EDITORIAL 3 Une année qui s’annonce riche innovations Cérémonie des vœux 2013 Le CHRU de Lille « investit pour préparer l’avenir » Lundi 21 janvier avait lieu, dans le hall de l’hôpital Huriez, la traditionnelle cérémonie des vœux, présidée cette année par Jean-Louis Frémaux, Vice-Président du Conseil de Surveillance. L’occasion de revenir sur les réussites de l’année écoulée tout en dévoilant les grands axes de travail et les projets pour 2013. « La recherche au cœur de notre dynamisme » Devant un parterre composé de professionnels du CHRU et de partenaires de la région, et en présence de Daniel Lenoir, Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) du NordPas-de-Calais, M. Frémaux a tout d’abord rendu hommage à l’ensemble du personnel du CHRU, incarnant à ses yeux « les valeurs du service public » avant de rappeler la « tradition d’hospitalité » qui caractérise la région. Il s’est ensuite tourné vers la ConceptRoom (chambre du futur) exposée dans le hall, une « innovation majeure » symbolisant « l’investissement du CHRU au côté des industriels ». Autres réalisations phares de l’année 2012, le renou- vellement de la convention-cadre avec le Conseil Régional, l’extension de l’hôpital Roger Salengro et de l’hôpital Fontan, l’Unité Hospitalière Spécialement Aménagée (UHSA), la construction des bâtiments Stérinord ou encore la labellisation d’OncoLILLE (voir Contact n°110), « une formidable reconnaissance de nos compétences et de notre potentiel en la matière » s’est félicité Jean-Louis Frémaux. Un budget équilibré, fruit « d’efforts constants » Autre point de satisfaction, le budget du CHRU à l’équilibre pour la quatrième année consécutive. Au total, ce sont 103 millions d’euros qui ont été investis en 2012, soit 30 millions de plus par rapport à 2011. Sans surprise, les travaux effectués sur l’ensemble du CHRU occupent le poste de dépense le plus important, avec près de 64,8 millions d’euros investis. Viennent ensuite les équipements médicaux à hauteur de 18,9 millions d’euros, les systèmes d’information (11,8 millions d’euros) et l’équipement non médical (4,9 millions d’euros). Parallèlement, 250 emplois supplémentaires sont venus renforcer les équipes du CHRU en 2012. « Des projets à foison pour 2013 » porte unique de l’urgence ou le projet de construction du futur Hôpital Cardiovasculaire et Pulmonaire, pour lequel un architecte vient d’être désigné. Les efforts se poursuivront également au niveau du Département des Prestations Hôtelières afin d’améliorer toujours davantage le confort des patients, dans le sillage de la Concept-Room. Jean-Louis Frémaux a ainsi rappelé l’une des vocations du CHRU, celle « d’apporter l’excellence grâce à la conjugaison de nos savoirfaire ». A. Camus De nombreux projets sont d’ores et déjà engagés pour cette année 2013, à commencer par la construction de la Contact - Mars 2013 4 LA SCIENCE AVANCE Prise en charge des AVC Les bénéfices de la régulation prouvés par une étude Menée d’octobre 2008 à juillet 2011 sur 302 patients traités pour un AVC, une étude conduite pour la première fois par les médecins spécialistes de l’urgence et de la neurologie vasculaire (Dr Cassola, Dr Bodenant, Dr Girot, Pr Cordonnier, Pr Wiel, Pr Leys, Dr Goldstein) a démontré que l’appel au 15, lorsque se présentent les symptômes d’un AVC, réduit significativement le délai de prise en charge. Contact vous explique… Le centre de régulation des appels vers le 15 Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) regroupent schématiquement deux sortes de troubles : les infarctus cérébraux et les hémorragies cérébrales. La thrombolyse, qui consiste à déboucher une artère, n’est possible qu’en cas d’infarctus cérébral et doit être pratiquée dans un délai de 4h30 après les premiers symptômes. La régulation : une chaine de soin au service des patients La régulation est le processus de prise en charge du patient, de son appel vers le 15 jusqu’à son hospitalisation. L’appel du patient ou de l’un de ses proches arrive d’abord vers les assistants de régulation médicale qui collectent plusieurs informations sur le patient puis transmettent l’appel vers le médecin régulateur. Le médecin régulateur prend Contact - Mars 2013 alors contact avec le neurologue vasculaire qui va lancer en collaboration avec son collègue urgentiste l’alerte thrombolyse. Dès son arrivée aux urgences, le patient peut ainsi bénéficier d’un accès immédiat à l’imagerie permettant de déterminer avec précision son état. Un gain de temps vital Les bénéfices de cette prise en charge complète des patients par les équipes du SAMU ont été mis en lumière par les résultats découlant de l’étude. Au final, le délai de prise en charge intra-hospitalière pour les patients pour lesquels un contact a été établi entre le régulateur du Centre 15 et le neurologue, était réduit de 42 minutes en moyenne par rapport aux patients non régulés, et de 15 minutes par rap- port aux patients régulés sans contact avec le neurologue. Un gain de temps précieux quand on connait les dégâts provoqués par l’AVC sur le patient : chaque minute, ce sont près de 1,9 millions de neurones qui disparaissent chez ces patients, avec des conséquences parfois dramatiques. Mieux informer le grand public L’AVC est en effet la première cause de handicap acquise de l’adulte en France. C’est aussi la deuxième cause de démence derrière la maladie d’Alzheimer et la troisième cause de mortalité (228.000 décès par an). Une prise en charge plus rapide passe avant tout par une meilleure information du grand public sur les signes de l’accident vasculaire cérébral : troubles du langage, paralysie de certaines parties du corps, altération du champ visuel… et permettrait de réduire les séquelles de l’AVC. Des efforts constants sont aussi réalisés du côté de la régulation par le Centre 15 : les critères de lancement de l’alerte de thrombolyse ont été élargis au maximum afin de détecter le maximum de patients victimes d’un accident vasculaire cérébral. En 2012, 371 400 régulations ont été effectuées conjointement par le Centre 15 du CHRU et la permanence des soins ambulatoires (PDSA). A. Camus LA SCIENCE AVANCE 5 Grossesses gémellaires et prématurité La recherche progresse Alors que les naissances prématurées concernent près de 50% des grossesses gémellaires et qu’environ 30% des femmes enceintes de jumeaux accouchent avant 8 mois de grossesse, une étude vient prouver l’inefficacité de la progestérone dans la lutte contre les naissances prématurées. Contact vous en dit plus… Cette avancée de la recherche sur la progestérone et son utilisation en cas de grossesse gémellaire est le fruit d’une étude multicentrique menée conjointement par le CHRU de Lille, les équipes du Professeur Rozemberg du CH de Poissy et celles du Professeur Senat de l’hôpital Bicêtre. Limiter les naissances prématurées La progestérone est un médicament permettant de relâcher le muscle utérin et de limiter les contractions. En participant au maintient de la grossesse, elle permet de réduire les risques de naissance prématurée chez les femmes ayant déjà accouché prématurément et de diminuer ainsi les séquelles pour le nouveau-né. Efficace dans le cadre d’une grossesse unique, la progestérone est également utilisée lors de grossesses gémellaires, particulièrement aux Etats-Unis, alors que son efficacité avait déjà été contestée pour cette utilisation. Une étude menée pour la première fois Bien que 8 études internationales avaient démontré l’inefficacité de la progestérone en cas de grossesse gémellaires, aucunes n’avaient pour l’heure été menées sur des populations à risque. Conduite de 2006 à 2010 sur 480 patientes, provenant majoritairement du CHRU de Lille, l’étude co-pilotée par le Pr Philippe Deruelle, responsable des urgences gynéco-obstétricales, du centre de la naissance et du service de pathologie maternelle et fœtale a été menée sur des cas de grossesses gémellaires avec col court. Les résultats ont démontré que les risques de naissance prématurée ne diminuaient pas chez les patientes ayant reçu un traitement de progestérone et qu’en conséquence, sa prescription était déconseillée. Une reconnaissance internationale La réalisation de l’étude aura mobilisé l’ensemble de la maternité du CHRU, le service de pathologie maternelle et fœtale et la délégation à la recherche clinique et à l’innovation (DRCI). Publiés dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology, les résultats ont été présentés le 14 février dernier à San Francisco lors de la convention annuelle de la Society of Maternal Fetal Medicine. Le Pr Deruelle s’est vu remettre, au nom de toutes les équipes impliquées dans l’étude, le prix « March of Dimes », symbole d’une reconnaissance internationale de la qualité du travail de la recherche française. A. Camus Contact - Mars 2013 6 LA SCIENCE AVANCE Un équipement de pointe pour séquencer le génome humain Une nouvelle plateforme de séquençage de l’ADN Pour le Pôle de Biologie-Pathologie-Génétique La connaissance de la séquence des gènes vise à mettre en évidence chez les patients les mutations responsables de maladies génétiques ou de cancers. Le séquençage de l’ADN est une technique de détermination des éléments constitutifs des gènes. En 2013, le pôle de Biologie-Pathologie-Génétique se dotera d’une Plateforme de Séquençage de l’ADN de Nouvelle Génération. Un ensemble d’équipement de pointe que nous présentent le Pr Brigitte Jude, Chef du Pôle de Biologie Pathologie Génétique, et le Pr Nicole Porchet, Responsable du Plateau Commun de Biologie et Génétique Moléculaires. Contact : quel est le principe de cette plateforme ? Pr Brigitte Jude : « Le projet consiste à créer une Plateforme de Séquençage Clinique à haut débit, partagée par toutes les équipes médicales du Pôle, dans le cadre du diagnostic biologique des maladies génétiques ou de la prise en charge des patients atteints de cancers. La plateforme comportera 3 séquenceurs de type NGS (ce sont des appareils qui réalisent la réaction enzymatique de séquençage de l’ADN), des robots (destinés à la préparation et la purification en amont du séquençage des banques d’ADN de chaque patient) et d’ordinateurs et logiciels (permettant en aval du séquençage, de traduire les données brutes en données médicales). La Plateforme Contact - Mars 2013 permettra au Laboratoire d’accéder au statut de Laboratoire National de Diagnostic Approfondi, grâce à des financements obtenus dans le cadre du Plan National Maladies Rares 2 et du Second Plan Cancer.» Contact : quelles sont les avancées permises par cette nouvelle technologie ? Pr Nicole Porchet : « De 1980 à 2005, le principe du séquençage de l’ADN a assez peu évolué et il faut se rappeler que le séquençage intégral du génome humain par la technique de Sanger a duré 13 ans et qu’il a mobilisé un consortium international de 20 laboratoires de recherche. Or depuis 2005, de nouvelles méthodes ont vu le jour, grâce à l’apport très important des nanotechnologies et de la bioinformatique. On peut aujourd’hui obtenir une séquence brute du génome humain en quelques heures. Le séquençage clinique de nouvelle génération permettra de séquencer beaucoup plus rapidement qu’auparavant et à moindre coût des panels de gènes choisis en fonction de la maladie de chaque patient (médecine personnalisée). » Contact : Cette plateforme concrétise-t-elle une collaboration au sein du CHRU ? Pr Nicole Porchet : « Cette plateforme a pu se constituer grâce au partage de compétences et de moyens de toutes les équipes médicotechniques concernées de Biologie, Génétique et Cytogénétique Moléculaire (Services du Dr J.Andrieux, des Prs J. Goudemand, F. Broly, N. Porchet et C. Prudhomme). Complémentaire de la plateforme de CGH-array («Biopuces») implanté sur le même site, elle permettra au laboratoire de participer à la création de filières multidisciplinaires autour des Centres de Référence et de Compétences du CHRU de Lille et d’autres sites, dans le cadre de la prise en charge des maladies rares, et participera aux activités de soins et de recherche du consortium de recherche OncoLILLE, dans le cadre du cancer ». Propos recueillis par A. Deconynck LA SCIENCE AVANCE 7 Professeur Didier Klug : cardiologue du pôle cardiovasculaire et pulmonaire Docteur Christelle Marquie : cardiologue ayant pratiqué l’opération Docteur Georges Fayad : chirurgien cardiaque ayant pratiqué l’opération Professeur Salem Kacet : chef du pôle cardiovasculaire et pulmonaire Pose du premier défibrillateur cardiaque sous-cutané en France Le CHRU conforte son rôle de pionnier en la matière Alors qu’un des premiers défibrillateurs cardiaques français avait déjà été posé au CHRU de Lille en 1986, les équipes du Professeur Salem Kacet, Chef du pôle cardiovasculaire et pulmonaire du CHRU, ont procédé le 1er octobre dernier à la pose du premier défibrillateur cardiaque entièrement sous-cutané en France sur une jeune patiente de 17 ans souffrant de cardiopathie. Explications… Le phénomène de mort subite est responsable d’environ 50.000 décès par an en France dont 5.000 dans notre région. Le défibrillateur permet de surveiller le rythme cardiaque et d’intervenir en cas de fibrillation du cœur. Avec 350 défibrillateurs cardiaques installés chaque année, le CHRU de Lille est l’un des plus gros centres de pose en France. Un système plus simple… Contrairement à un défibrillateur cardiaque interne classique, le défibrillateur sous-cutané ne nécessite pas la pose de sondes directement dans le cœur du patient : le boitier, disposé sur les côtes, est relié à une sonde passant sous la peau, le long du sternum, et chargées de surveiller le rythme cardiaque. chez des patients ayant eu des complications infectieuses. …et une alternative aux appareils intracardiaques Légèrement plus gros et plus lourd qu’un défibrillateur cardiaque classique (145g pour le défibrillateur sous-cutané contre 80g pour le défibrillateur cardiaque classique), le modèle sous-cutané n’est pour l’heure pas adapté aux enfants du fait de ses dimensions. Ses fonctions sont aussi plus limitées puisqu’il n’intègre pas encore de fonction pacemaker mais des modèles de défibrillateurs souscutanés plus performants sont déjà en préparation. En France, 8 patients ont déjà bénéficié En évitant le recours à une intervention directe à l’intérieur du patient, le défibrillateur sous-cutané permet de limiter les complications liées à la mise en place d’un système classique. Ce système permet également d’intervenir chez des personnes souffrant de problèmes anatomiques ne permettant pas le passage des sondes dans le cœur. Le défibrillateur sous-cutané s’avère également une alternative utile Une technologie à développer de ce système, à Lille, Marseille et Strasbourg. Un chiffre encore marginal en comparaison des 12.000 défibrillateurs cardiaques installés en 2012 dans l’hexagone. Cette technique nouvelle en France a pourtant vocation à se développer à côté des défibrillateurs cardiaques classiques : pour 2013, le CHRU de Lille prévoit la pose d’une dizaine d’appareils. La prochaine intervention aura lieu dans les semaines à venir. A.Camus Contact - Mars 2013 8 GROS LA SCIENCE PLAN AVANCE Zoom sur… Les soins à domicile en pédiatrie Dans le cas de maladies graves, certains patients effectuent des séjours longs et réguliers dans les centres hospitaliers. Ces hospitalisations à répétitions peuvent être vécues comme une épreuve chez certains malades, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’enfants ou d’adolescents. Le dispositif de soin à domicile du service de pédiatrie de Jeanne de Flandre a pour objectif de soigner ces patients directement chez eux, lorsque cela est possible, afin de leur offrir un environnement plus chaleureux et familier. Contact vous en dévoile le fonctionnement… Plusieurs services du CHRU disposent d’un dispositif de soins à domicile à destination des enfants et adolescents comme le service pédiatrique de l’hôpital Jeanne de Flandre. Des soins bien distincts de ceux proposés par le service d’hospitalisation à domicile du CHRU «HOPIDOM» (que Contact vous présentera dans son prochain numéro). Une pratique qui a fait ses preuves Cela fait maintenant une vingtaine d’années que les équipes de pédiatrie de l’Hôpital Jeanne de Flandre, ont mis en place un système de soins à domicile permettant d’alléger le quotidien des enfants atteints de maladie chronique comme la mucoviscidose ou nécessitant une nutrition parentérale de longue durée. « Certaines maladies obligeaient auparavent les patients à effectuer des séjours à l’hôpital de 10 à 15 jours, plusieurs fois par an » explique le Professeur Turck, qui gère l’unité pédiatrique de Jeanne de Flandre. Géré par des infirmières puéricultrices coordonnatrices, ce système s’applique à toute la région du Nord-Pas-de-Calais et s’appuie sur un réseau local d’infirmiers libéraux spécialement formés pour prodiguer ces soins spécialisés. Une formation dont peuvent Contact - Mars 2013 les puéricultrices forment les parents à prodiguer des soins spécialisés aussi bénéficier les parents pour la nutrition parentérale : « Nous apprenons aux parents à réaliser des gestes d’une haute technicité dans des conditions d’asepsie optimale, poursuit le Professeur Turck, Les infirmières leur apprennent également les bonnes attitudes à avoir en cas de problème, en particulier de fièvre, et des simulations sont parfois organisées pour savoir interpréter certains signaux comme des dysfonctionnements des pompes de perfusion». Au final, c’est un véritable réseau de proximité, qui fédère infirmiers, médecins et parents. A. Camus les parents formés peuvent ensuite réaliser ces soins à domicile GROS PLAN 9 la collégialité au cœur des soins palliatifs gros plan sur la clinique des soins palliatifs La Clinique des Soins Palliatifs fait partie du Pôle des Maladies cardiovasculaires et pulmonaires. Composée de 2 secteurs, équipe mobile et unité d’hospitalisation, elle remplit des missions de soins, d’enseignement et de recherche. Elle est également un acteur régional dans incontournable l’accompagnement et le développement des bonnes pratiques en lien avec la loi Léonetti. Contact est parti à la rencontre des professionnels de la clinique, résolument tournés vers la qualité de la vie, jusqu’à sa fin. C’est presque un service comme les autres, à part les portes des chambres qui restent closes et le calme qui règne dans les couloirs. Des espaces privatifs symbolisent l’intimité qui règne dans ses lieux. « Le service est ouvert 24h/24h aux familles et aux enfants sans limite d’âge » précise le Dr François-Xavier Derousseaux, responsable de la clinique. «Il nous arrive même de tolérer les petits animaux» ajoute-til. Ne pensez pas que les patients y entrent pour terminer leur vie ; l’admission dans l’unité n’est pas synonyme de décès imminent «les patients sont hospitalisés pour une durée variable, parfois quelques mois, avec des sorties. En 2012, sur 230 patients, une soixantaine ont pu regagner leur domicile après stabilisation » précise t-il. Soutien et formation pour les équipes, accompagnement pour le patient et ses proches Elle est destinée aux patients en situation critique, pour qui tout espoir de curatif est abandonné « Nous travaillons avec les équipes soignantes en complémentarité de compétence et non en substitution de compétence » souligne Annie Devulder, cadre supérieur de santé du Pôle. « Nous travaillons avec les équipes sur le passage du curatif au palliatif et sur le « lâcher prise » rajoute-t-elle. L’équipe, pluridisciplinaire, formée à la douleur et aux soins palliatifs, œuvre au quotidien pour favoriser la qualité de la prise en charge de fin de vie du patient et sa famille. « La collégialité est instaurée dans le service et nous travaillons en collaboration avec les bénévoles (par exemple l’Association Omega) et les représentants de culte » ajoute Myriam Florent, cadre de l’unité. Pour les familles, l’accompagnement apporté par les professionnels de la clinique est un réel soutien, comme en atteste la lecture du livre d’or mis à leur disposition dans le service. Pour que chaque patient concerné puisse bénéficier de cet accompagnement, le service souhaiterait contribuer à la diffusion de la culture palliative au sein de l’hôpital. Les apports essentiels de la loi Léonetti relative au droit des patients en fin de vie portent sur : - interdiction de l’obstination thérapeutique déraisonnable - le traitement pouvant avoir comme effet secondaire d’abréger la vie du patient - l’attitude face au refus de traitement - l’arrêt ou la limitation des traitements - les directives anticipées. - la désignation d’une personne de confiance EN SAVOIR PLUS Clinique de soins palliatifs : postes 44652, 44751 S. Marchand Contact - Mars 2013 10 GROS LA SCIENCE PLAN AVANCE L’ambul une prise en char L’ambulatoire, qui permet au patient de sortir de l’hôpital le jour même de son intervention, est un mode de prise en Aujourd’hui, de nouvelles activités s’ouvrent à l’ambulatoire, dynamisant l’offre hospitalière. Pour répondre à une demande de prise en charge dans son projet d’établissement 2012-2016. Contact vous en dit plus. La prise en charge en ambulatoire est en adéquation avec le mode de vie trépidant de nos sociétés modernes. Elle a des atouts incontestables pour le patient : elle lui permet de bénéficier d’un plateau technique de qualité avec un personnel qualifié, pour des soins de chirurgie, d’explorations ou d’actes médicaux - avec ou sans anesthésie - tout en regagnant son domicile le jour même. Grâce au progrès de la médecine (techniques moins invasives, évolutions des techniques d’anesthésie..), la prise en charge en ambulatoire s’ouvre aujourd’hui a de nombreuses disciplines. Le CHRU, engagé depuis de nombreuses années dans le développement de l’ambulatoire, propose d’ores et déjà ce mode Contact - Mars 2013 de prise en charge. Les 350 lits qui y sont consacrés, répartis sur l’ensemble du site hospitalier (en médecine, chirurgie, gynéco-obstétrique, soins de suite et réadatpation et psychiatrie) connaissent une constante progression (25% d’activité de chirurgie sont réalisés en ambulatoire). Toutes les disciplines médicales et chirurgicales, adultes et enfants, sont impliquées dans cette dynamique d’évolution. Une Clinique Ambulatoire dédiée à l’Hôpital Huriez Parmi ses atouts, le CHRU de Lille dispose d’une Clinique Ambulatoire à l’Hôpital Huriez, sur un site unique, desservant de multiples disciplines médico- chirugicales. Rattachée au Pôle Médico-Chirurgical, la Clinique Ambulatoire est une référence non seulement régionale, mais aussi nationale « nous sommes site pilote pour le développement de l’ambulatoire en France, » précise le Dr Nadine Ruolt, Anesthésiste coordinatrice du Centre. La Clinique Ambulatoire se compose d’un secteur de chirurgie ambulatoire qui développe de la chirurgie lourde, et d’un secteur d’activité d’endoscopie digestive, avec un plateau dédié performant et des équipements innovants, sur lequel sont développés des actes thérapeutiques (pathologies biliaires, suivi des maladies inflammatoire chroniques de l’instestin …) et diagnostiques (dans le cadre de la cancérologie par exemple). 6 000 patients y ont été hospitalisés en 2012, et 12 000 interventions ont été réalisées sur le plateau technique. « Nous constatons aujourd’hui une hausse d’activité avec de nouvelles prises en charge en chirurgie ambulatoire telles que : varices, ablation de la vésicule biliaire sous coelioscopie, chirurgie urologique, et aussi le prélèvement de moelle osseuse en vue d’une greffe » précise encore le Dr Nadine Ruolt. Une activitéambulatoire amenée à se structurer pour plus d’efficience L’activité ambulatoire se développe également dans d’autres structures du CHRU, de façon plus ou moins formalisée, parfois dite « foraine » (c’est-à-dire sans GROS PLAN 11 ulatoire : rge en plein essor charge qui connaît un développement constant aussi bien au niveau régional que national. forte des patients, le CHRU a réaffirmé son engagement à développer et structurer ce mode structure dédiée et clairement identifiée), comme par exemple dans certains secteurs de l’Hôpital Salengro ou de l’Hôpital Cardiologique, parfois identifiée et formalisée. C’est le cas par exemple, de la Clinique de Gynécologie à Jeanne de Flandre, qui a organisé un secteur de chirurgie ambulatoire dédié de 6 lits, qui fonctionne avec un personnel dédié, mais dans les blocs opératoires communs de Jeanne de Flandre. « La gynécologie est une spécialité qui se prête bien à la chirurgie ambulatoire, car c’est une chirurgie non invasive, qui se fait de plus en plus par les voies naturelles, peu douloureuse, et avec des suites opératoires simples» souligne le Dr Jean-Philippe Lucot, chirurgien-gynécologue dans la clinique de gynécologie. Grâce aux progrès technologiques, de nombreuses interventions qui nécessitaient une hospitalisation, se font aujourd’hui en ambulatoire (ex : ligature de trompes, cure d’incontinence urinaire par bandelettes..). « Les patientes sont demandeuses de cette forme de prise en charge, qui implique pour nous, non seulement un travail d’équipe, mais au delà, une organisation très rigoureuse, sur laquelle repose toute l’activité. Nous attendons beaucoup d’un poste d’IDE coordinatrice pour optimiser les flux et améliorer l’organisation » ajoute le Dr Lucot. L’organisation est le maître mot de l’activité ambulatoire qui doit répondre à des obligations réglementaires strictes pour s’exercer en toute sécurité pour le patient. C’est donc un enjeu fort pour les équipes soucieuses de développer une prise en charge en ambulatoire pour leur patient. La clinique Ambulatoire quant à elle, vise plus loin, en projetant de développer une filière « ultra rapide », en réorganisant les circuits notamment pour les fibroscopie et coloscopies, « dans des conditions de confort optimales pour le patient et pour les équipes » ajoute le Dr Nadine Ruolt « réduisant encore la durée du séjour tout en garantissant la sécurité du patient » conclut-elle. S. Marchand La Clinique Ambulatoire d’Huriez - 20 lits d’hospitalisation (depuis 2010) - 2 blocs, 2 salles laser - 3 salles interventionnelles gastro - 2 salles d’endoscopie - 1 salle de pré-anesthésie - 1 salle de Soins Post-Interventionnelles de 8 lits Quelques activités médicales représentées : - chirurgie digestive : vésicule, hernie, hémorroïde et proctologie… - chirurgie vasculaire : varices, fistule artério-veineuses, pose de PAC… - chirurgie urologique : traitement de l’incontinence urinaire, traitement des lithiases.. - chirurgie andrologique : prélèvement testiculaire en vue d’une fiv… etc… Contact - Mars 2013 12 LE LA DOSSIER SCIENCE AVANCE FONTAN 2 Un nouvel écrin pour la p l’addictologie et la gé Contact - Mars 2013 psychiatrie, ériatrie LE DOSSIER 13 Un établissement en constante modernisation : c’est ce qui caractérise le CHRU de Lille et ses projets d’envergure qui voient aujourd’hui leur aboutissement. Après l’ouverture du nouveau Centre de Réanimation et de Traitement des Brûlés (voir notre précédent numéro), c’est aujourd’hui le nouveau bâtiment dédié à l’addictologie, à la psychogériatrie, dénommé Fontan 2, qui ouvre ses portes. Un bâtiment à la pointe des normes environnementales, permettant de ré-intégrer au cœur du campus des activités jusqu’alors pour la plupart excentrées. Contact vous présente ce nouveau venu. Après 13 mois de chantier, le nouveau bâtiment dédié aux activités d’addictologie et de psycho-gériatrie vient d’ouvrir ses portes. Ramener l’addictologie sur le campus Bien plus qu’un nouveau bâtiment, Fontan 2 concrétise une volonté de l’institution de ramener au cœur du campus hospitalo-universitaire des activités jusqu’alors excentrées, comme l’addictologie et la psycho-gériatrie. Une action riche de sens, au service d’une vision moderne de l’addictologie comme activité de pointe et de référence du CHRU de Lille. Et au-delà de la réintégration de ces activités sur le campus, l’ouverture de ce nouveau bâtiment permet de plus de rapprocher les activités d’addictologie de celles de la psychiatrie, en implantant ce bâtiment juste en face de l’hôpital Michel Fontan. Maintenir les liens entre psychiatrie et addictologie est une des volontés du CHRU, tout en renforçant la prise en charge des aspects somatiques de ces pathologies, ceci étant facilité par ce positionnement au sein du campus. « Ce projet permettra d’élargir notre offre de soins et le nombre de places dis- ponibles, ainsi que la qualité de notre projet médical, commente le Pr Pierre Thomas, Chef du pôle de psychiatrie, médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire. Cette meilleure visibilité ne pourra en effet que dynamiser ces spécialités médicales ». Au final, c’est donc bien tous les stades de la vie du patient qui sont pris en charge dans un même lieu : de la naissance, avec les dyades mère-enfant, au vieillissement avec la psycho-gériatrie, en passant par l’adolescence avec la prise en charge des troubles des conduites alimentaires, ou encore la parentalité. Rapprocher les activités de psychiatrie et d’addictologie offre également l’avantage de pouvoir mutualiser des moyens ou une organisation, au bénéfice du patient. Dans ce cadre, les équipes d’Agents de Service Hospitalier (ASH) et les équipes soignantes de nuit ont pu être regroupées entre les 2 bâtiments (Fontan et Fontan 2), pour former désormais une seule et même équipe. « Un dispositif d’accompagnement professionnel a été proposé aux personnels concernés dans le cadre de ce déménagement, précise Francis Boittelle, Cadre de santé d’addictologie. «Des formations, ou des réorientations leur ont été proposées». Contact - Mars 2013 14 LA DOSSIER SCIENCE AVANCE LE Zoom sur … Environnela Certification Haute Qualité 0) mentale (n° NF380/10/461-rév0 ent a du respecter 14 Pour être certifié BBC HQE, le bâtim -construction, l’éco-gescibles réparties en 4 catégories : l’éco sont classées en 3 niveaux tion, le confort et la santé. Ces cibles de performance : qui représente l’excel- Le niveau « Très Performant » (TP) ées dans la construction lence par rapport aux normes exig de bâtiment HQE e des pratiques envi- Le niveau « performant » (P) symbolis ntation ronnementales au-delà de la régleme les performances minite ésen repr - Le niveau « base » qui E. mum exigées pour un bâtiment HQ ée selon son niveau de Chacune des 14 cibles doit être class s doivent être de niveau performance : au minimum, 3 cible rformant » et 7 au niveau « très performant », 4 au niveau « pe sir quelles cibles il souhaite « base ». Le CHRU est libre de choi ementation impose néandévelopper en priorité mais la régl gestion de l’énergie soient moins que 4 cibles en rapport avec la « Très Performant ». classées au niveau « Performant » ou bâtiment Fontan 2 Répartition des cibles pour le • Niveau « Très Performant » : environnement immédiat Cible : Relation du bâtiment avec son avec son environnement. > Concevoir un bâtiment en harmonie Cible : Gestion de l’énergie énergétiquement que les > Bâtiment BBC 2 fois plus performant n thermique en vigueur. bâtiments répondant à la réglementatio performances environCible : Maintenance et pérennité des nementales n courant du bâtiment > Réduire l’impact résultant de l’entretie . et à la maintenance des équipements • Niveau « Performant » : systèmes et procédés de Cible : Choix intégré des produits, construction sanitaires et environne> Durabilité du bâtiment, impacts mentaux limités. Cible : Gestion de l’eau ble et optimiser l’utili> Réduire la consommation d’eau pota sation des eaux pluviales. Cible : Confort visuel ciel > Optimiser l’éclairage naturel et artifi Cible : Confort olfactif > Maitrise des odeurs désagréables Cible : Qualité sanitaire de l’eau > Garantir la qualité • Niveau « Base » emental Cible : Chantier à faible impact environn é tivit d’ac ets Cible : Gestion des déch Cible : Confort hygrothermique Cible : Confort acoustique Cible : Qualité sanitaire des espaces Cible : Qualité sanitaire de l’air Contact - Mars 2013 13 mois de travaux pour construire Fontan 2 Un projet qui concrétise une collaboration régionale Fontan 2 : un bâtiment de Haute Qualité Environnementale Outre les services d’addictologie, de psychogériatrie, de troubles des conduites alimentaires du CHRU, Fontan 2 a également été conçu pour accueillir les patients hospitalisés du secteur G21 de l’Etablissement Public de Santé Mentale Lille Métropole d’Armentières. « Ce partage du bâtiment vient concrétiser une collaboration déjà existante en région entre le CHRU de Lille et l’EPSM Lille Métropole, précise le Pr Thomas, avec des habitudes de travail communes de longue date dans le cadre du centre d’accueil et de crise notamment ». Suite à la candidature de cinq équipes dans la cadre d’une procédure de conception-construction (architecte/bureau d’étude/ entreprises), le choix du jury s’est porté sur le groupement « NORPAC ». Pour faire ce choix, le jury s’est appuyé sur des commissions techniques représentatives de l’ensemble des futurs utilisateurs ou exploitants de ce bâtiment. Quelques exemples de ces commissions : - Commission technique service addictologie composée de professionnels médicaux et paramédicaux du service LE DOSSIER 15 La Certification Qualité Environnementale de Fontan 2 en images de soins, direction de pôle. - Commission technique service addictologie composée de professionnels médicaux et paramédicaux du service de soins, direction de pôle. - Commission technique service logistique et hôtelier - Commission technique service de la direction technique et de la maintenance. Qu’est-ce que la norme Haute Qualité Environnementale ? S’inscrivant pleinement dans la démarche de développement durable engagée depuis plusieurs années au CHRU de Lille (cf. Contact n°98), Fontan 2 est un bâtiment BBCHQE (Bâtiment Basse Consommation - Haute Qualité Environnementale), le premier du genre pour le CHRU. « Cette norme HQE ne se limite pas aux économies d’énergie durant la période d’exploitation du bâtiment : elle concerne en réalité l’ensemble de son environnement, de sa construction jusqu’à sa déconstruction ». La certification HQE est un processus long et exigeant : pour la construction de Fontan 2, la méthode adoptée comprend un référentiel du système de management de l’opération (SMO) et un référentiel de la qualité environnementale du bâtiment (QEB). Concrètement, le bâtiment doit respecter 14 critères environnementaux, classés du niveau « base » au niveau « très performant », afin d’obtenir sa certification (voir encadré). La démarche de certification est rigoureusement surveillée par l’organisme certificateur « CERTIVEA ». Elle se déroule en 3 phases d’audits : - La phase de programmation durant laquelle le maître d’ouvrage dépose un dossier à l’organisme certificateur. - La phase de conception où l’auditeur examine les preuves montrant que l’établissement respectera bien les 14 critères environnementaux obligatoires. - La phase de réalisation, l’étape finale après réception du bâtiment, qui prouve que l’établissement a bien respecté ses engagements. Tous les audits ont ainsi été passés avec succès. Quelques exemples concrets Pour atteindre les objectifs environnementaux fixés, d’importants efforts ont été réalisés sur la conception (voir schéma). Le bâtiment est ainsi conçu à la manière d’un « cube étanche » afin de limiter ses déperditions énergétiques. La façade sud est composée d’un double mur en polycarbonate permettant de préchauffer l’air durant l’hiver. La toiture végétalisée assure une meilleure isolation et un visuel plus agréable pour les occupants, tandis qu’un système de préchauffage solaire pour l’eau chaude sanitaire est présent sur le toit. L’éclairage a également été pensé de manière à limiter la facture énergétique : l’éclairage artificiel est assuré par des luminaires basse consommation, la luminosité artificielle est adaptée automatiquement en fonction de la lumière naturelle et des détecteurs de présence ont été installés. « Au total, l’ensemble des équipements permet une économie d’énergie de Contact - Mars 2013 16 LE LA DOSSIER SCIENCE AVANCE 50% comparée à Fontan 1, soit près de 45.000€ économisés par an ». Un chiffre qui prend toute son importance, lorsque l’on sait que le coût complet d’un bâtiment résulte de l’ajout de l’investissement initial au coût d’exploitation pendant 30 ans, sachant que le coût lié a l’exploitation représente 80% du total. Un bâtiment clair avec de nombreuses salles d’activité Un bâtiment au service des patients… Fontan 2 est avant tout un établissement de soin destiné à des patients souffrant de pathologies sévères et c’est pour eux que le bâtiment a été spécialement imaginé, avec tout l’équipement nécessaire pour y être soigné dans les meilleures conditions. Le cadre de vie attractif : des couleurs chaudes et accueillantes, aux mobiliers installés, tout a été pensé dans l’intérêt des patients. « Ces nouveaux locaux sont clairs et bien aménagés, explique ainsi le Professeur Cottencin, chef du secteur d’addictologie, Le confort hôtelier aide les patients dans leurs soins ». Un avis partagé par le Docteur Roche, chef du service de psychogériatrie : « Les patients sont dans un environnement plus apaisé, avec plus de place : ils disposent tous d’une cham­bre individuelle. Chaque unité possède aussi un lieu de vie avec une terrasse, une salle à manger, un salon, ce qui crée un espace apaisant de soins ». … et de l’équipe soignante Ces nouveaux locaux facilitent également le travail du personnel soignant et avec eux, ce sont de nouveaux projets médicaux qui deviennent possibles. De l’avis de tous, cette réintégration au sein du CHRU permet de faciliter les échanges entre les différents pôles du centre hospitalier. Les équipes du Pr Cottencin travaillent ainsi sur un projet pluridisplinaire d’addictologie de liaison, regroupant la médecine somatique mais aussi les services de la médecine légale, de psychogériatrie ou de rééducation fonctionnelle. Contact - Mars 2013 Quant aux locaux des infirmières et des internes, de larges vitres viennent remplacer les murs afin de créer un échange avec les patients et leurs familles et les rassurer. Reste désormais à exploiter au mieux les capacités offertes par Fontan 2, comme le confirme Joselyne Détée, Cadre supérieur de santé du pôle de psychiatrie, médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire : « Ce nouveau bâtiment est un bel outil, spacieux, clair, avec des salles d’activité plus nombreuses… un bel outil que nous devons désormais nous approprier ». Quelles activités intègrent ce nouveau bâtiment ? Plusieurs activités viennent donc d’emménager dans ce nouvel écrin : Le service d’addictologie (addictologie générale et troubles des conduites alimentaires) Le rez-de-chaussée et les deux tiers du premier étage sont dédiés à la prise en charge des addictions de toutes natures. Pour le Pr. Cottencin, qui dirige le service, « l’objectif est de proposer une prise en charge globale des addictions, avec ou sans produit. Cela inclut un bilan psychique, somatique, social ; les objectifs étant de permettre un bilan complet et de lutter contre la rechute ». Les addictions comprennent éga­­­­­­lement les troubles des comportements alimentaires que sont l’anorexie et la boulimie. En plus de l’unité d’hospitalisation à temps complet, le service s’est doté d’un hôpital de jour qui propose des modalités de prise en charge innovantes et pluridisciplinaire. « Véritable alternative à l’hospitalisation traditionnelle, cette modalité de prise en charge a l’avantage de préserver au mieux les liens du patient avec son milieu familial et son environ­­­nement social, précise le Dr Jean Vignau responsable de cette unité. » L’équipe propose des séances de thérapie individuelle et de groupe, d’activité LE DOSSIER 17 Fontan 2 en chiffres > 7 022m² de surface totale sur 2 étages (+ des locaux techniques et communs en sous-sol) > 13 mois de chantier > 49 lits pour le service d’addictologie dont : - 18 lits d’hospitalisation complète pour les conduites addictives - 11 lits d’hospitalisation complète pour les troubles du comportement alimentaire (TCA) - 10 places d’hospitalisation de jour pour les conduites additives - 10 places d’hospitalisation de jour pour TCA > Une unité Dyade mère-enfant composée de : - 4 lits en hospitalisation complète - 3 places en hôpital de jour > 24 lits pour le service de spécialités médicales et gérontologie : - 12 lits de soin de suite Alzheimer (UCC Alzheimer) - 12 lits de soin de suite Psychogériatrie - Ces lits sont répartis sur 3 unités de 8 lits Parmi les particularités de Fontan 2 : sa toiture végétalisée physique adaptée, d’art thérapie (danse, expression corporelle, littérature) ou encore de socioesthétique. Ce nouveau concept offre également une place privilégiée à la famille. Les dyades mère-enfant Dédiées à la prise en charge des problématiques psychiatriques et addictologiques entourant toutes les étapes de la périnatalité, les dyades mère-enfant se sont vues renforcées et agrandies grâce à ce nouveau bâtiment (avec 4 chambres dyades et un hôpital de jour de 3 places). Reconnue de recours régional, cette unité permet d’accueillir des femmes enceintes ou des jeunes mères avec leur bébé, souffrant de pathologies psychiatriques ou de problèmes d’addictions. Pour cette activité comme pour toutes les autres, le bâtiment a été conçu au service du projet médical. Dans le cas présent, les chambres permettent aux jeunes mamans qui y sont hospitalisées de rester avec leur bébé, tout en permettant une nécessaire séparation à certains moments de la journée. C’est ainsi la qualité des soins qui s’en voit améliorée. Le service de Soins de Suite Psychogériatrique et l’Unité Cognitivo-Comportementale Alzheimer Le second étage du bâtiment accueille les unités de soins de suite psycho-gériatrie et Alzheimer. Deux types de patients sont pris en charge : ceux souffrant d’une maladie Alzheimer, avec troubles du comportement, et ceux souffrant de troubles psychiatriques avec problèmes médicaux associés. Cette unité de gériatrie prend à la fois en charge les pathologies organiques et psychiatriques sur un même lieu, ce qui en fait son originalité. Les lieux de soins sont adaptés et spécifiques à chacune de ces deux pathologies. Des dispositions ont été prises pour veiller à la sécurité de ces patients souvent fragiles. «Le bâtiment a été conçu pour faciliter la déambulation sur un même niveau, explique le Dr Roche, tout en sécurisant les lieux. Cette unité a aussi été conçue pour rappeler aux patients leur domicile. Des espaces apaisants et conviviaux ont été créés pour les patients et > 13 millions d’euros d’investissement pour les travaux, dont 200 000 euros d’aide du fond européen FEDER. leur famille. Les soignants médicaux et paramédicaux apportent aux patients une prise en charge spécifique associant techniques médicamenteuses et non médicamenteuses (ergothérapie, psychomotricité, suivi psychologique, kinésithérapie, balnéothérapie, Snoezelen (nouvelle thérapie multi-sensorielle)…) ». A. Rendu - A. Camus Contact - Mars 2013 18 POINT LA SCIENCE D’ÉTAPE AVANCE SUR Zoom sur … Les indicateurs de qualité et de sé Indicateurs de qualité de prise en charge en Médecine Chirurgie et Obstétrique Résultat CHRU Lille 2011 Evolution du CHRU de Lille par rapport à l’année précédente Classe Tenue du dossier patient 80% ê ê ê Délai d’envoi du courrier de fin d’hospitalisation 65% ê ê ê Traçabilité de l’évaluation de la douleur 73% ê ê ê Dépistage des troubles nutritionnels 86% ê ê ê Tenue du dossier anesthésique 81% ê ê ê Prescription médicamenteuse après Infarctus du Myocarde 97% ê ê ê Sensibilisation aux règles hygiéno-diététiques après Infarctus du Myocarde 52% ê ê ê Indicateurs de qualité de prise en charge en Soins de Suite et Réadaptation Résultat CHRU Lille 2011 Tenue du dossier patient 83% ê ê ê Délai d’envoi du courrier de fin d’hospitalisation 93% ê ê ê Traçabilité de l’évaluation de la douleur 73% ê ê ê Dépistage des troubles nutritionnels 71% ê ê ê Indicateurs de qualité de prise en charge en Hospitalisation à Domicile Résultat CHRU Lille 2011 Classe Tenue du dossier patient 89% ê ê ê Délai d’envoi du courrier de fin d’hospitalisation 86% ê ê ê Traçabilité de l’évaluation de la douleur 97% ê ê ê Dépistage des troubles nutritionnels 74% ê ê ê Indicateurs de qualité de prise en charge en Santé Mentale Résultat CHRU Lille 2011 Tenue du dossier patient 72% ê ê ê Délai d’envoi du courrier de fin d’hospitalisation 28% ê ê ê Dépistage des troubles nutritionnels 80% ê ê ê Réunion de Concertation Pluridisciplinaire Résultat CHRU Lille 2011 Réunion de concertation plurisdisciplinaire en cancérologie 92% Contact - Mars 2013 Classe ê ê C B B B m C Evolution du CHRU de Lille par rapport à l’année précédente Classe de performance 2011 g g k g k k k g Evolution du CHRU de Lille par rapport à l’année précédente Classe B A Evolution du CHRU de Lille par rapport à l’année précédente Classe ê g g g g g Classe de performance 2011 g g g A A B B Classe de performance 2011 A B A B Classe de performance 2011 C C B Evolution du CHRU de Lille par rapport à l’année précédente Classe de performance 2011 k A La Haute Autorité de Santé (HAS) généralise le recueil d’indicateurs de qualité et de sécurité des soins dans les établissements de santé afin de : - proposer aux établissements de santé de nouveaux outils et méthodes de pilotage de la qualité dans la perspective de développer une culture de la mesure de la qualité et de renforcer l’ « effet levier » sur l’amélioration de la qualité des soins ; - améliorer la pertinence de la procédure de certification des établissements de santé ; (Le CHRU de Lille a été certifié par la H AS en avril 2011) : - répondre à l’exigence de transparence et au besoin d’information de la part des usagers du système de santé et de leurs représentants sur la qualité des soins délivrés ; - fournir aux pouvoirs publics des éléments d’aide à la décision en matière de politique d’organisation du secteur hospitalier, prenant en compte la qualité des soins dispensés. Ces indicateurs concernent : - La prévention des infections nosocomiales, - La prise en charge de la douleur, - Le dépistage des troubles nutritionnels, - La prise en charge des infarctus du myocarde, - La tenue du dossier d’anesthésie, - La tenue du dossier patient, - La qualité et le délai d’envoi des courriers de fin d’hospitalisation. Les scores recueillis par indicateurs (ex : la tenue du dossier du patient, l’évaluation de la douleur…), sont comparés à une moyenne nationale. Ces indicateurs permettent d’évaluer toutes les prises en charge et d’améliorer les pratiques des professionnels. Les résultats sont portés à la connaissance des patients et du grand public dans les halls d’accueil de chaque hôpital. POINT D’ÉTAPE SUR 19 10 ans déjà ! écurité des soins Le Centre de Documentation et Amphithéâtre de l’Hôpital Roger Salengro vient de passer ce cap le lundi 17 décembre 2012. Ce fut l’occasion de réunir l’ensemble des représentants des différentes disciplines et les membres fondateurs ayant contribué à la création du Centre de Documentation et Amphithéâtre puis, à l’enrichissement du fonds documentaire mis au service des professionnels du CHRU. Afin de répondre toujours plus efficacement aux besoins des usagers, le Centre de Documentation s’est doté d’un point Accueil-Information situé face à l’Amphithéâtre et à restructurer son espace « lecteur » ainsi que son espace « multimédia ». Plus d’infos : Ouvert du Lundi au Jeudi de 9h30 à 17h (sauf de 13h à 14h) et le vendredi de 9h30 à 12h. Contact : [email protected] Portail intranet : http://intrachru/intranet-gapi/docslg/ Un bébé = un livre Mots clés Intitulés Organisation, moyens et actions de lutte contre les infections nosocomiales Résultats CHRU Lille 2011 note classe étoiles ICALIN.2 79/100 B ê ê ê Hygiène des mains (consommation de SHA) ICSHA.2 195/100 A ê ê ê Transmission des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques (BMR) ICA.BMR 100/100 A ê ê ê Incidence de S. aureus résistant à la méticilline (SARM) : taux triennal 2009-20102011/1000 journées et évolution depuis 2006 ê ê ê SARM 0,57/1000 jh Diminution significative depuis 2006 C Bon usage des antibiotiques (organisation, moyens, actions) ICATB 90/100 A ê ê ê Maîtrise du risque infectieux per-opératoire (surveillance, prévention) ICA-LISO 73/100 C ê ê ê Reflet global de la lutte contre les infections nosocomiales SCORE AGRÉGÉ 87/100 A ê ê ê Pour plus d’informations concernant les indicateurs et les résultats, rendez-vous sur le site internet du CHRU de Lille (www.chru-lille.fr, rubrique «Le CHRU de Lille» - «Indicateur qualité des soins») ; ou sur le site du ministère de la santé (www.platines.sante.gouv.fr). C’était le nom de cette initiative originale menée par l’Association Parlons-en pour la prévention en orthophonie en Nord-Pas-de-Calais à la Maternité Jeanne de Flandre le 15 Novembre dernier. A cette occasion, les jeunes mamans se sont vues offrir un livret intitulé « Objectif langage », qui reprend les étapes du langage chez le bébé et encourage les attitudes parentales favorisant la communication. Une initiative à saluer ! Run For Life DIAGAST organise la 2ème édition de la course Run for Life Edition Ch’ti le jeudi 4 avril 2013. Cette année elle se mobilise pour une double cause : l’aide aux enfants malades et le don du sang. Elle soutiendra à cette occasion l’association « les clowns de l’espoir », qui œuvre pour améliorer la qualité des séjours des enfants hospitalisés dans les différents hôpitaux de la région Nord Pas-de-Calais. Mobilisons nous nombreux pour courir pour « les clowns de l’espoir » (l’inscription à la course de 10 € est un don direct à l’association), ou donner notre sang Inscription et renseignements : www.runforlife.fr Contact - Octobre/Novembre/ Décembre 2012 20 LA SCIENCE AVANCE çA SE PASSE ICI Portrait de Céline Devaux Après une maitrise en psychologie à Lyon et un Master en Analyse et Intervention Sociale à Angers, Céline Devaux a travaillé durant 3 ans à l’Espace Ressources Cancers de la Maison de Promotion de la Santé de Dunkerque. Elle intègre l’Aire Cancers du CHRU de Lille en septembre 2012 afin d’apporter un accompagnement et une aide aux personnes qui en ont besoin. Aire Cancers Une approche non médicalisée pour les patients et leurs proches Faciliter la vie quotidienne des personnes touchées par un cancer, répondre à leurs interrogations ou à celles de leurs proches, et les aider face à une maladie qui induit des changements de vie, telles sont les missions que l’A.I.R.E. Cancers (pour Accueil, Information, Rencontre, Ecoute) s’est fixée. EN SAVOIR PLUS Présent dans plusieurs hôpitaux de la région et installée depuis 3 ans dans le hall de l’hôpital Huriez, l’Aire Cancers est un espace libre et ouvert pour toute personne souhaitant s’informer, dialoguer ou tout simplement être écoutée au sujet de la maladie. Sortir du cadre médicalisé Au sein de l’Aire Cancers, pas de médecin ni de personnel soignant mais une accompagnatrice santé chargée d’accueillir et d’informer ceux qui en font la demande. « Il y a parfois une certaine réticence face à la blouse blanche, explique Céline Devaux, coordinatrice de l’Aire Cancers du CHRU de Lille, les patients savent que les médecins sont débordés et ils ne veulent pas les déranger avec des questions qu’ils jugent parfois un peu futiles. Contact - Mars 2013 Dans ce cas, mon travail consiste à leur redonner confiance pour faciliter le dialogue avec l’équipe médicale qui les prend en charge. » A l’Aire Cancers, on ne parle pas de consultations mais de rencontres qui se font sans rendez-vous et dans un cadre chaleureux et convivial. Ecouter, informer et accompagner ceux qui en ont besoin L’Aire Cancers n’a donc pas vocation à répondre aux questions médicales, c’est avant tout un lieu où l’on peut partager son vécu et son ressenti face à la maladie. L’accompagnatrice santé se charge d’apporter des réponses aux interrogations courantes des patients et de leurs proches : « à qui m’adresser pour acheter une Aire Cancers CHRU Lille : Céline Devaux - 03 20 44 40 21 Hôpital Claude Huriez, Hall rez-de-chaussée Permanences : du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 14h à 18h Facebook : www.facebook.com/airecancers.chrulille prothèse capillaire, où pratiquer un sport adapté pendant les traitements, comment parler de mon cancer à mes enfants… ? » Divers supports d’information sont ainsi mis à la disposition de chacun comme un accès à internet, des brochures ainsi qu’un certain nombre d’ouvrages spécialisés. « Mon rôle est aussi de mettre en contact et d’orienter les patients avec les différentes structures existantes en fonction de leur demande », précise Céline Devaux. Améliorer les échanges avec les acteurs de la santé Prochaine étape pour l’Aire Cancers : se rapprocher des différentes équipes soignantes du CHRU et les sensibiliser sur le rôle qu’elle peut tenir sur le conseil et l’écoute des patients. La mise en place de plusieurs permanences dans les établissements Jeanne de Flandre, Calmette et Salengro est également à l’étude. Parallèlement, l’Aire Cancers poursuit sa mission de prévention et de dépistage du cancer, notamment auprès du grand public, en tenant des stands d’information lors de différentes manifestations. Prochain rendezvous en mars à l’occasion de la campagne nationale de dépistage du cancer du colon, intitulée « Mars Bleu ». A. Camus EN SAVOIR PLUS L’Association Grégory Lemarchal Depuis sa création, l’Association œuvre pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la mucoviscidose et de leurs familles, en intervenant notamment dans les hôpitaux. En savoir plus : www.association-gregorylemarchal.org çA SE PASSE ICI 21 Mickael Landreau et Mr et Mme Lemarchal La pratique sportive au cœur du nouveau Centre de Ressources et de Compétences de la Mucoviscidose adulte Maladie génétique la plus mortelle de France, la mucoviscidose est une maladie pulmonaire chronique grave qui oblige les malades à effectuer des séjours longs et fréquents dans des structures d’accueil spécialisées. Les nouveaux locaux du Centre de Ressources et de Compétences de la Mucoviscidose (CRCM) pour adultes du CHRU, inaugurés le 17 janvier, ont été entièrement pensés afin d’adoucir les conditions de vie des patients à l’hôpital. Contact vous en dit plus… Financé conjointement par le CHRU de Lille et l’Association Grégory Lemarchal, le nouveau CRCM a été inauguré en présence de Yvonnick Morice, Directeur Général du CHRU, du Professeur Benoît Wallaert, responsable du service de Pneumologie et Immunoallergologie, de Bruno Rossetti, Directeur du Département des Ressources Physiques, des membres de l’association Grégory Lemarchal et de son parrain, le footballeur Mickael Landreau. Adoucir la vie à l’hôpital Chaque année, la mucoviscidose touche un nouveau-né sur 3 000 dans la région et ce sont au total 220 patients qui sont soignés au CRCM pour adultes de Lille. Pour améliorer les conditions de prise en charge de ces malades, la décoration du CRCM a été repensée en collaboration avec Fabienne Boé de Pirey, décoratrice de l’Association Grégory Lemarchal. Sur le thème des paysages de mer et de montagne, de grandes toiles ont été posées sur les murs du centre afin d’apporter un moment d’évasion aux patients venus se faire soigner. « Notre but est de rendre la venue au centre moins douloureuse pour le patient, explique Laurence Lemarchal, co-fondatrice de l’Association. Nous souhaitons qu’il puisse accrocher son regard sur autre chose que les murs de l’hôpital ». Appliqué à l’ensemble des locaux du CRCM, y compris dans les bureaux de consultation, cette décoration apporte un soutien moral aux patients dans leur lutte face à la maladie. L’activité sportive au service des malades Particulièrement recommandée dans le cadre de la prise en charge de la mucoviscidose, l’activité sportive et physique a été placée au cœur du nouveau CRCM : une salle de réentrainement à l’effort complète et de réhabilitation respiratoire a ainsi vu le jour. « Le sport améliore la ventilation chez les patients atteint de mucoviscidose et joue un rôle de socialisation très important sur le plan psychologique », explique le Professeur Benoît Wallaert. Cette démarche s’inscrit logiquement dans le cadre d’un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP). L’objectif à terme est de rendre les malades plus autonomes dans leurs pratiques sportives en dehors de l’hôpital. Pour le Professeur Wallaert, le but est ainsi « d’exporter la reprise de confiance du malade à l’extérieur du CRCM ». Le CRCM de Lille : une équipe au service des malades… Dirigé par le Pr Benoît Wallaert, le CRCM est un lieu de coordination regroupant une équipe pluridisplinaire œuvrant ensemble afin d’offrir au malade le traitement le plus adapté à sa pathologie. Cette équipe se compose de : - Cadres de santé - Patriciens hospitaliers (pneumologues, gastro-entérologues, nutritionnistes, endocrinologues…) - Infirmières coordinatrices - Kinésithérapeutes - Diététiciennes - Psychologues - Assistante sociale - Educateur médico-sportif - Secrétaire médicale - Hôtesse d’accueil - Agent des services hospitaliers A. Camus Contact - Mars 2013 22 çA LA SCIENCE SE PASSE ICI AVANCE Une journée de perfectionnement en Anesthésie-Réanimation Grâce au centre de simulation médicale PRESAGE Le centre de simulation PRESAGE permet de s’exercer sur des mannequins Les organisateurs de cette session de perfectionnement L’anesthésie réanimation et la médecine d’urgence sont des spécialités qui nécessitent des conditions de sécurité optimales pour la prise en charge des patients, et qui impliquent pour les équipes médicales et paramédicales de faire face à des situations de crise fréquentes. Le centre de simulation PRESAGE du pôle recherche de la Faculté de Médecine leur permet de reproduire ces situations critiques, grâce à des mannequins de haute et basse fidélité. Contact vous en dit plus … Simuler des situations à risque pour pouvoir mieux y faire face dans la réalité : tel était l’objectif de la première journée de perfectionnement en anesthésie qui a eu lieu le 12 décembre dernier. Cette session a été organisée par le Dr Nunes (Anesthésiste Réanimateur et Urgentiste, formateur à l’enseignement de la médecine sur simulateur), le Dr Robin (Anesthésiste réanimateur à la Clinique d’Anesthésie Réanimation Cardiothoracique), M. Cluis (IADE, formateur à l’enseignement de la médecine sur simulateur) et M. Benabdallah (IADE, référent qualité et management du risque), sous la direction pédagogique du Pr Lebuffe (Responsable de la Clinique d’anesthésie réanimation de l’Hôpital Huriez et du Département universitaire d’anesthésie réanimation et médecins d’urgence) et du Pr Wiel (Coordonnateur régional du DESC de médecins d’urgence, Vice-Président de l’association francophone de simulation en anesthésie réanimation et médecine d’urgence). Exposer les professionnels à des situations de crise Des binômes d’anesthésiste réanimateur et d’infirmier anesthésiste (IADE) issus de plusieurs établissements de la région ont ainsi été exposés à des situations de crise évaluant les automatismes des équipes. Ils ont ainsi pu évoluer autour de la prise en charge médicale de situations cliniques critiques. L’analyse des évaluations faites par les participants a révélé leur enthousiasme et leur intérêt pour cette journée, qui s’est déroulée dans un cadre professionnel et pédagogique. Ils ont exprimé également leur souhait de renouveler ce type de formation. D’autres utilisations possibles de la simulation Le centre de simulation PRESAGE a bien d’autres utilisations en anesthésie-réanimation… Pour la formation initiale, des séances sur simulateur sont intégrées dans les modules de formation des internes. L’hyperthermie maligne ou la prise en charge d’un choc anaphylactique sont désormais enseignées pour les Pr G. Lebuffe diplômes d’enseignement d’anesthésie-réanimation et de médecine d’urgence, à partir de situations cliniques sur des mannequins haute fi- EN SAVOIR PLUS délité. Un programme L’équipe de simulation d’Anesthésie Réanimade Développement tion et de Médecine d’Urgence est à votre disProfessionnel Continu position pour toute information et pour vous va également être accueillir pour l’animation des séances. proposé très prochai- Contact : 44 508 - [email protected] nement autour de la [email protected] - [email protected] Contact - Mars 2013 gestion des situations à risque en anesthésie, et dans les unités de Surveillance Continue et de Soins Intensifs. L’objectif de ces séances sera de décliner les procédures recommandées de prise en charge des patients en situation de choc, d’arrêt cardiaque et/ou en situation obstétricale critique. La simulation apparaît donc comme un véritable outil pédagogique dont chaque soignant peut bénéficier dans le cadre de sa formation médicale initiale ou continue. çA SE PASSE ICI 23 Maladies de l’Appareil Digestif Le CHRU honoré aux Etats-Unis ! Les travaux de l’équipe du Pr P. Mathurin sur l’hépatite alcoolique réalisés dans le cadre d’une collaboration avec plusieurs équipes du CHRU ont été reconnus en novembre dernier à Boston, lors de la conférence annuelle de la société américaine d’hépatologie. Explications. Biographie du Professeur Philippe Mathurin Philippe Mathurin s’est formé à la recherche sous la supervision du Pr T. Poynard de l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris Après un séjour aux Etats-Unis, il a été recruté par le CHRU de Lille en 2001. Le Pr S. Dharancy et le Dr A. Louvet ont développé à ses côtés la plupart des études de l’unité ayant porté sur les formes graves d’atteinte hépatique. Principale cause de mortalité en France, la consommation excessive d’alcool est responsable du développement de maladies alcooliques du foie. un travail d’équipe Un délai de sevrage de 6 mois est recommandé avant transplantation hépatique. Afin de progresser dans la prise en charge des formes graves d’hépatite alcoolique, le service des Maladies de l’Appareil Digestif (V. Canva, S. Dharancy, A. Louvet, P. Mathurin) a mis au point un score pronostique (Score de Lille) permettant d’évaluer dès le 7ème jour du traitement médical, la réponse thérapeutique. Les non-répondeurs au traitement médical identifiés par le score de Lille, ont un risque de décès de 80%. Cela a conduit à une réflexion sur l’application stricte de la règle de 6 mois d’abstinence chez ces patients non-répondeurs. Cette option controversée remet en question la règle des 6 mois d’abstinence classiquement utilisée pour la sélection des candidats à la transplantation hépatique. Une sélection des patients rigoureuse et nécessaire Dans le contexte de pénurie d’organes, la transplantation sans attendre une période de sevrage soulève certains questionnements éthiques, dus notamment aux risques de rechute après greffe. Des critères de sélection drastiques (moins de 2% des patients admis pour hépatite alcoolique) ont été imposés aux malades candidats à une transplantation hépatique en procédure accélérée. Cette évaluation a été possible grâce à la collaboration des équipes du Pr Mathurin (Maladies de l’Appareil Digestif), du Pr Cottencin (addictologie), du Pr Lebuffe (anesthésie) et du Pr Pruvot (chirurgie digestive). Ces équipes ont collaboré avec six centres de transplantation en France et en Belgique ce qui a permis de réaliser 26 greffes précoces chez des patients identifiés par le score de Lille. La survie à 6 mois des patients transplantés précocement était supérieure à celle de leurs contrôles non répondeurs et n’ayant pas été transplantés (76,9% vs. 23,1%). Avec un taux de rechute d’alcoolisation inférieur à 10%. Ces résultats ont été considérés comme encourageants par la communauté scientifique et acceptés pour publication en 2011 dans la revue du New England Journal of Medicine. Une reconnaissance de la recherche du CHRU Lors du congrès 2012 de la société américaine d’hépatologie, le Professeur P. Mathurin a été choisi pour effectuer l’une des 3 conférences les plus renommées. Ce choix souligne l’expertise des équipes du CHRU. Le Professeur P. Mathurin a été par ailleurs l’un des 3 coordonnateurs des recommandations européennes pour la maladies alcoolique du foie. De plus, le CHRU de Lille organisera en 2013, sous l’égide de la société européenne d’hépatologie, une formation destinée aux médecins étrangers ( « Hepatology 360 »). A. Camus Contact - Mars 2013 24 INITIATIVE La métropole Lillo 1ère Maison d’Accueil Spécialis C’est une annonce que les malades et leurs familles attendaient depuis longtemps. En 2014, la première Maison d’Accueil accueillir des personnes fortement dépendantes, le centre apportera une véritable « bouffée d’oxygène » selon Michel Thudévoile les grandes lignes du projet. Le projet de création d’une véritable maison d’accueil pour les patients cérébro-lésés Le CHRU de Lille et la Fondation Caisses d’Épargne pour la Solidarité ont signé le 30 octobre 2012 une convention de partenariat qui marque le début d’une collaboration de long terme pour innover dans les secteurs sanitaire et médicosocial. Dans ce cadre, la maison d’accueil spécialisée de Looslez-Lille est le premier exemple concret d’application de cette convention et vise la mise en œuvre d’un premier projet commun pour la création d’une Maison d’Accueil Spécialisée destinée à accueillir des personnes cérébro-lésées. Il s’agit d’une convention de partenariat originale et innovante avec l’association de deux démarches de promotion de Contact - Mars 2013 la qualité de vie, pour les résidents fragilisés d’une part, et pour les personnels au travail d’autre part. Cette philosophie se traduit par une volonté d’innovation et de valorisation organisationnelle, professionnelle et sociale qui est aujourd’hui associée au projet de modernisation des structures. Répondre à une demande réelle « La prise en charge des adolescents et adultes handicapés cérébro-lésés est souvent complexe, explique Michel Thumerelle, Directeur référent au CHRU de Lille : trop jeunes pour résider en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), trop âgés pour les autres structures souvent réservées aux enfants. De façon générale, les lieux d’accueil dans la région Nord-Pas-de-Calais sont très limités pour les personnes adultes présentant une lésion cérébrale acquise » « Ces patients présentent en général un handicap qui peut être physique ou neurologique, ou encore intellectuel ou cognitif, précise le Dr Marc Rousseaux, Responsable du service de convalescence et rééducation neurologique du CHRU, et ce handicap n’est pas conciliable avec une vie au domicile. » Ces résidents sont ainsi souvent en difficulté lorsqu’ils sont pris en charge dans des foyers médico-sociaux ou des maisons d’accueil spécialisées dédiés aux handicaps congénitaux. Cette difficulté entraine une stagnation anormale dans les services de rééducation, ou dans les services de soins classiques. La métropole lilloise est dans la région, le lieu où vivent le plus grande nombre de personnes handicapées adultes présentant de tels problèmes. L’objectif prioritaire de ce partenariat est donc la création d’une Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) dédiée. La maison d’accueil spécialisée de Loos-lez-Lille permettra de désengorger en partie les services de rééducation tout en offrant aux malades un cadre réellement adapté à leurs besoins. « Cette maison sera en effet un véritable lieu de vie pour ces patients, complète le Dr Marc Rousseaux. Cette structure ne sera pas un hôpital, même si elle sera en partie médicalisée, et INITIATIVE 25 oise accueillera sa sée de la cérébro-lésion en 2014 Spécialisée (MAS) de la métropole Lilloise dédiée aux personnels cérébro-lésées, sortira de terre à Loos-lez-Lille. Destiné à merelle, Directeur référent du pôle Soins de Suite et Réadaptation à l’hôpital Swynghedauw et chef du projet. Contact vous Signature de la convention CHRU - Fondation Caisse d’Epargne, le 30 octobre 2012 en présence de l’Agence Régionale de Santé c’est pourquoi elle sera placée au cœur de la ville et non à l’intérieur du CHRU. » Un centre adapté La Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) sera dédiée aux personnes de 18 ans et plus, atteintes de lésions cérébrales graves entraînant une dépendance sévère. La capacité totale de l’établissement sera de 36 places d’hébergement permanent / 6 places d’hébergement temporaire et 5 places d’accueil de jour avec plusieurs unités de vie (dominance physique, psychique, grands dépendants). « L’accompagnement de ces personnes dépendantes nécessitera des structures particulières et un personnel spécialement formé. La prise en charge doit être quotidienne et sur le long terme» explique Michel Thumerelle. La prise en charge médicale et soignante des patients sera assurée par le CHRU de Lille qui s’occupera des consultations spécialisées, des traitements, des interventions chirurgicales, de l’utilisation du matériel, etc… Quant aux personnes, elles proviendront en grande partie du CHRU, mais aussi des établissements de la région ou du domicile, sur décision de la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Une collaboration au service des patients et du personnel Souhaitant confier la réalisation de ce projet à un opérateur extérieur reconnu pour son expérience dans le secteur médico-social, le CHRU de Lille a demandé à la Fondation Caisse d’Epargne pour la Solidarité (FCEs) de se porter opérateur et gestionnaire du projet. Cette collaboration a pris la forme d’une convention renouvelable signée pour 5 ans, qui portera notamment sur la mise en œuvre d’outils d’amélioration des pratiques, sur la formation du personnel et sur le montage d’opérations financières ou immobilières, dont le futur centre de Loos-lez-Lille est le premier exemple. Enfin, le CHRU de Lille s’impliquera de manière active dans le projet médico-social de la MAS en favorisant l’intégration de l’établissement dans les réseaux de proximité, en veillant à l’amélioration continue de la qualité de la prise en charge, en participant de façon conjointe à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes de recherche appliquée et d’innovation, en s’associant aux divers projets d’animation (culture à l’hôpital, solidarité intergénérationnelle, etc.). M. Thumerelle Contact - Mars 2013 26 CULTURE ET MÉMOIRE LA SCIENCE AVANCE La Médicopolis lilloise : du rêve à la réalité 1953-2013 2013 sera une année importante dans l’histoire du CHRU de Lille qui fêtera ses 60 ans (Jubilé de Diamant). En effet, en 1953, on inaugurait l’Aile-Est de l’Hôpital Claude Huriez, initialement dénommé Hôpital Régional, mais que les habitants de la région appelaient la « Cité ». Retour sur 60 ans d’évolution. Symbole de modernité, mais aussi d’une renaissance de la ville qui veut se tourner vers l’avenir, la « machine à guérir » que représente cet Hôpital Régional, est un véritable salut favorisant le soulagement de la misère humaine, et contribuant à vaincre la maladie. Son inauguration est perçue à l’époque comme un événement fort dans cette période de l’après-guerre où tant de choses sont à reconstruire. Une union de l’Hôpital et de la Faculté unique en Europe Si le principe de la construction de cette médicopolis date de 1935, la persévérance du Professeur Claude Huriez qui sera le Secrétaire Général d’Achèvement de l’Hôpital Régional a permis de terminer en 1953 la Contact - Mars 2013 construction de cet hôpital dans ses plans d’origine, à savoir le rassemblement sous le même toit de l’Hôpital et de la Faculté de Médecine et de Pharmacie. Cette union unique en Europe se concrétisa par l’ouverture du Bloc-Est le 3 octobre 1953, comprenant 850 lits qui vont permettre de transférer dans des locaux flambants neufs certains services médicaux de l’Hôpital Saint-Sauveur et de l’Hôpital Général. Cet hôpital régional universitaire devait répondre à une triple fonction (diagnostique, traitement, enseignement). géant complété par deux étoiles à cinq branches. Il est coiffé à l’ouest par l’école d’infirmières et à l’est par la chapelle et la Communauté religieuse. Les deux ailes sont unies au centre par le bloc opératoire, prolongé de consultations, d’amphithéâtres où l’enseignement sert de point d’union avec les laboratoires de la Faculté de Médecine (800 étudiants en médecine, 300 en pharmacie). Malgré les difficultés du temps (crises économiques et financières, guerre), cette œuvre collective est devenue réalité et son développement va s’inscrire dans la durée. Les HosUne architecture pices Civils de Lille, à partir innovante Dans une conception architec- de 1955, vont se préoccuper turale révolutionnaire de neuf de la prise en charge des perétages conçue par Jean Walter, sonnes âgées. C’est ainsi que l’ensemble forme un anneau sera édifiée, en remplacement de l’Hospice général (1200 lits), une Cité des vieillards qui comprend un hôpital gériatrique (Hôpital Swynghedauw) ainsi que quatre pavillons d’hébergement (Minet, Vancostenobel, Cordonnier, Baes). La Faculté de son côté édifiera une Cité des étudiants de 500 places avec restaurants. A l’est, se trouvent la blanchisserie et l’usine centrale thermique. Il faudra attendre 1958 pour l’inauguration du bloc ouest et ainsi de permettre à l’Hôpital régional de Lille de passer à 1700 lits. Cet ensemble va constituer la pièce maîtresse du développement du CHRU de Lille qui va passer de 60 hectares à 170 hectares et devenir 1er CHU au Nord de Paris et le 4ème de France. P. Kemp ASTUCE DE L’ INVITÉ Les conseils culinaires de Philippe Mahieu Philippe Mahieu, cuisinier au sein du pôle restauration du CHRU et plusieurs fois primé lors de concours de restauration collective, fait chaque jour preuve d’un grand professionnalisme dans l’élaboration des menus des patients et des professionnels, avec l’objectif de gérer au mieux les quantités pour éviter le gaspillage. Il nous livre ses trucs et astuces de cuisinier. Contact : Vous représentez régulièrement le CHRU lors de concours de cuisine de collectivités ? Philippe Mahieu : « En effet, depuis 1990, j’ai participé à 56 concours de cuisine et j’en ai remporté une dizaine. J’ai toujours représenté le CHRU de Lille, dont le but était de mettre en avant le travail des cuisiniers des collectivités. Dernièrement, j’ai participé au concours « Sirhat de Lyon » qui équivaut au meilleur cuisinier de France, et j’ai fini en 4ème position.» Contact : Pouvez-vous donner aux lecteurs de Contact quelques conseils culinaires simple ? P.M : « Tout d’abord, il faut bien faire ce que l’on sait faire, et ne pas hésiter à demander conseils pour des recettes plus élaborées. Ensuite il faut se donner du temps pour cuisiner, pour se faire plaisir et faire plaisir à ses convives. La notion de plaisir est très importante. Et bien entendu il faut aussi suivre les saisons. Par exemple, puisque nous sommes en hiver, je vous conseille de la soupe, en remplaçant en fin de cuisson le beurre par de la vache qui rit, qui est un produit riche en protéines, moins gras et donnant plus de goût. Vous pouvez aussi cuisiner des légumes secs (panais, potimarron, lentilles, pois cassés…) Ce sont des aliments riches en fer et pouvant être cuisinés en soupe ou en purée.» Contact : Que pensez vous des produits surgelés ? P.M : « Les produits surgelés sont de très bons produits. En hiver, on peut très bien les utiliser. Il faut cependant bien lire les modes d’emploi et respecter les temps de cuisson. » Contact : Pouvez-vous nous suggérer à nos lecteur une idée de menu complet et équilibré à faire rapidement ? P.M : « Je vous suggère en entrée une crudité avec un peu de charcuterie ou un avocat au thon. Ensuite, une côte de porc avec un peu d’huile d’olive et des oignons. Cuisson 5 minutes de chaque côté. Pendant la cuisson de la viande, faire bouillir des pommes de terre dans de l’eau salée. Une fois cuites, les écraser avec une noisette de beurre, sel poivre et noix de muscade. Vous pouvez ajouter des haricots verts. Et en dessert, une salade de fruits (pomme, poire, orange avec 10gr de sucre). » 27 Parcours du Cœur « Faites-vous plaisir en protégeant votre santé » : c’est le slogan de l’édition 2013 des Parcours du Cœur organisée par la Fédération française de cardiologie. Les 6 et 7 avril prochains, des parcours seront organisés dans toute la région Nord-Pas-de-Calais (et le 5 avril pour les scolaires). Cette année, les Parcours du Cœur mettront l’accent sur la dimension plaisir de la pratique sportive.Autre point fort de cette édition 2013 : un message de prévention particulièrement tourné vers les femmes, pour lesquelles les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité en France. Plus d’infos sur www.fedecardio.org. La Fête des Cœurs et des Crêpes ! Les crêpes et les chapeaux de carnaval étaient à l’honneur le 13 février à l’hôpital Cardiologique à l’occasion de mardi Gras et de la St Valentin. Organisé par l’Association Nationale des cardiaques congénitaux (ANCC), qui fête ses 50 ans et l’Association Lille Moulin, les bénévoles ont proposé un moment de détente et de jeu aux enfants ainsi qu’à leurs parents afin de faire oublier, l’espace d’un instant, la maladie et l’hôpital. Une animation qui aura attiré pas moins de 60 gourmands, petits et grands ! Après-midi Gouter en compagnie de champions ! Jeudi 14 février était organisé, à l’hôpital Jeanne de Flandre, un après-midi gouter entre des sportifs professionnels et les enfants à l’initiative de l’association 1 Maillot pour la Vie. Comme chaque année, de nombreux champions ont répondus présents : footballeurs du LOSC, volleyeurs du TLM, basketteurs et basketteuse de la région... tous ont participé aux jeux, défis et quizz sportifs, pour le plus grand bonheur des nombreux enfants présents pour l’occasion. Ateliers d’écriture à Swynghedauw Propos recueillis par S. Choudani De l’originalité dans les menus des professionnels « Nous proposons aux personnels des menus à thèmes une fois tous les trimestres (Menu Chti, Fraiche attitude, menu italien, menu automne etc …) avec M. José Moyeux responsable des restaurants du CHRU et de la Maison d’Hôtes. » Depuis le 8 janvier, des ateliers d’écriture sont organisés à l’hôpital Swynghedauw, tous les mardis à 14h. Animés par Carole Fives, une auteure régionale, ces ateliers permettent aux patients de laisser libre court à leur imagination et leur créativité à partir d’un thème défini au préalable, et constituent un moment d’évasion pour les malades. Cette animation aura lieu jusqu’au 9 avril et tous les écrits des patients seront diffusés sur internet via un blog. Plus d’infos sur ces ateliers dans votre prochaine édition de Contact. Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012 24 HEURES AVEC Aumônier du CHRU un rôle d’écoute et d’accompagnement des patients Des lieux de culte calmes et propices au recueillement Bien que sa mission principale reste d’accompagner dans leur foi les patients qui en font la demande, le rôle de l’aumônier hospitalier ne se limite pas toujours au cadre religieux : en tant qu’agent public, il est aussi en relation avec les équipes soignantes et contribue d’une manière générale à améliorer les services rendus aux usagers, comme Contact vous l’explique… Religion et hôpital : un cadre juridique particulier Le service d’aumônerie du CHRU regroupe 3 religions (Catholique, Protestante et Musulmane) et compte une dizaine d’aumôniers à temps plein ou partiel ainsi que plusieurs bénévoles. Les lieux de culte du campus hospitalo-universitaire, au nombre de 9, sont multiconfessionnels et ouverts à tous. Un rôle au-delà du domaine religieux Empathique, abordable et à l’écoute de l’autre. Ainsi pourrait-on qualifier l’aumônier hospitalier. Disponible de jour comme de nuit, il intervient principalement pour permettre au patient de suivre les préceptes de sa religion malgré la maladie mais aussi, le cas échéant, pour accompagner la fin de vie et apporter son soutien aux familles. Il serait toutefois erroné de réduire sa mission à la seule administration des sacrements religieux. « Notre rôle est également d’ap- porter une autre forme d’écoute aux malades, confie Sophie Odelin, aumônier catholique depuis 5 ans, Nous essayons de les accompagner et d’écouter leurs angoisses ». Un sentiment partagé par Fréderic Fournier, aumônier protestant depuis 4 ans : «Mon ministère consiste aussi à écouter les malades avec empathie pour qu’ils trouvent un sens spirituel dans l’épreuve qu’ils traversent ». Bien souvent, l’aumônier travaille directement avec les équipes soignantes, afin d’améliorer les conditions de vie des patients à l’hôpital, comme l’explique Ahmed Miktar, aumônier musulman depuis 3 ans : « J’interviens auprès du cadre hospitalier pour faciliter l’accès aux informations médicales pour les malades et leurs familles. Je sers aussi parfois d’interprète et de traducteur pour les patients parlant peu ou pas le français ». Un rôle en parfait accord avec la mission de service public du CHRU. Un statut bien défini L’aumônier hospitalier dispose en effet d’un statut d’agent public, rappelé par la Charte Nationale des Aumôneries de septembre 2011 (voir encadré). Ce statut place l’aumônier sous l’égide des mêmes règles s’appliquant à tous les employés de l’hôpital et l’oblige à une formation permanente lui permettant d’exercer sa fonction dans un environnement comme celui du CHRU. Ces formations portent par exemple sur la connaissance de la culture hospitalière, sur la psychologie de l’écoute des personnes en souffrance ou sur les libertés publiques en établissement de santé. En lien avec l’équipe médicale et soignante, l’aumônier peut dès lors jouer son rôle d’intermédiaire entre les convictions personnelles du malade et les décisions des professionnels de santé. A. Camus Concilier service public et religion n’est pas chose facile. En effet, si la Constitution de 1958 rappelle que « La France est une République […] laïque », elle stipule également que « La République respecte toutes les croyances ». D’apparence antinomiques, ces deux principes ont été équilibrés et adaptés pour les établissements publics comme les lycées, collèges, écoles, prisons ou hôpitaux. En découle une Charte du patient hospitalisé précisant que « L’établissement de santé doit respecter les croyances et convictions des personnes accueillies » et qu’un patient « doit pouvoir, dans la mesure du possible, suivre les préceptes de sa religion ». En 2011, la Charte Nationale des aumôneries des établissements relevant de la fonction publique hospitalière est venue renforcer les textes existants tout en précisant les statuts et missions de l’aumônier au sein de l’hôpital.