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CONTRIBUTION A
LA
FAUNE DES ALPES OCCIDENTALE
S
la constitution physique et la climatologie assez particulière
s
du Dévoluy
. Quelques renseignements sur les voies d
'
accè
s
ainsi que sur les stations les plus intéressantes au point de vu
e
de l
'
histoire naturelle ne seront pas non plus, croyons- nous
,
inutiles, étant donné l
'
indigence de la bibliographie relative
à
cette contrée
.
Le massif du Dévoluy, composé de calcaire fissuré du Crétac
é
supérieur et inférieur reposant en discordance sur le Juras-
sique supérieur (i), occupe l
'
espace compris entre les dépres-
sions du Triève, du Champsaur et les vallées des Grand et Peti
t
Buech
. En ce qui concerne sa situation relative dans la séri
e
de plissements parallèles constituant les Alpes occidentales
,
le Dévoluy fait partie de la zone de chaînes calcaires insérée
s
entre la bande cristalline des massifs centraux (mont Blanc
,
Belledone, Grandes-Rousses, Pelvoux) et les chaînes subalpine
s
calcaires ou préalpes (Bauges, Grande-Chartreuse, Vercors)
.
Les sommets les plus élevés sont
: le mont Obiou (2
.793 m
.)
,
le Grand-Ferrand (9
.761 m
.) et le Pic de Bure (9
.712 m
.), c
e
dernier se dressant comme une forteresse avancée au Nord
-
Ouest du vaste plateau d
'
Aurouze
.
Ces montagnes, avec leurs pentes dénudées, ravagées par le
s
torrents et calcinées par le soleil, leurs cimes au profil déchi-
queté, leurs énormes éboulis de pierrailles blanches, présenten
t
un aspect de désolation des plus saisissants et méritent bien
,
par leur ensemble ravagé, le nom de
Devolulunr !
L
'
aridité d
u
sol, la rudesse du climat, les difficultés d
'
accès font de cett
e
contrée une des moins visitées, une des plus pauvres et des plu
s
désertes de toute la France
. Ruiné par la déforestation et l
a
dépaissance intensive (2), le pays voit diminuer d
'
année e
n
année sa population, et le chef-lieu de ,canton, Saint-Etienne-
en-Dévoluy, compte aujourd
'
hui à peine
600 habitants
.
(1)
Cf
.
P
. Lory
. Coup d'oeil sur la structure géologique du Dévoluy
(Btal
.
letin de la Société de Salatislique des Sciences naturelles et des Arts indus-
triels de l'Isère,
1892,
t
.
XXVII,
p
.
193)
.
(2)
L'administration municipale de Saint-Etienne fait, il est vrai, d
e
louables efforts pour enrayer le mal et atténuer les méfaits de la dépaissanc
e
en majorant la taxe perçue sur chaque mouton transhumant ou indigèn
e
et en fixant à un maximum peu élevé
(25o
en
1911)
le nombre de tête
s
dans chaque troupeau
; mais ce ne sont là que des mesures palliatives e
t
l'époque semble encore lointaine où la végétation pourra de nouveau s'im-
planter sur ce sol dévasté
.