le 1 mai 2009
Voyage à travers au cœur de la tradition botanique nantaise
Le pouvoir des fleurs
A l'occasion des 10e Floralies internationales de Nantes, du 8 au 19 mai 2009, un voyage à travers le temps et l'espace, au cœur de la tradition
botanique nantaise.
La serre du Jardin des plantes de
Nantes
Créées en 1956, les Floralies internationales de Nantes sont la plus importante manifestation horticole de France. Quinquennal depuis 1984, cet
événement festif réunissant des passionnés d'environnement, de végétaux et d'horticulture du monde entier, attire près de 500 000 personnes à
chaque édition. Si les Floralies internationales ont lieu à Nantes depuis plus de 50 ans, ce n'est pas dû au hasard. Cette manifestation se situe en effet
dans le droit-fil d'une longue tradition botanique liée à l'activité du port de Nantes.
Acclimatation
Grâce à sa situation de port d'estuaire, son climat océanique, et son activité commerciale, Nantes joua un rôle essentiel dans l'importation,
l'acclimatation et la diffusion des végétaux d'outre-mer. Dès le XVIe siècle, explorateurs, militaires et commerçants surent récolter et rapporter du bout
du monde des spécimens de plantes qui enrichirent la flore locale. En 1688, Louis XIV marqua une étape capitale dans l'histoire horticole de la ville en
créant le jardin des Apothicaires. « Louis XIV puis Louis XV engageaient alors la France à découvrir de nouvelles régions pour enrichir l'agriculture et
l'horticulture. Le jardin des Plantes de Nantes fait partie de ce projet. Il est l'un des quatre jardins de port décidés par Louis XV. Indispensables à la
dénomination, à la classification et aux essais de culture de toutes les espèces inconnues arrivant en France, ces jardins jouèrent un grand rôle »,
explique Claude Figureau, directeur honoraire du jardin des Plantes de Nantes. Grâce à ce splendide jardin, tulipiers de Virginie, copalmes
d'Amérique, sassafras, séquoias, camélias et autres magnolias purent prospérer à Nantes.
Magnolia Grandiflora
De toutes les plantes exotiques introduites en terre ligérienne, il en est une qui a tant marqué l'histoire locale qu'elle est devenue le symbole de
Nantes. En 1711, le marquis de la Galissonnière, naturaliste nantais, rapporta un magnolia d'Amérique. Premier du genre introduit en France, il fut
débarqué à Paimboeuf avant de gagner la propriété du maire de Nantes, René Darquistade. Celui-ci se débarrassa de l'arbre, après l'avoir conservé
en serre pendant 20 ans. Sauvé in extremis de la destruction, le magnolia fut planté en pleine terre. Trouvant enfin des conditions favorables à son
développement, il fleurit et s'épanouit. Après plusieurs tentatives infructueuses, les pépiniéristes nantais parvinrent à le multiplier. Aujourd'hui, à
Nantes, le long des rues et des boulevards, dans les parcs et les jardins, les magnolias sont partout. Au parc de la Beaujoire, la collection nationale de
référence compte plus de 550 variétés.
Camélia
Aussi répandu que le magnolia dans le paysage nantais, le camélia est lui aussi l'objet d'une collection nationale de référence. Originaire des forêts et
des montagnes asiatiques, le camélia fit son apparition en terre nantaise au XIXe siècle grâce à Ferdinand Favre. Cet industriel, maire de Nantes en
1832 et 1852, était passionné d'horticulture. En 1806, il fit venir le fameux camélia. Parvenu à acclimater l'arbre en plein air, il obtint bientôt plus de 7
000 pieds. Quelques années plus tard, au milieu du XIXe siècle, la culture du camélia occupe le premier rang de l'industrie horticole nantaise. Alliant
forme élégante, feuillage persistant, et fleurs colorées, le camélia est aujourd'hui, au même titre que le magnolia, l'arbre fétiche de Nantes.
Mission d'intérêt public mondial
Cette tradition nantaise d'introduction et de conservation des végétaux se perpétue. « Le jardin des Plantes de Nantes regroupe plus de 11 000
espèces végétales différentes. Organisé autour de trois missions : conservation, recherche et éducation, il est en relation avec 750 correspondants du
réseau international des jardins botaniques. Les échanges de graines entre Nantes et les cinq continents participent à la préservation des plantes
menacées dans le monde et à la sauvegarde de la biodiversité. Il s'agit là d'une mission d'intérêt public mondial », explique Jacques Soignon,
directeur du service des espaces verts de Nantes.
Nantes, ville verte
Aujourd'hui, Nantes est incontestablement une métropole verte. Planter des forêts urbaines, aménager des promenades au fil de l'eau, créer des
espaces verts de proximité, autant d'actions que Nantes Métropole mène pour améliorer la qualité de vie des habitants. « La présence d'espaces verts
en ville contribue au bien-être de la population et à l'attractivité du territoire, explique Jacques Soignon. Avec 37 m² d'espace vert par habitant et plus
de 100 parcs et jardins, Nantes est l'une des villes les plus vertes de France ». Lauréate du grand prix de fleurissement depuis 1988, Nantes jouit d'un
très riche patrimoine végétal et floral. Du parc de Procé au Grand Blottereau, en passant par le jardin japonisant de l'Île de Versailles, les fleurs et les