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été réalisés. Cependant, les athlètes que nous
avions déjà pris en charge au SMI de Franc-
fort connaissaient l’eet des ondes de choc et
se sont volontiers prêtés au jeu.
Chaque année, le SMI de Francfort assure
le suivi de plus de 7000sportifs de tous
âges et tous niveaux, dont de nombreux
grands athlètes. Selon vous, quelles sont
les blessures les plus fréquentes en sport
de haut niveau que l’on peut traiter avec
la thérapie extracorporelle par ondes de
choc?
Chez nous, la première place revient clai-
rement aux tendinopathies, c’est-à-dire les
aections chroniques des tendons comme le
tendon d’Achille, le tendon patellaire ou dans
la région des épaules. Viennent ensuite les
problèmes du rachis lombaire inférieur, les
blessures au niveau des os et les ostéochon-
droses. Ces dernières sont diagnostiquées le
plus souvent chez les enfants et adolescents
pratiquant un sport.
Quels sont les avantages de la thérapie
extracorporelle par ondes de choc par
rapport aux méthodes conventionnelles?
Le fait que la fréquence des traitements par
ondes de choc soit moindre est un avan-
tage majeur. Il sut souvent de trois à cinq
séances à une semaine d’intervalle, ce qui
représenterait un sous-dosage en thérapie
manuelle. De nombreux patients apprécient
ce gain de temps. La durée du traitement par
séance est également plus courte. Cepen-
dant, la meilleure solution est parfois d’as-
socier la thérapie par ondes de choc à des
séances de physiothérapie.
Autrefois, on utilisait uniquement les
ondes focalisées. Puis sont arrivées les
ondes radiales. Il fallait un appareil spéci-
fique pour chaque méthode. Aujourd’hui,
des systèmes combinés de thérapie par
ondes de choc (focalisées/radiales) sont
disponibles. Qu’en pensez-vous?
La combinaison des deux méthodes en un
seul appareil a marqué un grand pas dans la
technologie des ondes de choc, d’autant plus
que des appareils comme le DUOLITH® SD1
«ultra» intègrent aussi un module ultrasons.
Sans changer d’appareil, je peux d’abord uti-
liser les ultrasons pour localiser une fracture
de fatigue, par exemple, puis appliquer des
ondes de choc focalisées. Enfin, si le patient
ressent des contractures au niveau du muscle
traité, je peux les traiter avec des ondes de
choc radiales. De cette manière, le patient
profite au maximum de la thérapie. Nous
sommes très satisfaits des ondes de choc
combinées.
Quels aspects de la thérapie extracorpo-
relle par ondes de choc pour les sportifs,
de haut niveau ou non, souhaitez-vous
voir progresser?
En orthopédie du sport, j’aimerais que les
indications concernant les os fassent l’ob-
jet de plus d’attention. Au SMI de Francfort,
nous avons mené ces dernières années plu-
sieurs études portant par exemple sur la thé-
rapie par ondes de choc dans les indications
osseuses chez les enfants et les adolescents.
Nous sommes extrêmement satisfaits des
résultats obtenus jusqu’ici. Un autre point
important est la recherche dans le domaine
des blessures musculaires. La thérapie par
ondes de choc peut encore faire beaucoup de
progrès dans cette application. Nous avons
besoin de nombreux cas pour nos études.
Un renforcement de la collaboration interna-
tionale au niveau de la recherche serait donc
bienvenu.
Pensez-vous que la thérapie extracorpo-
relle par ondes de choc est aujourd’hui
une méthode établie en sport de haut ni-
veau?
La thérapie extracorporelle par ondes de choc
ne fait pas encore partie des habitudes. Mais
je pense que les progrès techniques donnant
lieu à des appareils toujours plus compacts
renforceront son utilisation en sport de haut
niveau. Nous avons aussi besoin d’études
supplémentaires sur diérentes indications
comme l’achillodynie ou la tendinite rotu-
lienne. Dans le domaine de la fasciite plan-
taire, nous disposons déjà d’une très bonne
base: il a été prouvé que les ondes de choc
sont plus ecaces qu’aucune autre approche
(y compris la chirurgie) pour traiter cette
aection. Par conséquent, nous détenons
d’ores et déjà de très bons arguments en fa-
veur de cette méthode.
Comment envisagez-vous le développe-
ment international des ondes de choc
dans le sport de haut niveau?
De nombreux pays européens utilisent déjà la
thérapie par ondes de choc pour les athlètes
de haut niveau. C’est par exemple le cas dans
les grands clubs de football en Angleterre, en
Allemagne ou en Espagne, où on n’imagine
plus travailler sans ces appareils. Dans de
nombreux pays cependant, notamment de
grandes nations sportives comme les États-
Unis, le Japon ou le Brésil, des restrictions
d’homologations s’opposent à une utilisation
plus étendue des ondes de choc. Mais j’ai la
certitude que la situation va évoluer au cours
des prochaines années.
Merci Professeur Lohrer de nous avoir
accordé cet entretien.
Entretien
Le professeur Heinz Lohrer
est directeur médical de
l’Institut de médecine du
sport de Francfort (SMI). Il
est médecin spécialiste en
orthopédie, en physiothérapie
et rééducation, en médecine
du sport et en chirothérapie.
Pour en savoir plus:
www.smi-frankfurt.de
Professeur Heinz Lohrer
DUOLITH® SD1 «ultra»