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3. Cadre théorique
Dans la recherche linguistique, l’acquisition du conditionnel n’est pas beaucoup étudiée, la
raison pour laquelle un but de ce mémoire est de contribuer à la compréhension de ce
développement. Cependant, pour mieux comprendre ce processus, cette section commence
par une introduction générale à l’acquisition des langues et surtout à l’acquisition bilingue
(3.1), suivie par une présentation brève des théories de la dominance de langue et du transfert
négatif (3.2). Finalement, un bilan des différents usages du conditionnel (3.3) sera fait.
3.1 L’acquisition bilingue – quelques facteurs et termes importants
Les trois premières années de la vie sont fondamentales pour le développement linguistique
de l’enfant – c’est pendant cette période qu’il acquiert la base de sa ou ses première(s)
langue(s). Lorsqu’un enfant commence à être exposé à une langue avant l’âge de trois ans,
cette langue peut être considérée comme une première langue (L1) ; s’il s’agit de deux
langues, toutes les deux sont de premières langues (2L1) (Meisel 2008 : 256, Klein 1989 : 28).
Dans le premier cas (L1), on parle d’une acquisition de langue monolingue, tandis que le
second cas (2L1) signifie une acquisition bilingue (Klein 1989 : 28). Il n’est pas indispensable
au succès de l’acquisition 2L1 que la langue cible soit une langue parlée par l’un des parents
d’un enfant, ou qu’il s’agisse d’une formation guidée : « il est important de noter que
l’exposition à la langue cible dans l’interaction avec des locuteurs adultes suffit à rendre cette
réussite possible » (Meisel 2008 : 244).
Selon Meisel, il est question d’une « acquisition enfant de la langue seconde », (cL2,
anglais : childL2) (2008 : 255) si l’apprentissage commence entre 4 et 8 ans. Après 8 ans,
Meisel choisit de l’appeler « acquisition L2 adulte (aL2) » (Meisel 2008 : 255). Certains