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C/ Les périphéries marginalisées.
Malgré une situation en nette amélioration de nombreux pays d’Amérique latine, il reste des périphéries en
retard de développement, totalement dominées, quelle que soit l’échelle : pays, espaces urbains et ruraux, au
sein des villes, etc.
Au sein du bassin caraïbe, quelques îles profitent de la présence de nappes pétrolifères (Trinidad-et-Tobago)
mais à faible niveau, la plupart ne subsistant que par des exportations à faible valeur ajoutée (produits
tropicaux divers). L’économie de nombreux pays reste celle de PED voire de PMA, notamment lorsqu’il y a
mono-exploitation et exportation : bauxite au Surinam par exemple.
Ensuite, plusieurs pays n’exportent que peu et privilégient encore une agriculture vivrière destinée à
l’autoconsommation, donc très peu compétitive. De ce fait, de nombreux pays subissent les cultures illégales
(cannabis et coca de Colombie, Venezuela, Jamaïque, Guatemala, Salvador, Nicaragua), ou les encouragent
pour soutenir des économies en difficulté. Cuba a longtemps été soutenue financièrement par l’URSS, mais
depuis 1991 son économie est délabrée, d’autant plus que l’embargo total des États-Unis (économique,
commercial, financier) persiste depuis 1962 !
Parmi les États les plus pauvres du monde, le Honduras ou Haïti subissent l’absence d’économie stable et un
pouvoir politique corrompu et trop faible, de même que des catastrophes naturelles à répétition (séismes,
cyclones) : Haïti a un PIB/habitant de 672 dollars, contre 1130 pour le Nicaragua, 6300 pour la Colombie,
11000 pour le Brésil (47300 pour les États-Unis). D’autres pays comme le Guatemala, la Bolivie voient leur
population majoritairement en situation de misère, en particulier les indigènes (indiens des Andes).
II – Une intégration en marche.
A/ L’intégration régionale multipliée.
Au niveau de l’intégration régionale, ce sont les deux grands marchés d’échanges du Nord et du Sud qui
dominent :
- L’ALENA (Accord de Libre-Échange Nord-Américain), entre États-Unis, Canada et Mexique qui
s’appuie sur l’abaissement des barrières douanières et la facilitation des échanges transfrontaliers.
Cette union qui existe depuis 1994 est cependant encore bien loin de ce que les européens ont pu
réaliser avec l’UE en termes d’intégration.
- Le MERCOSUR (Mercado Comun del Sur), créé en 1991 entre 4 États : Argentine, Brésil, Paraguay
et Uruguay : il s’agit ici d’un marché commun, c’est-à-dire qu’il a une dimension politique qui en
fait l’union la plus développée du continent américain.
Ces deux associations sont les véritables moteurs de l’intégration sur le continent, mais les alternatives à ces
organisations sont nombreuses :
- CAN (Communauté andine) : créée en 1969 autour de la Bolivie, Équateur, Colombie et Pérou. Le
Chili et le Venezuela en ont fait partie mais se sont retirés. D’autres pays sont associés à la CAN.
C’est un système complexe qui se base sur plusieurs institutions qui ont pour but l’union
économique, commerciale, politique, sociale…
- SICA (Système d’intégration centraméricain) : Organisation créée en 1993 autour de 8 pays, et qui
siège à Salvador. Il a des ambitions politiques et culturelles également. De nombreux États, y
compris la France et l’Espagne en sont observateurs.
- ALBA (Alliance bolivarienne pour les peuples d’Amérique) : autour des principes de solidarité entre
les peuples de l’Amérique latine et du bassin caraïbe : c’est le président vénézuélien Hugo Chavez
qui est à l’origine du projet, qui est créé en 2005 avec Cuba. De nombreux pays y adhèrent
aujourd’hui : Bolivie, Nicaragua, Honduras, Saint-Vincent, Antigua, Équateur.
- CARICOM (Carribean Community), créée en 1973 et qui comprend aujourd’hui 14 États membres
(Barbade, Jamaïque, Trinidad, Guyana…), avec pour langue officielle l’anglais, mais dont le français
est une langue majeure (présence d’Haïti).
- AEC (Association des États de la Caraïbe), association de coopération créée en 1994, avec 25
membres et des États associés (la France par exemple).
Cette multitude d’organisations témoigne de la volonté des petits États de se défaire de la domination des
grandes puissances régionales.
Pourtant il existe une organisation qui regroupe aujourd’hui tous les États du continent : l’OEA
(organisation des États américains) qui n’est pas économique mais politique et promeut les droits de