DÉVELOPPER & MANAGER / 05 Innovation : suivez le guide ! DOSSIER / 08 La France à l'heure du numérique FINANCER POUR INNOVER / 14 Ces collectivités qui mutualisent leurs achats Mai – juin 2014 # 17 RHÔNE-ALPES Entretien Delta Drone, une hauteur d’avance © Denis Michel Fréderic Serre, Président du Directoire de Delta Drone SOMMAIRE 04 LES RÉGIONS INNOVENT SUR… DECIDEURSENREGION.FR INNOVER EN RHÔNE-ALPES DÉVELOPPER ET MANAGER 05 Innovation : suivez le guide ! 07 Mettre en avant l'attractivité des métropoles DOSSIER 08 La France à l'heure du numérique 12 Paris va accueillir le plus grand incubateur du monde 13 L'accompagnement des utilisateurs, nouvelle étape du développement numérique FINANCER POUR INNOVER 14 Ces collectivités qui mutualisent leurs achats PAROLE D'EXPERTS 16 Modèle coopératif : des atouts uniques 17 Entrepreneuriat : l'échec, voie du succès ? Delta Drone, une hauteur d’avance Créée en 2011 sous l’impulsion de Frédéric Serre, Delta Drone s’impose comme la première entreprise de drones civils professionnels du monde, réaffirmant le potentiel d’innovation de l’industrie aéronautique française. Rencontre avec un visionnaire. SOLUTION 18 Crédit-bail immobilier : financez vos locaux sans mobiliser votre trésorerie À VOS CÔTÉS 19 Hyperia Finance, pour encore mieux accompagner les entrepreneurs RETROUVEZ TOUTE L’ACTUALITÉ DES ACTEURS ÉCONOMIQUES QUI INNOVENT SUR LEUR TERRITOIRE : www.decideursenregion.fr TWITTER twitter.com/Decideursregion DÉCIDEURS EN RÉGION : On connaissait les drones pour leurs applications militaires, ils trouvent aujourd’hui leur émancipation dans le civil. Comment l’idée prend racine ? Frédéric Serre : Le concept s’est imposé à moi en 2009, à l’occasion d’une sortie en snowboard. Je m’étais très concrètement figuré qu’en ajoutant des ailes à un Smartphone, nous serions en mesure d’optimiser les protocoles de secours en haute montagne. Delta Drone voit le jour en février 2011 et le prototype Alpha du drone à voilure tournante est dévoilé au public en mars 2012, à l’occasion du Salon de l’Aménagement et de la Montagne. Cette idée a fait l’objet d’un dépôt de brevet et nous travaillons dès lors avec le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Grenoble pour équiper les stations de ski de la région. On imagine que la technologie du drone s’étend à d’autres secteurs d’activités ? Le drone civil transforme les métiers traditionnels en y injectant de l’innovation. Notre volonté est de développer des technologies utiles à l’Homme ; les efforts de Mai / Juin 2014 2 www.decideursenregion.fr recherche et développement sont ainsi concentrés sur les bénéfices utilisateurs. Dans le secteur de l’agriculture par exemple, le drone joue un rôle déterminant du semis à la récolte. Pratiquement, il est capable de quantifier, au centimètre près, l’apport de pesticides, d’eau, d’azote et d’engrais nécessaire. Grâce aux économies réalisées, les agriculteurs polluent moins ! Pour les mines et carrières, qui constituent l’essentiel de notre activité, le drone procède à des relevés topographiques de précision et permet d’optimiser la gestion des stocks. L’industrie utilise encore le drone pour de l’inspection d’infrastructures, lignes haute-tension et sites classés Seveso notamment. En résumé, le drone améliore la performance des entreprises tout autant que la sécurité du personnel. Quel est votre positionnement distinctif sur un marché qui prend son envol ? En France, 300 entreprises sont habilitées à manœuvrer des drones, parmi elles une dizaine seulement les fabriquent. Delta Drone développe une approche intégrée unique : nous sommes présents sur toute la chaîne de UN DRONE ME SAUVERA LA VIE © Delta Drone Scénario catastrophe en haute montagne : une avalanche, des skieurs emportés dans la tourmente, un lieu difficile d’accès. Alors que la recherche de personnes est très consommatrice de temps et de moyens, une certitude demeure : ensevelis sous la neige, l'espérance de vie tombe à 16 minutes. Équipé de capteurs de vision thermique, le drone développé par Delta Drone mesure les différences de densité : neige, roche, arbre, chevreuil… homme. Il est ainsi capable de détecter une victime très rapidement. Delta Drone affiche une croissance fulgurante et fait son introduction en Bourse en 2013, vous envisagez l’avenir sereinement ? Comme Internet, il s’agit d’une technologie issue du domaine militaire, réappropriée par le civil, qui ouvre des perspectives inédites dans tous les secteurs ! Grâce à la miniaturisation, on emporte dans ces aéronefs de plus en plus de technologies Notre volonté est de développer des technologies utiles à l’Homme. pour s’inscrire dans un marché estimé à 15 milliards d’euros à l'horizon 2018. La France a une longueur d’avance puisqu’elle est le seul pays à jouir d’autorisations de vol. Delta Drone porte une ambition forte vers l’international et travaille d’ores et déjà avec une société californienne en prévision de l’ouverture du ciel américain, en 2015. Le reste de l’Europe suivra. Fréderic Serre, Président du Directoire de Delta Drone Delta Drone, en 2009, relevait un peu du roman d’anticipation, la réglementation française n’allait voir le jour qu’en avril 2012 : un pari osé en somme. Les banques vous ont suivi ? À l’image des start- up, Delta Drone s’inscrit dans un rythme de croissance peu habituel et les retours sur investissements sont difficilement quantifiables. La Caisse d’Epargne Rhône Alpes a fait l’effort de travailler avec nous pour comprendre notre projet. Sans autre garantie que notre conviction et le potentiel de développement auguré, elle a accompagné Delta Drone dans une phase déterminante pour son développement. L’utopie décr iée par certains devient réalité. Les drones civils feront bientôt partie de notre quotidien. Là où nous en sommes techniquement aujourd’hui, ce n’est p l u s u n e c h i m è re , c ’e s t u n e vérité. DELTA DRONE EN CHIFFRES - une flotte de 50 drones - une capacité de production de 400 drones par an - 4 collaborateurs en 2011 - 80 salariés en 2014 - 10 millions d’euros levés par les actionnaires. © Delta Drone connaissance de la filière, de la conception au traitement des données vues du ciel. Nous avons d’ailleurs ouvert notre école française du drone en 2013. À la différence des autres opérateurs, nous ne vendons pas nos drones, il s’agit d’une mise à disposition, assortie d’un contrat de service «all included», pour un montant forfaitaire d’environ 2 500 euros par mois. Nous travaillons activement avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pour la structuration de la filière. L’objectif ? Anticiper les dérives possibles de l’utilisation de drones, souvent apparentés à des armes de guerre ou à de l’aéromodélisme grand public. Delta Drone se concentre sur l’outil de travail professionnel et s’impose des règles éthiques et sécuritaires très strictes. Chaque drone, muni d’un parachute, est supervisé par notre tour de contrôle et nous sommes en capacité d’interdire le vol à distance. Mai / Juin 2014 3 www.decideursenregion.fr LES RÉGIONS INNOVENT Sur decideursenregion.fr découvrez les témoignages complets de personnalités marquantes. Alsace Une innovation en passe de révolutionner la vie de millions de diabétiques.” Séverine Sigrist Présidente et cofondatrice de Defymed qui développe un concept de pancréas bio-artificiel baptisé Mailpan. Une innovation médicale majeure. www.decideursenregion. fr/Alsace/Innover-EnRegion/ Rhône-Alpes Côte d’Azur Notre objectif est d’offrir un ensemble cohérent pour le tourisme d’affaires.” Dominique Thillaud Président du directoire d’Aéroports de la Côte d’Azur (ACA) qui a réalisé l’acquisition de la plate-forme de Saint-Tropez, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives créatrices d’emplois autour du tourisme d’affaires. Avoir l’origine française est un gage de qualité dans le monde.” Bernhard Meyer PDG de la Compagnie des boissons biologiques (CBB), jeune PME lyonnaise, qui a lancé le premier soda 100 % naturel et bio, en bouteille plastique recyclable, fabriqué en France. www.decideursenregion. fr/Rhone-Alpes/InnoverEn-Region/ Ile-de-France Nous souhaitons regrouper 300 acteurs de l’économie du vieillissement.” Benjamin Zimmer Responsable innovation et développement de la Silver Valley, dans le Val-de-Marne. Un site dédié à l’économie innovante au service des personnes âgées qui a l’ambition de devenir la référence du secteur. www.decideursenregion. fr/Ile-de-France/InnoverEn-Region/ www.decideursenregion. fr/ Cote-d-Azur/InnoverEn-Region/ Suivez-nous aussi sur twitter.com/Decideursregion Mai / Juin 2014 4 www.decideursenregion.fr DÉVELOPPER & MANAGER Innovation : suivez le guide ! © Sergey Nivens Favoriser l’innovation implique de combiner plusieurs facteurs. Outre les départements de R&D, il est essentiel que l’ensemble de l’organisation soit tournée vers cet objectif et mette en œuvre les moyens humains et financiers nécessaires. Un véritable management auquel l’AFNOR a consacré un guide. F avoriser l’émergence de l’innovation ne s’improvise pas et un simple département R&D ne suffit pas. Car innover exige de mettre en place un terreau favorable : une culture avec un véritable management dédié. Tel est l’objet du « Guide de mise en œuvre d’une démarche de management de l’innovation », publié par l’AFNOR en décembre dernier. Celui-ci peut être utilisé par toutes les formes d’organisations : entreprises, centres de recherche et structures intermédiaires. « Même une PME peut avoir une démarche structurée en la matière », souligne Isabelle Lambert, Chef de projet AFNOR en normalisation, qui a coordonné le travail des entreprises et organismes à l’origine du guide. Ce dernier s’applique par ailleurs à tous types d’innovations : produit, service, procédé, organisation ou modèle d’affaires (PSPOM). Sa finalité ? Mettre en place un processus, des méthodes et des pratiques appropriées permettant de « favoriser la créativité, de penser, d’organiser et de gérer l’innovation ». MOBILISER TOUTES LES RESSOURCES Un seul prérequis : que l’organisation ait la volonté de mettre l’innovation au cœur de son développement. Cela implique pour la direction générale de promouvoir une véritable culture et de mobiliser les ressources matérielles, financières et humaines nécessaires : R&D, marketing, commercial, achats, juridique, propriété intellectuelle, veille stratégique… « Toutes les fonctions ont un rôle à jouer à un moment ou à un autre dans le processus et doivent être associées le plus en amont possible. » Bien sûr, dans un grand groupe, il peut y avoir une personne en charge d’accompagner ce processus. « Mais dans les PME, il faut être un peu multicasquette. Chacun doit être capable d’apporter sa pierre à l’édifice car il n’est pas évident d’avoir une personne dédiée. » EXPLORER ET ÉVALUER LES OPPORTUNITÉS Les actions à déployer se situent tout d’abord au niveau du management stratégique. Il s’agit, avant tout, de chercher des opportunités à travers une veille économique, sociétale et réglementaire. Il faut ensuite identifier les connaissances, savoir-faire et idées mobilisables. Mai / Juin 2014 5 www.decideursenregion.fr AFNOR : un guide des bonnes pratiques bientôt mondial Grands groupes, PME, pôles de compétitivité, centres de conseil, de formation, ou bien universitaires… Plus d’une cinquantaine d’organismes ayant mis en œuvre des démarches de management de l’innovation ont participé à l’élaboration de ce guide AFNOR (FD X 50-271, disponible sur www.afnor.org/ editions). « Cet important savoir-faire a été partagé et synthétisé », résume Isabelle Lambert, Chef de projet AFNOR en normalisation. Fruit d’un travail de quatre ans, ce guide est actuellement porté au niveau international. « La France pilote les travaux internationaux sur le management de l’innovation pour produire des référentiels internationaux sur le sujet. » Objectif : définir demain, avec des pays dont la Chine et les États-Unis, des outils, des pratiques et des recommandations sur comment innover. DÉVELOPPER & MANAGER Innovation : suivez le guide ! Représentation graphique du management de l’innovation dans son écosystème Aspects environnementaux « La direction doit accepter d’écouter le terrain », indique Isabelle Lambert. « L’idée est de mettre en place un processus pour capter toutes ces idées, savoir-faire et compétences, en impliquant l’ensemble des salariés. » Attention également à bien recenser l’ensemble des textes applicables afin d’évaluer les menaces ou opportunités juridiques, normatives et financières. Cette phase d’exploration doit se clôturer par la définition d’axes d’innovation cohérents avec la stratégie globale de l’organisation. Reste ensuite à valider les technologies, connaissances et savoirfaire à mobiliser. « À ce niveau, la connaissance par la DRH des savoir-faire et des compétences au sein de son organisation est un facteur clé de succès. » La direction décidera alors des projets à lancer en fonction des axes définis, des ressources techniques, humaines et financières mobilisables, des risques identifiés et de la création de valeur escomptée. MANAGER LES PROJETS ET CAPITALISER À ce stade, la direction doit planifier l’ensemble des projets sur le plan technique. Puis adapter sa stratégie juridique, financière et de propriété intellectuelle pour en sécuriser le déroulement. « Il faut accepter de mettre les ressources nécessaires, notamment en allouant du temps et des moyens aux salariés pour développer leurs idées. » Attention également à veiller à la reconnaissance des équipes projets au sein de l’organisation. La direction doit, par ailleurs, évaluer la valeur créée par rapport aux objectifs fixés. Mais aussi capitaliser sur les connaissances et les savoirfaire technologiques. Dernier point d’importance : assurer le suivi juridique, normatif et financier du portefeuille des PSPOM. Marché : clients et usagers Marché : fournisseurs, distributeurs Marché : concurrence Fonctions internes à l’organisation Partenaires : organismes de recherche Aspects sociétaux Processus stratégique d’innovation Partenaires : financeurs, agences publiques Processus de management des projets d’innovation Partenaires : entreprises Innovation Aspects économiques L’organisation innovante est au cœur d’un contexte économique, sociétal, environnemental, réglementaire avec lequel elle interagit. Pour innover, elle identifie dans ce contexte les éléments d’information et les acteurs externes qui concourent au déroulement de son processus d’innovation. Elle mobilise ensuite ses fonctions internes et ses partenariats pour créer une innovation. Source : AFNOR DÉVELOPPER ET LANCER LE PRODUIT OU SERVICE « Des actions sont également à déployer au niveau du management opérationnel de l’innovation », affirme Isabelle Lambert. Tout d’abord, positionner le projet par rapport au besoin identifié et dresser un état de l’art. Puis, définir les stratégies de propriété intellectuelle et financière, avant de formuler et structurer le projet. Pour étudier sa faisabilité, il convient alors d’identifier les scénarios d’usage, de mettre en place les financements et de tester les partenariats. Après avoir vérifié l’adéquation du nouveau produit ou service aux besoins identifiés, reste à développer la solution technique, à assurer la gestion juridique et financière du projet et à piloter son développement en finalisant la propriété intellectuelle. Une fois le financement acté, il ne reste plus qu’à superviser le lancement du produit ou service. Mai / Juin 2014 Le guide AFNOR, un ouvrage de référence pour le pôle Aten Les outils de management de l’innovation du guide AFNOR sont notamment utilisés comme canevas par le pôle d’innovation Aten qui accompagne les entreprises. « Nous nous servons au quotidien de la méthodologie présentée dans le guide du management de l’innovation pour aider les entreprises à clarifier leurs projets et à les organiser selon des phases logiques », témoigne François Buvry, chargé du développement économique au sein du pôle d’innovation national Aten, basé en région Basse-Normandie. Le guide est un ouvrage de référence pour lui. « Le fait d’avoir cette méthodologie permet de prendre en compte tous les aspects importants d’un projet : financement, débouchés, commercialisation, organisation en interne… ». 6 www.decideursenregion.fr DÉVELOPPER & MANAGER Mettre en avant l’attractivité des métropoles Le 18 juin 2013, sept métropoles françaises ont créé l’association Invest in French Metropolises pour relancer l’attractivité nationale. Cela vise également à renforcer leur collaboration et leur influence. La France a accusé un net recul dans les implantations internationales. En effet, selon le dernier baromètre de l’attractivité de la France édité par le cabinet d’audit Ernst & Young, 471 projets ont été enregistrés en 2012, soit 13 % de moins qu'en 2011. La France conserve sa troisième place européenne, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, mais ces deux pays ont, quant à eux, enregistré une hausse. Faible compétitivité, inquiétudes des investisseurs, la France est « victime d’une image dépréciée et d’un écosystème jugé trop coûteux ». Elle n’est plus « perçue par les investisseurs étrangers comme une économie d’envergure mondiale », indique Ernst & Young. FORT POTENTIEL DES MÉTROPOLES Toutefois, les métropoles tirent leur épingle du jeu, « leur attractivité est en hausse », indique Dominique Mariani, Directeur général de Lille’s Agency, l’agence de développement de l’agglomération lilloise. « Elles sont un facteur d’attractivité et de développement du territoire. » C’est ce dynamisme et ce potentiel qu’il convient d’accroître. La plupart des métropoles ont en effet misé sur des secteurs d’excellence où elles sont particulièrement performantes. « C’est souvent lié à l’histoire du territoire, par exemple l’aéronautique à Toulouse ou la viticulture (et toutes les activités associées, au-delà de la production de vin), à Bordeaux », précise Dominique Mariani. Ces spécialisations sont des points forts très représentatifs. RECONNAÎTRE LE FAIT MÉTROPOLITAIN Les agences métropolitaines de sept villes (Bordeaux, Lyon, Lille, Marseille, Nantes, Nice et Toulouse) se sont ainsi regroupées sous la bannière Invest in French Metropolises. « Il s’agit d’abord de contrer l’essoufflement de l’attractivité française, ressenti dans nos activités, à l’occasion de rencontres avec nos homologues à l’étranger et les entreprises étrangères », explique Dominique Mariani. « Partout dans le monde les métropoles sont des moteurs pour l’attractivité. Cette réalité ne doit pas être niée, les métropoles ont une notoriété facile à intégrer. » En clair, le fait métropolitain doit être reconnu. Le travail en commun nous permet d’étudier les bonnes pratiques.” Dominique Mariani, Directeur général de Lille’s Agency FAVORISER LA COLLABORATION Les agences de développement des sept principales métropoles françaises entendent jouer cette carte. « Le travail en commun nous permet d’étudier les bonnes pratiques et d’échanger les savoir-faire : nous sommes certes concurrents, mais pouvons bénéficier des compétences des autres », précise le directeur de Lille’s Agency. Et d’expliciter : « À titre d’exemple, quand Lille a décidé de se doter d’un collège d’entreprises, elle s’est rapprochée de Bordeaux qui possède une grande expérience en la matière. De même pour la création de la marque territoriale de Lille métropole, l’expertise de Lyon, très en avance en matière de marketing territorial, a été très utile. » Ce regroupement doit également favoriser l’émergence d’une structure d’influence afin que les agences métropolitaines soient reconnues comme interlocuteur privilégié des instances nationales. Enfin, l’intérêt du club est également « d’aller à l’étranger ensemble pour promouvoir le territoire français, c’est un réel point fort », conclut Dominique Mariani. Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice et Toulouse : sept métropoles regroupées pour être mieux reconnues en tant qu’acteurs majeurs de l’attractivité et de la compétitivité nationales. Mai / Juin 2014 7 www.decideursenregion.fr DOSSIER © Atomic Imagery La France à l’heure du numérique t11BSJTWBBDDVFJMMJSMFQMVT HSBOEJODVCBUFVSEVNPOEF t1-BDDPNQBHOFNFOU EFTVUJMJTBUFVSTOPVWFMMFÏUBQF EVEÏWFMPQQFNFOUOVNÏSJRVF Mai / Juin 2014 8 www.decideursenregion.fr DOSSIER Très haut débit promis sur l’ensemble du territoire en 2022, mise en réseau des métropoles françaises du numérique, développement d’aides aux porteurs de projets... sur le front numérique, la France est à l’offensive. Avec un objectif avoué : donner des armes aux entreprises de l’Hexagone qui doivent prendre position dans la compétition mondiale. D La « French Tech » c’est quoi ? Le programme « French Tech » présente un volet « accélération » doté de 200 millions d’euros qui seront investis dans des initiatives privées destinées à aider les entreprises numériques à croître plus vite, et un volet « attractivité » doté de 15 millions d’euros pour la promotion internationale de la « French Tech ». Pour en savoir plus : ans le monde du numérique, savoir présenter son projet d’une façon aussi brève qu’efficace fait partie des figures imposées pour les jeunes entrepreneurs. On appelle ça un pitch. Pour promouvoir le concept de « French Tech », le ministère a proposé un pitch pour cette initiative : elle doit permettre à la France de se « positionner sur la carte du monde des principales nations numériques. Il s’agit de favoriser l’émergence de champions de niveau mondial, capables de passer, en quelques années, de quelques salariés à plusieurs milliers voire à des dizaines de milliers d’emplois. » Permettre aux start-up de bénéficier d’un environnement favorable pour se développer et gagner des marchés à l’international, faire émerger des Entreprises de taille intermédiaire dans le secteur : les objectifs sont là. Valoriser la création d'un réseau de places fortes numériques Pour ce faire, le gouvernement entend favoriser la création d’un réseau de plusieurs places fortes numériques. Ce sont là ce que les pouvoirs publics ont un temps baptisé quartiers numériques, désormais regroupés sous le vocable de « French Tech ». Quelques métropoles à la vie numérique intense vont donc tenter de répondre à l’appel à labellisation en cours. L’enjeu est de taille : en intégrant cette « équipe de France » du numérique qui devrait compter une quinzaine de membres, ces métropoles donneraient à leurs entreprises innovantes les conditions d’un développement optimal. Une opportunité économique considérable Au travers du Plan France très haut débit, le gouvernement entend faire du très haut débit un vecteur de compétitivité pour nos entreprises, de solidarité entre nos territoires mais également un vecteur d’inclusion pour nos concitoyens.” Arnaud Montebourg, ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique. www.lafrenchtech.com Mai / Juin 2014 9 www.decideursenregion.fr Avec cette initiative, le gouvernement prouve qu’il fait du développement du numérique l’une de ses priorités stratégiques. Ce qui répond aux souhaits des acteurs du secteur qui cherchent depuis plusieurs années à montrer aux pouvoirs publics combien il peut favoriser la création d’emplois. « Tout cela correspond à la prise de conscience que le numérique a un potentiel économique formidable, note Valérie Peugeot, vice-présidente au Conseil national du numérique. Mais au-delà, il y a aussi l’idée qu’en s’introduisant dans différents secteurs d’activité, le numérique va les faire évoluer. Et puis, lorsqu’on prend à bras-lecorps ce secteur, on peut détenir un levier d’actions de transformations sociétales, permettant d’agir aussi bien sur la préservation de l’environnement que la lutte contre la pauvreté. » Un potentiel immense à exploiter Le champ des possibles apparaît donc immense. Levier de performance pour les entreprises, outil favorisant le désenclavement des territoires, le numérique peut également être une solution pour permettre aux entreprises de diffuser leurs produits... C’est aussi une source d’innovation en soi : il n’est qu’à voir par exemple le potentiel de l’économie des objets connectés. Face à ces enjeux, les pouvoirs publics ont donc compris l’urgence qu’il y avait à se positionner dans la DOSSIER La France à l’heure du numérique compétition mondiale. Aux ÉtatsUnis, le numérique a généré plus d’un point de croissance annuelle sur les trente dernières années, moitié moins en France. C’est donc aujourd’hui autant un potentiel à exploiter qu’un retard à combler qui incite la France à s’engager. -*OUFSOFUËIBVUEÏCJUWBQFSNFUUSF EPVWSJSVOOPVWFMFTQBDF FUEFDSÏFSVOÏDPTZTUÒNFQPVS MFTDPMMFDUJWJUÏTFUMFTFOUSFQSJTFT Le très haut débit pour tous en 2022 Cet engagement passe en premier lieu par une couverture égale du territoire en très haut débit. Un « Plan France très haut débit » a donc été lancé en 2013. Il doit permettre une couverture totale du pays en 2022 et peut se décliner en objectifs thématiques, comme celui d’un raccordement pour toutes les écoles à la rentrée 2014. La fibre optique est privilégiée, secondée par des technologies alternatives (satellite, montée en débit sur le réseau cuivre actuel ou la 4G) pour les territoires les moins accessibles. Au total, 20 milliards d’euros devraient être nécessaires pour Louis Gallois, Commissaire général à l’investissement atteindre cet objectif, répartis entre l’État, les collectivités locales et les opérateurs privés. Ces derniers devraient apporter les deux tiers du montant. Cela représente 6 milliards d’euros d’investissement direct dans les zones les plus denses, et donc les plus rentables, du territoire et progressivement 6 autres milliards d’euros dans les zones moins denses, rurales, et périurbaines, qui seront versés sous forme de redevance aux collectivités locales pour l’utilisation de leurs réseaux. Le dernier tiers représente des subventions apportées par les pouvoirs publics pour permettre un développement dans les zones peu denses. Déjà un succès Ce plan qui prévoit 3,3 milliards d’euros de subventions de l’État aux collectivités est un succès : en mars 2014, plus de la moitié des départements français avaient déposé une demande. « Ce projet, comme l’indique Louis Gallois, Commissaire général à l’investissement, a lancé une véritable dynamique. L’Internet à haut débit va permettre d’ouvrir un nouvel espace et de créer un écosystème pour les collectivités et les entreprises. » L’intérêt de la fibre optique a bien été perçu par les territoires. C’est notamment le cas en HauteSavoie où le Syndicat des énergies et de l’aménagement numérique LA FIBRE JUSQU’À L’ABONNÉ Les réseaux de fibre jusqu’à l’abonné (FttH pour Fibre to the Home) permettent de bénéficier des avantages de la fibre optique sur l’ensemble de la ligne (très haut débit, stabilité du signal, symétrie) pour tous les usagers concernés. Là où de tels déploiements seraient trop onéreux ou trop difficiles (habitats très isolés notamment), des solutions alternatives mobilisant des technologies hertziennes (satellite, mobile) pourront également être mises en œuvre. Source: www.francethd.fr Mai / Juin 2014 10 www.decideursenregion.fr DOSSIER La France à l’heure du numérique (Syane) a lancé un vaste plan d’aménagement baptisé HauteSavoie numérique (HSN). Intégré au Plan national, il connaît actuellement une première phase de déploiement dont le coût s’élève à 131,5 millions d’euros. La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes en est le principal partenaire privé. Il vise notamment à installer sur le territoire 1 300 km de réseau de fibre optique. « Nous souhaitons avant tout assurer ainsi la défense de nos entreprises et de nos emplois, indique le président du Syane et sénateur de Haute-Savoie, JeanPaul Amoudry. En parallèle, ce réseau devra être mis à disposition de l’ensemble des services publics du département. » D’ici 2018-2019, ce sont 90 % des entreprises de plus de six salariés, les sites d’enseignement supérieur et de recherche, les principaux bâtiments publics et de santé mais aussi près de la moitié des logements des particuliers qui devraient être couverts par le réseau HSN. L’arrivée de nouveaux fonds Le cas n’est pas isolé : un grand nombre de collectivités se penchent sur leur propre plan de déploiement du très haut débit. Les formes peuvent en être diverses : partenariat public-privé pour l’Auvergne, délégation de service public dans le Loiret. Les initiatives prennent corps dans un contexte français relativement favorable au secteur numérique. Cela, notamment du fait du développement de fonds publics ou privés. C’est le cas du Fonds national pour la société numérique (FSN) créé en 2010 dans le cadre du programme « Investissements d’avenir » et doté de 4,25 milliards d’euros. Géré par la Caisse des Dépôts, il intervient auprès d’entités de toutes tailles, notamment dans les secteurs de l’e-santé, des transports intelligents ou du cloud computing (qui utilise la puissance mise à disposition par un fournisseur via Internet). C’est du FSN que sont par exemple issus les 80 millions d’euros du programme « Territoire de soins numériques » intégré à la stratégie nationale de santé. Les opportunités de la robotique connectée Autre création : un fonds d’investissement de 80 millions d’euros dédié à la robotique a été présenté début mars. Baptisé « Robolution Capital », il financera les entreprises travaillant sur une thématique que le numérique a bouleversée ces dernières années, notamment dans le champ des robots connectés : véhicules autonomes, robots faisant le ménage, accompagnant des personnes âgées… Un secteur en plein essor et dans lequel la France a l’espoir de voir certaines de ses start-up devenir des championnes mondiales dans les années qui viennent. Bilan d’étape du Plan France très haut débit (mars 2014) 50 940 2022 20 dossiers impliquant 62 départements ont été déposés devant le Fonds national pour la société numérique. millions d’euros C’est le montant total des subventions accordées pour le moment. Couverture intégrale du territoire. milliards d’euros C’est l’investissement public et privé en 10 ans. Mai / Juin 2014 11 www.decideursenregion.fr 3,3 MILLIARDS DE SUBVENTIONS DE L’ÉTAT POUR LES COLLECTIVITÉS La mobilisation des collectivités est d’ampleur. En mars 2014, 50 dossiers émanant de 62 départements avaient déjà été déposés auprès de l’État pour obtenir des subventions dans le cadre du Plan France très haut débit. Ouvert jusqu’en avril 2017, l’appel à projet auquel elles ont répondu vise à soutenir des projets publics de déploiement d’un réseau très haut débit, prioritairement en fibre optique, dans « des zones où l’initiative privée ne permettrait pas d’atteindre cet objectif (c’est-à-dire en dehors des “zones conventionnées” qui correspondent essentiellement aux agglomérations) ». Un soutien sera également apporté dans les zones d’intervention privée « en cas de défaillance caractérisée d’un ou plusieurs opérateurs par rapport aux engagements pris ». L’aide aux collectivités représentera en moyenne la moitié du besoin de subvention, mais elle pourra être augmentée en fonction de certains critères, notamment sur les territoires les plus ruraux, à l’habitat dispersé. Une bonification est également prévue pour les projets de grande envergure regroupant plusieurs départements, étant entendu que la zone de couverture pour être éligible doit être au minimum égale au périmètre d’un département. DOSSIER La France à l’heure du numérique 33 000 m2 au service du développement de l’écosystème numérique © Wilmotte & Associés SA Le nouvel incubateur accueillera 1000 start-ups innovantes, tous secteurs numériques confondus. Ces start-up bénéficieront d’un espace de travail unique, sur 33 000 m2, pour émerger et transformer leurs projets innovants en véritables entreprises de rang mondial. Paris va accueillir le plus grand incubateur du monde L’ambition de Paris est claire : devenir « la capitale la plus innovante d’Europe ». Pour ce faire, la Ville lance un gigantesque projet, 1 000 start-ups, un incubateur géant qui accueillera dès 2016 un millier de jeunes entreprises du numérique. C’est peu dire que Paris voit dans l’émergence de start-up un axe stratégique de son développement économique. Les inaugurations d’infrastructures dédiées au numérique se sont multipliées ces dernières années dans la capitale, la dernière en date étant le Numa, pépinière d’entreprises regroupant 200 jeunes entrepreneurs et lancée en novembre dernier dans le quartier du Sentier, au cœur de la ville. Mais si l’actualité est riche, c’est vers l’horizon 2016 que tous les regards se tournent actuellement. C’est en effet l’année où devrait éclore un incubateur d’un nouveau genre, inédit par ses dimensions comme ses ambitions : 1 000 start-ups. Il est appelé à devenir « le plus grand incubateur du monde ». C’est dans un ancien bâtiment ferroviaire des années 1920, la halle Freyssinet, dans le XIIIe arrondissement, que le gigantesque projet verra le jour. Deux ans de travaux seront nécessaires pour transformer ce lieu classé à l’inventaire des Monuments historiques. Ses 33 000 m² pourront alors accueillir un millier de start-up. L’incubateur devra offrir des conditions optimales pour favoriser l’émergence de nouveaux talents : espaces de coworking, fablab (« laboratoire de fabrication » mettant à disposition des machines utiles à la conception et la réalisation d’objets), auditorium, salles de réunions... ATTIRER NOUVEAUX TALENTS ET INVESTISSEURS Les possibilités d’échanges entre acteurs de la sphère numérique étant fondamentales pour favoriser la créativité et l’innovation, une attention toute particulière sera accordée aux connexions avec différents L’objectif est de permettre à lieux stratégiques situés à proximité. « Ce n’est pas Paris de devenir un projet hors sol, résumait à ce propos, en mars, « la capitale la Jean-Louis Missika, alors adjoint au maire chargé de plus innovante l’innovation. 1 000 start-ups sera mis en réseau avec d’Europe » et, les autres incubateurs, mais aussi des clusters, des pôles ce faisant, offrir de compétitivité ou encore des centres universitaires aux jeunes et de recherche. Toutes ces structures vont travailler entreprises, et ensemble ». De quoi permettre d’attirer nouveaux donc à la France, talents, créateurs et investisseurs. un meilleur Conçu en partenariat avec la Ville de Paris, ce projet rayonnement à cofinancé par la Caisse des Dépôts et l’entrepreneur l’international. Xavier Niel, le fondateur d’Illiad, la maison mère de Free, porte également une autre ambition : permettre à Paris de devenir « la capitale la plus innovante d’Europe » et, ce faisant, offrir aux jeunes entreprises, et donc à la France, un meilleur rayonnement à l’international. C’est en ce sens qu’il faut comprendre le gigantisme du projet. « Pour peser dans la compétition mondiale et attirer des talents et des investisseurs, il est important d’avoir une masse critique », explique Jean-Louis Missika. C’est chose faite. Mai / Juin 2014 12 www.decideursenregion.fr DOSSIER La France à l’heure du numérique L’accompagnement des utilisateurs, nouvelle étape du développement numérique Voir de nouveaux services arriver sur son territoire est une chose, les maîtriser en est une autre. Pour Valérie Peugeot, Vice-présidente au Conseil National du Numérique et chercheuse, l’accompagnement des utilisateurs, qu’ils soient des PME, des collectivités ou des particuliers, va devenir une priorité pour les pouvoirs publics. DÉCIDEURS EN RÉGION : Les mesures annoncées par les pouvoirs publics pour favoriser le développement du numérique vont-elles dans le bon sens ? Valérie Peugeot - Elles permettent en effet d’aller dans la bonne direction. Le Plan France très haut débit aura notamment un impact positif pour des PME. Certaines d’entre elles s’implanteront dans des territoires où elles ne pouvaient aller jusqu’à présent. D’autres, ancrées dans des espaces fragilisés, trouveront là un outil pour se développer. Le passage au très haut débit devra être accompli sur un temps court, il faut prendre garde à ne pas créer des inégalités. Et il ne faut pas oublier d’accompagner les nouveaux usagers. Cela doit devenir une priorité nationale. Il pourrait être par exemple intéressant que, pour chaque projet de très haut débit subventionné, un poste d’animateur territorial de développement du numérique soit également financé. Il ferait le lien avec les acteurs locaux de la médiation numérique pour accompagner PME, associations, habitants, diffuser les bonnes pratiques, insuffler des pratiques coopératives appuyées sur le numérique. La notion de médiation constituet-elle la nouvelle étape indispensable au développement numérique de la France ? Nous en avons plus que jamais Le Plan France très haut débit aura notamment un impact positif pour des PME.” Valérie Peugeot, Vice-présidente au Conseil National du Numérique besoin : les nouvelles générations de technologies appellent une démarche d’appropriation permanente de toute la population. Ces accompagnements ne peuvent plus être portés uniquement par des lieux dédiés comme les Espaces publics numériques. Il faut mettre en place des médiations numériques dans les maisons de retraite ou les CAF par exemple, ou encore au pied des immeubles. Des réflexions sont actuellement menées autour de l’habitat social pour que des gardiens puissent aider les habitants à gagner en compétence numérique. On observe aujourd’hui de formidables initiatives mais elles sont encore trop isolées. Il faut travailler à leur diffusion et à la mutualisation des nouveaux services d’accompagnement. Les questions de l’appropriation des services et de l’accompagnement se posent-elles aussi pour les PME ? Passer au numérique représente un coût pour les entreprises. Elles doivent notamment acquérir et déployer des outils, former en interne, etc. Elles auront tout intérêt à mutualiser ces mêmes outils. Cela peut être très rentable pour des sociétés travaillant dans un même secteur économique. Et cela demande en effet un accompagnement, les PME n’ayant pas forcément une culture de la Mai / Juin 2014 13 www.decideursenregion.fr Le Conseil National du Numérique - CNNum Le CNNum est une commission consultative indépendante. Sa mission est de formuler et de rendre publics des avis et des recommandations sur toute question relative à l’impact du numérique sur la société et sur l’économie. Il organise des concertations régulières, au niveau national et territorial, avec les élus, la société civile et le monde économique. Il peut être consulté par le gouvernement sur tout projet de disposition législative ou réglementaire dans le domaine du numérique. coopération entre concurrents. Cela est également valable pour les collectivités. En Rhône-Alpes, plusieurs d’entre elles ont ainsi décidé de regrouper toutes leurs platesformes touristiques en une seule. Les visiteurs voient l’ensemble des offres en un clin d’œil et les acteurs publics réalisent des économies leur permettant de disposer d’un outil de meilleure qualité. FINANCER POUR INNOVER Ces collectivités qui mutualisent leurs achats Les collectivités sont appelées à dégager des économies. Plusieurs d’entre elles ont fait le choix de grouper leurs achats pour obtenir des remises grâce aux volumes des commandes, mais également pour améliorer l’efficience de l’achat public. - a commande publique représente 10 % du PIB national. Au niveau de l’État, la mutualisation des achats est pratiquée depuis 2004 avec la mise en place d’un programme d’optimisation des achats dont le but est de réduire les frais de fonctionnement. Au niveau local, la pratique est en plein essor, en témoignent les initiatives de création de structures dédiées à l’achat groupé à l’échelle de territoires. des intercommunalités interrogées affirment avoir déjà coordonné leurs commandes avec une ou plusieurs communes. Parmi les principaux freins, la complexité de la démarche, qui requiert, comme l’indique l’enquête, « une véritable analyse en amont pour que les efforts engagés ne se révèlent pas décevants, voire décourageants, pour les collectivités ». L’exemple de l’Union des groupements d’achats publics (UGAP) Reste la possibilité de créer une structure locale dédiée aux achats publics à l’échelle d’un territoire. C’est le choix du Conseil général de l’Oise, qui a mis sur pied la Centrale d ’achat public de l’O ise (CAP’Oise), constituée avec une quinzaine de communes, groupements de communes et organismes associés du département. À une échelle plus large, la récente centrale d’achats interdépartementale Approlys réunit les Conseils généraux de l’Eure-etLoir, du Loir-et-Cher et du Loiret (voir témoignage). Les collectivités ont la possibilité de passer par la centrale d’achat public généraliste mise en place par l’État en 1985, l’Union des groupements d’achats publics (UGAP). Cette structure permet aux collectivités de bénéficier de tarifs minorés grâce aux commandes groupées. Dans la pratique, l’UGAP achète en grande quantité fournitures et services (véhicules, mobilier, énergie, offres de développement, etc.) pour les revendre aux personnes publiques. À noter, elle dispense les collectivités de toute mise en concurrence et de toute publicité préalable pour la passation de leurs commandes. Le cadre de l’intercommunalité Les transferts de compétences au sein des intercommunalités amènent certaines d’entre elles à mutualiser le domaine des achats. On peut citer la communauté urbaine de Strasbourg pour les télécoms, les fournitures et les véhicules, ou la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui a créé une régie générale de l’action culturelle afin de mutualiser les outils et compétences techniques pour les manifestations culturelles et événementielles. La pratique reste encore ponctuelle mais connaît un engouement certain. Une enquête réalisée en 2013 par l’Assemblée des communautés de France, l’Association des directeurs généraux des communautés de France et l’UGAP fait ressortir que 37 % Les structures locales dédiées Les bénéfices La mutualisation permet en moyenne de dégager des économies à hauteur de 10 à 15 % sur la commande publique, grâce à l’importance des volumes et aux économies réalisées sur les frais de procédures. « Ce n’est pas la seule solution pour que les finances publiques ne se dégradent pas, mais c’est une solution », note Olivier de Brabois, Directeur général des services du CG du Loir-et-Cher. Autre source d’économie, une carte d’achat qui optimise la gestion des achats (achat de biens et services). Cette solution de paiement simplifie le processus d’achat, dématérialise les paiements et assure de réelles économies de gestion à l’exemple de la Carte Achat Public Caisse d’Epargne. La mutualisation favorise la professionnalisation du métier d’acheteur public : les outils et les expertises sont mis en commun. Lorsqu’elles ont pour but affiché de favoriser l’économie locale, ces initiatives sont à long terme l’opportunité de développer des débouchés pérennes pour favoriser l’implantation d’entreprises sur le territoire. Mai / Juin 2014 14 www.decideursenregion.fr © Isabel Espanol © D. Chauveau -BDUJPOQVCMJRVFEPJUÐUSF TZOPOZNFEFQFSGPSNBODF” Jean-Charles Manrique, Directeur général des services du Conseil général du Loiret Les Conseils généraux de l’Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher et du Loiret ont mis en place une politique de coopération. Exemple : la mise en place d’une centrale d’achats, Approlys. Jean-Charles Manrique, Directeur général des services du Conseil général du Loiret, présente la structure. « Nos trois départements ont décidé de s’unir pour être plus forts et trouver des leviers de croissance. Approlys est la première concrétisation de cette démarche.. Le projet a été validé par les élus des trois départements en juin 2013. Nous avons travaillé d’arrache-pied pendant six mois pour créer ce groupement d’intérêt public : Approlys est née en novembre et va entrer dans sa phase opérationnelle cette année. La montée en puissance de la centrale devrait prendre trois ans, pour arriver en pleine phase de maturité en 2017. Approlys respecte le principe de solidarité territoriale. Elle a pour objectif de prioriser l’économie locale, et donc l’emploi, de favoriser tous les segments liés au développement durable et d’être performante économiquement. La centrale sera composée d’un conseil d’administration réunissant Mai / Juin 2014 15 www.decideursenregion.fr les adhérents, et d’une direction administrative tournante. La collectivité la plus compétente dans son domaine – par exemple en matière d’achat de sel – se verra confier le soin de confectionner le marché. Le point essentiel réside dans l’élaboration de la cartographie des achats : recenser toutes les grandes familles d’achats et les dates de fin des marchés, pour savoir quand il sera possible de lancer un achat groupé. Le bon fonctionnement de la centrale nécessite également une conduite exemplaire de tous les adhérents, faisant fi des ego. Les achats de nos trois départements représentent 306 millions d’euros annuels, sans compter les adhérents qui nous rejoindront. On prévoit donc des économies minimales à hauteur de 30 à 36 millions d’euros. » PAROLE D’EXPERT PAROLES D’EXPERTS © D.R. .ÐNFBVQMVTGPSU EFMBDSJTFMFTDPPQÏSBUJWFT GSBOÎBJTFTPOUDPOUJOVÏ ËDSÏFSEFMFNQMPJ Jean-Claude Detilleux, Président de Coop FR Modèle coopératif : des atouts uniques Coop FR, organisation représentative du mouvement coopératif français, a publié en janvier dernier la 4e édition du panorama sectoriel et du « Top 100 » des coopératives françaises. Des rapports qui témoignent du dynamisme du secteur en France. Le point avec Jean-Claude Detilleux, Président de Coop FR. DÉCIDEURS EN RÉGION : Quels enseignements tirer du panorama réalisé par Coop FR ? Jean-Claude Detilleux - Nous constatons que les 23 000 coopératives françaises ont particulièrement bien résisté à la crise. Leur chiffre d’affaires cumulé a atteint 298,7 milliards d’euros en 2012, soit une augmentation de près de 15 % par rapport à 2008. Elles ont également continué à créer de l’emploi. Avec 1,07 million de collaborateurs, les coopératives représentent aujourd’hui 4,5 % de l’emploi salarié en France, contre 4,2 % en 2008. Dans un contexte économique extrêmement difficile, les coopératives ont fait preuve d’une grande robustesse. Quelles sont selon vous les raisons de cette résistance ? Les atouts spécifiques des coopératives ? Par définition, la coopérative est une société de personnes, et non de capitaux. Elle ne verse pas de dividendes à des actionnaires et peut ainsi renforcer régulièrement ses fonds propres. C’est à la fois un gage de pérennité et le moyen de conduire des investissements sur la durée, sans subir de pression financière court-termiste. Par ailleurs, la coopérative est détenue par tous ses membres, suivant un principe solidaire et démocratique (1 personne = 1 voix). Le modèle favorise la mobilisation de tous et la mise en place d’une gouvernance collégiale, attentive aux remontées du Mai / Juin 2014 16 www.decideursenregion.fr terrain. Troisième atout déterminant : un solide ancrage territorial, une coopération étroite avec les acteurs locaux, une connaissance fine de son environnement. En 2012, 76 des 100 plus grandes coopératives avaient leur siège social en région. À titre de comparaison, 91 % des plus grandes entreprises françaises siègent en Ile-de-France… Quels sont les principaux secteurs d’activité des coopératives ? Ils sont très divers. Les plus connus, là où sont implantées des coopératives d’envergure internationale, sont la banque et l’assurance, le secteur agricole, la grande distribution. Mais il y en a sur des marchés multiples : construction, jouet, logiciels, optique, pharmacie, services aux personnes, tourisme, transport… Se confirme aussi l’émergence de nouveaux secteurs, comme les énergies renouvelables ou encore les coopératives d’habitants – des particuliers s’associant en vue de faire construire leur propre immeuble. Quel devrait être l’impact du projet de loi sur l’Économie sociale et solidaire (ESS) ? Ce projet comporte de nombreuses avancées. En particulier la simplification des modalités de création, les différentes mesures pour accélérer le développement des SCOP (Sociétés coopératives et participatives) et des SCIC (Sociétés coopératives d’intérêt collectif). Ou encore la généralisation de la pratique de révision, permettant de contrôler régulièrement le respect par la coopérative de ses principes fondamentaux. Plus généralement, la loi clarifie, sécurise et renforce le statut de l’ESS. Elle facilite et favorise ainsi le financement de ses acteurs, en cohérence avec les programmes d’investissement prévus par Bpifrance. Nous disposons là d’un levier important pour la relance de l’économie française et la création d’emplois non délocalisables. PAROLES D’EXPERTS Entrepreneuriat : l’échec, voie du succès ? Et si les entrepreneurs français modifiaient leur rapport à l’échec ? C’était le souhait des intervenants du BarCamp* organisé en novembre dernier à Paris par HEC Alumni et Google for entrepreneurs, en partenariat avec la Caisse d’Epargne… © Peshkova C’est précisément là que se trouve la clé : une analyse objective de l’échec peut permettre de se relancer dans la vie active avec beaucoup plus d’expérience. « C’est quelque chose qui se valorise, note JeanChristophe Myon, Directeur général de Kompass International. Lorsque tout va bien, on ne pense pas à analyser les raisons du succès. En revanche, en cas d’échec, on va plus facilement se pencher sur ce qui n’a pas marché. On sera alors capable d’en tirer des règles de conduite pour la suite. » Une analyse objective de l’échec peut permettre de se relancer dans la vie active avec beaucoup plus d’expérience. L’affaire semble à première vue paradoxale : et si l’échec pouvait être la voie du succès ? Pour s’en persuader, nombre d’observateurs de l’économie mondiale invitent à jeter un œil de l’autre côté de l’Atlantique. « En France, le rapport à l’échec est désastreux, constate Alain Bloch, Directeur d’HEC Paris Entrepreneurs. Les choses sont sensiblement différentes dans le monde anglo-saxon. Aux États-Unis, l’échec fait partie du parcours et est même plutôt valorisé. » Même constat dressé par Philippe Rambaud, fondateur de l’association 60 000 Rebonds, qui vient en aide aux entrepreneurs fragilisés par une faillite : « Aux États-Unis, on commence à pratiquer le recrutement d’entrepreneurs qui ont échoué, indique-t-il. Cette culture va progressivement émerger et arriver en France. Cela va permettre de désolidariser réussite et compétence. » Il défend l’approche américaine du « fail intelligently » qui invite à « échouer intelligemment. » Passées la déception et la frustration inhérentes à l’échec, il sera donc intéressant de déterminer points faibles et forts du projet avorté. Cela sur des axes techniques tout autant que pratiques. S’il lance une nouvelle société, l’entrepreneur ayant connu l’échec aura ainsi en tête toute l’importance qu’il y a par exemple à mettre en place, au départ, un pacte d’actionnaires et à définir une répartition claire du capital. « On comprend qu’il est quand même plus prudent d’avoir l’équivalent d’un “contrat de mariage’’ entre associés, note Philippe Rambaud. De même, on mesure à quel point il est positif de penser et prévoir l’échec au début de l’aventure, pour mener ensuite de façon plus détendue sa société.» Déterminer points faibles et points forts Au-delà, c’est la peur de l’échec, contre-productive, dont les spécialistes de l’entrepreneuriat invitent à se débarrasser. « Il faut avoir à l’esprit qu’il y a de nombreuses opportunités derrière la fin d’une société, beaucoup de possibilités et d’idées pour recréer une entreprise, indique Jean-Christophe Myon. Et puis il faut avoir à l’esprit que les grandes organisations recherchent de plus en plus des cadres ayant un profil d’entrepreneur. » * Un BarCamp est une rencontre où, contrairement à une conférence, le contenu est fourni par tous les participants. Mai / Juin 2014 17 www.decideursenregion.fr CAISSE D’EPARGNE RHÔNE ALPES… SOLUTION Crédit-bail immobilier : financez vos locaux sans mobiliser votre trésorerie VOS BESOINS Vous souhaitez acquérir les locaux de votre entreprise sans utiliser vos capitaux ? Le crédit-bail immobilier proposé par les Caisses d’Epargne est la solution pour les financer ou investir dans l’immobilier, quels que soient votre secteur d’activité et le type de bâtiment concerné. Les plus … Une solution pour financer l’intégralité du projet hors bilan : vous conservez votre capacité d’endettement. Des loyers déductibles du résultat imposable. La possibilité d’acheter en cours ou à l’issue du contrat (7 ans dans la plupart des cas) pour une valeur préalablement définie. NOTRE SOLUTION Le service La Caisse d’Epargne, à travers une filiale du groupe BPCE, vous propose de bénéficier d’un financement complet pour l’acquisition de vos locaux ainsi que d’avantages fiscaux et financiers spécifiques liés à l’opération. Et ce, quels que soient votre statut (artisan, commerçant, entreprise, profession libérale, agriculteur, association) et le type de biens professionnels que vous cherchez à acquérir (locaux d’activités, surfaces commerciales, entrepôts, bureaux…). Comment ça marche ? Dans le cadre d’un crédit-bail immobilier, c’est la société de crédit-bail qui se porte acquéreur du bien ou le fait construire, puis vous le donne en location, assorti d’une promesse unilatérale de vente à votre profit. Mais c’est vous qui conservez la maîtrise du projet : vous choisissez le bien ou le terrain, désignez les intervenants s’il s’agit d’une construction, suivez le déroulement des travaux et réceptionnez le bâtiment. La société de crédit-bail, de son côté, règle le propriétaire ou les entreprises durant la phase de construction et vous guide en cas de besoin. Les loyers du contrat de crédit-bail démarrent à l’achèvement de l’immeuble. Leur montant est alors ajusté sur le montant définitif de l’investissement. À l’issue du contrat (en général entre 7 et 15 ans), vous pouvez vous rendre acquéreur du bien pour une somme initialement convenue. Des experts de la Caisse d’Epargne connaissant bien le marché immobilier de votre région présents pour vous guider. “Un outil d’accès au crédit efficace” Vincent Tréhout, chef de produits “Financements” de BPCE – réseau Caisse d’Epargne. Les bénéfices Ce système vous permet de financer l’intégralité du projet (terrain, frais d’acquisition, travaux de construction...), sans mobiliser votre capital. Et ce hors bilan, vous conservez donc votre capacité d’endettement. Les loyers sont déductibles du bénéfice imposable (sauf la fraction correspondant à la valeur initiale du terrain). La sous-location est possible, de même qu’un montage sous forme de SCI patrimoniale pour mettre l’immeuble à la disposition de votre entreprise. Et à l’issue du contrat, vous pouvez vous rendre acquéreur du bien pour une valeur préalablement définie. Mai / Juin 2014 18 www.decideursenregion.fr “En période de crise et d’accès plus difficile au crédit bancaire classique, le crédit-bail immobilier constitue pour une entreprise un outil particulièrement efficace de financement de ses actifs immobiliers tout en limitant son endettement. Peu consommateur en fonds propres et bénéficiant d’avantages fiscaux indéniables, le crédit-bail immobilier permet de continuer à financer des projets de croissance tout en ménageant sa solvabilité.” VOTRE CONTACT RÉGIONAL : Olivier Godard Tél. : 04 72 60 77 55 CAISSE D’EPARGNE RHÔNE ALPES… À VOS CÔTÉS © D.R. L'équipe de management d'Hyperia Finance, de gauche à droite : Ÿ¨Q/T/ Ə*m/ҭ Directeur Financements Structurés ; Dž/¨ƭ TTҭ Directeur Gestion de Fortune ; žTT®/Ƨ/¹sҭ Directeur Fusions-Acquisitions. Hyperia Finance, pour encore mieux accompagner les entrepreneurs Hyperia Finance accompagne les entrepreneurs de la région Rhône-Alpes dans leur réflexion stratégique : vendre ou acheter son entreprise, structurer sa dette, valoriser et orienter son patrimoine. L a Caisse d’Epargne Rhône Alpes, reconnue comme un partenaire des entreprises, a décidé de créer Hyperia Finance et de devenir ainsi une référence incontournable auprès des entrepreneurs de la région Rhône-Alpes. Avec dix-sept experts, avocats fiscalistes, gérants de patrimoine, et ingénieurs d'affaires, Hyperia Finance apporte conseils et solutions aux entrepreneurs rhônalpins. Hyperia Finance s'adresse en effet exclusivement à l'entrepreneur et ce, de manière globale, à 360°, en couvrant tous ses besoins. Son ancrage régional fort, au plus près des préoccupations de ses clients, en fait un modèle unique. Elle met en effet à la disposition des entrepreneurs de la région une équipe d’experts installée en Rhône-Alpes. Hyperia Finance regroupe ainsi les activités de fusions-acquisitions, de financements structurés et de gestion de fortune. À titre d'exemple, Hyperia Finance peut proposer ses services dans le cadre de la mise en relation d'un acheteur avec un vendeur, de la réalisation d'une entrée au capital ou d'une levée de fonds, du financement d'une recomposition capitalistique, d'une optimisation fiscale, de la gestion d'actifs, et dans bien d'autres domaines encore. Plus qu'une banque d'affaires Hyperia Finance propose les métiers traditionnels d’une banque d’affaires, complétés par l’expertise de la Caisse d’Epargne en gestion de fortune et en financements structurés. Ses services couvrent trois domaines. ӡƍ®Tӄũ ®TT¨T Hyperia Finance accompagne le chef d’entreprise dans ses réflexions concernant le capital de son entreprise et l’évolution du périmètre d’activité des groupes, conseille les managers dans le cadre de LBO et assure le rôle de banque conseil dans le cadre d’introduction en Bourse. ӡƍT //¨lj¨® ¨®2 Hyperia Finance accompagne l’entrepreneur dans ses projets de transmission et de développement de son entreprise en structurant la dette de façon appropriée (financements de transmission d’entreprise, structuration de dettes moyen terme, financement de la croissance externe et financements de projets). ӡƏ/¨T*/ƍ¨®/ Hyperia Finance accompagne le dirigeant dans la cession de son entreprise, la gestion et le développement de son patrimoine avec une approche globale du patrimoine qui inclut les dimensions juridique, fiscale et financière. Décideurs en Région est publié par BPCE - Société anonyme à Directoire et Conseil de surveillance au capital de 155 742 320 euros. Siège social : 50 avenue Pierre Mendès-France - 75201 Paris cedex 13. RCS Paris n° 493455042, BPCE intermédiaire d'assurance inscrit à l'ORIAS sous le n° 08045 100. Vous pouvez exercer vos droits d’accès, de rectification et d’opposition au traitement pour motifs légitimes en vous adressant par écrit à Caisse d’Epargne Rhône Alpes – Service Relations Clientèle – 42, bd Eugène Deruelle BP 3276 - 69404 Lyon cedex 03. Directeur de la publication : François Pérol. Directeur des publications Caisse d’Epargne : Cédric Mignon. Directeur de la rédaction : Thierry Martinez. Directeur adjoint de la rédaction : Christelle Body. Rédactrice en chef : Christel Chaton. Comité de rédaction BPCE : Ludovic Aublin, Laëtitia Droniou, Anne Latty, Frédéric Piat, Nathalie Portenguen-Leduc, Marie-Agnès Ripot. 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