Alsace Astronomie 2013 - page 2
astronomes amateurs poussa Emile Schweitzer non seulement à dépouiller et analyser
les clichés qu’il était en train de faire mais à retrouver sur d’anciens clichés la pré-nova.
Son admirable travail minutieux permit d’ailleurs de trouver sur les clichés une autre
étoile variable, certes plus modeste mais qui non seulement ancra en lui cette véritable
passion pour les étoiles variables mais le fera connaître lui et le travail des variabilistes
dans le monde entier.
L’AFOEV le prit dans son conseil dès 1967. Il en devint rapidement le principal
responsable notamment pour la collecte des millions de mesures et leurs publications
dans la revue de l’AFOEV dont la diffusion fût rapidement mondiale. Rappelons qu’à
partir de 1973, il confectionnait cette revue et frappait sur sa machine à écrire les
articles avec une telle minutie et soin que la revue paraissait réalisée par un imprimeur.
Mais c’est surtout comme observateur qu’il s’est distingué. En effet dès 1971, il passa à
l’observation visuelle, les clichés photographiques étant trop long à dépouiller.
Une nouvelle demeure avec une terrasse surplombant la ville de Strasbourg, lui permit
à partir de 1979 de réaliser des centaines de milliers d’évaluations de magnitudes avec
un télescope Dobson de 300 mm à commandes manuelles et monté simplement en
azimutal. Les données furent petit à petit entrées dans la base du Centre de données
stellaires de l’Observatoire de Strasbourg dont il devint un habitué, afin d’alimenter la
mémoire de l’évolution des étoiles. Ces mesures si précieuses sont aujourd’hui non
seulement sauvegardées mais à la disposition des chercheurs.
Proche du directeur Alphonse Florsch, qui historiquement était aussi le secrétaire
général du Groupe d’Alsace de la Société Astronomique de France (SAFGA), Emile
Schweitzer devint membre du bureau ce qui le conduisit également à prendre de plus en
plus de responsabilités au sein de notre groupe d’astronomes amateurs. Petit à petit,
Alphonse Florsch poussa Emile Schweitzer à prendre la responsabilité de la conduite
de nos activités sous l’adage « L’astronomie des amateurs doit être pilotée par des
amateurs ». En acceptant ce poste fin 1978, notre nouveau secrétaire général renforça
les activités de la SAFGA sans délai. Rappelons que nous étions toujours associés à la
Société Astronomique de France comme groupe local. Mais avec une volonté
renouvelée, les conférences se succédèrent avec des professionnels de l’Astronomie,
des sorties de visite furent organisées et des ateliers prirent à nouveau naissance autour
de la construction de télescopes et de la taille de miroirs. Notons également l’apparition
d’une revue, « Alsace Astronomie » qui comptait plus de 40 pages et parut pendant 12
numéros sur 10 ans. Parmi les activités nouvelles, les visites mensuelles de la Grande
Lunette de l’Observatoire autant que les séminaires à l’Université, furent des initiatives
saluées par le grand public qui se réjouissait de pouvoir accéder aux astres en mettant
l’œil au bout d’un des plus beaux réfracteurs de France. Ce regain d’activités attira
quelques nouveaux membres qui vinrent soutenir les actions. La SAFGA retrouva sa
motivation d’antan. Le point d’orgue de ces années de renouveau de l’astronomie à
Strasbourg fût la grande fête du cinquantenaire de notre groupe en mars 1981.
Mais c’est vers les étoiles variables que le cœur d’Emile Schweitzer était le plus tourné.
La refonte et le transfert de l’AFOEV à l’Observatoire de Strasbourg représentait pour
lui de plus en plus de travail et il préféra donner à de plus jeunes la charge de faire
vivre la SAFGA à partir de 1988.