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Deux destins croisés
Jorge SEMPRUN et Jean GENY
Depuis très longtemps, l’exploration des textes abordant l’univers des camps de concentration a
constitué l’essentiel de mes lectures. Documents historiques, essais, romans, témoignages,
textes dramatiques et recueils qui constituent l’écriture concentrationnaire ont ainsi nourri mon
appétit de savoir et mon imaginaire sur cette période douloureuse, capitale et fondamentale de
notre mémoire collective. Des visites et des recherches documentaires régulières au Mémorial de
la Shoah à Paris ont élargi mon domaine d’investigation et complété ces lectures.
Parmi les nombreux auteurs, rescapés des camps ou non, qui ont marqué mon esprit, certains
grands noms de la littérature concentrationnaire –tels Primo LEVI, Annette WIEVIORKA,
Sarah KOFMAN, Charlotte DELBO ou Robert ANTELME- resteront à mes yeux des jalons
incontournables de mon parcours de lecteur.
Deux noms néanmoins restent pour moi des références essentielles. Deux figures aux
origines, à la notoriété et aux parcours de vie diamétralement opposés, mais réunis –sans le
savoir- par la même expérience d’internement au Camp de concentration de BUCHENWALD.
Jorge SEMPRUN (Le Grand
Voyage, l’Ecriture ou la Vie, Adieu vive clarté),
résistant, romancier, essayiste, cinéaste,
homme politique, mémoire incontournable
du vingtième siècle et de l’expérience des
camps, que j’ai eu le bonheur de rencontrer
au Mémorial de la Shoah.
Jean GENY, habitant de La Roche-sur-Yon, rescapé de la
marche de la mort qui le conduisait de Buchenwald à Dachau, auteur
d’un récit de ses années d’internement intitulé KLB F 38748, publié par
la Scène Nationale Le Grand R, témoignage poignant d’une expérience
unique dont j’ai eu le plaisir d’interpréter une lecture publique à La
Roche-sur-Yon.