repères D é veloppement économique local e t politique de la ville re p è res pour l’ a c t i o n les éditions de la DIV D é veloppement économique local et politique de la ville Conception et rédaction Raymond Hecht Robert Spizzichino, Partenaires Développement Coordination Brigitte Charbonneau, Patrick Engelbach, Claude Lanvers So m m a i re Avant propos p. 4 Avertissement p. 6 Les objectifs stratégiques p. 9 1.1 Un défi: tirer parti du développement d’ensemble de l’agglomération p. 10 1.2 Une nécessité: préparer les territoires pour l’accueil et le développement d’activités p. 13 1.3 Un levier : faire jouer l’effet multiplicateur des investissements publics sur les investissement privés p. 17 Les principaux champs d’action p. 23 2.1 La requalification des appareils commerciaux p. 24 2.2 L’organisation de l’implantation d’entreprises : immobilier et services p. 34 2.3 Le soutien à la création d’entreprises ou d’activités p. 48 2.4 Le développement des services résidentiels p. 57 Des outils pour agir p. 63 Les outils : p. 64 p. 67 p. 70 p. 71 p. 73 FRE Dispositif ZRU/ZFU EPARECA CDC Programme renouvellement urbain CDC Programme PME Emploi Les financements: commerce immobilier d’entreprise création d’entreprises ingénierie économique portage foncier et aménagement p. 74 p. 76 p. 77 p. 78 p. 79 Eléments bibliographiques et sites web p. 80 Eléments de pro bl è ma ti q u e : une vision inte r na ti o na l e p. 82 3 Avant pro p o s Fondée à l’origine sur les approches urbaine et sociale, la politique de la ville place aujourd’hui la question du développement économique et la diversification des activités au tout premier plan de ses préoccupations. Il s’agit tout d’abord de revitaliser les quartiers, restaurer une vie économique à partir des potentialités locales. Mais au-delà de cet effort de remise à niveau, l’ambition de la politique de la ville vise à promouvoir un véritable développement porteur de flux économiques et créateur d’emploi au bénéfice des agglomérations. Le développement économique des quartiers populaires s’appuie aujourd’hui sur un contexte favorable de croissance, une progression encourageante des démarches d’agglomération et le lancement de nombreux programmes de renouvellement urbain. Ainsi l’effort public engagé doit-il permettre les conditions nécessaires au développement des initiatives économiques privées. Les outils d’intervention existants ont été modernisés et simplifiés comme le dispositif des zones franches urbaines ou des zones de redynamisation urbaine. De nouveaux moyens significatifs ont été créés, en particulier le fonds de revitalisation économique. 4 Le partenariat s’est enrichi avec la mise en œuvre du programme d’appui de la Caisse des Dépôts et Consignations. J’ai souhaité réunir dans cet ouvrage un certain nombre de repères pour le développement économique des quartiers populaires avec les différents registres d’intervention , les outils opérationnels et financiers. Je forme le vœu qu’il permette de conforter les contrats de ville et les programmes de renouvellement urbain afin de renforcer et pérenniser le développement économique et la diversification des activités des quartiers populaires au service des habitants. Ce pari mérite toute notre mobilisation. Claude Brévan Déléguée interministérielle à la ville 5 Ave rt i s s e m e n t Ce document de cadrage n’est pas un guide. Un guide serait l’expression de savoirs et de savoir-faire établis et communicables. Or, la manière d’assurer des processus de développement dans des quartiers réputés être en difficulté ne repose sur aucune certitude. On retrouve à ce sujet les débats propres au développement local considéré dans ses multiples facettes. Toutefois, les initiatives locales réussies ces dernières années, les confrontations et échanges qui ont eu lieu (cycle 95 – 96 des rencontres de la DIV – quel développement économique pour les quartiers? Rencontres Nationales de Nantes en 1999 sur Ville, Economie et Emploi, les études de cas du GIE Villes et Quartiers, des CCI, etc.), fournissent une matière riche que l’on peut organiser. Ce ne sont que des repères à un moment donné, car ce processus de développement est appelé à se poursuivre et à s’amplifier. C’est donc cette matière qui est rappelée dans ce document. Il ne vise pas à être exhaustif, mais plutôt à fournir des indications utiles pour les équipes locales. C’est pourquoi il existe des points de recouvrement entre les chapitres. On a privilégié les domaines opérationnels et non les cohérences méthodologiques et il est bien connu que les domaines opérationnels peuvent se superposer au sein d’un projet global. Le schéma qui suit synthétise cette approche de projet. STRUCTURATION DU DOCUMENT DE REFERENCE QUARTIER TERRITOIRE A DOMINANTE RESIDENTIELLE difficultés et potentialités PROJET DE RENOUVELLEMENT URBAIN ENVIRONNEMENT PROCHE réserves foncières, zone d’activités Chapitre 1.1 AGGLOMERATION initiatives économiques Chapitre 1.2 Chapitre 1.3 DEMARCHE STRATEGIQUE POUR L’ACCUEIL ET LE DEVELOPPEMENT D’ACTIVITES INVESTISSEMENTS PUBLICS INVESTISSEMENTS PRIVES PROJET DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE TERRITORIAL Chapitre 2.1 Chapitre 2.2 requalification des appareils commerciaux organisation de l’accueil d’entreprise Chapitre 3 OUTILS MOBILISABLES Chapitre 2.3 Chapitre 2.4 soutien à la création d’entreprises ou d’activités développement des services résidentiels 7 8 Re p è re s Chapitre 1 LES OBJECTIFS STRATEGIQUES • un défi: tirer parti du développement d’ensemble de l’agglomération • une nécessité: préparer les territoires pour l’accueil et le développement d’activités • un levier : faire jouer l’effet multiplicateur des investissements publics sur les investissements privés 9 Les objectifs stratégiques 1.1 Un défi : tirer parti du développement d’ensemble de l’agglomération Un enjeu: inscrire les quartiers dans la carte du développement de l’agglomération. Pour cela, saisir les nouvelles opportunités: un contexte économique favorable, des territoires qui se rassemblent et s’élargissent, des processus de renouvellement urbain porteurs de nouvelles potentialités. Bien sûr, tous les quartiers ne sont pas égaux, mais la plupart recèlent des possibilités de diversification. La nouvelle donne pas sans effets sur le champ considéré : Un cycle économique favorable • constitution de structures inter- Au-delà des aléas conjoncturels, la dynamique économique est globalement favorable à la création de nouvelles activités, à l’adaptation du tissu économique existant, à l’investissement en général. L’émergence d’une gouvernance des agglomérations La croissance des villes, l’intensification des mobilités (domicile/travail, domicile/consommation...) a de fait engendré un territoire vécu dépassant le périmètre des communes: les agglomérations, voire les aires urbaines, représentent une réalité. L’organisation de ces territoires s’accélère à la faveur de nouveaux cadres législatifs : l’intercommunalité (loi du 12 juillet 1999), l’agglomération (loi du 25 juin 1999) la solidarité et le renouvellement urbains (loi du 13 décem br e 2000). Cette nouvelle donne n’est 10 communales disposant d’une masse critique de ressources plus favorable à l’engagement de politiques ambitieuses: ce sont aujourd’hui les intercommunalités qui tirent l’investissement public local, • intégration et rationalisation des politiques locales de développement économique, notamment facilitées par l’instauration d’une taxe professionnelle unique, • stratégie de renouvellement urbain prenant en compte les impératifs de mixité urbaine et sociale à l’échelle d’un bassin de vie. La montée en puissance de projets de renouvellement urbain inscrits dans des cycles longs Dans le cas des quartiers ou des secteurs urbains en difficulté, l’ampleur des investissements publics liés aux projets de renouvellement urbain est susceptible de constituer un véritable moteur du développement économique combinant: • stratégie foncière et immobilière visant à introduire ou à réintroduire de l’activité en créant des capacités d’accueil adaptées aux attentes des entreprises et des appareils de distribution commerciale, • restauration de l’attractivité des sites d’intervention, engendrant l’arrivée de nouveaux investisseurs issus de la sphère privée, • création des infrastructures de transport nécessaires au désenclavement. Une nouvelle donne qui doit changer le regard sur les quartiers Inscrire les quartiers dans la carte du développement de leur agglomération, considérée comme un système d’échanges et de circulations, implique de sortir d’une approche exclusivement endogène, autocentrée sur le quartier. Trois axes d’évolution concernent l’ensemble des acteurs. 1. Les facteurs de localisation Les quartiers en difficulté se redéploieront durablement sur la base d’une mobilisation de leurs potentialités foncières, permettant d’accueillir de nouvelles activités. 2. Les initiatives économiques La nouvelle économie, avant même de parler de NTIC et de biotech, c’est beaucoup plus sûrement une plus forte vitalité des petites et très petites entreprises (TPE). «Favoriser l’esprit d’entreprise» doit passer d’un statut de mot d’ordre convenu à un ensemble de pratiques réellement opérationnelles. Une part des marchés et une part des créateurs d’entreprises potentiels sont dans les quartiers. Encore faut-il cesser de porter un regard condescendant sur ces potentiels. L’animation économique On ne conçoit pas de parler sérieusement de développement économique sans la participation active des entreprises et des banques. Dans le prolongement des deux points précédents, le dialogue public/privé, le « comment faire ensemble» doivent sérieusement progresser avec le soutien des organisations consulaires. Des territoires singuliers qui appellent des stratégies particulières Des contextes locaux plus ou moins favorables Les villes et agglomérations engagées dans les grands projets de ville constituent des territoires différenciés en fonction : • de leur dynamique de développement économique (agglos en développement/agglos déprimées), • de leur degré d’intégration urbaine : relative continuité urbaine - moindre écart entre quartiers en difficulté et le reste de la ville ou fragmentation urbaine prononcée - rupture entre quartiers en difficulté et le reste de la ville. Les réponses susceptibles d’être développées seront forcément différentes entre une métropole régionale dynamique, en développement et dont la croissance profite trop peu aux quartiers en difficulté, une petite ville en crise au sein d’un bassin en reconversion difficile, et une commune de la banlieue parisienne... 11 Les objectifs stratégiques Des quartiers prioritaires aux potentialités différentes Les quartiers se différencient en fonction de: • leur relatif enclavement ou au contraire leur bonne intégration au reste de la ville Des grands ensembles construits en périphérie dans les années 60 se trouvent aujourd’hui localisés de façon intermédiaire dans le tissu de leur agglomération, compte tenu de la poursuite ultérieure du phénomène de l’étalement urbain. Cette «inclusion» peut devenir une «intégration» à l’occasion du développement des dessertes: voies de circulation, transports urbains en site propre traversant le quartier, etc. • leur proximité, voire leur contiguïté, à des zones d’activités ou des friches à reconquérir, atouts possibles pour raisonner des actions de développement • leurs potentialités foncières, actuelles ou futures (démolitions...), facteur important pour envisager l’implantation de pôles d’activités • leur devenir prévisible à moyen terme (engagement d’une démarche de renouvellement urbain ou simple amélioration de la gestion urbaine de proximité ne comportant pas de recomposition importante) Pression du développement et processus de renouvellement urbain Trois configurations différentes peuvent être schématisées pour distinguer les possibilités de dy na m iques propres aux quartiers. 12 Une grande partie de la ville connaît un processus de renouvellement urbain C’est là le fait de villes intégrées à de grandes métropoles connaissant une forte pression de développement. Dans ce cas, certains des quartiers considérés recèlent des potentialités importantes liées à leur localisation. L’enjeu consiste alors à mettre en œuvre un projet de désenclavement (en termes physiques, sociaux, d’image...) sans pour autant perdre de vue les habitants. Le quartier est inclus dans un secteur plus large en renouvellement L’enjeu consiste alors à inscrire les possibilités de transformations du quartier dans celles du secteur englobant. Il s’agit de diversifier les fonctions du quartier et d’y accueillir des activités à partir d’un redéploiement à l’échelle du secteur dans son ensemble. L’espace de transformation est restreint au quartier lui-même Les marges de manœuvre foncières, immobilières, économiques sont alors limitées au quartier. Ces marges peuvent pour autant être tout à fait significatives. Audelà de la diversification interne du quartier, l’enjeu consiste aussi à renforcer la porosité avec les secteurs environnants. A l’inverse, si ces marges sont restreintes, l’approche économique vise alors essentiellement à qualifier la fonction résidentielle, notamment à travers le développement d’une offre de services et de commerces. 1. 2 Une nécessité : préparer les territoires pour l’accueil et le développement d’activités Définir des orientations stratégies Promouvoir le territoire Définir des orientations stratégiques Comment promouvoir une dynamique de développement économique dans un quartier ? Comme cela vient d’être évoqué, il faut en préalable resituer le quartier dans son environnement territorial: l’agglomération, le bassin de vie, le bassin d’emploi. Deux approches sont à considérer: • tirer parti pour le quartier des actions de développement engagées au niveau de l’agglomération, • partir du potentiel spécifique du quartier pour voir comment il peut participer au développement de l’agglomération. Dans les deux cas, il faut élaborer une véritable stratégie, c’est-à-dire ne pas appliquer des recettes toutes faites, mais tirer parti des spécificités et des opportunités pour définir des objectifs, une série d’actions et une organisation adaptée. REMARQUE IMPORTANTE Tout quartier ne se prête pas forcément à une action spécifique de développement économique. Certains quartiers résidentiels peuvent le rester : dans ce cas, on met plutôt l’accent sur les politiques d’emploi et d’employabilité, sur le désenclavement, sur la qualification des commerces et des services existants et sur le développement d’une économie résidentielle. Il n’existe pas de modèle de développement territorial adapté aux quartiers dits en difficulté. En revanche, il est possible pour chaque cas de bâtir une stratégie de développement spécifique. 13 Les objectifs stratégiques LA DÉFINITION D'UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT Diagnostic quartier Cadrage agglomération Situation géographique Potentiel de développement économique Etat des lieux Forces et faiblesses Menaces et opportunités Ressources humaines Développement économique Stratégie et politiques sectorielles Actions et outils Opportunités pour le quartier Projet de renouvellement urbain Projet de gestion urbaine Positionnement d'acteurs Entreprises installées ou proches, chambres consulaires, outils publics de développement, système de formation... Définition d'une stratégie de développement • part endogène • à partir du quartier > vers le quartier part exogène à partir de l'environnement > vers le quartier Outils et registres d'intervention Programme d’actions et modalités de mise en œuvre 14 Promouvoir le territoire La question de l’image négative du quartier constitue souvent un réel obstacle pour les initiatives de développement. Cette image repose sur les caractéristiques socioéconomiques de la population, sur l’insécurité présumée, sur l’urbanisme et l’habitat, sur l’enclavement, sur les services aux habitants et aux entreprises. l’extérieur de fréquenter le quartier par des événements, l’implantation d’équipements attractifs (sportifs, culturels...), • promouvoir à l’extérieur le territoire et son évolution. C’est une démarche continue, menée avec le concours de professionnels qualifiés, qui permettra sur la durée d’obtenir des résultats probants et de faire en sorte que le quartier devienne attractif. Elle ne se change pas aisément. Un marketing territorial sérieux est une composante essentielle de la stratégie; il est nécessaire pour conférer au territoire une certaine attractivité. Il repose d’abord sur des actions effectives de transformation du cadre de vie et d’amélioration des conditions de vie ; mais on sait bien que leur impact sera différé dans le temps. Or on ne peut attendre que toutes les autres actions soient achevées pour entreprendre une démarche de développement économique. Tout au long du processus, on peut néanmoins entreprendre un marketing territorial efficace : • mobiliser les habitants et les acteurs de terrain pour qu’ils portent une image positive, • valoriser les initiatives locales et les «nécessités», • mettre l’accent sur des actions à effet rapide du type signalétique, propreté, stationnement, éclairage... • faire connaître les atouts du quartier et les potentiels de ses habitants, à des leaders d’opinion, aux banques et investisseurs, aux entreprises environnantes, • banaliser la communication territoriale, pour éviter tout effet de stigmatisation, • permette à des habitants de 15 Les objectifs stratégiques Les registres d’interventions Tros registres d’interventions pour définir une stratégie opérationnelle de développement économique au bénéfice d’un territoire à dominante d’habitat social en difficulté : – structurer et organiser l’accueil des entreprises, – susciter et accompagner les initiatives privées, – décloisonner. Ces trois registres sont étroitement liés. Structurer et organiser l’accueil (entreprises, opérateurs, porteur de projets…) Aménagement, immobilier Réseaux d’acteurs • • organisation d’un dispositif partenarial • de promotion d’accueil et de suivi des • • mobilisation et viabilisation d’un foncier, amélioration des infrastructures de transport (désenclavement, site propre...) production d’une offre en immobilier d’entreprises, y compris par des changements d’usage, restructuration d’équipements commerciaux. Un principe: dans la compétition entre les territoires, ce sont les mieux organisés et les plus déterminés qui gagnent entreprises, en réseau des opérateurs • mise de soutien à la création d’entreprises, lisibilité des services aux entreprises • ex istant dans le quartier ou à proximité, soutien à l’économie solidaire • (capital actif risque de proximité, coopératives, mutualisation des risques...), identification des personnes • ressources, aux entreprises pour répondre • àaides leurs besoins de main-d'œuvre. • mobilisation de l’appareil de formation Susciter et accompagner les initiatives privées Permettre au tissu existant, notamment les commerçants, artisans, professions libérales, de réinvestir et de s’adapter des services à domicile et prise en charge de services urbains • Développement par des groupes locaux. • Soutien aux activités localement innovantes. • Aides financières (micro-crédits) et garanties d’emprunt. • Résoudre les questions d’insécurité. • Améliorer la formation des commerçants. • Aider le tissu économique Améliorer la compétitivité et l’attractivité • Incitations fiscales (ZRU, ZFU...) «Coups de pouce»: aides au démarrage des créateurs d’entreprises, aides • aux investissements Soutien aux initiatives d’accompagnement de type culturel. • Décloisonner • Valoriser les atouts du territoire auprès des instances chargées du développement local. • Constituer des clubs d’entrepreneurs à partir des territoires environnants. • Se mettre en réseau avec d’autres territoires. • Faciliter la connaissance et l’accès aux services des entreprises. • Promouvoir les formations qualifiantes et adapter les cultures professionnelles. • Organiser des visites de grandes entreprises régionales. • Participer aux foires expositions et aux événements économiques. 16 1. 3 Un levier: faire jouer l’effet multiplicateur des investissements publics sur les investissements privés Les investisseurs privés ne se mobilisent pas pour des quartiers en renouvellement quand il apparaît plus simple et plus rentable d’investir sur des sites considérés comme moins incertains. En revanche l’investissement privé se mobilise pour les quartiers quand la lisibilité du projet et les conditions qui lui sont offertes sont au minimum comparables aux alternatives qui peuvent exister par ailleurs sur le territoire. L’investissement public doit donc d’abord viser à restaurer des conditions de marché compétitives pour le privé, au regard du fonctionnement global du territoire. Plus largement, l’action publique et le portage politique, en affichant des perspectives claires et en manifestant une volonté suivie d’effets, doivent contribuer à sécuriser les investisseurs, mieux à même alors de prendre des risques normaux et d’entreprendre. Les outils propres à la politique de la ville mais aussi un certain nombre de montages plus classiques en matière de partenariat public/privé, permettent de soutenir ces démarches. Qu’entend-t-on par investissements ? Les investissements publics Les opérations de renouvellement urbain et les grands projets de ville mobilisent des investissements publics substantiels hors même du champ de l’habitat : • restructuration urbaine (désenclavement, aménagements, voiries, espaces publics...) • amélioration des services publics et de la gestion urbaine de proximité • création ou rénovation d’équipements structurants dont des centres commerciaux, mais aussi des équipements culturels, de formation, de santé... Les incitations fiscales ou les divers outils de dynamisation économique peuvent aussi être considérés comme des investissements publics. Il est important de se placer dans la perspective d’investissements publics déclencheurs d’investissements privés: • nouveaux commerces et services • entreprises du type TPE/PME 17 Les objectifs objectifs sLes t r a t s t r a téég g iiqquueess • opérations de promotion privée (immobilier d’entreprise, immobilier résidentiel, hôtellerie...) • gestion déléguée de services publics entraînant des investissements et une prise de risque du concessionnaire Les investissements privés L’investissement et le risque corollaire portent généralement alors sur: • du foncier • de l’immobilier • des outils de production De multiples expériences ont été entreprises dans cette optique pour réaliser de la mixité urbaine, soit à l’occasion de la Charte Partenaires pour la Ville, soit dans le cadre du programme d’intérêt communautaire URBAN, soit lors de l’instauration des zones franches urbaines soit dans d’autres pays européens. Remarque : pour plus de clarté, on exclura de ce chapitre, tout comportement du type « entreprise citoyenne » acceptant d’investir avec une attente de retour en matière d’image et de valorisation interne ou externe de l’action réalisée. Ce positionnement, pour intéressant qu’il soit, sort du cadre du développement économique. L’effet levier des investissements publics Dans le cas général (hors quartiers prioritaires de la politique de la ville), une balance favorable suppose qu’un franc de financement public entraîne plus d’un franc d’investissement privé. Au-delà de l’effet multi pl icateur portant sur la question des investissements, un bilan économique consolidé de l’opération amène également la collectivité à considérer l’impact en termes de nouvelles ressources fiscales et d’effets induits (emploi...). 18 Quels sont les critères d’investissement des opérateurs privés ? Des fondamentaux Les critères de base concernent l’existence d’un marché, sa profitabilité, les conditions d’exploitation, le retour sur investissement et la plus value patrimoniale escomptable en cas d’investissement immobilier. Type d’opérateur Critères de base Risques perçus Commerce, distribution, services de proximité • Existence d’un marché • Conditions d’exploitation • Valorisation d’un fonds • Insécurité • Démarque inconnue • Dévalorisation du fonds • Conditions d’exploitation • Retour sur investissement • Plus value patrimoniale • Insécurité • Image négative influant de commerce TPE/PME de commerce sur le climat social interne (personnel) sur les clients et partenaires • Vacance • Surcoûts liés à l’insécurité • Possibilité de revente Investisseur immobilier Au regard de ces éléments, il faut que les partenaires publics se rapprochent de l’entreprise concernée, identifiant les critères prioritaires pour elle, et qu’ils lui fournissent tous les éléments permettant de les apprécier. Une approche comparative Les opérateurs économiques privés procèdent par examen d’alternatives et choisissent les solutions les plus simples et les plus favorables au regard de leurs intérêts. Si un marché existe, un réseau de distribution alimentaire préférera acquérir un terrain nu sur un axe passant, proche du quartier considéré, pour réaliser une «boîte à vendre» entourée d’un parking, plutôt que de réinvestir dans un centre commercial obsolète en cœur de quartier, avec les multiples aléas qui obèrent une telle démarche. des « solutions quartier» et des « solutions types » à l’extérieur des sites en renouvellement. Un moteur: la confiance Les investisseurs s’engagent quand un projet devient lisible et quand les interlocuteurs publics apparaissent fiables. En la matière, les élus sont au premier rang pour faire valoir un consensus local large, une volonté politique réelle, une communauté de vue des partenaires pour accompagner la démarche. L’intervention de la puissance publique, notamment en termes d’offre foncière, doit viser à rétablir une comparaison compétitive entre 19 Les objectifs stratégiques Quels sont les préalables qui s’imposent aux collectivités territoriales pour enclencher l’investissement privé ? Mettre en perspective le projet Au-delà de l’affichage d’un projet, il faut pouvoir décrire avec précision (notamment en terme d’échéancier) les transformations programmées et pouvoir fournir des engagements à cet effet. Il faut donc valoriser les investissements publics en explicitant le cas échéant leur impact direct sur les investissements privés envisagés. S’assurer de la disponibilité foncière/immobilière à des conditions compétitives Cette condition suppose dans la plupart des cas une étape de maîtrise publique des terrains d’assiette et leur mise en ordre de marche préalable (droit des sols, démolitions et dépollutions éventuelles, viabilisations...). Ces «assiettes» foncières et/ou immobilières doivent pouvoir être proposées aux investisseurs privés à des conditions en rapport avec leurs impératifs d’exploitation et les conditions usuelles du marché. Autrement dit, le renouvellement urbain implique généralement un financement public très significatif du « pré-aménagement » et de l’aménagement pour permettre à l’investissement privé d’intervenir dans un second temps. Les démarches et exemples cités dans les paragraphes ayant trait aux commerces et à l’accueil d’entreprises illustrent cette question clé. La mobilisation des crédits de la politique de la ville, du fonds de 20 renouvellement urbain, de la caisse des dépôts et , ou encore l’EPARECA sont susceptibles d’apporter des réponses en la matière. Disposer de ressources professionnelles spécialisées et compétentes L’ensemble de ces démarches impose de disposer de capacités d’ingénierie et de conduite d’opérations particulièrement expertes. Celles-ci peuvent relever d’une société d’économie mixte, de services de collectivités locales, d’un organisme ayant une compétence d’aménagement, d’un groupement d’intérêt public, de prestataires externes... Elles sont désormais soutenues dans le cadre du fonds de revitalisation économique (FRE). Savoir répondre aux investisseurs privés pour les motiver On doit pouvoir répondre de manière claire à des questions sur: • les déplacements • la signalétique • la main d’œuvre, son niveau de qualification • les services aux entreprises • l’habitat disponible à proximité et sa variété • les écoles • la sécurité En dehors même de l’information, tout investisseur privé intervenant dans un quartier «difficile », doit pouvoir disposer de facilités fournies par la maîtrise d’ouvrage publique, comme : • l’aide aux démarches administratives • le suivi personnalisé des dossiers • l’accueil dans le nouvel environnement socio-économique • les travaux d’implantation dans le territoire considéré En résumé, tout investisseur potentiel devrait pouvoir disposer d’un dossier d’information et d’accueil élaboré par des personnes connaissant bien le secteur privé, dossier fournissant, avec une description du quartier en renouvellement, tous les éléments évoqués ci-dessous (une partie identique pour chacun et une partie adaptée aux spécificités de l’investissement considéré). Pas de plaquettes publicitaires, mais plutôt une information précise, claire, valorisante et surtout pertinente par rapport aux attentes et à la culture de l’investisseur - entrepreneur. Certains dispositifs mis en place à l’occasion des zones franches sont susceptibles de fournir des illustrations de ce type de démarche. 21 Les objectifs stratégiques Quels sont les montages possiblesd’actions de développement économique ? Les catégories du tableau ci-dessous n’ont pas un caractère exhaustif. Certains des exemples cités dans les paragraphes ayant trait aux commerces et à l’accueil d’entreprises peuvent illustrer les logiques dont il est question. Aux côtés des outils de l’intervention économique relevant du droit commun, les nouveaux outils du renouvellement urbain, mis en place par l’état, la Caisse des Dépôts et Consignations, les collectivités doivent permettre de formaliser une variété de solutions. Investissement public Objectifs Effets escomptés en termes d’investissement privé Aménagement Portage foncier Portage immobilier • offrir des conditions fon- • prise en compte de l’offre cières et/ou immobilières compatibles avec le marché de référence, voire plus favorables • comme une alternative crédible enclenchement de l’investissement privé Constitution d’une société immobilière disposant d’apports publics et privés • sécuriser des investis- Montage d’une solution de type immobilier locatif ou crédit-bail pour TPE/PME • minimiser l’investissement • maximiser leurs capacités Co investissement en vue de confier une concession d’exploitation d’un équipement seurs privés en co investissant immobilier des TPE/PME • mobiliser des investisseurs privés • bénéficier de leur professionnalisme 22 • prise de relais à terme par les investisseurs privés permettant la sortie des investisseurs publics d’investissement sur l’outil de production • co investissement, voire prise de relais complète à terme Re p è re s Chapitre 2 LES PRINCIPAUX CHAMPS D’ACTION • la requalification des appareils commerciaux • l’organisation de l’implantation d’entreprises : immobilier et services • le soutien à la création d’entreprises ou d’activités • le développement des services résidentiels 23 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s 2 .1 La requalification des appareils commerciaux Commerçants, artisans: ils rendent service aux habitants, contribuent à la qualité de la vie, font l’histoire et l’urbanité d’un quartier... au même titre que les professions libérales de proximité. Si l’attractivité d’un ensemble résidentiel dépend souvent de la présence de ces services, à l’inverse, la dégradation d’un quartier se remarque d’abord à l’aspect de ses commerces : cellules vacantes, entretien défaillant, assortiments restreints... La requalification des équipements commerciaux constitue donc un enjeu essentiel du renouvellement urbain. Il s’agit en général d’un processus long et complexe, dépendant tout à la fois d’une approche économique rigoureuse, d’une articulation avec un projet urbain et d’un véritable portage politique. Une palette d’outils existe aujourd’hui, pour revitaliser et restructurer les centres commerciaux: crédits de renouvellement urbain, FISAC, fonds de revitalisation économique, crédits européens, fonds de renouvellement urbain (CDC), EPARECA. Quartiers sensibles : un réel potentiel de consommation L’étude menée fin 1999 par le CREDOC pour le compte de la CDC et du promoteur Altaréa cadre un certain nombre d’éléments relatifs au potentiel de consommation des 4,7 millions habitants des ZUS: • une majorité de ménages actifs: à l’échelle de l’ensemble des ZUS, 68 % des ménages comptent au moins un actif. • des revenus plus modestes, mais des familles plus jeunes et plus nombreuses que la moyenne 24 • les types de commerces fréquentés sont proches de ceux de l’ensemble de la population française • à enseigne et taille comparable, les supermarchés des ZUS connaissent un panier moyen inférieur, compensé par des visites plus fréquentes • les comportements de consommation alimentaire sont proches de ceux de la moyenne ménages français •au delà des besoins de base, le déficit de consommation est plus net sur d’autres types de produits ou de services (loisirs, culture...). Principes de base du fonctionnement commercial La viabilité des services marchands concernés repose sur trois règles simples : • l’existence d’un marché • un emplacement de qualité • des conditions d’exploitation satisfaisantes clients. L’offre de stationnement automobile constitue un facteur clé de succès. Les bons emplacements se situent généralement sur des axes interquartiers, permettant de capter un flux automobile important, tout en étant très accessible pour les piétons résidant à proximité. Le commerce et plus largement tous les services marchands, constituent des activités économiques dont la pérennité dépend du chiffre d’affaire généré et du profit réalisé. L’organisation optimale d’un centre commercial ou d’une rue commerçante ne doit rien au hasard. Un plan d’organisation des commerces, situant judicieusement les locomotives (supermarché, poste, pharmacie...) permet d’augmenter les flux commerciaux au profit de tous les exploitants. Sans un nombre suffisant de clients solvables, pas d’activité commerciale. Des conditions d’exploitation satisfaisantes D’où l’importance de la notion de zone de chalandise, secteur géographique sur lequel rayonnent les activités considérées en attirant des clients. Fonctionnelles : • des locaux bien conçus, facilitant la sécurisation et l’organisation des flux externes/internes (livraisons, stockage, administration, vente...) Economiques : • des loyers et des charges en rapport avec la réalité des chiffres d’affaires potentiellement générés. • une gestion efficace du pôle commercial. L’existence d’un marché A titre d’illustration, les enseignes de distribution alimentaire considèrent que 6 000 à 7 000 habitants constituent un seuil minimum pour implanter une moyenne surface attractive (supermarché de 1 000 m2). Un emplacement de qualité La réussite des commerces, services, activités artisanales dépend des espaces au sein desquels ils sont groupés : centres commerciaux, linéaires de rues marchandes, grappes de services en pied d’immeuble... L’organisation de ces espaces est déterminante. Ils doivent être accessibles, visibles, lisibles, fonctionnels et sécurisants pour les Les difficultés usuelles propres aux quartiers sensibles Des centres commerciaux enclavés, concurrencés par l’équipement commercial de périphérie • centres commerciaux introvertis, peu lisibles, peu accessibles par voiture, en retrait des princi25 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s paux flux de passage, faiblement attractifs compte tenu d’une « masse critique » d’activités insuffisante • développement depuis plusieurs décennies de nouvelles formes de distribution venant concurrencer le commerce de proximité de ces quartiers, au premier rang desquelles les hypers de périphérie Des commerces et des services qui souffrent de la dégradation de l’environnement • des quartiers dont le pouvoir d’achat baisse : paupérisation des ménages, développement de la vacance • des quartiers dont le cadre de vie s’est dégradé, des phénomènes d’insécurité qui se fixent fréquemment sur les pôles commerciaux Des difficultés propres aux copropriétés • dérive de la composition com- merciale du centre par le jeu de mutations successives peu cohérentes, reprise de fonds par des exploitants peu professionnels... Apprécier les termes du problème posé pour choisir une stratégie d’intervention La stratégie d’intervention découle d’un diagnostic économique précis, d’une démarche de partenariat, d’une réflexion repositionnant la question posée dans le cadre d’une approche urbaine plus large. Trois angles d’approche sont importants pour fonder le diagnostic économique : • l’analyse commerciale • l’analyse urbaine et fonctionnelle • l’état des lieux juridique et la gestion L’analyse commerciale • dans le cas des copropriétés commerciales, des régimes juridiques complexes, des intérêts divergents (propriétaires des murs/propriétaires des fonds), qui handicapent une gestion unifiée et des actions de rénovation Des difficultés qui se conjuguent et entraînent un déclin des appareils commerciaux • dégradation des résultats, faible capacité de réinvestissement des exploitants en place • absence d’entretien et de maintenance, voire insolvabilité de la copropriété • cellules commerciales vacantes, aspect général de déshérence 26 Quelques questions clés : • Quelle est la zone de chalandise du pôle commercial considéré? • Quel est le marché théorique potentiel par type d’activités? • Quel est l’environnement concurrentiel ? • Quelle est la demande, quels sont les comportements d’achat de la clientèle potentielle? • Quels sont les résultats des exploitants en place ? • Niveau d’adéquation ou d’inadéquation offre/demande ? • Y a-t-il une stratégie de développement ou de repositionnement concurrentiel du pôle commercial? sur quels créneaux ? avec quelle locomotive? quelle synergie avec les projets d’implantation ou de transferts d’équipements et de services publics? Les marchés forains Dans un certain nombre de cas, les marchés de certains quartiers constituent des rendez-vous réguliers dont le pouvoir d’attraction s’étend à toute l’agglomération. C’est le cas, par exemple, du marché des Minguettes à Vénissieux. Il convient alors d’intégrer cet atout important à l’analyse et à la stratégie qui peut en découler. L’analyse urbaine et fonctionnelle Quelques questions clés : • L’organisation spatiale du pôle commercial, son emplacement, son bâti, son positionnement au regard des flux, influent-ils positivement ou négativement sur son fonctionnement ? • Comment l’espace du centre est-il perçu par les usagers? • Le fonctionnement du site (contexte immobilier, foncier et urbain) permet-il une évolution du pôle commercial? L’état des lieux juridique et de la gestion Les points clés : • Mise à plat de la situation fon- cière et immobilière • Etat de la propriété des murs, des fonds, situation en cas de copropriété • Nature des baux consentis • Structures de gestion, règlements, résultats de la gestion • Point des dysfonctionnements Engager la concertation pour mieux apprécier la situation et déterminer une stratégie La concertation est constitutive de l’ensemble du processus d’analyse, de choix d’une option d’intervention, puis de conduite de projet. Elle permet de capitaliser la connaissance des problèmes et, de faire adhérer les acteurs concernés aux solutions qui se dégagent. Elle concerne au premier chef les commerçants et autres acteurs économiques présents, mais aussi les habitants, les responsables d’équipements et les opérateurs urbains du secteur... Les organismes consulaires sont susceptibles d’amener un appui précieux dans la conduite d’un tel processus. La concertation porte sur la perspective et les objectifs généraux de la démarche envisagée. Elle est distincte d’une phase ultérieure de négociation, susceptible quant à elle de concerner des propriétaires ou des exploitants, relativement à des conditions générales de montage d’opération ou à des cas particuliers. Articuler de manière étroite projet urbain et requalification de l’appareil commercial Il apparaît essentiel que tout projet de requalification commerciale puisse s’inscrire dans le cadre d’une réflexion amont en matière de projet urbain. Ces deux volets associés - projet urbain, requalification commerciale -constituent des leviers complémentaires. Correctement articulés, ils constituent l’un pour l’autre des gages réciproques de réussite. 27 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s En fonction des contextes, des stratégies d’intervention différenciées On notera à titre d’illustration quelques grandes catégories de solutions : • l’adaptation de l’existant • la restructuration lourde de l’existant • le transfert/reconstruction/ démolition • le désinvestissement commercial progressif, la reconversion de la vocation de l’équipement L’adaptation de l’existant Il s’agit d’une démarche qui ne remet pas en jeu de manière déterminante la configuration initiale du pôle commercial. Trois types de registres sont mobilisés à des degrés divers pour améliorer son fonctionnement: • la remise à niveau des équipements (bâtiments, agencements, espaces extérieurs, éclairage, stationnement, signalétique...) • l’adaptation quantitative et qualitative de l’offre commerciale (introduction de nouveaux services, maîtrise dans la mesure du possible des mutations de fonds de commerce pour rétablir une diversité et une cohérence de l’offre...) • la dynamisation des commerçants: union commerciale, démarches de promotion et de qualité... La question de la diversification de l’offre sur des créneaux non couverts peut offrir des vraies opportunités. Voir à ce propos les dispositifs visant à soutenir la création d’entreprises et d’activités. 28 Le cas du quartier des Châtillons (40 commerces) à Reims illustre cette démarche. La CCI, la Ville de Reims, la SA d’HLM l’Effort Rémois et l’Union Commerciale se sont engagés aux côtés des commerçants dans un plan d’action durable se traduisant dans un premier temps par la mise en place d’une charte de qualité. Le cas du « contrat de rue de l’Epeule » à Roubaix illustre une action très complète sur une rue commerçante de faubourg. Pour mener cette opération, la collectivité est passé par le rachat d’une trentaine de locaux (murs et fonds). La CCI de Lille-Métropole a organisé la formation de nouveaux commerçants et facilité leur implantation simultanée dans ces locaux. La restructuration lourde de l’existant Le cas du Pôle Commercial des Nations, dans le quartier des Côteaux à Mulhouse illustre une telle démarche. Cette opération, menée par la ville de Mulhouse et sa SEM avec le concours de l’EPARECA et de la CDC, permet de créer un véritable centre à l’échelle d’un large secteur urbain, dans le cadre d’un projet intégrant l’arrivée future du tram train. Coût 31 MF. Il s’agit d’une refonte complète du centre commercial existant. La réorganisation des surfaces passe par une étape de maîtrise immobilière, impliquant le rachat total ou partiel des murs et des fonds par un maître d’ouvrage public. Ces démarches s’avèrent longues, coûteuses et complexes, notamment dans le cadre de copropriétés. Elles constituent néanmoins un passage obligé pour repositionner un équipement commercial concurrentiel à l’échelle d’un secteur urbain entier. Le cas du Centre Commercial de Mantes II (Val Fourré, Mantes la Jolie) constitue une illustration de ce type de démarche. A partir de 1996, la ville et l’Etat confient à l’EPAMSA la mission de restructurer massivement ce grand centre commercial dont la copropriété est sinistrée. L’équipement est repositionné sur une fonction de centre de services publics et de pôle commercial inter-quartiers. Coût 77 MF, durée 7 ans. Le transfert/reconstruction Il s’agit de reconstruire le centre commercial sur un site voisin de l’emplacement initial, dans un cadre jugé mieux adapté. Comme dans le cas de la restructuration lourde de l’existant, il s’agit de démarches longues, coûteuses et complexes, passant nécessairement par la maîtrise du foncier disponible et selon les cas, le rachat de murs, voire de fonds, du centre commercial initial. L’ancien centre commercial est alors soit démoli, soit reconverti. Le désinvestissement commercial progressif, la reconversion de la vocation de l’équipement Le diagnostic conclut à l’extrême difficulté de maintenir une vocation commerciale au site à moyen terme, compte tenu des différentes contraintes analysées. Les commerces existants sont soutenus par des actions sur l’environnement. Dans le cadre d’une approche cohérente, les cellules vacantes font l’objet d’une maîtrise et sont réaffectées à d’autres activités : locaux pour créateurs d’entreprises hors commerce de proximité, services divers, locaux associatifs, ateliers d’artistes... L’enjeu du portage immobilier: des réponses nouvelles L’unicité de la propriété immobilière, facteur clé de réussite des centres commerciaux Repositionner un équipement commercial pour en faire un pôle interquartier concurrentiel, capable de structurer une véritable centralité, suppose généralement de mettre 29 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s en œuvre des stratégies urbaines de type «restructuration lourde » ou «transfert/reconstruction ». C’est à ces conditions que des locomotives alimentaires significatives (supermarchés) ou des moyennes surfaces spécialisées peuvent s’engager, permettant sur cette base de créer une offre commerciale significative et attractive. Le seuil inférieur de telles opérations s’établit à environ 3000 m2 de surface, dont en général 1000 m2 pour un supermarché. Outre la qualité de l’emplacement, l’unicité de la propriété immobilière et l’organisation d’une gestion commerciale unifiée sont des facteurs clés de réussite. L’engagement de telles opérations implique donc plusieurs préalables: la maîtrise du foncier, le portage de l’immobilier commercial neuf ou reconfiguré, qui peut selon les cas impliquer de passer par une phase de maîtrise des copropriétés dégradées préexistantes... Or en zone urbaine sensible, la complexité de la démarche et le risque perçu écarte à priori les investisseurs privés pouvant être concernés par l’immobilier commercial. L’initialisation de la démarche et son portage à moyen terme repose donc sur les pouvoirs publics. L’Epareca et le programme de renouvellement urbain (ETAT/CDC) fournissent aujourd’hui de nouvelles réponses opérationnelles dans ces domaines. A terme, les Sociétés d’Investissements Régional (SIR), dont l’objet est d’assurer le financement d’opérations foncières et immobilières mises en œuvre au titre des programmes locaux de renouvellement urbain, devraient permettre 30 une démultiplication du portage de ce type d’opérations. Une première SIR est en cours d’expérimentation en Rhône-Alpes. L’EPARECA: un rôle de maîtrise d’ouvrage de la restructuration L’EPARECA : • expertise les situations • quand des potentialités sont avérées, configure des opérations correspondant aux exigences de commercialité et de fonctionnalité des opérateurs • mobilise les tours de table financiers permettant de réaliser les investissements immobiliers, avec le plus souvent le concours de la CDC • monte les structures juridiques en charge de la maîtrise d’ouvrage immobilière • profile des équilibres de gestion permettant d’amortir les investissements sur durée longue (20 ans), autorisant en cela des niveaux de loyer en rapport avec les équilibres d’exploitation de commerces de proximité • met en place des réponses en terme de gestion unifiée de centre commercial • recherche à moyen terme la reprise de ces actifs immobiliers par des investisseurs privés, des conditions normales de marché ayant été restaurées entre temps Une centaine de sites commerciaux font actuellement l’objet d’une saisine de l’EPARECA. Une quinzaine sont d’ores et déjà en phase opérationnelle, l’EPARECA s’étant effectivement engagé dans un rôle de portage. Les fiches de cas pour chacun de ces centres commerciaux sont détaillées sur le site www.epareca.org La CDC: intervenir en investisseur pour assumer avec des partenaires publics et privés des risques immobiliers Outre le financement des dépenses d’ingénierie (études, direction de projet), le Fonds de Renouvellement Urbain de la CDC participe au financement des investissements sous deux formes: • des prêts,bonifiés (PPU, PRU) • des prises de risque sous forme de prises de participation dans des opérations d’immobilier commercial et d’entreprise, aux côtés d’autres investisseurs publics et privés. Dans ce cas, la CDC intervient pour amorcer des opérations dont elle a préalablement vérifié le potentiel et mesuré le rapport risque/retour sur investissement prévisible. Son objectif consiste à terme à se désengager financièrement des opérations une fois que des conditions normales de marché ont été restaurées. La CDC peut intervenir aux côtés de l’EPARECA. Dans ce cadre, ce sont des sociétés à objet immobilier (SARL ou SCI) qui sont constituées pour garantir l’unicité de la propriété et rationaliser les processus de gestion. •Pôle Commercial des Nations à Mulhouse, l’EPARECA et la CDC ont constitué pour porter l’opération une SARL dotée d’un capital de 3,60 MF, chacun y contribuant à hauteur de 50 %. •Transfert du Centre Commercial de la Rafale à Reims, une SARL dotée d’un capital de 3 MF a été constituée pour porter l’opération. Participent au capital l’EPARECA, la CDC, la SEM Reims Développement, la Caisse d’Epargne. •Centre commercial des Belles Portes à Hérouville Saint-Clair, une SCI a été constituée à l’initiative de l’EPARECA et de la SEM locale. •Centre commercial du quartier Bellefontaine à Toulouse, une SCI sera constituée entre la CDC et un promoteur privé, la SODES. Promouvoir une gestion commerciale unifiée, condition de la cohérence de l’offre commerciale La question des commerces et des services dans les quartiers sensibles ne se réduit pas à la conduite d’opérations de restructuration lourdes, circonscrites dans le temps. Elle repose d’abord sur un management urbain au quotidien, dont il convient de construire avec les acteurs concernés les termes les plus adaptés. Si l’unicité de la propriété immobilière constitue un facteur clé de la réussite des centres commerciaux, elle ne préexiste pas systématiquement partout. Force est de prendre en compte alors la diversité des acteurs en jeu pour promouvoir des réponses confortant l’attractivité des pôles. Vers des «gestionnaires/ animateurs du commerce de quartiers » ? La maîtrise du fonctionnement des pôles commerciaux dans les quartiers renvoie à des questions multiples: • maîtrise de la recommercialisation des cellules vacantes, pour éviter toute dérive pénalisante dans la composition commerciale 31 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s d’ensemble. Cette maîtrise est simplifiée en cas de propriété unique, difficile voire improbable en cas de propriété éclatée • propreté, maintenance, sécurité, ambiance • harmonisation des horaires d’ouvertures • dynamisation des associations de commerçants, actions de promotion, nouveaux services La prise en compte de ces questions suppose une coordination d’acteurs multiples. Bien souvent la dynamique des associations de commerçants des quartiers est faible, quand elle n’est pas inexistante. Le rôle d’un binôme municipalité/organismes consulaires est alors souvent déterminant pour structurer une dynamique et mobiliser tous les acteurs concernés, dont les commerçants. A l’image des « town centers managers» anglais ou belges, la nouvelle fonction de «gestionnaire de centre ville » ou «d’animateur du commerce de centre ville » a tendance à se développer depuis quelques années. Il s’agit de fédérer les acteurs locaux (municipalité, associations de commerçants, grandes enseignes, organismes consulaires...) pour coordonner les interventions ayant trait à la gestion des espaces publics et impulser des actions d’animation et de promotion commerciale. Cette approche qui reste pour le moment propre aux centres villes pourrait être adaptée aux quartiers. En lien avec l’ensemble des acteurs, dont les Assistants Technique « Politique de la Ville» des CCI et des Chambres de Métiers, pourrait notamment s’envisager une fonction de gestionnaire de centres commerciaux à temps partagé. 32 Dès 1994, la Communauté Urbaine de Lyon, en lien avec les instances consulaires et l’Etat, a défini des modalités d’intervention au profit des pôles commerciaux de proximité dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Dans ce cadre, des missions sont actuellement confiées à des prestataires extérieurs pour soutenir des centres de quartier: > missions de recommercialisation de cellules vacantes: démarches de prospection ciblées > missions de soutien à l’animation des pôles commerciaux de quartier, en liaison avec les groupements de commerçants Dans le cas des opérations de restructuration lourdes, gérer la transition Les opérations de restructuration lourdes sont longues à se concrétiser et se conduisent sur le moyen terme. Au regard de cette échelle de temps, les habitants des quartiers et les commerçants en place sont quant à eux d’abord soucieux de réponses au quotidien. La gestion des phases de transition implique donc nécessairement un investissement en termes de gestion urbaine et de soutien aux activités existantes, le temps que le renouvellement s’opère. Le fonds FISAC, piloté par la DRCA (Délégation Régionale au Commerce et à l’Artisanat), peut constituer une réponse en terme de financement sur ces questions de gestion unifiée et de gestion de transition. Compétences/ financements Expertise/Ingénierie Maîtrise d’o uv ra g e : Contrat de Ville, GPV ou ORU Acteurs associés : • Ville et/ou Agglo (Dir. des Affaires Eco, Dir. de l’Urbanisme, Dir. Vie des Quartiers) • Etat (Sous-Préfet Ville, Direction Pol. de la Ville, DRCA, DDE) • Directeur contrat de ville et/ou GPV • CCI, Chambre de Métiers • Union commerciale • Commerçants, services • Syndic copropriété ou gestionnaire immobilier dans le cas d’une propriété unifiée • Opérateurs urbains: HLM, Transports Urbains... • DRCDC • Conseil Général, Conseil Régional • EPARECA en cas de saisine de celui-ci Cofinancements mobilisables : • Crédits politique de la ville (fonds interministériel pour la ville, fonds de revitalisation économique • Fonds de Renouvellement Urbain CDC • FISAC (ETAT/DRCA) • crédits européens Opération de restructuration immobilière Maîtrise d’ouvrage : • en général maîtrise d’ouvrage publique pour mobiliser les subventions publiques : collectivité locale, SEM, EPARECA Structure de portage immobilier: • SEM, organisme HLM, société immobilière constituée de manière ad’hoc pour l’opération Acteurs associés: Idem que pour expertise/ingénierie Cofinancements mobilisables: • Crédits politique de la ville (fonds interministériel pour la ville) Fonds Européens pour les sites éligibles (Objectif 2, URBAN...) • Prêt de Renouvellement Urbain, Prêt Projet Urbain de la CDC • Prise de participation EPARECA et/ou CDC dans des sociétés immobilières Gestion commerciale unifiée Maîtrise d’ouvrage : • Contrat de Ville, GPV ou ORU pour initialiser • Création dans un second temps d’une structure ad’hoc associant les principaux partenaires concernés Acteurs associés : • Ville et/ou Agglo (Dir. des Affaires Eco, Dir. de l’Urbanisme, Dir. Vie des Quartiers) • Directeur contrat de ville et/ou GPV • CCI, Chambre de Métiers • Union commerciale • Commerçants, services • Syndic copropriété ou gestionnaire immobilier dans le cas d’une propriété unifiée • Opérateurs urbains: HLM, Transports Urbains... Cofinancements mobilisables: • Fonds de revitalisation écono- mique (FRE) • FISAC Bibliographie: ce chapitre est particulièrement redevable aux auteurs et ouvrages suivants SCET -Revitaliser les centres commerciaux en difficulté dans les quartiers-Guide à l’usage des opérateurs-nov 1995 50 Quartiers, CDC UNFOHLM-Guide pratique du commerce dans les quartiers d’habitat social-1994 Urbanisme - Commerce et modes de villes-Actes de la 18e rencontre nationale des Agences d’Urbanisme-mars 1998 33 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s 2.2 L’organisation de l’implantation d’entreprises : immobilier et services L’implantation d’entreprises dans les quartiers poursuit deux objectif principaux : • un impact urbain : processus de recomposition et de qualification de l’espace, nouvelles fonctions, nouveaux usages, entraînant une transformation de l’ambiance urbaine... • des effets socio-économiques: localisation d’activités, création d’emplois, effets d’entraînement renforçant globalement l’attractivité du quartier... La mise en place des zones franches urbaines, tout comme les PIC URBAN de la première génération, ont eu pour intérêt de mieux mettre en lumière la question des potentialités foncières à mobiliser en faveur du développement économique des quartiers, au delà des seules transformations d’usage des immeubles HLM. Des exemples d’opérations fournissent des réponses attractives en terme d’immobilier d’entreprises sur les quartiers: hôtels d’entreprises, ateliers artisanaux pour les très petites entreprises, produits locatifs divers... Enfin la question de l’offre de services constitue un élément clé auquel les entreprises sont particulièrement sensibles. L’implantation d’entreprises, un marketing spécifique L’implantation d’entreprises s’inscrit dans un marché concurrentiel ouvert, reposant classiquement sur la rencontre d’une offre et d’une demande. Dans ce jeu, les entreprises sont relativement mobiles: on constate qu’une entreprise de services déménage en moyenne tous les sept ans. 34 Leurs critères de localisation sont multiples et leurs choix d’implantation reposent généralement sur des compromis arbitrant des éléments objectifs et subjectifs. Dans cette optique, la structuration d’une offre dans les quartiers suppose une véritable approche marketing. Quelles entreprises? Les stratégies de renouvellement urbain des quartiers écartent de fait: • les activités nuisant à la voca- tion résidentielle des secteurs considérés • les grandes unités, pour lesquelles les disponibilités foncières et immobilières n’existent pas, et dont l’implantation, si les disponibilités existaient, recréeraient des zonages de fait contraires aux objectifs de mixité urbaine Le champ est donc celui des TPE (Très Petites Entreprises, moins de 10 salariés) ou des PME (Petites et Moyennes Entreprises, de 10 à 50 salariés), positionnées dans le domaine du service et/ou de la production et n’induisant pas de nuisances pour l’environnement. S’agissant d’un champ aussi large, les études de marché préalables doivent contribuer à affiner le positionnement adéquat de l’offre à constituer, notamment au regard de l’état du marché existant sur l’agglomération. Les constats réalisées sur les opérations réussies au cours de ces dernières années font notamment ressortir un profil de jeunes TPE (en création ou en développement), en grande majorité indépendantes, positionnées tant sur le service que sur l’artisanat, et recherchant de petites surfaces locatives à un bon rapport qualité/prix. Ces petites surfaces (entre 15 et 100 m2 de bureau, entre 50 et 300 m2 d’atelier) représentent en général un produit relativement rare. Quels arguments ? Au regard des critères de localisation des entreprises, quatre types d’arguments en faveur des quartiers peuvent être développés : • des atouts de localisation Selon les cas: - une localisation favorable, en prise avec les grands axes de desserte de l’agglomération - la proximité de pôles d’activités: zones d’activités, zones logistiques, équipements publics structurants (CHU, Université...), centre ville - un environnement en cours de transformation positive, dans le cadre d’un projet de renouvellement urbain cohérent, gage de valorisation progressive - un niveau de services aux entreprises et aux salariés satisfaisant (transports urbains, commerces, services publics et privés...) - un bassin de main d’œuvre de proximité, une zone de chalandise • des produits immobiliers compétitifs Il convient de pouvoir proposer: - une offre de locaux correspondants aux standards récents de l’immobilier d’entreprise, offerts à un bon rapport qualité/prix -dans la mesure du possible, pour compenser le handicap «image» du secteur, des prix positionnés dans la partie basse des valeurs du marché local -une offre positionnée sur les segments peu pourvus dans l’agglomération (par exemple, des petites surfaces de bureaux et d’ateliers artisanaux...) • un engagement fort du promoteur de projet et de la collectivité locale - la manifestation d’un fort engagement conjoint du promoteur de projet et de la collectivité locale pour que l’action réussisse - l’assurance d’une présence et d’une gestion au quotidien des difficultés - un ensemble de mesures prises pour lutter au quotidien contre l’insécurité réelle ou perçue 35 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s - des actions de valorisation du site d’activités économiques inscrites dans la durée (signalétique, communication et animation économique, etc.) • des exonérations sociales et fiscales applicables dans les ZFU et ZRU -ces exonérations ont été, fortement médiatisées dans le cadre du lancement des ZFU en 1997. - attractives, elles motivent une part significative de chefs d’entreprise -elles sont toutefois à mettre en perspective avec prudence. Compte tenu de modalités d’application complexes, notamment dans le cas des URSSAF, il convient prioritairement d’orienter les entreprises sur leurs organismes fiscaux et sociaux de rattachement pour éclairer leur cas particulier Quel positionnement en cohérence avec la stratégie générale de développement économique de l’agglomération ? L’offre d’activités dans les quartiers ne doit pas constituer une catégorie d’exception, mais bien un élément qualifié en tant que site d’activités au sein de l’ensemble des différents sites d’activités de l’agglomération. Dans cette optique, le qualificatif ZRU/ZFU est réducteur et ambivalent. Au delà des motivations des entreprises pour des aides, l’étiquette peut fonctionner aussi comme un indicateur de risques. Le positionnement pertinent de l’offre doit plutôt viser à mettre en perspective les potentialités d’un secteur urbain en transformation: atouts de localisation, mobilisation importante de l’investissement 36 public et privé, projets structurants en cours, possibilités immobilières et foncières, valorisation future escomptable... Cette entrée par le territoire et son aménagement – une ville qui redéploie ses potentiels, un secteur en mouvement... doit se combiner avec la stratégie de qualification et de spécialisation des pôles d’activité de l’agglomération. Le positionnement du site quartier, sa dominante éventuelle, doivent ainsi être lisible au sein de la gamme de réponses complémentaires à développer dans le cadre de la stratégie de développement économique de l’agglomération. Quelle stratégie de promotion ? Dans un marché concurrentiel, l’offre à constituer doit donc viser à promouvoir non des locaux «secs», mais un site d’activités professionnelles. Un tel « package » combine: •le regroupement des entreprises, permettant de constituer un vrai pôle d’activités (enjeu de la taille critique). Un site commence à exister à partir de 2 000 à 3 000 m2 de surfaces • des locaux aux standards du marché de l’immobilier d’entreprise • un environnement urbain lisible, fonctionnel et valorisant au regard des impératifs des entreprises • l’accès à des services matériels et immatériels aux entreprises (reprographie, secrétariat partagé, conseil, animation économique, voir ci après «l’offre de services aux entreprises»...) La stratégie de promotion reprend les outils de communication éprouvés des structures de développement économique et des commercialisateurs d’immobilier d’entreprise. Elle doit s’inscrire en cohérence avec la stratégie générale de communication économique de la collectivité locale concernée. «L’important, c’est d’abord de montrer aux entreprises qu’on a vraiment envie de les accueillir» (un commercialisateur d’immobilier d’entreprise). Les opportunités urbaines à mobiliser Les transformations d’usage HLM : un exercice complexe Les principaux écueils des transformations d’usage de logements HLM en locaux professionnels sont aujourd’hui connus : • des opérations conçues par défaut, plutôt pour résorber une vacance que pour accueillir dans les meilleures conditions possibles de l’activité économique • une faible qualification des organismes HLM au regard du marché de l’immobilier d’entreprise • des coûts de réalisation proportionnellement importants, ne permettant pas pour autant d’atteindre les standards techniques des immeubles de bureaux (plateaux de bonne taille, flexibilité des surfaces, hauteur sous plafond...) du marché local et des pré-requis des entreprises. Sur cette base, elles ont monté des réponses constituant des «couples produit/marché » trouvant leurs clients (des TPE...) et répondant aux objectifs de diversification urbaine visés. Ces savoir-faire et les références correspondantes sont capitalisés dans plusieurs guides opérationnels de l’UNFOHLM (c.f. bibliographie). L’opportunité des transformations d’usage est d’autant plus à examiner avec soin : • qu’elles sont susceptibles d’être complémentaires d’opérations de requalification commerciale ou d’opérations de construction d’un immobilier d’entreprise neuf reposant sur la mobilisation d’un foncier disponible (c.f. ci-après) • qu’elles correspondent à des opérations plus facilement maîtrisables en terme de maîtrise d’ouvrage et de gestion du temps que des opérations de construction neuves, qui passent par le préalable de la maîtrise et de la «mise en ordre de marche» du foncier • qu’elles sont aujourd’hui finançables à plusieurs titres: crédits transformation d’usage du Ministère de l’Equipement (35 % du coût TTC des travaux intérieurs ou extérieurs, non plafonné), FRU, autres sources de financement Des opérations de transformations d’usages bien conçues et durables: •Burofac à Reims Croix-Rouge (OPAC de Reims): opération lancée en 1992. 4000 m2. Linéaire en pied d’immeuble. 60 TPE •Othello à Valence le Haut (OPHLM de Valence): opération lancée en 1993. 2 immeubles de 2000 m2. 21 entreprises. Ces difficultés ont pu pa rf oi s conduire à produire des opérations «hors marché», difficiles à commercialiser. Pour autant, l’exercice est possible à condition de maîtriser l’ensemble des paramètres en jeu. Un nombre significatif de sociétés HLM ont réussi des opérations durables en partant des données 37 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s •Vandoeuvre (SAHLM Batigère): opération lancée en 1991. 6 200 m2 répartis en plusieurs sites La mobilisation d’un foncier disponible pour réaliser des constructions neuves Dans l’optique des projets de renouvellement urbain, la mobilisation des potentialités foncières pour accueillir de nouvelles activités constitue un levier de redéploiement important. Cette mobilisation des potentialités passe généralement par une maîtrise d’ouvrage publique, le plus souvent celle de la collectivité locale, et implique la réalisation d’étapes qui peuvent être complexes : acquisition, procédures d’urbanisme permettant la constructibilité, la viabilisation... Trois configurations sont à prendre en considération : la mobilisation de terrains vacants, mal occupés • l’aménagement d’une zone limitrophe du quartier • la réaffectation de l’usage foncier, suite à une opération de démolition La mobilisation de terrains vacants, mal occupés Par exemple : •Centre d’Activités de la Sauvegarde - Lyon La Duchère OPAC du Grand Lyon 1000m2, bureaux et ateliers - situé le long d’un axe pénétrant en frange du grand ensemble •Hôtel d’Entreprise Ecopolis Amiens Nord - CCI d’Amiens 3.700m2 de bureaux - dans le quartier •Ateliers Relais de Choisy le Roi - Grand Ensemble d’Orly OPAC du Val de Marne 2000m2, ateliers de 100 à 200m2 - situés sur un terrain délaissé en bordure du grand ensemble •Ateliers artisanaux de l’Hippodrome - Reims Croix-Rouge - SEM Reims Développement - 2500m2 5 bâtiments de 500 m2 divisés en modules de 170 m2 - situation sur un parking mal occupé L’aménagement de zones limitrophes du quartier Il s’agit soit de terrains situés aux franges du quartier, le long des axes de desserte de celui-ci, soit de terrains internes au quartier (parkings inoccupés, espaces publics vacants et non qualifiés) Compte tenu de la position des quartiers dans l’agglomération et des espaces qui leur sont mitoyens (friches, zones urbaines interstitielles à reconquérir, réserves foncières en limite d’agglomération pour des urbanisations futures...) des potentialités peuvent être selon les cas mobilisées pour réaliser des zones d’activités. Dans le cadre d’un projet urbain cohérent, ces aménagements de sites doivent être conçus pour favoriser des éléments de continuité urbaine et d’interpénétration. La situation de ces terrains dans leur environnement, leur accessibilité et leur desserte, constituent des points clés au regard de leur intérêt potentiel pour y implanter des activités dans le cadre d’une opération de construction neuve. Ces sites d’activités peuvent par ailleurs être le support d’opérations de construction neuve de produits d’immobilier d’entreprise en maîtrise d’ouvrage publique ou privée, à l’initiative des partenaires du contrat de ville et/ou du GPV. 38 Exemples: Cenon - Quartiers Hauts de Garonne -ZAC Palmer-SEM Palmer Hauts de Garonne 8 ha, dont 6 ha cessibles Mulhouse-Parc des Collinesmitoyen du quartier des Côteaux. Dans ce cadre réalisation d’un village d’entreprises par la SERM. 2 bâtiments, 15 cellules de 170 m2. Mantes la Jolie-Parc d’activités Sully-1O Ha Metz -Borny- ZAC SébastopolActivités tertiaires et artisanales-32 entreprises La réaffectation de l’usage foncier, suite à une opération de démolition Cas de figure lié aux opérations de démolition, ou de démolition/ reconstruction, libérant des emprises foncières valablement situées au regard des critères d’accessibilité des entreprises Exemple: Cenon – Quartier des Hauts de France – Ville de Cenon et SA d’HLM Domofrance – démolition de quatre tours en 1988 – réalisation d’un hôtel d’entreprises en 1999 39 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s Les produits immobiliers On trouvera ci-dessous une caractérisation succincte des principaux produits susceptibles de s’insérer dans des quartiers en renouvellement, tout en s’inscrivant durablement dans un marché de l’immobilier d’entreprise locatif. Des produits locatifs banalisés Type Caractéristiques optimales, points clés Bureaux purs • Bâtiments banalisés, flexibles, adaptables • Plateaux pouvant se diviser en fonction d’une trame de Exemple: Ecopolis Amiens Ateliers artisanaux Exemple: Ateliers Choisy le Roi • base, permettant d’offrir tant des petits bureaux pour des TPE que des plateaux pour un centre d’appels Importance de plus en plus grande accordée à la connectivité des locaux (pré-cablage, plafonds et planchers techniques...) ainsi qu’aux facteurs de sécurité et de confort (éclairage, climatisation...) • Plateaux nus de petites surfaces, modules combinables, surfaces de 50 à 200 m , pour une cible TPE • Hauteur sous plafond 4,50 m • Toilettes, bureau en mezzanine • Porte sectionale accès camionnette 2 Locaux tertiaires PME PMI • Locaux comprenant 70 à 80% de surfaces de bureaux et 20 à 30% de surfaces de type atelier • Modules de surface plus importante Locaux d’activités PME PMI • Locaux comprenant environ 50 % de surfaces de bureaux et 50 % de surfaces d’atelier • Modules de surface plus importante • Porte Hauteur sous plafond 6 m Exemple: Ateliers ZA Sully, Mantes Les produits pour entreprises nouvelles, l’hôtellerie d’entreprise Pépinières d’entreprises, centres d’affaires, hôtels d’entreprises, constituent autant de formules pour accueillir des créateurs d’entreprises ou des très petites unités, ne souhaitant pas s’engager dans un premier temps dans la prise en compte d’un local indépendant (c.f. définition détaillée de ces concepts dans «Soutenir des démarches de création d’entreprises ou d’activités»). Ce type de produits, combinant solutions immobilières, services partagés, accompagnement économique, constituent fréquemment des structures pouvant relier les quartiers avec le reste du potentiel économique de l’agglomération. 40 Exemples: •Pépinière d’entreprises de Mulhouse Les Côteaux (Mulhouse Habitat) - Capacité d’accueil de 20 créateurs d’entreprises – gérée par l’association gestionnaire de la pépinière d’entreprises du Technopôle •MIEL de Saint-Denis (Maison de l’Initiative Economique Locale) aux Francs Moisins – Initiative intercommunale – Pépinière d’entreprises, conseil et accompagnement de créateurs et de TPE • Maison de l’Emploi et de l’Entreprise d’Aulnay – livraison 2001- Pépinière d’entreprises bureaux et ateliers Le montage et la gestion d’une opération d’immobilier d’entreprise 1. les études préalables 2. la mise au point d’un programme 3. le montage financier 4. la constitution d’une maîtrise d’ouvrage le montage juridique 5. la réalisation de l’équipement 6. la précommercialisation 7. la gestion de l’opération 1. Les études préalables Elles visent à définir : • les composantes du projet, les cibles d’entreprises concernées, les caractéristiques précises de l’offre et le marketing à promouvoir • les partenaires susceptibles de s’engager dans l’opération : financeurs, co investisseurs • les opérateurs susceptibles de prendre en charge l’exploitation du projet Cette approche passe par une étude de marché des différents segments de l’immobilier d’entreprise à l’échelle de l’agglomération. Elle suppose d’identifier les autres projets « concurrents » susceptibles d’être en cours de montage et de « sortir», pour anticiper à 2 / 3 ans les tendances du marché et évaluer les risques. 2. La mise au point d’un programme Il s’agit de cadrer les fonctionnalités, les caractéristiques, les surfaces, le coût estimatif du projet à un niveau APS (Avant Projet Sommaire). Cette étape exige l’intervention d’un programmiste rompu aux prérequis de l’immobilier d’entreprise. Afin de trouver une place sur le marché et de la conserver sur le moyen long terme, il est essentiel que l’équipement soit conçu de manière qualitative et rigoureuse, en intégrant les standards les plus récents, notamment en matière de NTIC et de confort des usagers. Cette donnée apparaît d’autant plus cruciale qu’il s’agit d’un projet se localisant dans un site en renouvellement urbain. 41 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s 3. Le montage financier Les hypothèses du montage financier et leur cadrage progressif sont pour partie liées à la constitution d’une maîtrise d’ouvrage, aux engagements partenariaux qui la sous-tendent et à sa traduction juridique. Trois volets sont à examiner: • l’investissement • l’exploitation • le cycle et les besoins de trésorerie induits par la réalisation de l’investissement puis l’exploitation de l’équipement L’investissement Le montant de l’investissement découle de l’estimation financière du programme, intégrant le foncier, la réalisation des constructions, VRD et espaces extérieurs, les divers honoraires, les frais financiers et imprévus, les autres postes d’investissement. Le financement de l’investissement comprend 3 sources principales: • les subventions publiques (crédits Etat politique de la ville, crédits collectivités territoriales, éventuellement fonds européens...) • les apports d’investisseurs (CDC dans sa fonction d’investisseur, CCI, SEM, HLM, banques, investisseurs privés...)L’engagement d’investisseurs dépend naturellement d’une appréciation de leur part du risque encouru et du retour sur investissement escomptable. Il est également dépendant de la forme du montage juridique (voir ci-après). • le recours à l’emprunt. L’objectif est de minimiser le recours à l’emprunt pour aboutir aux conditions d’équilibre d’exploitation les plus favorables. Les prêts du 42 Fonds de Renouvellement Urbain de la CDC sont mobilisables dans ce cadre. L’exploitation Les coûts d’exploitation comprennent le remboursement des emprunts, les différentes charges de fonctionnement et provisions de l’exploitation immobilière, la dotation aux amortissements. Ces charges s’équilibrent par des recettes locatives (loyers + charges locatives). Il est évidemment essentiel que les loyers proposés soient positionnés de façon cohérente et compétitive en fonction des résultats de l’étude de marché. Il convient d’intégrer par hypothèse une proportion de vacances et d’impayés, minorant les recettes locatives. L’équilibre de l’exploitation est in fine la résultante de l’ajustement de plusieurs variables: • le coût de réalisation de l’équipement et le recours à l’emprunt qu’il implique • le niveau des loyers pratiqués, étant entendu que ceux ci doivent rester dans marché Il revient à la maîtrise d’ouvrage de la démarche d’étude et de montage du projet de réaliser les tours de table et les négociations utiles au bouclage du projet. 4. La constitution d’une maîtrise d’ouvrage, le montage juridique Compte tenu des risques perçus par les investisseurs privés concernant les ZUS, l’hypothèse d’une maîtrise d’ouvrage publique reste la plus courante. Par ailleurs, seules les maîtrises d’ouvrages publiques sont subventionnables par l’Etat et les collectivités territoriales. L’hypothèse de la maîtrise d’ouvrage publique laisse un choix plus ou moins large selon les contextes locaux en termes d’opérateurs: la collectivité locale directement, ou une SEM, un organisme HLM, la CCI... Par ailleurs la nature du montage juridique sur lequel se base le contrat passé entre un maître d’ouvrage et un opérateur en charge de l’exploitation de l’équipement (concession, affermage, bail...) peut laisser place à l’intervention d’investisseurs privés. Les différents scénarios envisageables doivent être étudiés dans le cadre de la démarche de montage, en pesant leurs avantages et inconvénients. 5. La réalisation de l’équipement Conduite par le maître d’ouvrage des opérations permettant la réalisation effective de l’équipement. 6. Pré commercialisation L’opérateur en charge de l’exploitation de l’équipement a intérêt à précommercialiser son offre dès la réalisation de l’équipement, de façon à gérer un immeuble connaissant un taux d’occupation satisfaisant dès sa livraison. Cette précommercialisation peut être directement à sa charge et/ou confiée à un commercialisateur d’immobilier d’entreprise. 7. La gestion de l’opération Celle-ci revêt trois dimensions: • une gestion immobilière adaptée, amenant le niveau de service attendu par les clients et maintenant dans le temps la valeur de l’actif et le positionnement concurrentiel de l’offre • une gestion locative vigilante à la spécificité d’une clientèle TPE/PME. Il s’agit d’un profil d’entreprises potentiellement fragile. Il convient de suivre de près le recouvrement des loyers et d’opérer une veille économique pour anticiper d’éventuelles difficultés.Mieux vaut construire des réponses préventives, plutôt que d’être confronté à un dépôt de bilan... • une fonction de recommercialisation des locaux libérés au fur et à mesure du turn-over des entreprises, en veillant à maintenir le ciblage et le niveau de sélectivité des candidats souhaités par le projet. Quelle offre de services aux entreprises ? L’offre de services constitue une variable à laquelle la plupart des entreprises est sensible, à plus forte raison les TPE/PME déjà installées ou s’installant dans des quartiers. Cette offre recouvre tant le volet des services aux salariés, que celui des services aux entreprises. Services aux salariés C’est d’abord le personnel des entreprises qui constitue le premier indicateur de réussite ou d’échec d’une implantation dans un quartier: pour celui-ci, les facteurs subjectifs se conjuguent avec les facteurs objectifs, facilitant ou compliquant le climat interne et le recrutement de l’entreprise. Les services les plus sensibles sont ceux ayant trait à la desserte adaptée en transports urbains et à la sécurité des personnes (exemple d’une situation à la fois critique et potentiellement banale: 43 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s fin de travail à 20 heures d’un personnel féminin travaillant dans un petit centre d’appels...) ailleurs dans le chapitre «Soutenir la création d’entreprises et d’activités». Les autres souhaits les plus fréquents ont trait à l’offre de restauration et à la proximité de commerces et services qui correspondent à ceux attendus par ailleurs par les habitants. Animation économique du site, clubs et associations d’entreprises Services aux entreprises Les services aux entreprises recouvrent quant à eux deux dimensions, l’une logistique, l’autre immatérielle. • services logistiques : offre de service adaptée de la Poste (distribution avancée du courrier, services pro...), secrétariat partagé, permanence téléphonique et gestion d’agendas, reprographie, accès ponctuel à des salles de réunion équipées, coursier, restauration, surveillance... • services immatériels: service de comptabilité, appui au recrutement, conseil en gestion divers... La constitution de l’offre de services peut s’envisager de deux manières : Plus largement, les entreprises sont particulièrement sensibles au fait d’être associées à des démarches d’animation économique. Des rencontres régulières organisées à l’initiative des élus de la collectivité locale (petits déjeuners thématiques, constitutions de clubs...) permettent aux responsables d’entreprise de faire connaissance et de se rencontrer entre eux, de dialoguer avec les responsables institutionnels, de créer des réseaux favorisant la création d’un état d’esprit «site d’activités». Dans cette perspective, la création d’une association des entreprises du site apparaît une initiative intéressante pour fédérer les entreprises, réguler leurs relations avec l’environnement, bâtir des réponses aux besoins constatés en terme de services. • une offre de services intégrée à l’offre immobilière, faisant partie du package, accessible à la carte. C’est généralement le cas des pépinières d’entreprises ou des centres d’affaires (exemples : le Centre d’Activités de la Sauvegarde à la Duchère à Lyon, le Centre Clémenceau à Mantes la Jolie, la MIEL au sein de l’Espace Professionnel Bel AIR aux Francs Moisins à Saint-Denis) • Une offre de service représenté sur le site par des entreprises indépendantes, ayant choisi de s’implanter dans le quartier. Cette hypothèse ouvre un champ non négligeable, abordé par 44 Exemple: Association Mantes Val Fourré Entreprendre: 30 adhérents chefs d’entreprises – Objet : constituer un interlocuteur de la ville et des institutions concernant le fonctionnement de la ZFU, développer une ouverture citoyenne sur l’environnement (établissements scolaires, associations...) Organiser un dispositif partenarial d’accueil et de suivi des entreprises L’expérience des zones franches urbaines ayant obtenu des résultats met en évidence la nécessité d’un dispositif partenarial opérationnel souple, pour manager de manière réactive la relation avec les entreprises et le fonctionnement des sites d’activités «quartiers». Ce dispositif doit fonctionner comme un réseau et se réunir périodiquement. Il a pour objectif: • de suivre les contacts avec les entreprises motivées • d’expertiser des dossiers de candidature, d’apprécier la bonne adéquation profil d’entreprise/site • de suivre l’installation des entreprises sur le site de faciliter la relation des entreprises avec leur environnement urbain et les services publics sociaux et économiques qui les concernent • de suivre l’évolution du site, de promouvoir des réponses en termes d’animation économique et de services Acteurs associés: • Ville et/ou Agglo (Dir. des Affaires Eco, Dir. de l’Urbanisme) • Etat (Sous-Préfet Ville, Direction Pol. de la Ville, DDE, DDTEFP, DRCA) • Directeur contrat de ville et/ou GPV • CCI, Chambre de Métiers, Comité d’Expansion, Comité de Bassin d’Emploi • Opérateurs immobiliers (SEM, HLM...) • Selon les cas: Opérateurs de la création d’entreprise, ANPE, Mission Locale, Services fiscaux, URSSAF, DRCDC Des outils passerelles pour conjuguer l’économie et l’emploi Toutefois, l’enjeu qui consiste à construire des convergences fortes entre l’économie, la qualification des personnes, leur insertion, est plus que jamais d’actualité pour promouvoir des territoires à la fois compétitifs et solidaires. On trouvera ci-après quatre exemples récents, qui illustrent des problématiques et des approches nouvelles (à noter que certains sont encore à l’état de projet). Articuler services aux entreprises et insertion La Maison de l’Emploi, de la Formation et du Développement des Entreprises à Villeurbanne Projet lancé en 1995 Service municipal (6 personnes) Services offerts aux entreprises : observatoire économique, aide technique à la recherche des locaux, permanences d’avocats d’affaires et d’experts comptables, validation de dossiers de prêts bancaires, soutien au développement technologique, permanences consulaires, conseils sur les aides à l’emploi, etc. Pilotage d’un PLIE (PAVIE), lancé en 1997, animation d’un réseau d’insertion avec les entreprises reposant sur le travail d’un agent de développement économique Programme Intégré Territorial mené avec l’AGEFOS PME et les entreprises afin d’aborder l’enjeu de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences 45 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s La Maison de l’Entreprise et de l’Emploi, Aulnay Projet d’une Cité des Métiers, Grenoble Projet en phase de lancement opérationnel (2001), issu du GPU Porté par la ville d’Aulnay, regroupe cinq services ou associations Aulnay Expansion: coordination du secteur économie – emploi, animation économique locale, conduite de projets transversaux GPV Grenoble/Saint-Martin d’Hères L’implantation d’une Cités des Métiers constituera une vitrine et un lieu de rencontres pour les entreprises locales et les établissements scolaires. Aulnay Entreprise : Pépinière d’Entreprises, traitement des entreprises en création, en développement ou en difficulté Aulnay Initiative: Plateforme d’Initiative Locale, prêts d’honneurs Aulnay Intérim : structure d’intérim d’insertion, mise à l’emploi sous contrats de travail temporaires, accompagnement social Aulnay Emploi : traitement des publics en recherche d’emploi ou de formation (cible mission locale + adultes + diplômés + cadres) Valoriser les ressources humaines en répondant aux besoins de compétences de secteurs professionnels Projet de Centre des Métiers de la Maintenance à la Courneuve Projet en phase d’étude dans le cadre du GPV, démarche intercommunale Repose sur une étude économique prospective liée aux métiers de la maintenance en Seine Saint-Denis Constitution d’un club d’entreprises et d’organismes de formation sur l’enjeu d’une meilleure adéquation offre de formation/ besoins des entreprises Le centre serait construit dans la cité des 4000. 46 Localisation au point de convergence de trois lycées Cet équipement a vocation à constituer un pôle d’attraction important sur l’ensemble de l’agglomération Compétences/financements Expertise/Ingénierie Maîtrise d’ouvrage: Contrat de Ville, GPV ou ORU Acteurs associés : • Ville et/ou Agglo (Dir. des Affaires Eco, Dir. de l’Urbanisme) • Etat (Sous-Préfet Ville, Direction Pol. de la Ville/DDTEFP/DDE) • Directeur contrat de ville et/ou GPV • CCI, Chambre de Métiers, Comité d’Expansion, Comité de Bassin d’Emploi • Opérateurs de la création d’entreprise • SEM, HLM • Promoteurs, investisseurs, commercialisateurs en matière d’immobilier d’entreprise • DRCDC •Conseil Général, Conseil Régional Cofinancements mobilisables: • Politique de la ville, état : • Fonds de Renouvellement Urbain CDC • Crédits européens Réalisation d’une opération d’immobilier d’entreprise Maîtrise d’ouvrage : • en général maîtrise d’ouvrage publique pour mobiliser les subventions publiques: collectivité locale, SEM... Acteurs associés: • Idem que pour expertise/ingénierie Opérateur, exploitant • En fonction des opportunités locales Cofinancements mobilisables : • Crédits politique de la ville • Fonds Européens pour les sites éligibles (Objectif 2, URBAN...) • Prêt de Renouvellement Urbain, Prêt Projet Urbain de la CDC • Prise de participation CDC dans des sociétés immobilières Bibliographie : ce chapitre est particulièrement redevable aux auteurs et ouvrages suivants 50 Quartiers, CDC UNFOHLM Guide pratique des implantations d’entreprise dans les quartiers d’habitat social 1995 CDC - Le management économique des Zones Franches Urbaines - 1997 GIE Villes et Quartiers, CDC UNFOHLM - L’implantation d’activités TPE-PME dans des quartiers en difficulté - 1999 47 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s 2.3 Le soutien à la création d’ e n t re p rises ou d’activités Promouvoir l’initiative économique, qu’elle soit le fait d’individus (créateurs issus des quartiers et/ou souhaitant y entreprendre) ou d’associations (services inscrits ou non dans le champ de l’économie solidaire...) représente d’abord un enjeu de citoyenneté : • permettre aux individus de réaliser leurs projets • valoriser l’autonomie face à son travail, quelque soit sa position sociale et professionnelle • favoriser l’esprit d’entreprendre Dans l’optique de la politique de la ville, soutenir la création d’entreprises permet ainsi: • de dynamiser au profit des quartiers un partenariat local articulant l’économique et le social sur des projets concrets • de renforcer la présence d’activités dans les quartiers • d’obtenir des résultats induits en terme d’emploi, même modestes, en favorisant notamment, quand les projets sont viables, la création de son propre emploi par des chômeurs. L’accompagnement des initiatives micro-économiques - dans la grande majorité des cas il s’agit de petits projets- passe par un tryptique : • des dispositifs d’accueil et d’accompagnement, en amont et en aval de la création, adaptés aux profils des publics concernés et des nouvelles entreprises. • une palette de réponses en terme de financement des projets • des réponses immobilières diversifiées et évolutives Qui sont les porteurs de projets ? Des chômeurs créateurs, mais aussi des personnes en activité professionnelle Si les années 90 ont mis en évidence la part importante des chô48 meurs parmi les créateurs d’entreprise, celle-ci a tendance à baisser aujourd’hui. Elle est globalement évaluée à 35 %. Le profil type du bénéficiaire de l’aide ACCRE, destinée aux chômeurs créateurs, est un demandeur d’emploi de 35 ans, titulaire d’un CAP, au chômage suite à un licenciement économique. Il n’a aucun chef d’entreprise dans son entourage. Il met en œuvre un petit projet, sous forme d’entreprise individuelle (faible apport en capital). Les logiques de l’auto-emploi se développent particulièrement dans le secteur des services aux entreprises, des services aux ménages, du commerce et de l’artisanat. • s’inscrire dans une dynamique sociale d’intégration et de promotion, l’entreprise pouvant être un modèle culturel plus proche pour certaines de ces populations que pour la moyenne des français Depuis 1984, l’association marseillaise 3CI (Conseil à la création d’entreprises et coopération internationale) soutient des publics issus de l’immigration et de quartiers défavorisés pour développer des activités. A contrario, un nombre important de créateurs était donc précédemment en activité. Toutes catégories confondues, 57 % des créateurs créent une activité dans leur domaine professionnel antérieur. 36 % ont un niveau CAP/BEP/BEPC. Seuls 28 % ont un niveau Bac +2 et au delà. Les femmes représentent 27 % des créateurs ex-nihilo et 39 % des repreneurs. (Données APCE, source SINE 1998) Les immigrés plus entreprenants que la moyenne de la population Différentes études ont confirmé un dynamisme entrepreneurial plus fort parmi les étrangers ou les populations issues de l’immigration. 7,1 % des artisans, commerçants et chefs d’entreprise de 10 salariés et plus sont de nationalité étrangère (INSEE, 2000). Ces créateurs proviennent pour les deux tiers du sud de l’Europe et des pays du Maghreb. Leurs secteurs de prédilection sont le commerce et l’artisanat. Plusieurs types de motivation se conjuguent chez ces entrepreneurs: • créer son emploi et celui de ses proches pour faire face à un marché de l’emploi difficile • être son propre patron L’environnement socioéconomique du créateur constitue un élément important dans sa décision de créer Les deux motivations les plus fréquemment mises en avant par les créateurs sont la volonté d’être indépendant et leur évolution professionnelle au sein du métier exercé. Mais une enquête sur le financement des plus petites créations d’entreprises (APCE, Banque du Développement des PME, CDC) fait également apparaître que le créateur trouve dans son proche entourage (famille, amis, communauté...) bien plus que des incitations: un soutien psychologique, une source de financement (25 % font état de dons ou de prêts), un «filet de sécurité » (70 % vivent en couple, avec dans 75 % des cas, un conjoint qui travaille). Les traits distinctifs des chefs d’entreprises pérennes D’après l’APCE et l’INSEE (source SINE) les traits distinctifs du créateur qui parvient à pérenniser son activité au bout de cinq ans ne 49 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s relèvent pas de l’âge ni du niveau de diplôme. Ils ont essentiellement trait à l’expérience professionnelle préalable en lien avec la création (type de savoir-faire, expérience antérieure du fonctionnement d’une entreprise de taille semblable). Par ailleurs le financement initial de l’entreprise fait la différence. Une étude récente de l’APCE montre que les jeunes entreprises qui bénéficient d’un prêt bancaire ont un taux de survie à 3 ans supérieur de 15 % à celles qui n’en décrochent pas Enfin, bien sûr, des projets préparés et formalisés ont des chances de succès meilleures. Quelles activités? sur quels marchés potentiels ? Le champ d’investissement des créateurs est large. Une grande partie des projets se concentre dans le commerce, les services aux entreprises, le BTP, la restauration, les services aux ménages, le transport... La méthodologie qui permet à un créateur, partant d’une idée, d’étudier son marché, de définir son offre, de cerner sa clientèle cible, de positionner l’ensemble des paramètres de son projet est détaillée sur le site web de l’APCE (www.apce.com) S’il ne peut être question d’aborder exhaustivement tous les marchés potentiels, on trouvera néanmoins ci-dessous quelques créneaux permettant de positionner le croisement entre création d’ac tivités et quartiers. Les «classiques», ou comment réussir sur des marchés banals visant d’abord les habitants On ne reviendra pas ici sur les trois fondamentaux du commerce décrits précédemment (Requalifier les appareils commerciaux) : un emplacement de qualité, une zone de chalandise correcte, des conditions d’exploitation satisfaisantes. Hors ces conditions impératives, tout projet est voué à des difficultés à plus ou moins brève échéance. Sur cette base, deux stratégies sont envisageables : • la reprise d’un commerce existant à céder • la diversification de l’offre déjà existante par la création de nouvelles activités C’est la seconde stratégie qui offre en général le plus d’opportunités, notamment dans le champ des services aux ménages : formules de restauration, cordonnerie/clés/ services minutes/téléboutiques/ points internet/réalisation de CV/ reprographie/réparation TV/Hi-fi/ vidéo, cabinet d’assurances, pressing/laverie/retouches, vidéoclub, etc. La stratégie visant à combiner des clientèles habitants avec des clientèles professionnelles Cette stratégie de diversification permet souvent à des commerces de proximité implantés dans les quartiers de générer un appoint non négligeable, viabilisant leur activité, ou au contraire à des activités tournées sur des clientèles professionnelles de générer un complément lié à leur implantation au sein d’un quartier. Les exemples suivants sont tirés de cas rencontrés dans les quartiers: 50 • Pressing travaillant par ailleurs en blanchisserie pour des hôtels et restaurants • Boulanger livrant par ailleurs des collectivités et des institutions • Fleuriste fournissant une clientèle de traiteurs (décors de tables et de réceptions...) • Boutique photo dont le créateur est positionné par ailleurs sur des marchés de communication professionnelle • Magasin d’électroménager à l’enseigne d’un réseau d’indépendant dont le créateur intervient en complément sur une activité de maintenance d’installations de froid pour des restaurants Les services aux entreprises La création de services aux entreprises croise la question de l’accueil d’entreprises TPE/PME. Les services considérés visent généralement des entreprises de l’agglomération, voire dans certains cas des clientèles régionales ou supra régionales. Toutefois, nombre de ces services peuvent viser prioritairement les autres entreprises du site. Parmi les « classiques»: services de secrétariat, permanences téléphoniques, reprographie, coursiers, studios de communication et de création multimédia, entreprises de nettoyage et de surveillance, prestataires multi-services, expertscomptables, assureurs... Structurer un réseau des acteurs du soutien à la création d’entreprises Il s’agit de configurer en amont et aval de la création d’entreprises une offre cohérente et lisible d’ac- compagnement des créateurs sur les trois volets : conseil/formation, financement, locaux. Cet objectif passe par la mise en réseau des acteurs, appelés à mieux se connaître et à se construire des méthodes de travail en commun. Ces acteurs comprennent d’une part des prescripteurs sociaux et d’autre part des opérateurs techniques du soutien à la création d’entreprise. Les prescripteurs sociaux sont susceptibles d’entendre en première instance une intention ou un projet et donc amenés à orienter les personnes vers les bons interlocuteurs. Ils peuvent être amenés à continuer un suivi des créateurs dans les domaines qui relèvent de leur compétence. Ils légitiment auprès de leurs publics l’idée de création, y compris en suggérant à des habitants de « passer le cap », de structurer une activité informelle, de sortir du travail au noir. Il s’agit des équipes des contrats de ville, des conseillers ANPE, Mission Locale, RMI, PLIE, de travailleurs sociaux, de responsables associatifs, des interlocuteurs HLM... Il s’agit aussi des communautés issues de l’immigration dont certaines associations ou certaines personnes ressources peuvent jouer un rôle d’interface précieux. Les opérateurs institutionnels du soutien à la création d’entreprises sont les CCI, les Chambres de Métiers, les services économiques des collectivités locales, les Boutiques de Gestion, les pépinières d’entreprises, les associations de financement et de prêts d’honneur (Plateforme d’initiative locale, ADIE...), les Comités de Bassin 51 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s d’Emploi, les organismes de formation spécialisés... directement leur activité, sans recourir au moindre conseil ou à la moindre assistance. Le risque d’échec de ces initiatives est alors très nettement supérieur. L’enjeu d’une mise en réseau des acteurs pour viser une détection et un accompagnement adapté des créateurs est d’autant plus important, que 50 % de ceux-ci créent Fonctions Acteurs clés PHASE PRE CREATION • Prescripteurs sociaux • Opérateurs création d’entreprises • Opérateurs création d’entreprises • Couveuse ou organisme de formation • boutiques de gestion et autres opérateurs créa- Détection des porteurs de projets Accueil, orientation, conseil, formation Phase de test Aide à la formalisation tion d’entreprises Mise à disposition d’un local • Pépinières, bailleurs sociaux, opérateurs Mobilisation de financements • • immobiliers DDTEFP (ACCRE)- Ministère de la ville (FRE) Plateforme d’initiative locale, ADIE, BDPME et autres reseaux bancaires, France Active ... PHASE POST CREATION Identification des créateurs non détectés précédemment • Réseaux consulaires (centre de formalités des Accompagnement, conseil, suivi • Boutiques de gestion • Autres opérateurs création d’entreprises • Réseaux consulaires • Réseaux de parrainage • PFIL, ADIE, autres prêts d’honneurs, banques entreprises) Mobilisation de financements Expériences: • MIEL (Maison de l’Initiative Economique Locale) Saint-Denis: structure support de la mise en réseau de l’ensemble des acteurs autour de la création d’entreprise • Eless, Espace locale de l’économie solidaire et sociale, Stains: accueil des créateurs, mise en réseau de l’ensemble des acteurs autour de la création d’activités et de TPE • Cap Service, à Lyon : une SCOP offrant à des créateurs d’entreprise un soutien technique et juridique pour tester leur projet avant que de choisir de passer à une phase de création effective (fonction de couveuse d’entreprises) • Les Boutiques de Gestion Ville dans de nombreux sites de la politique de la ville : aide au montage de projets de création, formation, accompagnement après la création 52 Mobiliser la palette des réponses possibles en terme de financement Avec la recherche d’un local, la mobilisation d’aides financières constitue une des démarches les plus systématiques des créateurs. Deux grands types d’aides visent plus particulièrement les créateurs considérés: • les aides publiques (ACCRE, FRE, dispositif ZRU/ZFU, autres dispositifs de droit commun...) • les prêts d’honneur et garanties d’emprunts, facilitant l’accès à des prêts bancaires classiques D’autres dispositifs ciblent des publics spécifiques : par exemple, l’AGEFIPH aide les créateurs handicapés, l’Etat subventionne les créateurs ou repreneurs d’entreprises rapatriés d’origine nord-africaine. Enfin selon les régions, les Conseils Régionaux et les Conseils Généraux peuvent être amenés à mettre en œuvre des mesures particulières, notamment en matière de formation et d’aide au conseil ou à l’immobilier d’entreprises. Les prêts d’honneur Sans viser spécifiquement les créateurs, les exonérations sociales et fiscales des dispositifs ZRU/ZFU constituent également des incitations significatives pour créer des activités sur ces territoires. Au delà d’un apport d’un financement à des projets jugés viables, le rôle des associations attribuant des prêts d’honneur est essentiel sur plusieurs points: • expertise préalable des projets, conseil aux créateurs • la plupart du temps, parrainage bénévole du créateur par un professionnel expérimenté (généralement un chef d’entreprise...) • effet de levier du prêt d’honneur: celui-ci «sécurise» les réseaux bancaires et de financements classiques, qui complètent alors les besoins de financement du projet • engagement solidaire d’acteurs différents dans le fonctionnement des associations : entreprises, collectivités locales, associations, banques... L’ACCRE est destinée aux chômeurs indemnisés ou non, ainsi qu’aux bénéficiaires de revenus de solidarité (RMI, API...). Cette aide consiste en une exonération de charges sociales pour le créateur pendant un an. Les personnes éligibles à l’ACCRE peuvent aussi bénéficier de chéquiers conseils et pour certaines d’une avance remboursable (dispositif EDEN). La Caisse des Dépôts (Programme PME Emploi) est aujourd’hui un acteur majeur dans le financement de la micro-entreprise : au 31 décembre 2000, elle soutenait 185 associations d’appui à la création d’entreprise pour un engagement total de 171 MF. Son mode d’intervention principal est le financement de prêts d’honneur accordés aux créateurs des Les aides publiques Le Fonds de Revitalisation Economique mis en place par le ministère déléguée à la ville prévoit une aide forfaitaire de 20 000 F pour les entreprises nouvelles d’au plus 5 salariés disposant d’un établissement situé en ZUS. Les reprises d’activités sont exclues du bénéfice de l’aide. Les bénéficiaires de l’aide sont incités à s’inscrire dans un programme de formation ou d’accompagnement. 53 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s très petites entreprises par des associations appartenant essentiellement à quatre grands réseaux: l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE), le Réseau Entreprendre, France Initiative Réseau (FIR) et France Active. La spécialisation des réseaux est la suivante : • ADIE : petits projets portés par des chômeurs et RMISTES. • FIR, plates-formes d’initiatives locales (PFIL): projets en moyenne un peu plus importants, caractère généraliste • FRANCE ACTIVE: projets individuels et collectifs portés par des personnes en situation d’exclusion (fonds propres, garanties, prêts d’honneur) • Réseau Entreprendre: projets à potentiel Réseau Montant moyen du prêt d’honneur accordé Montant moyen du plan de financement de l’entreprise soutenue Nombre d’emplois créés par entreprise ADIE FIR Entreprendre 19 kF 48 kF 150 kF 77 kF 375 kF 1327 kF 1 2 6 Source CDC – Direction du Programme PME - Emploi En moyenne, on relève que un franc de prêt d’honneur se combine avec deux francs d’apports personnels permettant de mobiliser jusqu’à 4 francs de prêt bancaire. Les enjeux de la période à venir sont de : • compléter le maillage territorial de ces structures, certaines régions étant encore imparfaitement couvertes • mieux positionner ces outils à l’échelle des territoires de la politique de la ville • mieux intégrer ces outils dans un véritable travail de réseau tel que décrit ci-dessus 54 Apporter des réponses en terme de locaux d’activités Il est à noter que bien des créateurs d’entreprises utilisent la faculté légale d’établir le siège de l’entreprise nouvelle à leur domicile. On trouvera ci-dessous une approche de concepts conjuguant des réponses immobilières et des palettes de services adaptées aux créateurs. Concept Caractéristiques, points clés Couveuse d’entreprises Structure accueillant des porteurs de projet avant la phase de création effective de l’entreprise, le temps de la mise au point du projet économique dans le cadre d’une phase de test en grandeur réelle. Peuvent être articulées aux pépinières d’entreprises, qui prennent le relais une fois l’entreprise effectivement créée Pépinière d’entreprises Structure d’accueil, de conseil, d’accompagnement, d’appui aux porteurs de projets et aux créateurs d’entreprises Hébergement temporaire des entreprises à partir de leur création dans des locaux équipés offrant des services partagés. Les pépinières d’entreprises font l’objet d’une labellisation dans le cadre d’une norme de qualité de l’AFNOR Hôtel d’entreprises Structure d’hébergement offrant des solutions immobilières et des services de base partagés (accueil, secrétariat...) Fréquemment articulé aux pépinières d’entreprises pour recevoir les entreprises issues de celles-ci et qui n’accèdent pas immédiatement à une solution immobilière indépendante Centres d’Affaires Prestataires de services privés offrant des services d’accueil, de secrétariat et des solutions immobilières à la carte Location de salles de réunion et de bureaux équipés de la demi-journée au mois Domiciliation d’entreprises Exemples: •Pépinière d’entreprises de Mulhouse les Côteaux: capacité d’accueil de 20 créateurs d’entreprises •Centre de Services aux Initiatives Economiques – Burofac – Reims CroixRouge : centre destiné aux créateurs d’entreprises •MIEL, Maison de l’Initiative Economique Locale de Saint-Denis: pépinière d’entreprises, centre de ressources, plateforme d’initiative locale •Maison de l’Emploi et de l’Entreprise d’Aulnay: pépinière d’entreprises, centre de ressources, association de prêts d’honneur •Cap Service, Lyon : Couveuse d’entreprises, coopérative d’activités sous forme de SCOP, tête de réseau pour l’essaimage du concept •Cité de l’Initiative, Roubaix: un concept d’accueil et de mutualisation sur une filière professionnelle, le textile •Centre d’Activités de la Sauvegarde à Lyon La Duchère: locaux + services partagés •Centre Clémenceau à Mantes la Jolie : centre d’affaires classique •Coursive d’entreprises à Saint Fons (69) 55 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s Quelques réseaux et centres de ressources APCE, Agence Pour la Création d’Entreprises, 14 rue Delambre 75014 Paris Un centre de ressources et un portail web très complet sur la création d’entreprises : www.apce.com Réseau des boutiques de Gestion, 14 rue Delambre 75014 Paris tel: 0143 20 54 87 site web: www.boutiques-de-gestion.com FIR France Initiative Réseau, réseau des Plates-Formes d’Initiative Locale (PFIL) 14 rue Delambre 75014 Paris tel : 01406410 20 site web : www.fir.asso.fr ADIE Association pour le Droit à l’Initiative Economique 14 rue Delambre 75014 Paris tel: 01 4218 5787 site web: www.adie.org France Active, associations de prêts d’honneur, site web : www.franceactive.org Cigales, associations de prêts d’honneur, tel: 01 49919091, site web : www.cigale.org Elan, association nationale des dirigeants de pépinières d’entreprises, tel: 01 498485 85 site web: www.pepinieres-elan.fr Cap Services, coopératives d’activités, couveuses d’entreprises, 9 rue Duphot 9003 Lyon tel: 04 72 846120 site web : www. cooperer. org 56 2.4 Le développement des services résidentiels De nombreuses études locales mettent en évidence les disparités qualitatives et quantitatives des services urbains rendus entre les quartiers défavorisés et le reste de la ville. De manière plus générale, l’offre et la qualité des services en direction des quartiers, constitue un facteur de qualité de la vie et de cohésion sociale déterminant. D’où le renforcement de la dimension « gestion urbaine de proximité» dans les contrats de ville et dans les opérations de renouvellement urbain. D’où également des programmes du type « nouveaux emplois nouveaux services» Or le secteur des services résidentiels constitue non seulement un atout pour la qualité de la vie des habitants, mais aussi un facteur d’attractivité et un générateur de développement économique. Cette économie résidentielle peut s’exercer tant dans le cadre de l’économie classique que dans celui de l’économie solidaire. De quoi est constitué le secteur des services résidentiels ? On peut y faire figurer: a. Les services publics territorialisés qu’ils soient exercés par les collectivités ou par l’Etat ou par des entreprises publiques. Cela inclut : Les services techniques de fonctionnement de la Ville. Entretien des espaces extérieurs et des espaces verts, éclairage, propreté, transport et déplacements, parkings. Les services de convivialité et de facilités La proximité des services administratifs (rapprochement vers l’usager des services), la médiation, l’animation, la signalétique, l’information. Les autres services publics aux habitants. La Poste, la Mairie annexe, l’agence EDF-GDF Sevices, (hors Police et Justice) b. Les services sanitaires et sociaux. Il s’agit d’organismes sociaux (comme l’ANPE, la CPAM, la CAF...) ou de services municipaux à l’enfance, à la jeunesse, aux personnes âgées. Ces services comprennent les services sociaux aux personnes (aide à domicile, plateaux repas...) 57 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s et tout ce qui concerne la santé, en secteur public social ou libéral. c. Les services du temps libre (marchands ou non) sports, loisirs, culture. d. Les autres services marchands aux habitants ou aux entreprises, banque, télécommunications, reprographie, intérim... quartiers, des volumes de marché conséquents, un enjeu économique fort. En quoi l’amélioration de ces services contribue au développement territorial? Deux logiques principales peuvent opérer et se combiner : e. Les services à l’habitant, gardiennage, entretien, assistance sociale... Les services résidentiels représentent de loin la première source de localisation d’emploi dans les • Une logique d’attractivité. • Une logique de nouveaux marchés. La logique d’attractivité DEVELOPPEMENT DES SERVICES RESIDENTIELS pour les habitants pour les entreprises déjà implantées et leurs salariés (incluant les commerces) RENFORCEMENT ATTRACTIVITE DU TERRITOIRE facilite la fidélisation et l’arrivée de nouveaux habitants facilite le maintien sur place des entreprises voire leur croissance impact sur les commerces rend crédible l’accueil de nouvelles entreprises développement territorial impact sur l’emploi 58 Exemples • Les agents de prévention - information mis en place en Ile de France par l’association « Partenaires pour la Ville » regroupant des entreprises publiques dont la RATP et la SNCF, contribuent à faciliter l’usage de la gare de SaintDenis et à mettre en évidence l’importance de son rôle. Cela permet à Plaine Commune, la Communauté d’Agglomération incluant Saint Denis de préparer une importante opération d’aménagement et de développement économique ayant un impact direct sur les territoires en difficulté situés aux alentours de la gare. • Le PIMS (Point d’Information Multiservices) installé à Asnières - Gennevilliers - quartier Gabriel Peri - et réunissant les activités de France Telecom, la Poste et la RATP,contribue progressivement à fournir une nouvelle image du territoire la Boucle Nord de la Seine (G.P.V) et à permettre d’y programmer des activités économiques. • L’arrivée de la Tangentielle Nord et du tramway, accompagnée d’une amélioration générale des services aux habitants et aux entreprises sur Villetaneuse (G.P.V)permet d’envisager : - Le redéveloppement immédiat de la zone d’activité actuelle. - La réalisation à terme d’un parc technologique et d’activités, accolé à l’université de Villetaneuse. 59 Les Pri n c i p a u x champs d’ a c t i o n s Perspectives Les formations qualifiantes concernant le personnel de terrain (gardiennage, entretien maintenance, personnel administratif...) permettent de créer un milieu favorable au développement d’activités existantes. Plusieurs types d’entreprises de services (services logistiques, services de maintenance...) peuvent trouver dans certains quartiers une main d’œuvre adaptée à leurs besoins et des conditions fiscales favorables. Encore faut-il qu’elles disposent d’un foncier bien positionné et d’un minimum de services à proximité (banque, poste, intérim, restauration...) ainsi qu’un accompagnement promotionnel. On peut penser dans ces secteurs à des montages d’opérations volontaristes. La logique de création de nouveaux marchés DEVELOPPEMENT DES SERVICES RESIDENTIELS CREATION DE NOUVEAUX MARCHES clients : les habitants clients: les prestataires de services DEVELOPPEMENT D’ENTREPRISES DE SERVICES EXISTANTES OU CREATION DE NOUVELLES ENTREPRISES DE SERVICES TERRITORIALISATION Implantation dans le quartier au moins d’une agence Professionnalisation d’entreprises d'insertion Adaptation aux emplois locaux y compris peu qualifiés Mise en place de mécanismes en faveur de l’emploi local Formation Professionnalisation 60 Consolidation d’emplois aidés ou temporaires Exemple • A Epernay, le SA d’HLM passe contrat avec une entreprise multiservices pour une présence 7J/7 dans le quartier de Bernon afin de mieux intervenir sur le patrimoine. L’entreprise contractante crée une antenne sur le quartier et en profite pour ouvrir dans ses locaux une boutique multiservices destinée aux particuliers. Perspectives • Certaines régies de quartiers sont compétentes sur une gamme élargie de services résidentiels. Il n’est pas impensable qu’elles se professionnalisent davantage, et trouvent des accords avec des collectivités locales et des partenaires privés pour renforcer et élargir leur champ d’action dans les services résidentiels. • Les nouvelles technologies deviennent d’un usage courant dans les services résidentiels et la gestion de proximité. Pourquoi ne pas profiter de cette diffusion dans des quartiers peuplés pour installer avec des fabricants spécialisés des centres de diffusion, d’apprentissage et de maintenance? Un projet de centre de formation aux métiers de la maintenance, en cours d’élaboration à la Courneuve, procède pour partie de ces constats. 61 62 Re p è re s Chapitre 3 DES OUTILS POUR AGIR LES OUTILS • FRE • Dispositif ZRU/ZFU • EPARECA • CDC, Programme renouvellement urbain • CDC, Programme PME Emploi LES FINANCEMENTS • Commerce • Immobilier d’entreprise • Création d’entreprises et développement des entreprises • Ingénierie économique • Portage foncier et aménagement ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES ET SITES WEB 63 Le Fonds de revitalisation économique - FRE CONTENU DE LA MESURE LES AIDES ACCORDEES PAR LE FRE Le Comité interministériel des villes du 14 décembre 1999 a arrêté un ensemble de mesures nouvelles en faveur de la revitalisation économique des quartiers. La circulaire du 13 décembre 2000 met en œuvre le fonds de revitalisation économique qui alloue des aides directes aux entreprises et aux porteurs de projet, pour répondre à l’attente des acteurs locaux de la politique de la ville et des partenaires économiques. DESCRIPTION DE LA MESURE Le fonds de revitalisation économique (FRE) comprend quatre volets : - le soutien à l’ingénierie, dans le cadre du volet « développement économique et emploi» des contrats de ville, - l’aide à la réalisation d’investissements par les petites entreprises, - l’aide au démarrage pour les créateurs d’entreprises, - le soutien et la dynamisation du tissu économique de proximité existant. TERRITOIRES VISES Le FRE concerne en premier lieu les 751 zones urbaines sensibles (ZUS). Toutefois, ses aides peuvent également viser, à titre dérogatoire, des territoires prioritaires des contrats de ville non classés en ZUS. CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE • Instruction des dossiers Le dossier de demande d’aide est instruit au niveau départemental sous l’autorité du préfet, qui peut confier cette instruction aux chambres consulaires. L’octroi de l’aide fait l’objet d’un examen par un comité présidé par le préfet, auquel le trésorier-payeur général est associé. L’aide aux créateurs d’entreprise est instruite de manière conjointe avec l’aide aux chômeurs créateurs et repreneurs d’entreprises (ACCRE) lorsque cette dernière est sollicitée. • Animation du dispositif et accompagnement des entreprises 1. Soutien à l’ingénierie L’objectif est, dans le cadre des contrats de ville, d’encourager la coordination et le renforcement des réseaux d’appui à la création et au développement d’activités dans les quartiers. • Conditions d’éligibilité Chaque action éligible à l’aide est identifiée par une fiche qui indique le porteur du projet, les objectifs et les modalités de l’action, son coût et son financement, ainsi que les partenaires engagés. Sont éligibles les actions d’appui et de conseil au montage de projets d’investissement, de formation et d’accompagnement des créateurs d’entreprises, d’animation du développement local et de la revitalisation économique. • Bénéficiaires Les personnes morales de droit public ou privé suivantes: collectivités territoriales dotées de compétences en matière de développement économique signataires d’un contrat de ville; organismes consulaires dans le cadre de nouveaux projets d’intervention liés à la politique de la ville; structures d’appui à la création et au développement d’activités économiques. • Montant de l’aide L’aide est plafonnée à 150000 F par action et par an. Les règles relatives au financement de la maîtrise d’œuvre urbaine et sociale sont applicables dans le cas d’un renforcement de celle-ci. Pour les actions pluriannuelles qui s’intègrent dans le volet emploi et développement économique des contrats de ville, l’aide pourra être renouvelée sur trois années. 2. Aide à la réalisation d’investissements L’objectif est d’accompagner les projets d’investissement des entreprises qui s’implantent territoires prioritaires de la politique de la ville, ainsi que les efforts de modernisation des entreprises présentes dans ces territoires. • Conditions d’éligibilité Dans chaque département, les communes et groupements de communes signataires des contrats de ville, les organismes consulaires, ainsi que les associations et réseaux spécialisés dans le soutien à la création d’entreprises sont associés à cette mise en œuvre. Pour l’aide aux créateurs d’entreprises, l’accent doit être mis sur l’accompagnement, le conseil et la formation. 64 Entreprises d’au plus 10 salariés, pour les investissements réalisés dans leurs établissements situés dans une ZUS. L’aide porte sur les investissements liés à la pr oduction (investissements de création, de développement et de renouvellement des équipements) et sur les investissements relatifs aux équipements de sécurité pour la protection des locaux contre le vol et les dégradations. • Montant de l’aide Le taux de l’aide est de 15 % du montant de l’investissement hors taxes. L’aide est plafonnée à 150000 F par établissement et par an. 3. Aide au démarrage des créateurs d’entreprise L’objectif est d’offrir aux créateurs d’entreprises une première aide nécessaire au lancement de leur projet, pour constituer ou renforcer le fonds de roulement de l’entreprise nouvelle. • Conditions d’éligibilité Entreprises nouvelles d’au plus 5 salariés disposant d’un établissement situé dans une ZUS. Les reprises d’activité sont exclues du bénéfice de l’aide. Les bénéficiaires de l’aide seront incités à s’inscrire dans un programme de formation ou d’accompagnement. • Montant de l’aide - L’aide attribuée est d’un montant forfaitaire de 20000 F. - La demande d’aide doit intervenir au plus tard dans les douze premiers mois de l’immatriculation de l’entreprise. - Le versement de l’aide est subordonné à la production des pièces justifiant de la création de l’entreprise et de tous éléments précisant la localisation et la nature des locaux exploités par l’entreprise créée. postes de charges suivants du plan comp table général: prestations de gardiennage, surveillance, travaux de remise en état des locaux d’exploitation et des matériels d’exploitation, suite à des dégradations ; primes d’assurance des biens et des risques d’exploitation. TEXTES DE REFERENCE Circulaire DIV/DPT-IEDE/2000/614 du 13décembre 2000 relative au financement de la revitalisation économique des territoires prioritaires de la politique de la ville. La liste des zones urbaines sensibles (ZUS) est annexée au décret n° 96-1156 du 26 décembre 1996 modifié (J.O. du 28 décembre 1996 et 26 août 2000). Contact Div : Département insertion, emploi, développement économique Patrick Engelbach Mél: [email protected] Tél: 0149174671 Site: http://www.ville.gouv.fr 4. Soutien et dynamisation du tissu économique existant L’objectif est de compenser les charges exceptionnelles de certains commerçants, artisans, très petites entreprises ou professions libérales exerçant leur activité dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. • Conditions d’éligibilité Entreprises d’au plus 5 salariés disposant, de manière fixe et à titre principal, de locaux et moyens d’exploitation au sein d’une ZUS, et qui exercent une activité orientée essentiellement vers les ménages. La demande est faite par l’entreprise au préfet avant le 30 juin de chaque année; l’entreprise expose les difficultés particulières auxquelles elle est confrontée et précise la nature de son implication dans la vie du quartier. • Montant de l’aide L’aide attribuée est annuelle, d’un montant de 5000 F ou de 10000 F si le montant des charges concernées excède 2 50 0 0 F. Elle pourra être renouvelée annuellement, dans la limite de trois ans, aux mêmes conditions. L’entreprise devra justifier d’un montant de charges d’au moins 15000 F dans les douze mois précédant le dépôt du dossier de demande d’aide, pour l’ensemble des 65 66 Zone de Redynamisation Urbaine - ZRU Zone Franche Urbaine- ZFU régime applicable jusqu’au 31/12/2001 régime unique applicable à partir de 20021 OBJET Dispositif d’exonérations fiscales et sociales destiné à renforcer l’attractivité économique des territoires considérés, pour favoriser le maintien, la création et le développement d’activités et d’emplois. TERRITOIRES VISES Zones franches urbaines (ZFU) : 44 zones franches urbaines créées par le pacte de relance pour la ville (loi du 14 novembre 1996), délimitées par décrets en Conseil d’Etat. Zones de redynamisation urbaine (ZRU): 416 zones de redynamisation urbaine issues du pacte de relance pour la ville (loi du 14 novembre 1996). AIDES AUX ENTREPRISES ACCORDEES PAR LE REGIME DES ZFU-ZRU Il s’agit principalement de : • l’exonération de la taxe professionnelle • l’exonération de l’impôt sur les bénéfices • l’exonération des droits de mutation pour les acquisitions de fonds de commerce • l’allégement de charges sociales patronales URSSAF • en ZFU, l’exonération de cotisations sociales personnelles maladie-maternité des artisans et commerçants A partir de 2002, des mesures en préparation prévoient le passage à un régime unique d’exonérations fiscales et sociales s’appliquant à toutes les ZRU. • Exonération de taxe professionnelle (TP) dans les ZFU et les ZRU et de taxes foncières sur les propriétés bâties en ZFU: décret 97-94, JO du 05/02/97 • Exonération d’impôt sur les bénéfices en ZFU : décret n° 97-116 JO du 11/02/97 • Exonération des charges sociales patronales pour les salariés des entreprises de moins de 50 salariés s’implantant dans les ZFU: décret 97-126 JO du 13/02/97 • Exonération des charges sociales patronales pour l’embauche du 1er au 50e salarié dans les ZRU: décret 97-127, JO du 13/02/97 • Exonération des cotisations personnelles d’assurance maladie et maternité pour les commerçants et artisans : décret 97-125 JO du 13/02/97 • Loi n° 2000 -1208 du 13 décembre 2000 Solidarité et renouvellement urbains, articles 86 à 92 Régime unifié des ZRU et ZFU applicable à partir de 2002 • Textes en cours de préparation, soumis au parlement d’ici là fin 2001 INTERLOCUTEURS COMPETENTS • Direction départementale des Services Fiscaux • URSSAF • DDTEFP Sera également créée une prime à l’embauche de demandeurs d’emploi de longue durée résidant dans les ZUS. Bénéficiaires concernés et détail des mesures dans le tableau ci-après. TEXTES DE REFERENCE Régime des ZFU et des ZRU applicable jusqu’au 31 décembre 2001 : • Loi n° 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en œuvre du pacte de relance pour la ville 1 sous réserve d’approbation par le Parlement • Délimitation des 44 ZFU: décrets n° 961154 et 96 -1155 du 26/12/1996, JO du 28/12/96. 67 Zones de redynamisation urbaine - ZRU Zones Franches urbaine - ZFU régime applicable jusqu’au 31/12/2001 régime unique applicable à partir de 20021 Mesures fiscales et sociales Zones de redyna- Zones franches misation urbaine urbaines Régime actuel Régime actuel Nouveau régime unique au 1 er janvier 2002 Dispositions de sortie ZFU et ZRU Taxe professionnelle (TP) • 5 ans d’exonération • 5 ans d’exonération • En ZFU et ZRU : • 5 ans d’exonération • réservée aux éta- • réservée blissements de aux entreprises moins de 150 de moins salariés, quelle de 50 salariés que soit l’activià la date de leur té, dans la limite création. d’une base nette • dans la limite de 920 KF pour d’une base 2001 (révisée nette de annuellement) 2,482MF pour les créapour 2001 tions et exten(révisée annuelsions d’établisselement) ments; cette base est réduite • certaines de moitié pour activités sont les établisseexclues. ments existants au 01/01/1997. Impôt sur les bénéfices (impôt sur les sociétés, impôt sur le revenu : BIC-BNC) • 5 ans d’exonération • 5 ans d’exonération • prolongation • réservée aux de 3 ans établissements à taux dégressif de moins de 150 (60 %, 40 %, salariés 20%) à l’issue • dans la limite des 5 ans de d’une base nette droits ouverts. révisée annuellement. (920 KF pour 2001), • quelle que soit l’activité • ouverture des droits limitée à fin 2004 • 5 ans d’exonération • Uniquement en ZFU : • ouverte aux • réservée aux • prolongation établissements entreprises de 3 ans à taux existants nouvelles sans dégressif au 1/01/97 limite d’effectif. (60 %, 40 %, et aux nouveaux 20 %) à l’issue • Dégressif établissements des 5 ans de • dégressif sur 5 ans : droits ouverts. sur 5 ans : • dans la limite 100 %, 100 %, 100 %, 100 %, d’un bénéfice 75 %, 50 %, 75%, 50 %, annuel exonéré 25 % 25 % de 400000 F • Le bénéfice exosans limite • à partir de néré est plafond’effectif 2000, le bénéfice né à 225000 salarié. exonéré euros par périoest plafonné de de trente-six à 225000 euros mois. par période • Ouverture de trente-six des droits limimois. tée à fin 2004. • réservée aux entreprises nouvelles sans limite d’effectif Taxe foncière Sur les propriétés bâties • 5 ans d’exonération totale (immeubles affectés à une activité exonérée de TP) Redevance sur création de bureaux en Île de France • Exonération de la redevance 68 Zones de redynamisation urbaine - ZRU Zones franches urbaines - ZFU régime applicable jusqu’au 31/12/2001 régime unique applicable à partir de 20021 Mesures fiscales et sociales Zones de redyna- Zones franches misation urbaine urbaines Régime actuel Régime actuel Nouveau régime unique au 1 er janvier 2002 Droit de mutation pour les acquisitions de fonds de commerce • Exonération totale à hauteur de 700000 F. • Exonération totale à hauteur de 700000 F. Cotisations sociales • 1 an d’exonéra- • 5 ans d’exonéra- • Pour les entre• Uniquement en tion pour tion à 100%*, prises appliZFU : les créations dans la limite de quant une durée prolongation d’emploi dans 50 salariés et de de travail de de 3ans la limite de 1,5 fois le SMIC. 35 heures à taux dégressif 50 salariés et de hebdomadaires (60 %, 40 %, 1,5fois le SMIC. • Obligation au plus : 20 %) à l’issue d’embauche majoration Cotisations des 5 ans de d’au moins annuelle de concernées : 20% de résidroits ouverts. l’allégement de assurances dents ZFU, sociales, allocacharges sociales à partir tions familiales, de 1400 F par de la troisième accidents salarié, jusqu’à embauche. du travail. 1,8 fois le SMIC, Cotisations comme en ZRR ; concernées : dispositif perdito ZRU + versemanent. ments transport et fonds national d’aide au logement. Salariés concernés: CDI ou CDD de 12 mois au moins à partir de 2001, pour les embauches de résidents ZFU, durée hebdomadaire minimale de 16 heures. Entreprises éligibles: dito exo TP ZFU. • Exonération totale à hauteur de 700000 F. *taux réduit à 50 % en cas de transfert d’emploi. Cotisations sociales personnelles maladiematernité des artisans et commerçants • 5 ans d’exonération dans la limite de 1,5 fois le SMIC . Prime à l’embauche • 5ans d’exonération dans la limite de 1,5 fois le SMIC . • ouverture des droits limitée à fin 2004 Création d’une prime de 24000 F par an pendant 2 ans pour toute embauche en CDI d’un demandeur d’emploi résidant dans une ZUS (sous condition d’une ancienneté d’inscription au chômage de 12 mois dans les 18 derniers mois). 69 Dispositions de sortie ZFU et ZRU L’ EPARECA Partenaire sur la durée pour assurer le succès des espaces OBJET L’Etablissement Public National d’Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux a été créé par la loi du 14 novembre 1996 mettant en œuvre le Pacte de Relance pour la Ville et organisé par le décret du 12 février 1997. Cet établissement public, à côté des dispositifs existants, est un outil clé dans la résorption de la désertification commerciale qui touche les quartiers sensibles. Son objet est d’intervenir dans la restructuration et l’aménagement d’espaces commerciaux et artisanaux dans le cadre des territoires prioritaires de la politique de la ville. L’EPARECA tient ses ressources de la Taxe d’Aide au Commerce et à l’Artisanat. TERRITOIRES VISES ZUS et quartiers prioritaires de la politique de la ville mentionnés dans les contrats de ville. MODES D’INTERVENTION DE L’EPARECA Maître d’ouvrage de la restructuration, voire de la reconstruction de locaux commerciaux ou artisanaux - l’EPARECA agit en investisseur, acquérant les locaux, parfois les fonds commerciaux - il finance la restructuration, le réaménagement et la modernisation des espaces - il peut intervenir en partenariat avec d’autres investisseurs - il peut être délégataire du droit de préemption Acteur de la redéfinition de l’offre commerciale - simplification des statuts fonciers - mise en place d’une gestion patrimoniale et locative efficace - définition des modalités et des moyens de l’animation commerciale et de la recommercialisation. SAISINE DE L’EPARECA La saisine de l’EPARECA s’opère par courrier adressé par la Collectivité. Le Conseil d’Administration se prononce dans un premier temps sur la mise à l’étude des dossiers, puis à l’issur de l’étude sur l’engagement de l’investissement. CRITERES D’INTERVENTION Quatre critères principaux guident les choix du Conseil d’Administration : - l’état de dégradation de l’espace commercial et artisanal - la qualité du projet urbain - l’urgence sociale - la viabilité économique. Les problématiques étant souvent complexes, il est souhaitable d’associer l’EPARECA le plus en amont possible de la réflexion à partir de six dimensions essentielles: - le partenariat, notamment avec les habitants - la réflexion globale sur l’urbanisme du quartier - la stratégie commerciale - la qualité architecturale du projet - le dossier technique - les éléments financiers. Contact : - L’EPARECA réalise des études diagnostic, de fonctionnement et de commercialité, - il s’assure d’un schéma urbain compatible avec la vocation commerciale du site - il dresse les définitions de la zone de chalandise, du potentiel commercial, des besoins de proximité, en liaison avec les partenaires locaux - il effectue la mise au point du plan de composition commerciale; type de commerces, d’activités et positionnement dans l’espace commercial - il détermine les loyers, les charges et les moyens d’animation - il effectue la commercialisation et la recherche d’enseignes. 70 Pierre BOULIER, Directeur Général de l’EPARECA 5 rue de Tournai 59200 TOURCOING tél: 0320689220 fax: 0320689229 www.epareca.org LE PROGRAMME DE RENOUVELLEMENT URBAIN DE LA CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS CONTENU DE LA MESURE Le programme de renouvellement urbain de la Caisse de dépôts et Consignations concerne les territoires faisant l’objet d’une volonté politique d’action en faveur de la cohésion urbaine, sociale et économique. La Caisse des dépôts consacre une enveloppe de 3 MdF (457 E) de fonds propres, le Fonds de Renouvellement Urbain (FRU). Elle lui sert à cofinancer les études opérationnelles et l’ingénierie de projet et à intervenir, en qualité d’investisseur, pour assumer des risques immobiliers avec des partenaires publics et privés. Les projets soumis à la Caisse des dépôts peuvent également bénéficier de la gamme des prêts existants pour l’habitat social ainsi que des prêts nouveaux décidés par les pouvoirs publics, dans le cadre d’un programme triennal. Une enveloppe de 10 MdF (1,52 MdE) est ainsi consacrée à des prêts à 3 % pour le renouvellement urbain «lourd» (démolitions-reconstructions, réhabilitations ou réaménagements de sites). Une enveloppe d’un montant identique a été constituée pour des prêts à 4,2 % pour les travaux de revalorisation urbaine, sociale et économique des quartiers en difficulté. DESCRIPTION DE LA MESURE 1. Le fonds de renouvellement urbain (FRU), doté de 3 Md de F, est conçu comme un accélérateur des investissements privés et public. Il est destiné à : - préfinancer les subventions d’investissement par des avances sur la mise en place des paiements ; - financer les actions de restructuration foncières et immobilières (copropriétés en difficulté notamment) ; - financer, en partenariat avec des investissements privés, des opérations immobilières (commerce, bureaux et activités, services) par l’apport de fonds propres et de quasi fonds propres ; - renforcer le haut de bilan des opérateurs publics de renouvellement urbain afin de leur permettre de mettre en œuvre les opérations de démolition/reconstruction. 2. Deux lignes de prêts de la CDC à taux privilégiés, sont ouvertes aux personnes morales de droit public et de droit privé : - Le Prêt Renouvellement Urbain (P.R.U): Les opérations prioritaires, grands projets de ville (G.P.V.), Opérations de Renouvellement Urbain (O.R.U), opérations de restructuration lourde de l’habitat, bénéficient de ce prêt au taux de 3 % d’une durée pouvant aller jusqu’à 50 ans. - Le Prêt Projet Urbain (P.P.U.) : Les travaux de revalorisation urbaine et économique des autres sites relevant de la politique de la ville sont finançables par ce prêt à 4,2 % sur des durées allant jusqu’à 25 ans. TERRITOIRES VISES Les financements de la CDC (FRU, PRU, PPU) concernent tous les territoires urbains faisant l’objet d’une volonté publique d’action en faveur de la cohésion urbaine, et sociale économique, là où le marché ne peut assurer, seul, les adaptations et transformations nécessaires: GPV, ORU, quartiers d’habitat social à restructurer, secteurs urbains en mutation (quartiers anciens, friches…) quartiers vétustes, copropriétés en difficulté. PRISE DE RISQUE EN TANT QU’INVESTISSEUR Type de l’aide - Prise de risque dans des opérations foncières et immobilières telles que habitat, commerces, bureaux et activités, services. - Capitalisation en fonds propres des sociétés assurant la maîtrise d’ouvrage de ces opérations immobilières - Intervention en quasi fonds propres (prêt participatif) Conditions d’égibilité. - L’opération doit être incluse dans un projet de renouvellement urbain. L’opération doit être menée en coopération avec des investisseurs publics et privés. - Le rapport rentabilité/risque est apprécié opération par opération. Bénéficiaires - Sociétés assurant la maîtrise d’ouvrage des opérations immobilières. Par ailleurs, le FRU contribue au financement des dépenses d’ingénierie: direction de projet, études de faisabilité, constitutions de réseaux de compétences, évaluation (France, Europe). 71 CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE Tous les dossiers de demande de financement (FRU - PRU- PPU) sont instruits au niveau régional par les directions régionales de la Caisse des Dépôts et Consignations. Alsace Claude Blanchet Languedoc-Roussillon Alain Chilliet Hôtel Joham de Mundolsheim 15, rue des Juifs 67080 Strasbourg cedex 03.88.52.45.30 [email protected] Immeuble Europa 101, allée de Delos 34965 Montpellier cedex 02 04.67.06.41.01 [email protected] Aquitaine Yves Bellec Limousin Xavier de Lannoy 19, rue Cruveilhier B.P. 3616. 87036 Limoges cedex 05.55.10.06.00 [email protected] Immeuble «La Croix du Mail» 8, rue Claude Bonnier 33081 Bordeaux cedex 05.56.00.00 60 [email protected] Lorraine Pascal Hoffmann Auvergne Xavier-Marie Garcette (par intérim) 16, rue de la Ravinelle CS 5214 54052 Nancy cedex 03.83.39.32.00 [email protected] Centre d’Affaires Gergovia 65, bd. F. Mitterrand B.P. 445 63012 Clermont-Ferrand cedex 04.73.43.13.13 [email protected] Antilles-Guyane Philippe Pradier Basse-Normandie Jean-Pierre Boury «Immeuble Les Cascades.»Place François Mitterrand B.P. 675 97264 Fort-de-France cedex» 05.96.72.84.00 [email protected] 14-16 rue des Jacobins B.P. 554. 14037 Caen cedex 02.31.39.43.00 [email protected] Midi-Pyrénées Patrick Bridey Bourgogne Michel Calleya 97, rue Riquet B.P. 7209. 31073 Toulouse cedex 7 05.62.73.61.32 [email protected] 3, rue Devosge B.P. 71368. 21013 Dijon Cedex 03.80.40.09.50 [email protected] Nord-Pas-de-Calais Yvon Le Moullec Bretagne Vincent Fausser Centre d’Affaires Sud 19b, rue de Châtillon CS 36518. 35065 Rennes cedex 02.23.35.55.55 [email protected] 170, Tour Lilleurope. 11, parvis de Rotterdam 59777 Euralille 03.20.14.19.61 [email protected] Centre Ricardo Ibanez Pays-de-la-Loire Claude Harout Le Primat - 2, avenue de Paris. 45056 Orléans cédex 01 02.38.79.18.00 [email protected] 1, rue du Quinconce. B.P. 605 49006 Angers cedex 01 02.41.20.23.91 [email protected] Champagne-Ardenne Antoine Bréhard Picardie Marie-Paule Robineau 2, place de la Libération B.P. 517 51007 Châlons-en-Champagne cedex 03.26.69.36.50 [email protected] 4, rue du Cloître de la Barge B.P. 351 80003 Amiens cedex 1 03.22.71.10.10 [email protected] Poitou-Charentes Jean-Pierre Mâle (par intérim) Corse Roland Baujard Immeuble Capitole V 14, boulevard Chasseigne 86036 Poitiers cedex 05.49.60.36.00 [email protected] (Directeur régional délégué) «Les jardins du centre» Immeuble C2. B.P. 918 20700 Ajaccio cedex 9 04.95.10.40.00 [email protected] Provence-Alpes Côte d’Azur Christian Olivères Franche-Comté Marie Ordas-Monot «La City». 4, rue Gabriel Plançon. 25044 Besançon cedex 03.81.25.07.07 [email protected] 19, place Jules Guesde B.P. 2119 13203 Marseille cedex 01 04.91.39.59.00 [email protected] Réunion-Océan Indien Roland Chaboud Guadeloupe Philippe Pradier Immeuble Europa. 2, allée Bonnier B.P. 980 97479 Saint-Denis cedex 02.62.90.03.00 [email protected] Grand Camp la Rocade. B.P. 3007 - Raizet Sud 97139 Les Abymes 05.90.21.18.68 [email protected] Rhône-Alpes Michel Blandin Haute-Normandie François Guillouet 38 bis, rue Verte B.P. 1020. 76171 Rouen cedex 02.35.15.65.11 franç[email protected] Immeuble Aquilon. 44, rue de la Villette 69425 Lyon cedex 03 04.72.11.49.48 [email protected] Ile-de-France Patrick Terroir Outre-Mer Luc Lefèvre 110, rue de l’Université. 75343 Paris cedex 07 01.49.55.68.10 [email protected] 56 rue de Lille. 75356 Paris 07 SP 01.40.49.20.03 [email protected] 72 Le Programme PME Emploi de la CDC OBJET Lancé en 1994 et étendu et renforcé en 1998, le Programme PME Emploi de la Caisse des Dépôts est doté de 700 MF par an entièrement consacrés à des investissements ou des interventions ayant pour but la création d’emplois dans le secteur marchand, par la création et le développement d’entreprises de moins de 500 MF de chiffre d’affaires. Il est mis en œuvre par la direction du programme PME Emploi avec le concours des directions régionales de la CDC. Il est distinct de l’activité concurrentielle de capital investissement de la CDC. AXES D’INTERVENTION Les cinq axes d’intervention sont les suivants : • Financement des Très Petites Entreprises (TPE) • Entreprises d’insertion et emplois jeunes • Le développement du marché du capital investissement (PME -PMI) • Le capital investissement régional • Le capital risque et l’amorçage Les axes d’intervention répondent à des principes communs : • leur but est d’exercer un effet d’entraînement sur l’initiative privée, et non de se substituer à elle • leur cible est la création et le développement d’entreprises privées viables ou susceptibles de le devenir à une échéance déterminée • leur champs d’application concerne le renforcement des segments du marché du financement en fonds propres et de l’accompagnement des entreprises. FINANCEMENT DES TPE Les TPE constituent la première étape dans la chaîne de la création d’entreprises. Les entreprises de moins de 10 MF de chiffre d’affaires sont les plus nombreuses et peuvent rencontrer des difficultés de financement lors de leur création et dans leurs premières années de développement sans pour autant, du fait de leur taille, avoir accès au capital investissement ou au capital risque. La CDC contribue à les aider en combinant deux modes d’action : • Apport aux côtés des collectivités locales et des acteurs privés d’une partie des ressources aux associations qui font des prêts d’honneurs aux créateurs de TPE • Association avec la Banque de développement des PME (BDPME) pour développer des fonds de garantie régionaux, dotés par les collectivités locales en complément des garanties existantes pour le financement des TPE. Ce développement est assuré par SOFARIS Régions, filiale commune de la CDC et de la BDPME. Entreprises d’insertion et emplois jeunes Afin d’amener aux entreprises d’insertion un soutien financier adapté, la CDC développe avec France Active (FFA) des outils spécifiques : • Fonds de garantie territoriaux axés sur la garantie d’emprunts bancaires des entreprises d’insertion et des chômeurs créateurs, gérés par France Active Garantie (FAG) • Société d’Investissement France Active (SIFA) et Fonds Commun de Placement (FCP) Insertion Emploi qui réalisent des investissements en fonds propres dans les entreprises d’insertion. D’autre part, la CDC soutient en ingenierie les initiatives de nature à favoriser la consolidation des structures porteuses d’activité de services liées au dispositif emplois-jeunes et susceptibles de s’inscrire à une échéance prévisible dans l’économie marchande, en partenariat avec le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité. Contacts : Mme Anne Wintrebert CDC Direction du Programme PME Emploi 57, rue de l’Université 75007 Paris tel: 0140491244 Directions Régionales de la Caisse des Dépôts 73 Commerce Politique de la ville Fonds Européens Droit Commun Etudes, ingénierie • Crédits contrat de ville • FRE, soutien à l’ingénierie • FRU CDC • Si zone éligible - Objectif 2 - URBAN • FISAC • Collectivités locales, Regions, Départements Investissement immobilier commercial • Crédits contrat • Si zone éligible de ville - Objectif 2 • FRU CDC : - URBAN -Prêts (PRU, PPU) -Prise de participation dans société immobilière • EPARECA: - Prise de participation dans société immobilière • FISAC • Collectivités locales, Regions, Départements • Autres investisseurs publics ou privés Sécurisation exploitants • FRE au titre du soutien et de la dynamisation du tissu économique existant • Collectivités locales, regions, départements • Propriétaires bailleurs d’immobilier commercial Promotion, animation commerciale, formation des commerçants • Crédits contrat de ville • FISAC • Réseaux consulaires • Collectivités locales, régions, Départements Investissements d’adaptation pour les exploitants • FRE, au titre de l’aide à la réalisation d’investissements • FISAC • Prêts bonifiés Etat • Collectivités locales, régions, Départements Exonérations fiscales • Dispositif ZRU/ZFU allégement de charges • Franchise de TACA pour les exploitants dans les ZUS Acquisition de fonds de commerce • Exonérations des droits de mutation dispositif ZRU/ZFU FRE, FRU, EPARECA, ZRU/ZFU: voir détail fiches correspondantes 74 • Prêts d’honneurs • Prêts et garanties BDPME FISAC Ce fonds, géré par le Secrétariat d’Etat aux PME au commerce et à l’artisanat, a pour objet la sauvegarde des activités artisanales et commerciales dans les zones fragilisées par les évolutions économiques, notamment en milieu urbain. Ce dispositif est doté d’environ 400 MF par an. Dans le cadre des opérations urbaines, l’objectif général est d’apporter une aide au montage de projets associant les collectivités locales, les chambres consulaires et professionnelles, les associations d’artisans et de commerçants. Des dépenses de fonctionnement et d’investissement peuvent être prises en compte dans le cadre d’un programme, éventuellement pluriannuel (n’excédant pas trois exercices). Sont ainsi éligibles au titre des dépenses de fonctionnement: contribution à des études, au recrutement d’un animateur du commerce, à des opérations de promotion et d’animation … Au titre des dépenses d’investissement: signalétique des espaces commerciaux et artisanaux, rénovations de centres commerciaux de proximité, aménagements de marchés… Interlocuteur: Délégué Régional au Commerce et à l’Artisanat, Préfecture de Région Franchise de la TACA La loi du 13 décembre 2000 Solidarité et renouvellement urbains (SRU) instaure une franchise de 10000 francs par an sur la texte d’aide au commerce et à l’artisanat(TACA) dont sont redevables les commerces exploitant plus de 400 m2 de surface de vente au détail, pour tous leurs établissements implantés dans les zones urbaines sensibles. Cette franchise s’applique à compter du 1er janvier 2001; sa gestion est assurée par l’ORGANIC. 75 Immobilier d’entreprise Politique de la ville Fonds Européens Droit Commun Etudes, ingénierie • Crédits contrat de ville • FRU CDC • Si zone éligible - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, Départements Investissement foncier et immobilier construction neuve • Crédits contrat de ville • FRU CDC : - Prêts (PRU, PPU) - Prise de participation dans société immobilière • SIR • Si zone éligible - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, Départements • Autres investisseurs publics ou privés, dont CCI, crédits bailleurs… Investissement immobilier transformation d’usage HLM • Crédits spécifiques Etat: DDE • Crédits contrat de ville • FRU CDC: prêts (PRU, PPU) • Si zone éligible - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, Départements • Fonds propres HLM, CIL • Autres investisseurs publics ou privés FRU: voir détail fiches correspondantes Les circulaires du 22 octobre 1998 et du 26 juillet 2000 définissent: TRANSFORMATIONS D’USAGES Textes: • Art L 443 15-1 et 443.17, L 443.11 du CCH • Circulaires n° 88-42 du 2 mai 1988 et du 8 juillet 1996 • Circulaire du 8 janvier 1997 relative à la mise en œuvre du pacte de relance pour la ville • Circulaire n° 88-96/UHC/IUH/25 du 22 octobre 1998 (Ville – Logement) • Circulaire n° 2000.56/UHC/IUH/12 du 26 juillet 2000 76 • Les points clés à étudier dans un projet de changement d’usage de logements locatifs sociaux • Les conditions juridiques et financières de l’intervention de l’Etat • Les modalités de calcul et d’instruction pour changements d’usage Le taux maximum de subvention est de 35 % du montant des travaux TTC. Création d’entreprises et développement des entreprises Ingénierie Mise en réseau des opérateurs Fonctionnement de lieux ressources Politique de la ville Fonds Européens Droit Commun • Crédits contrat de ville • FRE, soutien à l’ingénierie • Si zone éligible et si mesures prévues : - Objectif 2 -URBAN • Collectivités locales, Régions, Départements • Réseaux consulaires Conseil aux créateurs • ACCRE chéquier conseil • FRAC (Fonds Régionaux d’aide au Conseil) • Collectivités locales, Régions, Départements Formation des créateurs • Boutiques de gestion de ville Financement des création d’entreprises • FRE au titre de l’aide au démarrage des créateurs d’entreprises • Objectif 3 • EDEN • Prêts d’honneur : - ADIE - Plateforme d’initiative locale -Réseau Entreprendre • BDPME : prêt création d’entreprise (PCE) • Banques • Etc. Conseil aux jeunes entreprises et entreprises en développement Investissements d’adaptation pour les entreprises existantes • Région • DRTEFP, DDTEFP • ANPE • FRAC (Fonds Régionaux d’aide au Conseil) • Autres dispositifs des Régions et Départements • FRE, au titre de l’aide à la réalisation d’investissements • Organismes consulaires:CCI, CM. • Prêts bonifiés artisanat Etat • Bonification de prêts par les Collectivités locales, les Régions, les Départements • Dispositif ZRU /ZFU Exonérations fiscales et sociales, allégement de charges pour les entreprises • ACCRE exonération charges sociales personnelles • URSSAF exonération embauche 1er salarié Acquisition de fonds de commerce • Prêts d’honneurs • Prêts BDPME • Banque • Etc. • Exonérations des droits de mutation dispositif ZRU /ZFU FRE, ZRU / ZFU: voir détail fiches correspondantes La liste des aides directes aux créateurs d’entreprises et aux entreprises en développement est loin d’être exhaustive. Elle dépend notamment : • de la situation sociale du bénéficiaire (aides spécifiques pour les bénéficiaires des minimas sociaux, ou pour des publics spécifiques…) • du type d’entreprise créée (aides sectorielles…) • de la région et du département d’implantation… • Les réseaux consulaires et les opérateurs du soutien à la création d’entreprise sont les mieux à même d’informer sur ces questions. 77 Ingénierie économique Politique de la ville Fonds Européens Droit Commun Etudes, ingénierie Commerce • Crédits contrat de ville • FRE, soutien à l’ingénierie • FRU CDC • Si zone éligible et si mesures prévues: - Objectif 2 - URBAN • FISAC • Collectivités locales, Régions, Départements Etudes, ingénierie Immobilier d’entreprise • Crédits contrat de ville • FRE, soutien à l’ingénierie • FRU CDC • Si zone éligible et si mesures prévues: - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, Départements Etudes, ingénierie concernant la mise en réseau des opérateurs et le fonctionnement de lieux ressources pour la création d’entreprises • Crédits contrat de ville • FRE, soutien à l’ingénierie • FRU CDC • CDC DPME • Si zone éligible et si mesures prévues: - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, Départements Etudes, ingénierie Services résidentiels • Crédits contrat de ville • CDC • Si zone éligible et si mesures prévues: - URBAN • Collectivités locales, Régions, Départements Etudes ingénierie Outils passerelles • Crédits contrat de ville • CDC • Si zone éligible et si mesures prévues: - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, Départements FRE, FRU, CDC DPME: voir détail fiches correspondantes 78 Portage foncier et immobilier, aménagement Etudes, ingénierie Portage foncier, aménagement Portage immobilier commercial Portage immobilier d’entreprise Politique de la ville Fonds Européens Droit Commun • Crédits contrat de ville • FRU CDC • Si zone éligible et si mesures prévues : - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, • SIR • Si zone éligible et si mesures prévues : - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, •Crédits contrat de ville • FRU CDC : - Prêts (PRU, PPU) - Prise de participation dans société immobilière • EPARECA • SIR • Si zone éligible et si mesures prévues : - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, • Crédits contrat de ville • FRU CDC : - Prêts (PRU, PPU) - Prise de participation dans société immobilière • SIR • Si zone éligible et si mesures prévues : - Objectif 2 - URBAN • Collectivités locales, Régions, Départements Départements Départements Départements FRU, EPARECA : voir détail fiches correspondantes SIR, SOCIETE D’INVESTISSEMENT REGIONAL Suite au Comité Interministériel des Villes du 14 décembre 1999 qui a arrêté un ensemble de mesures nouvelles en faveur de la revitalisation économique des quartiers, la loi SRU confirme la possibilité de créer des sociétés d’investissement régional, dont les régions peuvent être actionnaires ou à qui elles peuvent verser des subventions. Ces sociétés d’investissement régional sont des outils de mobilisation de ressources financières pour la réalisation d’opérations de renouvellement urbain (restructuration, aménagement, développement). Elles ont pour mission d’assurer totalement ou partiellement le financement d’opérations qui peuvent concerner le foncier, le logement, l’immobilier d’entreprise et la restructuration de centres commerciaux en liaison avec l’EPARECA. Elles revêtent la forme de sociétés anonymes et ont la qualité d’institutions financières spécialisées (loi n° 84-46 du 24 janvier 1984 modifiée relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit). Leurs modalités d’intervention financière sont multiples et peuvent aller de la participation au capital de sociétés réalisant des opérations de renouvellement urbain jusqu’à l’octroi de prêts et la mise en place de crédit-bail immobilier, en passant par les apports en garantie ou des prêts participatifs. Texte : • Art. 89 de la loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains. 79 Eléments bibliographiques et sites web Quelques éléments bibliographiques sur le thème du développement économique et politique de la Ville • Les Cahiers du DSU sept. 2000 n°28 - Développement économique local et politique de la ville. Convergences et mutations - Centre de Ressources DSU Rhône Alpes • Bernard Pecqueur - Le développement local - Syros, 2000 • Christophe Demazière -Entreprises, développement économique et espace urbain - Antropos Economica, 2000 • Chantal Robin-Rodrigo, Pierre Bourguignon - Le territoire de la cité au service de l’emploi - Rapport au Premier Ministre, 1999 • Danielle Kaisergruber (dirigé par) - Des villes construisent l’emploi en Europe - Ed. de l’Aube, 2001 • 50 Quartiers, CDC UNFOHLM - Guide pratique des implantations d’entreprise dans les quartiers d’habitat social - 1995 • CDC -Le management économique des Zones Franches Urbaines - 1997 • GIE Villes et Quartiers, CDC UNFOHLM - L’implantation d’activités TPE-PME dans des quartiers en difficulté - 1999 • SCET - Revitaliser les centres commerciaux en difficulté dans les quartiers - Guide à l’usage des opérateurs - nov 1995 • 50 Quartiers, CDC UNFOHLM - Guide pratique du commerce dans les quartiers d’habitat social- 1994 • Urbanisme – Commerce et modes de villesActes de la 18e rencontre nationale des Agences d’Urbanisme-mars 1998 Quelques sites web • Délégation Interministérielle à la Ville : www.ville.gouv.fr • Base de données i.ville : http://i.ville.gouv.fr • Caisse des Dépôts, base de données Mercure : www.cdc-mercure.fr • EPARECA: www.epareca.org • APCE, Agence pour la création d’entreprises : www.apce.com • Comité de Liaison des Comités de Bassins d’Emploi : www. clcbe. com • DATAR: www.datar.gouv.fr • ETD, Entreprises, territoires et développement : www.etd.asso.fr • Secrétariat d’Etat aux PME au commerce et à l’artisanat : www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr 80 81 DOCUMENTS DE PROBLEMATIQUE SUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE LOCAL ET LES QUARTIERS EN DIFFICULTE UNE VISION INTERNATIONALE En introduction de ce document, nous avons indiqué qu’il n’y avait pas de méthodologie affirmée pour conduire une action de développement économique dans les quartiers; d’où l’approche pragmatique retenue pour ce guide. Toutefois quelques réflexions internationales ont eu lieu, fournissant des concepts ou des exposés de problématiques particulièrement intéressants, souvent méconnus. Nous en avons sélectionné trois parmi les plus significatives, qui ont été synthétisées et que nous retrouverons ci-après. européens, ont ainsi été analysées par un réseau d’universitaires. Les principaux rapports issus de cette recherche ont été publiés à la fin de l’année 1994. A. Ville et Economie+ Agence de développement de la Métropole Lilloise - juin 1996 - Annick Loreal. Les analyses et les conclusions issues de ces travaux se révèlent riches d’enseignements pour les acteurs et les praticiens du développement local. Zones et localités socio-économiquement « désintégrées» quelles stratégies de redéveloppement local ? Une «crise» des stratégies de développement local Depuis une dizaine d’années, les formes et les stratégies de développement économique local ont fait l’objet de nombreuses études universitaires. Mais, alors que ces travaux se concentraient, pour l’essentiel, sur les zones ou régions engagées dans des dynamiques de développement, une équipe internationale coordonnée par Franck Moulaert de l’université de Lille 1 a mis sur pied en 1990 un vaste programme de recherche axé pour la première fois sur les localités qualifiées de « socio-économiquement désintégrées». Cette terminologie désigne des villes ou quartiers de villes aujourd’hui «déconnectées» économiquement et socialement des régions plus prospères où elles se situent. Plus concrètement, il s’agit de villes confrontées à un sous-emploi massif et au développement de populations paupérisées, exclues ou en voie d’exclusion des mécanismes d’intégration sociale. Les trajectoires et les expériences de développement local et d’assistance aux groupes sociaux en difficulté menées par ces villes (Barakaldo, près de Bilbao, Valenciennes, Anvers, Brême, Hambourg, Rostock, Cardiff et Charleroi, entre autres) confrontées à de lourdes restructurations économiques dans huit pays 82 L’un des auteurs, Jean-Cédric Delvainquière, met en évidence la genèse des différentes stratégies de développement économique local dans les localités situées dans des espaces d’ancienne tradition industrielle Dans ces espaces depuis longtemps spécialisés sur des activités industrielles ou minières traditionnelles, les mutations massives du système productif à partir des années 70 ont entraîné en un court laps de temps des restructurations destructrices pour l’environnement urbain et les populations. « Le retrait des grandes entreprises qui organisaient véritablement la vie des communautés locales a obligé les acteurs locaux, qui n’y étaient pas préparés, à se saisir en quelque sorte pour la première fois du destin local. » Ajoutons qu’au même moment, la décentralisation en France dotait les communes et les collectivités locales de compétences et de moyens d’intervenir en matière de développement économique. Dans un premier temps, la réaction des acteurs locaux a été de chercher à maintenir, à préserver la base industrielle qui fournissait une part majeure des emplois. Un exemple typique de ces premières actions locales a été constaté dans le Valenciennois au cours des années 70. Le déclin des activités locales s’avérant inéluctable, les acteurs publics ont ensuite cherché à mettre en œuvre de nouvelles stratégies de reconversion, axées sur le développement de nouvelles activités supposées résorber le chômage croissant et résoudre les difficultés structurelles du tissu économique. Les actions économiques locales, appuyées par les politiques publiques nationales et régionales, ont cherché alors à favoriser les créations d’entreprises et à attirer les investissements privés. Dans un certain nombre de localités, les initiatives lancées, aussi bien à Brême qu’à Cardiff, par exemple, se fondaient sur la conviction qu’un redéploiement de l’activité économique devait s’appuyer sur l’éclosion d’activités nouvelles liées aux technologies les plus modernes ou aux services évolués aux entreprises. centuation des inégalités. Dans ce contexte, la marge de manœuvre des acteurs locaux apparaît réduite. Tout porte à croire qu’il vaut mieux subir les contradictions du développement que d’en être à l’écart. «En participant à la création de richesses, on sera en mesure de pallier aux insuffisances du mode de développement, d’atténuer les maux de ceux qui en sont exclus». Municipalité et limites des programmes «sociaux» Parallèlement à leurs actions de développement économique, toutes les localités étudiées ont été impliquées dans des programmes de lutte contre l’exclusion, de réinsertion des populations en difficulté, de développement du logement social et de rénovation du cadre urbain. Ces politiques ont donné des résultats variables dans les localités étudiées selon les réglementations et les traditions locales en matière de solidarité. Ces stratégies se sont révélées peu payantes dans la mesure où les espaces d’ancienne tradition industrielle ne sont pas les lieux les plus propices à l’implantation d’activités de pointe qui cherchent prioritairement une main d’œuvre fortement qualifiée et un environnement urbain de qualité. L’éventail des initiatives à caractère social apparaît très large. D’une façon générale, elles sont ciblées sur des catégories spécifiques, les chômeurs de longue durée, les RMIstes, les immigrés etc. dans une logique purement «sociale». Elles présentent très rarement une approche territoriale globale. Néanmoins, les efforts d’amélioration des infrastructures de communication, de formation de la main d’œuvre, de soutien au développement des entreprises locales, voire d’attraction des firmes extérieures menés tout au long des années 80 selon des modalités très comparables par les villes n’ont pas été inutiles. Un des chercheurs de l’IFRESI, Christophe Demazière, montre qu’ils ont permis un certain « rattrapage» des territoires en difficulté qui auraient connu, sans cela, des évolutions encore plus inquiétantes. Mais il est clair que ces initiatives n’ont qu’un caractère palliatif et ne suffisent pas à reconstituer une dynamique «vertueuse» de développement. Mais ces efforts se révèlent parfois inopérants, faute d’être adaptés au contexte local. C’est le cas de Cardiff ou de Charleroi qui ont développé des infrastructures surdimensionnées par rapport au rôle potentiel de ces villes moyennes. Dans un autre domaine, Calais et Valenciennes peuvent apparaître comme deux exemples de dépenses en formation « à fonds perdus». Ne s’attaquant qu’aux conséquences, elles sont vouées à être dépassées sans cesse par les flux croissants de personnes concernées. En effet, les différentes auteurs de l’étude mettent l’accent sur l’absence de lien entre ces stratégies de lutte contre l’exclusion et la ou les stratégies de développement économique menées par ailleurs. Fait notable: les références et les savoirs accumulés par les praticiens du développement social n’ont rien en commun avec ceux des spécialistes locaux du développement économique. En dépit de ces insuffisances, les stratégies «classiques» sont plus que jamais pratiquées. Les uns sont familiarisés avec la culture, les comportements, les capacités d’initiative des groupes sociaux qu’ils suivent, les autres sont concentrés sur les questions relatives aux évolutions technologiques, aux services de haut niveau, aux formations, aux qualifications pointues, etc. Il est vrai, souligne JC Delvainquière, que le chômage et l’exclusion sont aujourd’hui partout répandus, que les évolutions économiques globales semblent déterminer un processus de croissance source d’ac Cette dichotomie entre politique sociale et politique économique est confortée par la dispersion des acteurs et les différents niveaux institutionnels de compétences agissant sur un territoire limité. 83 Pourtant quelques expériences semblent démontrer qu’une approche innovante, « intégrée» du développement local, est possible et surtout fructueuse. Une stratégie «intégrée» de développement local Les espaces d’ancienne tradition industrielle, souvent les plus touchés par les situations d’exclusion, sont parmi les premiers à rechercher de nouveaux modes de développement, de nouvelles pistes d’action permettant de coupler les stratégies de (re)développement économique et des objectifs cruciaux d’insertion sociale. Dans les faits, ces nouvelles pratiques sont lentes à se mettre en place. Des exemples concrets existent pourtant. L’étude fait état de différents projets ayant débouché sur la création d’emplois accessibles aux populations locales: à Brownlow en Irlande (une zone artisanale), à Dortmund en Allemagne (2000 emplois peu qualifiés dans le secteur de l’environnement), à Anvers (un centre de formation à l’informatique ouvert aux personnes non qualifiées, dont le taux de placement dépasse les 85 %). Le point commun et l’intérêt de ces expériences sont qu’elles sont basées sur les caractéristiques sociologiques et culturelles des populations locales et, bien sûr, qu’elles sont viables économiquement. Toutes ont pris pour point de départ la capacité des populations locales à occuper tel ou tel type d’emploi et plus globalement, à se mobiliser. Soulignons à ce propos que la terminologie en cours dans le champ du social, « quartiers difficiles, zones d’exclusion etc.» tend à masquer une réalité beaucoup plus complexe. Comme l’a souligné récemment Didier Lapeyronnie, chercheur au Centre d’Analyses et d’Intervention Sociologique (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), un taux de chômage de 40 % dans un quartier signifie aussi que la majorité (60 %) de la population active de ce quartier occupe un emploi légal. Par ailleurs, le niveau de vie moyen de cette population est incomparablement supérieur à celui de la population ouvrière, pourtant bien intégrée, des années 50. Son niveau de consommation et d’instruction est aussi sans commune mesure avec celui des quartiers populaires d’il y a 20 ou 30 ans. Ce qui laisse à penser que les capacités d’initiative, l’aptitude à la créativité des populations des «zones en difficultés» peuvent être méconnues ou insuffisamment valorisées. 84 Les quelques projets de développement intégré étudiés dans la recherche évoquée plus haut se sont justement appuyés sur les potentialités des groupes sociaux visés. Elles résultent, en général, d’initiatives locales fixant à différents agents l’objectif de parvenir ensemble à un projet commun. A noter que les programmes de formation apparaissent souvent au centre des initiatives intégrées. Cette volonté d’instaurer des démarches de concertation, de négociation permanente entre différentes structures compétentes en matière culturelle, sociale et économique, se constate de plus en plus fréquemment. Rappelons que cette articulation entre le social et l’économique a inspiré les procédures de contrats de ville et d’agglomération. Franck Moulaert et ses collègues s’appuient sur ces exemples pour affirmer que l’innovation sociale doit être au cœur, doit fonder les stratégies de développement local intégrées. Ce nouveau type de stratégie leur apparaît aujourd’hui incontournable. «Les espaces d’ancienne tradition industrielle ne peuvent se contenter de stratégies de type reconversion ni de l’optique palliative des politiques contre l’exclusion et la pauvreté, les unes conduisant à courir après la croissance sans résoudre les problèmes d’emplois, les autres à courir après la crise», affirment-ils. D’où le plaidoyer des universitaires en faveur de formes concrètes de développement adaptées aux besoins locaux prioritaires: ceux de la population locale en situation d’exclusion ou de précarité… Est-ce à dire que les formes orthodoxes d’attraction d’activités nouvelles ou de soutien à leur essor local sont hors de propos? L’étude remarque que ces aspects se retrouvent dans les stratégies étudiées, mais incluses dans une vision plus globale qui reconnaît implicitement qu’elles ne sauraient suffire. Il en est de même pour les actions traditionnelles de traitement social qui répondent à une urgence réelle. Partir des contraintes sociales La démarche nouvelle ainsi proposée doit être fondée, en premier lieu, sur les facteurs sociaux et institutionnels. En effet, les expériences déjà analysables démontrent que la prise en compte des spécificités du tissu social est à la base de la réussite des actions de développement intégré. L’innovation technologique, toujours présentée dans la littérature économique comme la clé de l’affirmation d’un territoire, s’efface devant la notion d’innovation sociale. Cette «innovation sociale» au sens large recouvre l’identification de l’héritage socioculturel local, la mise en œuvre de nouveaux réseaux entre les acteurs économiques, les acteurs sociaux et les responsables politiques et, enfin, une réorganisation du système de pouvoir institutionnel local. Une telle approche, souligne en effet Frank Moulaert, ébranle parfois l’édifice institutionnel. Dans bien des cas, l’on constate que des efforts sont déjà engagés pour intégrer et coordonner les politiques de formation, d’emploi et d’investissement mais que le levier institutionnel approprié au périmètre pertinent d’intervention n’existe pas. En dépit de ces difficultés, un bon nombre de responsables locaux prennent progressivement conscience qu’ils ont l’opportunité de jouer un rôle actif et de contribuer à la renaissance sur leur territoire d’un système socio-économique cohérent au lieu de subir la dictature des mécanismes globaux d’une économie largement planétarisée. Dés à présent, l’exécutif de l’Union Européenne regarde d’un œil favorable les initiatives lancées dans une perspective intégrée, ce qui devrait contribuer fortement à leur multiplication. Annick Loréal chargée d’étude à l’Agence de développement et d’urbanisme de la Métropole Lilloise 85 B. INTEGRER LES QUARTIERS EN DIFFICULTE OCDE, Service du Développement territorial, 1998 Participation du secteur privé Au départ, la plupart des politiques de restructuration urbaine avaient plutôt une dimension sociale et s’efforçaient de répondre aux besoins individuels à travers les programmes de protection sociale. La dimension du développement économique se résumait généralement à des tentatives pour faire redémarrer l’économie locale grâce à de vastes opérations de construction ou de rénovation et des aides aux PME Michael Porter a mis en évidence les lacunes de ces politiques : Dépourvus de stratégie d’ensemble, ces programmes traitaient le centre ville comme un ensemble isolé du monde extérieur et obéissant à ses propres règles de concurrence. Ils ont soutenu et financé de petites entreprises de taille inférieure à la norme, censées être au service de la communauté locale, mais qui ne disposaient pas de moyens suffisants pour attirer la clientèle locale, et encore moins celle des autres quartiers. En bref, le modèle social a involontairement empêché la création d’entreprises économiquement fiables. Sans ces entreprises et les emplois qu’elles créent, les problèmes sociaux ne peuvent que s’aggraver. On peut créer un tissu économique durable dans les centre villes, mais uniquement par les mêmes moyens qu’ailleurs, c’est-à-dire par le biais d’initiatives privées à but lucratif, et d’investissements, fondés sur l’intérêt économique individuel et sur de véritables avantages comparatifs, et non grâce à des incitations artificielles, à la charité ou à des décrets. Au départ, les programmes de développement économique reposaient sur l’hypothèse que l’on ne pouvait pas compter sur une croissance endogène, qu’il fallait attirer des investissements dans les zones en déclin, et que l’on ne pouvait y parvenir que grâce à des incitations financières. Les nombreuses catégories de zones d’activités créées dans les différents pays de l’OCDE - souvent dans des zones industrielles en déclin - avaient pour but de stimuler le marché de l’immobilier local, tout en favorisant le développement ou la réimplantation d’entreprises et l’amélioration de l’environnement grâce à des incitations fiscales. Bien que ces programmes aient effectivement permis de créer des emplois et de favoriser l’implantation d’entreprises dans des sites auparavant peu attrayants, ils ne s’intégraient généra lement pas aux autres projets urbains et leur succès s’est révélé limité dans les zones les plus défavorisées. 86 Les faiblesses des politiques de création de zones d’activités ont été attribuées au fait que les pouvoirs publics ne sont pas parvenus à favoriser l’ancrage des entreprises dans le tissu local. Les entreprises étaient incitées à s’implanter dans ces zones parce qu’elles bénéficiaient de subventions, mais elles n’étaient pas obligées de recruter du personnel local ni de s’intégrer à la communauté locale de quelque manière que ce soit. L’échec relatif de cette politique a conduit à s’interroger sur les moyens de stabiliser les entreprises du secteur privé, de les rendre moins dépendantes des subventions et de leur ôter tout caractère philanthropique. Ces réflexions ont notamment abouti à la conclusion que le secteur privé devait participer plus directement à la préparation des programmes de régénération et que l’identification des besoins sociaux de la population locale devait faire l’objet d’une concertation plus étroite avec les résidents. En France, par exemple, l’absence de participation du secteur privé est considérée comme l’une des grandes faiblesses de la politique de la ville, puisque ni les contrats de ville, ni le Pacte de relance pour la ville ne prévoient de mesures en faveur des entreprises, mise à part la création des zones franches urbaines dont la géographie d’intervention est limitée. Le programme des Urban Development Corporations au Royaume-Uni est l’un des premiers programmes urbains de grande envergure à s’être attaqué aux questions de développement économique en s’efforçant d’intégrer les zones d’activités dans les projets d’aménagement global des villes. En autres choses, ce programme envisageait pour la première fois un partenariat entre autorités publiques et secteur privé dans le domaine de l’aménagement urbain, et tentait de mettre en place un dispositif plus intégré d’aides publiques en faveur de la relance de l’activité dans les zones d’intervention, avec notamment des mesures d’amélioration des infrastructures ainsi que d’autres types d’aides. Globalement, le programme a eu un certain succès dans la mesure où le ratio Investissement privé/investissement public a souvent été élevé et où de nombreuses Urban Developpement Corporations ont aménagé de vastes zones d’activités et entrepris d’ambitieuses opérations de rénovation. Toutefois, l’impact socioéconomique de l’injection de capitaux privés n’est pas aisément mesurable, notamment parce que les terrains cédés aux Urban Corporations étaient souvent d’anciens sites industriels faiblement peuplés. Par exemple, la réhabilitation de logements ouvriers par un promoteur privé a généralement pour effet de faire monter les loyers et d’obliger les propriétaires à déménager, ce qui ne fait que déplacer le problème. De même, en raison de l’insuffisance de la formation professionnelle, on a pu déplorer une certaine inadéquation entre les emplois crées et les qualifications de la population locale. Au total, l’approche exclusivement économique a donc été inefficace pour traiter les problèmes des quartiers en crise structurelle. Pourtant, les partenariats City Challenge et SRB ont pu s’inspirer de l’expérience des UDC pour attirer la participation du secteur privé en concevant des mesures qui tentent de faire en sorte que la population locale bénéficie des profits de l’investissement privé. Ces dernières années, un certain nombre de programmes ont véritablement cherché à associer le secteur privé au processus de régénération urbaine et ont explicitement lié les objectifs sociaux aux progrès dans le domaine économique. Le programme américain des Empowerment Zones et Enterprise Communities reprend le concept des zones d’activités, imaginé à l’origine par les Britanniques dans le but de relancer l’activité économique dans des régions industrielles en déclin, mais en l’adaptant à la situation particulière des centre villes déshérités. En effet, si les incitations fiscales, instrument couramment utilisé pour attirer l’investissement, suffisent généralement à convaincre les entreprises de s’installer dans certaines zones, la situation des centre villes aux États-Unis exige des mesures spécifiques. Certains éléments importants pour le climat général des affaires, notamment la sécurité des biens et des personnes, la qualité des infrastructures et la présence d’une main d’œuvre qualifiée, font manifestement défaut dans de nombreux quartiers situés dans les centre villes. nés par le coût extrêmement élevé de remise en état des sites, et dans certains cas, de décontamination. De plus en plus souvent, les autorités centrales et locales collaborent avec le secteur privé pour réaménager ces sites de manière durable. On trouve des exemples de plus en plus nombreux de réhabilitation réussies, non seulement dans les pays ayant une certaine tradition de partenariat entre secteur public et privé, mais aussi dans ceux où ce type de partenariat est peu fréquent. Le réaménagement du site d’Emscher Park (Ruhr), de ceux d’Oberschoneweide et de Johannistal-Adlershof (Berlin) et du Forum Vauban (Fribourg) en Allemagne, de Westergasfabriek (Amsterdam) aux Pays-Bas, de Trafford Park (Manchester) et d’Albert Dock (Liverpool) au RoyaumeUni, en sont quelques exemples parmi d’autres. L’évolution des zones d’activités et l’apparition de projets de réaménagement des friches urbaines tendent à démontrer que les rôles respectifs du secteur privé et de l’Etat ne sont peut-être pas aussi complexes et imbriqués que la notion de partenariat peut le laisser croire. L’Etat contribue au bon fonctionnement de l’économie locale en pourvoyant aux infrastructures et en créant un cadre favorable à l’activité des entreprises, deux points sur lesquels les quartiers en difficulté accusent un important retard. Si ces conditions sont réunies, le secteur privé peut recréer une économie locale digne de ce nom. Mais pour qu’il puisse le faire, il doit être associé au processus de régénération, faire connaître ses besoins aux autorités publiques et adapter sa stratégie au potentiel des quartiers pauvres. Il a donc fallu adopter une stratégie pluridimensionnelle plus élaborée que celles mises en œuvre par le passé pour résoudre le problème apparemment insurmontable du développement économique des centre villes. L’un des domaines où la coopération avec le secteur privé se révèle particulièrement fructueuse est celui de la réhabilitation des friches urbaines. De nombreux quartiers défavorisés, en particulier ceux situés dans les centre villes ou à proximité, se trouvent confrontés à ce paradoxe: de vastes étendues de terrains abandonnés et des logements vacants, et un prix du terrain pourtant élevé. Ce prix s’explique en partie par le manque de terrains à bâtir. Cependant, les projets de construction ou de rénovation sont frei- 87 C. RECONCILIER L’ECONOMIE ET LE SOCIAL VERS UNE ECONOMIE PLURIELLE Patrice SAUVAGE, OCDE 1996 Une vingtaine d’experts, représentant différents pays de l’OCDE, ont participé à la rencontre organisée les 20 et 21 octobre 1994 par le Service du développement territorial dans le cadre du programme « LEED» (Développement économique et création d’emplois au niveau local) sur le thème de l’économie plurielle. Ce séminaire s’inscrivait dans un programme de travail plus global visant à étudier et promouvoir une économie mieux adaptée au développement humain. La note générale préparée par le Secrétariat de l’OCDE avait distingué deux axes principaux de réflexion : reconnaître d’autres types d’activités économiques que celles relevant de l’économie «mondialisée» (notion d’économie « plurielle») ; faire assumer à l’ensemble de l’économie une responsabilité sociétale (notion d’économie «citoyenne»). Ce premier séminaire se proposait d’approfondir la première piste de travail : peut-on admettre une variété de modes de fonctionnement économique créateurs de richesses et surtout d’emplois, au-delà du modèle dominant dont la logique poussée à l’extrême comporte de graves menaces pour le tissu social de nos pays? Faut-il soutenir de manière volontariste une telle pluralité, et à quelles conditions? A l’issue de cette réunion, nous sommes certes encore loin d’avoir répondu à ces questions qui nécessiteront des séances de travail ultérieures, mais un premier «tour d’horizon» a pu être effectué qui permet déjà un certain nombre de clarifications dont ce compte rendu se fera l’écho. FACE A LA CRISE ACTUELLE, CONCEVOIR UN PARADIGME PLUS GLOBAL Un modèle qui semble avoir atteint ses limites Tout se passe comme si notre système économique, jusque-là particulièrement efficace, avait atteint un seuil au-delà duquel les coûts et les dysfonctionnements qu’il engendre en dehors de la sphère économique stricto sensu compromettraient ses performances et menaceraient l’ensemble du contrat social. En d’autres termes, les «externalités» négatives semblent en être arrivées, par leur ampleur, à miner le cœur du système. 88 Le cancer du chômage, surtout en Europe et notamment dans les pays latins, est la première externalité qui vient à l’esprit. Alors que l’Etat-Providence, rappelle E. Fontela, avait été conçu pour protéger les victimes du chômage frictionnel et du chômage «keynésien» qui sont de courte durée, le voilà submergé par le développement exponentiel d’un chômage «classique» (qui, dans la théorie, ne devrait pas exister) et d’un chômage «schumpeterien» lié à l’accélération du progrès technique. D’une part en effet, la baisse des salaires impliquée par le rééquilibrage du marché du travail conduirait à des niveaux de vie jugés inacceptables dans de nombreux pays; d’autre part, le phénomène traditionnel de «déversement» ou encore d’absorption dans les activités de plus en plus immatérielles - analysé par Sauvy - ne se produit plus (ou mal), ajoutant ainsi à l’obsolescence des machines, celles des hommes (G. Mulgan). Plus généralement, en relation avec le chômage mais pas exclusivement (cf. les États-Unis), se développe ce que I. Sachs appelle «l’apartheid social» : la pauvreté, l’absence de travail et de logement, les mauvaises conditions sanitaires - aggravées par la dissolution des familles engendrent l’exclusion, voire la «tiersmondisation», de quartiers et même de territoires en « relégation». Ces coûts sociaux, auxquels il faut ajouter les coûts relatifs à l’environnement et à l’aménagement du territoire (exode rural et désertification de certaines zones), pèsent sur l’efficacité de nos économies et en définitive sur le bien-être de tous, mais cette incidence demeure cachée faute d’indicateurs adaptés. Or, selon W. van Dieren, le parallélisme entre l’évolution du PIB et celle de l’indicateur de «satisfaction sociale» qu’il a mis au point ne fonctionne plus depuis une vingtaine d’années aux États-Unis et en GrandeBretagne; il se serait même inversé depuis 5 ans, c’est-à-dire que la croissance conduirait à une détérioration des conditions de vie telles qu’elles sont perçues par la population ! Certes, d’autres phénomènes tels que la « bulle financière », qui stérilise une épargne considérable dans des placements spéculatifs, jouent un rôle essentiel. Une économie plurielle La complexité de la société actuelle, la nécessité de relier l’économie à une perspective sociétale et écologique plus large rendent inopérante une économie unidimensionnelle qui, certes, semble extrêmement efficace au plan micro-économique, mais qui, par son caractère exclusif, tend à stériliser tout un potentiel de création et de richesse et d’emploi lorsque celui-ci ne correspond pas à sa logique. Or, compte tenu du rôle que joue le travail dans le lien social et l’identité, il apparaît regrettable de ne pas valoriser ce potentiel, surtout si de telles activités peuvent être porteuses non seulement d’emploi, mais de développement économique: une voie est ainsi ouverte, qui permet de ne pas renoncer à une perspective de plein emploi (I. Sachs) et de favoriser une croissance plus riche en emplois (B. Ullmo). La diversité des formes d’activités économique peut certes paraître antinomique à l’évolution actuelle, qui lamine les différences sous l’effet des concentrations et de la compétition, et de la théorie économique qui souligne les bienfaits des économies d’échelle et de la spécialisation (D. Archibugi). Néanmoins, un parallèle intéressant peutêtre fait avec le développement technologique, comme le montre A. Hingel (programme FAST de la CEE), la diversité dans la recherche et dans les procédés technologiques est un phénomène particulièrement remarquable en Europe et qu’on ne cherche pas à réduire. En ce domaine comme en économie, la diversité est facteur d’innovation et d’apprentissage et favorise ainsi… la compétitivité (R. Gass), même si la réciproque n’est pas vraie. On relève d’ailleurs ici une question que le séminaire n’a pas encore permis d’approfondir: la pluralité d’activités économiques doit-elle être considérée comme « un input » pour l’économie mondialisée ou/et comme un but à poursuivre en soi, car créatrice de richesse et d’emploi et mieux reliée au développement humain ? Comme on le verra ci-après, la notion d’économie plurielle renvoie également à une approche décloisonnée, non dichotomique, alors que l’économie actuelle utilise des classifications dualistes (économie marchande/non marchande, formelle/ informelle, publique/privée, etc.). Ainsi, à la variété des types d’activités économiques s’ajoute la variété des combinaisons, ce qui complique certes l’analyse, mais enrichit la gamme de possibilités d’actions. Les formes de soutien L’intégration dans une dynamique de développement territorial C’est la condition de base à laquelle il faut satisfaire, avant d’envisager des dispositifs d’assistance technique et financière - qui en seront en partie la résultante -, et on retrouve ici la problématique du développement local, qu’a promue depuis des années le programme ILE devenu LEED. Cependant, il faut bien reconnaître que cette problématique, largement diffusée dans la plupart des pays, a, dans le même temps, beaucoup perdu de sa substance, les gouvernements et les collectivités locales l’ayant en quelque sorte instrumentalisée au service d’une approche très institutionnelle et d’une conception réductrice de la notion de développement: d’une part, les dimensions sociale et culturelle se sont trouvées peu à peu évacuées ou du moins cloisonnées vis-àvis du développement économique ; d’autre part, celui-ci s’est référé pour l’essentiel à l’économie marchande et productiviste. Alors que cette démarche se voulait un instrument de «réencastrage » de l’économie dans la société, les gouvernements l’ont conçue de plus en plus comme un simple outil au service de l’ajustement structurel. Or, la nécessité d’une conception plus globale et plus diverse de l’activité économique, qui est la problématique centrale de ce séminaire, va de pair avec le retour aux intuitions initiales de la notion de développement local et il est frappant de constater à cet égard la convergence entre le point de vue des acteurs locaux (F. Campione) et les conclusions d’une étude de la CEE sur les «gisements d’emplois » (M. Jouen). La dimension culturelle est d’abord un point crucial dans les démarches de développement local. Cela signifie à la fois partir de l’identité culturelle du territoire et redonner un sens à l’activité des habitants, pour recréer une «conscience locale». A travers la valorisation sociale de ces valeurs culturelles, il faut alors motiver et impliquer les populations autour de la définition d’un projet global qui donne lieu à un consensus. Cela implique tout un travail d’animation, de conscientisation et de formation permanente pour que les projets cor respondent bien aux objectifs souhaités par la population. Mais ce travail «d’éducation populaire », particulièrement développé en Amérique latine, doit aussi être fondé sur la vie quotidienne des gens auxquels les nouvelles activités doivent apporter un réel bienêtre. Le développement intégré comporte donc toute une dimension démocratique qui pose problème dans les pays qui ont décimé la société civile, voire détruit l’individu (K. Herbst, A. Soltesz), d’où la nécessité d’une démarche forcément lente de maturation culturelle et démocratique qui est loin de correspondre à la temporalité de la vie politique. A partir d’une telle base, il faut relier toutes les actions de développement à l’intérieur d’un même territoire, de façon à constituer des réseaux solidaires qui per- 89 mettent une utilisation optimale des ressources existantes. En d’autres termes, parier sur une dynamique de solidarité, installée dans la durée, qui va dégager des économies d’échelle, qui va assurer une certaine compensation entre activités rentables et non rentables, qui va mettre en place des outils communs de commercialisation, etc. Comme on l’a indiqué précédemment, cette démarche ne se veut pas « alternative», mais intègre des activités de tous ordres, y compris des entreprises marchandes tout à fait classiques qui contribuent à dégager des ressources pour le territoire, mais qui bénéficient des « économies externes» représentées par tout un «continuum» de vie économique et sociale en amont. On peut néanmoins se demander si une telle approche, très liée jusqu’à présent à certains contextes nationaux ou/et à des leaders, est généralisable à l’heure de la mondialisation. Il nous semble, en fait, que faute d’un soutien des pouvoirs publics visant à enraciner l’économie dans le territoire, les entreprises «ordinaires» risquent de choisir «l’appel du large», condamnant ainsi ces démarches à la marginalité ou à la récupération. Ce constat, largement effectué dans le passé, ne condamne pas le principe du développement intégré, mais amène à rechercher les moyens de lui donner toutes ses chances afin de faciliter l’émergence et la consolidation d’une économie plurielle. 90 Directrice de la publication Claude Brévan Responsable des éditions Nadia Salem Conception graphique: Atelier Corbin / Kyoko Sumitomo Imprimé en France par TCH Délégation Interministérielle à la Ville 194, avenue du Président Wilson 93217 Saint-Denis La Plaine Cedex tél: 0149174646 www.ville.gouv.fr prix: 15 euros (98,39 francs)