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Percentile
d’intervention en déterminant plus clairement les résultats qu’elle
cherche à y atteindre, afin de fixer notamment des échéances
relatives au processus d’autonomisation des équipes et services
pédiatriques locaux;
• elle élabore des partenariats pour des projets locaux à long
terme renforçant, lorsque le besoin est avéré, les unités médico-
chirurgicales pédiatriques afin qu’elles deviennent des centres
de référence pour les disciplines précitées.
Action en Belgique
En plus de son action de par le monde, la Chaîne de l’Espoir prend en
charge 10 à 15 enfants par an en Belgique.
L’association reçoit une centaine de demandes d’aide chaque année; les
dossiers d’enfants sont transmis soit par les partenaires médicaux, soit
directement via la famille ou les proches des enfants. L’étude du dos-
sier complet est réalisée par un comité médical constitué de médecins
spécialistes dans chaque discipline rencontrée.
La Chaîne de l’espoir a défini certains critères de sélection prioritaires:
• la malformation ne peut être prise en charge dans le pays d’origine;
• l’enfant doit être âgé de moins de 16 ans;
• la malformation congénitale ou acquise doit être curable chirurgi-
calement, en un seul temps opératoire;
• l’enfant ne doit pas présenter de pathologies associées;
• le traitement de la malformation ne doit pas nécessiter de médica-
tion à long terme;
• l’enfant doit être issu d’un milieu défavorisé.
Missions à l’étranger, l’iMportance d’une bonne préparation
Témoignage du Dr Thierry Bové, chirurgien cardiaque à l’UZ Gent – participant aux missions à Managua et Kigali
La plupart des pays en développement
restent largement privés des traitements
médicaux qui exigent du matériel
de pointe ou des connaissances
très spécifiques. La cardiologie et la
chirurgie cardiaque sont deux exemples
particulièrement éloquents de l’énorme
déséquilibre entre la pléthore de
patients atteints de maladies du cœur
congénitales ou acquises et l’offre de
soins lacunaire qui existe à l’échelon
local dans ces régions.
Le développement de missions
médicales au départ de l’Occident par le
biais d’organisations d’aide humanitaire
constitue un excellent moyen d’aider
les patients confrontés à une pathologie
cardiaque dans les pays du tiers-monde,
tout en formant les médecins locaux à
ces disciplines très spécifiques.
Planifier ce type de mission demande
néanmoins un soin et une attention
extrêmes. Son succès dépendra de
plusieurs facteurs:
- l’expérience et les connaissances du
personnel médical et paramédical;
- l’attention accordée à la préparation
matérielle et technique;
- la sélection des patients à traiter, sur
la base notamment de leurs chances
de survie à court et à long terme
et de leur qualité de vie dans leur
environnement ordinaire;
- le processus de sélection des patients
candidats aux soins cardiaques au
cours d’une mission humanitaire revêt
une importance primordiale.
Il est souvent très utile de pouvoir se
faire une idée du nombre de patients
à traiter et du type de problèmes
dont ils souffrent au cours d’une
visite préliminaire. Cela permettra
également de confirmer ou de rectifier
le diagnostic posé par les cardiologues
locaux – et d’élargir au passage leurs
connaissances diagnostiques. Le timing
de l’intervention a évidemment aussi son
importance, car certaines cardiopathies
sont susceptibles de connaître plus
rapidement une évolution défavorable
lorsqu’elles ne sont pas traitées.
Enfin, la sélection des patients tiendra
compte avant tout du caractère
«guérissable» de la maladie. En clair,
cela signifie que l’on retiendra surtout
des sujets chez qui l’opération envisagée
offre de bonnes perspectives de survie
à long terme et permet de corriger
entièrement l’anomalie cardiaque au
prix d’un minimum de suivi ultérieur.
La prise en charge de cardiopathies très
complexes susceptibles de nécessiter
plusieurs interventions ou associées à
une survie limitée dans le système social
en place devrait toujours être abordée
d’un œil critique.
Dès que la sélection des patients
a été effectuée, on peut passer à
la préparation technique. Celle-ci
nécessitera une bonne concertation
entre toutes les disciplines qui
interviennent dans le succès de
l’intervention: anesthésie, soins intensifs,
cardiologie et chirurgie (en ce compris la
perfusion cœur-poumons extracorporelle
et les infirmiers chargés de l’assistance
opératoire).
En fonction des patients sélectionnés
et des problèmes à prévoir sur la base
de leur pathologie, on peut également
évaluer les besoins en traitements post-
opératoires, instruments chirurgicaux et
matériel de circulation extracorporelle
afin que chaque opération cardiaque
puisse être réalisée en toute sécurité.
Au final, le succès d’une mission
médicale humanitaire dans les domaines
de la cardiologie et de la chirurgie
cardiaque se mesure à la réussite
des interventions individuelles et à
la possibilité pour chaque patient de
rentrer chez lui avec le moins possible
de séquelles susceptibles d’entraver
ses activités quotidiennes. Si, en outre,
ce résultat peut être obtenu grâce à
une bonne entente au sein de l’équipe
et avec les soignants locaux, c’est
évidemment encore mieux, puisque nous
espérons toujours que notre contribution
permettra aussi aux médecins et
paramédicaux locaux d’acquérir
des connaissances et expériences
supplémentaires.
Ce type de mission est une immense
source de satisfaction personnelle.
Chaque expérience dans ces pays, dans
des conditions souvent difficiles, nous
confronte toutefois aussi au caractère
éminemment relatif de nos propres
problèmes professionnels ou privés,
et nous rappelle que nous pouvons
généralement nous estimer très, très
heureux…