Rapport d’activité 2014 Éditorial Restaurer une économie dynamique porteuse d’emplois en améliorant la compétitivité des entreprises, conduire une transition énergétique et écologique capable de répondre à la fois aux grands défis environnementaux et aux enjeux de productivité, construire une société numérique innovante de nature à refonder les relations sociales et les modes de production, tels sont les trois défis économiques majeurs que notre pays s’emploie chaque jour à relever. Avec ses compétences techniques, économiques et juridiques, son ouverture internationale, sa connaissance approfondie du monde industriel, le CGE apporte aux pouvoirs publics, et en particulier au ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique qui le préside, une expertise de haut niveau pour éclairer et pour préparer les décisions publiques dans les trois domaines-clés que sont la compétitivité, la transition énergétique et l’économie numérique. Luc ROUSSEAU Vice-président du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies Dans le domaine de l’économie et de la compétitivité, le CGE a conduit en 2014 deux études de fond, l’une portant sur les effets des régulations sectorielles dans l’économie réelle, l’autre sur l’amélioration du classement international de la France en matière d’attractivité et de compétitivité économique. Les études sur l’énergie et la transition énergétique ont également représenté une part importante de l’activité du CGE, en lien avec la priorité forte donnée par le Président de la République et le gouvernement à ce chantier majeur. L’approche du CGE sur ces questions est originale en ce qu’elle intègre toujours la dimension économique pour s’assurer que la mise en œuvre de cette priorité se fasse dans un cadre budgétaire public maîtrisé et avec le souci de la compétitivité de l’économie française et européenne. Enfin, l’économie numérique constitue plus que jamais un domaine de compétence majeur du CGE. Plusieurs missions ont porté sur ce domaine, qu’ils s’agissent de travaux thématiques approfondis ou d’études à caractère plus général et prospectif. Service d’expertise et d’analyse au sein du ministère, le CGE est également un service d’inspection de l’État. Dans ce cadre, il a réalisé en 2014 plus de 20 inspections et audits, souvent conjointement avec d’autres corps d’inspection, portant sur des établissements publics, une école de l’institut mines-Télécom, 2 DREAL, ou des audits régionaux des risques naturels et technologiques. Le CGE, c’est aussi la tutelle des 10 écoles d’ingénieurs des mines et des Télécoms, regroupées au sein de l’Institut mines-Télécom. Ces écoles accueillent au total plus de 12 000 étudiants et délivrent plus de 4 000 diplômes par an, ce qui fait de l’Institut un groupe d’enseignement supérieur majeur au niveau national. Son rattachement au ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique est un symbole fort de son ancrage dans l’économie : chacune des écoles est une PME agile constamment tournée vers les entreprises. Le CGE, c’est enfin la gestion du corps des mines. Cette gestion s’attache à répondre au mieux aux besoins des administrations et des établissements publics, à Paris, comme en province, à Bruxelles comme dans les organismes internationaux, tout en permet- 2 tant à chacun un déroulement de carrière motivant avec l’accession à des responsabilités importantes. À cet égard, les nombreuses nominations d’ingénieurs des mines à des postes à hautes responsabilités intervenues en 2014, dans le public comme dans le privé, attestent de la pertinence des parcours professionnels proposés par le corps et de l’excellence individuelle de ses membres. Les travaux conduits par le CGE en 2014 s’inscrivent dans une démarche continue de progrès. L’accent a été mis sur la collégialité de la réflexion : les recommandations proposées sont débattues en réunion de section et, une fois par mois, un temps est désormais réservé pour une réunion de « brainstorming » autour d’un thème d’actualité, qui permet de faire émerger des idées originales soumises au ministre ou à son cabinet. Le rôle des référents thématiques du CGE a été réaffirmé afin d’entretenir des relations étroites avec les administrations opérationnelles. L’ensemble de ces actions concourent à faire du CGE une force réactive de propositions, étayées mais audacieuses, auprès des pouvoirs publics. Avec le même objectif, le CGE a aussi travaillé en 2014 à renforcer davantage sa communication : le chantier de refonte des sites intranet et internet a été lancé et les nouvelles versions, résolument plus modernes et ergonomiques, seront opérationnelles dans le courant du premier semestre 2015. L’année 2015 va placer une fois encore les domaines de compétence du CGE au cœur de l’actualité internationale et nationale. Au niveau international, la nouvelle Commission européenne a retenu des priorités qui s’y inscrivent pleinement : la relance de l’investissement, la mise en œuvre d’un marché unique du numérique connecté, la résilience de l’Union sur le plan de l’énergie, le renforcement de la base industrielle du marché intérieur, la convergence accrue des politiques monétaires et budgétaires. Toujours au niveau international, la France accueillera et présidera en 2015 la 21e conférence sur le climat avec pour objectif de parvenir à un accord mondial permettant de contenir le réchauffement global en deçà de 2°C. Au niveau national, l’agenda économique est également chargé avec la poursuite de la mise en œuvre du pacte de responsabilité et de solidarité et la loi pour la croissance et l’activité. Le programme de travail du CGE pour 2015 s’inscrit en réponse aux attentes des pouvoirs publics et de nos concitoyens. L’accent y est mis notamment sur le thème de la transformation numérique de l’économie, c’est-à-dire sur la manière dont les nouvelles technologies modifient profondément les modes de production : l’« industrie 4.0 » est en route avec une opportunité majeure de refondation des filières industrielles, de regain de compétitivité et un outil de concrétisation de l’ambition d’une transition énergétique et écologique au service de la performance économique. Fort de l’implication, du professionnalisme, du dévouement et de la créativité de ses membres et de son personnel, de la confiance de ses mandants et de ses partenaires, le CGE a plus que jamais l’ambition et la volonté d’être, au sein de l’État et au service des pouvoirs publics, un acteur de référence de cette transformation. 3 Emmanuel MACRON Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique Président du Conseil Général de l’Économie, de l’Industrie, de l’Énergie et des Technologies Sommaire La vie du CGE 9 L’expertise au service des pouvoirs publics 9 Des missions diversifiées pour éclairer la décision publique 9 Un travail collégial dans le cadre des sections 11 Une réflexion collective dans le cadre des « Creative Freeday » 12 Présidences et autres mandats Les missions du CGE en 2014 13 14 Les missions d’expertise et de conseil 14 Les missions d’inspection et d’audit 35 Autres travaux 38 L’enquête annuelle sur la diffusion des technologies de l’information et de la communication 38 Les avis relatifs a la gestion du sous-sol et aux titres miniers 40 3 Domaines de responsabilité spécifique 43 La tutelle des grandes écoles d’ingénieurs et de management du ministère chargé de l’industrie et des communications électroniques 43 La gestion du corps des mines 51 Les publications des annales des mines 53 Annexes59 Membres du Conseil 60 Membres associés 60 Ingénieurs et contrôleurs généraux référents au 1er avril 2015 61 Missions réalisées par le CGE en 2014 62 Liste des acronymes utilisés 64 5 Le CGE en 2014 Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, nouveau Président du CGE Le 26 août 2014, Emmanuel Macron est nommé ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique. À ce titre, il devient Président du CGE. Axelle Lemaire, Secrétaire d’État chargée du numérique, est maintenue dans ses fonctions. Axelle Lemaire rencontre les membres du Conseil lors d’une visite le 17 juillet Le 17 juillet, Axelle Lemaire s’est rendue dans les locaux du CGE. Au cours de cette visite, la secrétaire d’État est allée à la rencontre des collaborateurs du Conseil. Puis, elle a présidé une réunion de travail à laquelle ont participé les membres du CGE les plus impliqués dans le domaine numérique. 6 quelques faits marquants Ouverture par Luc Rousseau du Forum mondial de l’OCDE sur la responsabilité sociétale des entreprises En présence d’Angél Gurria, secrétaire général de l’OCDE, et de Liliane Plumen, ministre néerlandaise chargée du commerce extérieur et de la coopération internationale, Luc Rousseau, a ouvert le 2e forum mondial sur la RSE organisé le 26 juin par l’OCDE. Intervention de Luc Rousseau lors des rencontres des acteurs publics le 9 juillet Luc Rousseau a axé son intervention sur la contribution du Conseil à la modernisation de l’action publique en présentant les principales recommandations du CGE sur la simplification des relations entre l’administration et les entreprises, sur le regroupement des CCI et sur la politique de l’eau. 7 Participation du CGE à Technopolice 2014 à Issy-les-Moulineaux le 18 septembre Organisée par la Gendarmerie et la Police nationale, cette quatorzième journée était consacrée au WEB 3.0, objets connectés : sécurité ou insécurité ? La clôture a été assurée par Luc Rousseau et par Jean-Pierre Dardayrol, membre permanent du Conseil. Enquête 2014 sur la diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française Le CGE et l’ARCEP ont publié en décembre les résultats de l’enquête annuelle sur la diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française. Réalisée par le CREDOC auprès de 2 220 personnes représentatives, cette enquête décrit l’équipement et les usages des individus. 8 La vie du CGE L’EXPERTISE AU SERVICE DES POUVOIRS PUBLICS Aux termes du décret n°2011-1523 du 14 novembre 2011, le CGE est compétent dans les domaines suivants : • développement économique et industrie ; • technologies de l’information, informatique, communications électroniques, techniques audiovisuelles, espace et secteur postal ; • é nergie, ressources minières et minérales et utilisation du sous-sol ; • services financiers, banques et assurances. Le Conseil est également compétent pour l’ensemble des activités se rattachant à ces domaines, notamment en matière de services associés, de technologie, de recherche, de formation, de métrologie, de sécurité et de risques. Le CGE est placé sous l’autorité directe du ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique qui le préside. En outre, il est à la disposition, en tant que de besoin, des ministres chargés des secteurs qui relèvent de sa compétence, et notamment du ministre chargé de l’énergie et des ressources minières. Les activités relèvent de 4 modes d’intervention : • Conseiller : le Conseil conduit des missions d’étude, d’évaluation et d’audit ; il émet également des avis dans le cadre du déroulement de certaines procédures, minières notamment, ou à l’occasion de consultations sur des projets de texte ; • Inspecter : le CGE assure des missions permanentes d’inspection portant sur les services déconcentrés et des établissements publics dont la liste est déterminée par les ministres concernés ; il peut également mener toute mission d’inspection entrant dans son domaine de compétence ; • Gérer et piloter : le Conseil assure la gestion du corps des mines et exerce la tutelle des écoles d’ingénieurs et de management qui relèvent du ministère chargé de l’industrie et des communications électroniques, à savoir les écoles de l’Institut mines-Télécom ; • Communiquer : le CGE assure la publication des Annales des mines qui visent à diffuser auprès des décideurs des dossiers de synthèse permettant d’explorer largement la problématique de grands sujets couvrant les divers aspects de l’activité économique. DES MISSIONS DIVERSIFIÉES POUR ÉCLAIRER LA DÉCISION PUBLIQUE Les missions confiées au CGE relèvent de 2 catégories principales : l’expertise et le conseil ; l’inspection et l’audit. Les missions d’expertise et de conseil sont principalement demandées par le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique et par la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Destinées à analyser une problématique sectorielle ou thématique et à émettre des avis et des recommandations préparant la prise de décisions publiques, elles présentent en général un caractère stratégique et prospectif. 9 Les missions d’inspection et d’audit portent sur les services déconcentrés du ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique et sur les organismes sous tutelle de ce ministère. À la suite de la réorganisation des services déconcentrés de l’État, ces missions portent également en partie sur les services déconcentrés du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (les DREAL). Ces missions d’inspection ont donc été redéfinies, en liaison avec le CGEDD. Le CGE assure une mission permanente d’inspection sur des établissements publics qui dépendent du ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique et du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie : • l’Agence nationale des fréquences, • l’École nationale supérieure de création industrielle, • l’Institut mines-Télécom, • l’institut national de recherche en informatique et automatique (INRIA), • l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), • le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), • l ’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), • l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), • le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), • l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFP), 10 • l ’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS), • l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Des missions d’audit sont également demandées pour des services sur lesquels le ministère n’exerce aucune tutelle directe. C’est le cas par exemple des divisions territoriales de l’ASN, à la demande du directeur général de cette autorité indépendante conformément au décret constitutif du CGE. Les missions confiées au Conseil, quelle que soit leur nature, sont réalisées sous la responsabilité du ou des membres du CGE qui en sont chargés. Une charte précise les principes assurant la qualité des travaux fournis. Le CGE est souvent amené à assurer des missions sur des thématiques transverses à vocation interministérielle, ce qui le conduit à travailler avec d’autres services d’inspection. De nombreuses missions sont ainsi réalisées conjointement avec l’IGF, le CGEDD, l’IGAS, l’IGA, le CGEFI, le CGAAER, l’IGAENR et avec le CGArm. Afin de garantir l’efficacité de son action et la qualité des services rendus, le CGE met en œuvre un guide de procédure qui permet un regard collectif sur ces missions et une charte graphique qui harmonise la présentation des rapports. La fonction de référent, mise en place au sein du CGE, permet de développer, au bénéfice de tous les membres, une expertise adossée à des relations étroites et confiantes avec les partenaires extérieurs du Conseil. UN TRAVAIL COLLÉGIAL DANS LE CADRE DES SECTIONS Pour mieux couvrir l’ensemble de son champ de compétences, le CGE comprend 4 sections : • « Technologies et société » : compétente en matière de prospective technologique et d’évaluation socio-économique, cette section traite des questions concernant l’impact des évolutions scientifiques et techniques sur la société ; • « Innovation, compétitivité et modernisation » compétente en matière de recherche et d’enseignement supérieur ainsi que de formation et d’emploi, cette section traite des questions intéressant la compétitivité des entreprises et des territoires, le financement des entreprises, l’innovation, la normalisation, l’entrepreneuriat, la propriété intellectuelle et l’intelligence économique ; • « Régulation et ressources » : cette section traite des questions de régulation et d’évaluation des performances ainsi que des questions intéressant l’économie des réseaux, l’économie des services financiers, les banques et les assurances, la continuité et la compétitivité des approvisionnements et la gestion des ressources rares ; • « Sécurité et risques » : cette section traite des questions de sécurité, de sûreté, de prévention, d’anticipation, de traitement des risques de toutes natures et de gestion de crise, notamment dans les domaines financier, industriel, nucléaire et des réseaux. Les champs d’intérêt des 4 sections leur permettent de couvrir la plupart des thématiques sectorielles. En général, chacun des membres du CGE contribue aux travaux de 2 sections. Les sections se réunissent à un rythme mensuel. Ces réunions donnent lieu : • à la présentation de rapports de missions réalisées par les membres du CGE sur des thèmes liés aux domaines de compétence de ces sections, suivie d’une discussion collégiale permettant une appropriation collective des questions abordées ; • au choix d’axes de réflexion spécifiques permettant aux membres des sections d’approfondir des thèmes pour anticiper, autant que possible, les besoins des ministres et préparer les missions à venir ; • à la formulation d’avis aux ministres : ces avis peuvent être ponctuels sur un sujet sur lequel le CGE souhaite attirer l’attention d’un ministre ; ils peuvent être systématiques : un groupe de travail spécifique est alors créé au sein de la section pour instruire les dossiers correspondants. C’est le cas des avis relatifs aux titres miniers sur lesquels le Conseil est consulté en application de dispositions réglementaires : 51 avis ont été formulés en 2014 dans ce cadre par la section « Régulation et ressources » ; • à l’audition de personnalités extérieures. De façon générale, les sections ont cherché à nouer des contacts avec des partenaires partageant les mêmes enjeux au sein de l’État et avec des parties prenantes extérieures. Une revue interne est diffusée par courrier électronique au sein du CGE. 11 UNE RÉFLEXION COLLECTIVE DANS LE CADRE DES « CREATIVE FREEDAY » Le Vice-président du CGE a souhaité mettre en place, à partir de septembre 2014, des groupes de réflexions informels périodiques destinés à débattre de problématiques d’actualité entrant dans le champ de compétences du CGE. Ces « Creative Freeday » sont ouverts à tous les membres du CGE qui souhaitent faire part de leurs réflexions, de leurs expériences et de leurs analyses sur les thèmes retenus. Les débats au sein des « Creative Freeday » donnent lieu à un compte rendu ou à une analyse de problématique transmis au ministre. En 2014, 4 thèmes ont été traités : • Quelle politique proposer pour une « Europe de l’énergie » ? • Quelles propositions d’investissement pour un « New Deal » européen ? • Comment encourager la transformation numérique des entreprises ? • Comment améliorer la qualité des études d’impact des textes législatifs ? 12 Le concours mondial de l’innovation Le rapport de la Commission Innovation 2030, présidée par Anne Lauvergeon, « 1 principe et 7 Ambitions pour l’innovation », remis au Président de la République le 11 octobre 2013, a notamment recommandé le lancement d’un concours mondial de l’innovation en décembre 2013. Ce concours a pour objectif de créer une émulation autour de chacune des 7 ambitions. Ouvert à tout type d’entreprises, françaises ou étrangères, il comporte 3 étapes : amorçage, levée des risques, et développement, avec des projets de plus en plus importants (environ 200 k€, 2 M€, 20 M€), et de plus en plus près de la mise sur le marché. En 2014, plus de 600 projets ont été reçus en phase d’amorçage, et 110 ont été sélectionnés. Le CGE a apporté son expertise en mettant à disposition un ingénieur général des mines comme rapporteur, et 7 ingénieurs généraux comme membres de jurys ; le Vice-président du Conseil étant par ailleurs membre du comité de pilotage du concours. Les membres du Conseil ont participé aux jurys portant sur le stockage de l’énergie, le recyclage des métaux, la valorisation des richesses marines, les protéines végétales et la chimie du végétal, la médecine individualisée, l’innovation au service de la longévité et la valorisation des données massives. PRÉSIDENCES ET AUTRES MANDATS Les membres du CGE sont souvent administrateurs, au nom de l’État, d’organismes publics ou d’entreprises publiques, notamment en 2014, l’Institut National de la Consommation, la Française des Jeux ou l’Imprimerie nationale. Il convient également d’évoquer l’engagement de plusieurs membres du CGE en qualité de membres ou de présidents de jurys de recrutement ou d’avancement pour des corps relevant du ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique : techniciens supérieurs de l’industrie et des mines, ingénieurs de l’industrie et des mines, ingénieurs des mines issus d’écoles autres que l’école polytechnique ou de voies de recrutement interne. Le CGE est présent dans un certain nombre d’enceintes internationales. Ainsi, Françoise Roure, présidente de la section « Sécurité et risques » du Conseil, a assuré jusqu’au 21 décembre 2014 la Vice-présidence du groupe nanotechnologies de l’OCDE. Elle est membre du groupe de préfiguration de l’OCDE sur les biotechnologies, les nanotechnologies et les technologies convergentes (GT BNCT). Elle y représente la France, participe à la normalisation internationale dans le cadre de l’ISO en qualité de Vice-présidente du groupe technique sur les dimensions citoyennes et sociétales des normes dans le domaine des nanotechnologies. Au niveau européen, elle participe au comité d’éthique nanomédecine de European Technology Platform (ETP). 13 missions Les du CGE en 2014 LES MISSIONS D’EXPERTISE ET DE CONSEIL Les missions d’expertise et de conseil achevées en 2014 portent principalement sur le développement économique et la compétitivité, les interactions entre l’industrie et l’environnement, les entreprises et les filières, l’énergie et la transition énergétique, l’économie numérique et l’organisation de l’État tout particulièrement en matière de systèmes d’information. Ces missions confiées au CGE ont soit un caractère général, en vue de la préparation ou de l’évaluation d’un élément de politique publique ou de dispositions législatives et réglementaires, soit un caractère ponctuel afin d’étudier une situation d’actualité particulière pour l’analyser et en tirer les enseignements utiles pour l’action publique. 14 Les développements suivants présentent par domaine les missions les plus représentatives de l’activité du CGE en 2014. Afin d’illustrer de façon plus concrète la nature des travaux du CGE, un focus est proposé sur quatre d’entre elles. L’économie et la compétitivité Placé sous la présidence du ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, le CGE a naturellement vocation à répondre aux demandes d’études et d’analyses qui lui sont adressées par le ministre et ce d’autant plus que le champ d’intervention du Conseil comprend, depuis le 1er mars 2012, l’ensemble des domaines économiques et financiers. Le CGE a donc été saisi de questions touchant à ces domaines. Au premier rang des missions touchant à la compétitivité de l’économie française figure l’étude sur les effets des régulations sectorielles dans l’économie réelle, notamment dans le secteur des communi- compétitivité économique, notamment, s’est attachée à identifier les actions de fond et de communication qui permettraient à la France d’être mieux placée dans les classements internationaux afin d’attirer encore davantage d’investisseurs. Voir focus n° 2 La position de la France dans les classements économiques internationaux : analyse et pistes d’amélioration cations électroniques et de l’énergie. Cette étude a mobilisé une importante équipe au sein du CGE. Elle propose de réorienter la régulation, tournée jusqu’ici principalement sur l’ouverture des marchés à la concurrence et la baisse des prix pour le consommateur, vers un objectif global de compétitivité à long terme intégrant des notions comme la compétitivité des entreprises, le développement de l’emploi, la couverture territoriale, la protection du consommateur, la prévention du risque systémique, la défense civile et la résilience, et le développement durable. Plusieurs missions ont également été confiées au CGE, parfois conjointement avec d’autres services, dans le domaine du commerce extérieur. À chaque fois, il s’agit d’évaluer des dispositifs existants ou de proposer de nouveaux dispositifs pour améliorer la performance de l’économie française à l’export ou pour réduire de déficit de la balance commerciale française. Conjointement avec l’IGF, le CGE a été amené à étudier la pertinence du critère de « la part française » dans l’attribution de certaines aides à l’exportation. Le CGE a aussi été chargé de proposer une méthode de mise en œuvre du programme de modernisation des procédures de passage en douane décidé par le gouvernement (dédouanement). Voir focus n° 1 Changer la régulation sectorielle : d’un objectif de prix bas à court terme à un objectif d’investissements de long terme D’autres travaux menés par le CGE en 2014 s’inscrivent dans le domaine du développement économique. L’étude portant sur l’amélioration du classement international de la France en matière d’attractivité et de 15 L’industrie et le développement durable De nombreuses missions du CGE répondent à une demande conjointe du ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique et de la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Dans ce cas, elles sont généralement menées avec le CGEDD. Selon leur champ d’intervention, ces missions peuvent associer un ou plusieurs autres ministères. À l’intersection des problématiques industrielles et environnementales, le CGE a eu notamment à traiter en 2014 de la question des garanties financières applicables à certaines installations classées pour la protection de l’environnement. industries culturelles notamment) peut donc solliciter le CGE, en liaison le cas échéant avec le ou les conseils généraux sectoriellement compétents. En 2014, le CGE a ainsi travaillé sur la création d’un fonds d’investissement pour les industries agroalimentaires. Il a également été partie prenante aux travaux de la mission confiée à Serge Bardy, député du Maine-et-Loire, sur le potentiel de déploiement de l’économie circulaire dans la filière de production du papier recyclé en France. Voir focus n° 3 Obligation de garanties financières pour la mise en sécurité des installations classées qui présentent des risques importants de pollution Dans le domaine de l’environnement et de la sécurité industrielle, le CGE a été chargé de réfléchir à la mise en œuvre de la réglementation européenne sur la commercialisation et l’utilisation des précurseurs d’explosifs et à l’optimisation technico-économique des projets de démantèlement d’installations nucléaires du CEA. Les entreprises et les filières La compétence du CGE en matière d’économie, d’une part, et d’industrie, d’autre part, conduit tout naturellement le Conseil à s’intéresser à l’entreprise en général et à son environnement juridique et administratif, qu’il s’agisse de réglementation ou de dispositif public de soutien. L’ensemble des ministres ayant à traiter de l’entreprise dans un cadre sectoriel (agriculture, artisanat, transport, 16 Le CGE est également régulièrement saisi de missions portant sur la situation de bassins économiques, de secteurs ou d’entreprises affectés par des difficultés d’ordre économique et social et dont la pérennité peut être menacée alors que leur activité revêt une importance particulière au regard des enjeux d’indépendance nationale, d’emploi, de préservation des compétences ou d’équilibre des territoires. C’est ainsi qu’en 2014, le CGE a travaillé sur la valorisation des schlamms de l’ancien bassin minier mosellan ou l’exploitation minière en Guyane. L’énergie et la transition énergétique En vue d’améliorer les dispositifs publics d’aides aux entreprises, une mission du CGE s’est attachée à réfléchir aux moyens envisageables, dans le cadre de la législation européenne, pour soutenir davantage les entreprises fortement exposées à la concurrence internationale. Le CGE a également contribué à la mission confiée à Clotilde Valter, députée du Calvados, concernant les CTI et les comités professionnels de développement économique (CPDE) afin d’analyser leur efficacité et de proposer les mesures permettant de l’accroître. Il a aussi appuyé le groupe de travail mis en place au sein du Conseil national de l’industrie et présidé par JeanneMarie Prost. Alors médiatrice du crédit aux entreprises, elle a été chargée de faire des propositions relatives au financement des entreprises industrielles, avec pour ambition de renforcer la confiance entre l’entreprise et ses partenaires bancaires et d’offrir, notamment aux PME, des outils de financement diversifiés. Les interventions du CGE dans le domaine de l’énergie sont effectuées dans le cadre de missions confiées conjointement par le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique et la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Elles sont généralement réalisées en lien avec le CGEDD. Le CGE a ainsi préparé en 2014 un rapport sur les coûts, les services rendus, le soutien et la régulation des énergies renouvelables électriques. Cette mission associait également, outre le CGEDD, l’IGF. Une étude a également porté sur les possibilités d’évolution structurelle des appels d’offres sur l’éolien en mer garantissant la plus grande efficacité de la procédure en termes de coût pour le consommateur et de risques pour l’industriel. Toujours dans le domaine de la transition énergétique et afin de s’assurer que les soutiens publics ne conduisent pas à un accroissement de la fraude, le CGE a été chargé d’étudier les modalités de mise en place de contrôles efficaces pour les installations bénéficiant d’une obligation d’achat. Le souci de l’utilisation optimale des ressources publiques en faveur de l’objectif de transition énergétique a également été à l’origine de la mission d’évaluation du dispositif des certificats d’économie d’énergie. Voir focus n° 4 : Les certificats d’économies d’énergie : efficacité énergétique et analyse économique Dans une approche prospective globale partant de l’objectif de transition énergétique porté par le Président de la République, le CGE a apporté son concours à la mission confiée par le Premier ministre à Roland Peylet, conseiller d’État, relative aux politiques 17 publiques à mettre en œuvre pour construire une ville durable. Le rapport estime qu’un pas décisif peut être franchi dans la conception, la mise en œuvre et la valorisation par les acteurs publics et privés de réalisations urbaines plus soutenables et plus efficaces. L’économie numérique et le secteur postal En relation avec le domaine des technologies numériques et le domaine postal qui relèvent de son champ d’activité historique, le CGE a été saisi de plusieurs missions. En 2014, le CGE a ainsi étudié l’évolution des aides publiques de soutien à la diffusion de la presse avec une réflexion sur la complémentarité des 3 modes de diffusion : postage, portage et vente au numéro. Dans le domaine des communications électroniques, le CGE a procédé à une analyse du caractère concurrentiel du marché des services de communications fixes à destination des PME, sur la base du constat d’une présence encore très forte de l’opérateur historique sur le marché des entreprises, en particulier pour les services fixes voix et données offerts aux PME. Le CGE a contribué au rap18 port confié par la Secrétaire d’État à l’économie numérique à Pierre Camani, Sénateur du Lot-et-Garonne, et Fabrice Verdier, Député du Gard, sur les enjeux et les perspectives d’évolution du service universel des communications électroniques au regard des nouveaux usages technologiques. Ce rapport, dont l’objectif est de répondre aux nouveaux défis de l’inclusion numérique, propose une mise à niveau des politiques publiques en matière de service universel des communications électroniques au vu des nouveaux usages et incite à la création, en parallèle, d’un véritable réseau national de la médiation numérique, capable d’accompagner tous les publics vers l’autonomie dans les usages quotidiens des technologies, services et médias numériques. Un membre du CGE a également été rapporteur de la mission pilotée par Philippe Lemoine, président de la Fondation Internet nouvelle génération, consacrée à la transfor- mation numérique de l’économie qui propose notamment 9 projets sectoriels concrets à mettre en œuvre rapidement. Enfin, dans le domaine des technologies numériques, le CGE réalise tout au long de l’année des expertises techniques et financières préalables, au remboursement par l’État, aux opérateurs de communications électroniques des frais qu’ils engagent pour répondre à leurs obligations en matière judiciaire. L’organisation de l’État dans le domaine des systèmes d’information L’expertise du CGE en matière de technologies numériques conduit tout naturellement les pouvoirs publics à demander au CGE un certain nombre de travaux portant sur l’organisation des administrations ou des services qui lui sont liés, notamment sur les questions de systèmes d’information. C’est ainsi qu’en 2014, le CGE a réalisé un audit de l’exploitation des systèmes d’information du ministère de l’intérieur. L’international La plupart des missions confiées au CGE requièrent une analyse comparative européenne et internationale. Celle-ci est menée au cas par cas, soit par des échanges bilatéraux ou multilatéraux directs, soit avec le concours de la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne ou des services économiques de la France placés dans les ambassades et rattachés à la Direction générale du Trésor. Tel fut le cas, en 2014, de la mission déjà citée portant sur le soutien aux entreprises exposées à la concurrence internationale, pour laquelle les services économiques en Allemagne, en Autriche, en Belgique et en Italie ont été sollicités. 19 Focus 1 : Changer la régulation sectorielle : d’un objectif de prix bas à court terme à un objectif d’investissements de long terme François CHOLLEY, Fabrice DAMBRINE, Jean CUEUGNIET, Caroline LEBOUCHER, Jean-François MAGAÑA, Jacques SERRIS, François VALÉRIAN, Dominique VARENNE Le CGE a été chargé d’une mission concernant les effets des régulations sectorielles sur le développement de l’économie réelle dans les secteurs des télécommunications et de l’électricité. Ces deux secteurs sont en effet d’importance majeure tant par leur poids économique direct, que par leur impact sur la compétitivité des entreprises clientes et par leur disponibilité particulièrement critique, y compris en cas de crise. La mission s’est attachée à rencontrer dans les deux secteurs les principaux acteurs de la régulation et des entités régulées. Simultanément, l’évolution des indicateurs économiques des principales entreprises de chaque secteur a été examinée sur les dernières années au plan national et international. La régulation sectorielle est apparue sous sa forme actuelle aux États-Unis dans les années 1980 et 1990 avec l’ouverture à la concurrence de secteurs auparavant intégrés verticalement ou géographiquement et dominés par des monopoles locaux ou nationaux. En théorie, la régulation de la concurrence vise à garantir que le marché fonctionne selon des règles de droit identiques pour tous les acteurs, en faisant prévaloir les meilleures offres - rapport qualité/prix -. En conséquence, la concurrence sectorielle doit également favoriser l’innovation, l’efficacité économique et la compétitivité tout en dégageant un surplus pour le client, individuel ou professionnel. Au sein de l’Union européenne, la régulation sectorielle a été mise en œuvre quelques années plus tard, avec dans les communications électroniques un objectif prépondérant d’ouverture à la concurrence, et dans l’électricité, plusieurs objectifs successifs et contradictoires d’ouverture à la concurrence, de protection du consommateur, de sécurité d’approvisionnement et de politique climatique. La « démonopolisation » des deux secteurs exigeait une régulation asymétrique afin de favoriser les nouveaux entrants ; elle a été conduite par une agence spécifique indépendante de l’État resté généralement actionnaire de l’opérateur historique. À ce jour, la régulation sectorielle en France a produit ou préservé des prix bas, mais en partie pour cette raison, elle n’a pas assuré la compétitivité à long terme des secteurs régulés. 20 Pour le secteur des communications électroniques, la loi fixait initialement en 1996 que la régulation, à travers l’ouverture à la concurrence, s’exerçait au bénéfice des utilisateurs, du développement de l’emploi, de l’investissement efficace, de l’innovation, dans l’intérêt des territoires et dans le respect de la protection des consommateurs tout en garantissant l’intégrité et la sécurité des réseaux. Ces divers objectifs ont été satisfaits de manière inégale. Sous l’effet d’une poussée technologique mondiale irrésistible, l’ouverture à la concurrence a accéléré le rythme d’introduction de l’innovation et des nouveaux services de communications électroniques et a conduit à faire baisser très sensiblement les prix des services vendus au consommateur final. Il en est résulté une révolution des usages, une forte croissance en volume du marché. Cependant, la protection des consommateurs est apparue en France insuffisante et des mesures correctrices ont été mises en place pour le service après-vente ou dans les clauses contractuelles à partir du milieu des années 2000. La contribution des communications électroniques à l’aménagement du territoire reste imparfaitement assurée. Le service universel ne concerne que le téléphone fixe de base. La couverture en haut débit est effective dans les zones rentables car denses, mais conditionnée à l’initiative des collectivités locales dans les zones moins rentables. La péréquation historique entre consommateurs a ainsi laissé la place à un écrémage naturel par les opérateurs dans les zones denses et par le recours à des subventions publiques pour assurer la couverture numérique sur les zones à faible densité de population. La résilience des réseaux, la qualité du service, les effets sur l’emploi sont autant d’indicateurs considérés de fait comme de moindre importance par les opérateurs comme par le régulateur. La concurrence focalisée sur les prix a donc fragilisé les opérateurs mais aussi les fournisseurs et équipementiers européens. Les opérateurs européens présentent aujourd’hui des capitalisations boursières amoindries, des stratégies de développement réduites, notamment à l’international, et réalisent des investissements a minima. Leurs fournisseurs historiques européens d’équipements de communication se sont concentrés mais ils n’ont pas trouvé les ressources pour rebondir face à leurs challengers asiatiques. De surcroît, les fournisseurs de services sur Internet, qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que les opérateurs, viennent capter une part croissante de l’activité des acteurs historiques, que ce soit dans les domaines des services de communication électronique, du commerce, des services financiers ou des équipements. Pour toutes ces raisons, la balance commerciale du secteur est aujourd’hui lourdement déficitaire. Pour le secteur de l’électricité, la régulation s’est construite progressivement, au niveau communautaire et au niveau national, autour de trois objectifs non hiérarchisés et difficiles à concilier, notamment en période de stagnation économique : assurer aux consommateurs un choix pour la fourniture d’électricité au meilleur prix par l’ouverture à la concurrence et la construction d’un marché intérieur de l’électricité, assurer la sécurité d’approvisionnement et enfin s’inscrire dans une stratégie de protection 21 de l’environnement, en respectant des objectifs en matière d’émissions de CO2 et de production d’électricité à partir de sources renouvelables. Les prix bas ont été préservés en France notamment en comparaison de ceux d’autres pays européens. Le nombre de clients passés à la concurrence du monopole historique reste faible. La part de la chaîne de valeur ajoutée réellement mise en concurrence est restée modérée et porte essentiellement sur la production d’électricité d’origine renouvelable et sur la revente d’électricité produite par EDF. L’ouverture du marché de l’électricité, évaluée par l’ajout de nouvelles capacités techniques, reste très limitée. Les opérateurs alternatifs ne peuvent jouer, en matière d’offre tarifaire, que sur deux paramètres : l’optimisation du prix de l’électricité sur le marché de gros en vue de sa revente et l’optimisation de leur politique commerciale. Que ce soit au niveau communautaire ou national, l’emploi, l’investissement et le développement de filières industrielles liées au marché de l’électricité ne figurent pas parmi les principaux objectifs assignés à la régulation du secteur. Les énergies électriques renouvelables non hydrauliques (éolien et photovoltaïque) ont été développées à travers de généreux mécanismes de soutien financier et en leur garantissant un accès prioritaire aux réseaux, mais sans réel mécanisme de pilotage de leur développement. Cela a entraîné, dans un contexte de stabilité voire de baisse de la demande globale, la création d’une surcapacité artificielle des moyens de production, entraînant une baisse des prix sur le marché de gros, et une hausse des prix de détail, du fait de prix de rachat élevés garantis dont le surcoût est financé par une augmentation du montant de la CSPE à la charge des seuls consommateurs d’électricité. Dans l’électricité, à la différence des télécommunications, des tarifs de détail, et dans certains cas de gros, administrés ont été maintenus. Une contradiction apparaît désormais entre plusieurs aspects de la régulation : l’ouverture à la concurrence et le recours aux mécanismes de marché pour les échanges d’électricité sur le marché de gros, le maintien de fait de tarifs administrés pour la plupart des consommateurs finals, la priorité et les soutiens accordés aux énergies renouvelables hors mécanismes de marché et indépendamment de la demande d’électricité, la prééminence de la régulation court terme qui ne prend pas en compte les aspects d’efficacité économique dans la durée et n’incite pas aux investissements de production à coûts fixes importants. Ce manque d’incitation à investir dans le renouvellement des capacités de production représente un risque supplémentaire sur la sécurité d’approvisionnement. Le renouvellement et la modernisation du réseau de distribution ont été également réduits. Face à ces constats, la mission considère qu’il convient de réorienter la régulation vers un objectif global de compétitivité à long terme. La régulation sectorielle des communications électroniques et de l’électricité pèse de façon croissante sur la compétitivité du pays, 22 qu’il s’agisse des opérateurs des secteurs, de leurs fournisseurs équipementiers dans les communications électroniques, ou des clients individuels et professionnels. Au-delà de l’ouverture à la concurrence, la régulation sectorielle devrait intégrer des objectifs relevant de la notion de « biens publics » comme un coût global acceptable, la compétitivité des entreprises, le développement de l’emploi dans l’ensemble de la filière et hors de la filière, une couverture territoriale adéquate, la protection du consommateur (qualité de service, disponibilité, médiation), la prévention du risque systémique, la défense civile et la résilience et le développement durable. 23 Focus 2 : La position de la France dans les classements économiques internationaux : analyse et pistes d’amélioration Caroline LEBOUCHER, Jacques SERRIS et Mathieu MOREL Les classements comparant l’attractivité et la compétitivité économique des pays se multiplient. Ces classements répondent à un besoin : donner une évaluation de la position relative des pays et de son évolution année après année. Ils ont un défaut : privilégier la forme, le classement sur le fond, l’analyse de l’évolution comparée des indices qui les composent. La position de la France dans ces classements est souvent moins bonne que son rang économique. Ainsi, la France est très bien classée pour la qualité de vie (4e), pour son image globale (4e) ou son attractivité (16e). Elle est dans une position moyenne pour les classements globaux qui mesurent la compétitivité (23e pour le classement du forum économique mondial et 38e pour Doing Business de la Banque mondiale), et mal classée dans les classements américains d’inspiration très libérale. C’est dans ce contexte que le CGE a été chargé d’une mission sur l’amélioration du classement de la France en matière d’attractivité et de compétitivité économiques. Les travaux de la mission conduisent à nuancer le sentiment que notre position a tendance à se dégrader. La position de la France s’améliore en effet dans un certain nombre de classements économiques ou dans certains de leurs sousindicateurs. Les biais méthodologiques des classements conduisent à en relativiser l’importance. En premier lieu, les indicateurs composites ne permettent pas de mesurer de façon simple et fiable la compétitivité. D’autre part, la plupart des classements reposent en grande partie sur des enquêtes d’opinion, dont la robustesse est critiquable. Ainsi, plus que le classement brut, c’est plutôt l’évolution dans le temps de la position d’un pays qu’il convient d’observer, et l’évolution de sa « distance aux meilleurs ». L’amélioration de la position de la France dans tel ou tel classement ne doit pas être un objectif en soi, mais l’évolution de celle-ci peut être utilisée comme indicateur, pour alerter sur la nécessité d’une action ou d’une meilleure communication. Toutefois, la médiatisation importante des classements participe à la perception de l’image de la France. Pour nos interlocuteurs étrangers, plus que tel ou tel classement particulier, c’est l’ensemble qui risque de faire sens. Si, pour les investisseurs étrangers, la décision d’investissement ne s’appuie pas explicitement sur ces classements, ceux-ci peuvent participer 24 à un bruit de fond et influer indirectement les décideurs. Il faut y répondre par la mise en œuvre d’une stratégie de communication active sur la « Marque France » et les réformes économiques. Cette communication doit trouver son prolongement au niveau européen. Quelques classements, compte tenu de leur impact médiatique fort, méritent une étude et un suivi particuliers. Deux classements économiques sont particulièrement emblématiques : l’indice de compétitivité globale (Global Competitiveness Index ou GCI) du Forum Économique Mondial et le classement issu de l’étude Doing Business de la Banque mondiale. Par ailleurs, pour la France, une attention particulière mérite d’être apportée aux classements concernant l’innovation. Le classement GCI, très médiatique, s’avère construit sur des données fragiles : outre la difficulté à traduire la compétitivité d’un pays par un unique indice composite, ce classement accorde un poids important aux résultats d’une enquête d’opinion réalisée sur un échantillon faible de répondants au sein de chaque pays, introduisant de plus un biais culturel potentiel. La place de la France s’y dégrade régulièrement depuis plusieurs années (23e en 2013). La France bénéficie d’une perception positive sur la qualité des infrastructures, la taille de son marché, la maturité technologique ou l’innovation, d’une perception moyenne sur la santé ou l’éducation, plus négative sur le marché du travail ou l’environnement macroéconomique (poids de la réglementation, qualité du dialogue social, qualité des infrastructures portuaires notamment). Outre l’adoption de mesures de simplification et de modernisation sur les thèmes ci-dessus, l’amélioration du rang de la France au sein de ce classement passe par la définition et la mise en œuvre d’une communication sur les mesures de politique économique et leur efficacité, et par une présence plus affirmée à Davos. Le classement annuel issu de l’étude Doing Business de la Banque mondiale s’appuie quant à lui sur les coûts et les délais des procédures administratives, afin d’évaluer la facilité à faire des affaires pour les entreprises. Sa méthodologie purement procédurale a été plusieurs fois remise en cause. Par ailleurs, transparaît dans ce rapport un fort biais en faveur du droit anglo-saxon, défavorable aux pays de droit civil comme la France. Enfin, la méthodologie met trop l’accent sur les aspects « de jure », et fait peu de cas des pratiques réelles observées ou de la sécurité juridique de l’environnement des affaires. Une nouvelle méthodologie devrait être adoptée en 2014, suite au rapport remis par un panel d’experts internationaux en juin 2013. La France perd des places dans ce classement (38e sur 189 en 2013) mais voit sa notation globale progresser depuis 10 ans. Ce faisant, elle s’éloigne néanmoins du Royaume-Uni et de l’Allemagne. Elle ressort particulièrement mal classée en ce qui concerne les délais et les coûts relatifs aux procédures d’enregistrement de la propriété, de l’octroi des permis de 25 construire, ou la qualité de la protection des investisseurs minoritaires, le niveau des impôts et taxes ou du taux de recouvrement des créances en droit des faillites. L’amélioration du rang de la France dans le classement Doing Business passe par la valorisation des mesures de simplification et de modernisation adoptées depuis l’été 2012 (guichet numérique pour la création d’entreprise, guichet numérique pour le commerce transfrontalier, amélioration du cadre des procédures collectives, crédit d’impôt compétitivité emploi). En additionnant les gains à espérer critère par critère, en prenant en compte les réformes déjà menées, d’après le simulateur Doing Business, à méthodologie et à performance inchangées des autres États, la France pourrait passer du 38e rang au 16e rang, si toutes les réformes et modifications des données étaient prises en compte par la Banque mondiale. Ces mesures doivent être approfondies, complétées et accélérées pour certaines (guichet numérique pour la création d’entreprise, guichet numérique pour le commerce transfrontalier et procédures portuaires, dématérialisation des procédures relatives au transfert de propriété ou au raccordement à l’électricité, déclaration fiscale unique et déclaration sociale unique). Par ailleurs, des actions d’influence et de lobbying doivent être menées. Le réseau de correspondants mis en place par la DG Trésor doit être complété. La DG Trésor devrait renforcer le dialogue avec l’équipe de la Banque mondiale, et animer un réseau d’experts académiques et professionnels. Concernant les classements internationaux relatifs à l’innovation, la mission recommande de développer les liens avec ceux qui les publient et avec leurs correspondants en France, afin de nourrir les travaux du Conseil stratégique de la recherche et des instances compétentes en matière d’innovation. Les enjeux en termes d’image et d’attractivité liés aux classements économiques internationaux nécessitent qu’une véritable gouvernance soit mise en place, ayant pour objectif d’améliorer le rang de la France dans ces classements, avec un pilotage interministériel bien défini qui pourrait être assuré par la déléguée interministérielle à l’intelligence économique, le secrétariat étant assuré par l’AFII. Une feuille de route pourrait être élaborée, couvrant notamment les points suivants : • effectuer un travail d’analyse des classements, dans le prolongement de la mission ; • élaborer des propositions de mesures de nature à améliorer le classement de la France ; • d éfinir et coordonner des actions de lobbying auprès des organismes à l’origine des classements internationaux ; • constituer et animer des réseaux académiques et professionnels ; • établir une stratégie de communication et de valorisation des mesures économiques 26 engagées par le gouvernement, passant par l’organisation de séminaires, colloques et tables rondes thématiques, ainsi que l’identification de relais et de leaders d’opinion en France et à l’étranger. La mission recommande par ailleurs de mettre en place un observatoire de la compétitivité au CEPII, sous l’autorité de France stratégie, sur le modèle de l’observatoire de la compétitivité mis en place par le Luxembourg. Le rapport a été remis début 2014. Suite à la réunion du conseil stratégique de l’attractivité, présidé par le Président de la République le 17 février 2014, ses préconisations ont été largement mises en place. Le ministre des affaires étrangères est le chef de file d’un ensemble d’actions qui mobilisent notamment des services du ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique ou du ministère de la recherche ainsi que Business France, agence créée le 1er janvier 2015, et issue de la fusion d’UBIFRANCE et de l’AFII. Comme l’avait anticipé la mission, la France a progressé dans le classement de Doing Business 2015, sorti en octobre 2014, en passant de la 38e à la 31e place, par une meilleure valorisation des réformes qui ont amélioré et simplifié certaines procédures. 27 Focus 3 : Obligation de garanties financières pour la mise en sécurité des installations classées qui présentent des risques importants de pollution Mission conjointe CGEDD-CGE CGE : Dominique DRON et Rémi STEINER CGEDD : Bernard MENORET La mise en sécurité et la dépollution de sites industriels à l’abandon ont conduit à des réflexions récurrentes, consignées en 2000 et en 2004 dans des rapports d’inspections générales, sans que se soient néanmoins dégagées des voies totalement convaincantes. En 2003, la mise en liquidation brutale de Métaleurop a provoqué le vote d’un amendement gouvernemental qui a élargi la possibilité d’imposer à des exploitants d’installations classées la constitution de garanties financières. En 2012, après plusieurs sinistres de grande ampleur, a été instaurée par décret l’obligation de gager par des garanties financières les coûts limités à la seule mise en sécurité en cas de cessation d’activité pour plus d’un millier d’exploitants d’installations classées présentant des risques importants de pollution. La mise en sécurité consiste à éliminer les risques d’incendie ou d’explosion, à retirer les déchets, à clôturer les sites et à en assurer le gardiennage. Ces garanties financières, dites « du 5° de l’article R. 516-1 » prennent principalement deux formes : celle d’une consignation à la CDC ou celle d’un acte de cautionnement solidaire d’une durée d’au moins deux ans, émis par une banque, une société de caution mutuelle ou une compagnie d’assurance. Ces garanties sont exigées sans considération de la capacité financière des exploitants, depuis 2012 pour les installations nouvelles, par paliers et à partir de 2014 pour les installations existantes. À ces garanties prises systématiquement peuvent s’ajouter, au cas par cas, des garanties financières additionnelles en cas de pollution non immédiatement traitée. Sur la base d’une méthodologie de calcul définie par arrêté, les exploitants concernés, déterminés selon des critères de secteur et de niveau d’activité, devaient communiquer avant le 31 décembre 2013, leurs estimations à l’administration, à charge pour celle-ci de valider le calcul et de l’entériner par arrêté préfectoral. Une première tranche de garanties financières devait être constituée avant le 1er juillet 2014. Cependant, l’établissement du montant des garanties financières s’est avéré d’autant plus laborieux qu’il existe une dispense de constitution des garanties au-dessous de 75 000 €, à peu près à la médiane des montants calculés. De plus, plusieurs sources de contestation apparaissent dans le mode de calcul : la distinction parfois difficile entre déchets et sous-produits, le mode de justification des dépenses (factures ou devis), la définition des prestations (vidéosurveillance ou gardiennage), l’ampleur de la surveillance (piézomètres nouveaux), la considération d’un coût a minima 28 avec les moyens et les contrats de l’entreprise en fonctionnement normal, ou d’un coût maximum, une fois l’exploitation abandonnée et les marchés de travaux passés sous l’empire du code des marchés publics. La concertation sur le nouveau dispositif s’était achevée fin 2011 sur un accord unanime des parties prenantes, y compris des fédérations professionnelles, les garanties financières portant uniquement sur la mise en sécurité du site et non pas sur une remise en état, plus onéreuse, moins objectivable et plus sujette à contestation. De ce fait, à l’heure du déploiement du dispositif, les contestations restent modérées, émanant principalement de deux secteurs : celui de la collecte des VHU et celui du traitement de surface. Dans ce contexte, l’arrêté du 12 février 2015 est venu repousser de 2014 à 2019 l’échéance de constitution des garanties financières des installations de traitement de VHU et des installations de transit, regroupement ou tri de métaux ou de déchets de métaux non dangereux. Il a de plus modifié l’échéancier de constitution des garanties en repoussant la première échéance de constitution d’un an pour les autres rubriques. La mission, au terme des auditions qu’elle a menées, n’a pas connaissance d’autres difficultés substantielles de déploiement du dispositif. Si la Fédération bancaire française se déclare non intéressée par le développement du produit, les agences sur le terrain semblent avoir souvent répondu à la demande de leurs clients. Plusieurs assureurs-caution affichent des conditions attrayantes et affirment une forte ambition de développement sur cette niche de marché, néanmoins contrariée par leur notoriété insuffisante auprès des PME, par le retard des arrêtés préfectoraux et par la prise de conscience d’un marché sensiblement en retrait par rapport aux estimations de 2011 (probablement moins d’un milliard d’euros, contre plusieurs milliards attendus). La CDC est également mobilisée. La mission n’a donc pas observé une défaillance de l’offre en matière de garanties financières. Elle n’a pas non plus relevé à ce stade d’indices tendant à étayer que de nombreux exploitants éprouveraient de réelles difficultés pour constituer leurs garanties financières. Si les difficultés de déploiement du dispositif des garanties financières semblent donc devoir être relativisées, le dispositif présente néanmoins des faiblesses de conception. Des ambiguïtés existent en premier lieu sur son champ d’application. Comme pour les autres dispositifs de garanties financières environnementales, il n’existe pas de base légale suffisante pour exiger que des installations classées sous le régime de l’enregistrement constituent des garanties financières, nonobstant le décret du 3 mai 2012. Il en est de même, a fortiori, pour les installations soumises à simple déclaration. En outre, la mise en jeu des garanties n’est pas confortée par la loi. Elle est envisagée par décret dans deux hypothèses également problématiques : la disparition juridique de l’exploitant ou l’inaccomplissement par l’exploitant de ses obligations de mise en sécurité et l’échec d’une consignation auprès d’un comptable public. 29 S’agissant de la disparition juridique de l’exploitant, cette notion fait référence, sans aucune ambiguïté depuis l’ordonnance du 12 mars 2014, au jugement ordonnant la clôture de la liquidation judiciaire pour insuffisance d’actif. Selon les rapporteurs, cette conception est inappropriée, les garanties financières, représentatives du coût de mesures urgentes de mise en sécurité d’un site industriel, doivent pouvoir être mises en jeu aussitôt que la cessation d’activité est irrémédiable, c’est-à-dire dès le jugement d’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire (le jugement de clôture n’intervenant souvent que des années plus tard). S’agissant de l’inaccomplissement par l’exploitant de ses obligations, le dispositif des garanties financières paraît à la mission induire une confusion entre un dispositif de sanction et un dispositif de droit commun de garantie. Les dispositions issues de la loi fondatrice de 1976 sur les installations classées, rénovées par une ordonnance du 11 janvier 2012, comportent un ensemble de sanctions administratives, codifiées à l’article L. 171-8 (consignation, exécution d’office de travaux, amende administrative, astreinte). Un dispositif de garanties financières aurait eu toute sa cohérence si la loi avait permis qu’il garantisse le financement de mesures de mise en sécurité, en cas de cessation d’activité et de risque de pollution, par la mobilisation à titre conservatoire et en temps utile de sommes consignées ou de garanties, le cas échéant à première demande. Mais le nouveau mécanisme perd sa logique et son intelligibilité dès lors que la mise en jeu des cautions ne serait permise qu’après application infructueuse des sanctions habituelles (mise en demeure et consignation). À cet égard, la mission souligne l’intérêt qu’il y aurait à faire échapper à la notion de sanction la mise en œuvre de ces garanties. Dans un souci de sécurité juridique et d’intelligibilité du droit, la mission recommande une consolidation du fondement juridique des dispositifs de garanties financières et une organisation plus limpide des dispositions du code de l’environnement. En outre, une réflexion approfondie reste à mener entre la Chancellerie et les mandataires judiciaires pour aider ces derniers à respecter leurs obligations environnementales et, tout particulièrement, à mobiliser efficacement les garanties financières lorsqu’elles existent. Si la jurisprudence semble reconnaître la légitimité d’un paiement sur la trésorerie disponible des mesures de mise en sécurité, des procédures restent à définir, en fonction notamment de la situation de trésorerie de l’exploitant. Le dispositif des garanties financières « additionnelles », utilisable en cas de survenance d’une pollution accidentelle significative des sols ou des eaux souterraines causée par l’exploitant et ne pouvant faire l’objet de façon immédiate, pour cause de contraintes techniques ou financières liées à l’exploitation du site, semble en l’état constituer une avancée utile, en ce qu’elle invite l’inspection des installations classées à constater systématiquement ces pollutions et l’exploitant à en garantir spontanément le remède par une procédure amiable qui évite aujourd’hui le recours aux sanctions administratives. L’intérêt des garanties financières additionnelles tient évidemment beaucoup à leur souplesse, au moment même où l’entreprise dispose a priori de toutes ses capacités financières. 30 La mission envisage 3 scénarios d’évolution contrastés : • l e scénario 0 consiste en l’abandon des garanties financières dites « du 5° de l’article R. 516-1 » à l’exception des garanties additionnelles quand il y a lieu de les appliquer et sous la seule forme d’une consignation auprès de la CDC ; • l e scénario 1 repose sur une révision en profondeur du dispositif et sur sa focalisation sur la frange des exploitations les plus importantes, par exemple celles dont le coût de mise en sécurité est supérieur à 300 000 € et qui représentent la majeure partie des sommes que l’ADEME consacre à la mise en sécurité des sites orphelins ; il conviendrait notamment de remédier parallèlement aux insuffisances juridiques du dispositif, qui peuvent nécessiter le recours à la loi ; • l e scénario 2 consiste en ce que le coût de mise en sécurité des installations classées ne soit plus représenté par des garanties financières, mais donne lieu à une exigence de capitaux propres minimum, vérifiée et attestée chaque année par les commissaires aux comptes, portée à la connaissance des dirigeants, des salariés et des actionnaires. Ces évolutions apportent cependant une réponse imparfaite à la question sous-jacente de la dépollution des sites orphelins – pour laquelle la mission suggère une étude juridique spécifique. 31 Focus 4 : Les certificats d’économies d’énergie : efficacité énergétique et analyse économique Mission conjointe CGEDD-IGF-CGE CGE : Jean CUEUGNIET, François VALERIAN et Mathieu MOREL CGEDD : Jean-Claude GAZEAU, Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts et Philippe FOLLENFANT, Ingénieur en chef des mines IGF : Bruno PARENT, Inspecteur général des finances et David KRIEFF, Inspecteur des finances Les CEE sont l’un des principaux outils de la politique d’efficacité énergétique française, aux côtés notamment du crédit d’impôt développement durable (CIDD) et de l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). Ils reposent sur une obligation faite aux fournisseurs d’énergie (« les obligés ») d’inciter à la réduction de consommation d’énergie finale. Depuis la mise en place du dispositif en 2006, ces obligations ont été satisfaites en majorité par la réalisation d’actions sur le parc résidentiel, permettant l’attribution de CEE aux obligés sur la base de fiches d’actions standardisées. En théorie, ce dispositif original permet ainsi de laisser les obligés s’orienter vers les économies d’énergie les plus faciles à obtenir à moindre coût. Leur impact théorique sur le confort énergétique et la consommation d’énergie est intermédiaire entre une taxation (type contribution climat énergie, puisque les CEE font peser une charge sur les énergéticiens) et une subvention (type CIDD, puisque certains obligés choisissent de distribuer des primes aux ménages pour les inciter à réaliser les travaux). À partir de 2015, les CEE s’inscrivent dans un cadre juridique européen défini par la directive 2012/27/UE dite « efficacité énergétique ». Celle-ci contraint les États membres à mener une politique volontariste d’économies d’énergie. Dans sa notification, la France a indiqué que près de 90 % de l’objectif de 1,5 % d’économie annuelle sera atteint grâce aux CEE. Par ailleurs, la directive « efficacité énergétique » prévoit que seuls les CEE associés à des actions allant au-delà de la réglementation en vigueur au titre de la directive « écoconception » seront comptabilisés pour la réalisation des objectifs. Les évaluations effectuées par la mission conduisent à estimer à plus de 20 % la part des CEE qui ne seront ainsi pas éligibles à l’échelon européen. Sur la base des données statistiques fournies par le SOeS (Service de l’observation et des statistiques du ministère chargé du développement durable) et le CEREN (Centre d’étude et de recherches économiques sur l’énergie), la mission a cherché à observer l’effet des CEE 32 sur la consommation d’énergie du secteur résidentiel (qui représente 70 % des CEE). Les modélisations réalisées font apparaître que les différents outils publics d’efficacité énergétique (les CEE, le CIDD et l’éco-PTZ étant indissociables dans l’analyse) ont eu un effet très inférieur à l’impact attendu sur la consommation finale1. Les données statistiques et les modèles économétriques disponibles sont néanmoins insuffisants pour permettre un suivi et une évaluation fiables de cette politique publique, évaluation qui n’est aujourd’hui pas réalisée. Au vu des enjeux environnementaux et budgétaires (le coût annuel de l’ensemble des dispositifs est supérieur à 1 Md€), la mission recommande donc de renforcer significativement l’évaluation de l’efficacité de ces outils et de mettre en regard le résultat de cette évaluation avec nos engagements européens. La mission propose pour ce faire la mise en place de plusieurs indicateurs et d’un observatoire des travaux d’économie d’énergie, et recommande de confier au CGEDD le suivi global du dispositif. Plusieurs phénomènes sont susceptibles d’expliquer l’impact plus faible que prévu des CEE sur la consommation énergétique : un « effet rebond » (certains ménages augmentent leur confort thermique après des travaux d’efficacité énergétique), une surévaluation des économies annoncées par certaines fiches standardisées, ou encore un « effet d’aubaine » (certains travaux donnant lieu à la délivrance de CEE auraient été réalisés même en l’absence du dispositif). Une étude statistique effectuée par GDF sur les relevés de consommations de plus de 5 000 foyers ayant effectué des travaux d’efficacité énergétique (principalement l’installation de chaudières) montre ainsi que les économies d’énergies observées en pratique sont en moyenne de 50 % inférieures aux économies annoncées par les fiches standardisées. Si la mission considère que le dispositif des CEE présente des avantages décisifs par rapport au CIDD et à la TVA à taux réduit, elle recommande néanmoins de le faire évoluer de façon significative pour la quatrième période débutant en 2018. En particulier, la mission insiste sur l’importance que chaque CEE délivré corresponde effectivement à une économie d’énergie, et propose donc : • u ne révision du montant de CEE correspondant à chaque fiche standardisée, sur la base non pas d’estimations théoriques des gains attendus mais à partir d’analyses statistiques d’évolution de la consommation d’un échantillon de ménages ; • l e retrait de toute fiche standardisée sans lien direct avec des économies d’énergie, ainsi que la sortie des programmes du dispositif. Ces derniers n’ont qu’un lien indirect avec les économies d’énergie et leur logique est plus proche de la taxe que des CEE, il convient donc de les financer par d’autres moyens ; 1 De 0 à 50 % de l’effet attendu, les divergences entre les données fournies par le SOeS et celles fournies par le CEREN, ainsi que l’absence de consensus relatif aux élasticités prix et revenu de l’énergie, ne permettant pas d’estimer la valeur la plus probable. 33 • r ehausser les objectifs d’économies d’énergie fixés d’une estimation du volume d’effet d’aubaine. L’analyse de la rentabilité économique des travaux d’efficacité énergétique éligibles aux CEE pour le particulier fait apparaître une forte hétérogénéité du taux de rentabilité interne (qui varie de -10 % à +15 %) selon les opérations, et des temps de retour sur investissement souvent peu réalistes, car supérieurs à la durée de vie de l’équipement. La mission recommande dès lors de mieux informer le particulier quant à la pertinence des opérations d’efficacité énergétique et à leur rendement financier, dans un souci de protection du consommateur. En particulier, il conviendrait de supprimer l’éligibilité d’opérations dont la rentabilité est très négative et n’est pas compensée par les autres usages que le particulier est susceptible d’en tirer. Les éléments précédents amènent la mission à considérer que l’efficacité des CEE est aujourd’hui affectée par l’insuffisant ciblage du dispositif. La très grande palette d’opérations éligibles peut conduire les énergéticiens à privilégier des actions au moindre coût d’incitation, mais à fort effet d’aubaine et guère pertinentes en termes énergétiques. La mission recommande donc de tester 2 outils de ciblage des CEE dès la troisième période (2015-2017) afin de décider de leur généralisation en quatrième période (2018 – 2020) si l’évaluation qui en sera faite conclut à leur efficacité : • l a mise en œuvre d’un passeport énergétique fondé sur un audit approfondi du bâtiment et proposant une combinatoire hiérarchisée de travaux au particulier ; • le ciblage sur les bâtiments présentant les plus fortes perspectives d’économie d’énergie. Si l’expérimentation est concluante, la généralisation du ciblage à tout le territoire devra être intégrée pour la quatrième période. 34 LES MISSIONS D’INSPECTION ET D’AUDIT En 2014, le CGE a poursuivi les travaux d’inspection, d’audit et d’évaluation de politiques publiques dont les cycles, souvent conjoints avec d’autres conseils généraux et services d’inspection, avaient été engagés dès sa création en 2009. Cet exercice a été notamment marqué par la conduite d’évaluation de politiques publiques dans le cadre de la MAP. Parallèlement, l’inspection ou l’audit de DREAL et d’établissements publics se sont poursuivis au cours de l’année. Les inspections des services déconcentrés de l’État ou de services placés sous la tutelle des ministères chargés de l’environnement et de l’industrie En 2014, comme lors des exercices précédents, le CGE s’est associé au CGEDD pour procéder aux inspections de DREAL. Ont été ainsi inspectées : la DREAL de Midi-Pyrénées et celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces inspections portent sur l’organisation et la gouvernance de ces services, avec une attention particulière à l’exercice de leur mission de pilotage des politiques publiques. Elles sont également l’occasion d’examiner la qualité de la gestion des fonctions supports mutualisées dans le cadre régional, et de porter un regard sur les conditions d’exercice de leurs différents métiers. Au-delà des inévitables différences qui apparaissent entre régions, qui tiennent aux spécificités de leurs territoires respec- tifs et aux particularités des organisations, se dégagent progressivement de ce cycle d’inspection de DREAL un certain nombre de constats et d’enseignements. Parmi les constats, méritent d’être cités la bonne articulation des DREAL avec les services départementaux de l’État, le caractère désormais opérationnel des fonctions supports mutualisées, le développement des démarches qualité et le maintien d’une forte viscosité dans la gestion de leurs ressources humaines et de leurs compétences. Parmi les enseignements, ces inspections ont relevé la nécessité d’entretenir le pilotage des politiques menées en régions grâce à l’actualisation périodique de la déclinaison des stratégies ministérielles, la nécessité de développer les pratiques du contrôle interne et la vigilance à apporter au renouvellement des compétences rares et sensibles comme, par exemple, la prévention des risques naturels ou technologiques, la planification énergétique territoriale ou encore la maîtrise d’ouvrage. Il convient de signaler que les pratiques de l’inspection évoluent progressivement vers celles de l’audit interne, davantage formalisées, appuyées sur la cartographie des risques de ne pas atteindre les objectifs assignés aux services de l’État, et conduisant à des plans d’action pour en améliorer l’efficacité. Cette évolution est particulièrement sensible pour les audits de la conduite de certaines politiques publiques, telles celles de l’eau, de la biodiversité et de la prévention des risques, évoquées ci-après. Dans le cadre de sa mission permanente d’inspection d’établissements publics placés sous la tutelle des ministères en charge de l’industrie et de l’environnement, et outre la poursuite des inspections lancées en 2013, le Conseil a conduit, en 2014, une inspection 35 de l’Agence nationale des fréquences et une inspection de suivi du BRGM (conjointement avec le CGEDD et l’IGAENR). En outre, par convention avec l’ASN, le CGE est chargé d’auditer les divisions territoriales de cette autorité. L’année 2014 a été consacrée à la poursuite de ce programme d’audit. La mission d’inspection comprend également la réalisation d’enquêtes administratives sur des affaires ponctuelles. C’est ainsi qu’en 2014 a été menée une inspection relative à la situation financière d’une structure collaborative de recherche technologique. Les audits de conduite de politiques publiques Le regard porté sur l’action des services territoriaux à l’occasion de leurs inspections a permis de développer une démarche d’audit ciblée de la conduite de certaines politiques publiques aux niveaux régional et départemental. Dans cet esprit, en 2014, le Conseil a conduit conjointement avec le CGEDD et le CGAAER des audits d’évaluation des risques naturels et technologiques dans les régions de Basse-Normandie, du Centre, de Languedoc-Roussillon et de la Réunion. Ces audits ont permis d’appliquer le référentiel établi à la demande de la DGPR. Dans le cadre de la MAP, le CGE a conduit, conjointement avec d’autres corps d’inspection et de contrôle des évaluations sur les thèmes suivants : • La politique publique de numérisation des ressources culturelles ; 36 • L a réforme de structure des CCI et des chambres de métiers et de l’artisanat ; • La politique publique de gestion des déchets par les collectivités territoriales ; • Les contrôles administratifs exercés sur les entreprises industrielles ; • L’organisation territoriale de l’État. Le CGE a poursuivi sa participation aux audits, menés de concert avec le CGEDD et le CGAAER, sur la mise en œuvre de la politique de l’eau et de la biodiversité. Le CGE y apporte sa connaissance des pressions exercées sur les milieux par les activités économiques, connaissance acquise par une longue expérience de plusieurs de ses membres dans le contrôle des ICPE. Les départements retenus à ce titre en 2014 ont été le Nord et la Meurthe-et-Moselle. Les audits internes Le CGE a contribué aux travaux engagés par le comité ministériel d’audit des ministères économiques et financiers, dans le cadre de la préparation de la certification des comptes de l’État. L’organisation de la fonction d’audit ministériel mise en place en application du décret du 23 avril 2013 comporte : • L e comité d’audit interne des ministères économiques et financiers qui définit la politique d’audit interne, • L a mission d’audit interne qui pilote et anime la fonction d’audit interne. Le comité de l’inspection du CGE participe à la mission d’audit interne qui rassemble les représentants des différents corps et services d’inspection, de contrôle et d’audit des ministères contribuant aux travaux d’audit interne. À ce titre, il s’est associé à l’audit relatif à la continuité de service des ministères économiques et financiers en situation dégradée, conjointement avec le CGEFI et la DGFiP. Les audits externes Le CGE a également participé, conjointement avec le CGAAER, à une mission d’audit de la maîtrise des risques portant sur la continuité de service du système d’information du ministère de l’agriculture et de l’agroalimentaire, à la demande de ce dernier (voir encadré). Retour d’expérience de la mission conjointe CGAAER-CGE « Audit de la maîtrise des risques portant sur la continuité de service du système d’information du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt » CGE : Claude Calvayrac et Hélène Serveille CGAAER : Éric Suisse de Sainte Claire, François Colas-Belcour La démarche d’audit interne interministérielle élaborée par le CHAI (Comité d’harmonisation de l’audit interne) met l’accent sur l’évaluation de la maîtrise des risques par chaque ministère. Le MAAF a ainsi élaboré en 2013 une cartographie de ses risques stratégiques, conduisant au lancement en priorité pour 2014 d’un audit interne sur 2 de ces risques, de nature informatique : • rupture prolongée du service d’un SI métier ; • rupture prolongée du service SI (infrastructure ou service transverse). Cet audit interne a été mené dans le cadre d’une démarche partenariale entre le CGAAER et le CGE. Il est en effet important, pour ce type d’opération, de conjuguer connaissance interne fine de l’organisation, expertise en termes de méthodes d’audit, connaissance de l’état de l’art du domaine audité et expérience managériale. L’approche retenue par la mission a été volontairement très cadrée et structurée, conformément aux instructions du cadre de référence de l’audit interne de l’État, élaboré par le CHAI, qui demande une approche « systématique et méthodique ». La mission a ainsi choisi COBIT (Control Objectives for Information and related Technology). Cadre de référence reconnu internationalement dans le monde du management des systèmes d’information, COBIT est orienté gouvernance, objectifs stratégiques et processus. La mission a ensuite sélectionné les 8 processus les plus opportuns au titre de la lettre de mission, parmi les 34 de COBIT. Globalement, 45 entretiens ont été réalisés ainsi qu’une visite de 4 jours au centre informatique de Toulouse et une visite terrain en région (DRAAF, DDI). 12 recommandations, classées par impact et par effort, ont été formulées par la mission. 37 Autres travaux L’ENQUÊTE ANNUELLE SUR LA DIFFUSION DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION Depuis 2001, le CGE et l’ARCEP commandent chaque année une enquête sur la diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française. Publiée le 9 décembre lors d’une conférence de presse conjointe CGE-ARCEP, l’étude bénéficie de nombreuses retombées immédiates mais aussi tout au long de l’année dans la presse généraliste et spécialisée. Sa récurrence et son ancienneté lui donnent le caractère d’un baromètre de référence des équipements et des usages des TIC dans la société française. Quatre grands domaines sont étudiés : téléphonie fixe, téléphonie mobile, microinformatique et internet. Les équipements et les usages les plus importants sont suivis avec régularité. Le groupe de pilotage veille également à ce que l’émergence des nouveaux matériels et services soit anticipée. Ainsi, les usages de l’internet mobile, qui ont explosé depuis 2010, étaient suivis depuis leurs débuts. Une des forces de l’étude est la fiabilité des données collectées, grâce à des entretiens en « face-à-face » d’un échantillon représentatif de la population française (méthode des quotas) de plus de 2 200 personnes interrogées. Le suivi des 12-17 ans à l’aide d’une méthodologie spécifique pour les mineurs 38 augmente la finesse des analyses détaillées en fonction de l’âge, des revenus ou de la taille de l’agglomération de résidence. La société française s’installe dans l’ère numérique Taux d’équipement en téléphonie, ordinateur, tablette et internet à domicile (en %) Champ : population de 12 ans et plus Les nouveaux équipements technologiques connaissent une forte progression (smartphones +7 points à 46 % et tablettes +12 points à 29 %), les équipements classiques étant déjà arrivés à maturité (ordinateur fixe -1 point à 82 % et accès internet +1 point à 82 %, il n’y a plus d’ordinateur sans accès internet). La société française est dorénavant installée dans l’ère numérique à tout instant et en tout lieu : 83 % des Français utilisent internet. Ils passent en moyenne 13 heures par semaine sur internet (17 heures parmi les internautes). Les trois quarts des individus qui disposent d’internet à leur domicile se connectent tous les jours (78 % exactement). Seule une faible minorité n’utilise pas internet alors qu’elle en dispose (6 %, chiffre stable depuis 2010). Mis à part la télévision, les usages internet sur téléphone mobile explosent, tant pour la navigation internet (43 % en 2014 contre 21 % en 2011) que pour la consultation de courriels (36 % en 2014 contre 16 % en 2011) ou le téléchargement d’applications (36 % en 2014 contre 14 % en 2011). Pour la première fois dans cette étude sont mesurées l’utilisation de la géolocalisation (28 % en 2014) et l’utilisation des applications de communication sur IP comme Hangouts, WhatsApp ou Viber (17 % pour les messages textes et 12 % pour les appels) qui apparaissent déjà à des niveaux élevés. Cette croissance est liée à celle des « smartphones » qui équipent désormais 46 % de la population (contre 17 % en 2011). Les usages du téléphone mobileChamp : ensemble de la population de 12 ans et plus, en % 50 43 40 37 29 30 21 20 16 10 10 6 3 0 3 4 7 5 6 6 5 4 23 21 Naviguer sur internet 36 Consulter ses courriels 36 30 29 28 17 12 14 9 12 5 4 6 7 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Télécharger des applications Chercher un restaurant, un bar ... avec la géolocatlisation Echanger des messages textes (Hangouts, etc.) Téléphoner via Hangouts, etc. Des marges de progression pour l’économie Pour les usages internet, les points marquants sont la progression continue des réseaux sociaux (+3 points à 48 %) et la stagnation, depuis 2 ans, des taux de pénétration du commerce électronique et des usages administratifs par internet dans la population française (respectivement 54 % et 51 %). Il existe donc d’importantes marges de progression pour transformer l’appétence des Français dans les nouvelles technologies en levier pour la croissance et l’emploi. La recherche d’emploi par internet connaît même une stagnation ancienne (-1 point en 2014 parmi les internautes, comme parmi la population générale). La protection des données personnelles est devenue un enjeu essentiel. Pour 1 Français sur 3, le principal frein au développement d’internet est « le manque de protection des données personnelles ». 1 personne sur 2 est persuadée que des logiciels peuvent transmettre des informations personnelles à partir des téléphones mobiles sans que l’utilisateur en soit averti (+ 12 points en 2 ans). 47 % des internautes pensent avoir été victimes d’un accès indésirable à leurs données. Face à ces risques, 57 % des Français disent se montrer très vigilants, en utilisant des mots de passe, en rangeant leurs données hors d’internet ou en recourant à des pare-feu. Par ailleurs, 8 % des individus regrettent d’avoir publié des détails de leur vie privée sur internet et 19 % sont gênés de trouver sur internet certains éléments de leur vie privée. L’ensemble des résultats de l’étude est disponible sur le site du CGE : http://www.cgeiet.economie.gouv.fr/ 39 LES AVIS RELATIFS A LA GESTION DU SOUS-SOL ET AUX TITRES MINIERS La valorisation des ressources nationales est un élément important de compétitivité économique et de création de valeur ajoutée. Le CGE y est impliqué à différents niveaux. Plusieurs textes réglementaires lui confient la responsabilité d’examiner les projets de textes normatifs relatifs à la gestion du soussol et les projets de décisions individuelles relatives aux titres miniers et de stockages souterrains. Les avis sur les projets de décisions relatives aux titres miniers tendent à éclairer le ministre des mines et la ministre de l’énergie sur le déroulement des procédures et sur les aspects de fond, notamment sur l’intérêt de la valorisation des ressources nationales et sur les questions d’approvisionnement du pays en matières premières. En 2014, 51 avis ont été émis sur des projets de décisions individuelles, dont 48 portaient sur la vie des titres miniers, 1 sur le changement de contrôle d’un titulaire de titres miniers, et 2 sur des agréments d’organismes extérieurs de prévention. Le renouveau de l’intérêt pour le territoire métropolitain s’est exprimé par 4 demandes de PER de géothermie haute température, 10 pour hydrocarbures et 2 pour métaux. 14 dossiers portaient sur la vie administrative des PER d’hydrocarbures liquides ou gazeux (mutations, prolongations). 5 dossiers portaient sur des renonciations à des concessions de métaux ou de sel. Les avis du Conseil ont surtout mis en évidence l’enjeu des délais d’instruction, en particulier ceux des hydrocarbures. Les demandes d’avis sur titres miniers sont en 40 effet parvenues au Conseil après des délais d’instruction très longs, compris entre 239 et 1722 jours, dans des contextes où les enjeux sont limités et où les demandes font l’objet de craintes qui témoignent surtout d’une faible compréhension des capacités des acteurs de l’industrie. D’autres avis ont porté sur le niveau de compétences techniques ou financières de certains demandeurs. Dans certains cas, le CGE a proposé ou a conforté une décision de rejet. Le Conseil a été également sollicité pour examiner divers projets de dispositions réglementaires relatives au code minier. 6 avis ont été donnés, respectivement sur 2 projets de textes portant sur la sécurité au travail dans les mines et carrières, sur 3 projets de textes réglementaires (géothermie, Wallis-et-Futuna, forage en mer) et sur 1 projet de texte concernant la fiscalité minière en Guyane. Des échanges préparatoires à la présentation d’une révision du code minier au Parlement se sont poursuivis au sein de l’administration. Les enjeux sont de parvenir à offrir toutes les garanties de transparence dans l’instruction et dans la délivrance des permis, afin d’apporter à la collectivité les bénéfices de l’exploitation des ressources du territoire, tout en minimisant les risques pour l’environnement. Alain Liger, membre du CGE, a participé à ce travail d’écriture. Enfin, le CGE est associé aux travaux portant sur la sécurité d’approvisionnement de la France en métaux stratégiques et, plus généralement, sur l’importance des matières premières pour l’économie. Alain Liger, référent matières premières du Conseil, est secrétaire général du COMES depuis février 2013. 49 affaires relatives à des titres miniers ou de stockage souterrain ont été traitées en 2014, dont : - 22 relatives à des PER pour hydrocarbures liquides ou gazeux dont 9 demandes de nouveaux périmètres et 13 demandes liées à la vie administrative des titres (prolongations), - 3 relatives à des concessions pour hydrocarbures liquides ou gazeux, toutes liées à la vie administrative des concessions (mutations, prolongations), - 7 relatives à des demandes de PER géothermique à haute température, dont 5 demandes de nouveaux périmètres et 2 demandes liées à la vie administrative des titres (prolongations), - 2 relatives à des demandes de PER pour métaux en métropole, - 3 relatives à des concessions de stockage souterrain de gaz combustibles, portant sur la vie administrative des concessions (prolongations) - 6 relatives à l’exploitation hors hydrocarbures en métropole (1 prolongation d’autorisation ; 3 renonciations à des concessions de sel, 1 renonciation à une concession d’or et 1 renonciation à une concession de métaux de base), - 3 relatives à des titres pour l’or en Guyane, dont 1 demande portant sur une modification du contrôle d’une société exploitante et 2 demandes portant sur la vie administrative d’un permis d’exploitation (mutation, prolongation), - 3 relatives à des demandes de concessions pour sables ou granulats marins. Malgré le nombre de demandes déposées, aucun dossier relatif à des nouveaux titres miniers pour l’or en Guyane n’a été soumis au Conseil en 2014. De même, le nombre de dossiers présentés relatifs à des demandes de nouveaux PER pour hydrocarbures est faible par rapport au stock de demandes en cours d’instruction. 41 Un groupe de travail permanent des sections « Régulation et ressources » et « Sécurité et risques » est chargé de préparer les avis que le CGE donne sur les projets de décisions individuelles relatives aux titres miniers ou de stockage souterrain ainsi que sur des projets de textes normatifs dans le domaine du sous-sol. Présidé par Alain Liger, ce groupe comprend 12 membres du CGE ainsi que 3 membres associés : 2 conseillers d’État et 1 professeur de droit des universités. Il s’est réuni à 10 reprises en 2014. 42 3 domaines de responsabilité spécifique LA TUTELLE DES GRANDES ÉCOLES D’INGÉNIEURS ET DE MANAGEMENT DU MINISTÈRE CHARGÉ DE L’INDUSTRIE ET DES COMMUNICATIONS ÉLECTRONIQUES Le décret du 16 janvier 2009 relatif au CGE lui confie l’exercice de la tutelle de l’Institut mines-Télécom (IMT) et des 6 écoles nationales supérieures des mines de Paris, SaintÉtienne, Alès, Douai, Nantes et Albi-Carmaux qui lui sont rattachées. L’IMT comprend : • 3 écoles d’ingénieurs : Télécom ParisTech à Paris, Télécom Bretagne à Brest et Télécom Sud-Paris à Évry (Essonne) ; • 1 école de management à Évry (Essonne) : Télécom École de Management. Il participe à 2 établissements d’enseignement supérieur et de recherche, créés sous forme de GIE avec des partenaires académiques et industriels : l’Institut Eurecom1 à Sophia-Antipolis et Télécom Lille2. l’industrie, partage la tutelle, avec le ministère en charge de l’enseignement supérieur, de l’EPSCP-grand établissement issu de la fusion. Ces établissements sont des acteurs majeurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, reconnus pour leur engagement dans le développement économique. En 2014, ils ont accueilli plus de 14 400 élèves dans leurs différentes formations. 4 430 diplômes ont été délivrés dans des programmes de niveau master, dont le diplôme d’ingénieur, et de doctorat. Forts d’enseignants chercheurs de haut niveau, ils mènent une recherche partenariale très active, en relation étroite avec des grands groupes industriels, des ETI ou des PME, en particulier dans le cadre des pôles de compétitivité Jusqu’à la fin de l’année 2014, le CGE assurait également, avec le ministère en charge de l’enseignement supérieur, la tutelle conjointe de Supélec, école de statut privé. Depuis la fusion de l’École centrale de Paris et de Supélec, le CGE, au titre du ministère en charge de 1 TELECOM ParisTech, , Politecnico di Torino, Helsinki University of Technology (TKK), Technische Universität Munchen (TUM), Norwegian University of Science and Technology (NTNU), Université nationale du Vietnam Ho Chi Minh ville (VNU) ; Swisscom, SFR, ORANGE, ST Ericsson, BMW Group research & technology, Symantec, Monaco Telecom, SAP, IABG 2 Institut mines-Télécom, Université de Lille 1, Alcatel Lucent, France Télécom, Siemens. 43 et des programmes de recherche européens. Au sein des régions dans lesquelles ils sont implantés, ces établissements contribuent à la création d’entreprises, par l’incubation de projets et le transfert technologique. La tutelle de l’IMT et des écoles des mines rattachées L’IMT regroupe en un établissement unique les 4 écoles des télécommunications et les 6 écoles des mines, sous tutelle du ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique. Il a le statut d’un EPSCP – Grand établissement. Outre les écoles des mines et des télécoms citées, l’IMT a 2 partenaires privilégiés (mines Nancy et Armines) et un réseau qui compte désormais 13 écoles associées3, après avoir été rejoint en janvier 2014 par l’école nationale d’ingénieurs de Brest (ENIB) et l’école nationale supérieure des sciences appliquées et de technologie (ENSSAT). Premier acteur de la recherche académique française en partenariat avec des entreprises, l’IMT diplôme environ 7 % des ingénieurs en France. Une gouvernance active, pour articuler l’action des écoles et la politique du ministère La tutelle des écoles vise 3 objectifs : • f avoriser le développement des écoles en cohérence avec leurs identités particulières, en réponse aux besoins des entreprises et des autres acteurs économiques ; • inscrire les écoles dans les politiques nationales et territoriales du gouverne- 44 3 ENI Brest, ENSEEIHT Toulouse, ENSSAT Lannion, ENSG Nancy, ENSEIRB-MATMECA Bordeaux, ENSIIE Évry, ESIGELEC Rouen, Grenoble École de Management, IFMA ClermontFerrand, Télécom Nancy, Télécom Physique Strasbourg, Télécom Saint-Étienne, Sup’Com Tunis. ment, les engager en particulier dans les mutations en cours dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, afin que les dispositifs publics contribuent davantage à l’innovation et au développement économique des territoires ; • assurer l’efficience de la gestion des écoles. L’exercice de la tutelle revêt par ailleurs des modalités variées : • la définition de la stratégie globale, des lignes directrices et du cadre réglementaire dans lesquels s’inscrit le développement des écoles ; à ce titre, elle est étroitement associée aux discussions interministérielles sur l’enseignement supérieur et la recherche ; • la désignation des membres des conseils d’administration et des conseils d’école, ainsi que la nomination des principaux responsables des établissements. C’est ainsi que : -- P hilippe Jamet a été nommé directeur général de l’IMT à compter du 15 juillet 2014 ; -- P ascal Ray est devenu directeur de mines Saint-Etienne à la même date ; -- D enis Guibard a été nommé directeur de Télécom École de Management à partir du 1er décembre ; -- R achel Fracz-Vitani a été nommée secrétaire générale de l’IMT à compter du 1er août 2014 ; • la détermination des dotations de l’État et des objectifs de performance assignés à chaque établissement ; • la participation directe à leurs instances de gouvernance en tant que représentant du ministre ; • l e contrôle et l’évaluation de l’activité des écoles : gestion budgétaire, gestion des personnels, ouverture des concours de recrutement des étudiants… Des actions en lien avec la politique du ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique Aux conseils d’administration ou aux conseils d’école de ces établissements et dans les différentes instances où il est représenté, le CGE soutient les initiatives qui vont dans le sens des priorités ministérielles. Quelques exemples permettent d’illustrer ces orientations. Favoriser le développement des écoles Sur le plan institutionnel, la tutelle accompagne les écoles dans leur positionnement au sein des COMUE dans les régions en conciliant efficacité des coopérations locales et indépendance des écoles. C’est en particulier le cas pour Paris Sciences et Lettres dont mines ParisTech est membre, et l’Université de Paris-Saclay à laquelle participe l’Institut au titre de ses 2 écoles d’ingénieurs franciliennes. L’avant-projet détaillé du bâtiment qui hébergera à Saclay l’IMT, Télécom ParisTech et une partie de Télécom SudParis a été élaboré. À Evry, le 9 octobre, Thierry Mandon, Secrétaire d’État à la réforme de l’État et à la simplification, a posé la première pierre de la Maison de l’innovation, de la science et de la société. Le projet immobilier destiné à accompagner mines Alès dans sa stratégie de développement de l’apprentissage et de la créativité a été inscrit par le Premier ministre dans le programme d’investissement d’avenir pour une subvention de 7 M€. Le 15 avril, mines Saint-Etienne a rassemblé près de 700 personnes pour l’inauguration de son « Campus industriel ». Le 20 juin, à l’occasion des 20 ans du laboratoire SUBATECH, mines Nantes a inauguré une extension de ses bâtiments de 5 400 m², dont 1 200 m² pour la plateforme de recherche sur la valorisation énergétique PREVER. 45 Mettre en place des formations d’excellence en adéquation avec les besoins des entreprises L’IMT se positionne comme un acteur majeur en France dans le développement des cours ouverts et massifs en ligne (MOOCs). 8 cours ont ainsi été organisés en 2014, certains ont compté plus de 10 000 inscrits et ont dû être reprogrammés en cours d’année : principe des réseaux de données, bases de données relationnelles, comprendre les concepts des télécommunications, impact de la décision sur la santé et la sécurité au travail, la fabrication numérique, roches et minéraux courants, soyez acteur du web, introductions aux réseaux mobiles. Patrick Drahi, ancien élève de Télécom ParisTech et actuel dirigeant de Numericable et SFR, s’est engagé à hauteur de 10 M€ auprès des écoles des Télécoms de l’Institut pour le développement d’une offre de formation en ligne internationale. Confirmant sa position remarquable en Europe dans le secteur, Télécom ParisTech a ouvert une large gamme de formations autour du « big data » : parcours du cycle ingénieur, master de recherche, mastère spécialisé, certificat d’études spécialisées en relation avec ses 3 chaires de recherche dans ce domaine (valeurs et politiques des informations personnelles, machine learning for Big data et Big data & Market Insights). Le nouveau mastère spécialisé « Advanced manufacturing processes for aeronautical structures » (AMPAS), proposé conjointement par mines Albi et l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace, a accueilli, dès sa première promotion, 16 étudiants de 8 nationalités différentes. mines Alès propose aussi un nouveau 46 mastère spécialisé en exploitation et en environnement miniers pour former des cadres aptes à intégrer les enjeux environnementaux de l’industrie extractive. D’autres formations en relation directe avec le développement économique ont été mises en place, comme l’option « jeux vidéo » à Télécom SudParis, le double diplôme d’ingénieur de Télécom SudParis et de statisticien spécialisé en actuariat monté avec l’Institut de statistique de l’Université Pierre et Marie Curie, ou l’option « Management des industries de réseaux » à Télécom Lille. Par ailleurs, l’IMT a mené une réflexion prospective pour esquisser le portrait de l’ingénieur du futur. Le document élaboré par l’Observatoire des métiers en lien avec le cabinet Socivision intitulé « Portrait de l’ingénieur 2030 » a été mis à disposition de l’ensemble de la communauté éducative. Il permet d’identifier les nouveaux défis de la formation d’ingénieurs. Poursuivre une recherche d’excellence en liaison avec l’industrie Les écoles de l’IMT ont une expérience confirmée de recherche partenariale avec les entreprises et contribuent ainsi à leur compétitivité. En 2014, 2 colloques de l’IMT, l’un sur le « Numérique ; grande échelle et complexité » et l’autre sur « Ressources naturelles et environnement » ont permis d’établir un état des lieux des forces, de favoriser les échanges entre chercheurs et de montrer aux partenaires la richesse des activités menées en la matière. Plusieurs nouvelles chaires ont été créées, notamment : • la chaire « conduite automatisée – Drive for You » par mines ParisTech en partenariat avec Valeo, PSA et Safran ; • l a chaire ECOSED sur l’économie circulaire des sédiments, à mines Douai avec pour partenaires COLAS, HOLCIM Grand Port Autonome de Dunkerque, ARF (Activités de Recyclage et de Formulation), NEOECO recycling, Carrières du Boulonnais, le département du Nord, Voies navigables de France. • u ne chaire de cyberdéfense navale à Télécom Bretagne, avec l’école navale, la DCNS et Thalès. À mines Albi, la plateforme de recherche MIMAUSA (mise en œuvre de matériaux pour l’aéronautique et surveillance active) a commencé ses activités ; l’institut Clément Ader, laboratoire de recherche commun à l’école, l’INSA de Toulouse, l’ISAE et l’Université Paul Sabatier a été reconnu par le CNRS comme Formation de recherche en évolution (FRE). Après la labellisation comme institut pour la transition énergétique de l’Institut français des matériaux agrosourcés (IFMAS) auquel elle participe, mines Douai a pris en charge l’un de ses 3 grands programmes scientifiques : celui portant sur les matériaux, procédés et propriétés, focalisé sur le développement de matériaux plastiques et composites végétaux ainsi que de revêtements et peintures biosourcés, à partir de plantes locales produites en France ou en Europe. Télécom SudParis a été chargé de piloter le projet Panoptesec, projet international financé par des fonds européens d’un montant de 7,5 M€ qui consiste à développer des moyens de détection et de prévention des attaques lancées contre les systèmes de commande industriels dont sont équipés par exemple les opérateurs de distribution d’eau, de gaz, d’électricité. En matière de sciences humaines et sociales, Télécom-Ecole de management a créé avec l’université Paris Descartes un nouveau laboratoire intitulé « Sens et Compréhension du monde contemporain » (LASCO) qui regroupera plus de 60 enseignants-chercheurs. Parallèlement, l’Institut interdisciplinaire de l’innovation (i3), créé par mines ParisTech et Télécom ParisTech s’élargit à l’École polytechnique et devient une unité mixte du CNRS. 2 enseignants chercheurs de l’IMT ont été lauréats du prestigieux European Research Council (ERC) : • Pierre Badel (Centre ingénierie et santé) de mines St Etienne, via le projet AArteMIS, pour développer ses recherches sur la prévention de la rupture d’anévrisme. 1,5 million d’euros lui seront attribués pour son projet sur 5 ans ; • Nicolas Tabareau, chargé de recherche Inria au sein de l’équipe Ascola*, basée à 47 seur Mohamed Daoudi a été honoré par le prix de l’International Association of Pattern Recognition (IAPR Fellow) pour sa contribution dans le domaine de la reconnaissance 3D et la biométrie faciale. Développer l’innovation et la création d’entreprises mines Nantes avec son projet « CoqHoTT » a aussi obtenu 1,5 million sur 5 ans pour constituer son équipe et conduire ses travaux de recherche en informatique. D’autres distinctions sont venues couronner les travaux de recherche menés au sein de l’Institut, comme le Grand Prix de l’électronique du Général Ferrié décerné à Pascal Pagani, la « Issa Koga gold medal » de l’union radio-scientifique internationale obtenue par Francesco Andriulli, tous deux de Télécom Bretagne. Lors du concours ROBAFIS, 2 lauréats de mines Alès ont été distingués pour leurs travaux en ingénierie système : Mambaye Lo pour le prix de la meilleure thèse, Blazo Nastov pour le prix du meilleur poster. Toujours à mines Alès, Michel Vasquez et Mirsad Buljubasic se sont distingués en remportant le 1er prix de la compétition en mathématiques décisionnelles EURO-ROADEF2014. Martina Cardone, du département « Communications mobiles » d’Eurecom a été distinguée parmi les 137 projets présentés par le Qualcomm Innovation Fellowship pour ses travaux sur les canaux de liaison descendante mobile assistée par relais. À Télécom Lille, le profes48 L’IMT valorise sa recherche en contribuant à l’innovation au service du développement économique et de la société. Il en est ainsi de l’engagement d’Eurecom dans le développement du logiciel libre en support à la 4G avec l’environnement « OpenAir interface », désormais soutenu par un fonds de dotation ou de la mise en place par Télécom Bretagne et Rennes Métrople de la plate-forme open source Lora Fabian (Long range for a beautiful internet advanced network) permettant le traitement et l’échange d’informations entre des milliers d’objets à l’échelle d’une ville. Plus en amont, 5 projets d’innovation de chercheurs de Télécom ParisTech ont été lauréats de l’appel à projet « prématuration » de l’Université Paris-Saclay. Ce succès conforte le positionnement de l’Institut comme collège de l’innovation par le numérique de Paris-Saclay. Pour permettre aux PME d’accéder plus facilement aux résultats de la recherche académique et de développer ainsi les innovations de demain, l’IMT a organisé 3 bourses aux technologies, journées de rencontre entre chercheurs et entreprises, à Grenoble le 22 mai sur l’énergie, à Nancy le 6 juin sur les matériaux, l’énergie et les procédés et à Strasbourg le 20 novembre, sur les technologies numériques pour la santé. Plusieurs start-up liées aux écoles ont été distinguées : • « Le Griot » et « Snapkin », 2 projets incubés à mines Alès, ont été sélectionnés dans le cadre de l’exposition « 200 bâtisseurs pour demain » au Grand Palais ; • 3 startups soutenues par mines SaintEtienne : « NAWA technologies », « Microvitae Technologies » et « BGH » ont été sélectionnées au concours mondial de l’innovation ; • La start-up « efiester », créée par un diplômé 2009 de Télécom Bretagne, est classée par la chaîne de télévision américaine CNBN parmi les 20 start-up les plus prometteuses de 2014. Cityzen Data, incubée à Télécom Bretagne, est lauréate SFR des Jeunes Talents start-up 2014. La société française de textiles connectés Cityzen Science, qui a mené une partie de ses recherches en partenariat avec Télécom Bretagne, a remporté le prix de l’innovation intégrée au CES 2014 de Las Vegas ; humaines, organisation,…) confirmant ainsi la priorité donnée à ce sujet qui est l’une des quatre orientations stratégiques de l’Institut. L’IMT accueille 34 % d’étudiants étrangers. Afin d’augmenter ce nombre et de diversifier les nationalités accueillies, 9 pays cibles ont été identifiés en 2014 pour y conduire une action de recrutement collective avec un objectif quantitatif de 50 à 100 étudiants recrutés par an : Brésil, Chine, Colombie, Inde, Indonésie, Malaisie, Mexique, Venezuela, Vietnam. En septembre 2014, Télécom École de management, désormais à la 25e position • en mars 2014, la start-up Auticiel, fondée par Sarah Cherruault (diplômée de TEM en 2008), lauréate du challenge Projets d’entreprendre et du concours mondial d’entrepreneuriat de Virginia Tech, a lancé sa plateforme collaborative pour venir en aide aux familles d’enfants autistes. S’affirmer comme un acteur mondial L’internationalisation de l’Institut a été le thème central des journées mines-Télécom qui ont réuni, les 14 et 15 octobre, 160 cadres des écoles à mines Albi. Le sujet a été abordé sous toutes ses facettes, tant celles métiers (formation, recherche, innovation) que celles liées aux activités supports (ressources 49 du classement mondial du Financial Times, a ouvert son campus américain implanté au sein de Virginia Tech University à Washington DC. 25 élèves de deuxième année du programme grande école y ont été accueillis, accompagnés d’une dizaine de professeurs, pour un séjour de 3 mois. En matière de recherche, un accord a été signé le 27 novembre entre l’IMT, l’Académie des sciences de Russie et l’Université d’État de Tomsk pour la création d’un laboratoire commun, appelé Qualipso, dans le domaine de la qualité des applications Web. L’Institut a aussi été la première organisation académique admise au bureau du FTTH Council Europe, organisation qui regroupe plus de 150 membres européens sur les sujets des réseaux en fibre optique. L’IMT en quelques chiffres 4 écoles internes, 6 écoles rattachées et 2 filiales. 2 partenaires stratégiques : ARMINES et l’école des mines de Nancy (école interne de l’Université de Lorraine), un réseau de 13 écoles associées. En 2014, l’IMT comptait 12 470 étudiants. Il a diplômé 3 850 élèves, dont 2 690 ingénieurs et managers, 210 masters, 520 mastères spécialisés et 430 docteurs. Parmi les ingénieurs et les managers diplômés, 26 % l’ont été à l’issue d’une formation par apprentissage. Le taux de boursiers parmi les élèves ingénieurs éligibles est de 34,6 %. 34 % des étudiants de l’Institut (y compris les auditeurs libres) sont étrangers. Le taux de féminisation dans l’ensemble des formations est de 27,5 %. Le taux d’emploi, 6 mois après l’obtention du diplôme, est de 90 % (10 points au-dessus de la moyenne nationale). L’effectif de personnels employés ou mis à la disposition de l’Institut est de 4 500 personnes, dont 1 360 chercheurs et enseignants-chercheurs, 370 ingénieurs de recherche, 1 067 doctorants et postdoctorants. Les ressources propres en recherche atteignent 108 M€, dont 33 M€ sous la forme de contrats avec des entreprises. Les enseignants et les chercheurs de l’Institut ont réalisé 1 883 publications scientifiques de rang A en 2014. 50 LA GESTION DU CORPS DES MINES Après des années de changements importants (fusion mines-Télécom en 2009, puis avec les contrôleurs des assurances en 2012), l’année 2014 a permis au SCGE de poursuivre la consolidation de la gestion du corps des mines, tant sur le plan des procédures administratives que sur celui de la gestion individualisée des carrières des ingénieurs. Les différentes situations statutaires individuelles (détachement, hors cadres, disponibilité, mise à disposition, affectation…) donnent lieu à des actes administratifs dans le cadre du statut général des fonctionnaires. Le SCGE est responsable de la mise en œuvre de ces procédures. Concernant les demandes de mobilité de l’administration vers des fonctions privées, il a été institué au plan national une commission appelée usuellement « Commission de déontologie ». Cette commission est appelée à rendre des avis sur la compatibilité des activités privées que se proposent d’exercer les agents lorsqu’ils quittent leurs fonctions administratives, avec les principes de probité et de désintéressement des agents publics. Le chef du SCGE ou ses adjoints assistent aux séances de cette commission pour tous les dossiers concernant les ingénieurs des mines. En 2014, 18 dossiers ont été présentés, ils ont tous fait l’objet d’un avis favorable, assorti de réserves pour 10 d’entre eux. Le SCGE est également chargé de la réalisation de l’annuaire des ingénieurs des mines, en liaison avec les services informatiques du Secrétariat Général. En 2014, ont été signés : - 28 décrets et 4 arrêtés de radiation des cadres, - 83 arrêtés de mutation, - 108 arrêtés de détachement, - 10 arrêtés de mise en position hors cadres, - 163 arrêtés de disponibilité, - 23 arrêtés de réintégration, - 11 arrêtés de mise à disposition, - 33 arrêtés de départ à la retraite, - 3 arrêtés de placement en congé parental, - 2 arrêtés de mise en temps partiel, - 5 arrêtés de maintien en activité. Une gestion collective dynamique et rigoureuse En 2014, le SCGE a continué d’accompagner les ingénieurs des mines. Présent dès le recrutement des jeunes ingénieurs-élèves, la gestion personnalisée des carrières effectuée par le SCGE permet au corps des mines de répondre au mieux aux besoins de la nation. Recrutement Le recrutement des ingénieurs des mines se fait, d’une part, à la sortie de l’École polytechnique, des 3 ENS, de Télécom ParisTech et de mines ParisTech et, d’autre part, par concours externe parmi les docteurs, par concours interne pour les fonctionnaires et les agents publics et par examen professionnel pour les ingénieurs de l’industrie et des mines. 51 Le SCGE s’attache à faire connaître aux candidats potentiels aux concours, le fonctionnement du corps des mines et les perspectives d’emploi qu’il offre à ses membres. Ainsi, ont eu lieu début 2014 plusieurs présentations du corps des mines aux élèves de mines ParisTech, de Télécom ParisTech et des ENS en vue du recrutement 2015. Le 14 octobre 2014, a eu lieu la présentation du corps des mines à l’École polytechnique en vue des choix d’affectation des élèves à l’issue de leur troisième année de scolarité en 2015. La présentation à l’ENS de Lyon a eu lieu le 27 novembre, celles à l’École normale d’Ulm et de Cachan ont été faites en janvier 2015. Outre les représentants du SCGE, participent à ces réunions plusieurs ingénieurs des mines ayant eu des parcours variés et venant témoigner de leurs expériences. L’attrait et le rayonnement du corps des mines auprès des candidats restent élevés comme en attestent les rangs de sortie de l’École polytechnique : en 2014, les 14 polytechniciens qui ont choisi le corps des mines faisaient partie des premiers du classement. Recrutements au corps des mines en 2014 : 14 polytechniciens, 2 élèves des ENS, 2 élèves de mines ParisTech et Télécom ParisTech, 2 ingénieurs de l’industrie et des mines par la voie de l’examen professionnel, 1 docteur issu du concours externe 52 Titularisation – Nomination – Avancement La titularisation des ingénieurs-élèves des mines recrutés à l’École polytechnique, aux ENS, à Télécom ParisTech ou à mines ParisTech intervient à l’issue de 2 années de formation, essentiellement composées de stages1. En 2014, 24 ingénieurs-élèves ont été titularisés : - 16 anciens élèves de l’École polytechnique, - 2 anciens élèves des ENS, - 1 ancien élève de mines ParisTech, - 1 ancien élève de Télécom ParisTech, - 1 ingénieur reçu au concours interne de 2013, - 2 ingénieurs reçus à l’examen professionnel de 2013 - 1 docteur issu du concours externe 2013L’avancement dans le corps des mines se fait en application du statut du corps. Les nominations aux grades supérieurs sont prononcées par arrêté pour le grade d’ingénieur en chef et par décret pour le grade d’ingénieur général. Le SCGE prépare les réunions de la CAP du corps des mines présidée par le Vice-président du CGE. La CAP s’est réunie le 24 septembre 2014 : 26 ingénieurs en chef ont été nommés ingénieurs généraux des mines et 53 ingénieurs ont été nommés ingénieurs en chef des mines. Elle a de nouveau été constituée fin décembre, à la suite des élections intervenues dans l’ensemble de la fonction publique. 1 Cette formation est ensuite complétée après titularisation par une année de préparation à la prise de poste. LES PUBLICATIONS DES ANNALES DES MINES Les Annales des mines aujourd’hui Les Annales actuellement : des mines publient • 3 séries trimestrielles consacrées aux thématiques suivantes : -- l’économie et l’industrie, pour Réalités Industrielles, -- l es risques, le développement durable, l’énergie et les matières premières, pour Responsabilité & Environnement, -- la gestion et le management, pour Gérer & Comprendre. • Une lettre bimestrielle tirée à 8 000 exemplaires, la Gazette de la Société et des Techniques : créée en 2000, son ambition est de faire connaître des travaux scientifiques pouvant utilement éclairer l’opinion. • L’annuaire des administrations de l’industrie, de l’énergie, des technologies et du développement durable, diffusé à 3 000 exemplaires. Le site Internet des Annales des mines Créé en 1998, le site des Annales des mines (http://www.annales.org/) met à disposition les sommaires, les éditoriaux et les résumés des articles. Les articles complets des numéros datant de plus de 2 ans sont également systématiquement mis en ligne. Le site a été profondément modernisé en 2013 pour faciliter sa consultation et pour améliorer son référencement par les grands moteurs de recherche. Il en résulte un nombre de visiteurs accru (en moyenne 1 773 par jour, soit + 3% par rapport à 2013) et une augmentation notable du nombre de pages visitées (près de 18 000 en moyenne chaque jour, soit + 40 % par rapport à 2013). Le nombre d’articles téléchargés a également considérablement augmenté pour atteindre en moyenne, près de 130 000 chaque mois (+ 28 %). L’audience de la revue est ainsi considérablement démultipliée et sa notoriété internationale amplifiée. Ces données chiffrées se comparent favorablement par rapport à celles enregistrées par les sites d’autres revues françaises de réflexion, telles qu’Esprit, La Revue des Deux Mondes ou Commentaire. Tout en respectant les droits des auteurs et de l’éditeur, le positionnement des Annales des mines comme revue de référence est ainsi renforcé. La Lettre des Annales des mines Depuis début 2013, cette lettre électronique mensuelle tient informés des dernières parutions plus de 8 000 destinataires. Des liens vers le site Internet permettent de consulter le sommaire détaillé, l’éditorial et les résumés en quatre langues des articles des Annales des mines et de télécharger La Gazette de la Société et des Techniques. Par ailleurs, la lettre annonce les publications d’auteurs ou de partenaires des Annales des mines, ainsi que les conférences organisées par divers autres partenaires de la revue. L’envoi de chaque lettre se traduit par une augmentation significative du nombre de visiteurs sur le site http://www.annales.org/ 53 Les Annales des mines sur le portail CAIRN.info Depuis juillet 2013, les Annales des mines figurent sur le portail CAIRN.info. Ce portail a été créé il y a quelques années par 4 maisons d’édition désireuses d’améliorer leur présence sur Internet. La Bibliothèque nationale de France s’est associée au projet afin de contribuer au développement d’une offre éditoriale francophone sous forme numérique. Le Centre national du livre apporte aussi son soutien à cette initiative. CAIRN jouit aujourd’hui d’une excellente réputation en tant que portail francophone spécialisé dans les sciences humaines et sociales. En 2014, plus de 400 universités et établissements d’enseignement supérieur réputés, dont 80 % situés hors de France, ont eu accès aux Annales des mines par l’intermédiaire de CAIRN. Organisation de la publication des Annales des mines L’édition des Annales des mines est effectuée dans le cadre d’une convention de délégation de service public passée par le ministère chargé de l’économie. La convention signée en 2007 avec la société Transvalor associée à l’éditeur ESKA arrivant à échéance fin 2014, un appel d’offres a été lancé en 2014, suivant les orientations définies par la commission des Annales des mines2 lors d’une réunion tenue le 20 décembre 2013. 9 sociétés se sont portées candidates. 5 d’entre elles ont présenté une offre valide. 2 La commission des Annales des mines, dont l’existence a été reconfirmée par l’arrêté du 16 janvier 2009 relatif à l’organisation du CGE, constitue une instance de réflexion sur les grandes orientations devant guider le fonctionnement de la revue et son évolution dans l’avenir. 54 La sélection a été effectuée sous l’égide d’une commission d’évaluation ad-hoc, réunissant des représentants de la Commission des Annalses des mines et des personnalités qualifiées. La commission d’évaluation s’est réunie une première fois le 6 octobre 2014. Elle a examiné et classé les 5 offres valides. Les 3 candidats classés en tête ont ensuite été auditionnés par la commission le 21 octobre 2014. Après négociation, la société FFE a été retenue pour assurer la publication et la diffusion des Annales des mines à compter du 1er janvier 2015. Diffusion sous forme papier Celle-ci s’est élevée en 2014 à près de 10 000 numéros. Le lectorat de la revue est principalement composé d’abonnés : acteurs de l’économie, enseignants, chercheurs et membres de l’administration. Depuis plusieurs années, le nombre d’abonnés payants au format papier connaît une certaine érosion, comme c’est le cas pour la plupart des revues de management, de gestion et d’économie d’entreprise. Cette baisse est largement compensée par l’essor de la diffusion numérique. Les Annales des mines, des publications de référence depuis 1794 Publiées sans interruption depuis 1794, les Annales des mines comptent parmi les plus anciennes revues au monde consacrées à la science, à la technique et à l’économie. Leur origine remonte au Journal des mines créé en 1794, sous l’égide du Conseil des mines, qui, suite à la loi sur les mines de 1810, s’est transformé en Conseil général des mines, devenu aujourd’hui le CGE. L’ambition de ce Journal des mines était de « répandre les connaissances nécessaires au succès des exploitations ». Le premier éditorial de Charles Coquebert, approuvé par le Comité de salut public, a fixé un objectif ambitieux à la revue : « nous suivrons […] l’humble sentier de l’Observation, nous conclurons peu, nous douterons souvent et nous engageons [nos concitoyens] à se défier du ton d’assurance qu’il est si facile de prendre et si dangereux d’écouter ». Cette ambition reste celle des diverses publications des Annales des mines. L’axe principal de la politique éditoriale est en effet de s’appuyer sur des faits et de recueillir des points de vue venant d’horizons très divers, largement extérieurs au Conseil ou au corps des mines. Initialement consacrées aux questions minières, les thématiques des revues se sont très rapidement élargies à d’autres enjeux économiques importants. Les 3 séries des Annales des mines Réalités industrielles : responsable éditorial Grégoire Postel-Vinay Thèmes des dossiers en 2014 : Numéros programmés en 2015 : • Q uel partenariat entre recherche publique et industrie ? (février, coordonné par Benoît Legait et Jacques Serris) ; • La régulation financière (février, coordonné par Rémi Steiner et François Valerian) ; • Q uelle industrie automobile pour la France dans 20 ans ? (mai, coordonné par Emmanuel Sartorius) ; • L’industrie chimique (mai, coordonné par Jean-Luc Vo-Van-Qui) ; • L es mutations de l’industrie de la publicité (août, coordonné par Françoise Roure) ; • C onnaissances et systèmes technologiques pour la santé (novembre, coordonné par Robert Picard). • L e tourisme (août, coordonné par Emma Delfau) ; • L’industrie portuaire (novembre, coordonné par Françoise Roure et Serge Catoire). 55 Responsabilité & Environnement : responsable éditorial Philippe Saint-Raymond Thèmes des dossiers en 2014 : • C onsommation et environnement : l’information des consommateurs sur l’impact environnemental des produits (janvier, coordonné par Nathalie Homobono) ; • À qui appartiennent les territoires ? (avril, coordonné par Marie-Josèphe Carrieu-Costa) ; • T ransport terrestre et développement économique (juillet, coordonné par Michel Massoni et Hervé de Treglode) ; • L’économie circulaire : les enjeux économiques d’une transition écologique (octobre, coordonné par Virginie Schwarz et Patrick Souet). 56 Numéros programmés en 2015 : • Q uel accord international sur le climat en 2015 ? (janvier, coordonné par Richard Lavergne) ; • L ’industrie française et la politique énergétique (avril, coordonné par Jean-Pierre Clamadieu et Christophe Schramm) ; • L’environnement, avec ou contre les inégalités sociales ? (juillet, coordonné par Dominique Dron et André-Jean Guerin) ; • L a participation des populations aux décisions environnementales (octobre, coordonné par Philippe Ledenvic). Gérer & Comprendre : responsable éditorial Michel Berry En 2014, la série a publié 4 numéros rassemblant des articles sur la gestion des organisations publiques et privées. Parmi les articles ou dossiers marquants de ces numéros, citons : L’annuaire des administrations de l’industrie, de l’énergie, des technologies et du développement durable Autrefois intitulé « Annuaire des DRIRE », ce document tiré à 3 000 exemplaires est diffusé principalement au sein de l’administration. • Publish ... and perish! (mars) ; • L’identité et la culture organisationnelle comme sources de la surprise stratégique : les leçons des échecs de la CIA (juin) ; • L’ethnographie dans l’entreprise (dossier, septembre) ; • Identités, langages et cultures d’entreprise, la cohésion dans la diversité ? (dossier, décembre). 57 La Gazette de la Société et des Techniques Éditée par les Annales des mines, elle est tirée à environ 5 000 exemplaires papier diffusés par abonnements gratuits. Elle est également accessible sur le site www.annales.org et téléchargeable via la Lettre des Annales des mines. Elle développe un thème unique par numéro, mais peut donner écho à des réactions suscitées par des thèmes précédents et de nature à nourrir le débat public. La Gazette fait l’objet de commentaires fréquents dans la presse économique et générale. Sujets des numéros publiés en 2014 : • n° 75 (janvier) : Comment réinventer l’hôpital ? ; • n° 76 (mars) : Recherche soudeur, désespérément ; • n° 77 (mai) : Les entreprises patrimoniales, trésors méconnus ; • n° 78 (septembre) : Le crowdfunding made in France ; • n° 79 (novembre) : Flexibilité de la demande électrique : quel rôle pour le foyer connecté ? 58 Annexes Organigramme du CGE (mise à jour : 1er avril 2015) Vice-président Luc ROUSSEAU Directeur de cabinet Mathieu MOREL Service du CGE Chef : Marie-Solange TISSIER Secrétaire général Didier LANSIAUX Adjointes Céline FOUCHARD-CHANTREUIL Cécile PERTHAIN Section 1 Technologies et société Président : Benoît LEGAIT Suppléant : Serge CATOIRE Section 2 Innovation, compétitivité et modernisation Président : Fabrice DAMBRINE Suppléant : Michel LARTAIL Mission de tutelle des écoles Chef : Emmanuel CAQUOT Commission des Annales des mines Président : Pierre COUVEIHNES Section 3 Régulation et ressources Section 4 Sécurité et risques Président : François CHOLLEY Suppléant : Alain LIGER Présidente : Françoise ROURE Suppléant : Jean-Pierre DARDAYROL Comité Comitéde del’inspection l’inspection Président :Alain AlainDORISON DORISON Président : Suppléant : Claudine Suppléante : Claudine DUCHESNE DUCHESNE Groupe de travail permanent commun aux sections 3 et 4 : « RR » et « SR » Président : Alain LIGER 59 MEMBRES DU CONSEIL Membres du CGE au 1er avril 2015 Ingénieurs généraux des mines Chargés de mission Renaud Abord de Chatillon Gilles Bellec René-François Bernard Claude Calvayrac Mireille Campana Emmanuel Caquot Mario Castellazzi François Cholley Pascal Clément Pierre Couveinhes Jean Cueugniet Fabrice Dambrine Jean-Pierre Dardayrol Jean-Luc Delpeuch Alain Dorison Dominique Dron Anne Duthilleul Emmanuel Gabla Gérard Lallement Didier Lansiaux Michel Lartail Benoit Legait Alain Liger Marc Meyer Robert Picard Luc Rousseau Philippe Schil Henri Serres Jacques Serris Hélène Serveille Cédric Siben Jean-Louis Sikorav Jean-François Sorro Rémi Steiner Marie-Solange Tissier Françoise Trassoudaine Jean-Luc Vo Van Qui Vincent Arsigny, ingénieur en chef des mines Serge Catoire, ingénieur en chef des mines Matthias de Jouvenel, administrateur civil hors classe Yves Magne, administrateur civil hors classe Alexandre Moatti, ingénieur en chef des mines Mathieu Morel, ingénieur des mines Ilarion Pavel, ingénieur en chef des mines Didier Pillet, ingénieur en chef des mines Maurice Sportiche, administrateur civil hors classe François Valérian, ingénieur en chef des mines Contrôleurs généraux économiques et financiers Lionel Arcier Marie-Christine Chapelle Claudine Duchesne Didier Laval Françoise Roure Christian Tardivon Denis Vignolles 60 MEMBRES ASSOCIÉS Michel Berry, responsable de l’École de Paris du Management Alain Bravo, ancien directeur général de Supélec Alan Bryden, ingénieur général des mines honoraire Yves Gassot, directeur général de l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (IDATE) Thierry Gaudin, ingénieur général des mines honoraire Jean-Claude Jeanneret, ancien directeur général de l’Institut mines-Télécom André-Claude Lacoste, ingénieur général des mines honoraire Vivien Lévy-Garboua, ingénieur des mines honoraire Michèle Pappalardo, conseillère maître à la cour des comptes Michel Petit, ingénieur général des mines honoraire François Rachline, conseiller spécial du président du Conseil économique, social et environnemental Gérard Roucairol, ancien président de l’académie des technologies Guy-Alain Roussel, ancien Vice-président du comité stratégique de la filière numérique Philippe Saint Raymond, ingénieur général des mines honoraire INGÉNIEURS ET CONTRÔLEURS GÉNÉRAUX RÉFÉRENTS AU 1er AVRIL 2015 La fonction de référent consiste à développer et à mettre à disposition, au bénéfice de tous les membres du Conseil, une expertise et/ou des relations étroites et confiantes avec les partenaires extérieurs du CGE. Un membre du CGE peut être nommé référent d’une thématique correspondant à une compétence clef dans le champ d’action du Conseil. Le référent d’une thématique donnée est alors l’interlocuteur privilégié du ou des différents organismes, services ou établissements pour les activités en lien avec cette thématique. Certains services sont dotés d’un référent hors champ thématique. Thématique Services Référent 1 Référent 2 Énergie – Climat DGEC, CRE Gilles BELLEC Mireille CAMPANA Sûreté nucléaire ASN Alain LIGER Jean-François SORRO ARCEP, CSA, ANFR François CHOLLEY Jean CUEUGNIET CNIL Jean-Pierre DARDAYROL Philippe SCHIL DISIC Marc MEYER Gérard LALLEMENT ANSSI Jean-Pierre DARDAYROL - SGDSN Jean-Luc VO VAN QUI - CNES Jacques SERRIS - DGPR, DGALN, CGEDD Alain DORISON Françoise ROURE Alain LIGER - DG Trésor, INSEE Serge CATOIRE François VALERIAN DGCIS Fabrice DAMBRINE Pascal CLEMENT Télécommunications (dont fréquences) Usages du numérique et contenus numériques Systèmes d’information Cyber sécurité Défense et sécurité des infrastructures vitales Espace Environnement (dont risques, pollution, eau, déchets) Matières premières Économie et compétitivité Industrie, services, filières Services et contrôles financiers Recherche et innovation ACPR, Banque de France Rémi STEINER François VALERIAN DGRI, Académie des technologies Benoît LEGAIT Michel LARTAIL Claudine DUCHESNE - Activités postales Concurrence Modernisation action publique Europe DGCCRF Lionel ARCIER - SGMAP Claudine DUCHESNE Marie-Christine CHAPELLE SGAE Emmanuel GABLA - Santé DGS Robert PICARD - CGSP Pierre COUVEINHES - DGAFP Marie-Solange TISSIER - DGESIP Emmanuel CAQUOT - OCDE Françoise ROURE - ADETEF Serge CATOIRE - 61 MISSIONS REALISEES PAR LE CGE EN 2014 Missions d’expertise, de conseil et d’appui • Les effets des régulations sectorielles dans l’économie réelle, notamment dans le secteur des communications électroniques et celui de l’énergie • L’exploitation minière en Guyane • L a mise en œuvre de la réglementation européenne sur la commercialisation et l’utilisation des précurseurs d’explosifs • Les dispositifs de garanties financières applicables à certaines ICPE • L ’optimisation technico-économique des projets de démantèlement d’installations nucléaires du CEA • L’analyse du caractère concurrentiel du marché des services de communications fixes à destination des PME • A udit de l’exploitation des systèmes d’information du ministère de l’intérieur • La veille sur les entreprises stratégiques • L e contrôle des installations de production d’électricité bénéficiant d’une obligation d’achat • L’évaluation du potentiel de production de papier recyclé en France • Les CTI et leur financement • L a création d’un fonds d’investissement agro-alimentaire (2e rapport) • L ’extension du service universel des communications électroniques • L ’amélioration du classement international de la France en matière d’attractivité et de compétitivité économiques • L a ville durable, une politique publique à construire • L a valorisation des schlamms de l’ancien bassin houiller mosellan • L a part de valeur ajoutée française dans les programmes à l’exportation soutenus par les pouvoirs publics • L’évolution des aides publiques de soutien à la diffusion de la presse • Les procédures de dédouanement • Les coûts de production d’électricité à partir des ENR • L’évaluation économique du dispositif des CEE • L e soutien aux entreprises exposées à la concurrence internationale 62 • L ’étude des possibilités d’évolution à donner aux appels d’offres éoliens en mer • La nouvelle grammaire du succès : la transformation numérique de l’économie française • A ppui auprès du représentant de la France dans la task force placée auprès de la Commission européenne relative au plan d’investissements supplémentaires d’un montant de 300 Mds€ • L e développement de l’économie circulaire dans les départements d’outre-mer • 1 3 expertises relatives à la juste rémunération des opérateurs de communications électroniques (investissements) • 1 6 expertises relatives à la juste rémunération des opérateurs de communications électroniques (frais fixes annuels) Missions d’inspection et d’audit Audits externes • A udit de la maîtrise des risques portant sur la continuité de service du système d’information du ministère de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Inspections de services déconcentrés de l’État ou de services placés sous la tutelle des ministères chargés de l’environnement et de l’industrie • 2 DREAL : Midi-Pyrénées, ProvenceAlpes-Côte d’Azur, • BRGM, • Agence nationale des fréquences, • Télécom Bretagne. Audits de conduite de politique publique Audits d’évaluation des politiques de prévention des risques naturels et technologiques : Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon, Centre, Réunion, Audit sur la mise en œuvre de la politique de l’eau et de la biodiversité : Nord, Meurthe-et-Moselle • Divisions territoriales de l’ASN Évaluations de politiques publiques dans le cadre de la MAP • 4 évaluations dans le cadre de la MAP : la politique publique de numérisation des ressources culturelles, la réforme de structure des CCI et des chambres de métiers et de l’artisanat, la politique publique de gestion des déchets par les collectivités territoriales, les contrôles administratifs exercés sur les entreprises industrielles • U ne mission inter-inspections sur l’organisation territoriale de l’État Une enquête administrative Audits internes Audit relatif à la continuité de service des ministères économiques et financiers en situation dégradée 63 LISTE DES ACRONYMES UTILISÉS ADEMEAgence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie DRAAFDirection régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt AFIIAgence française pour les investissements internationaux DREALDirections régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement AFNICAssociation française pour le nommage Internet en coopération DRIEEDirection régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie ANDRAAgence nationale pour la gestion des déchets radioactifs DRIREDirection régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement ANRAgence nationale de la recherche EDFÉlectricité de France ARCEPAutorité de régulation des communications électroniques et des postes ENRÉnergies nouvelles renouvelables ASNAutorité de sûreté nucléaire BRGMBureau de recherches géologiques et minières EPSCPÉtablissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel CAPCommission administrative paritaire ETIEntreprises de taille intermédiaire CCIChambre de commerce et d’industrie Filières REPFilières de responsabilité élargie du producteur CEACommissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives GIEGroupement d’intérêt économique CDCCaisse des dépôts et consignations ICPEInstallation classée pour la protection de l’environnement CEECertificats d’économie d’énergie CEPIICentre de recherche français dans le domaine de l’économie internationale CGAAERConseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux ENSÉcole normale supérieure GIPGroupement d’intérêt public IGAInspection générale de l’administration IGAENRInspection générale de l’administration, de l’éducation nationale et de la recherche IGASInspection générale des affaires sociales CGArmConseil général de l’armement IGFInspection générale des finances CGEConseil général de l’économie IMTInstitut mines Télécom CGEDDConseil général de l’environnement et du développement durable INERISInstitut national de l’environnement industriel et des risques CGEFIContrôle général économique et financier IRSNInstitut de radioprotection et de sûreté nucléaire COMESComité pour les métaux stratégiques COMUECommunautés d’universités et d’établissements LNELaboratoire national de métrologie et d’essai CRECommission de régulation de l’énergie MAAFMinistère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt CREDOCCentre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie MAPModernisation de l’action publique CSPEContribution au service public de l’électricité CTICentre technique industriel OCDEOrganisation de coopération et de développement économique DDIDirection départementale interministérielle ONPOpérateur national de paye DEALDirections de l’environnement, de l’aménagement et du logement PERPermis exclusif de recherche DGDirection générale SCGEService du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies DGEDirection générale des entreprises DGFIPDirection générale des finances publiques DGPRDirection générale de la prévention des risques MOOCMassive Open Online Courses PMEPetites et moyennes entreprises TICTechnologies de l’information et de la communication VHUVéhicules hors d’usage Conception graphique : SIRCOM 64 Crédits photos : Martina Nolte, Nateko, Roman B., TOTAL