219 Corps virtuel, un « grand corps malade »
tableau noir avec des craies seraient l’unique façon de former nos futurs médecins.
L’évolution des technologies diagnostiques par échographie, scanner ou IRM trans-
pose les « théâtres d’anatomie » dans les salles de radiologie.
La radio-anatomie, ou l’anatomie fonctionnelle par IRM, ouvre une nouvelle
ère aux radiologues pour l’enseignement de l’anatomie à la faculté de médecine.
II.VIRTUALISATION DU CORPS HUMAIN
A. ANATOMIE DU CORPS VIRTUEL SAIN
Scanner, Imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) permettent l’acqui-
sition de coupes fines d’une partie du corps humain d’épaisseurs connues parallèles
et selon un plan orthogonal à l’axe longitudinal du sujet. La juxtaposition de ces
séries permet la reconstitution de la partie du corps explorée. Ce volume peut être
exploré de manière conventionnelle par l’intermédiaire d’une console radiologique
comme celles utilisées dans les services de radiologie. Ces images sont partagées
avec les services cliniques en réseau fermé (intranet).
Le Pacs (Picture Archiving and Communication System), système de gestion
électronique des images médicales avec des fonctions d’archivage, de stockage et de
communication rapide, est le cœur même du système de partage et de distribution.
Cependant, pour des raisons propres aux constructeurs et relatives à la protection
des données médicales, ces images ne peuvent être partagées entre les hôpitaux de
l’AP-HP. Ainsi, les cours destinés aux étudiants requérant la manipulation des dif-
férentes coupes ne peuvent être réalisés qu’au sein du service de radiologie pour un
petit groupe d’étudiants.
Nous avons développé à l’Université Paris Descartes une procédure d’anony-
misation automatique des images radiologiques pour les stocker sur un serveur de
l’université assurant ainsi la fonction d’un Pacs partageable par tous, sur Internet.
L’implémentation de fonctionnalités à un simple navigateur Internet permet une
visualisation des coupes de scanners ou d’IRM indépendamment d’une console
radiologique et de son constructeur et de rendre ces images disponibles pour les
enseignants et les étudiants.
En considérant la région explorée non plus comme une succession de coupes
jointives, mais comme un ensemble de voxels (pixel en 3D) jointifs, il est possible
de reconstruire dans l’espace un corps humain. Ce corps virtuel peut être manipulé
dans l’espace pour offrir l’angle de vue le mieux approprié pour l’observation d’un
organe, ou d’un arbre vasculaire.
Un exemple démonstratif est la possibilité de « développer » une artère coro-
naire, c’est-à-dire d’avoir sur un plan2D reconstitué une artère selon un axe ima-
ginaire, son axe longitudinal qui permettra au mieux de quantifier une sténose.