du développeur économique

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Extr ait • Extr ait
août 2016
Le guide permanent
du développeur
économique
Sous la direction de
Didier TCHERKACHINE,
gérant du cabinet conseil Argo&Siloe
et Franck DUPESSEY,
directeur des actions économiques
de la chambre de métiers et de l’artisanat
de Haute-Savoie
les classeurs de La Lettre du cadre
II • É
conomie circulaire,
circuits courts,
économie collaborative…
Quel avenir pour les nouveaux
modèles économiques ?
Par Cécile DÉSAUNAY
Les clés du métier
Directrice d’études à Futuribles (www.futuribles.com)
Le guide permanent du développeur économique
Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II
A - Définitions
De plus en plus d’analystes mettent en avant les limites de notre modèle économique actuel,
qualifié lui de linéaire, car il repose sur l’extraction de matières premières qui sont transformées
puis mises sur le marché économique et peu recyclées en fin de vie au niveau mondial. Ce modèle
génère donc de nombreux impacts environnementaux négatifs (pollutions, changement climatique…) et suppose une croissance continue de la production et de la consommation pour maintenir la croissance économique et l’emploi, alors même que les économies européennes sont
aujourd’hui saturées. Par ailleurs, sur un plan humain, ce modèle est de plus en plus dénoncé car
il ne prend pas assez en compte les conditions de travail ni les attentes des consommateurs.
Les clés du métier - Juin 2016
En réponse à ces limites du modèle de développement actuel, d’autres modèles sont aujourd’hui
proposés comme des alternatives considérées comme plus « durables ». Trois de ces alternatives
suscitent un intérêt particulier : l’économie circulaire, l’économie collaborative et les circuits
courts. Il s’agit là de trois modèles relativement anciens mais qui ont été remis au goût du jour en
y intégrant notamment les apports du numérique.
Le guide permanent du développeur économique
Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - A
1
B - L’économie circulaire
Le modèle de l’économie circulaire fait l’objet, depuis quelques années, d’une attention croissante
en Europe. La loi sur la transition énergétique indique ainsi que « la France se donne pour objectif de
dépasser le modèle économique linéaire consistant à « produire, consommer, jeter » en assurant une
transition vers un modèle d’économie circulaire fondé sur le développement d’un système de production
et d’échanges prenant en compte, dès leur conception, la durabilité et le recyclage des produits ou de leurs
composants de sorte qu’ils puissent être réutilisés ou redevenir des matières premières nouvelles, afin de
réduire la consommation des ressources et d’améliorer l’efficacité de leur utilisation ».1
Ce modèle est particulièrement ambitieux et englobant et, de fait, il intègre les deux autres, ainsi que
celui de l’économie de fonctionnalité, qui sera donc également abordé ici. L’économie circulaire est
ainsi définie par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) comme un
système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits
(biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact
sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus2. L’agence identifie trois champs
d’application du concept, regroupant sept « piliers », ou domaines d’application.
Source : Ademe.
1
Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, JO n° 0189, 18 août 2015, article 19.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031044385&categorieLien=id
2
Alain Geldron, « Économie circulaire : notions », Fiche technique, octobre 2013. http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/
documents/fiche-technique-economie-circulaire-oct-2014.pdf
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Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - B
Les clés du métier - Juin 2016
On retrouve dans cette définition les trois piliers du développement durable (environnement,
économie et social), l’économie circulaire fixant pour objectif d’entrer dans une logique de
boucles de matières et d’énergie, grâce à une grande diversité de pratiques, d’acteurs, de technologies… C’est l’articulation entre les différents champs et piliers qui donne toute sa cohérence et
sa force au modèle, en permettant d’optimiser l’utilisation des ressources. Ce concept suppose
néanmoins d’être décliné de manière parfois très différente selon les filières, les matières, les
acteurs, les échelles géographiques, etc.
1
1. Les entreprises
Du côté des entreprises, l’économie circulaire doit permettre, en théorie, de sortir d’un modèle
économique de développement reposant sur la seule production et vente de biens neufs ou de
matières premières vierges, pour prendre en compte d’autres phases du cycle de vie des produits
et des matières, et surtout envisager de vendre l’usage des biens et de services associés. En pratique,
elle peut donner lieu à différentes catégories d’activités liées au cycle de vie des produits et des
ressources (extraction, fabrication, utilisation, fin de vie et recyclage). Les initiatives se revendiquant aujourd’hui de l’économie circulaire sont multiples, concernent différents acteurs et différents secteurs3.
Exemple
Certaines entreprises cherchent à investir l’ensemble du cycle de vie des produits
qu’elles commercialisent. C’est le cas notamment de Patagonia, aux États-Unis, qui
propose toute une gamme de vêtements fabriqués avec du coton biologique ou des fibres recyclées, qui peuvent être réparés et/ou revendus4. Il s’agit d’une initiative particulièrement ambitieuse, portée par une volonté interne historique, et qui a jusqu’à présent peu d’équivalents.
Une grande majorité d’initiatives se revendiquant de l’économie circulaire se concentre sur une
étape du cycle de vie des produits ou des matériaux, des partenariats pouvant être mis en place
avec d’autres structures pour étendre leur champ d’action.
Pour la fabrication, l’enjeu est celui de l’écoconception, donc de la réduction de l’impact environnemental du produit dès sa conception. Ce concept à la fois flou et ambitieux peut consister à
réduire la quantité de matières premières vierges, à utiliser des matières recyclées, etc.
Exemple
L’un des exemples fréquemment cités d’écoconception est la machine à café Ek’Oh de
Malongo, fabriquée en Europe avec des matériaux à 75 % démontables, réparables et
recyclables. La machine consomme beaucoup moins d’électricité que la plupart des autres machines commercialisées.
Lors de la phase d’utilisation, il s’agit d’accroître la durée d’usage du bien grâce à la réparation, au
réemploi (vente d’occasion, don…) et à la réutilisation (remise en état d’un bien qui était inutilisable). Les acteurs ayant investi ces activités sont nombreux, et pour certains très anciens et qui
peuvent relever du secteur de l’ESS (économie sociale et solidaire), en partenariat avec des acteurs
nationaux et/ou territoriaux : réseaux Emmaüs, Envie, ressourceries, etc.5 D’autres sont plus
récents et facilitent le réemploi entre consommateurs (Leboncoin, Videdressing, etc.).
Enfin, des entreprises sont spécialisées dans la récupération et la valorisation de déchets, comme
Le Relais pour les vêtements. Certaines peuvent miser sur l’upcycling, consistant à transformer un
déchet en un produit de qualité et de valeur supérieure. C’est ce que fait par exemple Freitag, en
transformant d’anciennes bâches de camions en sacs, ou 727 Sailbags, qui fait de même avec des
voiles de bateaux.
2. L’économie de fonctionnalité
Les clés du métier - Juin 2016
L’économie de fonctionnalité consiste à sortir de la logique reposant sur la vente de biens neufs,
pour passer à une logique de vente de services et de satisfaction des besoins des clients. Pour un
constructeur automobile, il ne s’agit plus de vendre des automobiles neuves, mais de répondre aux
2
3
Voir « Catalogue des innovations de l’étude Produire et consommer à l’ère de la transition écologique », in Cécile Désaunay,
François de Jouvenel (sous la dir. de), Produire et consommer à l’ère de la transition écologique. https://www.futuribles.com/fr/base/
document/catalogue-des-innovations-de-letude-produire-et-co/
4
Cécile Désaunay, « Note d’analyse 7 : Des initiatives favorisant l’économie circulaire », in Cécile Désaunay, François de Jouvenel (sous
la dir. de), op. cit. https://www.futuribles.com/fr/base/document/note-danalyse-7-des-initiatives-favorisant-leconom/
5
Cécile Désaunay, « Note d’analyse 4 : Réparation et réemploi », in Cécile Désaunay, François de Jouvenel (sous la dir. de), op. cit.
https://www.futuribles.com/fr/base/document/note-danalyse-4-reparation-et-reemploi/
Le guide permanent du développeur économique
Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - B
besoins de mobilité de ses clients. Pour cela, l’entreprise peut choisir de louer les véhicules selon
le kilométrage parcouru (en prenant en charge l’entretien), de nouer des partenariats avec
d’autres entreprises proposant d’autres modes de transport, etc. L’entreprise n’est plus payée au
moment où elle vend les biens, puisqu’elle en reste propriétaire, mais en fonction des résultats
obtenus, par exemple chaque mois, dans une logique de forfait. L’objectif est donc de découpler
la croissance du chiffre d’affaires de celle de la production. Au contraire, l’entreprise est incitée à
optimiser au maximum la durée de vie des produits, et à réduire les consommables. L’économie
de fonctionnalité permet donc à la fois d’optimiser les biens produits, donc de mieux les rentabiliser sur le plan économique, et de réduire véritablement le volume de matières premières utilisées
(moins de biens fabriqués et plus de déchets récupérés).
Ce nouveau modèle économique s’inscrit dans une perspective servicielle, par opposition à la
dynamique industrielle, qui domine la production des biens et des services actuellement. Il s’appuie sur la mise en place de coopérations à la fois à l’interne de l’entreprise, dans la relation avec
les clients (coopérer pour atteindre ensemble la performance attendue), avec d’autres acteurs
socio-économiques, dans le cadre de la conception – mise en œuvre des solutions intégrées.
L’économie de fonctionnalité est utilisée depuis des dizaines d’années par quelques entreprises
pionnières comme Michelin, InterfaceFLOR ou Xerox, principalement pour des offres destinées
aux entreprises (B to B). Elle permet souvent de rendre accessibles aux entreprises des équipements qui seraient très coûteux à l’achat (pneus de camions, copieurs, moquette…).
Néanmoins, depuis quelques années se développent aussi des offres se revendiquant de l’économie de fonctionnalité et destinées aux particuliers, avec une diversification forte des acteurs et des
biens concernés. Citons notamment le transport (autopartage, vélopartage…), les équipements
(services de location ponctuelle ou de long terme), les logements (forfaits « température garantie » : le client ne paie pas le coût d’investissement des équipements, mais un forfait), etc.
L’entreprise Seb expérimente ainsi depuis plusieurs années à Dijon une offre d’électroménager
couplant économie circulaire et économie de fonctionnalité6.
La dimension territoriale est déterminante dans ce modèle, puisqu’il s’agit pour les entreprises de
mettre en place des écosystèmes d’acteurs interdépendants, dont les activités peuvent relever de
filières différentes mais qui ont des besoins complémentaires en termes de ressources, d’énergie, de
déchets… Des ressources, des investissements, des infrastructures peuvent ainsi être mutualisés.
3. Les territoires
Au niveau des territoires, les initiatives se revendiquant de l’économie circulaire se multiplient.
Plusieurs régions (Rhône-Alpes, Bretagne, Aquitaine…) ont ainsi mis en place des projets en
partenariat avec les entreprises locales, et la ville de Paris vient de publier son livre blanc de l’économie circulaire7. Il comprend 65 propositions visant à soutenir les différentes catégories d’acteurs et les expérimentations, à faire évoluer les pratiques et la réglementation, etc.
6
« Avec la location de friteuses, Seb investit le créneau de l’économie circulaire », Boursorama, 18 septembre 2015. http://www.
boursorama.com/actualites/avec-la-location-de-friteuse-seb-investit-le-creneau-de-l-economie-circulaire-4ca31bc98140b48069f6576c
2ad2016b
7
Mairie de Paris, Livre blanc de l’économie circulaire du Grand Paris, Mairie de Paris / Ademe, 2015. http://presse.paris.fr/wp-content/
uploads/2015/09/Livre-Blanc-de-l%E2%80%99%C3%A9conomie-circulaire-du-Grand-Paris.pdf
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Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - B
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La déclinaison territoriale du concept d’économie circulaire est l’écologie industrielle et territoriale, qui est définie par l’association Orée comme le fait d’optimiser les ressources locales tout en
développant de nouvelles activités économiques. Pour cela, des synergies doivent être créées entre
des acteurs d’un territoire, pour faciliter la mutualisation et les échanges de matières, en jouant
sur les complémentarités de leurs activités.
3
Orée distingue, dans le schéma ci-après, des stratégies de mutualisation (de biens, de ressources,
de services…) et d’autres de substitution (valorisation des externalités)8.
Source : Orée.
Un projet conjoint de la Région Île-de-France et d’Orée recense aujourd’hui 90 initiatives de ce
type dans la région9, ce qui peut paraître très peu. Ceci peut s’expliquer par le manque de communication autour de ces démarches : certaines entreprises peuvent en mener sans les valoriser.
Surtout, ces démarches restent complexes à mettre en œuvre et à reproduire. Ainsi, les initiatives
à l’œuvre aujourd’hui concernent généralement des territoires restreints : zone d’activités ou
secteur économique bien précis.
Les projets d’écologie industrielle et territoriale font en effet face à trois types d’obstacles principaux, analysés par Futuribles en 201410 :
- organisationnels : réticences des acteurs, manque d’information… ;
- techniques : gestion quantitative et qualitative des flux de matières, besoins en infrastructures,
recyclage difficile, voire impossible ou peu rentable… ;
- juridiques : législation peu adaptée aux échanges de matières, législation relative aux déchets
trop contraignante, manque d’incitations au recyclage, etc.
À chaque territoire correspondent des caractéristiques et des logiques propres en termes d’acteurs,
de ressources mutualisables, de synergies envisageables, etc. Le passage à une écologie industrielle
et territoriale peut supposer de repenser l’ensemble de la logistique des acteurs concernés, pour
faciliter le transport des matériaux, leur stockage, leur valorisation, leur réutilisation, etc. Or, ces
changements peuvent prendre du temps et être coûteux. De ce point de vue, la question de
l’échelle géographique et temporelle peut être déterminante : l’écologie industrielle peut impliquer la mise en place de systèmes à des échelles territoriales plus vastes que celles sur lesquelles les
acteurs agissent et/ou ont la main. Elle peut aussi impliquer de mettre en place des projets dont
la rentabilité peut être lente et nécessiter un soutien financier.
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À l’inverse, des projets plus modestes peuvent déboucher sur des gains rapides et peuvent de ce
fait constituer une motivation importante (économie d’énergie, etc.). Le Réseau Alliances et la
section Nord-Pas-de-Calais du CJD (Centre des jeunes dirigeants) ont ainsi lancé en 2012 une
expérimentation avec une vingtaine de PME de la région. Elle consiste à former et accompagner
4
8
Orée, Climat et économie circulaire, Orée, 2015.
9
Orée / Région Île-de-France, Recueil cartographique des initiatives franciliennes en économie circulaire, Orée / Région Île-de-France,
2015. http://www.oree.org/3priorites/economie-circulaire/ressources.html
10
Cécile Désaunay, « Note d’analyse 7 : Des initiatives favorisant l’économie circulaire », in Cécile Désaunay, François de Jouvenel (sous
la dir. de), op. cit.
Le guide permanent du développeur économique
Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - B
les dirigeants pour les aider à s’engager vers l’économie de fonctionnalité, en identifiant les bénéfices économiques qu’ils peuvent en retirer11.
Ces démarches devront donc réussir à s’intégrer dans les projets de développement des collectivités et des acteurs économiques. Elles devront aussi faciliter la mutualisation des ressources à des
échelles garantissant une rentabilité économique de leur prise en charge. De ce point de vue, les
collectivités peuvent jouer un rôle déterminant dans l’installation et le soutien aux projets (Pays
Centre Ouest Bretagne, Parc naturel régional d’Armorique, Région Poitou-Charentes…), et les
plans régionaux d’économie circulaire pourraient permettre d’enregistrer certains progrès.
11
Institut Inspire, « Panorama (non exhaustif) des initiatives en économie de fonctionnalité en France et Belgique », 8 novembre 2013.
http://www.inspire-institut.org/panorama-des-initiatives-en-economie-de-fonctionnalite-en-france-et-belgique.html
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Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - B
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Selon Alain Geldron, expert national matières premières à l’Ademe, la déclinaison du concept
d’économie circulaire aux territoires va devenir un enjeu pour les régions qui devront développer
une approche consolidée et structurante des initiatives. Ceci supposera notamment de réorganiser
les compétences et la géographie des actions et des acteurs, mais aussi de mieux évaluer la
consommation de ressources du territoire et les bénéfices de l’économie circulaire.
5
C - L’économie collaborative
Depuis quelques années, on assiste en France et en Europe à l’essor de l’économie collaborative.
Sous ce terme sont regroupées des pratiques permettant l’échange de biens, de services ou de
connaissances entre particuliers dans tous les domaines : transport, logement, équipements, technologies, etc.
L’économie collaborative désigne un modèle économique reposant sur la mutualisation des biens,
des espaces et des outils. Elle privilégie une organisation plus horizontale de la production et de
la consommation, et l’usage plutôt que la possession.
Ces pratiques relèvent de plusieurs logiques qui rejoignent directement celles de l’économie circulaire :
- privilégier l’usage plutôt que la possession grâce à la location auprès de particuliers (économie
collaborative) ou de professionnels (économie de fonctionnalité) ;
- accroître la durée d’utilisation des produits grâce notamment à l’achat-vente d’occasion ;
- augmenter la durée de vie des produits en recourant plus systématiquement à la réparation ;
- recourir aux circuits courts et à l’autoproduction ;
- etc.
Parmi les pratiques relevant de l’économie collaborative figurent notamment l’achat-vente d’occasion, la location entre particuliers, le troc, le don, les échanges de connaissances (notamment
sur Internet), etc. La plupart de ces pratiques ne sont donc pas nouvelles, au contraire, elles
existent depuis très longtemps. Mais, alors qu’elles avaient tendance à décliner, elles connaissent
aujourd’hui un regain d’intérêt, notamment grâce à la multiplication des sites Internet et des
applications, qui facilitent la mise en relation des individus entre eux. Les consommateurs peuvent
ainsi diversifier leurs pratiques, et même intervenir dans les processus de production et de distribution des produits.
Elles sont appréhendées principalement au travers d’enquêtes déclaratives sur les pratiques. Ainsi,
selon le baromètre 2014 de BVA sur l’engagement durable des citoyens, 9 Français sur 10 ont déjà
eu recours à au moins une pratique relevant de la consommation collaborative1. Certaines de ces
pratiques sont déjà bien intégrées : plus de 7 Français sur 10 ont déjà acheté ou vendu un bien
d’occasion, les deux tiers ont déjà troqué ou échangé un bien. Une autre étude réalisée en 2015
par Nomadéis et TNS Sofres indique que 9 Français sur 10 ont déjà réalisé au moins une pratique
relevant de la consommation collaborative2.
Elles sont motivées principalement par des raisons économiques, mais aussi, de plus en plus, par des
préoccupations environnementales et par la volonté de consommer « autrement » et « mieux »3.
L’économie collaborative se décline aujourd’hui dans tous les secteurs de la vie quotidienne :
- transport : Blablacar, Uber, Drivy, Koolicar, La Roue verte, Parkadom… ;
- logement : Airbnb, GuesttoGuest, Habicoop… ;
- alimentation : La Ruche qui dit oui, les AMAP, Colunching, Partage ton frigo… ;
1
http://www.bva.fr/fr/sondages/barometre_2014_de_l_engagement_durable_des_citoyens.html
2
http://fr.slideshare.net/FREDGASNIER/2015-07consommationcollaborativerapportfinal
3
Greenflex, « Consommation durable et typologie des consommateurs 2015 », étude Ethicity, juin 2015. http://fr.slideshare.net/
GreenFlex/consommation-durable-et-typologie-des-consommateurs-2015?ref=http://www.greenflex.com/etudes/typologie-desconsommateurs/
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Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - C
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Ces pratiques se heurtent néanmoins aussi à certains freins liés aux consommateurs eux-mêmes
(réticences à changer leurs pratiques, préférence pour l’achat de biens neufs, manque d’information, de temps…), à la disponibilité de l’offre (par exemple, pour les pièces détachées), etc.
En mutualisant l’usage des biens ou en leur donnant une deuxième vie, les consommateurs
peuvent en effet théoriquement accroître leur taux d’utilisation et réduire le nombre de biens sur
le marché à un instant t, ou les ressources mobilisées pour la production de biens neufs.
1
- biens d’équipement : sites généralistes comme Leboncoin, Zilok… ;
- vêtements : Videdressing, Alittlemarket, Vestiaire collective… ;
- financement participatif : Kisskissbankbank, Ulule, Bulb in town, Weeleo…
De plus en plus d’acteurs s’intéressent à l’économie collaborative, et on peut aujourd’hui en identifier trois catégories principales :
- des acteurs « historiques », dont le modèle économique repose depuis toujours sur les principes
de l’économie collaborative, qui peuvent rejoindre ceux de l’économie sociale et solidaire. Il
s’agit notamment d’organisations comme les AMAP, les ressourceries, les recycleries, etc. Ils
peuvent utiliser Internet pour leurs activités, mais il s’agit rarement de leur principal canal de
communication ;
- des acteurs nouveaux, qui émergent pour proposer des services en lien avec l’économie collaborative. Ils s’appuient le plus souvent sur des plates-formes Internet qui facilitent la mise en relation entre les offreurs et les demandeurs. À côté des grands acteurs comme Airbnb ou Blablacar
se multiplient aussi des acteurs plus petits, qui peuvent se spécialiser sur un secteur ou un type
de biens particuliers, comme Lamachineduvoisin. Leur modèle économique peut de fait s’apparenter plus aux logiques capitalistes classiques qu’à une philosophie du partage désintéressée de
tout profit ;
- des acteurs de l’économie traditionnelle, qui choisissent de proposer des activités relevant de
l’économie collaborative pour répondre aux attentes de leurs clients. Ainsi, des enseignes comme
Leroy Merlin (avec La Dépanne) ou Decathlon (avec Trocathlon) proposent des plates-formes
de vente d’occasion.
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La multiplication des nouveaux acteurs génère des tensions croissantes, les acteurs traditionnels
leur reprochant de pratiquer des activités illégales car non déclarées et/ou ne reposant pas sur des
professionnels. Ainsi, tout particulier peut mettre son logement en location sur Airbnb, et la
déclaration des revenus ainsi générés reste difficile à déclarer, ce qui constitue, selon les hôteliers,
une concurrence déloyale. En réponse à ces revendications, depuis 2016, les plates-formes permettant à des particuliers de proposer leurs services sont obligées de leur indiquer les sommes qu’ils
doivent déclarer aux impôts4. Un récent rapport formule aussi des propositions pour que les
pratiques collaboratives soient mieux encadrées et en accord avec la législation5. L’évolution de la
législation dans les années à venir sera donc déterminante pour l’avenir de ces pratiques.
2
4
http://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/021552441320-les-revenus-de-leconomie-collaborative-taxes-au-premiereuro-1184306.php
5
http://www.gouvernement.fr/partage/6421-rapport-de-pascal-terrasse-sur-le-developpement-de-l-economie-collaborative
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D - Les circuits courts
Les circuits courts alimentaires, qui ont longtemps été la norme, connaissent un regain d’intérêt
des consommateurs. Ces circuits supposent la vente directe des aliments par le producteur au
consommateur ou avec un seul intermédiaire. Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, près
de 15 % des exploitations agricoles françaises vendent aujourd’hui au moins une partie de leur
production en circuit court. Mais la vente directe entre producteurs et consommateurs ne représente que 2 % de la distribution alimentaire en France.
Près de 270 000 consommateurs sont ainsi clients de l’une des 1 700 AMAP (associations pour le
maintien d’une agriculture paysanne) ouvertes sur le territoire. La France compte aussi 700
« Ruche qui dit oui », qui mettent en relation 112 000 consommateurs et 4 500 producteurs locaux
au travers de ventes régulières de produits frais et transformés1. Le réseau emploie 70 salariés et
génère un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros. À la différence des AMAP, les clients peuvent
choisir le rythme des ventes et la nature des produits qu’ils achètent.
Parallèlement se multiplient les jardins partagés : apparus à la fin des années 90 en France, on en
compte aujourd’hui entre 600 et 700, souvent au cœur des villes, avec l’objectif de donner aux habitants un espace où ils peuvent cultiver leurs fruits et légumes tout en renforçant le lien social local.
À consulter
Carte interactive du site La Ruche qui dit oui (https://laruchequiditoui.fr/fr)
Au-delà du secteur alimentaire, l’idée de raccourcir les circuits entre les fabricants, les distributeurs, les consommateurs, et si possible la récupération en fin de vie, intéresse de plus en plus de
secteurs. Elle a en effet différents avantages : réduire la complexité des chaînes de valeur, et donc
la dépendance à des sous-traitants (voire des sous-traitants de sous-traitants) de plus en plus
éloignés, accroître la réactivité de la production, retrouver une plus grande proximité avec les
consommateurs, permettre le développement de certaines activités comme la réparation, la
production à la demande, etc.
1
http://www.lefigaro.fr/conso/2015/09/21/05007-20150921ARTFIG00194-la-ruche-et-les-amap-se-concurrencent-sur-le-bio.php
2
http://www.1083.fr/jeans.html
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Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - D
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Ainsi, l’entreprise 1083 conçoit et fabrique des jeans en coton bio uniquement en France (seul le
coton est importé)2. Des sites Internet référencent les entreprises qui ont fait le choix de maintenir
ou de relocaliser leur production dans l’Hexagone, comme madinfrance.com, lafabriquehexagonale.com ou France-avenue.fr.
1
Vers une relocalisation de la production au plus près des territoires
et des consommateurs ?
Plusieurs tendances émergentes pourraient entraîner une relocalisation des processus de
production.
D’une part, parce que l’allongement croissant des chaînes de valeur induit une complexification
qui entraîne des coûts de coordination de plus en plus élevés, mais aussi une plus grande fragilité
en cas de perturbation ou de crise affectant tel ou tel maillon de la chaîne. Les entreprises
pourraient être tentées de configurer des processus de production moins vulnérables et moins
coûteux à piloter, surtout dans un contexte où le coût des énergies fossiles connaîtra une
hausse tendancielle sur la longue période.
Mais cette tendance à la relocalisation pourrait aussi s’envisager sous l’effet de la convergence
de deux phénomènes : le déploiement rapide de nouvelles technologies telles que l’impression
3D, et l’évolution des comportements des consommateurs en lien avec les possibilités du
numérique. Ainsi, la personnalisation de masse pourrait devenir la nouvelle norme de la
production industrielle (1).
De nombreux exemples de personnalisation des produits existent déjà, que ce soit dans
la conception des ordinateurs (Dell), de l’automobile (la DS de Citroën), le domaine de
l’habillement (Nike, Longchamp), mais aussi celui de l’alimentaire. Les techniques d’impression
3D pourraient dans cette perspective jouer un rôle essentiel, ouvrant ainsi une nouvelle ère
de microproduction, voire d’autoproduction, comme l’imaginent des auteurs comme Jeremy
Rifkin ou Michel Bauwens (2).
Les activités pourraient se relocaliser au moins en partie plus près des consommateurs, pour
accroître la réactivité et parce qu’elles ne reposeront plus sur les économies d’échelle. La
production pourra être plus coûteuse, et le prix de vente plus élevé, mais cette personnalisation
sera valorisée par le client. On achète moins de biens, plus chers et qu’on garde plus longtemps.
Néanmoins, cette relocalisation pourrait aussi être freinée par plusieurs obstacles : le surcoût
des biens fabriqués à proximité, une demande toujours orientée vers des biens de masse à bas
prix, des pénuries de certaines compétences de main-d’œuvre, etc.
(1) Anshuk Gandhi, Carmen Magar et Roger Roberts, « How technology can drive the next wave of mass customization »,
McKinsey&Company, février 2014, http://www.mckinsey.com/~/media/mckinsey/dotcom/client_service/bto/pdf/
mobt32_02-09_masscustom_r4.ashx.
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(2) Jeremy Rifkin, La troisième révolution industrielle. Comment le pouvoir latéral va transformer l’énergie, l’économie et le monde,
Les Liens qui libèrent, 2012 ; Michel Bauwens et Jean Lievens, Sauver le monde. Vers une société postcapitaliste avec le peerto-peer, Les Liens qui libèrent, 2015.
2
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Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - D
E - Les promesses économiques et environnementales
des nouveaux modèles économiques
Les nouveaux modèles économiques présentés ici affichent un certain nombre de « promesses »
environnementales, économiques et sociales associées à leur diffusion.
Selon la Fondation Ellen McArthur, appliquer les principes de l’économie circulaire à l’alimentation, à la mobilité et au bâtiment pourrait permettre de réduire les dépenses annuelles de l’Union
européenne consacrées aux ressources naturelles de 32 % d’ici 20301. Les émissions de CO2 pourraient diminuer de moitié d’ici 2030 et de 80 % d’ici 2050 par rapport à 2012.
En France, l’Institut de l’économie circulaire estime que les activités relevant de l’économie circulaire représentent déjà 600 000 emplois en France, et que 200 000 à 400 000 supplémentaires
pourraient être créés2. Ils se répartissent inégalement entre les sept piliers de l’économie circulaire
définis par l’Ademe. Et une grande partie des emplois existants correspondent à des métiers déjà
« anciens », mais qui pourraient se (re)développer à l’avenir pour répondre à une évolution des
pratiques de production et de consommation. Selon l’Ademe, de nombreux emplois pourraient
être créés à l’avenir dans les secteurs des énergies renouvelables, du transport et de la rénovation
des bâtiments. Parallèlement pourraient apparaître des métiers véritablement nouveaux, liés à des
activités propres à l’économie circulaire, et a priori non délocalisables.
Mais les promesses de ces nouveaux modèles devront être confirmées à l’avenir.
Ainsi, l’économie collaborative permet théoriquement de mutualiser l’usage des biens et leur
durée d’utilisation, et ainsi de réduire les besoins en matières premières.
Néanmoins, pour cela, plusieurs conditions doivent être réunies3 :
- la durée de vie des biens doit être augmentée (grâce à l’écoconception, à la réparation…), sinon
elle sera d’autant plus faible que le nombre d’utilisateurs est élevé ;
- le partage doit s’inscrire dans une logique de substitution et non de complémentarité à l’achat,
donc permettre de réduire le nombre de biens possédés par les individus ;
- le transport des biens mutualisés doit être optimisé.
1
Growth Within : a circular economy vision for a competitive Europe, Londres, Fondation Ellen McArthur, 2015, 100 p., http://www.
ellenmacarthurfoundation.org/books-and-reports
2
Institut de l’économie circulaire, Quel potentiel d’emplois pour une économie circulaire ?, Institut de l’économie circulaire, 2015, http://
www.institut-economie-circulaire.fr/attachment/586199/
3
http://www.iddri.org/Publications/Economie-du-partage-enjeux-et-opportunites-pour-la-transition-ecologique
4
Going local – Creating self-reliante communities in a global age, Shuman Michael, Routledge, 2000, https://www.amazon.fr/GoingLocal-Creating-Self-Reliant-Communities/dp/0415927684
Le guide permanent du développeur économique
Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - E
Les clés du métier - Juin 2016
De même pour les circuits courts : les travaux de l’économiste américain Michael Shuman4 ont
mis en avant leur impact économique positif. Il a démontré que les entreprises locales contribuent
beaucoup plus au développement économique du territoire dans lequel elles s’inscrivent, car elles
y entretiennent des liens étroits avec les autres acteurs du territoire.
Leur impact environnemental est en revanche plus discuté : en effet, le rapprochement entre
producteurs et consommateurs est presque toujours compensé par le manque de rationalisation
de la logistique. Ainsi, le bilan environnemental d’un kilo de pommes produit à moins de 100
kilomètres de son lieu de vente et transporté par le producteur dans une camionnette peut être
supérieur à celui d’un kilo de pommes produit à l’étranger mais transporté par fret. Cependant,
le bilan environnemental des circuits de proximité peut aussi être amélioré par le fait qu’ils
recourent plus souvent que les circuits longs à l’agriculture biologique et qu’ils peuvent contribuer
à réduire le gaspillage. Mais, sur ces deux points, les études d’impact restent limitées.
1
F - Perspectives et conclusions
L’engouement que connaissent aujourd’hui les modèles économiques alternatifs au capitalisme
« classique » est particulièrement stimulant pour les acteurs. Ces modèles démontrent qu’il existe
des solutions pour répondre aux enjeux économiques, environnementaux et sociaux. Les initiatives se multiplient, de même que les échanges de bonnes pratiques qui permettent de décliner des
concepts théoriques à la réalité des organisations et des territoires, en acceptant la logique de
l’essai-erreur. L’Institut de l’économie circulaire a ainsi mis en place une plate-forme de partage
d’expériences en partenariat avec le Cirrid et avec le soutien de l’Ademe et du MEDDE (http://
www.economiecirculaire.org). L’institut a également publié un guide à destination des entreprises1, et la Fondation Ellen MacArthur un guide à l’usage des décideurs2.
Mais une fois passé l’effet de nouveauté, les années à venir seront déterminantes pour permettre
de pérenniser ces nouvelles pratiques. Et des critères d’évaluation toujours plus approfondis pourraient être mis en place par les pouvoirs publics nationaux et locaux afin de soutenir les initiatives
apparaissant comme les plus bénéfiques sur les plans économique, environnemental et/ou social.
Des perspectives de développement différenciées doivent donc être envisagées pour ces différents
modèles, selon les secteurs, les acteurs et les territoires.
Bibliographie
1
Institut de l’économie circulaire, Quelles stratégies d’entreprise pour une économie circulaire moteur de croissance ?, Institut de
l’économie circulaire, 2014. http://www.institut-economie-circulaire.fr/Etude-l-Quelles-strategies-d-entreprise-pour-une-economiecirculaire-moteur-de-croissance_a612.html
2
Fondation Ellen MacArthur, op. cit.
Le guide permanent du développeur économique
Partie 5 - Économie de proximité, artisanat, commerce, ESS / Chapitre II - F
Les clés du métier - Juin 2016
- Cécile Désaunay, « Note d’analyse 7 : Des initiatives favorisant l’économie circulaire », in
Cécile Désaunay, François de Jouvenel (sous la dir. de), Produire et consommer à l’ère de la
transition écologique, Futuribles International, 2014. https://www.futuribles.com/fr/base/
document/note-danalyse-7-des-initiatives-favorisant-leconom/
- Fondation Ellen McArthur, Growth Within : a circular economy vision for a competitive Europe,
Londres : Fondation Ellen McArthur, 2015, 100 p. http://www.ellenmacarthurfoundation.
org/books-and-reports
- Corinne Lepage (sous la dir. de), L’économie du nouveau monde, ADM (acteurs du nouveau
monde), 2015. Voir aussi : https://www.futuribles.com/fr/base/bibliographie/notice/
leconomie-du-nouveau-monde/
- Orée / Région Île-de-France, Recueil cartographique des initiatives franciliennes en économie
circulaire, Orée / Région Île-de-France, 2015. www.oree.org/3priorites/economie-circulaire/
ressources.html
- PIPAME, PICOM, DGE, Enjeux et perspectives de la consommation collaborative, 2015. http://
www.entreprises.gouv.fr/etudes-et-statistiques/enjeux-et-perspectives-la-consommationcollaborative
1
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