sens, que le ministère concerné avait conclu au cours des dernières années plusieurs conventions avec 11 banques publiques pour la facilitation des opérations d’octroi de crédits aux investisseurs, notamment ceux porteurs de projets d’activité thermale. Il a rappelé les dernières mesures prises par le secteur du tourisme pour développer l’organisation et faciliter l’exploitation de ces stations thermales en matière d’investissement, soulignant que le décret ministériel de 1999 portant gestion de ces stations a été actualisé en 2007 en vue de renforcer et de définir les méthodes de classification de ces projets thermaux et les modes d’exploitation de leurs eaux minérales. L’Algérie compte 8 stations thermales relevant du secteur public et 13 stations appartenant à des privés, outre les centres de thalassothérapie de Sidi Fredj et d’Oran. Selon les statistiques, près de 500 000 personnes se rendent annuellement à ces établissements pour des soins ou pour des vacances. Environ 3 millions de clients par an ont été enregistré d’où, a-t-il dit, la nécessité de promouvoir ce type d’activité «importante et vitale» pour le développement économique au regard de son apport financier tout au long de l’année. Le directeur des stations et activités thermales a fait état, dans ce contexte, de travaux de modernisation, de développement et d’aménagement de 8 stations thermales publiques, y compris les stations de Hammam Righa dans la wilaya de Ain Defla, Guergour à Sétif, Bouhnifia à Mascara, Hammam Rabi (Saida), Salihine à Biskra, Hammam Debagh à Guelma et Hammam Bouhadjar dans la wilaya de Tlemcen, en plus de la réhabilitation d’environ 40 hammams traditionnels. Photo : S. Zoheir Par Photo : S. Zoheir Attribution de 70 sources thermales au privé L’enveloppe allouée aux opérations de modernisation et d’extension de l’activité de ces complexes thermaux est estimée à 12 milliards de dinars, inscrite au titre d’un budget de 70 milliards de dinars destiné à la réhabilitation et la modernisation d’environ 65 établissements touristiques publics au niveau national. Par ailleurs, M. Alili a mis l’accent sur l’impératif de soutenir la formation au profit de ces stations thermales, en vue de renforcer les qualifications de la main d’oeuvre spécialisée et de promouvoir les prestations touristiques, indiquant à ce propos que plus de 200 médecins, agents paramédicaux et masseurs ont déjà bénéficié au cours des dernières années d’une formation. Pour les besoins de la promotion de cette activité vitale et prometteuse pour le développement du tourisme interne et pour l’attrait de touristes étrangers, le responsable a indiqué qu’une stratégie nationale a été tracée pour développer et faire contribuer l’activité touristique thermale dans la concrétisation du développement économique, l’amélioration de l’image touristique de l’Algérie et le renforcement du marché national dans ce domaine. A travers cette démarche, «nous désirons accorder de l’importance au marché interne par l’amélioration de la qualité des prestations pour attirer les touristes nationaux et assurer la pérennité de l’économie, et s’ouvrir sur le marché externe, en vue d’attirer les touristes étrangers qui viendront passer leurs vacances dans ces stations thermales», a-t-il ajouté. Grâce à la coordination et la coopération avec le secteur de la santé, le département du tourisme tend également à intégrer la spécialité de soins thermaux dans chaque station thermale, en plus de la consolidation des espaces de loisir et de divertissement au sein de ces établissements, a affirmé le même responsable. Cette stratégie comprend, selon M. Alili, le classement, la protection et la valorisation des sites riches en eaux thermales, ainsi que la création de zones d’expansion touristique dans ce domaine d’activité, d’autant plus que le nombre de ces zones disposant de sources thermales, est estimé à 17 à l’échelle nationale, outre la réalisation d’études techniques pour la réhabilitation et renforcement des sources thermales de faible débit. M. Alili a également exhorté les investisseurs, dans le cadre de la réalisation des projets, à prendre en charge les aspects loisirs et environnement à travers la création d’espaces de divertissement et loisirs, l’aménagement d’espaces verts et l’investissement pour la réalisation de centres de thalassothérapie, rappelant à cet égard, l’existence de 2 centres en cours de réalisation (1 dans la wilaya d’Oran et 1 à Ténès). M. Alili a également appelé à la création d’une école de formation dans le domaine du tourisme thermal et de la thalassothérapie outre l’étude minutieuse des coûts financiers encourus durant le séjour des clients dans ces stations et leur détermination d’une manière rationnelle et responsable. R. I. 17 C U L T U R E Mardi 11 avril 2017 DANS LE CADRE DE LA PROMOTION DES ARTS ET SITES HISTORIQUES DU GRAND SUD Un milliard de dinars pour le secteur culturel dans la wilaya de Ouargla Une enveloppe de 45 millions de dinars a été consacrée à la remise en état et l’extension du Musée saharien, fondé en 1938 au chef-lieu de wilaya, en plus du suivi de l’étude relative à l’intervention d’urgence pour la restauration de la mosquée des Béni-Djellab (1733) à Touggourt Par Sihem Bounabi ans le cadre de la promotion de la culture et l’encouragement à la pratique des arts et des lettres dans le Grand Sud algérien, notamment à travers la réhabilitation et la construction des infrastructures culturelles, le directeur de la culture de la wilaya de Ouargla, Mokhtar Guermida, a déclarée, hier à l’APS qu’un financement public de l’ordre d’un milliard de dinars a été réservé, au cours des trois dernières années, pour l’exécution de divers projets relevant du secteur de la culture dans la wilaya de Ouargla. Il s’agit de quatorze opérations retenues en faveur de la wilaya, dont trois relatives à la réalisation de plans et d’études techniques liées à la réhabilitation des biens culturels sauvegardés et onze autres pour consolider les structures culturelles, notamment par de nouvelles bibliothèques de lecture publique. Dans le même sillage, une enveloppe de 45 millions de dinars a été consacrée à la remise en état et l’extension du Musée saharien, fondé en 1938 au cheflieu de wilaya, en plus du suivi de l’étude relative à l’intervention d’urgence pour la restauration de la mosquée des Béni-Djellab (1733) à Touggourt, au Nord du chef-lieu Photo : DR D de wilaya. Ces opérations, déjà réceptionnées, ont permis de protéger et de préserver deux importants sites historiques dans les régions d’Oued-Mya (Grand Ouargla) Oued-Righ (Grand Touggourt), classés au patrimoine national. Les autres projets portent sur la réalisation d’une grande bibliothèque publique à Ouargla (avec acquisition d’ouvrages), ainsi que deux bibliothèques urbaines au niveau des com- munes d’El-Hedjira et Taibet et cinq autres de type rural dans les communes de Zaouia El-Abidia, Témacine, Mégarine, N’goussa et Rouissat, a précisé le même responsable. Les huit nouvelles structures en question, dont les travaux de construction ont été achevés, sont appelées à jouer un rôle important en matière de promotion et d’ancrage d’habitudes de lecture publique chez les habitants de ces collectivités, surtout dans les zones enclavées. Pour un financement global de 303 millions de dinars, des travaux sont en cours pour la réalisation d’une bibliothèque urbaine supérieure à Touggourt et une autre urbaine à El-Alia, a également précisé le directeur de la culture de la wilaya. Ces projets s’ajoutent à la réalisation d’un nouveau siège de la direction locale de la culture qui a contribué à l’amélioration des conditions de travail de son per- sonnel. Pour rappel, lors de l’inauguration officiel du Festival culturel international du livre et de la littérature, qu’a abrité la Maison de la culture de Ouargla en décembre dernier, le ministre de la Culture, Azzedinne Mihoubi, avais réitéré son appel aux investisseurs et hommes d’affaires afin de se tourner aussi vers le secteur de la culture, en tant qu’autre support «important» pour la promotion de l’économie nationale. Il avait souligné à cet effet que l’Etat assure les espaces et structures culturelles, accorde le soutien financier et l’accompagnement, et met en place le cadre réglementaire nécessaire pour assurer un service public dans le domaine, mais ne peut garantir la promotion de la qualité de ce service sans l’implication et la contribution d’autres partenaires. Le ministre de la Culture avait ainsi réaffirmé que les activités culturelles constituent aussi un créneau économique porteur pour les investisseurs, comme cela se fait dans d’autres pays qui ont réussi à se construire tout en développant leur culture. Ajoutant que l’Algérie a les prédispositions qu’il faut pour bâtir un édifice culturel national ouvert sur le monde et reflétant la richesse et la diversité d’un patrimoine historique et culturel spécifique à la région. S. B./APS UNE INITIATIVE DE L’ARTISTE BOUTHLIDJA POUR LES JEUNES TALENTS Atelier d’arts plastiques méditerranéen à Souk Ahras Rédaction culturelle LE DIRECTEUR de culture de la wilaya de Souk Ahras, Taher Arris, a annoncé, dimanche passé, qu’un atelier international en arts plastiques à dimension méditerranéenne sera ouvert prochainement, encadré par des artistes spécialisés venus des deux rives de la Méditerranée. La calligraphie arabe, l’enluminure, la miniature et la peinture à l’huile figurent parmi les disciplines devant être enseignées dans cet atelier qui est une initiative personnelle de l’artiste plasticien Mohammed Bouthlidja, cet atelier est organisé en collaboration avec les directions de wilaya de la culture et du tourisme avec la collaboration de l’Union nationale des arts culturels et les Ecoles des beauxarts de Constantine et de Batna. Tahar Arris a déclaré à l’APS que «cette action vise à promouvoir le mouvement plasticien par la création d’un espace d’exposition dédié aux œuvres locales et internationales». Le directeur de la culture a, par ailleurs, affirmé que cette initiative permettra essentiellement d’enrichir la scène artistique locale rappelant que la ville de Souk Ahras, qui recense à un grand nombre d’artistes plasticiens, a depuis les années 1980, «des traditions bien ancrées dans l’organisation d’événements culturels à portée internationale». De son côté, Mohammed Bouthlidja a indiqué que cet atelier qui s’inscrit dans le cadre de la formation des jeunes talents, sera organisé dans une bâtisse privée située en plein centre ville près du complexe sportif Badji Mokhtar. Cette structure de 4 étages s’étend sur une superficie de 300 m2 et renferme une galerie d’exposition permanente, une bibliothèque spécialisée, une salle d’informatique et un pavillon d’hébergement de 30 lits. L’atelier dispensera un enseignement continu tout au long de l’année et assurera des cycles de formation trimestriels, d’une durée de sept jours, consacrés à l’art plastique méditerranéen. Cette manifestation sera sanctionnée par des expositions collectives et des ventes d’œuvres aux enchères ainsi que par la remise de certificats de qualification dans les arts plastiques et artisanaux, a signalé la même source. Mohammed Bouthlidja est diplômé de l’Ecole nationale des beaux arts d’Alger, de l’Ecole supérieure des beaux-arts de France et l’Ecole de la calligraphie arabe en Egypte. Il travaille actuellement sur l’écriture en calligraphie maghrébine du saint coran. R. C. Photo : DR Par L’Orchestre national de Barbès au 12e Festival Jazzablanca L’ORCHESTRE national de Barbès (ONB) prend part au 12e Festival de jazz, Jazzablanca, de Casablanca, aux côtés d’une brochette de grands artistes venus des quatre coins du monde, annoncent les organisateurs. Ouvert jusqu’au 16 avril, le festival se déroulera sur trois scènes différentes, dédiées aux musiques jazz, soul, pop, rock et qui réuniront des artistes d’Afrique, d’Europe et des Etats- Unis. Crée en 1996, sur la scène du New Morning à Paris, l’ONB continue de faire danser après 18 ans d’existence et plus de 1 000 concerts donnés à travers le monde dont Alger, Constantine, Central Park (USA), la Citadelle du Caire, Oslo, Montevideo… Prônant le brassage musical multiculturel dans un style festif, l’ONB, dont les huit membres ont été rejoints par le jeune parisien au chant et à la trompette, Basile Théoleyre, le saxophoniste Cedric Ricard et le jeune batteur algérien Mamoun Dehane, oscille entre chaâbi, rai, gnawa, rock, reggae, ska cuivre et autres rythmes du monde. Le groupe encore très marqué par le bassiste et membre fondateur Youcef Boukella, compte à son actif quatre albums : Alik (2008), Rendez-vous Barbès (2010), Double live, 15 ans de scène (2012) et Dame de cœur. 18 S P O R T S Mardi 11 avril 2017 Volley-ball/Championnat d’Afrique des clubs champions (Gr. B - 4e J) : Victoire de l’ASW Béjaïa devant University du Zimbabwe (3-0) FOOTBALL/CHAMPIONNAT ARABE DES CLUBS Le NAHD fixé sur ses adversaires le 2 mai prochain Le club algérien de volley-ball féminin, l’ASW Béjaïa s’est imposé devant son homologue zimbabwéen University sur le score de 3 sets à 0 (25-15, 25-18, 25-11), en match comptant pour la 4 e journée du Championnat d’Afrique des clubs champions (Groupe B), disputé hier à Monastir (Tunisie). Malgré cette première victoire, les Bougiotes sont éliminées de la compétition après avoir concédées deux défaites respectivement face aux Tunisiennes de l’AS Marsa (3-0) et les Kenyanes de Prisons (3-0). L’ASWB livrera aujourd’hui son 4e et dernier match du 1er tour, devant les redoutables égyptiennes d’Al-Ahly du Caire. De son côté, le deuxième représentant algérien le GS Pétroliers, qui évolue dans le groupe C, a joué hier soir son dernier match du premier tour face à Army du Rwanda. La 27 e édition du Championnat d’Afrique féminin des clubs champions regroupe 17 clubs repartis en 4 poules. Les deux premiers de chaque groupe à l’issue de la phase de poule seront qualifiés aux quarts de finale. Outre le Nasria, les 11 autres formations participantes sont : El-Nasr (Arabie saoudite), Al-Ain (Emirats arabes unis), El-Fayçali (Jordanie), Naft Wassat (Irak), Al-Ahd (Liban), Al-Hilal (Arabie saoudite), ES Tunis (Tunisie), Zamalek (Egypte), FUS Rabat (Maroc), Al-Ahly (Egypte), et Al-Merreikh (Soudan). Par Algérie presse service e NA Hussein-Dey sera fixé le 2 mai prochain sur ses adversaires au championnat arabe des clubs de football dans sa nouvelle formule, prévu en Egypte du 22 juillet au 5 août , à l’occasion du tirage au sort qui se déroulera au Caire, a annoncé l`Union arabe de football (Uafa). Les 12 clubs devant prendre part à cette compétition seront répartis en trois groupes de quatre. Les premiers ainsi que le meilleur deuxième se qualifieront pour les demi-finales. Outre le Nasria, les 11 autres formations participantes sont : El-Nasr (Arabie Saoudite), Al-Ain (Emirats arabes Unis), El-Fayçali (Jordanie), Naft Wassat (Irak), Al-Ahd (Liban), Al-Hilal (Arabie saoudite), ES Tunis (Tunisie), Zamalek (Egypte), FUS Rabat (Maroc), Al-Ahly (Egypte), et Al-Merreikh (Soudan). Le NAHD prend part à ce championnat arabe en sa qualité de finaliste de la Coupe d`Algérie 2015-2016. L`Uafa a désigné trois enceintes pour abriter les matchs de cette compétition : L Photo : DR Judo / Championnats d’Afrique 2017 : la sélection algérienne s’est envolée hier pour Antanarivo (Madagascar) stade du Caire, stade de la défense aérienne (Le Caire), et stade international d`Alexandrie (Bordj Al Arab).Chaque club participant aura droit à 25 000 dollars américains, alors qu’en cas d’élimination au premier tour il empochera 100 000 dollars. Les demi-finalistes auront droit chacun à 200 000 dollars, le finaliste 600 000 dollars alors que le vainqueur recevra 2 500 000 dollars. La Coupe arabe des clubs champions s’est arrêtée en 2013 suite au retrait de l’ancien sponsor majeur de la compétition. APS DIVISION NATIONALE AMATEUR/RC KOUBA Bouzidi démissionnaire, mais laisse la porte ouverte L’ENTRAÎNEUR Youcef Bouzidi a annoncé hier son départ de la barre technique du RC Kouba (Division nationale amateur de football), évoquant des «imperfections au sein du club», tout en laissant la porte ouverte à un éventuel changement de position. «Je suis démissionnaire de mon poste. C’est vrai que nous restons sur une série de victoires, mais il y’a des choses négatives que je refuse de cautionner. J’ai constaté plusieurs imperfections, j’en ai même parlé aux dirigeants pour essayer de les corriger avant qu’il ne soit trop tard», a affirmé Bouzidi à la TV Echourouk News. Bouzidi avait succédé en mars dernier à Samir Boudjaârane, démissionnaire suite à la défaite concédée sur le terrain du JS Jijel (3-0) lors de la 19e journée du championnat. «Je n’ai pas encore présenté ma démission par écrit, j’en ai parlé au président. Le RCK est un sérieux client pour l’accession, une prise de Ligue 1 tunisienne de football/ES Tunis : rétabli, Belkaroui autorisé à reprendre les entraînements LE DÉFENSEUR international algérien de l’ES Tunis (Ligue 1 tunisienne) Hicham Belkaroui, rétabli d’une blessure à la cuisse, a été autorisé par le staff médical à reprendre les entraînements, a rapporté hier la presse locale. Le joueur blessé à la fin du mois de mars dernier, sera soumis à un travail en solo sous la conduite du préparateur physique, pour retrouver sa forme physique. Le natif d’Oran avait rejoint l’Espérance l’été dernier pour un contrat de deux ans après une courte expérience de six mois avec National Madeira (Div.1 portugaise). Il avait porté les couleurs du Club Africain (Ligue 1/Tunisie) durant deux ans (2014-2016). Le joueur âgé de 26 ans avait pris part avec l’équipe nationale à la dernière Coupe d’Afrique des nations CAN-2017 disputée au Gabon. L’Espérance de Tunis, engagée dans les play-offs du championnat, occupe le poste de leader avec 11 points, à une longueur de son poursuivant l’ES Sahel, au terme de la 5e journée. APS conscience est nécessaire pour parvenir à réaliser cet objectif», a-t-il ajouté. Sous la houlette de Bouzid, le RCK s’est relancé dans la course à l’accession avec un bilan de cinq victoires et un match nul à l’extérieur. «Des joueurs m’ont appelé par téléphone me demandant de rester.» Vainqueur samedi dernier à domicile face au CR Béni Thour (1-0), le RC Kouba a pris les commandes du championnat au terme de la 26e journée, au moment où le match du CR Beni Douala, un prétendant pour l’accession, face au WR M’sila n’a pas été joué en raison d’incidents survenus avant la rencontre. APS La sélection algérienne (messieurs/ dames) de judo s’est envolée hier à Madagascar, en vu des championnats d’Afrique 2017, prévus du 14 au 16 avril courant dans la capitale malgache, Antananarivo. Conduite par le nouveau président de la Fédération Rachid Laras, la délégation et forte de dix-huit athlètes : neuf messieurs et autant de dames. Chez les messieurs, l’Algérie est représentée par Mohamed Rebahi (-60 kg), Houd Zourdani, Ezzine Wail (-66 kg), Oussama Djeddi (-73 kg), MohamedTahar Haddah (-81 kg), Abderahmane Benamadi (-90 kg) et Lyès Bouyacoub (-100 kg), ainsi que Lili Mohamed-El Mehdi et Nadjib Temmar, qui concourront tous les deux dans la catégorie des plus de 100 kg. Chez les dames, les représentantes algériennes sont : Imène Rezzoug (-48 kg), Moussa Meriem, Faiza Aissahine (-52 kg), Ratiba Tariket (-57 kg), Amina Belkadi (-63 kg), Kaouthar Ouallal (-78 kg) et Sonia Asselah (+78 kg), au moment où Imène Agouar et Souad Belakehal seront toutes les deux engagées dans la catégorie des moins de 70 kg. L’équipe masculine est entraînée par Yacine Silini et son homologue féminine par Mohamed Harat. Lors de la précédente édition, disputée en 2016 à Tunis (Tunisie), l’Algérie avait remporté 18 médailles (2 or, 5 argent et 11 bronze), derrière la Tunisie (5 or) et l’Egypte (4 or). Lutte/championnat d’Afrique : les sélections algériennes en stage à Sidi Bel Abbès Les sélections algériennes de lutte effectuent à partir d’hier un stage de préparation à l’Ecole régionale des sports olympiques de Sidi Bel Abbès, en prévision des Championnats d’Afrique (cadets, juniors et seniors), prévus du 26 au 30 avril à Marrakech (Maroc), a appris l’APS dimanche auprès de la Fédération algérienne des luttes associées (Fala). Ce stage qui se poursuivra jusqu’au 24 avril verra la participation de 50 athlètes (messieurs et dames) dans les deux styles, gréco- romaine et lutte libre. «Ce cycle de préparation entre dans le cadre du programme tracé par la direction technique nationale en vue des prochaines échéances dont les championnats d’Afrique de Marrakech qui constituent un objectif pour la Fala», a indiqué à l’APS le DTN, Arezki Ait-Hocine. Par ailleurs, le 4 e regroupement consacré aux éducateurs sportifs à temps partiels (1er degré) aura lieu du 17 avril au 7 mai à l`Infs/STS Abdellah-Fadhel d`Aïn Bénian (Alger). 19 S P O R T S Mardi 11 avril 2017 JUVENTUS – BARCELONE Qui de Higuain ou Suarez fera l’essentiel ? L’affrontement entre les deux clubs a déjà commencé à distance, à travers les médias. Ainsi, Paulo Dybala, répondant à la comparaison faite avec Messi, déclarait : «Les gens nous comparent souvent, mais je ne veux pas être le futur Messi. Moi, je suis le futur Dybala, rien d’autre.» Par A. Lemili Photo : DR Q uelle conclusion anticiper sur le choc européen opposant la Juventus de Turin au FC Barcelone qui s’affrontent dans le cadre des quarts de finale de la champion’s League ? La réponse coule de source, d’abord ça ressemble pile poil à une finale, ensuite et c’est dommage un grand d’Europe sera contraint de quitter quand même un peu tôt la compétition. En effet, avec la rencontre qui se déroulera le lendemain en Allemagne et opposera le Bayern Munich au Real Madrid autant dire que le qualifié à l’issue de ces deux confrontations est pratiquement assuré d’aller en finale et pourquoi pas brandir le trophée. Recevant les Blaugrana, les Italiens en plus d’avoir l’avantage du terrain et forcément du public partent également avec un meilleur moral que leurs adversaires défaits piteusement à Malaga (2-0) alors que s’offrait Suarez et ses coéquipiers une opportunité unique de se rapprocher du Real Madrid lequel avait en ce qui le concerne été contraint au partage des points lors du derby l’opposant à l’Athletico (1-1). Du coup et en attendant le clasico que désormais les Barcelonais sont tenus de gagner pour rester dans la course au titre, les protégés de Luis Enrique ne peuvent autrement faire que réaliser un bon résultat à Turin, ce qui est plus facile à évoquer qu’à faire même si la MSN (Messi, Suarez, Neymar) est carrément capable de l’impossible et impensable. Il suffit pour cela de se souvenir du 6-1 infligé au PSG que toute la planète sport donnait pour qualifiée après sa victoire lors de la première manche par quatre buts à zéro. Mais s’agissant des Turinois, primo ces derniers sont dans une forme superbe comme l’atteste leur première place au classement général, leur avance de six points sur l’AS Rome, leur qualification à la finale de la Coupe d’Italie et ils sortent en plus d’une belle victoire face au Chievo Verone lequel à deux reprises a été terrassé par l’Argentin Higuain lequel, avec son complice Paulo Dybala, est dans une superbe forme qui lui permet en plus d’être difficile à maîtriser lui permet de marquer pratiquement à chaque match et peu importe l’adversaire et la solidité de son compartiment défensif. Sur les 31 rencontres disputées par les protégés de Pelligrini, ces derniers n’ont enregistré que quatre défaites et jamais sur leur terrain. Ils ont a contrario gagné à 25 reprises notamment en déplacement. L’affrontement entre les deux clubs a déjà commencé à distance, autrement dit à travers les médias, ainsi Paulo Dybala répondant à la comparaison faite avec Messi déclarait dans les colonnes de Tuttosport : «Les gens nous comparent souvent, mais je ne veux pas être le futur Messi. Moi, je suis le futur Dybala, rien d’autre. C’est un joueur que j’admire beaucoup, mais moi je joue pour la Juve et lui, pour le Barça et ce que je veux par-dessous tout, c’est gagner. C’est vrai que l’on se ressemble beaucoup, mais je vais tout faire pour le battre mardi.» Tout faire pour le battre mardi et les bianconeri sont en mesure de le faire comme, toutefois, ils peuvent rater totalement leur match comme ils l’ont assez souvent fait lors des grands rendez-vous. Quant au FC Barcelone, tout ne semble pas aller au mieux ces derniers temps, sa défaite face à Malaga qui traîne pourtant parmi les équipes mal classées de la Liga mais aussi l’expulsion de Neymar, un Messi devenu ordinaire, un Suarez qui ne marque pas autant qu’auparavant, en fait un trio qui confirme point par point le principe selon lequel une machine se grippe quand au moins un de ses rouages ne fonctionne pas. C’est le cas pour la MSN qui ne régale plus le public et avec un groupe sur lequel plane l’implosion avec le départ d’Enrique, celui peu probable de Messi et Neymar auxquels des clubs anglais et le PSG leur proposerait un pont d’or. Ce qui reste bien entendu du domaine de la rumeur mais de celle massacrante qui a pour effet de démobiliser les concernés et d’introduire le doute dans les rangs de l’équipe et ce faisant de déclencher une forme de désolidarisation. Malgré tout cela, et surtout après ce qui est arrivé après PSG-FC Barcelone (4-0), même si les Turinois gagnent la première manche autant dire qu’ils ne pavoiseront pas tant que la seconde ne se sera pas déroulée et surtout pris fin. A. L. LIGUE DES CHAMPIONS EUROPÉENNE/ BAYERN - REAL Hummels «triste» de rater le quart de finale LE DÉFENSEUR international allemand du Bayern Munich Mats Hummels s’est dit «très triste» de manquer le quart de finale aller de Ligue des champions européenne de football, prévu demain contre le Real Madrid, en raison d’une blessure à une cheville. «Je suis vraiment très triste de rater au moins les deux prochains matchs de mon équipe», a posté le libero bavarois sur son compte Twitter, juste après avoir annoncé au quotidien Bild son forfait pour le choc au sommet contre le Real. Outre ce quart de finale aller de Ligue des champions, Hummels devrait rater également le match de championnat contre le Bayer Leverkusen, prévu samedi, à cause de cette même blessure à la cheville. En l’absence d’Hummels, la charnière centrale allemande devra donc subir quelques changements contre le Real. Elle sera probablement composée de Jerome Boateng et Javi Martinez. Soit la même que contre le Borussia Dortmund, samedi en championnat, ayant vu le Bayern l’emporter (4-1). L’entraîneur italien du Bayern, Carlo Ancelotti a annoncé par ailleurs avoir récupéré son gardien international allemand, Manuel Neuer, ainsi que l’attaquant Thomas Müller. Neuer, opéré de la cheville le 30 mars, n’a pas encore rejoué et s’est de nouveau fait mal dimanche à l’entraînement, avant d’être évacué du terrain dans une voiturette de golf. Müller, quant à lui, a été légèrement touché mardi, en championnat, et a été ménagé samedi, avant de reprendre l’entraînement de manière tout à fait normale. APS Tennis / Tournoi ITF «juniors» L’Algérienne Boukholda admise dans un second tournoi, du 18 au 22 avril en Tunisie La joueuse de tennis algérienne Houria Boukholda, actuellement engagée dans un tournoi international «juniors» en Tunisie, a été admise dans le tableau des qualifications d’une autre compétition, prévue dans ce même pays, du 18 au 22 avril, selon le programme publié hier par les organisateurs. Une compétition de grade 3, qui s’annonce donc d’un niveau plus élevé que le tournoi auquel elle prend part à Sousse, et qui n’est que de grade 5. Pour son premier match dans le tableau des qualifications à Sousse, Boukholda (tête de série n°8) sera opposée à la Française Marine Seuris. Les compatriotes de Boukholda, Mohamed Forkane Lebdi et Mohamed Ali Abibsi se sont également portés candidats pour participer au prochain tournoi, prévu du 18 au 22 avril, mais leurs chances d’y être admis semblent minimes, car figurant assez bas dans la liste d’attente. Lebdi et Abibsi pointent en effet aux 23 e et 24 e places dans cette liste, derrière 21 Tunisiens (de 1 à 21) et le Mauricien Jason Noël Espitalier (22e). Il est donc peut probable que les organisateurs descendent jusque-là pour compléter le tableau des qualifications, en cas de défection de dernières minutes. Lebdi était d’ailleurs sur la liste d’attente de tournoi de Sousse et il n’a finalement pas été retenu, tout comme son compatriote Samir Hamza Reguig, alors qu’ils figuraient aux 11e et 12e places seulement. ...Le MTC Boufarik abritera la 3e étape du circuit fédéral des 13/14 ans Le Mitidja Tennis Club de Boufarik (MTCB) en collaboration avec la Fédération algérienne de tennis (FAT), organise la 3e étape du circuit fédéral de la catégorie des 13/14 ans, les 14 et 15 avril, a indiqué l’instance fédérale. La participation à cette compétition est ouverte aux athlètes de la catégorie minimes (13/14 ans), garçons et filles a précisé la même source. Naziha Dahmani officiera les tableaux, alors que Mohamed Bendar sera le directeur du tournoi. Le tirage au sort est programmé le jeudi 13 avril au siège du club (MTCB). Football/Prix Marc Vivien Foé 2017: Boudebouz retenu parmi les 13 nominés LE MILIEU international algérien de Montpellier (Ligue 1 française de football) Ryad Boudebouz a été nominé pour le Prix Marc Vivien Foé 2017, récompensant le meilleur joueur africain de l’élite française, selon une liste de 13 joueurs dévoilée hier par les organisateurs. Les internautes de RFI (Radio France International) et France 24 ont jusqu’au 21 avril pour voter pour le meilleur joueur africain de Ligue 1 qui aura à succéder au Marocain Sofiane Boufal (ex-Lille OSC), actuelle- ment à Southampton (Premier league anglaise). Le lauréat du Prix marc-Vivien Foé 2017, issu d’un jury spécialisé, sera connu le 15 mai. Boudebouz s’est mis à l’évidence depuis le début de la saison avec le club de l’Hérault en inscrivant 10 buts et distillant 8 passes décisives. Liste des 13 nominés 1- Serge Aurier (Côte d’Ivoire/Paris Saint-Germain) 2- Younès Belhanda (Maroc/OGC Nice) 3- Ryad Boudebouz (Algérie/ Montpellier HSC) 4- Famara Diedhiou (Sénégal/SCO Angers) 5- Karl Tko Ekambi (Cameroun/SCO Angers) 6- François Kamano (Guinée/Girondins de Bordeaux) 7- Benjamin Moukandjo (Cameroun/FC Lorient) 8- Steve Mounié (Bénin/Montpellier HSC) 9- Cheikh Ndoye (Sénégal/SCO Angers) 10- Jean Michaël Seri (Côte d’Ivoire/OGC Nice) 11- Giovanni Sio (Côté d’Ivoire/Stade rennais) 12- Julio Tavares (Cap-Vert/Dijon FCO) 13- Steeve Yago (Burkina Faso/Toulouse FC) Palmarès : 2009 : Marouane Chamakh (Maroc) 2010 : Gervinho (Côte dIvoire) 2011 : Gervinho (Côte dIvoire) 2012 : Younès Belhanda (Maroc) 2013 : Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon) 2014 : Vincent Enyeama (Nigeria) 2015 : André Ayew (Ghana) 2016 : Sofiane Boufal (Maroc). M A G A Z I N E GRÂCE À UNE TECHNOLOGIE COMBINANT BIG DATA ET AÉRONAUTIQUE Des avions moins gourmands en carburant Par Sarah Sermondadaz e kérosène reste un carburant coûteux et polluant qui pèse lourd dans le budget des compagnies aériennes. Mais l’écoconduite (pratiques au volant qui limitent la consommation en carburant) ne concerne pas seulement votre automobile : les avions de ligne aussi peuvent en bénéficier, grâce à l’exploitation judicieuse des données collectées en vol. De quoi déterminer le meilleur profil de montée et moins consommer pendant un décollage énergivore... C’est l’idée développée par la start-up française Safety Line. Sa technologie baptisée «OptiClimb» combine big data et aéronautique. Le système est déployé sur la flotte de Transavia France, filiale low-cost du groupe Air France-KLM. «La réglementation impose déjà aux exploitants aéronautiques de récupérer les données de vol (vitesse, altitude, angle de vol, consommation instantanée, poussée moteurs...)», détaille Pierre Jouniaux, P-DG de Safety Line et ancien pilote de ligne. «En parallèle, les big data ont pris un essor considérable grâce aux facilités de stockage actuelles... Un avion moderne est ainsi capables de fournir 1 000 points mesures par Photo : DR L seconde», poursuit-il. «Normalement, c’est le calculateur de bord qui définit automatiquement les paramètres de montée pour un modèle d’avion donné», détaille aussi Pierre Jouniaux. Mais en exploitant les big data collectées le long de la vie d’un appareil, Safety Line améliore les performances réelles des avions. «Nous prenons en compte l’historique et l’usure de chaque appareil, grâce à un premier traitement d’apprentissage machine et d’optimisation sur les données de vol de toute une flotte, réalisé au sol une fois par saison». Sur le volet numérique, le développement a été assuré avec le concours de l’Inria et Polytechnique. «Les prédictions issues de ce premier cycle d’optimisation sont ensuite recalibrées avant le décollage afin de prendre en compte les conditions météorologiques locales», assure Pierre Jouniaux. «Ce dispositif ne nécessite pour nous aucun équipement technologique supplémentaire, s’enthousiasme Nathalie Stubler, présidente de Transavia France. C’est un moyen simple et rapide de réduire l’empreinte écologique de notre activité.» L’argument économique pèse aussi : «Pour les compagnies aériennes, les frais de carburants représentent 30% des coûts opérationnels en moyenne», précise Pierre Jouniaux. «Notre système permet pour l’instant d’économiser jusqu’à 10% de carburant en phase de montée, soit donc environ 3% d’économie sur la consommation totale des appareils en vol», complète le P-DG de Safety Line. Implémenté par la compagnie en automne 2016, le système est d’ores et déjà déployé sur les 29 appareils Boeing 737-800 exploités par Transavia France, et utilisé au quotidien par 20% des pilotes. «La prochaine étape sera désormais d’étendre notre partenariat à la maison-mère Transavia, aux Pays-Bas.» Safety Line garde en tout cas les yeux tournés vers le ciel : la jeune pousse a développé d’autres services mêlant big data et aéronautique, appliqués à la gestion des risques dans l’espace aérien ou encore la sécurité des opérations aéroportuaires, notamment utilisé par les Aéroports de Paris. S. S. sciencesetavenir.fr LA MISE À L’EAU AURA LIEU LE 14 AVRIL PROCHAIN Energy Observer : le bateau qui fonctionne à l’eau de mer Par Donovan Thiebaud CE WEEK-END, au pied des remparts de Saint-Malo, le public peut découvrir pour la première fois Energy Observer. Ce bateau de 30,5 mètres de long pour un poids total de 20 tonnes va se lancer dans un tour du globe avec un système de propulsion inédit. Au total, l’équipage de six personnes effectuera 101 escales réparties sur six ans. Les buts de ce projet parrainé par Nicolas Hulot sont multiples. «Le premier, c’est de tester l’utilisation des énergies renouvelables, à savoir éoliennes, solaires et hydroliennes, dans des conditions extrêmes», explique à L’Express Jérôme Delafosse, explorateur en mer et chef d’expédition. «Mais ce n’est pas le plus important, notre véritable objectif est de sensibiliser les gens à ces énergies et de les développer dès notre retour sur terre, afin de les appliquer à notre quotidien.» Pour stocker et produire sa propre énergie, le bateau a recours à l’alternance énergétique. La source la plus révolutionnaire utilisée par Energy Observer : c’est l’hydrogène. Les molécules d’eau de mer vont être récupérées puis dessalées. L’hydrogène sera ensuite extrait grâce à un électrolyseur, présent à bord, et sera stocké. Quand cela sera nécessaire, l’équipage pourra donc transformer l’hydrogène en électricité, grâce à une pile à combustible, elle-aussi sur le bateau, et donc alimenter le moteur. «Nous aurons une vitesse moyenne de 8 à 10 nœuds», explique Jérôme Delafosse. Les panneaux solaires et les éoliennes présents sur le bateau fourniront également de l’énergie au moteur électrique lorsque les conditions le permettront. Le surplus d’énergie sera conservé dans des batteries. «Le but, c’est de ne gâcher aucune énergie, tout ce que l’on n’utilise pas sera stocké à bord et utilisé ultérieurement. La nuit par exemple, lorsque nous manquerons d’énergie électrique» précise l’explorateur. Enfin, un kit de traction sera présent à bord. Ayant l’apparence d’un grand cerf-volant, il augmentera la vitesse du bateau mais permettra surtout de couper le moteur électrique et de laisser le bateau se faire tracter. Le moteur deviendra alors un hydro-générateur, c’est-à-dire qu’il va fournir de l’énergie. En effet, l’eau fera tourner ses pales, fournissant ainsi de l’énergie mécanique au bateau. Cette énergie sera ensuite convertie en énergie électrique. Lors des différentes escales, l’équipe composée de 4 marins - dont Victorien Erussard, un ancien coureur au large chevronné - d’un ingénieur et d’un cameraman, rencontrera différents acteurs du développement durable dans leur pays. «On aura par exemple une étape à New-York qui sera très importante car nous avons un partenariat avec l’Unesco. Nous devrions accoster au pied du siège des Nations unies, ce qui nous donnera une grosse visibilité» se réjouit le chef d’expédition. La mise à l’eau aura lieu en grande pompe le 14 avril sur la rade de SaintMalo. «Cela nous tenait à cœur de le faire ici. Saint-Malo est une terre d’explorateurs.» D. T. In lexpress.fr Blanchie deux fois, la Grande barrière de corail ne s’en remet pas BLANCHISSEMENT fatal pour la grande barrière de corail. Pour la 2e année consécutive, les récifs australiens de la Grande barrière de corail ont connu un épisode de blanchissement sans précédent, comme l’ont annoncé des chercheurs en mars 2017. Il s’agit d’un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration de ces animaux vivant en colonie. Le blanchissement est provoqué par la hausse de la température de l’eau qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments. Les récifs peuvent s’en remettre si l’eau refroidit, mais ils peuvent aussi mourir si le phénomène persiste. «Des coraux qui ont blanchi ne sont pas nécessairement morts. Mais dans la partie centrale, nous nous attendons à des pertes très élevées», a déclaré James Kerry, biologiste à l’Université James Cook, qui a coordonné les observations aériennes de la grande barrière de corail. Ce sont en effet des observations aériennes de ce site inscrit au patrimoine de l’Humanité depuis 1981 qui ont confirmé les craintes des scientifiques. L’écosystème qui s’étend sur 2 300 km (c’est le plus grand du monde - avait déjà subi en 2016 son plus grave épisode de blanchissement jamais enregistré, en raison du réchauffement des températures de l’océan en mars et avril. L’épisode de blanchissement en cours est le quatrième après ceux de 1998, 2002 et 2016. La grande barrière de corail a probablement également souffert du passage, en mars 2017 du cyclone Debbie. Il était passé sur la partie sud de la Grande barrière qui n’a pas été très touchée par le blanchissement. Les scientifiques craignent que ses vents violents et les courants n’aient endommagé les coraux. Mais les dégâts provoqués par Debbie n’ont pas encore été évalués. Mardi 11 avril 2017 21 DÉVELOPPÉS PAR UNE START-UP TOULOUSAINE Des bio-herbicides et des bio-stimulants respectueux de l’environnement En finir avec les pesticides et les intrants chimiques pour aller vers une agriculture raisonnée et durable. C’est l’ambition de la start-up toulousaine Micropep Technologies qui développe une nouvelle génération de bioherbicides et de biostimulants respectueux de l’environnement. Tout a commencé en 2012 quand JeanPhilippe Combier, l’un des trois fondateurs de la start-up, découvre dans le cadre de ses travaux de recherche au Laboratoire de recherche en sciences végétales (LRSV) des micropeptides naturels pour améliorer et contrôler le métabolisme des plantes. «Ces petites molécules ou protéines produites par les plantes peuvent moduler leur fonctionnement : leur germination, leur résistance aux maladies ou encore leur floraison», explique Thomas Laurent, l’un des co-fondateur de Micropep Technologies. L’intérêt de cette technologie naturelle, non OGM, est qu’elle permet de développer des «traitements personnalisés» pour les plantes, chaque micropeptide étant spécifique à une fonction et à une espèce donnée. Elle constitue ainsi une réelle alternative aux pesticides chimiques. Forte de sa technologie, la start-up, soutenue par Toulouse Tech Transfer, qui a pour mission de créer de la valeur économique à partir des travaux issus des laboratoires publics régionaux, a déjà déposé sept brevets. Son objectif est maintenant de développer une plate-forme technologique à Toulouse pour identifier le plus grand nombre de ces molécules sur différentes espèces. «Pour l’instant, nous avons travaillé sur des plantes modèles de laboratoire mais nous allons ouvrir nos travaux à des plantes de grandes cultures comme le riz, le maïs ou le soja, et aux plantes cultivées sous serre comme la tomate», détaille Thomas Laurent. Dans un deuxième temps, Micropep veut arriver à développer un produit utilisant les peptides à l’extérieur, hors du laboratoire. «Il n’est pas possible de les extraire des plantes, donc il faudra les produire biologiquement par une bactérie», souligne le chercheur de la start-up qui vient d’intégrer Toulouse White Biotechnology, un démonstrateur préindustriel développant les projets R&D des filières biologiques. «Nous espérons mettre ces produits sur le marché d’ici cinq ans.» Pour mener à bien ses projets de développement, la start-up toulousaine, comptant aujourd’hui quatre salariés, lance une levée de fonds d’environ trois millions d’euros. www.latribunedz.com SELON DES SPÉCIALISTES EN SANTÉ MENTALE Mardi 11 avril 2017 MÉTÉO Augmentation de la prévalence de la dépression en Algérie Centre Max. 18 Ensoleillé Min 07° Ouest Max. 22° Ensoleillé Min 08° Est Max. 20 Ensoleillé Min 06° Sud Max. 24° Ensoleillé Min 12° Par Algérie presse service a dépression est l’une des pathologies mentales dont la prévalence est en augmentation dans la société algérienne, ont indiqué, hier à Tizi Ouzou, des spécialistes. Lors d’une rencontre sur la santé mentale organisée à l’occasion de la Journée mondiale de la santé à l’Etablissement hospitalier spécialisé en psychiatrie (EHS) d’Oued Aïssi (Tizi Ouzou), le psychiatre Abdelkrim Messaoudi a expliqué que cette maladie était l’une des atteintes mentales les plus fréquentes dans la société aux côtés des troubles de l’humeur et la schizophrénie. Le communicant a expliqué que les différents troubles mentaux, notamment la dépression, font l’objet d’un sous-diagnostic ou d’un diagnostic tardif qui est à l’origine de retard dans la prise en charge et par conséquent de l’apparition des complications chez les patients. Une fois à un stade avancé de la maladie, les personnes atteintes, en dépit de l’administration des traitements, sont de plus en plus nombreuses à adopter des conduites suicidaires, a-t-il déploré. Le Pr. Messaoudi a indiqué que la prévalence de suicide est de 15 cas pour 100 000 habitants, d’où la nécessité de renforcer les moyens de dépistage précoce des maladies mentales qui constitue l’un des moyens de lutte contre le suicide dans la société. «Nous insistons sur le rôle du médecin généraliste dans l’établissement du diagnostic de la dépression chez les différentes catégories d’âge avant que des complications n’apparaissent». Pour cela, «ces L Source http://fr.weather.yahoo.com Horaires des prières Fedjr...........04.40 Echourouk ...07.03 Photo : DR praticiens devront subir des cycles de formation pour mieux connaître ces affections et leur symptomatologie et pouvoir ainsi orienter les malades vers des structures spécialisée», dira-t-il. Concernant la wilaya de Tizi Ouzou, le directeur de la Santé, Bouda Abdennacer, a affirmé que les structures d’accueil à l’instar de l’EHS de Oued Aïssi ont été renforcées en moyens humains et matériels nécessaires. En plus de cet établissement à caractère régional d’une capacité d’accueil de 330 lits qui s’est doté en 2015 d’une unité de pédopsychiatrie, un service de psychiatrie est fonctionnel au niveau du CHU de Tizi Ouzou, en plus de l’ouverture d’un centre spécialisé en addictologie et la dotation des différents EPH de la wilaya en psychiatres. Le directeur de l’EHS de Oued Aïssi, Lounes Bounous a déclaré que l’établissement fait face à une «surcharge» de malades et une «insuffisance» en lits d’hospitalisation, dans la mesure où il reçoit des malades des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et Boumerdès. Durant l’exercice 2016, 2 612 malades ont été hospitalisés au niveau de la structure pour différentes maladies mentales, 21 222 personnes ont subi des consultations de psychiatrie et 3 869 des consultations de psychologie. Le premier a précisé que l’EHS fonctionne avec une trentaine de praticiens, dont 12 psychiatres, 10 médecins généralistes et 18 orthophonistes et psychologues, mais connait un manque d’encadrement paramédical. M. Bounous a annoncé le renforcement de l’équipe médicale de cinq médecins spécialistes en psychiatrie et deux orthophonistes. APS Le nouveau code de procédure pénale en vigueur Hasna Yacoub LE NOUVEAU code de procédure pénale est entré officiellement en vigueur le 29 mars dernier après sa publication au dernier Journal officiel. Le nouveau texte introduit de nombreuses modifications dans la procédure pénale qui ont touché notamment la composition du tribunal et son fonctionnement, dont l’instauration d’un tribunal criminel d’appel, l’augmentation du nombre des assesseurs jurés, l’obligation de la motivation des décisions de justice et la révision des dispositions relatives à la police judiciaire. Concernant ce dernier point, le texte comporte de nouvelles dispositions qui Maghreb ....19.23 Icha ............20.48 Plus de 3 tonnes de kif et 801 g de cocaïne saisis en 2017 PUBLIÉ DANS LE DERNIER JOURNAL OFFICIEL Par Dohr...........12.49 Assar ..........16.29 énoncent l’«impossibilité pour les officiers de police judiciaire d’accomplir leur mission, dont les enquêtes et interrogatoires, qu’après habilitation délivrée par le procureur général compétent». En cas de refus du procureur général de délivrer l’habilitation à l’officier ou en cas de son retrait, ce dernier peut introduire un recours devant la commission ad hoc dont la création est suggérée dans le texte et qui se compose de trois magistrats de la Cour suprême désignés par son premier président. Le domaine d’intervention de la police judiciaire relevant des services militaires de sécurité a été défini avec précision. La mission de ces derniers se limite aux infractions d’atteinte à la sûreté de l’Etat prévues et réprimées par le code pénal et qui compte les crimes de trahison, d’espionnage de terrorisme et de sabotage. Figure également parmi ces amendements, le retour à l’ancienne composante du tribunal criminel à savoir 4 assesseurs jurés et 3 juges. Le code prévoit également l’annulation de l’ordonnance de prise de corps «en application du principe de la présomption d’innocence» et propose l’«obligation pour l’accusé poursuivi pour crime, qui a été mis en liberté ou qui n’a pas été détenu au cours de l’instruction, de se présenter dans un délai ne dépassant pas la veille de l’audience». H. Y. Accord de partenariat entre Sonatrach et Total Suite de la page 1 Cet accord permettra à Sonatrach et Total «de fructifier leur partenariat à travers la concrétisation de nouveaux projets dans l’amont pétrolier, notamment le nouveau cadre contractuel pour le projet Timimoun, la poursuite de l’exploitation conjointe du champ Tin Fouyé Tabankort (TFT) dans le cadre d’un nouveau contrat, le développement d’un nouveau projet», précise le commu- niqué. Il s’agit également d’«élargir la coopération dans les autres activités, notamment l’exploration, la pétrochimie, le solaire et le développement à l’international», ajoutent les deux entreprises qui affirment que cet accord confirme et matérialise leur volonté commune «d’œuvrer conjointement au développement et au renforcement de leur partenariat historique», en leur permettant, enfin, le règlement à l’amiable de leurs éventuels différends. R. C. Les services des Douanes de la wilaya de Tlemcen ont saisi plus de 3 tonnes de kif traité et 801 grammes de cocaïne dans 28 opérations traitées durant le premier trimestre de l’année 2017, selon un bilan publié, hier, par la direction régionale des Douanes de Tlemcen. Ces opérations se sont soldées par l’arrestation de 39 personnes, selon le bilan qui fait état de la saisie d’autres produits de contrebande, dont 375 litres de carburant, et 31 moyens de transport, dont 3 camions et 3 motocycles utilisés dans le trafic. Les autres saisies, durant la même période, portent sur 113 cartouches de cigarettes, 15 quintaux de feuilles à tabac, des boissons alcoolisées, des vêtements et des denrées alimentaires d’une valeur de plus de 1,45 million de dinars. La valeur globale des produits saisies et des moyens de transport est estimée à plus de 217,5 millions de dinars et l’amende douanière à 1,8 milliard de dinars. 18 microentreprises de recyclage de déchets à Annaba Pas moins de 18 microentreprises, créées récemment dans le cadre du dispositif d’aide à l’emploi des jeunes dans la wilaya d’Annaba, activent dans le domaine du recyclage et du traitement des déchets durs. Ces entreprises de jeunes ont bénéficié d’espaces de travail au sein des décharges publiques contrôlées des communes d’Aïn El Barda et Berahal ainsi qu’au Centre d’enfouissement technique (CET) de Guelta Zerga. Travaillant en collaboration avec l’entreprise publique de wilaya d’enfouissement technique, ces entreprises sont parvenues, depuis leur mise en service, en décembre 2016, à récupérer environ 110 tonnes de déchets durs, dont la plupart constitués de produits en plastique et en métal. Dans une opération lancée entre la société Annaba propre et ces entreprises de jeunes, dix tonnes de carton et des restes des produits d’emballage destinées au recyclage ont été également collectées et récupérées. Formation en montage industrielle à Nâama Des sessions de formation dans plusieurs domaines de montage industrielle seront lancées prochainement à Nâama, en application d’une convention signée hier par la direction de wilaya de la formation et de l’enseignement professionnels et la société euro-africaine des réalisations industrielles activant dans la région. Dans ce cadre, 90 jeunes chômeurs inscrits auprès de l’Agence nationale de l’emploi (Anem) dans la commune de Mecheria bénéficieront d’une formation intensive de deux mois permettant leur intégration directement comme travailleurs aux chantiers du projet de réalisation de la station de production d’énergie électrique à Touifza. D’autres sessions de formation sont également prévues avec le Groupe sud-coréen Samsung, la société tunisienne Siri et la société Général Electric. Perpétuité par contumace à l’encontre de trois narcotrafiquants à Ouargla Une peine d’emprisonnement à vie a été prononcée, hier, par contumace par le tribunal criminel d’Ouargla à l’encontre de trois individus (B. Ab, B. Ad et L. S.) pour chargement et transport de stupéfiants dans le cadre d’une bande criminelle organisée. Dans cette affaire, deux autres individus, B. M. H. (34 ans) et B. H. (30 ans) ont écopé chacun d’une peine de 20 ans de prison ferme assortie d’une amende de cinq millions de dinars, pour détention et transport de drogue. L’affaire remonte à septembre 2016 lorsque les services de la Gendarmerie nationale ont intercepté à l’entrée Est de la ville d’Ouargla deux véhicules conduits par B. M. H. et B. H. Les gendarmes ont découvert 5,2 quintaux de résine de cannabis dans le véhicule conduit par B. M. H, sachant que la deuxième voiture servait pour la reconnaissance dans cette opération d’acheminement de la drogue vers le reste de la bande criminelle à Ouargla. Destruction de 3 abris pour terroristes Trois abris pour terroristes, une mine de confection artisanale et deux barils contenant des outils de détonation et des denrées alimentaires ont été détruits par des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP) à Bordj Bou Arreridj et Batna, a indiqué, hier, un communiqué de ministère de la Défense nationale. D’autre part, un détachement de l’ANP a saisi, à In Guezzam, quatre véhicules tout-terrain, 20 quintaux de denrées alimentaires, trois groupes électrogènes, deux marteaux-piqueurs et deux kilogrammes d’explosifs, tandis qu’un autre détachement a saisi 12 quintaux de tabac à Biskra. En outre, des détachements de l’ANP et des éléments des Gardes-frontières ont appréhendé à Tlemcen, Laghouat, Illizi et Biskra, 68 immigrants clandestins de différentes nationalités. Un terroriste et sa famille capturés à Skikda Le terroriste G. Fouad, alias Salah, qui avait rallié les groupes terroristes en 2002, ainsi que les membres de sa famille, composée de son épouse, ses trois filles et deux fils, ont été capturés, hier, dans la wilaya de Skikda par un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP), indique un communiqué du ministère de la Défense nationale. L’arrestation du terroriste, qui est un spécialiste en explosifs et en fabrication de bombes, et de sa famille s’est faite suite à un assaut mené par un détachement de l’ANP contre une casemate dans la zone d’oued Zhor, dans la wilaya de Skikda. L’opération a, en outre, permis la saisie d’un pistolet-mitrailleur de type kalachnikov et d’une quantité de munitions, précise le communiqué.