Dossier pédagogique

publicité
Dossier pédagogique
Dossier réalisé par : Marie Lavaud-Mounié, professeur de français, attachée au service éducatif pour le
Théâtre Le Sillon, à Clermont-l'Hérault (Théâtre associé à la Cie Les Arts Oseurs), Périne Faivre, directrice
artistique de la compagnie Les Arts Oseurs
Les Arts Oseurs – Village des Arts et métiers – 34800 OCTON – www.lesartsoseurs.org
Page 1 sur 20
J'écris comme on se venge par la Compagnie Les Arts Oseurs
En 2004 et 2007, Magyd Cherfi (chanteur et parolier du groupe Zebda) fait paraître deux livres chez Actes Sud
« Livret de famille » et « La Trempe ».
Dans une suite de récits, souvenirs, textes d’humeur ou d’opinion, Magyd Cherfi livre l’histo ire de sa vie et
bien au-delà, celle d’une génération. La compagnie Les Arts Oseurs est tombée sous le charme de cette parole
contemporaine, urbaine et politique et s’est emparée de ce texte autobiographique.
En 2012, elle crée « Livet de famille », un spectacle en déambulation dans l’espace public qui fait le tour de
France. En 2015, elle crée « J’écris comme on se venge », comme un deuxième épisode, la suite d’une histoire
avec des mots qui n’en avaient pas fini de résonner.
Cette fois, le petit garçon né dans les cités toulousaines a grandi. Il est devenu un homme, sorti du quartier
aux forceps mais toujours hanté par les siens, par leurs baisers et leurs claques, leurs bleus de travail et leur
manque de mot, leur amour immense… Avec rugosité et poésie, il nous livre une autre histoire de la
République. Sur un espace réduit, entourés de matières brutes, le peintre et la comédienne passent tour à
tour d’une incarnation de la famille Cherfi, au plus près de ses couleurs et de ses coups de gueules, à de vrais
moments de performances mêlant textes et peinture.
Public
Tout public. A partir de 12 ans
Durée.
50 minutes
De
D'après des textes de Magyd Cherfi (extraits de « Livret de famille », « La Trempe » et autres) Éditions ©
Actes Sud.
Direction artistique et dramaturgie
Périne Faivre
Mise en scène et scénographie
Renaud Grémillon
Avec
Moreno : performer visuel Périne Faivre ou Laure Dessertine (jeu en alternance)
Collaboration artistique :
Isabelle Bach
Producti on
Julie Levavasseur
Diffusion
Maïa Jannel
Page 2 sur 20
AVANT LE SPECTACLE
 PRÉPARER LE SPECTACLE
Objectif :
Motiver sans dévoiler, dire, sans trop induire, afin de laisser aux jeunes le plaisir de la découverte et la
possibilité de construire leur propre compréhension du spectacle.
Informer sur « qui parle », qui est l'auteur Magyd Cherfi, son parcours, que l'on sache d’où vient la parole.
Le travail en amont de la représentation a plusieurs objectifs :
- Initier les élèves à leur rôle de spectateur : apprendre les conditions d’une bonne écoute.
- Susciter leur curiosité et le désir de découvrir spectacle et en comprendre le contexte.
- Ouvrir des horizons d’attente.
Plusieurs entrées sont proposées pour le spectacle J’écris comme on se venge de la compagnie Les Arts
Oseurs. on peut :
Informer, préparer pour faire découvrir le monde du théâtre à travers ses codes, ses lieux, ses spécificités, son
histoire.

Annoncer le spectacle « Nous allons voir du théâtre ! »
- Demander aux élèves ce que le mot « théâtre » leur évoque, leur demander de raconter un premier souvenir
de spectacle. Aborder la notion de spectacle vivant à partir des représentations des élèves (ce qu ’ils
connaissent, ce qu’ils ont déjà vu). Évoquer les liens des différents arts qui se mêlent au théâtre.
- Travailler sur les différentes définitions du mot théâtre (un lieu, un genre littéraire, un spectacle, un ensemble
de pièces, un métier).
- Décrire et informer sur le lieu théâtral, sa spécificité et son organisation (l ’espace scénique, l’espace des
spectateurs, les métiers nécessaires pour l'élaboration d'un spectacle), les rituels : (l ’installation, en silence ou
pas, le « noir » avant le début de la représentation ou pas, les interdits (échanger avec le voisin, intervenir, se
lever, utiliser son portable…) ou pas.
- Faire une introduction au Théâtre de rue : la cie les Arts Oseurs travaille depuis plusieurs années dans le
secteur des arts de la rue et J'écris comme on se venge se joue aussi dans des espaces publics (places, cours,
parc, jardins,...), des lieux non dédiés au théâtre (collèges, lycées, bar à vins, salle des fêtes de village, maisons
de quartiers, prisons, etc...) ainsi que dans des lieux culturels. Informer sur les formes théâtrales qui vont vers
les publics, qui décident de jouer hors des lieux consacrés, qui modifient le rapport acteur / spectateur. Le
théâtre de rue est une spécificité française, existante depuis environ 40 ans, portée par des compagnies
historiques (Royal de Luxe, Kumulus, Générik Vapeur, Dé lice Dada...) et est devenu un secteur artistique
reconnu aujourd'hui.
Page 3 sur 20
Références :
Manifeste de Fabrice Melquiot : « Ce que le théâtre dit aux adolescents »
- Tu n’es pas seul.
- Parfois, tu te sens seul, mais tu n’es pas seul.
- Tu n’es pas simple.
- Le monde non plus n’est pas simple.
- Il est complexe.
- Tu es complexe.
- C’est une chance, saisis-la.
- Evidemment, tu rencontreras parfois des problèmes.
- Tu en as déjà rencontré.
- Tu as une boîte à trésors, que tu remplis chaque jour soigneusement, e t dans cette boîte, parmi les trésors,
on trouve aussi des problèmes.
- Tout le monde a des problèmes.
- C’est comme ça, c’est la vie.
- Tu trouveras peut-être des solutions à tes problèmes.
- Peut-être que quelqu’un t’aidera à trouver une solution ?
- Sois courageux.
- Ne baisse pas les bras trop facilement.
- Tu n’es pas seul.
- Tu n’es pas simple.
- Tu es comme les casse-têtes chinois.
- Et puis tu as besoin de poésie pour vivre, comme on a besoin de l ’eau ou du pain.
- Les poèmes sont tes amis.
- Les poèmes, qu’est-ce que c’est ?
- Les poèmes, ce sont des textes qui interrogent et s’interrogent, sur le monde pas simple et les gens seuls,
sur les problèmes qu’on rencontre, sur les casse-têtes du cœur et nos besoins vitaux.
- Les poèmes, ce sont des mots qui en rencontrent d’autres, comme pour la première fois.
- Le poète les a placés les uns près des autres, et ce n’est pas par hasard.
- Sauf certains poètes qui connaissent très bien le hasard.
- Le poète, les poètes sont tes amis.
- Les poètes de théâtre, qui savent les mots, les voix, les corps, le temps et l’espace.
- Tu sais, dans les poèmes, il n’y a pas que les mots amour, soleil, magie, étoile et soupir.
- Parfois, il y a des gros mots dans les poèmes.
- C’est possible ? tu te demandes. Mais ça abîme le poème ! tu te dis.
- Les poèmes se nourrissent de tous les mots, parce qu’ils sont à l’image du monde, parce qu’ils ne craignent
aucune réalité et parce que les voyous ont le droit, de temps en temps, d’aller lécher les belles vitrines des
grandes avenues.
- C’est la vie, aussi.
- Les poèmes, c’est la vie aussi.
- La vie pas simple.
- La vie complexe.
- Comme toi.
- Ça ne veut pas dire que tu vas tout comprendre aux poèmes, parce que comme eux, tu n ’es pas simple, tu
es complexe.
- Parfois, les poèmes, on ne les comprend pas, pas toujours, pas toujours tout de suite. Des fois, on les
regarde, on les écoute et on se dit : ça m’échappe.
- C’est la vie aussi, quand ça échappe.
- Ne baisse pas les bras trop facilement.
- Laisse tourner dans ta tête et dans ton cœur le petit vélo du poème et demande-toi ce que tu ressens, à
l’intérieur.
Page 4 sur 20
- Sans vouloir comprendre à tout prix.
- En cherchant à sentir, juste sentir.
- Tu verras naître des mots en toi, comme les lumières qui s’allument dans la ville, le soir.
- Regarde-les.
- Ecoute-les.
- Laisse-toi traverser.
- Fais-toi ton opinion.
- Tu es le seul à savoir ce que le poème a à te dire.
- Tu es le seul à savoir ce qui résonne de lui en toi.
- Tu comprendras bien vite que les poèmes et les enfants cultivent des mystères communs ; vous êtes faits
de la même étoffe.
- Les poèmes, ce ne sont pas que des mots.
- Parfois, c’est juste un corps qui se déplace en boitant, c’est un ballon qu’on empêche de s’envoler, un clown
qui rote, une baleine de papier posée sur le sol. Parfois, ce sont deux corps qui jouent à se bagarrer, pour que
ça te soulage de l’envie de te bagarrer.
- Ça dit : la vie, c’est ce que tu vois. Et tu vois tout, avec tes yeux de lynx et de découvreur.
- Mais pas seulement.
- C’est aussi ce que tu ne vois pas.
- L’invisible.
- L’autrement.
- Le caché.
- L’en-dessous.
- L’au-delà.
- Tout ça.
- Et autre chose encore.
- Tu vois, c’est complexe.
- C’est une chance, saisis-la.
- Tu n’es pas seul.
- Le théâtre est là.
- Les mots sont là.
- Les autres, à côté de toi.
- Tu dois attendre beaucoup de la vie.
- Parce que tu es l’enfant le plus important du monde.
- Et je te regarde dans les yeux.
Page 5 sur 20
Collecter, consulter des documents pour distiller quelques informations sur le spectacle et donner envie de
le voir sans raconter le spectacle avant.
Les intentions du spectacle :
Le public est invité dans l'atelier du peintre.
Ici, pas de scène théâtrale mais un même espace pour le public et les artistes, parsemé de pinceaux, de pots
de peintures, de supports vierges, de terre prête à modeler, de truelles et de chiffons mouillés.
La comédienne, d'abord assise avec les spectateurs, entre chez le peintre, livres à la main.
Le spectacle commence, le pinceau trace ses premiers traits, la voix crée ses premiers sons et les mot s de
Magyd raisonnent.
Moreno, peintre de l'instant et du mouvement devance le récit ou le rattrape. Chargé parfois de contenir le
propos, la peinture arrive aussi pour permettre l'émotion.
La comédienne crée un aller-retour permanent entre lecture et incarnation, théâtralité et narration. En situant
qui parle, elle se permet d'être le père, la mère, la fratrie et Magyd tout à la fois.
Puis elle assure l'univers sonore du spectacle grâce à une pédale de boucles (loop), alternant nappes
mélodiques et bruitages tonitruants.
La scénographie et la mise-en-scène de Renaud Grémillon ont accompagné le désir de la compagnie pour ce
projet : créer un spectacle sans artifice au plus près des langages artistiques, où le lien avec le spectateur est
au centre de la proposition.
Un spectacle à destination de lieux non dédiés au théâtre afin d'aller là où le public se trouve : médiathèques,
bars, collèges, lycées, cours d'immeuble, lieux de vie et espaces de travail.
Théâtre Compagnie Les Arts oseurs J'écris comme on se venge
On aime beaucoup
mercredi 18 mai 2016
Second volet de l'autobiographie de Magyd Cherfi (La Trempe, Actes Sud, 2007), «mise en rue» par Périne Faivre.
S'appuyant sur la poésie rugueuse de l'ancien parolier de Zebda, elle s'empare à bras-le-corps de l'histoire du petit gars
des cités qui tente de se défaire du destin qu'on lui réserve « chez les défaits, les sombres, les aplatis ». La comédienne,
éclatante et solaire, fait preuve à nouveau d'une acuité exemplaire, passant sans répit de la mélancolie à la rage, révélant
les paradoxes et la violence de notre république. Coups de gueule et jets de couleurs jaillissent, avec la complicité du
peintre Xavier Moreno, comme des émotions trop longtemps retenues.
Thierry Voisin.
Compagnie Les Arts Oseurs (Hérault)
D’après des extraits de textes de Magyd Cherfi « Livret de famille » et « La Trempe » éditions ©Actes Sud
Mise en scène et scénographie de Renaud Grémillon
Direction artistique et dramaturgie de Périne Faivre
Avec Moreno (performer visuel) et Périne Faivre ou Laure Dessertine (comédienne)
Tout public dès 12 ans
Durée : 0h50
http://sortir.telerama.fr/evenements/spectacles/compagnie-les-arts-oseurs-j-ecris-comme-on-se-venge,215350.php
Page 6 sur 20
Magyd Cherfi, l'auteur
Biographie : Magyd Cherfi né à Toulouse en 1963. Après une enfance passée dans
la ville rose, il fonde en 1985 un groupe de musique avec quatre autres musiciens
: Zebda. Magyd Cherfi rédige la plupart des textes du groupe et s’inscrit dans la
lignée des chanteurs à textes marqués par un engagement politique et social. Cet
engagement les mènera à la création d’un mouvement citoyen, les Motivé-e-s. En
2003, les membres du groupe Zebda décident de se séparer pour mener des
projets plus personnels. Magyd Cherfi publie alors son premier album solo La Cité
des étoiles en 2004. La même année, il écrit un recueil de courts textes “enragés” et “engagés” : Livret de
famille, édité chez Actes Sud en littérature et poésie. En 2007, il publie un nouvel album solo Pas en vivant
avec son chien. La même année, il écrit un deuxième recueil de textes La Trempe, édité chez Actes Sud. En
2011, le groupe Zebda se forme à nouveau pour une longue tournée sur les routes de France jusq'en 2015.
En 2016, Magyd Cherfi sort un troisième livre sous la forme d’un récit autobiographique : « Ma part de
gaulois », chez Actes Sud, sélectionné pour le prix Goncourt et prévoit un troisième album pour début 2017.
Tant dans ses chansons que ses livres ou albums solo, Magyd Cherfi tire le fil de sa vie pour aborder des thèmes
qui tendent vers l'universel. Son enfance dans une cité toulousaine, ses parents algériens, l'école de la
république, les questions d'intégration, d'identité...
Tous les mots du spectacle sont tirés des 2 premiers livres de Magyd Cherfi, « Livret de famille » et « La
trempe », Editions Actes Sud.
La rencontre avec Les Arts Oseurs :
Dès les débuts du projet, Magyd Cherfi autorise la compagnie à s’emparer de ses textes avec beaucoup de
bienveillance et en toute liberté. Quand il découvre le travail des Arts Oseurs, il le définit comme « le muscle
qu’il fallait à mes mots ». Depuis les artistes se rencontrent régulièrement à l’occasion de programmation
commune ; les spectacles de la compagnie se joignant parfois à des rencontres avec l ’auteur ou à des soirées
solo du chanteur.
Écouter deux émissions France Inter :
https://www.franceinter.fr/emissions/d-ici-d-ailleurs/d-ici-d-ailleurs-03-septembre-2016
https://www.franceinter.fr/oeuvres/livret-de-famille-suivit-de-la-trempe
S'informer sur le site internet suivant :
http://www.lesartsoseurs.org/
Une série de photos et des vidéos sur le spectacle ou d'autres spectacles de la compagnie :
Photos de © Jean-Michel COUBART
http://artsdelaruephotos.com/aurillac15/Les%20Arts%20Oseurs/slides/J%20ecris%20comme%20on%20se %
20venge%2030.html
Page 7 sur 20
Photos de © Vincent Vanhecke
- Vidéos
https://www.youtube.com/watch?v=NDOZOOGG52g
Un autre spectacle de rue de la compagnie, 1er opus du dyptique Magyd Cherfi :
https://www.youtube.com/watch?v=crw1upF3DjA
https://www.youtube.com/watch?v=_1SLHM9YyXU
Page 8 sur 20
Découvrir Les Arts Oseurs
La Compagnie de théâtre Les Arts Oseurs est née en 2002. D’abord marseillaise, elle s’est installée dans
l’Hérault, au cœur de l’arrière-pays, en milieu rural. Elle y crée ses spectacles et développe des projets sur le
territoire.
Chaque spectacle est une création autour d’un sujet humain, brûlant, nécessaire. La notion de témoignage
est au cœur de chaque projet, le théâtre comme une certaine façon de regarder le monde, de donner corps
aux voix qui nous entourent.
De 2002 à 2010, la compagnie axe son travail autour de collectages de paroles au travers d'une approche
ethnographique s'approchant d'un certain théâtre documentaire.
Ce processus de création donnera le jour à deux spectacles :
- « Au plaisir », spectacle sonore et visuel sur la sexualité joué plus de 300 fois, pour des publics adolescents
notamment.
- « Valises – théâtre, caravane et carnets de route » verra son installation foraine poser ses bagages plus
d'une trentaine de fois, créant à chaque fois un véritable projet de territoire en lien avec ses habitants.
En 2011, la compagnie découvre l’œuvre de Magyd Cherfi, comme un nouveau témoignage à la langue toute
à la fois brute et lyrique, qui deviendra le cœur de son travail artistique puisque deux spectacles verront le jour
autour de cet auteur, le diptyque : « Livret de famille » (2012) et "J’écris comme on se venge" (2015).
A travers eux s'ancre résolument une approche pluri-artistique de la création : arts visuels, musique, théâtre
comme autant de langages pour raconter le monde.
La rencontre avec les spectateurs est au centre des préoccupations de la compagnie que ce soit au travers du
propos et des formes des spectacles mais aussi dans sa manière de les diffuser. C’est pour elle une façon de
mener une réflexion esthétique et politique nécessaire sur la place du théâtre dans la cité.
A partir d'une interview :
http://www.dailymotion.com/video/xz5dte_perine-faivre-les-arts-oseurs-a-la-zat-mosson paillade_webcam
S'interroger sur le titre
- J'écris comme on se venge. Second volet de l'autobiographie de Magyd Cherfi (La Trempe, Actes Sud, 2007).
Une phrase courte, lapidaire. Pourtant grammaticalement complexe : deux verbes conjugués : j'écris / se
venge. J'écris : l'art comme seule force pour faire voler en éclats les impuissances et l'acharnement du destin,
les paradoxes et la violence de notre République.
Le pronom « je » renvoie à celui qui écrit, Magyd Cherfi mais aussi à la comédienne des Arts Oseurs qui prête
sa voix et donne chair à cette parole authentique et urgente. Enfin, « je » est aussi la voix de tous ceux et celles
qui ont le besoin, la douleur, la rage pour écrire contre des injustices, pour témoigner de la vie "chez les défaits
les sombres les aplatis les miens" - sans jamais plier, et sans geindre.
Le présent utilisé est un présent d'énonciation, le temps de la parole. Mais aussi un présent de vérité générale,
un présent intemporel parce que tout est encore là, irrésolu.
Page 9 sur 20
Découvrir l'affiche du spectacle
Image de l'affiche
Décrire les affiches, nommer les impressions, l’atmosphère qui s’en dégage. Essayer d’imaginer l’histoire, le
contexte, le déroulement.
L’affiche est un bon moyen de susciter la curiosité.
Sans raconter le spectacle, elle est déjà chargée de sens et porte plusieurs petites histoires en elle…
Il est intéressant de voir ce que chacun peut y lire et y voir, de confronter les différentes interprétations,
d’observer les détails…
→ Quelles sont les informations qui figurent sur l’affiche ?
→ Que représente-t-elle ?
→ Qu’est ce qui est écrit au bas ? À quoi cela correspond-il ?
→ Que veut dire le titre du spectacle ?
Organiser des débats, à partir de citations, pour approcher des thématiques du spectacle sans dévoiler.
- Pour l’écrivain Magyd Cherfi, « au fond, ce que la France a oublié, c’est qu’on naît français et c’est au fil des
vicissitudes et des discriminations qu’on le devient de moins en moins. Dans « Ma part de Gaulois », c’est un
peu ce que j’ai voulu dire. À quoi ça sert d’aller arborer des arguments républicains si la République ne veut
pas de vous ? »
- "Le patriotisme, c'est l'amour des siens. Le nationalisme, c'est la haine des autres."
Romain Gary
"Le patriotisme, c'est aimer son pays. Le nationalisme, c'est détester celui des autres."
Charles de Gaulle
"Vous êtes nés dans ce pays et vous en êtes fier et vous lui êtes attaché. Vous seriez né dans un autre pays,
vous en seriez tout aussi fier et vous lui seriez attaché de même. Mieux, même : né ici, on vous aurait aussitôt
transporté dans un autre pays où vous auriez été élevé et auriez grandi ? Vous seriez de ce pays et c'est de lui
que vous seriez fier et ce pays auquel vous seriez attaché. Supposez que les bruns se mettent à être fiers d'être
bruns, avec une idée de prévalence, - et qui dit prévalence dit bientôt rivalité, - sur les blonds ou vice versa ?
Vous voyez si vous êtes comique avec votre orgueil national et votre patriotisme : vous avez eu autant de part
à être de ce pays plutôt que d'un autre, que les bruns à être bruns et les bl onds à être blonds."
Paul Léautaud
- 1872-1956 – Passe-temps
"Si la guerre est une chose horrible, le patriotisme ne serait-il pas l'idée-mère qui l'entretient ?"
Guy de
Maupassant - 1850-1893 - Les Dimanches d'un bourgeois de Paris
“L'intégration, c'est de la désintégration.” De Houda Rouane / Pieds-blancs
- La rue est le cordon ombilical qui relie l’individu à la société." Victor HUGO (1802-1885)
- « On n'est pas seul dans sa peau » Henri Michaux
- « Le plus court chemin qui conduit à soi-même, mène autour du monde. […] J'ai entrevu l'avenir de mon
œuvre, ma véritable patrie en ce monde (au col de la Faucille). Ruskin, Praeterita)
Page 10 sur 20
S'interroger sur les raisons de l'écriture : pourquoi écrire ?
« Écrire », extrait de « Livret de famille », Editions Actes Sud, Magyd Cherfi
Je n’ai pas voulu écrire pour convaincre. Lassé d’articuler le bon verbe à sa place, lassé de tout polir pour
intégrer les murs, de tout enguirlander pour être près du feu.
J’ai pas voulu finir comme un arbre aux cent boules près de la cheminée, déraciné des sols. J ’ai pas voulu
prouver ou démontrer, usé des mots, asséché de la bouche.
J’ai pas voulu répéter ce que je suis et qui n’est pas ce qui paraît.
J’ai juste eu besoin de tremper mes larmes dans l’acide à cause de tout ce qui manque à mon bonheur.
Le compte n’y est pas.
Alors j’écris comme on se venge, alors j’écris comme on se tient le sexe ou comme un
amoureux, alors j’écris comme on part à l’usine ou comme on n’y va plus.
Quitte à porter un fardeau, autant en pleurer toute l’eau du possible ou retourner l’arme contre son bourreau.
La douleur ainsi faite colère vous soulage de jamais rien voir venir. De jamais voir les choses et les gens se
déshabiller.
A deux, à cent, n’être plus qu’un. Même si cette colère vous éloigne un peu plus de ceux qui vous entourent,
des meilleurs des amis… c’est le prix à payer… être écarté de tout, de tous. Je m’élance dans un grand élan
dans le vide, à pas savoir si l’atterrissage se fera dans l’eau ou dans la roche, j’écris comme on se jette. Je me
jette et j’attends… La liberté, l’égalité, que sais-je ?
En attendant… aller, vas-y !
Mettre en lien avec un texte de Charles Juliet, extrait du texte du même nom, publié dans l'anthologie Il fait
un temps de poème qu'avait composée Yvon Le Men pour Filigranes éditions, 1996 (avec son autorisation) :
Écrire...
Écrire. Écrire pour obéir au besoin que j'en ai.
Écrire pour apprendre à écrire. Apprendre à parler.
Écrire pour ne plus avoir peur.
Écrire pour ne pas vivre dans l'ignorance.
Écrire pour panser mes blessures. Ne pas rester prisonnier de ce qui a fracturé mon enfance.
Écrire pour me parcourir, me découvrir. Me révéler à moi-même.
Écrire pour déraciner la haine de soi. Apprendre à m'aimer.
Écrire pour surmonter mes inhibitions, me dégager de mes entraves.
Écrire pour déterrer ma voix.
Écrire pour me clarifier, me mettre en ordre, m'unifier.
Écrire pour épurer mon œil de ce qui conditionnait sa vision.
Écrire pour conquérir ce qui m'a été donné.
Écrire pour susciter cette mutation qui me fera naître une seconde fois.
Écrire pour devenir toujours plus conscient de ce que je suis, de ce que je vis.
Écrire pour tenter de voir plus loin que mon regard ne porte.
Écrire pour m'employer à devenir meilleur que je ne suis.
Écrire pour faire droit à l'instance morale qui m'habite.
Écrire pour retrouver - par-delà la lucidité conquise - une naïveté, une spontanéité, une transparence.
Écrire pour affiner et aiguiser mes perceptions.
Écrire pour savourer ce qui m'est offert. Pour tirer le suc de ce que je vis.
Écrire pour agrandir mon espace intérieur. M'y mouvoir avec toujours plus de liberté.
Écrire pour produire la lumière dont j'ai besoin.
Écrire pour m'inventer, me créer, me faire exister.
Écrire pour soustraire des instants de vie à l'érosion du temps.
Écrire pour devenir plus fluide. Pour apprendre à mourir au terme de chaque instant. Pour faire que la mort
devienne une compagne de chaque jour.
Écrire pour donner sens à ma vie. Pour éviter qu'elle ne demeure comme une terre en friche.
Page 11 sur 20
Écrire pour affirmer certaines valeurs face aux égarements d'une société malade.
Écrire pour être moins seul. Pour parler à mon semblable. Pour chercher les mots susceptibles de le rejoindre
en sa part la plus intime. Des mots qui auront peut-être la chance de le révéler à lui-même. De l'aider à se
connaître et à cheminer.
Écrire pour mieux vivre. Mieux participer à la vie. Apprendre à mieux aimer.
Écrire pour que me soient donnés ces instants de félicité où le temps se fracture, et où, enfoui dans la source,
j'accède à la l'intemporel, l'impérissable, le sans-limite.
A partir du diaporama de photos extraites du spectacle. ©Vincent Vanhecke
formuler des hypothèses :
- sur les personnages
- sur les expressions du visage
- sur les costumes
- sur le décor, les objets
- sur la place des spectateurs
-etc
Page 12 sur 20
=) RÉAGIR, PARTAGER, ANALYSER, PRODUIRE
Objectifs : permettre à l’élève de s’exprimer de diverses manières, de nourrir et « structurer » son
imaginaire, de créer à son tour.
ETAPE1 : L'analyse chorale
Il s’agit de mettre un groupe au travail, le conduisant à s’exprimer et partager autour d’une représentation.
Elle a pour objectif de faire travailler la mémoire du spectateur en évitant le « c’est génial, c’est nul » qui
bloque tout échange et tout apprentissage.
· Participation de tous.
· Attention de chacun pour les autres.
· Précision sémantique (vocabulaire).
Elle débute par la description clinique, sans jugement (j’aime ou je n’aime pas) de tout ce que l’on a vu et
entendu dans la salle et sur la scène avec l’évolution de l’ensemble au cours de la représentation Espace,
acteur.
1er temps : La description
L'arrivée au théâtre ; le public ; l'entrée dans la salle ou le lieu de spectacle.
L'espace scénique ; l'espace de la salle.
Le décor, les objets, les costumes.
La lumière, le son, la musique.
Le corps des acteurs : le physique, la voix, les déplacements, les mouvements, le jeu...
2ème temps : les références personnelles
« Ça m’a fait penser à.… ».
3ème temps : des hypothèses
La formulation d'hypothèses sur le parti pris, les choix de mise en scène, les objectifs du metteur en scène,
des comédiens, les liens avec un texte (fidélité au texte initial, adaptation, réécriture, adéquation avec la
scénographie choisie...), les enjeux d'un tel spectacle, ...
ETAPE 2 : Pistes de réflexion :
Revenir sur les thématiques abordées par le spectacle et en faire une étude, comme dans le cadre de l'étude
d'une œuvre intégrale, en classe.
Les thématiques abordées dans le spectacle à étudier
L'identité, les identités
L'intégration
La fraternité
La violence
L'exclusion
L'autobiographie
L'engagement
L'Autre et l'Ailleurs
La ville
etc
Sur la forme : la performance artistique
Sur un espace réduit, entourés de matières brutes, Moreno le peintre et Périne Faivre la comédienne passent
tour à tour d’une incarnation de l’histoire de la famille Cherfi, au plus près de ses couleurs et de ses coups de
gueules, à de vrais moments de performances mêlant texte et dessin, puisant dans des énergies allant de la
berceuse enfantine à un rock n’roll tonitruant !
Un spectacle à destination de lieux non dédiés au théâtre afin
Page 13 sur 20
de de créer liens et échanges autour du propos de Magyd Cherfi et de l ’approche pluri-artistique de la
compagnie. Collèges, lycées, maisons de quartiers, médiathèques, bibliothèques, lieux de vie et espaces de
travail : un dispositif technique et financier léger afin d’aller jouer là où le public se trouve. Une manière
d’investir les espaces publics. Une autre façon de faire découvrir l ’œuvre de Magyd Cherfi. L’occasion de
pousser encore plus loin la rencontre entre théâtre et peinture, voix et trait, matière visuelle et matière sonore.
Questionner la place de la peinture ? Du son ? Des moments interactifs ?
Problématiques soulevées par le spectacle
Comment et pourquoi devient-on un « migrant » ?
Est-on français ? Devient-on français ?
Peut-on être de deux cultures à la fois ?
Qu'emporte-t-on lorsqu'on doit s'enfuir ?
A quoi sert le théâtre aujourd'hui ?
Les enfants peuvent-ils réfléchir à tout ?
La crise des migrants, un problème politique ou éthique ?
En quoi l'autre est-il semblable ou différent ?
La diversité des cultures séparent-elle les hommes ?
Peut-on vaincre la peur d'autrui ?
Peut-on se mettre à la place des autres ?
Le respect d'autrui fait-il obstacle à ma liberté ?
Que peut nous apporter la rencontre avec d'autres cultures ?
La violence est-elle un mal nécessaire ?
La violence est-elle une fatalité ?
La violence peut-elle être légitime ?
Mettre en lien le spectacle et le vécu personnel ou d'autres spectacles pour donner du sens aux questions qu’il
pose
NB : cette mise en lien est très importante, notamment pour les élèves les plus en difficultés qui ont tendance
à « cloisonner ».
Lien entre le spectacle et ce que l'on connaît :
Lien avec une situation réelle (appel à un vécu commun demande moins d'explication) Exemples : A -t-on déjà
vu un spectacle avec la classe ? Ce spectacle nous fait-il penser à la vie de quelqu'un que l'on connaît ? A-t-on
déjà entendu parler d'histoires semblables à la télé, dans des journaux, dans des séries, des films ? Liens avec
des situations connues de tous mais qui n’ont pas été vécues par tous.
ETAPE 3 : Activités de prolongement
Foire aux questions
Chaque élève écrit une question (à propos du spectacle, du texte, d'un personnage …) sur un papier et le
dépose dans un pot ou une boîte. Le pot passe ensuite d’élève en élève. L’élève qui a le pot, prend une
question et fixe du regard un élève de la classe pour lui adresser la question/lance la question à haute voix à
l’ensemble de la classe. L’élève désigné/un élève de la classe répond.
Compléter des amorces de phrase à propos du spectacle :
- Je me souviens de…
- Je ne m'attendais pas à ce que…
- J'ai été ému(e) quand…
- Cela m'a fait penser à …
- Je ne crois pas que…
- Je me suis senti(e)…
- J'ai eu peur quand…
- Au début, je pensais que…
- J'ai adoré …
- Cela m'a agacé quand...
- Je pensais que …
- A la fin, je me suis senti(e)…
- Je m'attendais à ce que…
- etc
Page 14 sur 20
La valise / le carton surprise
le professeur a déposé dans une valise des objets, costumes, textes, musiques… en lien ou non avec le
spectacle. Les élèves doivent choisir de garder ou non ces « objets » suivant qu'ils leur semblent avoir un lien
avec la pièce. Il faut qu'ils justifient leurs choix. Plusieurs cartons peuvent être faits. Et les élèves, par groupe,
présentent leur carton et leur tri.
Création d'une nouvelle affiche.
Le masque et la plume (annonce radio )
Discussion collective sur les points forts et les points faibles de la pièce vue. Préparation par groupes d ’une
annonce radio qui fasse la promo du spectacle ou l’intervention énervée d’un critique mécontent.
Élaboration d'un dossier-spectacle : à élaborer en s'aidant des dossiers de la compagnie.
Une biographie et bibliographie de l’auteur.
Présentation de l'équipe et du rôle de chacun.
Un résumé de la pièce.
Choix d’un extrait à mettre en scène (si possible différent selon chaque groupe)
Une recherche d’images sur les thématiques que porte l’extrait/la pièce à projeter à l'aide d'un vidéo
projecteur.
Les intentions de mise en scène choisies et parti pris artistiques
Une esquisse ou plans ou maquette scénographique
Écriture d’une partition de travail de l’extrait ou d’une scène avec indications de jeu / lumière/ son/ etc…
Présentation : Présentation aux autres élèves ou en public du dossier-spectacle + mise en jeu facultative pour
illustrer le travail
Pour finir : une musique (+ danse ?) en rapport avec le spectacle. Préciser les raisons du choix de la musique.
Écrire – dire - confier
a) Rédige un court article pour exprimer ce à quoi tu penses, face à ... (etc..) ?
b) Invente ou confie une lettre... (en rapport avec le spectacle ou à l'un des personnage)
c) Courrier du cœur : écrire une lettre d’amour ou une lettre de menaces à l'un des personnages.
d) Réécrivez la fin de l'histoire/ Écrivez une suite à cette histoire.
La bande-annonce
Présenter la bande-annonce du spectacle par groupe de 4-5 élèves. L’objectif est de donner envie à d’autres
de venir voir le spectacle. Il faut utiliser différents registres pour créer une petite forme (mots choisis, image,
son, bruitage, objets).
L’écriture critique
Vous avez vu le spectacle et vous devez convaincre un camarade d’y aller.
Restituer de façon précise la structure culturelle, le titre, le nom de l ’auteur, le nom du metteur en scène, les
acteurs, en 2 ou 3 phrases.
Poèmes
En vers ou en prose écrire des textes sur les thématiques ou motifs liés au spectacle.
L’abécédaire
Réaliser avec chaque lettre de l’alphabet un abécédaire de la représentation.
Les listes poétiques
Écrire à la façon ‘’Pérec’’ (je me souviens…) ou un Inventaire ‘’à la Prévert ‘’.
Page 15 sur 20
Films
- La Marche de Nabil Ben Yadir http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19538748&cfilm=208743.html
- The Immigrant de Charlie Chaplin https://www.youtube.com/watch?v=7rdRMqUN5Dg
- La cour de Babel. par Julie Bertuccelli. Bande annonce: https://www.youtube.com/watch?v=EtCsPVnTNoU
- Wim Wenders photographe des migrants: http://www.dw.com/en/wim-wenders-the-photographer/a19465191 + des photos sur : http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20151208.OBS0988/les-images-de-l-exilpar-wim-wenders.html
- Le dernier caravansérail (Odyssées) [DVD] / un film du Théâtre du soleil réalisé par Ariane Mnouchkine. Bel Air
Classiques : Arte : CNDP, 2006. Captation de scènes de théâtre évoquant le cheminement et le parcours
douloureux et dangereux des migrants: https://www.youtube.com/watch?v=Giib9w0JITY
- Welcome réalisé par Philippe Lioret. Bande annonce https://www.youtube.com/watch?v=NoRqzMGBU4U
- Hope écrit et réalisé par Boris Lojkine. Bande annonce https://www.youtube.com/watch?v=TvpCIv0eVNc
- La pirogue de Moussa Troure. Bande annonce https://www.youtube.com/watch?v=Tbg140PT2Hk
- Eden à l'ouest de Costa Gravas https://www.youtube.com/watch?v=NU8W5vqgtCw
- La rivière Tumen, de Zhang LU Bande annonce
https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=gzgI1AdDU-k
- Babel de Alejandro González Iñárritu. Bande annonce https://www.youtube.com/watch?v=dXPXMCyaHZo
- 2002 : Le Bruit, l'Odeur et Quelques Étoiles d'Éric Pittard
- 2006 : L'École pour tous d'Éric Rochant
Photographie
- Terres arbitraires, une installation vidéo immersive de Nicolas Clauss
http://www.nicolasclauss.com/terresarbitraires/TA.pdf
Théâtre
- Illuminations d'Ahmed Madani https://www.youtube.com/watch?v=Si5kHmZn4fg
et https://www.youtube.com/watch?v=tlgmr2kV7fQ
et https://www.youtube.com/watch?v=XGHdONmoo-c
- Je suis née sous une bonne étoile, Ma vie de femme tsigane en Slovaquie D8 Compagnie
- Le dernier Caranvanserail, Ariane Mnouchkine https://www.youtube.com/watch?v=Giib9w0JITY
- Des Migrants racontent leur parcours au Théâtre: http://www.lemonde.fr/europe/video/2015/06/19/desmigrants-racontent-leur-parcours-au-theatre_4658015_3214.html
- Migrants par la compagnie du Barbanchu https://www.youtube.com/watch?v=19oCkoYGUn0
- Her am I Cie Allayway: https://www.youtube.com/watch?v=G7tw1VCBcWc
- "Bienvenue ! Paroles de migrants" - Cie La Tribouille https://www.youtube.com/watch?v=lE16Gdl_Ntw
Littérature
Magyd Cherfi, Livret de famille, Actes Sud
Magyd Cherfi, La Trempe, Actes Sud
Magyd Cherfi, Ma part de Gaulois, Actes Sud
En lien avec le thème :
80% au bac... et après ? De Stéphane Beaud, Poche – 1 octobre 2003
Pays de malheur ! Un jeune des cités écrit à un sociologue de Younes Amrani et Stéphane Beaud, Ed. La
Découverte,
Le jour où Nina Simone a cessé de chanter de Darina Al Joundi et Mohamed Kacimi, Ed. Actes Sud, 2008.
Pour école et collège
- Deux super bibliographies: des livres ayant trait à l'exil, l'immigration:
http://lajoieparleslivres.bnf.fr/simclient/consultation/binaries/stream.asp?INSTANCE=JOIE&EIDMPA=DOSSIER_8
07
- http://www.cndp.fr/crdp-grenoble/IMG/pdf/bibliographie-immigration-ecole-culture-2014.pdf
Page 16 sur 20
Des revues
- Hommes & migrations. Musée de l’histoire de l'immigration.
Parmi les derniers numéros :
- Diasporas marocaines, n° 1303, septembre 2013.
- Les nouveaux modes migratoires en Méditerranée, n° 1300, décembre 2012.
- L’intégration en débat, n° 1294, décembre 2011.
- Langues et migrations, n° 1288, novembre 2010.
- Les chantiers de l’histoire : historiographie de l’immigration, n° 1255, mai-juin 2005.
- Ecarts d’identité migration – égalité – interculturalité. ADATE (Grenoble).
- Parmi les derniers numéros :
- Nouvelles interrogations sur les migrations : langages et pratiques, n° 122, décembre 2013.
- La protection de l’étranger : de la garantie à la précarité, n° 121, juin 2013.
- Le vieillir-ensemble : des femmes maghrébines dans la cité, n° 118, juin 2011. La diversité à l’épreuve du
politique, n° 117, décembre 2010.
Pour les plus grands:
- N° 1 de la revue De l'autre côté, consacré à l'exil, Éditions La Fabrique, 2006
- Diane Afoumado, Exil impossible - L’errance des Juifs du paquebot « St-Louis », Paris, L’Harmattan, coll.
«Racisme et eugénisme», 2005, 286 p.
- Michel Agier, Gérer les indésirables - Des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire, Paris, Flammarion,
2008, 350 p.
- Michel Agier, Aux bords du monde, les réfugiés, Paris, Flammarion, 2002, 187 p.
- Gilbert Badia, Les barbelés de l’exil, 1938-1940, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1979.
- Didier Bigo et Elspeth Guild (eds.), Controlling Frontiers of the EU. The Ban-Opticon, London, Ashgate, 2005
- Marc Bernardot, Camps d’étrangers, Éditions du Croquant, coll. «Terra», 2008
- Luc Cambrezy, Réfugiés et exilés – Crise des sociétés, crise des territoires, Paris, Ed. des Archives
contemporaines, 2001, 216 p.
- André Guichaoua (dir.), Exilés, réfugiés, déplacés en Afrique centrale et orientale, Paris, Karthala, 2004, 1070 p.
- Myriam Hachimi Alaoui, Les chemins de l’exil - Les Algériens exilés en France et au Canada depuis les années
1990, Paris, L’Harmattan, 2007
- Dzovinar Kévonian, Geneviève Dreyfus-Armand, Marie-Claude Blanc-Chaléard, Marianne Amar (dir), La Cimade
et l'accueil des réfugiés. Identités, répertoires d'actions et politiques de l'asile, 1939-1994, Paris, Presses
universitaires de Paris-Ouest, 2013, 265 p.
- Carolina Kobelinsky et Chowra Makaremi (dir.), Enfermés dehors - Enquêtes sur le confinement des étrangers,
Éditions du Croquant, 2009
- Sophie Rétif (dir.), Exils – Entretiens, Rennes, L’œil électrique, 2006
- Jérôme Valluy, Rejet des exilés - Le grand retournement du droit de l’asile, Éditions du Croquant, coll. « Terra »,
2009, 382 p.
Musique
- Magyd Cherfi
- 2004 : Cité des étoiles
- 2007 : Pas en vivant avec son chien
- 2017 : TBA
Avec Zebda
- 1992 : L'arène des rumeurs
- 1995 : Le bruit et l'odeur
- 1998 : Essence ordinaire
- 2002 : Utopie d'occase
- 2012 : Second tour
2014 : Comme des cherokees
Des chansons :
- L'exilé de Lavillier
- Aller sans retour de Juliette
- Là bas de Jean Jacques Goldman
- Avant l'exil de Gérard Manset
- Adieu mon pays Enrico Macias
- Réfugié de Julien Clerc
- Des extraits de ces chansons dans une émission
http://www.franceinfo.fr/player/resource/72536
3-1636649
Page 17 sur 20
ANNEXES
Extraits de Livret de famille et de La Trempe de Magyd Cherfi
Conte des noms d'oiseaux
« Pas bien, on était pauvres jusque dans les mots, on se mordait tellement on se comprenait pas nous mêmes. Nos mères s’étonnaient de rencontrer des Français plus pauvres qu’elles. Ça devait pas aller
ensemble, être français et très pauvres en même temps.
Maman tentait contre vents et marées de me désanimaliser. Et, comme un perroquet, après elle je répétais :
« Je suis français, je suis français, je suis… ouf ! »
Donc, je suis devenu sage comme une image Je lisais Maupassant
Mes potes eux faisaient les poches aux passants
Ils étaient à la quête évidemment du flouze
Et m’avaient prénommé Tarlouze
Car c’est avec des poèmes que je remplissais mon caddie…
Ils m’ont gardé auprès d’eux ceci dit
J’étais conneau mais romantique
À la place des chats
Je disséquais des marguerites
Des roses blanches des coquelicots
J’étais pourtant né sans la cerise et sans gâteau
Mais voilà j’étais prêt et sur le quai comme un bateau
J’attendais qu’une fille vienne me dire « On y go ? »
J’étais de la rue mais surtout à la rue
Pas à ma place
Comme le tatouage qu’un bout de coton efface
Oh putain ! j’étais que du fond de teint
Je me regardais dans des glaces sans tain
Et j’oubliais qu’à trop avoir la dalle
On mange tout, on a l’appétit pour que dalle
Je dénonçais l’arnaque au deuxième degré
J’étais le bâtard qui se prenait pour un pedigree
Oui avec un hameçon à mouche je pêchais le requin
J’étais tout noir je me prenais pour un rouquin
J’écrivais ma colère comme on donne des balles
Au chasseur. J’oubliais que j’étais l’animal
Quand j’étais poisson je voulais des ailes
Quand je volais je rêvais d’eau…
Juste le temps de me rendre compte
Que le cauchemar était pour notre compte
Même avec un ticket
C’est devant les mêmes portes qu’on était tous triqués
C’est quand t’es pas riche
Que t’entends “À la niche !”
Moi au lieu de regarder mon pif
Je me gaussais des imparfaits du subjonctif
Tous ces prénoms j’oubliais
Qu’ils étaient pas dans le calendrier
Les copains pas masos Ne quittaient pas le zoo
Oui, dans le zoo, si t’étais moche on t’appelait “tête de cul”.
Si t’étais boiteux, on t’appelait “boiteux”, si t’étais vilain on t’appelait “vilain”.
Si t’étais beau on t’appelait “pédale”. »
Autobus Impérial
« J'ai passé 17 ans à la cité Bleuet (…).
Au fond de cet abîme, on vivait du ballon, de la pêche à oualou, de la chasse à celui qui était pas pareil.
Notre passe-temps favori, c'était la guerre.
A mille dans une boite d'allumettes, on trouvait encore le moyen de s'en voler un bout.
Ailleurs, c'était la France, fallait prendre le bus. »
Ecrire pour être utile
« Ecrire, c'est comme un paracétamol, un Paris-Brest, un aller-retour pour l'endroit de ses racines ».
Vercingétorix
« Voltaire ! Rousseau !
Quand on a lu ces mecs, on s'en remet pas.
En assassinant Dieu, ils nous avaient fait naître une seconde fois.
Ils étaient pour nous les ancêtres des politiques d'intégration.
Comment dire... D’origine algérienne, ils auraient sauvé l'Afrique !
Nous, on chercher une identité potable, un trip qu'aurait fait la part belle à toutes les contradictions qui
nous obsédaient. Comment lier Islam et libertinage, arabité et judéo-christianisme, romantisme et
obsession du sexe, laïcité et tiers-mondisme ?
Pas la moindre réponse à l'horizon. »
Page 19 sur 20
Contacts
Les Arts Oseurs
Administration de production
Julie Levavasseur
[email protected]
Diffusion et communication
Maïa Jannel
[email protected]
www.lesartsoseurs.org
Page 20 sur 20
Téléchargement