BULLETIN de la SOCIETE LUXEMBOURGEOISE DE BIOLOGIE CLINIQUE S.L.B.C. a.s.b.l. B.P. 2187 L-1021 LUXEMBOURG Conseil d’Administration depuis le 8.02.2007: Président Vice--président Vice Secrétaire Trésorièree Trésorièr Conseillers : Bernard WEBER : Jean-Marie MANGEN : : : Membres associés : Matthias OPP Christiane KOEHNEN-BOERES Marc BIVER Patricia BORDE-CHICHE Pol BROUART Jean-Luc DOURSON Christiane KOEHNEN-BOERES Responsable des soirées scientifiques : Frank MAAS Pol BROUART Hôpital du Kirchberg 9, rue Edward Steichen L-2540 Luxembourg Tél. :++(352) 24683305 Fax :++(352) 24683337 Comité de Rédaction: Rédacteur en Chef : Patricia BORDE-CHICHE Laboratoire National de Santé 42, rue du laboratoire L-1911 Luxembourg Tél: ++ (352) 491191 Fax: ++ (352) 406204 E-mail: [email protected] Biochimie : Georges GILSON René-Louis HUMBEL Microbiologie : Pol BROUART Matthias OPP Bulletin de la Société Luxembourgeoise de Biologie Clinique 20072007-n°2 SOMMAIRE Conseil d’Administration de la S.L.B.C. et Comité de rédaction du Bulletin …………… Répertoire des annonceurs …………………………………..………………………... 55 57 Importance de la phase préanalytique Alain Bustin………………………...……………………………….. ..………………….. 58 Revue de Presse deuxième trimestre 2007 .......................................................... 70 27e Journée Nationale de Biologie Clinique : Vendredi 14 septembre Mycotoxicologie Robert Wennig …………………………………………………………………………… Histoire de la VS : de Hippocrate à Wintrobe René-Louis Humbel ……………………………………………………………………… La VS en 2007 : comment passer de 1h à 15 secondes Vincent Schlesser................................................................................................................ anti--CCP A propose du diagnostic précoce de la polyarthrite rhumatoïde et de l’utilité des Ac anti Farid Benkhadra…………………………………………………………………………. 77 78 81 82 27e Journée Nationale de Biologie Clinique : Samedi 15 septembre Apport du gynécologue dans les maladies sexuellement transmissibles Robert Lemmer…………………………………………………………………………… Widening the targets and target population for sexually transmitted diseases William Carman………………………………………………………………………….. Recommendations for the molecular diagnostics of STD pathogenspathogens- Update 2007 H.H. Kessler……………………………………………………………………………… 83 84 85 Techniques d’aide à la féc fécondation en procréation procréation médicalement assistée assistée Marie-Estelle Larcher…………………………………………………………………… Le dépistage prénatal au Luxembourg Patricia Borde-Chiché…………………………………………………………………… 93 Membres donateurs ………………………………………………………………… Instructions de la rédaction …………………….……………………………………. Demande d’adhésion à la S.L.B.C …………………………………………………. 95 96 97 86 Bulletin de la Société Luxembourgeoise de Biologie Clinique 20072007-n°2 REPERTOIRE DES ANNONCEURS ANALIS BECTON-DICKINSON BIORAD BIOTEST DIAMED DIASORIN MEDIGAL PROPHAC SEBIA SIEMENS Medical Solutions Diagnostics 57 Résumé de communication Importance de la phase préanalytique Alain Bustin Importance de la phase préanalytique spécifique aux prélèvements sanguins dans les services d’urgence 1. Phase préanalytique 1.1. Définition et importance Par préanalytique, nous entendons l’ensemble des facteurs qui peuvent influencer le résultat d’un échantillon avant analyse. Une bonne application des règles permet de réduire l’anxiété du patient tout en augmentant l’efficacité et la précision du préleveur. Les échantillons biologiques défectueux obligent à refaire le prélèvement et provoquent des coûts supplémentaires en personnel, en matériel et en procédures. Si une anomalie n’est pas détectée ou signalée, il est fort possible que les résultats soient erronés et eux-mêmes responsables d’examens complémentaires inutiles et pouvant porter préjudice au patient. La non-conformité a un coût élevé. Ce coût est estimé à 25 % du budget annuel du matériel de prélèvement. La non-conformité des échantillons peut avoir pour conséquence d’endommager les analyseurs (pour exemple, le bouchage). 1.2. Qui est impliqué ? Trois facteurs importants interviennent dans le processus préanalytique. Le premier facteur est le facteur temps. Il représente 20 % du processus diagnostique. Le deuxième facteur est celui représenté par les personnes. Dans ce processus participe un certain nombre d’intervenants, à savoir le personnel infirmier, le personnel de laboratoire, les médecins, les techniciens… Le troisième facteur reprend les différents chaînons du processus qui va de la prescription du médecin à la saisie des données, du prélèvement proprement dit au transport… 1.3. Importance de la phase préanalytique Une méthode de travail prédéfinie par les acteurs principaux, à savoir les enseignants, les instances médicohospitalières, permettrait de définir un processus adéquat de prélèvement pour chaque situation. Cela réduirait de manière significative les erreurs accomplies depuis la prescription des prélèvements jusqu’à l’analyse de l’échantillon prélevé. Les cinq points ci-dessous, constituent probablement les points sensibles qui pourraient être améliorés en accroissant l’efficacité des personnes impliquées et la satisfaction d’un travail de qualité du début à la fin de la chaîne de prélèvement. Les informations cliniques prérequises reprises sur la prescription doivent être libellées de manière précise, lisible et non équivoque. Dans le cas contraire, il est fort possible et même probable qu’il y ait un risque de mauvaise interprétation ou que les actes posés soient erronés. De même, les résultats ainsi obtenus seraient sans rapport avec la demande initiale et mèneraient immanquablement à un retard de diagnostic et donc à la mise en route d’un éventuel traitement. La prise de contact, l’identification ainsi que la préparation du patient à elles seules sont sources de 22 % d’erreurs importantes dans la phase préanalytique. 58 Conditions et mode de prélèvement revêtent une importance essentielle dans la détermination des résultats et du groupe sanguin, la pose du diagnostic et le choix éventuel d’un traitement (exemples : la gestion des veines difficiles, l’utilisation appropriée du papillon, la gestion de l’écoulement difficile, les essais répétés…). L’identification des échantillons est une étape importante du processus de prélèvement. Ceux-ci doivent être dûment étiquetés, identifiés et comporter les informations suivantes : date de naissance, nom de jeune fille, sexe, nature de l’échantillon, nom du préleveur, date et heure de prélèvement, traitements éventuels suivis par le patient, degré d’urgence de l’analyse. Le transport devrait être effectué de manière optimale afin que le prélèvement ne subisse aucune modification ; il devrait se faire dans des délais brefs et à température ambiante. Un soin particulier en cas de transport par pneumatique est à conseiller, car ce mode de transport peut provoquer l’activation plaquettaire et par conséquent une hémolyse. 1.4. Quelques statistiques Les erreurs les plus communément commises avant, pendant et après les prélèvements sont principalement : – phase préanalytique : représente 85 % des erreurs ; – demande de reprélèvement : ± 5 % ; – tubes périmés utilisés : 9 % ; – tubes mal identifiés : 22 % ; – tubes avec ratio non conforme : 17 % ; – tubes manquants : 17 % ; – tubes souillés + contact sang : 31 % ; – la phase préanalytique est impliquée dans 68 % des erreurs en coagulation ! La détection d’erreurs est estimée de manière globale à 0,11 % (pour la coagulation à 0,47 %), ce qui en soi pourrait sembler une marge d’erreurs peu significative. Remarque : si nous prenons l’exemple de la coagulation, nous constatons que la marge d’erreur grimpe à 0,47 %. À l’inverse, l’implication de la phase préanalytique dans la marge d’erreurs rétrograde à 68 %. Dans la conscience collective, la coagulation est incontestablement le point d’attention ! 2. Facteurs d’influence et procédure de prélèvement Les facteurs d’influence et la procédure de prélèvement peuvent modifier les valeurs jusqu’à ± 50 %, voire augmenter certains paramètres de 30 fois leur valeur ! 2.1. Facteurs importants d’interprétation Dans les valeurs de référence devraient être repris, l’âge, le sexe, la race, des facteurs qui peuvent avoir une influence sur les paramètres suivants : hémoglobine, acide urique, bilirubine, phosphatase alcaline, cholestérol, LDL, HDL… (non exhaustif). En ce qui concerne la race, les paramètres suivants peuvent subir une influence : amylases, granulocytes, monocytes… Le patient a-t-il pris un repas récemment ? L’idéal est d’effectuer le prélèvement 12 heures après l’ingestion d’aliments, car certains paramètres comme le glucose, les triglycérides, la VS… peuvent être influencés. L’heure idéale de prélèvement — en fonction des rythmes biologiques circadiens — se situe entre 7 et 9 heures du matin et en tout cas avant 12 heures, car les paramètres suivants peuvent être influencés : cortisol, fer, calcium, magnésium, phosphore… Idéalement, il faut attendre 12 heures après un exercice musculaire pour effectuer un prélèvement, car les paramètres suivants peuvent être influencés : lactates, CPK… Il est important de s’assurer de l’existence ou non d’une situation de stress, car les paramètres suivants peuvent être influencés : cortisol, hormones thyroïdiennes… Les facteurs principaux qui influencent les prélèvements sont la grossesse, l’obésité, l’alcool, le cycle menstruel, la contraception orale, le tabac, la caféine, les médicaments. La prise de sang doit s’effectuer avant les soins ou/et la prise de médicaments. Si le patient prend des médicaments, il faut prendre en compte le pic sérique, choisir l’état stationnaire pour faire le prélèvement. Dans le cas d’un bilan préopératoire, la surveillance du traitement, du bilan thyroïdien et du bilan cardiaque est importante. Afin que le prélèvement se fasse de manière optimale, le patient sera en position couchée ou allongée, éventuellement assis. Pour certains paramètres, des variations pouvant aller jusqu’à ± 50 % sont observées si le patient change de position. En position debout, les variations s’échelonnent de 5 à 15 %. Les variations observées lors de la préparation du prélèvement (de l’ordre de plus de 15 %) peuvent être dues au choix du garrot, à une mauvaise utilisation ou un mauvais placement. La position idéale du garrot se situe à ± 10 cm au-dessus du site de prélèvement. L’ordre des tubes doit être respecté, ainsi que le volume de remplissage. Le taux d’erreurs est estimé à ± 2 %. Étant donné les nouvelles normes des fabricants, le mélange des tubes doit être effectué maximum 2 minutes après prélèvement, et cela concerne TOUS les tubes. Le stockage ainsi que le transport des tubes devraient se faire en position verticale à température ambiante. La température de conservation et de transport se situe idéalement entre 4 °C et 23 °C. Il faut respecter le temps de rétraction du caillot pour les tubes sérum, à savoir 30 minutes à température de la pièce. Cela permet d’éviter la postcoagulation et le risque de blocage des automates. Les tubes sérum devraient être centrifugés au plus tard 1 heure après le prélèvement. 2.2. Conseils pour une bonne procédure de prélèvement Il est IMPÉRATIF de toujours respecter les principes de sécurité et d’hygiène. Le patient doit être pris en charge toute la durée de la prise de sang. Les étapes à respecter sont les suivantes : • 1. Identification du patient et contrôle des dispositions physiques. • 2. Analyse de la demande et des informations du patient. • 3. Rassurer le patient et le positionner. • 4. Préparation du matériel : choix des tubes et des anticoagulants, aiguilles, cathéters… • 5. Le patient doit avoir la main fermée et le préleveur doit choisir le site de prélèvement de manière appropriée. • 6. Désinfecter le site de prélèvement. • 7. Placer le garrot (type Terumo), relâcher au plus tard après 1 minute. • 8. Introduire l’aiguille dans un angle se situant entre 15° et 30°. • 9. Prélever les tubes en respectant l’ordre approprié. • 10. Relâcher le garrot dès le remplissage du 1er tube. Si le garrot n’est pas adapté ou mal utilisé, les résultats peuvent varier de l’ordre de + 15 % ! • 11. Mélanger calmement, au plus tard 2 minutes après le prélèvement. • 12. Retirer le dernier tube avant le holder et l’aiguille. • 13. Retirer aiguille/holder, détacher le garrot, main ouverte. • 14. Appliquer une compresse, une pression sur la veine bras tendu et appliquer un pansement. • 15. S’assurer des complications éventuelles en rapport avec la phlébotomie. • 16. Appliquer le contrôle de qualité avec la vérification de la conformité des tubes prélevés, et mélanger 5 à 10 fois calmement pour éviter l’hémolyse. • 17. Étiquetage immédiat des tubes. • 18. Envoi rapide en respectant les spécificités de demande du laboratoire. • 19. Température de conservation et de transport de 4 °C à 23 °C (transport idéal : en position verticale). 2.3. Ordre des tubes = débat controversé ! Il est impératif, afin d’éviter des interférences par transfert des additifs entre les tubes via l’aiguille ou le bouchon, de respecter un ordre lors des prélèvements. Le tableau 1 donne des exemples d’analyses qui peuvent être faussées par le nonrespect de l’ordre des prélèvements. Tableau 1 – Quelques exemples d’analyses qui peuvent être perturbées par le nonrespect de l’ordre des prélèvements EDTA Héparine Potassium oxalate Calcium Temps de rétraction Potassium Thromboplastine Thromboplastine Morphologie des globules rouges Coagulation Coagulation Potassium Sodium Fer EDTA : éthylène diamine tétra-acétique. Pour éviter les interférences, il suffit de suivre de manière scrupuleuse les conseils ci dessous : – supprimer le pompage ; – l’aiguille doit être introduite au plus tard 1 minute après la pose du garrot. Relâcher le garrot dès le reflux du sang dans le premier tube ; – changer de bras s’il faut repiquer ; – en cas de reflux sanguin, il faut incliner le tube vers le bas afin d’éviter le contact du sang avec le bouchon et l’aiguille ; – le stockage doit se faire en position verticale pour éviter l’adhérence de l’anticoagulant sur le bouchon ; – mélanger avec soin. Il faut également mélanger auparavant car l’anticoagulant est parfois collé à la paroi (EDTA, potassium oxalate) ; – respecter l’ordre des tubes. Le tableau 2 indique l’ordre des tubes à respecter. Tableau 2 – Ordre des tubes à respecter Ordre des tubes Examens Hémoculture Hémoculture ROUGE sans additif Chimie clinique sur sérum Bleu (citrate) (2) Coagulation Rouge gel + activateur Chimie clinique sur sérum Vert (héparine) Chimie clinique sur plasma Mauve (EDTA) Hématologie Gris (fluorure de sérum) Glucose (à jeun) Autres EDTA : éthylène diamine tétra-acétique. 2.4. Débat controversé ! À propos des tubes… Il est important de prendre en considération la remarque du National Committee for Clinical Laboratory Standards (NCCLS), section 7.13.3, questions 63, 64, 65, 66, 67 : ordre des tubes. Réponse : « Gel separator tubes are considered an additive tube but should be collected before other additive tubes because of the potential for additive contamination… » Traduction : « Les tubes à gel séparateur sont considérés comme tube avec additif et doivent être utilisés avant d’autres tubes avec additif afin d’éviter une potentielle contamination par additif… » 3. Spécificités des urgences 3.1. Contexte de travail difficile Ces dernières années, le département des urgences dans les hôpitaux subit une explosion sans cesse croissante de la demande. Pour diverses raisons, la fonction réelle du service est détournée de son objectif initial, à savoir soigner des personnes nécessitant des soins urgents, vers un rôle de prise en charge de problèmes qui ont plus trait à des problèmes de société, tels que drogue, violences, solitude, sans-abri…. qu’à des soins urgents. La surcharge de travail est également motivée par un manque de moyens, de personnels et de temps. Les patients sont aussi divers que les pathologies à traiter. Cela entraîne bien évidemment une grande diversité d’examens et d’investigations. Et dans tout ce contexte, il faut également tenir compte de la difficulté de gérer certains patients. 3.2. Statistiques • 38 % des patients reçus aux urgences sont hospitalisés. • 53 % des patients font l’objet d’une demande de prise de sang. • 13 % des résultats posent problèmes avec 44 % de différences non significatives. • 28 % des problèmes sont spécifiques à l’identification. • On observe un risque d’hémolyse réduit à un 1 % dans le cas de prélèvement par aiguille et augmenté de 20 % dans le cas du prélèvement par cathéter. 4. Hémolyse 4.1. Définition L’hémolyse est une libération intraérythrocytaire souvent accompagnée d’une concentration d’hémoglobine. Elle entraîne une coloration du sérum ou du plasma parfois invisible à l’oeil nu. L’hémolyse doit être évitée car elle affecte, interfère ou invalide les résultats et notamment la détermination des électrolytes et des enzymes en biochimie. 4.2. Causes Les causes peuvent être : – le taux d’hématocrite du patient ; – le volume du premier tube de prélèvement, souvent 10 ml ; – le prélèvement au cathéter ; – le choix du cathéter, son type et son diamètre ; – l’application prolongée et/ou trop forte du garrot, le positionnement non adapté du garrot ; – le non-contrôle du reflux sanguin, notamment une aiguille mal positionnée dans la veine entraînant ainsi des problèmes de flux ; – le transfert des échantillons (pneumatiques, vibrations, chocs) ; – le transfert de l’échantillon à la seringue sans laisser le tube aspirer le sang ; – l’absence de mélange ; – les températures non appropriées de conservation et de transport ; – le prélèvement au niveau d’un hématome ; – le site de prélèvement pas totalement sec après la désinfection. 4.3. Comment réduire l’indice d’hémolyse ? L’utilisation d’une aiguille n’entraîne que 1 % d’hémolyse comparativement au cathéter (20 %). L’utilisation d’un tube héparine plutôt qu’un tube sec évite la libération plaquettaire. Si on utilise le cathéter, les études le confirment, il faut privilégier le Téflon® plutôt que le polyuréthane. Le Téflon® réduit considérablement les risques d’hémolyse. Pour les cathéters, il est important d’utiliser le diamètre le plus approprié. En effet, l’hémolyse est inversement proportionnelle au diamètre du cathéter : (100 %) 24 G, (25 %) 22 G, (15 %) 20 G, (15 %) 18 G (10 %), (0 %) 16 G et 14 G. Il faut utiliser un garrot de type Terumo et faire attention au serrage et au placement, à savoir de 7 à 10 cm au-dessus du site de prélèvement. Le maintien du garrot ne devrait pas durer plus de 1 minute. Ensuite, dès que le premier tube est rempli, il faut relâcher le garrot. En premier, Il faut utiliser si possible un tube sec 3 à 5 ml qui ne servira pas aux analyses ou sous réserve d’hémolyse. Il ne faut jamais connecter le holder plus l’adaptateur Luer au cathéter sans s’assurer de l’écoulement du sang de l’embase du cathéter sur la compresse. Si la prise de sang est effectuée par un cathéter déjà en place, il est important de toujours le rincer avec une solution saline isotonique en rapport avec le volume du cathéter. Le premier tube sec 5 ml collecté avant le premier tube utilisé sera jeté. Au cas où le garrot a déjà été placé et que l’on doit refaire la prise de sang, Il faut utiliser de préférence l’autre bras. Veiller à toujours mélanger les tubes en douceur 6 à 10 fois. Les tubes ne peuvent et ne doivent pas être conservés au freezer ou dans la glace. 5. Prélèvement sur le site de la perfusion intraveineuse (toujours avec accord du médecin responsable) Ce type de prélèvement est fortement déconseillé. Il faut de préférence utiliser le bras opposé. Si ce n’est pas possible, il est conseillé de toujours prélever en dessous du site actif. Il faut attendre 2 minutes après l’arrêt de la perfusion et 15 minutes si héparine. Le garrot doit être appliqué au-dessous du site de la perfusion intraveineuse, en prenant soin de choisir une autre veine. Prendre un premier tube pilote sec 3 à 5 ml. Ne pas oublier de redémarrer la perfusion rapidement pour éviter les complications ! Mentionner que le prélèvement provient du site d’une perfusion et en préciser le type. Conclusion La mise en place d’un manuel de référence quant aux méthodes à suivre et à respecter pour un meilleur contrôle de qualité de la phase préanalytique propre à chaque institution, serait un atout important. Pour une analyse objective et une parfaite communication, tout chaînon entrant dans cette phase préanalytique devrait être consulté et participer à son élaboration. Chacun devrait ensuite pouvoir le consulter. Dans l’idéal, il serait même très intéressant de pouvoir envisager un ouvrage de référence unique pour toutes les institutions médicales. La prise de conscience de la problématique par chacun des intervenants, en aval et en amont de leur propre responsabilité, permettra sûrement de franchir un pas de plus vers le bien-être du patient que chacun d’entre nous sera un jour ou l’autre. BIBLIOGRAPHIE 1. Guder WG, Narayanan S, Wisser H, Zawta B. Samples : from the patient to the laboratory. Darmstadt, Git Verlag GMBH 1996 : 101p. 2. Narayanan S, Guder WG. Preanalytical variables and their influence on the quality of laboratory results. eJIFCC, vol 13n n° 1 (http://www.ifcc.org/ejifcc/vol13no1/ 1301200107n.htm). 3. Guder WG. List of aalyses preanalytical variables. In : Guder WG, Narayanan S, Wisser H, Zawta B, Eds. Samples : from the patient to the laboratory. Darmstadt, Git Verlag GMBH 2001 : 8-9. 4. Mitchell WM. Haemolysis. Cause and effect. Lab Notes. Home Healthcare Laboratory of America (www.hhla.com/files/hemolysis.pdf). 5. Togni G, Volken C, Sabo G. Préanalytique. Forum Med Suisse 2002 ; 6 : 113-120. 6. McGrath A, Reid N, Boore J. Occupational stress in nursing. Int J Nurs Stud 2003 ; 40 : 555-565. 7. Knott JC, Meyer AD. Impact of blood testing on patient disposition from the emergency department. Emerg Med 2003 ; 15 :121-125. 8. Heslop L. A discursive exploration of nursing work in the hospital emergency setting. Nursing Inquiry 1998 ; 5 : 87-95. 9. Nystrom M, Dahlberg K, Carlsson G. Non-caring encounters at an emergency care unit – a life-world hermeneutic analysis of an efficiency-driven organization. Int J Nurs Stud 2003 ; 40 : 761-769. 10. Merkouris A, Papathanassoglou ED, Lemonidou C. Evaluation of patient satisfaction with nursing care : quantitative or qualitative approach ? Int J Nurs Stud 2004 ; 41 : 355-367. 11. Fernandes CM, Walker R, Price A, Marsden J, Haley L. 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USA 1998. Vol. 18 n° 7. 25. NCCLS. H1-A4.Evacuated tubes and Additives for Blood specimen collection. Approved standard. Fourth Edition. USA December 1996. Vol. 16 n° 13. 26. NCCLS. H18-A2. Procedures for the handling and processing of blood specimens. Approved Guideline. Second edition. USA October 1999. Vol. 19 n° 21. 25 Revue de presse 2e /3e trimestre 2007 Patricia Borde-Chiché Greffe de moelle réussie chez un enfant atteint d'acidurie mévalonique mévalonique Neven B et coll. : Allogenic bone marrow transplantation in mevalonic aciduria. N Engl J Med 2007; 356: 2700-3. L'acidurie mévalonique est une maladie métabolique orpheline liée à un déficit en mévalonate kinase. Elle se transmet sur le mode autosomique récessif. La maladie est due à une mutation du gène codant pour la mévalonate kinase qui catalyse la phosphorylation de l'acide mévalonique. L'accumulation d'acide mévalonique qui en résulte se manifeste cliniquement par des épisodes récurrents de fièvre élevée avec syndrome inflammatoire majeur débutant généralement la première année de vie, une anémie, un retard de développement staturopondéral et intellectuel, une ataxie, des anomalies dysmorphiques et une atteinte oculaire. Le pronostic est sombre, la moitié des patients mourrant lors d'une crise inflammatoire pendant la petite enfance et très peu d'entre eux survivant au-delà de l'adolescence. Le diagnostic repose sur un taux élevé de l'acide mévalonique dans les urines, une quasi absence de l'activité mévalonate kinase dans les lymphocytes (moins de 1 % de la normale) et la mise en évidence de la mutation. Il n'y a pas de traitement curateur de la maladie, des résultats encourageants ayant été cependant obtenus chez certains patients avec des « anti-inflammatoires » issus de la biotechnologie (anti-TNF alpha et antagonistes des récepteurs de l'interleukine 1). L'équipe du Pr. Alain Fisher de l'hôpital Necker (Paris) rapporte le premier traitement par greffe de moelle chez un jeune garçon souffrant d'une forme sévère de l'affection. En raison de la gravité de la maladie chez ce patient de 3 ans (une crise fébrile menaçant le pronostic vital tous les 15 jours environ), de la précocité des manifestations (diagnostic à l'âge de 3 mois), de l'absence d'effet d'un anti-TNF alpha et d'une réponse seulement partielle sous antagonistes des récepteurs de l'interleukine 1, la décision de tenter une greffe de moelle a été prise. Le donneur était la soeur du patient, HLA-identique et ellemême porteuse de la mutation à l'état hétérozygote. La transplantation a été pratiquée sans complication particulière en dehors d'une infection streptococcique lors de la phase d'aplasie. Cliniquement, avec 15 mois de recul, les accès fébriles ont totalement disparu et l'on note un bon développement du langage. Biologiquement, l'excrétion urinaire d'acide mévalonique s'est effondrée tandis que l'activité mévalonate kinase dans les lymphocytes est remontée à des taux identiques à ceux de la soeur du patient (soit 15 à 64 % de la normale). Bien que ces résultats soient encore préliminaires et que l'on manque bien sûr de recul pour juger des effets à long terme de cette thérapeutique, il apparaît que la greffe de moelle doit pouvoir être tentée (lorsqu'elle est possible) chez les jeunes patients dont l'état ne s'améliore pas suffisamment sous anti-TNF alpha ou antagonistes des récepteurs de l'interleukine 1. PeutPeut-être deux nouveaux marqueurs de risque d'accouchement prématuré Makrigiannakis A et coll.: « Maternal serum corticotropin-releasing hormone and ACTH levels as predictive markers of premature labor. » Int J Gynecol Obstet, 2007 ; 97 : 115-119 La prise en charge obstétricale de l'accouchement prématuré (AP) continue de faire l'objet de controverse,s principalement du fait que les critères cliniques (contractions, modifications cervicales) et paracliniques (longueur et ouverture du col en échographie vaginale, dosage de la fibronectine vaginale) sont relativement imprécis, ce qui conduit à une surestimation du risque réel, masquant alors les possibles effets bénéfiques des divers traitements tocolytiques. Il n’existe toujours pas un marqueur idéal de risque d'accouchement prématuré (AP) qui soit à la 70 fois sensible et spécifique, quelle que soit la prévalence de la maladie dans la population surveillée. 70 Dans cette récente publication, une équipe greco-allemande a comparé les taux plasmatiques de corticotrophine realasing hormone (CRH) et de corticotrophine (ACTH) au sein d'un échantillon composé de 79 femmes enceintes en menace d'AP et de 10 témoins de même terme. Entre 24 et 28 SA, les taux de CRH (14 pg/ml vs 10,2 pg/ml p < 0,001) et d'ACTH (18,9 vs 12,8 pg/ml p < 0,001) étaient systématiquement plus élevés dans le groupe des 55 femmes qui ont effectivement accouché prématurément par rapport aux témoins et aux patientes en menace d'AP mais dont l'accouchement s'est fait à terme. Une CRH à 10,45 pg/ml ou plus avait ainsi une valeur prédictive positive de 85 % et une ACTH à 14,65 pg/ml ou plus, une valeur prédictive positive de 88 %. Chez des patientes considérées en menace d'AP, les dosages sanguins de la CRH et de l'ACTH permettraient donc de sélectionner les patientes à risque réel d'accoucher prématurément. De nombreuses études restent cependant nécessaires avant l'utilisation clinique de ces deux nouveaux marqueurs potentiels. La comparaison - isolée ou après intégration avec les marqueurs existants, comme la mesure échographique de la longueur cervicale, constitue une priorité de la recherche clinique. L'hormonothérapie substitutive substitutive de « l'andropause » par la testostérone estest-elle dangereuse pour la prostate ? Marks L et coll. : "Effect of testosterone replacement therapy on prostate tissue in men with late-onset hypogonadism. A randomized controlled trial." JAMA 2006 ; 296 : 2351-2361. Le traitement androgénique substitutif est une pratique thérapeutique largement répandue chez le sujet âgé, dés lors que la baisse du taux de testostérone s'accompagne de signes d'hypogonadisme. Les prescriptions de cette hormone ont d'ailleurs augmenté de 170 % au cours des 5 dernières années aux Etats-Unis, pour atteindre 2,3 millions de prescriptions pour la seule année 2005. Le risque de cette hormonothérapie chez le sujet âgé semble d'abord et avant tout prostatique et, à l'heure du principe de précaution, l'androgénothérapie dans cette indication suppose une surveillance urologique. En fait, l'on sait peu de choses concernant les effets de la testostérone sur le tissu prostatique. Une étude randomisée, menée à double insu contre placebo, a inclus 44 hommes âgés de 44 à 78 ans chez lesquels les taux sériques de testostérone étaient < 10,4 nmol/l. Dans tous les cas, il existait des symptômes de carence androgénique. Dans le groupe traitement actif, l'énanthate de testostérone a été administré par voie intramusculaire à la dose de 150 mg toutes les 2 semaines pendant 6 mois consécutifs. Une biopsie prostatique a été systématiquement effectuée à l'état basal et au bout de 6 mois, chez 40 participants, dont 21 dans le groupe traité et 19 dans le groupe placebo. Les taux sériques de testostérone ont augmenté significativement sous l'effet du traitement, passant de 282+/-9,8 à 640+/-22,2 nmol/l en 6 mois, alors qu'ils sont restés stables sous placebo. Cependant, les taux de testostérone et de dihydrotestostérone dans le tissu prostatique n'ont pas varié de manière significative, quel que soit le groupe. Il en est d'ailleurs de même pour l'histologie prostatique, les divers marqueurs tissulaires (récepteurs androgéniques, Ki-67, CD34) ou encore l'expression de certains gènes comme AR, PSA, PAP2A, NKX3.1, VEGF et CLU. Ni l'incidence ni la sévérité du cancer prostatique n'ont été affectées par la prise de testostérone (6 cas apparus au cours de l’étude, 2 dans le groupe traité et 4 dans le groupe placebo). Les effets indésirables de ce traitement ont été mineurs, tant sur le plan clinique que biologique. Ces données préliminaires suggèrent qu'en cas d'hypogonadisme tardif, un traitement de 6 mois par la testostérone n'a pas d'incidence néfaste chez le sujet âgé. Certes les taux sériques d'androgènes remontent, mais il n'en est pas de même pour la testostérone détectée dans le tissu prostatique, dont les concentrations restent stables. Ce traitement hormonal ne semble pas avoir non plus d'effet sur les fonctions cellulaires de la prostate. Il faut néanmoins confirmer ces résultats sur une plus grande échelle avant de conclure à l'innocuité de cette stratégie thérapeutique. 71 Syndrome des ovaires polykystiques : dépistage des facteurs de risque dans l'enfance, l'enfance, diagnostic à l'adolescence Rosenfield RL : « Clinical review : Identifying children at risk for polycystic ovary syndrome" J Clin Endocrinol Metab 2007 ; 92 : 787-796. Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) devient symptomatique à l'adolescence et affecte environ 5 % des femmes en période reproductive. Ce syndrome associe une hyperandrogénie chronique et une oligo-anovulation. La physiopathologie du SOPK est complexe associant des facteurs génétiques, congénitaux et acquis, ce qui justifie la recherche de facteurs de risque du SOPK dans l'enfance, pour prévenir les complications à long terme associées à ce syndrome. L'objectif de cette revue de la littérature est d'identifier les éléments présents dans l'enfance ou à l'adolescence qui doivent faire craindre l'apparition d'un SOPK à l'âge adulte. Plusieurs facteurs de risque pré-pubertaires de développement d'un SOPK à l'âge adulte sont identifiés : - Les syndromes congénitaux de virilisation dont le plus fréquent est l'hyperplasie surrénalienne congénitale par bloc enzymatique : le diagnostic de SOPK est établi devant la persistance d'une hyperandrogénie alors que les anomalies surrénaliennes sont contrôlées par les glucocorticoïdes - L'adrénarche précoce : la « puberté surrénalienne » est caractérisée par l'augmentation de la production des androgènes surrénaliens qui débute normalement à l'âge de 6 ans. Une adrénarche précoce et surtout exagérée avec élévation des taux de S-DHEA et de DHEA sans élévation des autres androgènes constitue un facteur de risque de SOPK. - Un faible poids de naissance pour l'âge gestationnel est associé au risque de précocité de l'adrénarche et à une insulino-résistance qui expliquent le lien avec le SOPK - Certaines formes atypiques de pubertés précoces centrales sont associées au risque de SOPK mais pas les formes idiopathiques classiques - Une obésité sévère et persistante associée à une insulino-résistance marquée dont témoigne un acanthosis nigricans, parfois associé à un pseudo-Cushing ou à un pseudo-gigantisme constitue un facteur de risque du SOPK. Le rôle de l'obésité ordinaire et du syndrome métabolique pré-pubertaires doivent être clarifiés. Le diagnostic de SOPK à l'adolescence est rendu difficile par l'existence d'une anovulation physiologique qui touche en moyenne un cycle sur deux pendant les deux années qui suivent la ménarche. La puberté s'accompagne également d'une insulinorésistance physiologique. Enfin la prévalence des kystes ovariens multiples dans cette tranche d'âge est de 10 %. L'étude des adolescentes ayant des ovaires polykystiques sans autres symptômes retrouve un SOPK infra-clinique dans 8 % des cas et une réponse excessive de la 17-progestérone à la stimulation par LHRH sans hyperandrogénie dans 42 % des cas. Le pronostic de ces anomalies reste mal connu. Le SOPK est une pathologie complexe dont la connaissance physiopathologique reste partielle. Les données actuelles permettent cependant d'identifier certains des enfants à risque de développer un SOPK à l'âge adulte. La prise en charge précoce de ce syndrome chez les adolescentes permettra d'éviter l'apparition des complications à long terme. Surveillance Surveillance de la glycémie des diabétiques diabétiques de type 2 Farmer A et coll. "Impact of self monitoring of blood glucose in the management of patients with noninsulin treated diabetes: open parallel group randomised trial." BMJ 2007, en ligne avant publication le 25 juin, BMJ, doi:10.1136/bmj.39247.447431.BE. Etant donné le nombre croissant de diabétiques de type 2, non traités par insuline, la surveillance et le contrôle glycémique prennent de plus en plus de place dans la pratique médicale. L'auto-surveillance glycémique (par le biais de dextros) peut améliorer le profil glycémique et elle est d'une façon générale recommandée. Cependant, son 72 efficacité n'a été rapportée que dans quelques études observationnelles, dont les biais, nombreux, ne doivent pas être ignorés. Or, le coût, en constante augmentation, de ce type d'approche devient de plus en plus préoccupant. Afin d'évaluer le bien fondé de l'autosurveillance en terme d'amélioration du contrôle glycémique, une équipe anglaise a réalisé un essai randomisé comparant 3 groupes de patients diabétiques de type 2, d'âge moyen de 65,7 ans et dont l'hémoglobine glyquée (HbA1c) moyenne était de 7,5 %. Le premier groupe (groupe contrôle ; n = 152) a reçu des soins standard avec un contrôle de l'HbA1c tous les 3 mois. Le second groupe (groupe surveillance simple ; n = 150) a, en plus des soins standard, été soumis à une auto-surveillance (3 mesures/jour pendant deux jours par semaine) avec des consignes pour joindre une équipe soignante dans des situations particulières (dextro > 15 mmol/l ou < 4 mmol/l), mais aucune explication sur la valeur des données ni leur interprétation, ne leur a été précisée. Enfin, le troisième groupe de malades (groupe surveillance élargie ; n = 151) réalisait également une auto-surveillance après avoir bénéficié des informations nécessaires sur la signification des résultats afin d'améliorer la motivation et de maintenir l'adhésion au traitement, au régime et à l'exercice physique. L'efficacité des différentes interventions a été évaluée sur les taux d'HbA1c à 12 mois. La différence à 12 mois des taux d'HbA1c, ajustée sur le taux basal à l'inclusion de l'HbA1c, entre les trois groupes n'a pas été statistiquement significative (p = 0,12). Au vu de ces résultats, les auteurs déclarent qu'il n'existe pas de preuve évidente de l'efficacité de l'auto-surveillance glycémique (expliquée ou non) sur l'amélioration du contrôle glycémique par rapport à une prise en charge standard de diabétiques de type 2 plutôt bien équilibrés. Certes, il est possible que le faible effectif de l'étude, n'ait pas permis d'objectiver une différence réelle. Mais des études ont montré que ce type d'auto surveillance pouvait être une source de frustration chez les patients lorsque les résultats ne sont pas ceux attendus mais qu'elle pouvait aussi perdre peu à peu tout intérêt au point d'être abandonnée quand les taux de glycémies étaient tout à fait prévisibles. En définitive, les diabétiques de type 2 dont la maladie est à peu près correctement équilibrée n'ont pas vraiment besoin d'auto surveillance. Thérapie Thérapie génique dans la maladie de Parkinson 1) Kapplit M et coll. : Safety and tolerability of gene therapy with an adeno-associated virus (AAV) borne GAD gene for Parkinson's disease: an open label, phase I trial. Lancet 2007; 369: 2097-105. 2) Stoessl A: Gene therapy for Parkinson's disease: early data. Lancet 2007; 369: 2056-58. Les essais de thérapie génique conduits jusqu'ici ont généralement été décevants. Soit parce que les résultats ne sont pas apparus comme stables en particulier en raison du développement d'une réaction immunitaire dirigée contre l'agent viral porteur du gène médicament, comme cela a été observé récemment lors d'une tentative de traitement de l'hémophilie B. Soit parce que des effets secondaires graves sont survenus comme cela a été le cas avec l'apparition de leucémies chez des enfants traités pour déficit immunitaire combiné lié à l'X. Malgré ces échecs, les recherches se poursuivent dans ce domaine et tout particulièrement pour les affections neurologiques. Dans ce cadre, un seul essai utilisant un virus vecteur avait été conduit jusqu'ici chez des enfants atteints de la maladie de Canavan. Une équipe regroupant des chercheurs de New York, du New Jersey et d'Aukland (Nouvelle Zélande) rapporte dans Lancet les résultats d'une première étude de phase I sur la thérapie génique dans la maladie de Parkinson (MP). Diminuer l'activité sous thalamique en synthétisant du GABA in situ Le principe de cette tentative était d'implanter au niveau de la région sous-thalamique un virus portant le gène de l'acide glutamique décarboxylase ou GAD (qui catalyse la synthèse du GABA [acide gamma-amino butyrique] à partir de l'acide glutamique). 73 L'objectif était de contribuer ainsi à une diminution de l'activité du noyau sous- 72 thalamique (accrue dans la MP) et à améliorer par ce mécanisme la symptomatologie clinique de la même manière que lors de la stimulation électrique de ce noyau. Douze patients souffrant de Parkinson évoluée (stade 3 ou plus de l'échelle de Hoehn et Yahr et score supérieur à 30 sur la section motrice de l'Unified Parkinson's Disease Rating Scale [UPDRS]) ont été inclus dans cet essai de phase I (1). Le virus vecteur est un adénovirus exprimant le gène GAD. Après repérage stéréotaxique du noyau sous thalamique, les patients restant éveillés, 45 microlitres de solution virale ont été perfusés à l'aide d'une canule de 165 microns de diamètre. Chez chaque patient, un seul côté a été injecté (essentiellement pour des raisons de sécurité) et trois doses de virus vecteur (faible, moyenne ou élevée) ont été testées chacune chez 4 malades. Le premier objectif de l'essai était d'évaluer la tolérance de ce traitement. Elle s'est avérée bonne avec une durée de surveillance de plus d'un an et demi chez tous les patients : aucun effet secondaire imputable au traitement, accessible à l'examen clinique, aux contrôles biologiques ou aux IRM répétées n'a été rapporté. Au plan immunologique aucune élévation significative des anticorps dirigés contre l'adénovirus vecteur n'a été observée à l'exception d'une ascension modérée des IgM chez un sujet. Une amélioration clinique significative En terme d'efficacité, les résultats rapportés sont encourageants. Une amélioration significative du score moteur de l'UPDRS a été constatée dès le 3ème mois et a persisté durant toute la première année de surveillance (p=0,0015 par rapport à l'état basal). Cette évolution favorable a concerné principalement (mais non exclusivement) l'hémicorps controlatéral du noyau sous thalamique traité et les périodes off comme les périodes on. L'amélioration du score moteur a été variable d'un sujet à l'autre. Pour les périodes off par exemple, elle a concerné 10 patients sur 12 à un an et a été de moins de 20 % chez 4 malades, de 20 à 40 % chez deux patients et de plus de 40 % chez 4 autres sujets. Il est à noter toutefois que les échelles de mesure des performances lors des activités de la vie quotidienne n'ont pas été influencées significativement par le traitement. Une TEP (tomographie à émission de positrons) au 18F-fluorodéoxyglucose pratiquée avant et après l'intervention et interprétée en aveugle a mis en évidence une réduction significative du métabolisme thalamique, limitée au côté traité et corrélée à l'amélioration clinique. La diffusion de la thérapie génique dans la MP n'est pas pour demain Malgré ces premiers résultats favorables, il reste beaucoup à faire avant que la thérapie génique ait sa place dans le traitement de la MP (1,2). D'une part l'innocuité de la technique devra être confirmée sur un plus grand nombre de patients, surveillés sur une plus longue durée. D'autre part la réalité de son efficacité ne pourra être réellement démontrée que si l'on dispose d'un groupe témoin, l'effet placebo étant loin d'être négligeable dans ce type d'intervention sur le cerveau. Enfin, il faudra préciser quels sont les avantages de cette méthode expérimentale (et pour laquelle on ne dispose d'aucun recul) par rapport à la stimulation sous thalamique (en dehors de la nécessité de réglages itératifs et de la présence permanente d'électrodes cérébrales). Malgré ces difficultés d'interprétation et audelà de la MP, cette étude ouvre sans doute la voie à des essais de thérapie génique dans des affections neurologiques dégénératives pour lesquelles on ne dispose aujourd'hui d'aucun traitement réellement efficace. Enrichissement en fer de la farine de maïs : une réponse à la carence nutritionnelle la plus répandue au monde Andang'o PEA et coll.: "Efficacy of iron-fortified whole maize flour on iron status of schoolchildren in Kenya : a randomised controlled trial." Lancet 2007; 369 : 1799806. Greiner T.: "Fortification of processed cereals should be mandatory [Commentaire]". Lancet 2007 ; 369 : 1766-8. 74 Dans un contexte où la carence en fer est la carence nutritionnelle la plus répandue de par le monde, notamment dans les pays en développement, et où des études ont montré que l'enrichissement en fer des céréales (farine de blé, riz) améliorait cette carence, des auteurs kenyans et néerlandais ont évalué l'effet de l'enrichissement en fer de la farine de maïs, aliment de base de nombreuses familles pauvres au monde mais à haute teneur en phytates, qui en chélatant le fer limitent son absorption au niveau digestif. Cherchant à améliorer le statut martial des enfants, ils ont mené un essai randomisé contrôlé analysant l'impact de cet enrichissement en fer sous forme d'éthylène diamine tétra-acétate de fer (NaFeEDTA), qui protège le fer de l'effet inhibiteur des phytates des céréales, ou sous forme de fer électrolytique. L'essai, qui s'est déroulé, entre mai et novembre 2004, a inclus 516 enfants âgés de 3 à 8 ans, scolarisés dans quatre écoles de Marafa, au Kenya, dans une région à faibles moyens de subsistance, où le maïs est l'aliment de base et les apports alimentaires pauvres en produits d'origine animale. Les enfants ont été répartis, par tirage au sort, en quatre groupes, recevant tous la même quantité de bouillie cinq fois par semaine. Le premier groupe a reçu la bouillie non enrichie en fer, les trois autres la bouillie enrichie en fer, sous trois formes : NaFeEDTA à forte dose (56 mg/kg), NaFeEDTA à faible dose (28 mg/kg), fer électrolytique (56 mg/kg). Des prélèvements pour dosage de l'hémoglobine, de la ferritine et du récepteur de la transferrine ont été effectués à l'entrée dans l'étude et à la fin des cinq mois d'intervention, et le critère d'intérêt principal, l'anémie par carence martiale, a été analysé. Dans cette population exposée au paludisme et à l'ankylostomiase, 49 % des enfants ont une alpha-thalassémie hétérozygote, 16 % une alpha-thalassémie homozygote, et les tests de falciformation étaient positifs chez 19 % des enfants ; 56 % avaient une anémie, 15 % une carence en fer et 11 % une anémie par carence martiale. Tous les enfants ont reçu une chimiothérapie antipaludéenne deux semaines avant le bilan des 5 mois, afin d’éviter l'impact de l'inflammation sur les indicateurs du statut martial. La prévalence de l'anémie par carence en fer chez les enfants ayant reçu de la farine de maïs non enrichie en fer était de 10 %. La consommation de farine de maïs enrichie en NaFeEDTA à forte dose a amélioré l'anémie par carence en fer et l'anémie. L'enrichissement en NaFeEDTA à faible dose a diminué la prévalence de la carence en fer mais sans modifier notablement celles de l'anémie par carence martiale et de l'anémie. L'enrichissement en fer électrolytique n'a pas eu d'effet protecteur contre ces affections. La consommation de farine de maïs enrichie en NaFeEDTA, à forte et à faible doses, a amélioré le statut martial des enfants, avec augmentation des concentrations d'hémoglobine et de ferritine plasmatique et diminution de la concentration de récepteur soluble de la transferrine, et ces effets étaient plus marqués chez les enfants carencés en fer et ayant une anémie par carence martiale lors de l'entrée dans l'étude. L'enrichissement en fer électrolytique, aux doses et modalités d'utilisation dans cette étude, n'a pas amélioré le statut martial. Ni l'existence d'une thalassémie ni celle d'un test de falciformation positif, ni l'antigénémie spécifique de Plasmodium falciparum, ne sont apparus altérer les effets de la consommation de farine de maïs enrichie en NaFeEDTA. Effets pervers du paludisme et du VIH Cumberland P et coll. : Maternal HIV infection and placental malaria reduce transplacental antibody transfer and tetanus antibody levels in newborns in Kenya. JID. 2007, 196 : 550-557. On estime à plus de 210 000 le nombre annuel de décès par tétanos. Cela concerne en grande majorité des nouveaux-nés contaminés au moment de l'accouchement, mais aussi les femmes en post-partum. L'OMS a donc décider de focaliser ses efforts de prévention sur les femmes en âge de procréer avec des campagnes de vaccination ciblées sur cette population, mais aussi en vaccinant les femmes pendant leur grossesse. Ceci doit permettre le transfert transplacentaire des anticorps antitétaniques (transfert se faisant à partir de la 28ème semaine de gestation) afin d'avoir un taux suffisant chez l'enfant au moment de la naissance. 75 P. Cumberland et coll. ont réalisé une étude qui montre que le paludisme et le VIH pourraient avoir un impact négatif sur ces phénomènes. Ce travail a été réalisé au Kenya chez 704 femmes enceintes. Parmi celles-ci, 87 (12 %) étaient infectées par le VIH, 312 (44 %) présentaient une malaria (avec la présence de parasites et/ou de pigments parasitaires sur frottis placentaire), enfin 48 (7 %) cumulaient les 2 affections. Une grande majorité (94 %) avait reçu au moins une injection d'anatoxine tétanique au cours de leur grossesse, les autres antécédents vaccinaux n'étaient pas connus. Des dosages des anticorps antitétaniques ont été réalisés chez les femmes enceintes, ainsi que dans le sang du cordon au moment de l'accouchement. Les résultats ont ainsi montré une diminution des anticorps dans le sang du cordon de 52 % en cas d'infection par le VIH et de 48 % en cas de paludisme. L'infestation du placenta par les parasites Plasmodium entraîne une inflammation et un épaississement de la membrane basale, ce qui peut expliquer les interférences avec le transfert des anticorps antitétaniques. Concernant le VIH, il a déjà été démontré que les sujets immunodéprimés ont une moins bonne réponse à la vaccination. Néanmoins, le mécanisme par lequel le passage transplacentaire des IgG est diminué reste peu clair. Le paludisme et le virus de l'immunodéficience humaine, aux premiers rangs des causes de mortalité, ne se contentent donc pas seulement de faire des ravages par leurs propres faits, il semble qu'ils puissent également minimiser les efforts réalisés dans la prévention du tétanos néonatal. 76 Résumé de communication Mycotoxicologie : Les intoxications intoxications par les champignons Robert Wennig Laboratoire National de Santé – Toxicologie Les intoxications par les champignons supérieurs ne sont pas très fréquentes dans nos régions. Néanmoins, dans le cas d’une consommation d’espèces toxiques, il est d’une importance capitale d’identifier les champignons en cause pour permettre la prise en charge des patients par un traitement médical adéquat. En effet le diagnostic d’une intoxication fongique n’est pas facile et la panique s’installe aux départements d’urgence hospitaliers quand l’état de santé du patient commence à se détériorer d’une façon spectaculaire et dramatique. Pour étudier la clinique des intoxications par les espèces du règne fongique, on a l’habitude de distinguer 14 toxidromes différents en fonction du temps d’incubation et en fonction des cibles biologiques humains. Classification des intoxications par champignons. 1. Manifestation rapide des symptômes de toxicité (< 6h) Syndromes neurotoxiques :muscarinique ou cholinergique, glutaminergique ou anti- cholinergique et hallucinogène ,syndromes allergiques :syndrome immunohémolytiques ou paxilliens, syndrome pneumotoxique, syndromes cardio-vasculaires et syndromes gastro-intestinaux ou digestifs (les plus fréquents) 2. Manifestation des symptômes de toxicité après un certain délai (6h à 24h) Syndrome hépatotoxique ou phalloidien, syndrome néphrotoxique aigu, syndrome épileptogène ou gyromitrien et syndrome acromélalgique. 3. Manifestation tardive des symptômes de toxicité ( >24h ) Syndrome néphrotoxique tardif ou orellanien, syndrome rhabdomyolitique et syndrome neurotoxique tardif Les toxidromes , les toxines identifiées et les principaux champignons responsables seront décrits succinctement en mettant l’accent sur l’intoxication la plus sévère, voire souvent mortelle, à savoir l’intoxication par l’amanite phalloïde, espèce très répandue dans nos régions. 77 Résumé de communication L’HISTOIRE DE LA VITESSE DE SEDIMENTATION DU SANG « De la crusta sanguinis à l’agglutination l’agglutination des globules rouges » René-Louis Humbel * LLIP, Laboratoire Luxembourgeois d’Immunopathologie, Esch/Alzette Pour les savants de l’antiquité l’un des plus grands mystères de notre corps était le sang. Galien, Aristote et Hippocrate font partie de ceux qui se sont particulièrement intéressés aux propriétés du sang humain. Ils introduisent la pratique de la saignée qui sera largement utilisée comme moyen thérapeutique et dans un but diagnostique jusqu’au XIX° siècle. C’est en examinant le sang recueilli au cours de certaines saignées qu’Hippocrate remarque une particularité dont il fait la description dans ses célèbres leçons, les aphorismes : lorsque le sang, sorti d’une veine ouverte refroidit, il se forme quelquefois au-dessus une couche blanche ressemblant à une tranche de lard, « la crusta sanguinis ». Cette anomalie sera encore rapportée par les médecins de la renaissance sous le nom de « couenne du sang », de « Speckhaut » ou de « size ». Thomas Sydenham, célèbre médecin du XVII° siècle, va observer que la « crusta » se forme surtout avec le sang provenant des sujets souffrant de maladies inflammatoires et fébriles. Le médecin hollandais Boerhaave lui donnera pour cette raison le nom de « crusta inflammatoria ». C’est William Hewson, anatomopathologiste anglais, qui en étudiant la coagulation du sang va montrer que la crusta n’est pas une substance nouvellement formée, mais résulte d’un constituant déjà existant dans le sang mais qui s’en sépare au moment de la coagulation. Cette substance sera d’abord appelée « gluten du sang » ou « lymphe coagulable » avant d’être identifiée à la fibrine. John Hunter montre pour la première fois, en 1786, que le sang prélevé chez des malades atteints d’un syndrome inflammatoire sédimente plus rapidement que celui des sujets sains. En 1836, le physiologiste allemand Herman Nasse montre que c’est la sédimentation rapide des globules rouges, survenant avant la coagulation du sang qui est responsable de la formation de la crusta. Il observe également que la sédimentation est elle-même dépendante de l’agglomération des globules rouges. Enfin il montre que la vitesse de sédimentation (VS) est corrélée avec la concentration plasmatique en fibrinogène. Un jeune médecin polonais, Edmund Faustin Biernacki, effectue au début des années 1890 des expériences sur la mesure du volume globulaire. Contrairement à Blix et Hedin qui utilisent la centrifugation, Biernacki mesure le volume globulaire après sédimentation spontanée du sang rendu incoagulable par addition d’oxalate de sodium et placé dans un cylindre gradué. Pour ses premières expériences, longuement décrites dans un article de 1894, il nécessitait des volumes de sang très importants dépassant 100 ml. En 1896, il invente un petit cylindre de verre gradué qui ne nécessitait plus qu’un ml de sang. Biernacki 78 Résumé de communication va observer que la vitesse de sédimentation des globules rouges est très variable d’un sujet à un autre. Elle est plus rapide avec le sang des patients atteints de maladies infectieuses ou inflammatoires. Il montre aussi que la VS est pratiquement nulle avec le sang défibriné. En 1897, Biernacki va publier ses résultats et proposer l’étude de la VS comme élément de diagnostic en pratique médicale. Ce ne sera cependant que vingt ans plus tard que les études de Biernacki vont être reconsidérées. En 1917, un jeune médecin suédois Robin Fähraeus va reprendre l’étude de la VS chez plus de 400 sujets sains ou malades. Il va observer que la VS est augmentée dans les maladies inflammatoires. Il constate aussi que celle-ci est accélérée chez les femmes enceintes et il va la proposer en 1918 comme test biologique de la grossesse. L’étude de la VS va alors connaître un regain de popularité. Entre 1918 et 1924, plus de 320 publications seront consacrées aux applications médicales de la VS dans des affections très diverses. Un nombre important d’études seront consacrées à la tuberculose pulmonaire, une des maladies infectieuses les plus fréquentes de l’époque. Les méthodes utilisées pour la mesure de la VS vont être très diverses. Les variations portent sur l’anticoagulant utilisé pour la récolte du sang, la longueur et le diamètre du tube dans lequel est mesuré la sédimentation, la position du tube, l’expression des résultats (en mm ou en temps). Alf Westergren va proposer, en 1924, une méthode basée sur l’utilisation du sang mélangé à une solution de citrate de soude qui sera adoptée comme méthode de référence par le Comité de Standardisation International en Hématologie. Le célèbre hématologiste, Maxwell Wintrobe, va quant à lui proposer en 1935 une méthode utilisant directement le sang rendu incoagulable par l’oxalate d’ammonium et de potassium placé dans un tube à hématocrite. L’étude des mécanismes de la sédimentation globulaire a fait l’objet de nombreux travaux. Ils débutent en 1918 lorsque Robin Fähraeus se rend dans le laboratoire de Rudolf et Joséphine Hober à Kiel où ces derniers ont déjà étudié les phénomènes de stabilité de la suspension des globules rouges. Ils ont en particulier montré que les érythrocytes portent de fortes charges électriques négatives, ce qui empêche leur agrégation. Dans son long travail, publié en 1929, Fähraeus montre que la présence, ou l’addition, de macromolécules capables de réduire les charges négatives des globules rouges entraînent leur agrégation. Parmi les constituants plasmatiques les plus impliqués dans l’agrégation se trouve le fibrinogène, ce qui avait d’ailleurs déjà été précédemment démontré par plusieurs chercheurs. En 1942, Théodore Shedowsky montre, grâce à l’électrophorèse des protéines, l’influence de certaines fractions globuliniques sur le degré de sédimentation du sang. Jan Gosta Waldenström étudie la VS dans diverses affections hématologiques. C’est ainsi qu’il découvre en 1942 une première affection associant une VS très accélérée et une hypergammaglobulinémie (le purpura hypergammaglobulinémique) et en 1944 une VS très élevée associée à la macroglobulinémie. Samsel et Perelson décrivent en 1984 le mécanisme de la formation des agrégats d’érythrocytes précédant leur sédimentation. Celle-ci passe par trois étapes successives : les érythrocytes 79 Résumé de communication se regroupent d’abord en petits amas de quelques éléments qui s’empilent pour former des rouleaux qui s’agglomèrent à leur tour pour former de très gros amas qui sédimentent. L’étape initiale d’agrégation est très rapide et c’est de son intensité que dépendra la VS. Dans les années 90 apparaissent les premiers automates qui mesurent, grâce à une cellule photoélectrique, à intervalles réguliers ou à temps fixe, la hauteur de la couche globulaire qui a sédimenté. Cette automatisation a sans aucun doute permis une meilleure standardisation de la mesure de la VS. A la fin des années 90, une firme italienne de Udine (SIRE Analytical Systems) a développé un appareillage astucieux qui mesure, par turbidimétrie, le degré d’agrégabilité des globules rouges dans une goutte de sang en 20 secondes. Les résultats de nombreuses études ont tous montré une parfaite concordance de cette méthode avec la mesure classique de la VS. 80 Résumé de communication La VS en 2007 : comment passer d’une heure à 20 secondes ? Vincent Schlesser Laboratoire Ketterthill, Esch/Alzette La sédimentation des érythrocytes dans le plasma est un phénomène physique qui correspond à la chute des globules rouges sous l’action de la pesanteur. La mesure de la vitesse de sédimentation (VS) est un paramètre non spécifique largement utilisé en routine clinique pour le dépistage et la surveillance des processus inflammatoires et infectieux. Traditionnellement, cette mesure réalisée selon la méthode décrite par Westergren, consiste à mesurer la sédimentation des érythrocytes du sang anticoagulé dans un tube calibré en position verticale après une heure. Plusieurs systèmes de lecture de VS automatisés sont disponibles sur base de ce principe mais ils souffrent de plusieurs limitations et variables qui peuvent affecter la qualité et la reproductibilité des résultats. Récemment, l’automate Test-1 de la société Alifax, basé sur un principe novateur de mesure de la VS, a été évalué au laboratoire. Ce système repose sur une mesure photométrique de la cinétique d’agrégation des globules rouges dans un capillaire pendant 20 secondes. Pour chaque échantillon, une courbe d’agrégation est obtenue puis convertie en valeurs équivalentes à la technique Werstergren. L’automate Test-1 a été comparé à la méthode de référence ICSH (International Council for Standardisation in Haematology) ainsi qu’à la méthode Westergren automatisée en usage au laboratoire (Starrsed, Goffin-Mevis). La précision et la reproductibilité après stockage des échantillons 48h à 4°C ont également été évaluées. Il ressort que cet analyseur répond aux exigences de qualité en terme de précision et que la corrélation avec la méthode de référence est très bonne. On observe une bonne reproductibilité de la technique même après conservation du sang 48h à 4°C. Par ailleurs, ce système présente de nombreux avantages : faible volume de sang nécessaire (150 µl), possibilité de travailler directement sur le tube EDTA de la NFS, temps d’analyse très court, possibilité de différer l’analyse jusqu'à 48h, absence d’influence de l’hématocrite, disponibilité des calibrateurs et des contrôles de qualité. 81 Résumé de communication A propos du diagnostic précoce de la polyarthrite rhumatoïde et de l’utilité des anticorps antianti-CCP Farid Benkhadra LLIP, Laboratoire Luxembourgeois d’Immunopathologie, Esch/Alzette La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une pathologie inflammatoire auto-immune systémique à tropisme articulaire dont le diagnostic précoce est fondamental pour éviter une destruction articulaire invalidante grevant le pronostic fonctionnel du patient. En effet, nous disposons d’un arsenal thérapeutique étoffé mais lourd et onéreux et qui doit être rapidement mis en place en cas de suspicion de PR chez un patient présentant des doléances articulaires. Le corollaire de ce constat implique la possibilité de disposer d’outils diagnostiques précoces. Jusqu’à ces dernières années, nous ne disposions, sur le plan biologique, que du dosage des facteurs rhumatoïdes pour étayer le diagnostic de PR. Mais sa médiocre spécificité notamment lorsque sa valeur est modérément augmentée n’en fait pas un marqueur optimal de diagnostic. En revanche, les anticorps anti-peptides citrullinés (anti-CCP) constituent à ce jour les marqueurs les plus spécifiques de la PR puisqu'on ne les retrouve que rarement au cours d’ autres maladies rhumatismales. De plus, ces anticorps se sont révélés être des marqueurs précoces de la PR permettant d'identifier la maladie à un stade précoce. Enfin, la présence de ces anticorps est associée à des formes sévères de la PR. Les premières trousses commercialisées reconnaissaient des peptides linéaires d’épitopes citrullinés dérivés de la filagrine qui, par la suite, ont été cyclisés pour être dénommés CCP1. Leur sensibilité modérée a conduit à l’utilisation de peptides cycliques citrullinés de deuxième génération, les CCP2, propriété exclusive de la société Eurodiagnostica qui coate ce substrat, y compris dans les trousses de réactifs distribués par d’autres sociétés fournisseurs, puis au développement de peptides cycliques citrullinés de troisième génération, les CCP3, propriété exclusive de la société Inova. Ces deux derniers peptides sont de composition inconnue et leur brevet relève toujours du domaine privé. Par ailleurs, de nombreuses autres protéines citrullinées - la vimentine mutée, le peptide I de l’EBNA, le fibrinogène, les peptides A et B qui sont des épitopes citrullinés linéaires dérivés de la filagrine et non commercialisés pour des raisons de brevet, la fibronectine, les collagènes de type I et II, l’α-énolase…- sont en cours de développement ou de commercialisation. Il est à noter que certaines trousses de réactifs (en particulier, celles utilisant les CCP2 et CCP3), sont supérieures aux autres trousses aussi bien en terme de performance diagnostique (sensibilité plus élevée), qu’en terme de performance analytique (discrimination des valeurs proches du cutoff). Néanmoins, il semble difficile, à l’heure actuelle, de comparer les valeurs quantitatives des différentes trousses d’anticorps anti-résidus citrullinés comptetenu de l’hétérogénéité du substrat antigénique, de l’environnement analytique et de l’absence d’étalon international. 82 Résumé de communication Le gynécologue face aux maladies sexuellement transmissibles (MST) Dr Robert Lemmer Société Luxembourgeoise de gynécologie et d’Obstétrique Nul autre que le gynécologue est autant confronté dans sa pratique quotidienne à la vigilance d’une détection précoce des MST, réel problème de santé publique. Ces maladies ont changé de visage durant ces dernières décades. Le polymorphisme clinique, et souvent l’absence de symptômes francs, la mise en évidence biologique de l’infection et de son interprétation présentent autant de difficultés pour le clinicien. À côté des progrès importants réalisés ces derniers temps en matière d’amplification génique et de biologie moléculaire l’apport du gynécologue reste primordial par : une anamnèse complète le choix du site du prélèvement le mode de prélèvement et la fourniture au laboratoire d’un matériel de qualité - le choix entre l’intérêt réel de l’examen et de son coût - enfin l’interprétation et la corrélation clinico biologique des résultats La prise en charge optimale des MST relève plus que jamais d’une étroite collaboration entre les cliniciens et les biologistes dans la prévention des complications grâce à un diagnostic précoce et un traitement judicieux et adapté. - Luxembourg, le 01/10/2009 Dr.R.LemmerDr.R.Lemmer-président 96,bd de la Pétrusse –L-2320 Luxembourg T :+352 221258 FP : + 352 447447 e-m :[email protected] 83 Résumé de communication Widening the targets and target population for sexually transmitted diseases William Carman Institute of Biomedical and Life Science, Division de Virologie, Université de Glasgow The march of sexually transmitted infections is relentless. With the availability of useful treatments and the need to strengthen public health approaches, new technologies have been introduced to speed up, simplify, broaden and increase sensitivity of diagnosis. Nucleic acid testing has revolutionised Chlamydia and GC diagnosis. But urethritis can also be caused by Mycoplasma genitalium, so why not test for that as well? To minimise costs of adding in extras tests, one can multiplex assays so that the additional cost is minimal. Direct detection of pathogens that cause genital ulcers is largely restricted HSV, but if one is receiving a genital swab, why not look for syphilis and H ducreyi? This can significantly increase the diagnostic rate over serology alone for syphilis. The direction of travel I prefer is to have a single specimen – a self-taken vaginal swab – to test for all these pathogens, to include Trichomonas vaginalis. But NAT is only useful at present in wel-lset up laboratories with trained staff. What about other sample types and different test formats? Rapid testing on blood (near patient testing - NPT) is available for HIV. What if a patient does not want to give blood? Syphilis and the bloodborne viruse can be assayed no oral mucosal transudates (saliva). We are in an exciting phase of widening the targets we can detect but also beginning to think about broadening the approach we take to diagnosing STDs. We also may wish to offer NPT. Another way to make things easier for patients is to allow them then to self-submit via a website. 84 Résumé de communication Recommendations for Molecular Diagnostics of STD Pathogens Harald H. Kessler Molecular Diagnostics Laboratory, Institute of Hygiene, Medical University of Graz, Austria (http://www.medunihttp://www.meduni-graz.at/hygwww/cmd.html) graz.at/hygwww/cmd.html Molecular assays are recognized as reference standard assays for the sensitive and specific diagnosis of a number of pathogens producing STDs. The majority of molecular assays include the PCR technology. Today, real-time PCR has largely replaced conventional PCR. Real-time PCR has made a major impact because of the faster time to results, decreased hands-on time, and virtual elimination of the major issue in the early days of PCR, sample contamination. Moreover, real-time PCR allows for a significantly greater range of linearity. When establishing a molecular assay in the routine diagnostic laboratory, it is advisable to choose an IVD/CE-labeled test or test system. For a commercially available IVD-CE labeled test or test system, the manufacturer is responsible that the IVD achieves the performance as stated. Nevertheless, the user must verify that performance characteristics, such as accuracy and precision are achieved in the laboratory. In case of a quantitative test or test system, the linearity must be evaluated additionally. In contrast, a clinical laboratory that develops (home-brewed) tests or test systems, employs research-use-only tests or combines different IVD/CE-labeled tests without recommendation of the manufacturer is acting as manufacturer of a medical device and thus responsible for both the suitability and the correct performance of the test. Control of individual steps is critical to ensure accuracy of results. This is achieved by addressing several issues including probe-based detection formats, incorporation of an internal control, and thorough evaluation of the whole assay. Home-brewed tests or test systems must be validated including accuracy, sensitivity, specificity, precision, and, if quantitative, linearity. 85 Résumé de communication Techniques biologiques utilisées en AMP par le laboratoire de PMA du CHL. M.-E. Larcher Centre Hospitalier de Luxembourg Un laboratoire de Procréation Médicalement Assistée a été reconnu d’utilité publique par le Ministère de la santé et sa création en tant que service national a pu être réalisée au cours de l’année 2005. La première tentative totalement luxembourgeoise de FIV (comprenant un cycle de stimulation et le traitement des gamètes à Luxembourg) a eu lieu le 18/03/05. Ce mémo a pour but de présenter toutes les techniques d’aide à la procréation disponibles sur le site du CHL. Techniques d’aide à la procréation qui sont à la disposition des couples infertiles au CHL : - Monitorage de l’ovulation : cette technique consiste à suivre échographiquement et biologiquement l’évolution des follicules chez la patiente et de décider du jour des rapports sexuels afin de faciliter la fécondation de l’ovocyte. Cette technique requiert à minima les services du laboratoire de PMA excepté durant l’exploration de l’infertilité du couple (spermogramme, test de Hühner…). - IIU (insémination intra-utérine) : c’est la technique la plus couramment utilisée dans les centres de stérilité. Cette technique consiste à introduire des spermatozoïdes dans l’appareil génital féminin, soit au niveau du col, dans la cavité utérine ou dans les trompes. En fonction du lieu de dépôt des spermatozoïdes on distinguera : * l’insémination intra-cervicale, le sperme est déposé dans la glaire avec une canule. * l’insémination intra-utérine (schéma N°1), les spermatozoïdes sont traités, les plus vigoureux mis sous faible volume de suspension, puis déposés dans la cavité utérine. Schéma n°1 : principe d’une insémination intra-utérine 86 Résumé de communication Ces inséminations peuvent être réalisées soit avec le sperme du conjoint (IAC) soit avec du sperme de donneur (IAD). Les principales indications restent : - la stérilité cervicale avec l’absence ou une glaire de mauvaise qualité. - Les troubles de l’éjaculation (par exemple : l’éjaculation rétrograde). - FIV classique (fécondation in-vitro) : consiste à réaliser l’union des gamètes hors du tractus génital féminin en mettant en contact proche les ovocytes et le sperme préalablement traité. Cette technique comprend une stimulation des ovaires pour obtenir le développement de plusieurs follicules. A maturation les ovocytes sont ponctionnés sous contrôle échographique et narcose de la patiente, les complexes cumulo-ovocytaires (CCO) sont mis dans un milieu de culture et conservés à 37°C sous 5% de CO2. Le sperme préalablement traité, par lavage et gradient, est mis en contact avec les CCO, et les cultures observées chaque jour jusqu’au transfert embryonnaire. Ainsi à J1, soit environ 18 à 20 heures après la mise en culture, on peut observer le stade des pronucléi (schéma N°2), à J2 on retrouve les premiers stades embryonnaires à 2 ou 4 cellules (schémas N°3 et 4). Les embryons obtenus sont habituellement classés en fonction de leur qualité en 3 groupes. Le transfert embryonnaire peut être immédiat à J2 ou J3, et les embryons surnuméraires de bonne qualité sont congelés pour une nouvelle tentative. Le transfert peut être retardé à J5 ou J6 et à ce moment on parlera de culture de blastocystes. Le transfert embryonnaire peut également être différé pour raisons médicales, les embryons à condition toutefois d’une qualité suffisante sont congelés en vue d’un replacement ultérieur. Préalablement au transfert on peut réaliser une éclosion assistée ou « Hatching ». Le principe consiste à fragiliser la coque de l’œuf, pour favoriser l’éclosion du blastocyste, à cet effet on utilise au CHL un rayon laser totalement inoffensif pour l’embryon. Cette technique d’éclosion assistée est particulièrement intéressante lorsque la pellucide est épaisse, en cas d’échecs implantatoires répétés et chez les patientes de plus de 37 ans à FSH élevée. En général deux embryons sont transférés pour éviter le risque de grossesse multiple. 87 Résumé de communication Les différentes étapes de la FIV classique sont résumées dans le schéma suivant : Les indications de la FIV classique sont essentiellement : 88 - - - versant féminin : la stérilité tubaire définitive, l’absence de trompes après salpingectomie, GEU, endométriose. versant masculin : l’insuffisance spermatique relative, l’oligoasthénospermie. Après échec des IIU, en l’absence d’explications dans toutes les formes de stérilité conjuguale. Le taux de grossesse est en moyenne de 25 à 30% par transfert en sachant que deux embryons en moyenne sont réimplantés dans la cavité utérine. FIV-ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection = ICSI) : consiste à introduire directement dans l’ovocyte un spermatozoïde à l’aide de micro-pipettes. L’ICSI peut être réalisée avec du sperme frais, ou congelé, avec un prélèvement épididymaire ou par biopsie testiculaire. 88 Résumé de communication Le recueil des gamètes se fait chez la femme après stimulation ovarienne, par ponction folliculaire transvaginale échoguidée et sous narcose. Les ovocytes recueillis sont rapidement débarrassés du tapis cellulaire qui les entoure c’est l’étape de décoronisation. A ce moment un tri des ovocytes et réalisé et seuls les ovocytes mûrs c'est-à-dire ceux en métaphase II sont immédiatement microinjectables. Les spermatozoïdes utilisés en ICSI doivent être vivants, après préparation selon différentes méthodes en fonction de l’origine du sperme, les spermatozoïdes sont placés dans une solution de PVP ou une solution freinante afin d’immobiliser les spermatozoïdes. La micro-injection est une étape délicate nécessitant personnel expérimenté et appareillage complexe comprenant notamment un microscope inversé couplé à deux micro-pipettes, l’une appelée pipette de contention servant à immobiliser l’ovocyte par aspiration contre son extrémité mousse et l’autre appelée micro-pipette d’injection permettant de prélever le spermatozoïde et de l’injecter dans le cytoplasme de l’ovocyte. Au moment de l’injection, l’ovocyte est immobilisé par la pipette de contention, le globule polaire en position 6h-12h (schéma N°5), un spermatozoïde est alors aspiré par la pipette d’aspiration sa queue brisée pour l’immobiliser puis il est alors injecté dans le cytoplasme ovocytaire (schéma N°6). Après la micro-injection, les ovocytes sont mis en culture sous 5% de CO2 et 37°C comme pour une FIV classique. De la même manière que pour une FIV classique, les cultures sont observées chaque jour pour surveiller l’apparition des pronucléi puis celle des embryons à J2. Le transfert des embryons et la congélation des embryons surnuméraires se fait de la même façon que pour la FIV classique. Indications de l’ICSI : l’indication principale est la stérilité masculine notamment les oligoasthénotératospermies graves, les azoospermies sécrétoires, la plupart des azoospermies excrétoires, les anomalies spermatiques bien étiquetées, les autoimmunisations antispermatozoïdes à taux élevé d’anticorps, les autoconservations de sperme pour maladie à traitement toxique pour la spermatogénèse. - coté féminin : les anomalies ovocytaires affectant particulièrement la zone pellucide, les perturbations des capacités fusiogènes de la membrane plasmique, les anomalies de la réaction corticale entraînant une polyspermie. - indications relatives : les échecs de fécondance en FIV classique et les altérations spermatiques diminuant ainsi les chances de fécondation. Les taux de grossesse par transfert sont de 25 à 30% suivant les équipes. - Congélations des embryons surnuméraires : cette technique permet de congeler les embryons surnuméraires de bonne qualité (type I et II) et représente une alternative à la destruction des embryons surnuméraires. Il faut cependant bien garder à l’esprit que près de 40% des embryons congelés 89 Résumé de communication ne résistent pas à la décongélation. Cette technique permet également de replacer des embryons chez la patiente avec un cycle de stimulation plus doux qu’un cycle FIV. Au CHL, les congélations d’embryons requièrent le consentement des parents et les embryons sont conservés selon notre règlement interne c’est-à-dire trois ans renouvelable sur autorisation parentale jusqu’à la ménopause de la patiente sauf cas de force majeure comme le décès d’un des conjoints, la séparation du couple… - Congélations de sperme autologue : cette technique est réservée essentiellement aux patients affectés de maladies graves dont les traitements vont être toxiques pour la spermatogénèse en particulier soins pour les cancers du testicule, les maladies de Hodgkin. Cette technique est également utilisée à titre réservataire chez les patients de PMA ayant des problèmes de recueil, un spermogramme très variable dans le temps ou une altération très marquée du spermogramme au cours des tentatives successives de PMA. A noter également qu’aucune autorisation n’a été accordée au CHL pour la création d’une banque de sperme hétérologue. ABREVIATIONS UTILISEES CCO : complexe cumulo-ovocytaire IAC : insémination avec sperme de conjoint IAD : insémination avec sperme de donneur ICSI : intra cytoplasmic sperm injection IIU : insémination intra-utérine FIV : fécondation in-vitro GEU : grossesse extra-utérine J : jour PMA ou AMP : procréation médicalement assistée Références bibliographiques : OLIVENNES F., HAZOUT A., FRYDMANN R., Abrégés MASSON, assistance médicale à la procréation septembre 2003. Dossier-guide d’assistance médicale à la procréation, Institut SERONO pour la fertilité et la reproduction, ISFR : dossiers : les différentes phases de la fécondation in vitro et les différentes phases de l’ICSI. Dossier FIVNAT, résultats 2002 et antériorités Site ampcochin.paris.free.fr pour le schéma de l’IIU Site Belrap sur internet 90 Schéma N°2 : présence des pronucléi signifiant la fécondation de l’ovocyte (Collection du laboratoire de PMA du CHL). Schéma N° 3 et 4 : différents stades embryonnaires à J2 (collection du laboratoire de PMA du CHL) 91 Schéma n°5 : l’opérateur place l’ovocyte avec le globule polaire à 6h avant micro-injection (collection du laboratoire de PMA du CHL). Schéma N°6 : étape de micro-injection, le spermatozoïde est introduit dans l’ovocyte à l’aide de la pipette de micro-injection (collection du laboratoire de PMA du CHL). 92 Résumé de communication Le dépistage prénatal au Luxembourg Patricia Borde-Chiché Laboratoire National de Santé, Division de Biochimie Le dépistage sert à identifier les membres d’une population apparemment en bonne santé mais qui présentent un risque significatif de maladie. Le dépistage doit servir à détecter les personnes pour lesquelles un examen diagnostique est justifié. L’évaluation de l’état de santé maternel pendant une grossesse est une activité pluridisciplinaire impliquant médecins, sages-femmes, et aussi biologistes, échographistes,…Cette évaluation permet d’identifier les grossesses ayant un risque élevé de pathologie fœtale. Parmi les différentes maladies susceptibles d’être dépistées, les aneuploïdies (comme la trisomie 21) ou les défauts de fermeture du tube neural sont les plus courantes. Le dépistage ne se limite pas au test utilisé mais comprend la séquence complète d’évènements depuis l’identification de la population cible jusqu’au diagnostic définitif et au traitement de la maladie. Le dépistage prénatal de la trisomie 21 présente une spécificité propre liée à l’alternative proposée en cas de diagnostic positif qui est l’interruption de grossesse. Cette seule alternative au handicap place la femme ou le couple auxquels il incombe la décision d’interrompre la grossesse dans une situation anxiogène face à un dilemme qu’ils n’auraient pas souhaité avoir à affronter. Lorsque le dépistage est positif des tests diagnostiques sont proposés ; mais ces examens sont invasifs et augmentent le risque de lésion ou de perte fœtale. Ils sont également onéreux. D’où l’intérêt de les utiliser chez les personnes les plus à mêmes d’en bénéficier. Les objectifs généraux du dépistage prénatal sont : • Informer les couples du risque qu’ils ont d’avoir un enfant atteint d’une anomalie grave ; • Réduire le niveau d’anxiété des couples à risque en excluant la présence d’une anomalie sévère ; • Donner la possibilité aux couples d’interrompre la grossesse en cas d’anomalie ; • Assurer une prise en charge optimale de la grossesse et de l’enfant à naître. Depuis l’identification de l’âge maternel comme facteur de risque de syndrome de Down en 1933, les techniques ont beaucoup évolué, de l’utilisation d’un seul marqueur sérique (AFP) jusqu’à la possibilité d’un test intégré, incluant pour le calcul du risque des mesures échographiques et le dosage de marqueurs sériques maternels au premier et au deuxième trimestres de la grossesse. Le dépistage séquentiel est aussi parfois proposé : • soit indépendant : les résultats des dosages au premier et au deuxième trimestre sont interprétés indépendamment l’un de l’autre, • soit en deux étapes : le deuxième trimestre n’est réalisé que si le résultat du premier trimestre est en 93 Résumé de communication • • dessous du seuil, et le calcul au deuxième trimestre intègre les résultats du premier trimestre, soit enfin conditionnel: après le premier trimestre, selon le risque calculé les femmes sont classées en 3 groupes de risque : faible, intermédiaire, élevé ; le diagnostique est proposé aux femmes dans le groupe à risque, les femmes dans le groupe intermédiaire font un deuxième trimestre qui intègre les résultats du premier trimestre et les femmes dans le groupe à faible risque poursuivent leur grossesse. Les protocoles de dépistage varient considérablement d’un pays à l’autre. Au Luxembourg, le dépistage prénatal est devenu un programme de santé national et les praticiens, forts de leur expérience de plus de 15 ans de dépistage, sont en train de s’orienter progressivement vers le dépistage intégré, selon les recommandations de la Société des Gynécologues Obstétriciens. 94 Bulletin de la Société Luxembourgeoise de Biologie Clinique 20072007-n°2 Membres donateurs ANALIS BIORAD BIOTEST SERALC DIAMED GREINER Bio One MEDIGAL ORTHO CLINICAL DIAGNOSTICS PHADIA PROPHAC SEBIA SIEMENS Medical Solutions Diagnostics 95 INSTRUCTIONS POUR LA REDACTION ET LA PRESENTATION D'ARTICLES À PARAÎTRE DANS LE BULLETIN DE LA SOCIETE LUXEMBOURGEOISE LUXEMBOURGEOISE DE BIOLOGIE CLINIQUE Afin de réduire les prix toujours croissants des frais d'imprimerie, en particulier de la typographie, les articles ne seront plus imprimés après reproduction typographique, mais par offset. Pour éviter aux membres de la rédaction la tâche onéreuse et longue de recopier d'une manière standardisée les articles reçus, nous demanderons à l'avenir aux auteurs de bien vouloir nous fournir directement des manuscrits rédigés sur disquette 3,5 pouces en utilisant comme traitement de texte le winword ou équivalent. Les manuscrits peuvent être rédigées en Français, Anglais ou Allemand mais devront être accompagnés d’un résumé en Français ou Anglais. La présente page illustre la mise en page désirée et les dimensions des marges; à savoir un format A4 avec des marges de 2,5 cm. La police de caractère choisie est le “ Sylfaen ” et la taille du texte est habituellement de “ 11 ”. Les travaux originaux seront clairement séparés en rubriques: Introduction, Matériel et méthodes, Résultats, Discussion, Conclusion et Bibliographie. Pour les articles comprenant plusieurs pages, nous souhaiterions recevoir un résumé accompagné éventuellement de quelques mots-clés. Les tableaux (avec des chiffres romains) et les graphiques (avec des chiffres arabes) seront dessinés sur papier blanc à l'encre de chine ou intégrés dans les sujets sur support informatique pour pouvoir être représentés tels quels. Des illustrations photographiques bien contrastées pourront être reproduites. Pour des articles de mise au point et de revue, la présentation pourra se faire sans les rubriques indiquées ci-dessus. Nous avons décidé de créer une rubrique “ revue de presse ” et de ce fait, nous serions très heureux de recevoir de votre part tout article que vous jugez digne d’intérêt afin que nous puissions le publier en résumé. Tous les articles originaux représentent l'opinion des auteurs et non forcément celle du comité de rédaction. Le premier auteur seul en assume la responsabilité. Le comité de rédaction se réserve le droit de refuser des articles ou de demander à l'auteur certaines modifications. Les manuscrits sont à adresser au rédacteur en chef: Patricia Borde-Chiché, PharmD, PhD Laboratoire National de Santé 42 rue du Laboratoire L – 1911 LUXEMBOURG 96 Société Luxembourgeoise de Biologie Clinique - B.P. 2187 L-1021 Luxembourg DEMANDE D’ADHESION NOM: ................................................. Epouse: Prénom: ............................................ .............................................. Date de naissance: ............................ Adresse privée: Nationalité: ........................................ ................................................................................................... tél privé (facultatif) : ................................ Titres et Diplômes: Diplômes: Libellé exact Université ou Ecole Année ........................................................ ................................ .............. ........................................................ ................................ .............. 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