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UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN
FACULTÉ DE THÉOLOGIE ET DROIT CANONIQUE
La conscience morale
– Pour une théologie et une pédagogie comme projet de libération –
(TOME I)
Promoteur : Monsieur Eric GAZIAUX Thèse présentée par
Eduardo Tadeu CRISTINO
en vue de l’obtention
du grade de docteur en Théologie
Louvain-la-Neuve
Février 2005
Qu’il me soit permis, au seuil de ce travail, d’exprimer ma gratitude à
tous ceux qui m’ont accompagné dans ma recherche, dont cette thèse
est le fruit.
Mes cordiaux remerciements à Éric Gaziaux, promoteur de cette thèse,
pour son écoute, ses remarques, sa sympathie.
Ma gratitude à Marciano Vidal, pour ses suggestions et son amitié.
Mes remerciements à la Congrégation des rédemptoristes, pour le pain
et les rêves partagés, et pour la fidélité, même dans la rupture.
Ma reconnaissance à la Fondation Sedes Sapientiæ dont le soutien m’a
permis de travailler sereinement, même dans des temps troublés.
Mon affection finalement à la famille Hannecart, pour son accueil et sa
tendresse.
À Nathalie
parfois, on ne sait comment
une clarté mûrie dans la chair
d’une longue leçon de ténèbres
éclôt et l’esprit peut toucher un instant
ce que ni mots, ni musique, ni rien
ne peuvent imaginer, ni dire –
LAURAND GASPAR Nuits
Que la joie est simple au bout du cheminement obscur !
Comme ces minces pellicules donnent corps à la lumière !
Regarde comme il fond ce peu
de blanc tombé au fond de l’œil !
Les amandiers dans la nuit !
Ô les dents de clarté !
Pulsation sourde d’étoiles
dans l’épaisseur de la terre –
LAURAND GASPAR - Amandiers
Introduction générale
1. Inquiétudes
Y a-t-il encore quelque chose à dire et peut-on encore dire quelque chose sur la
conscience morale ? Faut-il encore oser penser la conscience morale ? Les ouvrages
nombreux et divergents sur la conscience, la suspicion qui plane sur la conscience à l’époque
contemporaine, le désarroi qui menace ceux qui entreprennent d’en comprendre le sens
inspirent une réponse négative à ces interrogations.
Une inquiétude théologique et existentielle nous a néanmoins amené à voir dans ces
interrogations la possibilité de revisiter une sagesse déjà éprouvée, à découvrir des données
jusqu’alors peu connues, à avoir le courage de proposer de nouvelles formulations et d’y
articuler de nouveaux éléments. Mais cette inquiétude se manifestait avant tout comme une
perplexité devant la sensibilité changeante et même ambivalente qui réside au cœur de l’être
humain et qui fait de son identité – identité éthique en l’occurrence – une construction, plutôt
qu’un acquis, une mouvance, plutôt qu’une fixité, une continuité dans une discontinuité.
Ce présupposé recentrait alors la problématique de la conscience sur la compréhension
de son évolution. Comment la conscience évolue-t-elle ? Est-il possible de former la
conscience ? Y a-t-il des conditions qui permettent à l’être humain de développer sa capacité
de juger et de prendre une décision éthique ? De plus, pour nous, qui avons œuvré et vécu
auprès de nombreuses communautés chrétiennes où les personnes – tous âges confondus –
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