Oral professionnel 2ème partie – Littérature jeunesse CRPE
3ème partie – Etude détaillée de quelques œuvres – TD 26
Sup de Cours – Etablissement d’Enseignement Supérieur Prive RNE 0333 119 L - 73, rue de Marseille – 33001 Bordeaux Cedex
1) Mise en scène et personnages :
Comme dans
Les deux bossus
de Demarcy, publié aussi chez Actes Sud-
Papiers, cette œuvre joue sur le double registre de la nouvelle et du théâtre.
Elle est destinée aussi bien à être lue qu’à être jouée. Il est nécessaire
d’envisager cet aspect en classe. La première séance sera consacrée à l’étude du
titre, de la première et la quatrième : « mamie Ouate en Papoâsie » évoque les
romans d’aventure, ou les Bd (« Tintin au Tibet, au Congo… »). Le nom du pays est
imaginaire, chimérique on pourrait dire, étant donné que toute l’œuvre repose sur
des chimères : il se rapproche de la Papouasie et de tous les mythes qui ont été
bâtis sur les papous avec des os dans le nez, les pagnes, les flèches… En même
temps que ces aspects aventuriers, à la recherche d’un pays mythique comme
l’Eldorado, le nom du personnage sonne de manière intéressante, puisqu’il s’agit
d’une vieille dame, une mamie (avec tout le côté maternel de la grand-mère)
aventurière, que l’on imagine un peu originale. Ce nom de « Mamie Ouate », en
outre, rappelle les surnoms que l’on donne en Afrique, aux membres de la même
tribu ou du même peuple, aux amis, même s’ils n’appartiennent pas à la même
lignée familiale, ou au contraire aux étrangers : on leur attribue des
caractéristiques familiales (papa, maman, frère, sœur, dépendant de leur
position sociale). Mamie Ouate qualifie la différence d’âge, en même temps que la
blancheur de la peau. Si l’on regarde l’illustration de couverture, on aperçoit
effectivement un jeune homme noir en train de sourire devant une vieille dame,
plutôt en forme, qui bout dans un chaudron : le mythe parfait des papous
cannibales, sauf que le jeune homme en question ne porte pas le pagne.
La lecture du texte de quatrième de couverture souligne l’aspect comique
de l’œuvre : l’île est nommé par une onomatopée grotesque qui évoque les bulles
des poissons dans l’eau. Sur cette île, liée à la Papoâsie (où l’on reconnaît aussi
l’Asie), vit un seul habitant ce qui est un mystère : pourquoi les autres sont-ils
partis ? Mais il n’est plus seul puisque Mamie Ouate, personnage ambigu (elle
ment avec beaucoup d’aisance), lui tient compagnie et effectivement cette
aventurière est à la recherche du papillon rare, comme les conquistadores à la
recherche de l’or. Cette œuvre semble donc une parodie des aventures du Far-
West, des explorateurs, avec comme héros une vieille dame menteuse et somme
toute assez inoffensive, puisqu’elle bout joyeusement dans sa marmite.
La première didascalie se présente sous forme d’un texte avec verbes
conjugués et phrases complexes. Mais ce qui différencie cette didascalie de
celles habituellement rencontrées dans le théâtre, c’est surtout le point de vue
du narrateur. Une didascalie sert au metteur en scène à interpréter l’œuvre à sa
façon, elle est donc généralement neutre. Ici, comme dans la narration, on
ressent le point de vue de celui qui raconte qui semble interpeller le lecteur :