des glissements dans ce sens, sous le prétexte que ces embryons seraient
moins viables.
5. Avant de programmer de telles études, il faudrait démontrer chez
l'animal, génétiquement très proche de nous, le babouin ou le macaque, que
de telles expériences ont déjà eu des répercussions positives pour la Santé
animale et aussi humaine. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Les divers
programmes de recherche pourraient et devraient donc être appliqués à
des espèces animales de mammifères. Il y a fort à parier qu’elles suffiraient
dans le cadre des progrès attendus dans le domaine de la Procréation
Médicalement Assistée.
6. Il est aussi tendancieux de penser que la recherche sur l’embryon va
servir à la thérapie génique. L’ADN de leurs cellules est le même que celui
des cellules somatiques qui sont normalement déjà les cibles de ces
recherches. Personne ne peut démontrer la supériorité des cellules souches
embryonnaires sur les cellules souches adultes ou reprogrammées, bien au
contraire. L’expérience animale montre qu’on ne sait toujours pas éviter les
risques de cancérisation induite, une fois sur deux, par les greffes de
cellules souches embryonnaires.
7. Quant à distinguer 2 régimes comme le suggère l'Agence de Biomédecine
: "un régime d'autorisation sous condition pour les travaux sur les embryons
surnuméraires dépourvus d'un projet parental" et "un régime d’interdiction
avec dérogations pour les travaux sur des embryons créés visant à améliorer
les techniques d’AMP", elle traduit la gêne des conseillers de cette
instance. La discussion entre « tout est permis sauf exception » ou « tout est
interdit sauf dérogation » constitue évidemment un sommet en matière
d’hypocrisie : la 2
ème
proposition sera toujours préférée car elle donne
apparemment satisfaction aux objecteurs, sans mécontenter les partisans
de la recherche sur l’embryon.
8. Ces régimes ouvrent tout simplement la porte aux expérimentations sur
embryons humains. Le non-dit est que l'on cherche à justifier les recherches
en cours et d'autre part à sécuriser leurs chercheurs. En plus certains
piaffent d'impatience et sont certains d'obtenir satisfaction, car leur
lobbying est puissant. Ils demandent déjà l'attribution de fonds de
recherche dédiés, poussés par les laboratoires pharmaceutiques qui ont
déjà pensé à la commercialisation de produits pour le rajeunissement,
éviter l'Alzheimer et devenir peut être bicentenaire... L'argument faisant
croire que les embryons humains sont plus faciles à obtenir que les modèles
animaux est faux et traduit l'absence d'honnêteté scientifique et de
conscience humaniste minimale.
9. Puisque l'embryon n’est pas une personne humaine, il échappe à la
protection juridique : on peut souligner que s’il sort du champ législatif, il
ne sort sûrement pas du champ éthique. Il est parfaitement incontestable