SIMON LEMIEUX LA D*FIIPITION DE LA FONCTION SUJET EN S&MANTIQUE GRAlldlldATICALE Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'université Laval pour l'obtention du grade de maître ès arts (M.A.) Département de langues et linguistique FACULT~DES LETTRES UNIVERSIT* LAVAL O Simon Lemieux, 1997 Nauonai uurary DIUIIUUI ~ U IC gauur l c i i ~ of Canada du Canada Acquisitions and Bibliographie Services Acquisitions et services bibliographiques 395 Welrmgton Street OttawaON K1AON4 395, me Wellington Ottawa ON K I A ON4 Canada Canada The author has granted a nonexclusive licence aIlowing the National Library of Canada to reproduce, loan, distribute or seU copies of this thesis in microform, paper or electronic formats. L'auteur a accorde une licence non exclusive permettant à la Biblotheque nationale du Canada de reproduire, prêter, distribuer ou vendre des copies de cette thèse sous la forme de microfiche/film, de reproduction sur papier ou sur format électronique. 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CHAPITRE .............. i 1.1 Introduction ........................................................................ 1 1 -2 La syntaxe ........................................................................... 1 1.3 Fonction grammaticale et fonction logique ............................6 1.4 L a fonction sujet ................................................................. 15 1 .4.1 Définition procédés d'identification et propri6tés .......-15 1.4.2 Nature du sujet ........................................................-24 1.4.3 Sujet grammatical et sujet logique..............................33 1.4.4 Repriçe du sujet .......................................................-37 1 -5Conclusion ..................... . . . . ... . ................................... 4 0 . 2.1 Introduction ...................................................................... -42 2.2 Le concept et ses composantes .............................................43 2-3La paradigmatique..............................................................-45 2.3.1 L'extension nominale................................................ -45 2.4 La syntagmatique............ . . ...........cc....c............................. 48 2.5 La syntaxe .......................................................................... 52 2 -6Rapport grammatical et rapport logique .............................. -57 2 -7Conclusfon ........................................................................ -59 3.1 Introduction ....................................................................... 61 3.2 Le paradigme de l'aspect ..................................................... -62 3.3 Le désigné actif .................................................................. -63 3.4 Le désigné passif ................................................................ -64 3.5 Le mode, le temps et la personne ......................................... -66 3.6 Sujet grammatical et sujet logique ....................................... 70 3.7 L'attribut............................................................................ 74 3.8 Conclusion ......................................................................... 4.1 IntroductfOn ..............................................rc. 4.2 Nature du sujet ................................................................... 81 4.3 L'accord du verbe avec le sujet.............................................-86 4.4 L a "reprisedu sujet"........................................................... -89 4.5 Le sujet de l'infinitif ........................................................... -91 4.6 Sujet grammatical et sujet logique dans les tournures dites d m p e r s o ~ e i l ...................................................................... e~ -92 4.7 Le sujet logique du participe ................................................ 93 4.8 Conclusion .........................................................................95 CONCLUSION............................................................................ ..CE BIBLIOGRAPHIE.......................................................................... 99 INTRODUCTION Dans une phrase verbale, il arrive très souvent que le verbe soit associé à un sujet grammatical. notamment dans les phrases du type Pierre marche sur lapoutre. En raison de son rôle dans la phrase et de sa kéquence considérable. il s'agit de l'une des fonctions primordiales de la syntaxe du fkançais. C'est pourquoi la plupart des grammairiens y ont accordé une attention particulière; certains d'entre eux. comme Maurice Grevisse ou Riegel. Pellat et Rioul proposent des moyens de la reconnaître et de l'identifier sans pour autant la définir. alors que d'autres. tels B a y , Tesnière ou Martinet. tentent d'en d o ~ e une r dé£inition qui rende compte de tous les cas où elle se manifeste. Cette fonction. tout comme celle d'objet, peut tenir aussi bien de la structuration grammaticale que de la structuration logique du discours. Bien que le sujet logique corresponde très souvent au sufet grammatical (Le chat mange).il arrive parfois que ces deux fonctions soient dissociées; le phénomène est mis en évidence, entre autres. lorsque le sujet grammatical n'a pas de referent particulier. par exemple dans: l2 manque trois assiettes ou dans: Ii ufeent deux hommes. Dans cette construction. le sujet grammatical est le pronom 11 et le sujet logique est représenté par le syntagme attribut (troisassettes; deux hommes), puisqu'fl renvoie a u sujet grammatical et que c'est le référent de l'attribut qui est l'origine de I'evénement exprimé par le verbe. C'est pourquoi on obtient une valeur référentielle logiquement equivalente en employant ce syntagme en fonction de sujet: Trots assiettes manquent; D e w hommes viennent. L'objectif de cette étude est donc de proposer une caractérisation et une défînition de la fonction sujet qui soient plus adéquates que celies proposées en grammaire traditionnelle et en linguistique moderne. L a méthode comparative exploitée vise à rendre compte de tous les cas possibles de fonction sujet de façon à ce qu'aucun ne fasse exception à cette caractérisationL'état de la question présente l'examen qui a été effectué des analyses des differents auteurs qui ont traité de cette fonction dans divers cadres théoriques en vue de les confkonter à l'ensemble des faits en cause. Cette évaluation a permis de comparer la façon dont chacun des auteurs aborde les problèmes que pose I'analyse de cette fonction et de relever les déficiences de leur méthode. Le cadre theorique de la sémantique grammaticale s u r lequel s'appuie cette étude repose sur les principes de base suivants. Il pose en premier lieu que la grammaire d'une langue fonde la structuration des concepts et des phrases; l'analyse de cette structuration met en cause trois niveaux d'opération dtstincts: la paraàigmatique, où sont produits les morphèmes et les lexèmes qui entrent dans la formation des concepts. la syntagmatique. où ces composantes sont mises en relation pour structurer les concepts. et la syntaxe,où les concepts s'associent pour former des phrases, ces unités qui mettent également en cause la logique du discours. Les concepts associent inkvitablement deux types de composantes. à savoir une composante lexicale dont tient leur valeur spécifique e t une composante grammaticale dont dkpend leur valeur catégorielle. Le signifié lexical d'une unit6 se compose de lexèmes ou de morphemes qui lui confèrent sa valeur particuiière. alors que le signifie grammatical est constitué de morphemes grammaticaux dont la nature et la fonction caractérisent les dinérents types de concepts. Fondamentalement, les concepts se constituent tous s u r la base de la représentation abstraite d'un ensemble correspondant à ce qu'on a appelé traditionnellement l'extension d'un concept; il s'agit d'un morphème grammatical auquel la composante ledecaleconfère un type de propriété caractéristique de l'une ou l'autre des parties d u discours selon sa fonction par rapport Ci ce morphème fondamental. Selon cette analyse. les relations grammaticales de détermination mettent en cause un apport et un support: entre le support, terme déterminé, et l'apport. terme déterminant. s'instaurent différents modes de détermination. On en distingue trois types: si I'apport confère une propriété spécifique particuïière au contenu de l'ensemble support (Les chats gris). c'est-à-dire s'il détermine une qualit6 des cléments qu'il contient. il s'agit d'un rapport de désignation: si Fapport détermine une propriéte générique pâTficuli&requi affecte cet ensemble uniquement en tant que contenant ou en tant que tout (leschats chassent), il s'agit d'un rapport de prédication; et si l'apport détermine une modalite d'existence de son support (Ce sont des chats très indépendants) c'est-à-dire une modaiité d'appartenance à cet ensemble. il s'agit d'un rapport de modalisation. Mais tout rapport de détermination grammatical implique un autre type de rapport, dit rapport logique ou rapport de référence. Les relations logiques s'étabiissent entre les concepts pour opérer la référence aux faits d'expérience auxquels renvoie une phrase. Elles peuvent aussi bien s'instaurer entre les éléments d'une phrase qu'entre ceux de phrases dlffi5rentes. Par exemple, dans: Pierre n'estpas là. K est malade.. le pronom Lf employé dans la seconde phrase renvoie logiquement à Pierre dans la première sans entretenir de rapport grammatical avec ce mot. De même, dans IZ oient deux hommes. deux hommes est. logiquement, en tant qu'agent de cette action, Ie e u j e t réeb de ufeBt. mais. grammaticalement, ce syntagme remplit la fonction d'attribut par rapport à vlent et le pronom l2 celle de sujet. Cependant. même si tout rapport d'incidence grammatical implique un rapport logique, l'inverse n'est pas vrai, car il ne peut s'instaurer que des rapports de référence entre deux phrases. Pour arriver à démir adéquatement la fonction sujet, les phrases qui font l'objet d'une analyse dans cette étude sont tirées des exemples fournis par les dU3érents ouvrages consult&. que ce soit des grammaires ou des ouvrages plus spécialisés portant presque uniquement sur cette fonction syntaxique, ou encore de textes d'auteurs fkançais. L e corpus finalement retenu iiiustre les àkfférents cas de fonction sujet dans le plan grammatical et dans le plan logique. L'analyse de ces dlfferents cas de fonction sujet vise à déterminer le sens qui est hé A cette fonction en le dégageant clairement des autres facteurs sémantiques qui intemennent dans la relation sujet / prédicat. qu'il s'agisse de prédication grammaticale ou de predication logique. À partir de l'application des principes de la sémantique grammaticale évoqués dans le cadre théorique, I'anaiyse comparative du corpus tend à dégager le sens qui est lie à cette fonction syntaxique par comparaison ou opposition à celui qui tient des autres fonctions dans le plan des relations grammaticales et dans celui des relations logiques. Il s'agit d'identifier ce qui est propre à cette fonction a f h d'élaborer une définition qui soit appïicable à tous les cas d'emploi. La comparaison porte donc sur le sens sousjacent à la fonction sujet et, par opposition. sur celui des autres fonctions syntaxiques qui mettent en cause le verbe. L'intérêt et la pertinence de cette recherche est double: d'une part. elle vise à présenter une description et une définition adéquates de cette fonction fondamentale en vue d'apporter une contribution à l'étude de la syntaxe du français; par ailleurs, comme les grammaires scolaires qui s'inspirent de la Unguistique moderne et de la tradition n'arrivent pas à cerner convenablement cette fonction syntaxique. faute de paramétres appropriés. cette étude entend contribuer à définir les paramètres qui peuvent &Ireexploités dans l'enseignement en se fondant sur l'appréciation du sens des séquences analyskes selon la méthode exploitée en sémantique grammaticaie. ÉTAT DE LA QUESTION - 1.1 Introduction L'analyse traditionnelle partage nombre de considérations ou d'analyses avec difErents courants de la linguistique moderne. notamment la distinction de deux mes de sujets. à savoir le sujet grammatical et le sujet logique. Solidement ancrées dans la tradition grammaticale. ces deux notions ne sont pas toujours caractérisées de la même façon par les linguistes. comme en temoignent les divergences qu'on relève quant au rôle que leur assignent les grammairiens par rapport au verbe; par exemple. le sujet grammatical est démi tantôt comme celui qui fait l'action exprimée par le verbe, tantat c o m m e l'un des deux Cléments essentiels d'une phrase verbale. Il importe donc. dans ce premier chapitre, de cerner ces deux notions de sujet grammatical et de sujet logique de même que les concepts plus généraux de syntaxe et de fonction, dont l'étude de la fonction sujet implique d'abord Pexamen. Afin de classer les mots en parties du discours ou en catégories grammaticales. l'analyse traditionnelle se fonde essentiellement sur des crittres morphologiques et des critères syntaxiques. Une grammaire traditionnelle comme L e Bon Usage dit ne pas tenir compte des définitions sémantiques. car même si eelles ne sont pas dépourvues d'intérêt*(GREVISSE. [ 19361,1993:178).Maurice Grevisse considère qu'elles ne sont pas pertinentes. L e critère morphologique fondamental exploité par la tradition est la variabilité ou l'invariabilité d'un mot et le seul critère syntaxique da fonction (ou les fonctions) que le mot est susceptible de recevoir dans la phrase, (idem:179). Dans le cas de l'adjectif, par exemple, l'analyse traditionnelle considère qu'il s'agit d'une partie du discours qui varie en genre et en nombre et qui est apte à servir d'épithète: uLe moment attendu était arrivé, (idem:492). ou d'attribut: L'hurnSLIlfte est violente. Le critère morphologique, qui concerne la nature du mot. s'oppose au critere syntaxique. qui concerne sa fonction. E n grammaire traditionnelle, morphologie et syntaxe sont deux notions qui se compl&ent et s'opposent à la fois: la morphologie &tudie les morphémes ou éléments variables dans les mots. (idem:6), alors que la syntaxe &tudie les relations entre les mots dans la phrasa (idem:7). Cette défhition de la syntaxe a &ailieurs été adoptée par plusieurs autres linguistes comme Lucien Tesniere de même que Riegel, Pellat et Rioull. À la W'érence toutefois des autres grammairiens, Tesniére distingue deux plans en syntaxe: le plan structural ou grammatical et le plan sémantique ou logique. Selon lui, le plan structural est celui *dans lequel s'élabore l'expression Unguistique de la pensé- et le plan semantique ne relève pas de la grammaire; il s'agit d'un domaine *propre à la penséa (TESNIÈREJ 1959].1976:40). Afin de bien distinguer ces deux plans. Tesnière utiïise la notion de e o m e x i o d . L a connexion, qui est à la *base de toute la syntaxe structurale. (idem:12).est un ïien à la fois invisible et présent entre les mots d'une v- -EL. PELLAT et RIOUL.1994:22. V. f n f k 1 3 . phrase, mais ce lien peut être d'ordre structural ou d'ordre sémantique. L à ou il y a une connexion structurale Li y a toujours une connexion sémantique, puisqu'd n'existe jamais de connexion structurale sans connexion sémantique (idem:44).Toutefois, d'inverse n'est pas nécessairement vrab (ibidem),car il n'y a que des connexions sémantiques entre deux phrases. Le fait que Tesnière tente de distinguer ces deux plans rend d'ailleurs sa d é h i tion de la syntaxe beaucoup plus intéressante que celle proposée par la tradition. en raison du fait que la grammaire traditionnelle ne dlnérencie pas clairement les notions que mettent en cause la syntaxe et la logique. Tout c o m m e l'analyse traditionneiie. Damourette et Pichon considèrent que morphologie et syntaxe sont indissociables et qu'ii serait tout à fait inadéquat de les considérer séparément. Selon eux. la morphologie est en rapport avec les côtés psychique et sémantique du langage, alors que la syntaxe est directement ïiée à l'abservable, au texte et aux faits en soi. donc, à ce qui est marqué par un signes. Toutefois. les rapports qui s'instituent entre les mots ou entre les syntagmes ne sont pas tous marqués par un signe; par exemple, dans Courir épulse Jean, même s'il y a une relation syntaxique entre cou* et Wlse et entre Jean et épulse. aucune d'eues n'est marquée graphiquement sinon par l'ordre des mots. Aussi. cette définition de la syntaxe ne rend-elle pas compte de tous les faits. L a grammaire ghérative assigne à chaque phrase une description etructurala qui consiste en un ensemble de relations abstraites jouant un rôle médiateur entre la représentation phonétique et la représentation sémantique de cette phrase. Dans le cadre d'analyse qu'elle propose, la syntaxe est considérée comme la composante centrale du langage. celle qui fournit l'essentiel de cette description structurale de telle manière qu'elle determine univoquem ment. d'une part. la description phonétique, et. d'autre part. la description sémantique des phrase- (RUWET. 1968:29).Il y a donc trois parties à une grammaire: tout d'abord, une composante centrale, la syntaxe. qui, selon les gh5rativistes. essocie à chaque phrase de la langue. conçue comme une suite d'éléments syntaxiques minimaux ench&& (les morphème^), une description structurale. celle-ci étant une sorte d'objet abstrait. neutre entre le son et le sensa (Ibidem).D e part et d'autre de la syntaxe,deux composantes interprétatives traduisent cet objet abstrait sous une forme plus concréte: d'une. la phombgfe, le traduit en une séquence de signaux sonores; l'autre. la sémantique. lui donne une interprétation sémantique (ibidem). Ces deux composantes renvoient à deux structures différentes; la phonologie renvoie à la structure d e surface d'une phrase et la sémantique à sa structure aprofonda. Chacune de ces deux structures est représentée par un ou plusieurs ddfcateurs syntagmatique*. L'indicateur syntagmatique est défini comme la description et la ureprésentation sous forme d'arbre, (idemAl2) d'une phrase. Celui de la structure de surface est appelé dndtcateur syntagmatique dérivé finab (idem:248) et celui de la structure profonde est dit eous-jacenb. Entre les deux, il y a des indicateurs syntagmatiques dérivé-, c'est-à-direceux qui résultent d e Pappïication d'une ou de plusieurs transformations* (ibidem),car en principe. pour aboutir à la structure de surface d'une phrase. il faut que la structure profonde de cette phrase ait préalablement subi une ou plusieurs transformations. Par exemple, Ptndicateur syntagmatique derivé &al de la phrase L e petlt garçon mangeaft des pommes est le suivant4: PHRASE Yu article mange- -ait RV = racine verbale. TPS = affixe temporel. PL = pluriel des pomme- - Les générativistes s'efforcent de déterminer les conditions formelles que doit remplir une phrase pour qu'eue soit susceptible de recevoir une interprétation sémantique (idem:29).Cependant. c o m m e ils ne cherchent pas à définir les relations qui s'instituent entre les composantes de la phrase. une telle vision de k syntaxe, parce qu'on considère qu'il s'agit d'une structure formelle. c'est-à-dire non sémantique. ne distingue pas de façon précise les dinérents types de relations d'ordre grammatical ou d'ordre logique qui existent entre les mots ou entre les syntagmes; toute phrase possède une structure formelle que manifeste la séquence de signes phoniques ou graphiques qui la constituent. mais ce qui est plus important encore, c'est que pour en arriver à une structure cohtrente. il faut préalablement que des relations grammaticales et logiques s'instituent entre les composantes conceptuelles de cette phrase. Le fonctionnalisme pose un problème analogue. car en affirmant que seules méritent examen en syntaxe ales relations entre les classes qui entretiennent, de l'une à l'autre. des rapports variables, (MARTINET, [ 19791.1984:153).comme ceiles des noms et des verbes (le nom peut, par exemple. être tantôt le sujet d'un verbe. tantôt l'objet d'un verbe, etc.). ces linguistes négligent I'importance qui doit Otre accordée aux classes qui ont entre elles des rapports eonstanb, comme celui qu'il y a entre le déterminant et le substantif nominal dans la formation d'un syntagme; la relation qui les unit est toujours une relation de désignation où le déterminant est le support et le substantif nominal l'apport, comme c'est le cas dans un chat ou lejardin. En fait, tous les rapports syntaxiques sont importants lors de l'analyse d'une phrase, puisqu'une unité doit ntcessairement rempiir une fonction grammaticale pour fafre partie d'une phrase et s'intégrer à sa structure. La psychomécanique pose que l'étude des faits de langue constitue le domaine de la morphologie et celle des faits de discours celui de la syntaxe. Conditton essentielle à tout acte de langage. la langue e s t une possession intime et permanente de notre esprit. (GUILLAUME.19912)et le discours, c'est-à-dire le résultat de tout acte de langage. & l'inverse. n'est qu'un occupant de notre pense- (idem:3). Dans l'esprit du locuteur. la langue est permanente et le discours momentané. L e fat de langue. dit Gufflaume. s son aboutissant au mot. 11 occupe ainsi dans la pensée un champ de formation qui est celui de la construction d u mot. Le fait de discours. qui a son départ au mot. a son aboutissant à la phrase. Il occupe. en conséquence. un champ de formation qui est celui de la construction de la phrasa (ibidem). De ce point de vue. la morphologie étudie le mécanisme de construction du mot et la syntaxe celui de la construction de la phrase. Selon Gufflaume, il y a d e s manieres très fixes d'employer les signes, que les signes emportent avec eux, et qui c o m m e eux font partie de la langue,(GUILLAUME. l987:ZOZ); c'est ce qui est généralement appelé l'ardre grammatical des mots. Cet ordre ressortit à la syntaxe dite d'expressiorw; par exemple. la déférence & la syntaxe d'expression fait dire Pieme arrtve, (ibidem). À cette syntaxe d'expression s'en ajoute une autre, ceiie dtexpressivit&,expIoitke pour "modifier"l'ordre des mots propre à la syntaxe d'expression; ainsi. la qrt5pondérance donnée à la syntaxe d'expressivité fera dire M u e Pierre> (ibidem). D'apres Gufflaume, il faut donc epasser sous silence la syntaxe d'expressivité pour poser l'existence. dans une langue comme le fiançais. d'un ordre grammatical des mots, rigoureum (ibidem). Même s'il définit la syntaxe, Guillaume, qui a considére essentiellement dans ses études la morphologie. a fort peu développé Pétude de la syntaxe en dehors de ces principes généraux. Tout comme les générativistes. Gufflaume ne définit pas les différents types de relations qui s'instituent entre les composantes de la phrase. sauf en ternes d'dncidenc-5. ce qui ne veut pas dire autre chose que aelation de déterminatiom. 1.3-Fonction slmmmaticale et fonction logique Même si elle ne donne pas de définition explicite de la fonction syntWque. la grammaire tradttionnelle indique qu'iï faut distinguer clairement nature et fonction6. Cependant, elle tend à les confondre en certains cas; ce phenornene s'observe. entre autres, dans l'analyse des éléments "subordonnés"au nom: même si I'effet de ces cléments est toute fin pratique identique (ils restreignent ~ ' e x t e n s i o ~c'est-à-dire d. le champ de signification du terme qu'ils accompagnent). la dénomination de cette fonction dinére à chaque fois que la nature de l'élément s u b o r d ~ au ~ e nom change: s'il s'agit d'un adjectif ou d'un participe. la fonction est dite si c'est une proposi&pith&a, lorsque c'est un nom, on la dit epposition,~; tion relative. il s'agit d'une *relative déterminative et si c'est u n syntagme prépositionnel, L1 s'agit d'un *complément déterminati6, ou &complémentdu n o m . etc. Dans le cas de l'épithète et de l'apposition, la grammaire t r a d i t i o ~ e i l eassimile complètement nature et fonction dans la mesure où eiie les réserve respectivement à l'adjectif et au substantif : tl ne s'agit plus de caractériser les fonctions remplies par des unités spécifiques, mais de caractériser ces unités elles-mêmes lorsqu'eïles sont s u b o r d o ~ e e au s nom: Éaithète: &'épithèteest un adwtif ou un ~articipe(nous soulignons) subordonnt B un n o m (GREVISSE, [ 1936].1993:492). A D D O S ~ ~&'apposition ~O~: est un élément nominai (nous souïignons) placé dans la dépendance d'un autre élément nominal et qui a avec celui-ci la relation qu'a un attribut avec son sujet. mais s a n s copules (idem:516). En adoptant la terminologie traditionnelle, il faut donc considérer l'épithète non pas, en soi, c o m m e une fonction, mais comme un adjectif ou un participe qui accompagne un nom. De même. l'apposition n'est pas à proprement parler une fonction. mais un élément nominal placé dans la dépendance d'un autre élément nominal. 11 faut donc, pour qu'une unit6 remplisse telle fonction, qu'elle soit de teiie nature. Ce qui pose un problème dans les cas où une unité de nature ciifferente peut se substituer à cette unite en cette même fonction : Un homme gentll / Un homme orchestre. Mals on parle dors dans ce dernier cas d'un *nom employé adjectivementr et non d'une apposition8. En grammaire fonctionnaliste, la fonction syntaxique est définie comme un rapport qui s'institue entre des unités appartenant à des classes déterminées? Cependant. en définissant la fonction syntaxique de cette manière, on y confond rapport et fonction. pulsqu'une fonction n'est pas un rapport. mais plutôt le rôle qu'une unité joue dans un rapport; par exemple, dans Jean marche. les unités Jean et marche ont toutes les deux un rôle dans le rapport qu'elles entretiennent. L e rôle de Jean est celui de sujet et celui de marche est celui de prédicat; leur rôle respectif découle donc du rapport qui les unit. et ce. sans que rôle et rapport ne soient confondus. Le fonctionnaliste André Martinet afnrme que la fonction d'une unité est son lien au contexte; par exemple. dans la phrase L'homme marche. homme serait par nature un substantif et. par fonction. un sujet. Isolément. selon Martinet. homme garde sa nature substanttve. mais n'a plus de fonction; la fonction est ce qui le rattache au contexte dans lequel il flgure; c'est ce qui distingue le mot dans un contexte du mot bol& (MARTINET.1985:171). Consid&ant que les fonctions reiient des monèmes10 appartenant des classes déterminées. les fonctionnalistes affirment qu'il est inexact de présenter les syntagmes lefoumal et le solr, dans If lit lejournal le soir, comme les élements qui sont. avec M. dans un rapport détermin6 (MARTINET. [ 19791,1984:155). En fait. seuls seraient en cause les monèmes journal et soir. En procédant par substitution. il est nécessaire de remplacer non seulement sot. mais tout le syntagme le solr par tous lesjours ou sou^. par exemple. a& que la phrase demeure cohérente: '1 lit le journal le tous les jours. Il lit le journal tous les jours. *Ii Ut le joumai le souvent. Il lit le journal souvent. v. MARTINET.[ 1979].19&4: 153. l0 Les fonctionnailstes définissent les monemes c o m m e des unités eignificative-. c'est-à-dire des unités qui ont une forme et un sens. Cette substitution montre donc que c'est tout le syntagme le soir qui est en relation avec le verbe Ut et non pas uniquement le mot sok. Le concept syntaxique le plus général en grammaire fonctionnelle est celui de hiérarchie; certaines unités ont la capacité d'être des centres d'énoncé, d'autres des expansions primaires* et des uexpansions non primaire-. Les expansions primaires sont directement remes au centre d'énoncé et les non primaires le sont indirectement. Le centre d'énoncé, appelé qxt5dicatr. est ai'élément central par rapport auquel les autres t51t5ments marquent leur fonction, (BUREAU.[L 978].1994:36).Autrement dit. de terme prédicat est réservé à l'élément irréductible d'un énoncé (vadans Va le chercher) ou au noyau central de cet tlement (vadans lZ v a le chercher) [ ...P (MARTINET. 1985:87). Ainsi. les fonctionnalistes analysent une phrase comme Lapoule blanche picore d u maehdans la cour comme suit: Prédicat: picote. Emansions ~rtmaires:[La] poule, [du] maLF et [dansla J cour. Emansion non ~rïmaire:blanche. 11 existe aussi. selon ces grammairiens. trois façons de marquer les fonctions ou les relations entre les unites en syntaxe qui se retrouvent à des degrés &ers dans toutes les langues: premièrement. la position peut devenir signe quand une permutation dans u n message donné change le sens du message: ce serait notamment le cas du sujet et de l'objet en ncFnçais. Deuxièmement, fl existe des monèmes ~fonctionnebqui indiquent les relations des autres unités entre eues. qEn français. comme en beaucoup de langues. ce sont les prépositions et les conjonctions: dans c'est le chapeau de P d . quelle que soit la probabilité sémantique que Paul soit Ie possesseur du chapeau. ce rapport ne sera fixé que par la présence de d a (FRANÇOIS,1977:14-15). Toutefois, dans une phrase c o m m e De Jeunes enkfantsjouent a u ballon. il est dLfacile d'admettre que seule une préposition peut marquer la relation entre jeunes enfats et jouent. car en remplaçant de par le determinant les. la relation entre le syntagme les jeunes enfants et jouent s'etabkt meme si les n'est pas considéré comme un montme fonctionnel. L a fonction du syntagme prépositionnel est également dinérente dans : M a r vient de Montréal; ïï a de la chance ou IZ boit de l'eau. C'est pourquoi il est primordial de toujours distinguer adequatement la nature d'une unité de la fonction qu'elle peut remplir dans tel ou tel emploi et cela même lorsqu'il s'agit d'une préposition. Finalement, certaines unités. appelées eiutonomes. sont considérées c o m m e indiquant elles-mêmes leurs relations au reste de l'énoncé;en français. seul le prédicat. qu'il soit nominal (aientôt m i n u b (PROUST) BUREAU,[ l978],l994: 115).verbal (Je mange une pomme) ou autres. aurait cette capacité d'être un centre d'énoncé autonome-indépendanb. D'autre part. les fonctions seraient des unités de la langue au même titre que les monèmes même s'il s'agit d'unités d'un type différent, qulelIes soient manifestées au moyen d'un fonctionnel ou par un autre trait formel, comme la position des éléments en cause ou l'absence de coordination* (MARTINET.[ 19791.1984:155).Les fonctionnalistes s'efforcent donc toujours de distinguer soigneusement les fonctions d e s monèmes dont elles marquent les relatiomw (ibidem): par exemple. dans L'eau coule. il y aurait deux monèmes. eau et coule reiiés par une autre unité, la fonction dite eujetr. De même, dans IZ vient de Par&. les deux monemes ulent et Paris seralent reiiés par une autre unité, la fonction marquée par de. Ce qui serait fondamental, en syntaxe. d e s t pas la façon matCrielle dont s'exprime une relation, mais Ikxistence d'une reïation marquCe formellement. que ce soit de façon explicite au moyen d'un fonctionnel, ou du fait de la position respective des unités, (ibidem). Selon les fonctionnalistes. la fonction grammaticale est donc a n Lien entre deux élements, et non une façon de se comporter d'un élément* (ibidem), c'est-à-dire son rôle dans une relation. Cette définition de la fonction syntaxique est nettement differente de celle que proposent Riegel. Pellat et Rioul; ces trois auteurs suggèrent que la fonction syntaxique est le rôle qu'un clément joue d a n s la structure d'ensemble de la phrase oh il est employé, (RIEGEL. PELLAT et RIOUL, 1994: 106). Les auteurs de la Gmmmaire méthodique dufrançak affirment égaiement que la fonction syntaxique est toujours définie en termes aelationnelsir. Par exemple, a n adjectif sera e~ithèted'un nom. attribut du sujet/& c.0.d. ou apposé Ci un groupe nominal, (ibidem). M n de cerner convenablement la notion de fonction syntaxique, ces auteurs identifient clnq critères qui permettent de la caractériser: ce sont les criteres ~positionnels> ~morphologiques>..atransformationnel*, e a t e g o r i e l s ~et les critères *interprétatifs. L e s critères positionnels identifient eune fonction d o m & à une place par rapport à d'autres éEments de la phrase (ibidem); à titre d'exemple, les auteurs menffonnent que le sujet est généralement situé devant le verbe ou le groupe verbal. Dans ce cas. comment doit-on f-e pour reconnaître le sujet lorsque celui-ci est placé après le verbe. comme dans Gmndfut mon étonnement? Les critères morphologiques, pour leur part, sont ceux qui vont permettre d'identifier quel est l'clément qui régit l'accord de tel autre; selon ces auteurs, le sujet aégit l'accord en personne. nombre et, le cas écht5ant. en genre du verbe (idem: 106-107).Les critères transformationnels associent certaines fonctions à des changements structurels dans L'économie de la phrasa (idem:107). Par exemple. le complément d'objet direct d'une phrase active (Pierrefrappe P e u l ) devient le sujet de la phrase passive correspondante ( P a u l estfmppépar Bene). En affirmant que le verbe a un genre et un nombre. ces auteurs confondent cependant le verbe e t le participe. car le verbe n'a qu'une personne. alors que le participe a un genre et u n nombre. ce qui le distingue nettement du verbe dont il n'est d'aiïieurs pas apte à remplir les fonctions par rapport au sujet et à l'objet. Dans la phrase Paul e s t f i q p é par Pieme par exemple. le verbe s'associe au participefmppé; en substituant à Paul un sujet féminin (Paultne est frappée par Pierre). on constate qu'il n'y a que le participe qui prenne le genre du sujet, mais cet accord n'affecte nullement le verbe. Quant aux critères catégoriels, ils .spécifient la nature des éléments susceptibles de remplir une fonction données (ibidem). Ainsi, la fonction sujet peut être remplie par un pronom, un syntagme nominal, une proposition complétive ou une construction infînitive. Finalement, les critères interprétatffs essocient à une fonction syntaxique un rale sémantique dans la structure semantique de la phrasa (ibidem). Ces critères sont largement exploités, selon ces trois auteurs, par la grammaire traditionnelle, puisqu'elle assigne motamment a u sujet le rôle d'agent, de patient ou de siège d'un état» (ibidem). Riegel, Peiïat et Rioul soulignent que le sujet peut également jouer d'autres rôles, comme ceux de &énéficiaire, (deana reçu un cadecm (ibidem)).dt~lnst.mental, (cette clef ouvre mon bureaw (ibidem))et de 4ocatiED (dacarafe conHent d u vim (ibidem)).Par contre. le fait que le sujet puisse jouer le rôle d'agent, de locatif ou de benéficiaire relève davantage de la logique que de L a grammaire. ce qui met évidemment en doute la pertinence des critères interprétatifb puisque la fonction ne dépend pas de ces soi-disant "critibes" qui ne sont pas constants pour une fonction donnée. Une même fonction ne manifeste-t-elle pas des caractéristiques qui lui sont propres et qui se retrouvent dans tous les cas o ù on peut l'observee Riegel. Pellat et Rioul soulignent que les fonctions syntaxiques detagent selon les niveaux de l'organisation syntaxique de la phrasa (ibidem). De leur point de vue, il y a deux niveaux: les niveaux eupérieur* (celui des fonctions primaires (sujet. verbe. complément(s) de verbe et compléments circonstancfeIs))et .;inférieur* (celuides fonctions secondaires. c'est-à-dire celles qui sont dh l'intérieur des éKments qui assurent les fonctions primaire* (idem:108)).Entre les cléments d'un même niveau. ou entre ceux des deux niveaux, il existerait des relations t sol id air es^ pouvant être soit dntégrative-. soit distributionnellea. Une relation intégrative voit son constituant immédiat participer directement à la constitution d'un syntagme d'ordre supérieun (idem:116). alors qu'une relation distributionnelle voit, quant à elle. son constituant immédiat être directement lié au(x) constituant(s) de même niveau Lavec le(s)quel(s)il forme un syntagme de niveau supérieum (ibidem): uLe chat de la voisine aime la bonne cuis(ibidem). Sujet: p[ G N ( Lchat ~ de la uotsfne]~ W a î r nla e bonne culsine]]: relation intégrative. Com~hnentdu nom:[[ ~ C t k~]( c h a t[l GP[~réd&l ON [Lauoislne]Il: relation distributio~elle. C.0.d.: eV[ aime] ~ ~ l u b o n n e c u t s i n erelation fl: intégrative. Pour ces auteurs. ce type de dé£inition(par relation) *permet de caracteriser des categories telles que les déterminants et les prépositions, (idem:117) (ce que les grammairiens traàitionnels n'ont jamais fait. se contentant de signaler qu'elles a e rapportent b.dépendent de. etc.) et eue permet aussi de lever ~l'ambiguïtétraditionnelle de la catégorie du verbe qui désigne à la fois une partie du discours identifiée par ses marques morphologiques et une fonction qui est généralement conçue comme ceiie du pivot central autour duquel s'organise le reste de la phrase (ibidem). Pour sa part. Lucien Tesnière définit la fonction syntaxique comme le rôle assigné à un mot dans le mécanisme d'expression de la pensée (TESNIÈREJ19591.1976:40). Selon lui. la fonction que peut rempiir un mot dépend directement des liens qui unissent les mots d'une phrase. c'est-&-dire des connexions. Les connexions, qu'elles soient structurales ou sémantiques. etablissent entre les mots des rapports de dependance: dans chacun de ces rapports, il y a un terme supérieur (le dgissanb) qui s'unit à un terme inférieur (le esubordonnb). Par exemple. dans une phrase comme Je mange, mange est le régissant etJe le subordonné. parce que le verbe mange est le noeud central, de cet énoncé ou. en d'autres termes, l'unité qui n'est subordonnée Zi aucune autre. Le fdt que Tesnière considère le sujet comme un élément qui est subordonné au verbe ne concorde pas avec le point de vue t r a d i t i o ~ eselon l lequel c'est le verbe qui est subordonné a u sujet. Afin de représenter les connexions entre les mots. Tesniere utilise de petits traits ( / . \ ou 1 ); ainsi. la phrase Je m n g e se schématise de la façon suivante: -ge / Je Ce dessin, ou ce schéma, appelé etemms~r,contient un mioeucb, c'est-àdire un régissant, car à chaque régissant correspond un noeud formé du régissant et de son ou ses subordonnés. Dans une phrase telle que m o n vieU ami chante cettejolie chanson (id:14), il y a trois noeuds puisqu'iï y a trois régissants (chante, ami et chanson): chante \ ami chanson / \ / \ mon vieil cette belle / Comme le montre cet exemple. un terme peut être à la fois régissant et subordonné: c'est le cas d'm.puisqu'il est subordonné à chante et régissant de mon et de vMI. En outre. le noeud eentrab de cette phrase. c'est-à-dire le noeud aformé par le régissant qui commande tous les subordonnés de la phrase, (idem:15). est un verbe (chante). ce qui fait que cette phrase est dite werbab. Selon Tesnière, seuls les mots dont la forme est associee directement à une idem (idem:53], appelés a o t s pleina. auraient la capacité d'être des noeuds centraux: ce sont le substantifll. le verbe. l'adjectif et l'adverbe. De même, i l y aurait quatre types de phrases. à savoir les phrases substantivale. verbale. adjectivale et adverbiale: Phrase substantivale: d e stupide s l è c b (LÉONBAUDET) (idem:100). le siècle / \ XIXe stupide Phrase verbale: L e stgnal vert indique la voie ltbreb (ibidem). indique / \ signal voie / \ / \ le vert la libre Phrase adiecthde: 4uvert la nuib (idem:10 1). Ouvert I la nuit Phrase adverbiale: *À la recherche du tempsperdzd2 (PROUST) A la recherche I du temps I --- - 11 Selon Tesnière, on compte parmi ces substantifs certains apronoma. comme les interrogatifs qui et quo€(v. idem:68). 12 Tesnière considere que le syntagme à la recherche est une locution adverbiale. alors qu'il s'agit plutôt d'un syntagme prépositionnel. perdu Tesnière mentionne *que l'importance hiérarchique des mots (plan structural) est en raison inverse de leur importance sémantique (plan sémantique). (idemA3). Donc. *plus un mot est bas situé sur l'échelle structurale. plus il a de chances d'être essentiel pour le sens de la phrasa (ibidem);une phrase telle que de signal vert indique la voie libre, (ibidem) n'aurait plus de sens sans les mots verf et Ubre. Toutefois. si les mots signal et uote étaient absents. la phrase n'aurait pas de sens non plus (*le vert indique la libre). ce qui indique que peu importe oh les mots se situent sur l'échelle structurale. ils sont tous importants pour la compréhension de la phrase. Maigre le fait que ce grammairien ne définisse pas plus clairement que les autres auteurs la fonction logique. la distinction des plans structural (syntaxique) et sémantique (logique)est une caractéristique qui lui est propre. puisqu'il est le seul à l'avoir proposée. L a distinction de ces deux plans est d'ailleurs des plus importantes puisqu'elle correspond à des relations de nature distincte dans la stmcturation linguistique: elle fera l'objet d'une analyse approfonàie dans le second chapitre de cette étude. 1.4 La fonction sutet Maurice Grevisse considere que la phrase verbale énonciative comprend au minimum deux mots. comme c'est le cas dans Jean rougit. L a fonction du premier est appelée a u j e b et celle du second qddicab. Entre ces deux é1éments. il s'institue une relation de *prédlcatiorw. c'est-à-dire eune solidarité réciproque. qui n'a pas d'équivalent en syntaxe et qui est diffkrente de la relation de coordfnafion (Jean et Marie rougissent) et de la relation de subordlrintlon (Lasoeur de Jean mugit) [...P(GREVISSE.[19361,1993:301302). Cet auteur chifke à quatre le nombre des caractères qui permettent d'opposer le sujet au prédicat: premièrement. le sujet précède généralement le verbe. ~puisqu'ilsne peuvent être intervertis Librementr (idem:301). deuxièmement, de premier teme appartient la classe du nom et le second il la classe du verbe (ibidem). troisièmement. d e premier terme donne a u second ses marques de personne et de nombre13 (ibidem), et quatrièmement. ale premier terme représente ce dont je dis quelque chose et le second ce que jten d i s (ibidem). Grevisse affirme cependant que cette quatrième caractéristique stappiiqueaussi au theme. car même si le thème. c'est-à-dire rre dont on parle. (idem:303) est toujours le e u j e t psychologique, de la phrase. 11 n'est pas toujours représenté par Ie sujet grammatical: d e a n do* (idem:303): Jean est à la fois le sujet et le thème. *Dans cette maison naquit Victor Hug- (ibidem): le thème est dans cette maison et le sujet est Victor Hugo. Cependant. c o m m e -es quatre caractères ne sont pas constants, (idem:301) (par exemple, fl n'y a pas que les termes appartenant à la classe du nom qui peuvent remplir la fonction sujet). rauteur mentionne qu'4.l est impossible de donner du sujet et du prédicat des définitions qui satisfassent entièremenb (ibidem)et qu'il serait plus sage d e considérer le sujet comme une sorte de postulat. et de fournir seulement des moyens de l'identifiem (idem:304). ce qui semble indiquer qu'on n'a pas réussi à identifier ce qui caractkrise fondamentalement et de maniere constan te cette fonction. Il existerait deux moyens qui permettent l'identification du sujet: poser la question Qui est-ce qui? (ou Qu'est-ce qui?) ou introduire la formule C'est...qui dans la phrase. Ces moyens dridentiflcation ne s'appliquent toutefois pas aux phrases présentant des verbes communément appelés impersonnelm m. c'est-à-dire des verbes qui ont comme sujet grammatical un pronom. généralement il ou ce. qui ne réfère à rien de particulier: d e professeur écrit a u tableau. Qui est-ce qui écrit? LE PROFESSEURw (ibidem). L a neige tombe à grosj'iocons -> C e s t LA NEIGE qui tombe à gros j2ocom (ibidem). 13 Georges et Robert Le Bidois déibissent le sujet uniquement à partir de ce principe; aussi. le sujet est d'après eux ale mot [...] qui donne la loi au verbe, (LE BIDOIS et LE BIDOIS, 1935.1:382). Cette définition ne rend évidemment pas compte de tous les faits, notamment lorsque la fonction sujet est remplle par un syntagme ou lorsque c'est un infinitif qui la remplit (11 ne peut d o ~ e la r loi au verbe. car il n'a pas de personne). 4 2 conuient de p a r t f ~(idem:305)-> *C'est IL quf conuient de partir. Qu'est-ce qui convtent? Il. Tout c o m m e Maurice Grevisse, Riegel, Pellat et Rioul caractérisent la fonction sujet sans toutefois la définir. À cette fin. ils distinguent deux niveaux d'analyse. les niveaux syntaxique et sémantique. Au niveau syntaxique. cinq propriétés caractériseraient le sujet: d'abord. c'est de premier des deux élements nécessaires à la constitutîon d'une phrase. 11 n'est donc pas effaçable et précède normalement le GV, (groupe verbal) (RIEGEL, PELLAT et RIOUL, 1994: 129): &'avion a percuté la montagne, (ibidem). *A percuté la montagne. *A percute la montagne l'avion. Cependant, une phrase telle que Viens icf!, est bien constituee syntaxlquement malgr6 l'absence d'un sujet grammatical. 11 n'est donc pas juste de considérer que le sujet est nécessaire à la constitution d'une phrase et qu'il n'est pas effaçabla. Par ailleurs. le sujet ne précède pas nécessairement le groupe verbal putsquliIpeut souvent être postposé à ce groupe. comme c'est le cas dans & peine était-il loin que je sortis (WARTBURG et ZUMTHOR.[ l958],1989:87) ou dans Auec ZeprInternps &vent les hirondelles. A l'instar de l'analyse traditionnelle, Riegel. P e b t et Rioul considerent que le sujet aégit l'accord du verbe en personne et en nombre (ibidem) (et aussi en genre le cas échéant) (Coutes les mesures seront reconduit(RIEGEL. PELLAT et RIOUL, 1994:129). qu'il sppartient à la catégorie générale des constituants n o m i n a m (ibidem] et qu'il est de seul élément qui puisse être extrait de la phrase au moyen de la locution discontinue Ctest..qub (ibid.) ou qui réponde & la question Qui est-ce qui? / Qu'est-ce quO. Par rapport à ces trois propriétés. il faut toutefois noter que dans la phrase Toutes les mesures seront reconduites, reconduftes est un participe et seront est le verbe. Selon la déhition meme de ces grammairiens, qui considèrent que le verbe est un mot qui se conjugue. c'est-à-dire qui varie en nombre et en personne. comment un verbe à l'infinitif, qui n'est d'atueurs pas un constituant nominal, pourrait-il d o ~ e ses r marques de personne et de nombre au verbe dans une phrase comme Domir est essentiel. étant donné qu'il n'en pas? Quant à la Locution C'est..qui et à Ia question Qui estce qui?. elles sont inopérantes avec les constructions dites impersonnelle*. En proposant. comme cinquième propriété. que si une phrase active correspond une phrase passive. le sujet de la première peut devenir le complément d'agent de la seconda (idem:130). ces auteurs confondent logique et grammaire. car dans une construction active. le terme vise est le sujet du verbe et non de la phrase. et dans la construction passive, c'est le complément d'agent du participe et non de la phrase, comme c'est le cas dans i'exemple suivant: d'avant-centrea marqué tous les buts -z Tous les buts ont été marques l'avant-centra,(ibidem). En d'autres termes. le sujet grammatical et le complement d'egenb. ne sont pas des fonctions qui impliquent une relation avec une phrase; eues ne servent qu'A la constituer en entrant en rapport avec le verbe et le participe qui en font partie. D'ailleurs. ce n'est pas la phrase qui est active ou passive. mais le sujet du verbe par rapport & l'événement représenté par le verbe ou par le participe selon le cas. D u côté de l'interprétation sémantique de la fonction sujet. Riegel, P e u t et Rioul soulignent que la grammaire traditionnelle a considérablement restreint le champ de signification de cette fonction grammaticale en désignant le sujet comme etant d'ttre ou la chose qui fait ou subit l'action ou qui est dans l'état exprimé par le v e r b (ibidem). Selon eux. le sujet peut avoir six rôles sémantiques: il peut &tre agent ( C u c cultive son Jardfm (ibidem)). béneficiaire (+Marie a reçu une gerbe de fleurs, (ibidem)). instrumental ( 4 e stylo écrit mal, (ibidem)),locatif (Q'autoroutecontourne la u f l b (ibidem))ou bien être une cause tous ces événements ont ralenti les t n w m (ibidem))ou un siège (@au1admire Iepaysagen (ibidem)).En fait, ces trois hguistes croient que cchaque verbe opère sa propre eubjectivatiorùr actancielle en couplant la fonction sujet avec un rôle semantique spécifique (ibidem). C'est un principe que Riegel. Pellat e t Rioul partagent avec le fonctionnaliste André Martinet qui écrit. pour sa part, que sémantiquement. la fonction sujet d a pas de valeur proprm et que c'est de sens du verbe qui va déterminer la valeur de la fonctiom (MARTINET.[19791.1984:158). ce qui tient de la logique de la phrase et du texte. Mais si tel est le cas. quel rôle sémantique a le pronom U dans les tournures dites impersonnelles? À la merence de Grevisse et des auteurs de la Grammaire méthodique d u fmnçals, qui s'en avouent incapables ou qui considerent qu'il n'est guére possible de le faire, plusieurs auteurs ont tente de donner une definition du sujet. Charles Bally avance que le sujet est le lieu du procès exprimé par le verbe, car a n ne peut concevoir les mouvements, les bruits. les couleurs, la vie, la mort, la souffrance, etc., etc., s a n s u n sujet» (BALLY,[1932].1965:122). En d'autres termes. ale verbe ne se conçoit pas sans un sujet et le sujet. qui est le lieu du prédicat, est inconcevable sans une détermination verbale [ ...t (idem:114). Dans le cas de l'impératif,Bally mentionne que le pronom sujet. parce qu'il est absent, est à un degré dit aérolr. Certains fonctionnalistes proposent une défhition simiLaire, savoir que le sujet n'est pas omissible et qu'il est donc le déterminant obligatoire du verbe (FRANÇOIS,lW7:5 1).Une telie définition ne rend cependant pas compte de tous les faits, car les verbes impératifs ne sont Jamais accompagnés d'un sujet à moins de considérer qu'il est sémantiquement intégré au verbe, mais ii ne s'agit pas alors d'une fonction syntaxique: eFuyez les flatteurs, (GREVISSE.[1936],1993:622). ~Veuiilezme tenir la porte (ibidem). De plus, la soi-disant présence obligatoire du sujet dans une phrase verbale ne confère pas à celui-ci, selon l'analyse fonctionnaliste. l'égalite hiérarchique avec le verbe; en fait, le sujet serait dans une position subordonnée par rapport au prédicat verbal. L a preuve en serait que les termes en fonction sujet peuvent remplir d'autres fonctions alors que L e verbe en position de prédicat ne le peut pas. L a position dominante du verbe pose par contre probleme dans la relation d'dmplication réciproqua qu'il entretient avec le sujet. À ce propos, Guy Serbat écrit: L a place prééminente accordée au verbe, noyau de toute fonction. mais lui mtme au-dessus de toute fonction, est aussi critiquable. En effet si -dans la phrase minimale, plus commode à manipuler- le eujet. n'exlste et n'a de fonction que par rapport au prédicat. et grâce à i'existence de celui-ci. inversement le predicat n'existe que grâce au sujet. La dépendance qu'on institue du sujet vers le noyau opère aussi du noyau vers le sujet; ou alors il n'y a plus d'implication réciproque. Si de deux termes A et B également nécessaires. le premier A assume une fonction. qui est d'être en relation avec B, comment B, à l'autre bout de la chaîne qui les unit. seraitil dénue de fonction? (SERBAT.1981:170). Lucien Tesnière estime, d'une manière analogue. que le sujet est subordonné au verbe. 11 considère que la fonction que peut rempk un mot dans une phrase dépend directement des liens qui unissent les composantes d'une phrase. c'est-à-dire des connexions. et donc du rôle de régissant ou de subordonné qui est assigné à ce mot. 11 distingue deux types de fonctions: la fonction nodale et les fonctions subordonnées. La première. qui est propre à un terme régissant. lui .sissigna la tâche d e nouer en un seul faisceau les différentes conneMons qui unissent à lui ses divers subordonnés~ (TEsNLÈRE.[ 19591. N76:39).Ainsi, selon Tesniére. en transformant une phrase c o m m e m o n vieU ami chante cettejolie chanson, (idem:14)de façon à ce que le sujet amL devienne un complément d'objet (cettejolie chanson charme mon vieil m b (ibidem)),le substantif ami entraîne avec lui mon et M .etant d o ~ qu'ils é lui sont subordonnés et que dout subordonné suit le sort de son régbsanb. (ibidem): chante / \ ami chanson / \ / \ mon vieil cette jolie charme / \ chanson ami / \ / \ cette Joue mon vieil Cependant, ce n'est pas uniquement ami qui est le sujet grammatical de la première phrase. car il faut substituer tout le syntagme mon oieil ami B une autre unité apte à rempiir cette fonction, par exemple il, pour que la phrase demeure cohérente: Il chante cette jolie chanson. *Mon vieil il chante cette joue chanson. Quant aux fonctions subordonnées, il y en aurait quatre: celles de sujet, d'objet. de contre-sujet, mieux connue sous le nom de complément d'agenb en grammaire t r a d i t i o ~ e l k et , celle de complément indirect (ou d'attribution). Contrairement à la tradition. Tesniere considere que le sujet est subordonné au verbe. car il complète le terme qui le régit, c'est-à-dire le verbe. au même titre qu'un objet: «Albert frappe Bemarb (TEsNIÈRE.[ 19591.1976:109): h p p e / \ Albert Bernard Donc. du point de vue structurai. le sujet, appelé aussi prime actanb par l'auteur, serait a n complément c o m m e les autr- (ibidem). Quant à la valeur sémantique de cette fonction. Tesnière adopte la définition suggérée par Zumthor et ~ a r t b u r g l 4ainsi que par JeamClaude cheva.lierl5, & savoir que le sujet est celui qui fait l'action, (idem:108). Il existe toutefois des phrases où il n'y a aucune action. comme c'est le cas dans Cette pomme est délicieuse. Zumthor et Wartburg de même que Chevalier soulignent que le sujet peut étre aussi dans l'état exprime par le verbe. ce qui ne s'appïique pas à tous les cas encore une fois. car dans une phrase comme Il reste deux verres ou IZ pleut. le pronom f2 ne fait aucune action et n'est pas dans un quelconque état non plus. En fait. dans ce type de construcUon. l'action se realise ou l'état s'actualise à partir du pronom il, mais celui-ci ne renvoie pas à un référent particuiier. En d'autres termes. Q n'est pas l'agent de l'actionou de l'état exprime par le verbe. mais seulement le iieu d'actualisation. ce qui est tout à fait nomai, puisque le verbe implique toujours un lieu d'actualisation du proces. celui qui évoque I'origine de ce procès. Pour sa part. le générativiste Edward L. Keenan, dans Unluemal Grammar: 15Essays, idenme trois propriet& générales considérées universelles de la fonction sujet: les proprit5tés d'autonomie (eutonomy properties), le rôle semantique (eemantic rola) et la dominance imm6diate 14 v. ZUMTHOR et WARTBURG.[ l9471.1989:17. 15 v. CHEVALIER. 1936:55. (~immediatedominam-). En ce qui a trait à l'autonomie. Keenan m e . premierement. que le sujet possède une existence indépendante en-dehorsde la phrase. Par exemple. dans l'énoncé A student wrote a p o e m (KEENAN.1987:97).l'élève. selon cet auteur, existe hors de la phrase, mais pas le poème s'il n'est pas composé. En proposant une telle conception du sujet, Keenan confond toutefois le sujet et son référent, car comment le sujet peut-il exister en dehors de la phrase si on considère que c'est une fonction dans une phrase? Et qu'en est-il dans le cas de npleut lorsque le sujet n'a pas de référent particulier? Deuxièmement, le sujet serait pourvu d'une certaine autonomie référentielle. c'est-à-dire que le sujet doit &treidentifiable par lui-même et ne doit pas renvoyer à des expikations suivant plus loin dans la phrase. Dans une phrase comme L a tomate est mûre, le sujet la tomate est effectivement identifîable par lui-même. mais il faut lire des énoncés comme Elle est très belle cette rose! ou Ii arrive des gens pour identifîer à quoi réfèrent les sujets elle et U. Donc, contrairement à ce qu'affirme Keenan. ce critère n'est pas universell6. Troisièmement, le sujet serait indispensable dans une phrase verbale: dohn hunts lions (fora iivingb (ibidem). d o h n hunts (for a iivfn@ (ibidem). ~*hunts iions (fora Uvingl, (ibidem). Les phrases comportant un verbe à l'impératif, comme Sors de là! ou Mange ta soupe!,vont toutefois à l'encontre de cette affirmation. puisqu'eiïes sont bien constituées sans pour autant comporter un sujet. À propos du rôle s6mantique du sujet, Keenan mentionne qu'il decoule du verbe principal de la phrase; ainsi. le sujet serait agent dans L'homme mange une pomme et patient dans L'homme a été mordu par un chien. En général. le sujet serat l'agent de l'action. si le verbe exprime une actîon évi- demment. Mais, conclut l'auteur. ce n'est pas une condition suffisante pour identifier le sujet d'une phrase. U n autre gén&ativiste, Ch. J. Fillmore, a lui aussi exploité le rôle sémantique du sujet pour le definir, mais contrairement à Keenan. FLllmore ne le considère que comme un agent&. c'est-àdire un *instigateur animé d e l'action exprimée par le verbes (SERBAT. 1981:187). Sur le plan s&nantique, le sujet peut cependant être autre chose qu'un agent et. de plus. il peut s'agir d'un inanimé (Le téléphone sonne). ce qui fat que la définition proposée par cet auteur ne rend pas compte de ces cas de fonction sujet. Finalement. le fait que le sujet soit immédiatement dominé par le constituant appelé phrasa. c o m m e le montre l'indicateur syntagmatique dérlvé mal de la phrase L e petit garçon mangeait des pornmes17. représente la troisième propriété générale idenuée par Keenan pour caractériser le sujet. Cependant. cette dominance, si elle est considéree indépendamment du sens, ne tient que de la description formelle de l'indicateur syntagmatique proposée par l'analyste. Gustave Guillaume considére pour sa part que la notion de sujet recouvre deux réaLit&: *une r&bté philosophique, qui est celle de détenteur de puissance positive ayant la conduction des événements, et une réalité étroitement Unguistique. qui est celle de support grammatical du verba (GUILLAUME, 1986:131);autrement dit. du point de vue strictement Unguistique. le sujet est le terme auquel la predicativité du verbe se euspenb. Les r6aiitt5s philosophique et linguistique se superposeraient en présence d'un verbe appartenant à la voix active. comme dans Paul mange une pomme. car en plus d'être le support grammatical du verbe mange. le sujet P d est dynamique (ou ec-1 par rapport au procb manger (c'est Paul qui mange). Ces mêmes rt2alités se dtssocieratent lorsque que le verbe appartient à la voix passive. car dans une phrase comme Paul a été battu par Pieme, le sujet Paul. même s'il est le support grammatical du verbe a été battu. subit l'action exprimée par le verbe. En ce cas, le sujet est dit apassS. Aussi. selon Guibume, le sujet peut-il ébe de deux types en fonction du proc&sexprimé par le verbe: dynamiques ou e g i s s a n t lorsqu'il l'eexecute ou lorsqu'il le subit. Mais. dans une construction passive. le sujet est en situation passive uniquement par rapport a u participe (bath). car le verbe. et plus prCcisement son désigné. est toujours en situation active par rapport à l'événement qu'il représente, même lorsque ce verbe évoque un étatl8. De plus,le fait que le participe battu a un genre et un nombre indique qu'il ne s'agit pas d'un verbe. étant d o ~ que t le verbe personnel n'a qu'un mode, un temps et une personne. ce qui est le cas de a. mais non du participe. Il n'est donc pas juste de considérer que le sujet est actif dans un cas et passif dans l'autre par rapport au verbe puisque ce n'est pas le verbe qui est en cause dans les deux cas, 1.4.2 Nature du suiet Dans le prolongement de la tradition grammaticale, les fonctio~aiistes ainsi que Riegel. Pellat et Rioul admettent que la fonction sujet peut être rempiie soit par un nom ou un pronom. soit par un infinitif19 ou par une proposition relative ou conjonctive: Nom: S e chien est l'ami de l'hommen (GREVISSE.[ 19361. 1993:308]20. Marc mange une pomme. Pronom:dous mourrons tous, (ibidem), Inflnitifi araconnu n'est pas voler, (GENEVOIX) (idem:309). (idem:310). Pro-wsition relative: e u i a bu boMis & part Ies noms propres ou communs, Grevisse range parmi les noms les éléments ~nomtnalisésr.c'est-à-dire ceux auxquels ont été données les l8 v. lnfra:63-65. l9 En raison de sa faculté de remplir plusieurs fonctions du nom. l'infinitif est perçu par Maurice Grevisse de même que par les guillaumiens non pas comme un verbe proprement dit, mais plutôt comme *la forme nominale du v e r b (GREVISSE.[ 1936].1993:309)qui y correspond. Pourtant. cette soidisant forme nominale ne comporte ni genre, ni nombre. 20 Dans cet exemple. contrairement à ce qu'affirme Grevisse, c'est le syntagme le chien qui remput la fonction sujet. ainsi que l'indique la substitution à ce syntagme du pronom II: LE CHIEN est l'ami de l'homme -> IL est l'ami de l'homme. On n'obtient donc pas : *LE IL est l'ami de l'homme. fonctions grammaticales du nom et qui peuvent être &entuellement accompagnés d'un déterminant. Ces éléments peuvent être des mots. des syntagmes ou des phrases .<construitsavec un déterminant. (idem:308): .<Lemoi qui Pavait aimé [ ...] resurgissait (PROUST)(ibidem). un élément de la langue (sons,lettres. suffixes, mots, etc.) envisage en luimême: &insi age s'ajoute en général à des verbesr (ibidem). des nurn&w.xcardinaux exprimant la quantité d'une manière absolue. sans aucune désignation d'êtres ou d'objeb (ibidem): e e p t était un nombre sacr& (ibidem)21. ou encore. les adverbes qui auraient des emplois équivalents à celui des noms: ùlemain est un jour de feta (ibidem). Pour leur part, les psychomécaniciens affirment qu'il existe une opposition binaire à la base des parties du discours. à savoir Fopposition du nom et du verb*. L'univers d'entendement du nom est P~univers-espacewet celui du verbe est I'aunivers-temps.. Au-dessous de ces deux catégories d'entendement siègent des catégories dites dl~incidenca.Pour Gufflaume, l'incidence est une mise en rapport entre un apport de signification et un support de signification, deux notions qui ne sont pas déantes très explicitement. II y a deux types d'incidence: l'incidence dntema, -Ù l'apport de signfflcation est identique au support, (JOLY,1987:275).et l'externe. où l'apport de signification est dinérent du support. Les catégories du nom et du verbe sous-tendent chacune des trois catégories d'incidence; du côté du nom, il y a le substantif. l'adjectif et l'adverbe. et du côté du verbe, il y a 21 Avec ce type de sujet. c'est le substantif nominal. qui n'est pas un cardinal. qui sert à parler du cardinal (référent). 22 V. GUILLAUME,195bL952.IA6. l'inanitif. le verbe conjugué et l'adverbe encore une fois. Deux seulement ont une incidence interne. à savoir le substantif et l'infinitif. car ce sont les seules qui ne peuvent être déférées. par incidence. qu'à des supports pris dans le champ de ce qu'eues signifient. En d'autres termes. l'incidence du substantif et de l'infinitif est une incidence interne qui ne sort pas de la signification générale du mot; la notion transportée par le substantif ou l'infînitif se rapporte à elle-même23. Le fait que le substantif et l'infinitif ont un tel type d'incidence leur permet de remplir la fonction sujet. car le sujet est un support; il est impossible de retrouver un adjectif, un adverbe ou un verbe conjugué en fonction sujet, étant donné que l'incidence (externe) caractérisant ces parties du discours irnpiique la référence A un support pris en dehors de ce que le mot signifie par lui-même: gros chien: gros -> chien. très grand: très -> grand. Renée mange: mange -> Renée. A propos du nom, Guillaume ajoute que les principaux déterminants d e la partie du àiscours dénommée nom sont en fkançais le genre, le nombre et le cas unique du fkmçais. qui est un cas synthetique indiscriminant en lui les fonctions de sujet. d'attribut et d'obfetr (GUILLAUME.1987:22). Cet unique cas du fhnçais. appelé cas epaptiqua. porte puissamieliement en lui ces trois fonctions24. Donc, selon les psychomécaniciens. tant que le nom n'apparaît pas en discours, il peut potentiellement rempiir l'une ou l'autre de ces fonctions. Aussi. ce n'est qu'en discours que le choix effectif entre ces fonctions s'opère, dans l'instant même de l'acte de langage; selon André Joly. seul l'ordre des mots permet de déclarer si le nom doit être entendu comme sujet ou comme objet25. par exemple: 23 v. JOLY.1987:275. 24 Cependant, les fonctions sont alors traitees c o m m e des cas morphologiques. ce qui existait dans le nom latin. mais qui est disparu du nom en français. En ce cas. Gufflaume ne considère pas les pronoms personnels où ces cas ont éte maintenus et où il n'y a pas de cas synthétique indiscriminant les fonctions et il ne compare pas le nom à ces pronoms. 25 v. JOLY. 1987:254. Sujet: ~L'hommeest, je vous l'avoue. un méchant animalu (MOLLÈRE) (JOLY.1987:254). Obiet: .[Dieu] dit ensuite: Faisons l'hommeà notre image et à notre ressemblance. (SACY) (ibidem). Tout comme les grammairiens traditionnels, Joly fait l'erreur, dans le premier exemple, de considerer que seul le nom est en fonction sujet, ce qui n'est pas juste. car c'est tout le syntagme LRomme qui rempIit cette fonction. D'aüieurs on peut remplacer ce nom par un adjectif sans que le syntagme soit inapte à la fonction sujet: L a chemtse verte est sale / La blanche est propre. De plus, la position n'est pas un critère d'identl8cation pertinent, car le sujet peut &idemment suivre le verbe: G r a n d e fut ma surprise quand j'appris que le docteur Babtnsky avait eu part à l'élaboration des D & q é e s ~ (A. BRETON)(GREVISSE,[1936].1993:580). Ce n'est donc pas la position, mais le sens de la séquence qui indique quel est le sujet. En raison de la présence du cas synth6tique dans le nom. les psychomécaniciens m e n t que cette partie du discours ne peut rempIir de façon autonome que Les fonctions de sujet, d'attribut ou d'objet. C'est pourquoi, iorsqu'il remplit d'autres fonctions, il se doit dl&treaccompagné d'une préposition. comme dans la phrase ï 2 est allé a l'épicerte. Donc. d'aprés eux, c'est de contexte. et plus particulii3rement l'ordre grammatical, ou même I'ordre expresstf des mots qui sera charge. parmi les trois fonctions que le n o m incorpore, de dégager celle en convenance avec la visée de discours, (GUILLAUME, 1989:94). Toutefois, qu'en est-fl de la fonction de malson dans Un gâteau maison ou de mon ami dans Paul, mon ami, est p a t i où 11 n'y a pas de pr6position pour marquer la relation? En ce qui a trait cette fois à l'emploi de l'infinitif, i l serait conditionné *par les caractérisations nominales qu'il accepte et refuse, (GUILLAUME, 1951- 1952.11:99). Refusant le genre, le nombre et la fonction attributive et acceptant l'incidence interne et la convenance médiate aux fonctions de sujet/objet (ibidem). il ferait figure de substantif dans le plan du verbe. Autrement dit. l'infinitif serait d a n s le plan du verbe le substantif. aussi substantif 1à que le permet ce plan. opposé à celui du nom, (GUILLAUME. 1951-l952,I:53]; il serait verbe par aposition catégorielis (il appartient à la catégorie du verbe) et substantif*par nature. par mécanisme (GUILLAUME. 1951- 1952,m:268) C'est . pourquoi l'lnflnftif est considéré par Guillaume comme un mode quasi-nominab. Cependant. contrairement à ce qu'affirme Gufflaume, l'infinitif peut rempk la fonction attribut. comme c'est le cas dans ~Voulotr,c'estpowoir, (GREVISSE.[1936],1993:1302). Outre le nom-substantif et l'infinitif,le pronom peut tenir lieu lui aussi de sujet. Transitionnelle enire les catégories du nom et du verbe. la catégorie du pronom, selon l'analyse psychom&anique. se subdivise en deux séries: celle des pronoms existentiels, Ve/me. tu /te, il /Ie/la/se,Us /les / s e ) et celle des pronoms mntiquesr (mot,tol. luï/eIle/soi, nous, uous, eux/elles. leur). L e s premiers sont appeles existentiels car. d'apres André Joly, ils aessortîssent aux comportements, à l'existence, qui se démissent dans le tempû, (JOLY, 1987:64) et les seconds sont dits ~ o n t i q u e s ~eparce , qu'ils ressortissent à l'être. qui se définit dans l'espace (ibidem). Gufflaume considère que les pronoms existentieis habitent dans le plan du verbe. car il est impossible de les M t e r comme on traite le nom. c'est-à-dire d e les prendre sous préposition. ou de les mettre en relief au moyen de l'expression c'esb (GWUUME.1951-1952.m:271): *c'est il qui l'a fait. (ibidem) -> c'est lui qui l'a fait. qe parle à il -r je lui parle. De plus. les pronoms je, tu, il et ils ne peuvent remplir que la fonction sujet: Tu parles. *Je parle B tu -> je te parle. Le pronom on devratt également s'ajouter à cette k t e , car il ne peut être pris sous préposition ou mis en relief avec c'est et. B l'instar des quatre pronoms précédents. il se retrouve uniquement en fonction sujet: *il est venu avec on -> est venu avec nous. *C'est on qui est venu -> C'est nous qui sommes venus. On parle beaucoup de toi. Contrairement aux pronoms existentiels. les pronoms antiques. qui acceptent la préposition et la particule présentative c'est, habitent consequemment. selon ces grammairiens. dans le plan du nom: je pense à lui, (idem:276). d e s t lui qui parle (ibidem). Les psychomécaniciens distinguent donc en français deux séries de pronoms dans la categorie de la personne. une série intra-nominale, opérant dans le plan spatial (moi,toi,etc.) et une série intra-verbale ue. tu. etc.) opérant dans le plan temporel. Quatre pronoms. c'est-à-dire nous. vous. elle et ellesz6, appartiendraient aux deux plans, puisque même s'ils sont aptes à suivre la préposition ou l'expression c'est* il peuvent quand m ê m e remplir la fonction sujet: Je pense a vous. C'est vous qui avez téléphoné. Vous mangez une pomme. Ce livre est B eue. C'est elle qui a manqué son examen. Elle prend l'autobus. Par rapport au pronom elles. de même qu'au pronom eux, Guillaume signale qu'ils peuvent rempk non pas la fonction de sujet grammatical. mais celle de sujet expressfâ. terme qui n'a pas été défini par cet auteur: eux le savenb (idem:278). elles le savenb (ibidem). 26 v. JOLY. 1987:64. Pourtant. dans les deux exemples précédents. malgré que ces deux pronoms soient sans doute utilisés pour des raisons expressives. il n'en reste pas moins que c'est avec eux que le verbe m e n t est en relation. 11 est également tres dtfncile d'admettre que. dans une phrase comme elles mangent. le pronom e k ne soit utilisé qu'expressivement; c'est un sujet grammatical à part entiere, tout comme I'est je dansje mange. Finalement. pour certains linguistes, Ia fonction sujet est propre à Ia catégorie du substantif; c'est notamment le cas de Charles Baily, Lucien Tesnière et Damourette et Pichon. Pour B d y . le sujet est toujours un substantif et plus précis&nent un eppeiiatl6, ou l'équivalent d'un appelïatif. L'appellatif serait. en fait. un nom. simple (cheuaï)ou complexe [le cheval de Jaqueç). qui désigne un être ou une chose. et les équivalents des appellatifs seraient les représentants et les déictiques (II. ceci. moi. Je, qui, etc.). En outre, le substantif,~préàestin62~ la fonction sujeb (BALLY,[ 19321,1965:122) serait le seul signe qui soit determine sans être pour autant déterminant. Afin d'etayer ses dires, BaUy affirme que. si de complt5ment d'objet substantifest relit5 au verbe par une préposition. c'est que tout substantif est prédestiné à être sujet et que dans toute autre fonction. il est transposé et ne peut l'être que par une préposition^ (idem:164). Par exemple. en observant les deux phrases suivantes. Ma scie ne fonctionne pas bien et Je coupe cet arbre avec ma scie. le sujet de la première, c'est-à-dire scie (ma ne serait qu'un déterminant de ce substantif avec lequel il s'accorde). est transposé en complément d'objet indirect dans la seconde par le biais de la préposition; Bally utilise le terme ~transpos&,car ce ne serait pas, s i l'on peut dire. dans la "nature" du substantif d'être à la fois déterminant et détermine (étantdonné qu'ii I'est toujours par ma). Mais dans une phrase comme Je m'achète une scie. le syntagme une scie. même s'il ne remplit pas la fonction de sujet mais celle d'objet direct. n'est pas accompagné d'une préposition pour autant, ce qui invalide cette caracterisation du substantif. C'est également un phtnomène de transposition qui se produirait avec l'infinitifcourir dans Courir rn'éputse. puisque ce verbe, utout en conservant sa valeur sémantique, change de valeur grammaticale en prenant lafonction d u n e categorie lexicale [ ...] & laquelle il n'appartient pas, (idem:1 16). Toutefois, même s'il peut remplir la fonction sujet. l'infinitif n'est pas un appellatif, un représentant ou un déictique. ce qui remet en cause la validité des considérations de B a y à propos de la nature des unités qui remplissent cette fonction syntaxique. Tesnière afanne que ce sont les ectants, qui peuvent occuper la fonction sujet. Globalement. les actants .;sont les êtres ou les choses qui. ik un titre quelconque et de quelque façon que ce soit. même au titre de simples figurants et de la façon la plus passive. participent au proces, (TEsNXÈRE.[ 19593,1976: 102),ce procès étant exprimé par le verbe. Ainsi, parce que les actants sont des êtres ou des choses. ce sont utoujours des substantifs ou des équivalents de substantif- (ibidem). Il y aurait deux types de substantits: les substantifs généraux et les particuiiers; les premiers correspondent à certaines catégories de pronoms en grammaire traditionnelle et les seconds aux noms27: GÉNÉRAUX:interrogatifs ( qui? négatifs (personne) personnels (moi ) indétermfn6s (quelquh ) PARTICULIERS: communs (cïzeud 1 propres (AiJYed) En afnrmant que seuls les substantifs ou les équivalents de substantifs peuvent remplir une fonction syntaxique. Tesniére. dans une phrase telle que L e chat mange, n'admet comme sujet que le mot chat. car ce linguiste considère le déterminant Ze comme un *outil grammaticab, un mot avide. qui ne fait qu'indiquer la catégorie a laquelie appartient le mot chat; cependant. faut-il le rappeler. c'est tout le syntagme le chat qui remplit la fonction grammaticale de sujet. En examinant cette liste, un autre probleme se pose inévitablement: pourquoi l'infinitif ne s l retrouve-t-il pas, puisqu'il peut remplir la fonction sujet'? À ce propos. Tesnière souligne que ce n'est pas plus un verbe q u e ce n'est un substantia (idem:418). car il a cette faculte de pouvoir .être le régissant de deux esp&cesde subordonnes. les actants et les circonstantsr (ibidem),ce qui est propre au verbe, et de remplir les fonctions des actants. ce qui est propre cette fois au substantif. C'est pourquoi l'infinitif se présenterait eomrne une espece intermédiaire entre la catégorie du verbe et celle du substantii, (ibidem); toutefois la nature des unités ne doit pas être caractérisée par les fonctions qu'elles remplissent, mais par leur constitution propre. En outre. cet auteur considére qu'il existe un phénomène nommé &ansiatiom, semblable à celui de la transposition chez Bay. qui consiste & transferer un mot plein d'une catégorie grammaticale dans une autre catégorie grammaticale. c'est-à-dire à transformer une espèce de mot en une autre espèce de motr (idem:364). Tout comme le principe de la transposition chez Baiiy ne fatsait pas de ce verbe un substantif. celui de la translation ne transforme pas l'infintif en actant pour autant, car il n'est ni un être et ni une chose28, ce qui n'est pas une considération d'ordre grammatical, mais d'ordre logique. Damourette et Pichon avancent que le sujet e s t forcément un substantib29 (DAMOURETTE et PICHON,[1911- 1950].1968,I:94). Selon eux, il y a trois types de substantifs: les substantifs nominal, verbal et strumental. L e premier correspond au nom en grammaire traditionnelle, le second au verbe à l'infinitif et le troisième au pronom30. Cette cIassifkation des substantifs exclut donc les con.onctions et les prt5positions; ces unités sont considérées comme des &onctifs», c'est-à-dire comme des termes areprésentant une modaütC s'appliquant à l'agencement des termes hguistiques entre e m (idem90). El est pourtant possible de retrouver des syntagmes conjonctifs ou prépositionnels en fonction sujet: Svntagme conjonctif: que les dirigeants soviétiques aient ainsi évité de fdre de Soljenitsyne un martyr n'est pas en soi un sujet d'indignation, [P. EMMANUEL) (GREVISSE,[ 19361, 1993:31 1). 28 v. idem: 105. z9 Damourette et Pichon definissent le substantif c o m m e un terme areprésentant un concepb. le concept étant, selon ces mêmes auteurs. une chose* qui prend assez d'individualit6 pour devenir dans notre esprit l'objet d'un classemenb (DAMOURETTE et PICHON.[ 1991- 1950J.1968.1:89). v. idem:108. Svntagme aréwsitionnel .Ah! De t'avoir parle m'a fait du bien» (GIDE) (idem:309). Ainsi. Damourette et Pichon. tout comme Tesnière. BaUy et Gustave Gufflaume. ne cernent pas de façon adéquate la nature des unités qui se prêtent Li la fonction de sufet. car l'inventaire qu'en font ces linguistes ne rend pas compte de tous les fatts. Il faut par contre souligner que le facteur substantivab identifié dans le cas des unitCs qui peuvent remplir la fonction sujet correspond à une réaiité, et ce. même si les analyses ne sont pas suffisamment approfondies. L a liste présentée par la grammaire traditionnelle est sans doute ceile qui se rapproche le plus des faits, et ce. malgré quelques lacunes dans l'analyse. notamment celle presentant un nom commun tel que c N e n dans *Le chien est l'ami de l'hommsr (idem:308) comme le terme remplissant la fonction sujet. 1.4.3 Suiet m a t i c a l et sufet Iodcaue Dans les tournures communément appelées impersonnelles sr. quelques auteurs tentent de distinguer le sujet grammatical du sujet logique31; c'est notamment le cas de Maurice Grevisse. de Riegel. Peilat et Mou1 ainsi que de Damourette et Pichon. En analyse traditionnelle, le pronom Q d'une construction dite impersonnelle (IZpleut, lZ manque deux cartes, etc.) est dit sujet epparenb, car il est sujet e n tant que donneur de marques (le verbe se met la se personne du singuiier): il manifeste le caractère nécessaire et contraignant de la structure formelle sujet-verb (LE GOFFIC.1994:146). En d'autres termes. L1 n'est qu'an indicateur de la troisième personne, puisque tout verbe conjugué (sauf à Fimpératif) doit normalement être introduit par un pronom personnel à défaut d'être sujeu (GREVISSE.[1936J.l993:305). Les auteurs de la Grammaire méthodique dufmnçats donnent une défhition similaire du sujet apparent [1; selon eux. ce pronom fonctionne eomme une forme postiche (un pur régisseur verbal. reférentiellement vide) destinée à occuper 31 MOme si ces deux types de sujet sont. dans une certaine mesure. disttngués. les auteurs ne definissent pas la notion de sujet logique. la place canonique du sujet non pourvue ou devenue v a c a n t e (RIEGEL. PELLAT et RIOUL,1994:448). Mais parce que le pronom U est un indicateur de la troisième personne ou un régisseur verbal. la dénomination de forme dmpersonnellm donnke à cette tournure par nombre de grammairiens ne correspond pas à la réaiité; même si ce pronom ne refëre rien de particuiier, iî représente tout de même la troisieme personne et 11 régit l'accord du verbe comme tout autre sujet. Pour ce qui est de la fonction de sujet logique (ou de sujet réel). elle est remplie. selon Maurice Grevisse et Pierre Le Gomc. par la eequence postverbal&% Par exemple, dans une phrase comme Il m v e deux hommes. le sujet grammatical est II et le sujet logique deux hommes. Cette séquence est appelt5e sujet logique, car m&mesi le verbe s'accorde avec le pronom a, ce n'est pas ce pronom qui areprésente logiquement la substance sémantique qui supporte la pr~dlcatiorw(LE GOFFIC.1994:148).mais bel et bien la séquence qui suit ce verbe? Pour distinguer ces deux types de sujets. Damourette et Pichon utiiisent les notions de eoutiem et de mepèret. Ancire Joly resume le point de vue de ces deux linguistes en affirmant que le soutîen est de support de la phrase. quelque chose s u r quoi l'esprit se repose. s'appui- (JOLY,1987:314).Dans la phrase verbale, il correspond à l'élément fatsant fonction de sujet (nominal ou pronominal). c'est-à-dire à l'élément avec lequel s'accorde le verbe34. 32 v. GREVISSE.[ l936].1993:306. 33 Selon Grevisse. le sujet réel suit genéralement le verbe, sauf s'il a la forme d'un pronom personnel conjoint (61 f a u t MILLE FRANCS, (GREVISSE.[1936],1993:308): Ii me LES faut).d'un pronom relatif (*Prenez le vêtement Qu'il vousf a u b (ibidem)). d'un pronom interrogatif ( Q U Efmt-tZ% (ibid.)) ou as'il est accompagné d'un determinant interrogatif5 (ibidem) (GUEL VÊTEMENT uousfaut-Ui** (ibidem)).Avec ce type d'impersonnel (II faut). il est toutefois difacile de considérer la séquence c o m m e le eujet réeb du verbe. étant donné qu'eue occupe kt fonction d'objet direct. Ce statut de complément d'objet se conflrme d'ailleurs par le fait qu'il est impossible de lui faire prendre la place du pronom 1, alors que c'est régulièrement le cas du sujet réel des verbes comme m u e r ou conwnfr: dl est m u é UN MALHEU& (idem: 305) -> UN MALHEUR est arrlvé. *n conuient DE PARTIb (ibidem)-> DE PARTIR cornlent, difaut MILLE FRANCS, (idem: 308) -> *MILLE FRANCSfaut. 34 v. idem.1:116. Quant au repère, Joly mentionne qu'il correspond au uthi?rne de la prédicatiow. Parfois soutien et repère se confondent, c o m m e dans &e printemps fut précoce. Parfois tls sont dissociés: dl (soutien) leur tombe un roi (repèreb. (ibidem).Lorsque soutien et repère renvoient au même terme. Damourette et Pichon lui donnent le nom de eoubassemenbr35 : ainsi, dans l'exemple précédent, L e pdntemps est le soubassement. Lorsqu'ils sont dissociés, le repère correspond au sujet tradftionnellement appelé dogiqua ou &eb. Pour sa part, le pronom il. même s'il tient lieu de soutien, est perçu par ces auteurs comme a n simple exposant de l'explicitation de la réalité du fab (DAM0URE:TTE et PICHON,[L911-1950],1968,E91). Il n'en reste pas moins toutefois qu'ils considèrent ce pronom comme le sujet grammatical d'une telle tournure. En outre. contrairement aux grammairiens traditionnels qui l'appellent ~impersonneb. iis donnent à cette construction le nom d'uostension unipersonnellm ou dspersonnelleb. reconnaissant ainsi le fait que le pronom représente une personne. Afin de justif!ier l'emploi de la tournure «inzpersonneUa, Pierre Le Gonic souligne que conformément aux attentes du discours, l'information essentielle. à savoir celle contenue dans la séquence, apparaît à la toute fin de i'6noncét et ce, en raison de la présence du sujet wide a. Ce procédk permettrait *de développer une dynamique d'information croissante& (LE GOFFIC.1994:149). JeamClaude Chevalier avance quant à lui que c'est le verbe qui serait mis en &idence plutôt que le complément qui tient lieu de sujet logique. puisqu'il considère que cette tournure amet en reiief le verbe, et l'idée subjective (jugement ou sentiment,idée d'importance) ou la valeur pleut) l qu'il contienb (CHEVALIER. l936:57). pittoresque ( L a présence en français du pronom dit amipersonneb chez Gérard Moignet, est due, selon Gustave Guillaume, au fait que a h personne incluse dans le verbe est passée comme le verbe même à la fonction prédicative. D'où nécessite de rendre le sujet en dehors du verbe. au moyen d'un pronom (GUILLAUME,1987:221). Et c'est cette nécessité de sujet que traduit da présence obligée du pronom dans des expressions telles que: U pleut. il neige. Ll vente* (ibidem).Autrement dit, ce pronom sert de support spatial au verbe. puisque #toute forme verbale conjuguée a besoin d'un support. qui est son sujeb (JOLY. 1987:90);LI sert conséquemment d e support formel à I'événement qu'exprime le verbe - événement dont 11 est parlé et qu'on situe soit dans l'univers physique (il pleut). soit dans l'univers mental [il paraît queb (ibidem).L a présence du pronom unipersonnel en fiançais serait donc due à l'impossibiiité pour le verbe b n ç a i s de rendre le sujet par lui-même. ce qui n'&ait pas le cas en latin. puisque dans cette langue. .sous le verbe. la personne incluse avait encore un degré sufasant la fonction de sujet. Aussi pouvait-on dire sans sujet extérieur. W. "il vient% (GUILLAUME. l987:221).Pourtant.en ~ ç a i s il, existe des emplois du verbe qui n'exigent pas de sujet. notamment lorsque le verbe est employé à i'imp&atif (Sortons de W . Nettoie ta chambre!. etc.). Cette argumentation n'apparaît donc pas satisfaisante puisque. dans certains emplois. le verbe personnel peut également se dispenser de sujet e n français. Prenant lui aussi comme point de départ les verbes météorologiques (a pleut, il neige, U tonne,etc.), Lucien Tesniere &firme que ceux-ci n'ont pas de walenca, c'est-à-dire qu'ils ne regissent aucun actant. D'après l'auteur, d n'est en réalité que l'indice de la 3e personne et ne désigne nullement une personne ou une chose qui participerait d'une façon quelconque, (TESNIÈRE,[ 19591.1976:1 06) au phénomène, par exemple, de Ia pluie. Tesnière préfère appeler ces verbes evalent* plutbt qu'dmpersonneb. puisque,même s'ils ne regissent aucun actant. ils portent quand même la troisième personne de l'dndice~11. Toutefois. étant donné que l'auteur considère que les fonctions subordonnées, dont fait partie celle de sujet. ne peuvent être rempiies que par des actants. ce pronom. s'il n'est pas un actant,ne devrait donc pas remplir cette fonction syntaxique. L e s fonctionnalistes de même que Georges et Robert L e Bidois n'admettent pas l'existence d'un sujet dit d e l r ou dogiqua. A ce propos. Conrad Bureau considère que les constxuctions impersonnelles *fonctionnent comme les autres à sujet persomeb (BUREAU.[19781.1994: 90); la sequence postverbale de la phrase Jlfatsait m vent gladab (PROUST)(ibidem)seraft donc une expansion subordonnée (de premier degré) au même titre que la porte dans J'ouvre la porte. Pourtant, André Martinet mentionne que les emplois du pronom U impersonnel sont nine façon de rempk la place prévue pour le sujet devant le verbe lorsque, pour des raisons diverses. ce aui fait réellement fonction de sujet36 se trouve placé après le verbe: fl passe des gens dans la rue. IZfaut courlr. ou que le sens même du verbe ne rklame pas de sujet: IZ pleut, ïï neige, (MARTINET.[1979].1984:59). Le Bidois et Le Bidois perçoivent le sujet logique comme un simple complément. e u sens obvie aussi bien que grammatical du motr37 ( L E BIDOIS e t LE BIDOIS, 1935,1:384). qui ajoute Q l'énonciation ce qui lui est indispensable pour qu'eue soit complèta (ibidem). Dans une telle construction. le pronom U. .rincontestablement vagu-, demanderait donc à être ~précist,tclairé. complété par ces complémenb (ibidem). En granunaire traditionnelle. le sujet est considéré comme étant repris lorsqu'il est exprime deux fois. par redondance. dans la même phrase ou la méme propositîorur. en prenant. une des deux fois, da forme d'un pronom ou d'un nom de sens vagua (GREVISSE,[ 1936],1993:3 1 7).Cette tournure serait exploitée tantôt pour des raisons grammaticales et tantôt pour des raisons logiques. Cependant. on n'indique pas clairement à quoi correspondent les terme de ~rammaticalesbet de dogique-. Le sujet serait repris pour des raisons grammaticales de deux façons, savoir e o u s la forme du pronom persomeb, (ibidem): aMa femme et moi, nous sommes heureux de vous félicitew (ibidem). ou sous celle d e s pronoms démonstratifs neutres ce ou cela, (ibidem): d e tromper, ce n'est pas un (ibidem). alors que pour des raisons expressives. iï le serait dans trois cas: lorsque Le sujet dttaché au début de la phrase est repris devant le verbe par un Nous souïignons. Les deux auteurs ne spécifient pas de quel Srpe de complément il s'agit: ne déterminent donc pas le veritable statut grammatical de ce pronom personnel ou parfois par le pronom démonstratif (surtout s'il s'agit de choses ou devant êbeb (idem:318): .Le volcan, c'est le feu chez lui. tyran et maître, (HUGO) (ibidem), lorsque le sujet détaché Q la fln de la phrase est annoncé devant le verbe par un pronom personnel (+ois par le pronom dernonstratifb, (idem:319): *lie me fît peur. cette l e m (VIGNY) (ibidem). ou bien, q u r insister s u r le sujet. notamment pour marquer une opposition, on le reprend sous la forme d'un pronom personnel disjoinb (ibid) : votre père le sait, lut, (ibidem). dbW, je le s a b (ibidem). Mais que le sujet soit repris pour des raisons grammaticales ou expressives, un probléme se manffeste dans tous ces exemples: étant donné qu'il ne peut y avoir qu'un seul sujet grammatical par rapport à un même verbe dans une phrase, quelle fonction doit-on donner au terme reprls puisque le sujet grammatical de ces phrases est le pronom qui reprend ce terme? Pierre L e Gofnc considere cette difficulté dans l'analyse de la phrase Paul e s t 4 uenu?: L'anaiyse de ce tour n'est pas sans difficulté: quel y est exsctement le statut respectif de Paul et de a? Le terme nominal, point de départ. antéposé au verbe [...1. iié à lui par l'intonation, et lui donnant ses marques, s'interprète comme le sujet d'un verbe assertif, jusqu'à ce que l'irruption du cïitique postposé (qui reprend son compte la c o ~ t i o n des marques), vienne brutalement mettre en doute la convenance du predicat au sujet (ou la convenance mutuelie du sujet et du prédicat) (LEGOFFIC, 1994: 156-157). Atln de résoudre cette ciiftlculté. il faudrait définir et caract6rlser clalrement la fonction de sujet grammat.tcaï. ce que l'analyse traditionnelle n'a pas fait. Le fonctionnaiiste Conrad Bureau definit quant à lui la reprise de la façon suivante: 4 ..-1 réapparition d'un segment. sous la même forme ou sous une autre, et avec la même fonction dans un même énoncé» (BUREAU,[ 19781,1994:130- 131). En proposant une telle déflnltion, Bureau admet que l'on peut retrouver deux sujets pour un même verbe dans une même phrase sans qu'ils ne soient C O O ~ ~ O M & . ce qui ne correspond pas à l'usage. De plus, il considère que la reprise d u sujet est en soi une fonction grammaticale, alors qu'il s'agit plutôt d'une relation logique. Par exemple, l'auteur analyse l'énoncé &'est une beIZefIeur, la rosm (idem:109) comme suit: Suiet: c' Copule: est Prédicat: unefleur Ex~ansionsubordonnée (de mernier d e e l : belle Suiet r e ~ r i s :la rose. Le psychomécanicien André Joly tente lui aussi de r&oudre le probEme que pose la reprise du sujet. LI avance que le nom. c o m m u n ou propre. possède deux contenus. à savoir un contenu *matériel, et un contenu dtformeb.le premier renvoyant à la notion lexicale transportée par L e nom et le second à la personne ordinale exprfmee par celui-ci, cette personne étant toujours la troisiéme; par exemple, le mot cheucd transporte la notion d'"animal à quatre pattes qui hennit"et la personne ordinale contenue en lui est la troisième personne. Toutefois, si le nom comporte effectivement une personne ordinale, la troisième, comment se fait-il qu'elle n'alterne pas avec les autres personnes comme dans le personnel (moi. toi,nous. vous, soi, lui), le verbe (al,as, a, avons, avez, ont) ou le possessif (mon, ton, notre. votre, son,leur)? Cette double composition du nom (matiere et forme) expliquerait pourquoi on peut, sans inconvénient,dans une même phrase, dissocier un contenu de l'autre, exprimer en quelque sorte le nom en deux temps, le temps de la notfon(le contenu matériel placé avant ou aprés le bloc verbal) et Le temps de la fonctlon (le contenu formel manlfestt par la troisième personne. qui a effectivement pour fonction de recevoir l'apport verbal), (JOLY,1987:306): rPierre (notion). il (fonction)viendrav (ibidem). di viendra. Pierra (ibidem). L'impossibilité d'intercaler Rme entre 11 et uiendm (V.Pierre, viendra) signifierait qu'on ne peut interposer le contenu matériel du support entre l'apport verbal et son seul véritable support. la forme de la troisième personne manifestee ici par (ibidem). Si ce procédé était possible. cela signifierait. selon Joly, q u e l'apport matériel verbal est incident au contenu matériel du nom, alors qu'il l'est à son contenu formeb (ibidem), car la matière contenue dans le nom serait toujours directement incidente à sa forme. Pourtant. ce procede est tout à fait possible avec le pronom lu. comme dans Lui,Pierre, viendm, ce qui confirme le fait que c'est la valeur casuelle de II qui fait qu'il n'admet pas d'autre determinant que le verbe. étant donné que luL n'est pas un casuel mais un personnel non casuel qui admet Merentes fonctions. En outre, même si Joly affirme que le pronom de la troisième personne est le sujet gxammatical du verbe, son analyse ne perrnet pas eile non plus de déterminer la véritable fonction syntaxique que remplit le contenu matériel du n o m dans ce type de phrase. 1.5 Conclusion Selon les auteurs considérés, la caractérisation de la fonction grammaticale de sujet reposerait globalement sur les trois criteres suivants: le sujet est celui qui fait l'action ou qui est dans l'état exprimé par le verbe, il précede généralement le prédicat verbal et il est I'un des deux tléments indispensables à une phrase verbale énonciative. Toutefois, plusieurs exemples demontrent que ces caractéristiques ne se manifestent pas dans tous les cas; il y a des sujets grammaticaux qui ne font ni une action et qui ne sont pas dans un quelconque Ctat non plus, comme les pronoms dits dmperso~eb ou a n i p e r s o ~ e (Il b manque deux livres), tout comme il y a des sujets grammaticaux qui se retrouvent après le prédlcat verbal (Àpeine &ta&-elleparttequeje mmassai mes a g i e s ) ou dans des phrases verbales qui n'ont pas de sujet (Mangeta soupe!). L a grammaire traditionnelle considère également que cette fonction syntaxique peut être identiflke grâce aux deux procédés suivants: poser la question Qui est-ce qut? (ou Qu'est-ce qui?) ou introduire la formule C'est..qui dans la phrase. M a i s ces procédés ne s'appliquent pas à tous les cas de fonction sujet. notamment aux sujets dits dmpersomelsr. Tout c o m m e dans le cas de la fonction de sujet grammatical, les linguistes n'ont pas réussi à cerner convenablement la fonction de sujet logique;en fait. les auteurs posent l'existence d'un sujet logique. mais ils ne définissent pas clairement cette fonction en regard de celle de sujet grammatical. Par conséquent. Ctant donné que les procédés d'identification et que les propri6tc5s considérées par les U k r e n t s analystes ne caract6tsent pas tous les cas de fonction sujet. iï y a lieu de déterminer ce qui permet de la reconnaître et de distinguer adéquatement sujet grammatical et sujet logique. I l faut procéder B une analyse comparative appropriee dans le plan de la sémantique pour le determiner, en particulier si l'on considère que c'est la valeur sémantique de la phrase qui permet de reconnaître ces fonctions. CHAPITRE 2 CADRE THÉoRIQUE 2.1- Introduction Cette étude s'inscrit dans le cadre théorique de la sémantique grammati- cale. un cadre d'analyse qui permet d'apporter une contribution à l'étude des dtf8cultés que présente l'analyse de la fonction sujet. Le discours. c'est-à-dire le résultat observable de l'acte de langage. est formé de phrases qui sont constituees de mots et de syntagmes. Chaque élément entrant dans la composition d'une phrase y rempïit une fonction syntaxique d'ordre grammatical. mais la phrase se distingue par le fait qu'elle n'est pas af6ectée d'une telle fonction, ce qui la caractérise et permet de la deiimiter. Les phrases sont un produit du système de la langue. lequel inclut un système de aeprésentation conceptuella et un système de aotation sémiologiqua. Le premier engendre les concepts alors que le second produit tes mots qui sont les signes de ces concepts. L a langue est donc un système de representation conceptuelle associé à un systeme d'expression sémiologique. Trois niveaux d'opération rel5vent de la représentation conceptuelle dans le plan grammatical: la paradigrnatique. où sont produits les morphèmes et les lexèmes qui entrent dans la composttion des concepts, la syntagmatique, ou ces composantes sont mises en relation pour constituer les concepts, et la syntaxe. oli les concepts s'associent pour former des phrases. des unités qui mettent également en cause des relations qui relevent de la logique du discours. 2.2- Le concent et ses composantes Le concept marqué par le mot est un signifié constitué d'une composante lextcaie et d'une composante grammaticale. L a première comporte des lexèmes ou des morphémes lexicaux; généralement, le lexème se caractérise comme un signifie relativement concret qui permet de faire ciirectement ou spécifiquement référence à la réaîite. alors que le morphème ladcal se définit comme un signifie plus abstrait qui se prête à une référence générique. L e signifié lexical peut se composer uniquement de morphemes et la signiflcation du concept est alors plus abstraite et plus générale que celle d'un concept comportant un lexeme; ainsi. par exemple. les pronoms qui ne comportent que des morphemes, comme m.tof, deux. ou la, ont une signiflcation plus abstraite que celle d'un nom comme uache. chnt ou malson. Les morphkmes lexicaux cornmutent en série fermée (iis sont en nombre limité), contrairement aux Iexemes qui cornmutent en série ouverte. L a capacité qu'ont les lexemes de cornmuter l'infini vient du fait que le lexique d'une langue comporte un nombre de termes non limite. Malgré ces quelques dinérences, le lexème et le morphème lexical ont toutefois un potnt en commun: ils entrent dans la structuration de la composante lexicale de dinerentes parties du discours. Par exemple, le lexème uert peut entrer dans la composition d'un substantif nominal (Le wrt de cette robe est superbe). d'un adjectif nominal (Unerobe v e r t s ) . d'un verbe infinitif (oerd-frlou d'un adverbe (vert-ement).L a valeur du lexème n'a pas d'incidence sur la nature d'un mot. L e s morphtmes lexicaux peuvent egalement entretenir des rapports avec un lexeme; le cas échéant, Us correspondent. selon leur psition dans la séquence. à ce qu'on appelle des préfixes ou à des sufflxes (~ W B ,wls-iom. . etc. (OUELLET.1995:19)). Tout comme le lextme. le morphème lexical n'affecte pas la nature ou la valeur grammaticale d'un mot; un préfîxe comme extra. par exemple. permet de constituer aussi bien un substantif (extra-uagance)qu'un verbe (extra-poler). Le signifîé lexical oppose un concept à tous les autres concepts de la même catégorie. Par exemple. les substantffs femme, personne, chose. table et chme s'opposent. étant donne qu'ils comportent tous un lexème différent; mais Us ont une morphologie grammaticale et une structure syntagmatique identiques. Le signif3.6 lexical d'un mot peut être formé d'un lexème (acte/f&e). d'un lexème et d'un ou de plusieurs morphèmes lexicaux (parfaire.inaction) ou seulement d'un morphème l a i c d (un, la, deux, etc.). me, Pour sa part, le signifie grarnrnatical se compose de morphi?mes;ces morphèmes. dont la valeur est la plus abstraite et la plus géntkale, appartiennent à des paradigmes dont l'exploitation est obligatoire pour constituer une partie du discours d'un type donnt5 (idem:21). ils servent à distinguer les unes des autres les ciifErentes parties du discours; par exemple, les deux morphémes de genre opposant le masculin au féminin se retrouvent réguiièrement dans le signifié grammatical des adjecm et des substantif3 nominaux ou pronominaux, mais jamais dans celui du verbe ou de l'adverbe. Tout comme les morphèmes Iexicaux. les morphèmes grammaticaux cornmutent en série fermée et leur nombre est ïimité, mais ils appartiennent à des paradigmes qui sont communs à toutes les unités d'une catégorie. Chacune des parties du discours présente un nombre tgalement limité d'oppositions morphologtques; par exemple. s'opposent. entre autres. dans le substantif les morphèmes du genre (masculin et feminin) et du nombre (singuiier et plurlel). Fait à noter. les morph&mesappartenant à un même paradigme s'excluent mu tuellement pour une même fonction. Ainsi, un substantif nominal ne présente jamais simultanément Ies morphèmes de genre m a s c u h et féminin ou de nombre singulier ou pluriel. Les morphèmes appartenant à des paradigmes difErents peuvent cependant se combiner entre eux; c'est pourquoi il est possible de retrouver dans un substantif nominal B la fois le masculln ou le tminin avec le pluriel ou le singulier. Lorsque les morphemes grammaticaux sont marqués par un signe. .Us correspondent à ce qu'on appelle des désinences ou des t e m a i s o n s parce que, en français, ces marques apparaissent toujours à la fin du motr (ibidem)@ointe.elles. prendra). Les morphèmes grammaticaux entrant dans la composition des concepts sont produits par les paradigmes de la langue. L a valeur sémantique de ces morphèmes est fonction d'un systeme qui oppose une série de notions e t permet la conceptualisation d'une même chose sous dinérents aspects; par exemple. le paradigme du nombre oppose les morphèmes de singulier et de pluriel et celui du genre oppose ceux de mascuiin et de féminin. Les concepts sont marqués par les mots et sont traditionnellement classés en parties du discours selon des critères morphologiques et syntaxiques spéctfiques. Pour déterminer à quelle partie du discours un concept appartient. il faut examiner ses composantes grammaticales, les relations qui les unissent à sa composante lexicale et qui donnent au concept sa valeur, de même que les fonctions qui sont remplies par ce concept dans la structuration de la phrase et les rapports logiques qu'il permet d'instaurer. L'analyse paradigrnatique consiste donc à identifier les morphémes qui entrent dans la constitution des concepts et à en définir la valeur sémantique. Elle consiste Cgalement à identifier les propriMs grammaticales qui caractérisent chacune des catégories de concept dites parties du discours. Le substantif nominal, par exemple, comporte trois composantes grammaticales qui sont communes à toutes les unités de la catégorie: un morphème de genre, un morphème de nombre et un morphème d'extension. 2 -3.1 t'extensionnominale On reconnaît généralement que le substantifnominal est un concept qui designe des êtres ou des objets,plus précisément l'ensemble des êtres ou des ce qu'on choses [. ..] auxquels 11 s'appiiqus (GREVISSE.[ 1936],1993:260); appelle l'extension du nom. Cette composante aconf'ère à la partie du discours une propriété sémantique très abstraite. mais fondamentale, correspondant au fait qu'elle évoque un ensemble [ ...1 plus ou moins considérable (OUELLET.199541). Par exemple, le nom homme permet d'évoquer non seulement un seul individu. mais aussi tout individu qui possède les mêmes caractéristiques: rLthommeentra dans la maison voisine, (ibidem) -> extension individuelle. ~L'hommeest un animal raisonnable, (ibidem) -> extension générale. L'ensemble correspondant a u morphème d'extension est la représentation de la mise en rapport d'un contenu et d'un contenant c'està-dire d'un espace individuel contenu dans un espace contenant extensivement variable. Le contenant est da représentation abstraite d'un espace d'étendue plus ou moins considérable qui fait oMce de lieu d'incidence [...P.alors que le contenu est une 4vocation également abstraite de l'individu qui tient lieu de contenu incident à ce lieu d'existence, (OUELLET,l985:2O1). L'extension s'oppose à la compréhension. définie comme l'ensemble des Mments qui constituent le s e n s (GREVISSE,[1936],1993:260.). ce qui correspond en fait au signi£ie lexical; q l u s la compréhension est grande, plus l'extension est restreinte. et vice versa (ibidem). En d'autres termes, L'extension du nom représente l'étendue variable de ce qui appartient à l'ensemble détermine par le signifie 1exlca.i du concept. Par exemple. dans des phrase comme: Lrhornrneest un animai raisonnable. Le rosier est une plante. Le chat est un félin. l'extension des substanttfs nominaux animal,plante et fém n'évoque qu'une partie de l'ensemble qu'ils caractérisent. contrairement à celle de rosier, homme et c m , qui. eue. evoque tout ce que peut inclure l'ensemble que ces trois noms caractt5riseat. L'extension est, c o m m e tout facteur grammatical, une proprtété commune à toutes les unités d'une catégorie et elle constitue. comme les autres morphèmes. un paradigme. Les morphèmes de ce paradigme évoquent la conceptualisation d'un ensemble sous deux aspects distincts qui opposent I'adjectif au substantif; le substantif nous fait envisager i'ensemble comme l'entier d'une série extensive définie, alors que l'adjectif de represente comme paNe d'une série extensive indéfinie: ce qui implique en syntaxe un renvoi à un ensemble substantivai auquel 11 se subordonne et qui actualise l'ensemble dont il fait partie (OUELLET,1995:45).Substantif et adjectif représentent grammaticalement un ensemble qui n'est pas du même type: a n a d'un côté un ensemble intégral auquel on peut adjoindre des déterminations complémentaires. de i'autre. un ensemble partiel qui est fait pour être adjoint à un autre ensemble en tant que détermination complémentaira (idem:46). Les exemples suivants. où uaIe et agréable sont utilisés tantôt comme substantifs et tantôt comme adjectifs, illustrent bien la dépendance de Padjectif: .Un travail utile n'est pas toujours agréable (idem:45) (ut& et qréable sont des déterminations complémentaires de l'ensemble un trauall). dl faut joindre l'utile à l1agr6bIa, (ibidem) (uttle et agréable sont, dans cette phrase, deux ensembles comportant une désignation autonome et qui ne renvoient à aucun autre ensemble). Le fait que l'adjectif e e présente toujours comme partie d'une série externe indéfinie, alors que le substantif represente in6vitablement l'entier d'une série interne définie, un ensemble complet ou intégrab (ldem:46), conditionne leurs aptitudes syntaxiques respectives; le substantifest apte à rempk les fonctions de support sujet ou objet alors que l'adjectif ne s'y prête pas: aoblesse oblige. (ibidem). 4 *Noble]obligeb (ibidem). Le même phénomène s'observe du caté du substantif pronominal et de l'adjectif pronominal. puisque le substantif pronominal aemplit par rapport au nom ou au verbe des fonctions auxquelles l'adjectif n'est pas a p t e (idem:47),notamment celle de sujet: tel est pris qui croyait prendre (ibidem). .QfAutre]est pris.. .B (ibid). 11 faut egalement souligner que cette opposition caractérise également les prépositions (substantffs modaux) et les adverbes (adjectifs modaux); les prépositions. constituées s u r la base d'un morphème d'extension définie, peuvent remplir la fonction de support de désignation. mais non les adverbes. étant dome qu'ils sont. pour leur part, constitués s u r la base d'un morpheme d'extension indéfinie. Ainsi. dans un tnoncé comme Bendant la nuib (idem:70). pendant est le support de désignation du syntagme substantivai la nuit, alors que dans Un look très classique. bès est apport à l'adjectifnominal classique. C'est @ès qui détermine classtque et non classtque qui détermine très. En résumt5. l'extension représente un ensemble extensivement variable ou sont mis en rapport un contenant et un contenu. L'ensemble apparaît comme un ensemble déAni dans le substantif et comme un ensemble indéfini dans L'adjectif; en conséquence. les unites de nature adjectivale exigent la mise en rapport avec un support syntaxique qui évoque une série définie. Décrire la valeur d'un concept impiique que sa structuration soit prise en considération. ce qui rel&vede l'analyse syntagmatique, c'est-à-direde l'analyse des rapports de détermination qui s'instituent entre les composantes de ce concept. En d'autres termes. ce sont les rapports ou les relations de détermination instttuées à l'intérieur d'un concept qui sont examinées, c'est-à-dire celles qui servent à d o m e r à ce concept sa structure unitaire et sa valeur* (idem:59). Ces rapports de détermination ou d'incidence mettent en relation deux unités. dont l'une est en fonction d'apport et I'autre en fonction de support. L e support. l'unité déterminee, évoque da chose dont on p a r b et l'apport, l'unité determinante. ce qu'on dit de ce supporb. En syntagmatique. la fonction de support est remplie par le morphème grammatical d'extension, car il représente l'ensemble dont un concept nous dit quelque chose de particulier en raison de sa valeur lexicalel. L a détermination d'un ensemble extensif peut mettre en cause un rapport de désignation. un rapport de prédication ou un rapport de modalisation. Dans un rapport de désignation. l'apport lexical détermine une propriété spécifîque de ce qui appartient à l'ensemble qui fonde la structuration du concept. Ce rapport e toujours pour effet de conférer une propriété spéciBque qui fait d'un ensemble le lieu d'appartenance d'un contenu particullem (idem:62),qu'il s'agisse d'une designation substantivale: *La somme des parties fait un toub (ibidem). .Ils ont réglé leurs diff'ientb (ibidem). ou d'une désignation adjectivale: aLa réussite n'est pas certaine (ibidem). 4!e sont des propositions différente* (ibidem). Dans les deux premiers cas. les lexèmes tout et d@Zrends déterminent la qualité des éitments qui sont contenus dans l'ensemble integral qu'ils représentent. tandis que dans les deux autres, certatne e t d@ientes évoquent partie de ce qui est respectivement c e a i n ou dwérent. Seuls les noms sont construits sur la base de la relation de désignation. c'est-à-dire les substantifs et les adjectifs nominaux; ce qui les oppose aux unités de toutes les autres catégories. Si. dans un rapport de désignation, l'apport détermine un caractère spécifique au contenu de l'ensemble support. dans un rapport de prédication par contre. l'apport détermine une propriété ghu5rique de cet ensemble, c'est-à-dire une proprf6te de cet ensemble en tant que contenant. L a relation de prédication e toujours pour effet de conférer une propriét6 génerique qui fait d'un ensemble un lieu d'existence particulier de quantite ou de localisation determinée selon Ia valeur du déterminant en c a u s e (idem:63). Ce type de relation caractérise les pronoms: dkrix personnes se sont présentées. (idem:64). *eu de gens sont intéressés, (ibidem). d e s ( / tee / ces / deux / quelques) fleurs sont fiide* (ibidem), à l'ensemble qu'il représente une propriété en tant Tout pronom co-re que contenant sans en specifier le contenu; tantôt il évoque la quantité de l'ensemble (deux, peu. quelques). tantôt ii évoque à qui appartient cet ensemble (tes). ou encore l'endroit où il se situe (ces), etc. De ce point de vue, les articles. les possessits. les démonstratlfk et les quantifkateurs sont consid&& comme des pronoms. car ils procèdent d'une telle structuration syntagmatique: Us représentent une propriéte générique d'un ensemble de contenu spécifique hd6teIlniaé. Les pronoms confèrent donc une propriété générique à l'ensemble qu'ils représentent. c'est-à-dire une quantité (quantificateurs numéraux cardinaux. quantificateurs approximatifs ou quantiticateurs extensifs dits articles) ou une localisation (démonstratifs. personnels. possessifs) d&exminée(s). Même s'ils ont un signiflé lexical et un signifie grammatical identiques, deux concepts peuvent ne pas avoir la même nature si le rapport syntagmatique qui les lie n'est pas le meme; le type de rapport qui s'instaure entre ces deux signifiés confère à la partie du discours sa nature. Dans un exemple corne: Elie a trois huit et deux neuf dans son jeu. les concepts bols. huit, deux et mf, en dépit du fait qu'ils sont constitués sur la base d'un morphème d'extension défînie qui represente un ensemble substantiva1 ainsi que d'un morpheme lexicaï de nombre, ont une valeur sémantique différente. D'une part. les morph5mes lexicaux bols et dewc confirent une quantité aux ensembles qu'ils représentent. et d'autre part. les morphèmes lexicaux huit et neuf déterminent le type d'élément qui appartient à l'ensemble qu'ils représentent. c'est-à-dire la qualité de ces éléments. Le fait que ces unités ne soient pas de même nature ne relève pas de leurs composantes syntagmatiques. puisqu'elles sont de même type: la comparaison de leur valeur sémantique permet d'identifier la nature de chacune d'elles en raison des relations instituées entre leurs composantes. L a nature d'un concept dépend non seulement de ses composantes. maïs aussi du rapport syntagmatique institué entre elles; et c'est sur la base de la valeur sémantique de ces concepts qu'il devient possible d'en identifier de la nature. L a modaiisation syntagmatique consiste à déterminer non pas l'un ou l'autre des termes qui intemennent dans la conceptualisation d'un ensemble extensif. mais la relation d'appartenance qui le définib (OUELLET.1995:65).Deux parties du discours évoquent ce mode d'appartenance un ensemble extensif dont le contenant et le contenu demeurent indéterminés: l'adverbe et la prkposition. Puisque l'adverbe se structure sur la base d'un ensemble d'extension indémie, il est considéré comme un adjectif modal. alors que la préposition, qui se structure sur la base d'un ensemble d'extension d é m e , est un substantif modal. Dans un enonce tel que Je suis très grand par exemple. le concept très évoque une modaiité d'ezdstence csintensive. Tout comme dans le cas du nom et du pronom. *la nature adjectivale ou su bstantivale de l'ensemble affecté par cette modalisation lexicale conditionne une valence syntaxique nettement distincteb [idem:66); les substantifs modaux se retrouvent en fonction de support de désignation. une fonction qui est exclue avec les adjectifs modaux. car ii est impossible de substituer un adverbe à une préposition qui rempiit la fonction de support de designation: Qe jeunes enf'ants s'amusent dans la ni& (idern:68). *Trèsjeunes enfants s'amusent dans la rue. *Gaiementjeunes enfants s'amusent dans la rue. 2 Fait à noter. de ne peut être un article ou un substantif pronominal. puisqu'iï n'a ni genre ni nombre. Fait à noter, la préposition de évoque un mode de relation à un ensemble dont eue fait un ïieu de provenance. À l'opposé, a évoque un mode de relation à un ensemble dont LI falt un lieu d'arrivee: d e r a Montr&ib (idem:68). avenir de Québeor (ibidem). Caract6ristique des prépositions et des adverbes. la determination de cette relation d'appartenance qui caractérise un ensemble constitue a n e relation de modaîisation puisque le déterminant lexical caractérise alors un mode de relation à cet ensemble [idem:65). L a syntaxe met en cause des rapports de détermination analogues à ceux qu'on observe en syntagmatique,a savoir la désignation. la prédication et la modaîisation. Toutefois, ils interviennent non pas entre les composantes d'un concept, c o m m e c'est le cas en syntagmatique, mais entre les concepts eux-memespour constituer la phrase. Iis associent également deux unités. dont l'une est en fonction d'apport. c'est-&-dire de déterminant et l'autre en fonction de support. c'est-à-dire de détermin& Ces relations syntaxiques s'instituent, comme en syntagmatique, sur la base du morphème d'extension qui fonde la structuration des concepts. L a syntaxe implique en outre des relations logiques;ces relations sont conditionnées par la valeur lexicale et par la fonction grammaticale des unités dans le plan de la reférence en contexte. Dans une relation syntaxique de désignation. l'unité qui remplit la fonction d'apport détermine, tout comme en syntagmatique, une propriété spéciaque de ce qui appartient à l'ensemble que représente l'unit6 en fonction de support, ce qui provoque une restriction de l'extension de cet ensemble si le support est un nom. Par exemple, dans une phrase comme L e s maisons blanches sontjolies3, l'adjectif nominal blanches afoute une proprieté caract&istique à ce qui appartient B l'ensemble maisons, ce qui a pour effet d'en restreindre l'extension. C'est un phénomène similaire qui se produit dans les exemples suivants: *Lesjoueurs fatigués se reposèrenu (idem:51). d e s rubans ro(AUDET.1994:49). am air marim (ibidem). Dans ces phrases. les adjectifs nominauxfatigués. rases et mar(n confirent une propriété partlculi&e à ce qui est inclus dans les ensemblesjoueurs. rubans et air respectivement; il ne s'agit alors plus de tous les *joueur-. mais uniquement de ceux qui sont fatigué-. tout c o m m e il ne s'agit plus de tous les rubans et de tout aîr. mais uniquement de ceux qui sont dits roses et de celui qui est dit marin. Les substantifs nominaux peuvent eux aussi remplir cette fonction syntaxique: eUn professeur femme (OUELLET.1995:75). aLfhommesinge (ibidem). dJn gibus tromblon d'une insolence rare, (GIONO) (ibidem). C o m m e le montrent ces exemples, l'emploi des substantifs nominaux femme. singe et tromblon comme complément de désignation restreint l'extension du support nominal dont Ils caractérisent un sous-ensemble; ainsi. de l'ensemble de ce qui est, par exemple. pmfesseur. il n'est consideré que ce qui comporte la désignationfemme.Ce phénomène permet de constater que les unites qui sont construites sur la base du morphtme d'extension (défînie ou indefinie) et d'un rapport syntagmatique de désignation ont la faculte de rempk la fonction syntaxique d'apport de désignation. Par contre, seules les unités de nature substantivale peuvent rempïir en syntaxe la fonction de support de désignation; par exemple, dans I'tnoncé: Je me suis acheté une chemise bleu vert. le mot bleu est un substantif nominal qui régit l'accord de vert, puisqu'il est, par référence interne. de genre mascuiin et de nombre singuiier. De plus. bleu désigne ce qui est bleu en soi. ce qui est le propre de la désignation substantivale (définie). Aussi, parce que l'adjectif est, pour sa part. constitué sur la base du morphème d'extension indéfinie. il ne peut remplir la fonction syntaxique de support de désignation. Le rapport syntaxique de prédication est, quant à lui. un rapport par lequel un apport détermine une propriété gentrique de son support, c'est-àdire une propriété d'un ensemble en tant que contenant; l'apport n'affecte nuilement le contenu de l'ensemble support. En syntaxe, il existe Merentes fonctions de prédication, notamment celle correspondant. en grammaire tmditfomelle, à la fonction apposition. Le rapport de designation s'oppose nettement au rapport de prédication: aLes éIèves endormis n'écoutent pasr (AUDET. 1994:143). aLes élèves, endormis, n'écoutent pasa (ibidem). Dans la première phrase, en fonction épithète, eRdOnnis apporte à éIéves un complément de désignation qui en restreint l'extension: il n'est pas question de tous les élèves. mais seulement de ceux qui sont endormis. En fonction apposition. endormis confire une proprieté générique à l'ensemble lesélèws. ce qui fait que tous les élèves. sans exception. sont endormis; *il s'agit alors d'un complément de prédication qui porte sur l'ensemble évoqué par le pronom support et qui n'affecte pas la désignation de ce qui est inclus dans cet ensemble. (OUELLET, l995:?6). Le même phénomène se manifeste dans les deux phrases suivantes: *La maison, celle que vous voyez là, est j o b (AUDET, 1994: 142). *La maison, n-aîchement peinte. est joiie, (ibidem) où celle que mus uoyez là et fraîchementpeinte ne iimitent pas l'extension de la malson. de teiie sorte que l'ensemble représenté par la malson et l'ensemble représenté par celle que vous voyez là ou fraichementpeinte correspondent à un ensemble de même extension. En fait. l'ensemble représenté par celle que vous voyez là oufiakhementpeinte aecouvra4 celui de la makon. L a modalisation syntaxique met en cause un apport qui détermine une rnoddite ou un mode d'existence d'un support. Ii n'a donc pas le même effet que les deux rapports précédents. Par exemple. dans les phrases: d n enfant pauma (OUELLET,1995:74). aUn pauvre enfant. (ibidem) le f a t que p a u u ~ dans . la seconde phrase. se retrouve devant enJizrtt marque une fonction dlnérente. Dans la premiére. cet adjectif tient Ueu de complément de désignation de enfQRt. mais dans la seconde il détermine aune modalité du nom ifCLnf, une manière d'être ENFANT. soit le fait qu'un individu soit pauvrement enfa* (ibidem).ce qui tient du fait que pauure a la fonction d'apport de modaïhation. De plus, la dinérence de sens indique que le changement de position de l'adjectifimplique un changement de fonction. Ces deux exemples illustrent aussi le fait que des unites de même nature peuvent remplir dinérentes fonctions syntaxiques pour donner à la séquence un sens distinct. car. faut-il le rappeler. la fonction que peut remplir une unité dépend essentiellement de deux choses: de la nature de cette unité. de même que de la relation que cette unite entretient avec une ou plusieurs autres unites. À titre d'exemple, les adverbes ne peuvent se retrouver que dans des rapports syntardques de modalisation. que ce soit en fonction d'apport: *Des gens haut placés (idem:67). *La grand route, (ibidem). ou de support: %Un projet très diî3cilement réalisable, (ibidem). Il joue extr2mement bien. Mais il n'y a pas que les adverbes qui peuvent être supports de modabation; y sont également aptes le verbe: .Paul marche rapidementv (idem:66). le substantif nominal: *La crème de cacao est une boisson très marche nuptialsr (GIONO) [ibidem). l'adjectif nominal: .Un enfant particulièrement gentib, [ibid). ainsi que le substantif pronominal: Gui avait réussi cette épreuve? -- Seulement lub (ibidem). et l'adjectif pronominal: .La victoire était presque sien- (ibidem). Mais que le support modal soit un verbe. un nom ou un pronom. I'apport a toujours le meme effet sur lui, c'est-à-dire qu'il lui confère un mode d'existence, une manière de marcher ou d'être gent& une façon d'être marche nupWe ou d'être lui. En résume. dans un rapport syntaxique de modalisation. l'apport determine une modalité d'existence du support. L e rapport syntaxique de désignation met quant à lut en cause un apport qui confère une propriété spécifique à un support de désignation,ce qui provoque une restriction de I'extension de Pensemble support. et le rapport syntaxique de prédication impiique que l'unité ou le mot en fonction d'apport determine une propriété génerique de l'ensemble support,ale caractérise en tant que contenant. et. conséquemment, n'en restreint pas l'extension mais d'une certaine manière la aecouvrs, (AUDET. 1994:142). 2.6 Ramort grammatical et r a ~ m r bpique t - Outre les rapports d'incidence syntaxique. un autre type de rapports peut s'instaurer entre les mots en discours. A savoir des rapports logiques ou. en d'autres termes. des rapports de référence en contexte. Contrairement aux rapports d'incidence grammaticaux. les rapports logiques font l'objet non pas de Panalyse grammaticale mais de l'analyse logique; il faut conséquemment distinguer la syntaxe grammaticale de la syntaxe logique. L'accord de l'adjectif nominal ou du substantif pronominal avec le substantif nominal manifeste des rapports de type logique. de même que la réference dite pronominale. L'accord de l'adjectif nominal ou du pronom avec le substantif nominal est un fait de concordance logique plutôt que de détermination grammaticale: cet accord peut intervenir entre deux phrases sans qu'fl y att de reiation grammaticale entre les termes en cause; même si le substantif nominal est absent d'une phrase, il peut quand même commander l'accord de l'adjectif nominal ou du pronom qui y fait référence: Fait 1: a e quelle couleur est sa plrune? -- Vert- (OUELLET,1995:81). Fait 2: Nous ne trouvez pas cette maison folle? -- Oui, mais je préfère fa petite blaacha (ibidem). L e fait que l'accord puisse s'instituer entre des unités appartenant à deux phrases dfnérentes ne peut tenir que de la logique. car les phrases sont grammaticalement indépendantes.Ce n'est que logiquement que la désignation évoquée par malson s'applique à l'ensemble que représente la petite blmche et l'accord manifeste cette relation logique. La référence pronominale tient du même phenornene: aierre n'est pas venu. 11était maiad- (ibidem). P i m e et IZ n'appartiennent pas à la même phrase et la référence pronominale est également marquée par l'accord. Ainsi. L'enchaînement des phrases et la logique discursive sont tributaires des rapports de référence. qui sont conditionnes par la structure grammaticale des phrases. Contrairement à la valeur référentielle d'un concept. qui est fonction du contexte ou ce concept est employé. sa valeur conceptuelle est fonction de sa composition propre. Et un concept peut référer à divers faits d'expérience selon le contexte où il est exploité. Par exemple, le substantif nominal Uon peut avoir des référents de nature dinérente évoquant un animal: uLe Hon est le roi de la jungl- (idem:89). une configuration d'étoiles: di observe la constellation du lion, (ibidem). ou encore,un prix cinématographique: +Ce Blm a gagné le lion d'or V e n i s e (ibidem). D e même. dans les deux phrases suivantes. le signifié du verbe marche n'a pas la même valeur référentielle, puisque dans la première tl évoque l'activité pédestre d'un animé et dans la seconde. le fonctionnement d'un être inanimé: marche dans la me,(ibidem). C e t appareil ne marche pasb (ibidem). pierre U n même concept n'a donc pas toujours le même sens. c'est-&-dire qu'il n'opère pas la même référence à l'expérience, dans les différents contextes où il est employb (ibidem). C'est pourquot il faut sans cesse distinguer la valeur inhérente du concept, cette valeur générique qui est marquée par le signe, de sa valeur référentielle particulière. c'est-à-dire du référent ou des différents referents auxquels il peut renvoyer selon son rôle dans une phrase, (ibidem). 2.7 Conclusion Le concept est un signifié formé d'une composante lexicale et d'une composante grammaticale; il est noté sémiologiquement par le mot. L a formation des concepts et des phrases manifeste trois niveaux d'opération. à savoir la paradigmatique, la syntagmatfque et la syntaxe. À la fois distincts et complémentaires. ces niveaux d'opération font tous l'objet de l'analyse sémantique dans le plan grammatical. L'analyse paradigmatique consiste à identifier les morphèmes qui entrent dans la composition des concepts et à en définir la valeur. Elle cherche également à déterminer quels sont les morphèmes qui sont propres à chacune des parties du &cours. L'analyse syntagmatique a pour objet Pidentifîcation du type de relation qui s'institue entre les composantes d'un concept, d'une part, et la démition de la valeur sémantique de cette relation d'autre part. II y a trois types de relation ou de rapport syntagmatique où le s i g d # lexical est en fonction d'apport et où le morph&megrammatical d'extension est e n fonction de support: les rapports syntagmatiques de désignation, de prédication et de modaiisation. Dans un rapport de d&ignation. rapport confère au contenu du support une propriété spécifique qui en délimite l'extension; seuls les substantifs et les a d j e c m nominaux sont caractérisés par ce type de relation. Le signiflé lexical en fonction d'apport de prédication confère au contenant de l'ensemble une propriété générique qui le caractérise en tant que contenant. ce qui est le propre des substantifs et des adjectifç pronominaux. Quant à la relation syntagmatique de modaiisation. qui caractérise les substantifs et les adjectifs modaux, c'est-à-dire les prépositions et les adverbes, eiie voit l'apport déterminer un mode d'existence du contenu au contenant. La nature d'un concept est donc tributatre de ses composantes et des relations qui s'instituent entre eues. Finalement. I'objet de l'analyse syntaxique est de déterminer le type et la valeur semantique des relations qui s'instituent entre les concepts euxmêmes afîn de donner sa valeur conceptuelle à la phrase. Tout comme I'analyse syntagmatique, l'analyse syntaxique met en cause les rapports de désignation, de prédication et de modalisation qui s'instituent entre concepts. L'apport syntaxique de désignation confire une propriété spécifique au support qui en restreint Pextension si ce concept est un substantif nominal. ce qui caractérise entre autres la fonction epithéte de la tradition grammaticale. L'apport de prédication determine le support sous le rapport du contenant en lui conférant une propriété générique, ce qui correspond. par exemple. A la fonction apposition de la grammaire traditionnelle. et l'apport de modalisation détermine. quant à lui, une modalite d'erdstence au support. Évidemment, chacun de ces rapports d'incidence grammaticaux d o ~ au e syntagme une valeur distincte. Outre ces trois rapports d'incidence grammaticaux, il existe aussi des rapports de réference c o m m e l'accord et la référence pronominale. Ces rapports. qui instaurent la logique textuelle, sont conditionnés par les relations grammaticales. De plus. la valeur référentielle d'une unité s'oppose à sa valeur conceptuelie, car, tout dépendant du contexte dans lequel une unité est employée, elle peut renvoyer à des faits d'expérience tout à fait dinérents. Il faut donc tenir compte non seulement de la valeur conceptuelle et de la valeur référentielle d'une unité, mais aussi des dinerents types de rapports qui sous-tendent ces valeurs afin d'arriver à une analyse pertinente et des concepts et des phrases. LE VERBE ET LA PRÉD~CATIONVERBALE 3.1 introduction Comme toute autre partie du discours, le verbe comporte une morphologie. une structure syntagmatique de même qu'une valence syntaxique qui lui sont propres et qui le distinguent catégoriquement de toutes les autres parties du discours. L a tradition grammaticale définit le verbe comme un mot aqui se conjugue (GREVISSE.[19361.1993:1 1 18).c'est-à-direqui varie en mode. en temps, en voix, en personne et en nombre. En plus de pouvoir se conjuguer, le verbe est traditionnellement reconnu comme un mot qui exprime une action ou un état; ce qui est aussi le cas de certains substantifs nominaux: Action: marche,course, etc. État appel, souffrance. vieillesse, etc. Cependant. dans le substantif nominal, l'évocation d'un procès tient de la valeur lexicale du concept, non de la composante grammaticale. ce qui fait que cette propriété n'est pas commune à toutes les unités de la catégorie nominale. Toutes les unités appartenant à la catégorie du verbe désignent un événement. Cette représentation d'événement est donc une propriété grammaticale; elle est mise en rapport avec la composante lexicale qui en détermine le caractère spécifiquel. Ainsi. contrairement à ce qui se produit dans le substantif nominal. le signifié lexical détermine dans le verbe un type d'événement plutôt que le contenu d'un ensemble extensif. C'est le paradigme de l'aspect qui opère cette représentation d'événement: ce paradigme oppose l'imperfectif, qui représente l'événement inaccompli impltquant une perspective sur l'après, c'est-à-dire sur le terme de fin virtuel de sa réakation. au perfectif, qui represente l'événement accompli impïiquant une rétrospective sur L'avant. c'est-à-dire sur le terme d'origine de sa réalisation, (OUELLET.1990-1991,II:7-8): IrnnerfectLf: r À son arrivee. Max mangeaib, (idem:9). cette heure-là.Max travdleraib (ibidem). Perfectif: deux jours plus tard. Pierre arriva de voyage (ibidem). malgré cet accident. il travaiila encore deux a n s avant de prendre sa retraites (ibidem). a Dans le cas de l'imperfectif. la réallsation de l'événement est presentée comme inachevée. comme encore à venir. alors que dans le cas du perfectif, elle est présentée comme accomplie. c o m m e effectivement réalisée. L'imperfectif &roque donc une perspective sur l'après et le perfectif une rt5trospective sur Pavant. En plus d'opposer l'événement de valeur perspective à l'evénement de valeur rétrospective. les deux morphèmes d'aspect manifestent dans l'emploi rune variation qui n'est pas marquée par une sémiologie àistincte: un même morphème d'aspect peut évoquer aussi bien un évhement de valeur dynamique ou opérative qu'un evénement de valeur statique ou résultative. et exprimer alternativement l'action ou l'état. (idem: 10): 1 Cette évocation d'un procès est cependant commune à tous les participes. un type de concept où ce procés n'a pas fonction de prédicat. comme dans le verbe, mais fonction de désignation par rapport au support extensif. Valeur dvnamiaue: %Pierrefaisait son t r a m (ibidem). *Paul pencha la tête vers elle (ibtdem). <Elle chantera une chanson, (ibidem). Valeur statique: UU faisait chaudr (ibidem). &e mur pencha longtemps avant de tombe(ibidem). d e ne sais pas si ça lui chantera de venim (ibidem). Un même morphème d'aspect peut donc exprimer tantôt une action et tantôt un état, selon le contexte où il est employé. Sa valeur d'emploi correspond donc Q une variation sémantique M e au mode de représentation de l'événemenb (ibidem).selon que cet événement évoque un seul ou toute une série de moments de réalisation. 3.3 Le désigné actif L a présence d'un désigné actif dans la structure syntagmatique du verbe est une autre propri6te qui est commune à toutes les unités de cette catégorie. Il s'agit du support extensif qui est à Porigine de l'événement représente dans le verbe. Par exemple. un verbe comme pleurer met en cause non seulement l'actionde pleur en mais aussi lr&ocationd'une apersonne, pleurante; entre l'évenement représenté et ce quelqu'un, (cet ensemble) s'établit [ ...1 un rapport de prédication mettant en cause son a&& (AUDET, 1994:109). Autrement dit. 11e5ve5nementreprésenté dans le verbe ne fait qu'exprimer ce que fait le désigné acttf ou ce qu'est la situation dans laquelle il se trouve: il n'exprime pas un caractère spécifique du désigné; ll&énement est donc un apport de prédication par rapport au support qu'est le désigné actif. Ce designt est dit actif car il est toujours en situation active par rapport à l'événement representé par le verbe. 11s'agit du même type d'ensemble que dans le nom et le pronom et qui est représenté par un morpheme d'extension. de valeur déante ou indéfinte avec la valence syntaxique correspondante. Les verbes qui présentent un désigné indéfini manifestent. comme l'adjectif nominal, un besoin d'actualtser syntaxiquement ce désigné: ils exigent donc soit un sujet grammatical dans le cas des verbes conjugués, qui rempiissent alors la fonction de prédicat. soit un autre type de support qui tient souvent lieu de sujet logique dans le cas des infinitifs imperfectifs, c'est-à-direceux qui sont marques par la forme -ant: Verbe coniuQw5: dl voit ta voiture, (OUELLET, 1990-1991 JI: 17). di faut que vous soyez gentil, (ibidem). Infinitif irmerfectif: &es gens aimant le spectacle vont au théâtre (ibidem). *erre. marchant lentement, rentrait chez lut. (ibidem). En revanche, les verbes qui présentent un désigné défini, tout comme les substantifs. n'exigent pas que ce designé soit actuaïisé en syntaxe et ne requièrent donc pas de support syntaxique. C'est le cas de l'infinitif perfectif (Finkitif en -er, -ir, -air, etc.) et de l'impératff: Infinitif mrfectif: le détendaib (ibidem). &hanter lui plaisaib (ibidem). ImDératlf: BJRegardons-leb (ibidem). soyez gentil!, (ibidem). L a valeur du désigné défini est donc substantivale, ce qui permet à l'infinitif perfectif de remph les fonctions de sujet et d'objet. ce qui n'est pas le cas de l'infhitif de valence adjectivale. Même si tous les verbes représentent un événement et comportent un désigné actif, défini ou indéflnl, certains d'entre eux, ceux qui sont dits transitifs. comportent en outre un désigné passif. Par opposition au désigne actif, qui correspond à la représentation grammaticale d'un ensemble en situation d'agent. c'est-à-diredu désigne qui est à l'origine de l'événement, et dont le verbe est toujours doté. le désigné passif est la représentation grammaUcale d'un ensemble en situation de patlenb (AUDET.1994: 1 IL). Tout comme le désigné actif, ce désigné passif met en opposition les deux morphémes du paradigme de l'extension, à savoir le morphéme de valeur adjectivale ou virtuelle et celut de valeur substantivale ou actuelle. L e designé passif adjectival d'un verbe est souvent actualise syntaxiquement par un support, lequel tient lieu d'objet. Celui-ci représente le iieu d'échéance qui délimite la réalisation de l'événement désigné par le verbe. Tout verbe comportant un désigné passif est transitif et peut admettre un objet: Désiené passif adiectivai: *Max sortira [les valises] de la mafsorw (OUELLET,1990-1991 ,II:25). d e soleil rouglt [le cielb (ibidem). les pirates coulhtnt [le navireb (f bidem), Je me change. Dans ces exemples, les supports qui actualisent le désigne passifadjecttval des verbes personnels sont respectivement les vallses. le cfeI,le navke et me. Dans la phrase Je me change, malgré que l'objet me ne détermine pas grammaticalement le sujet ue). il y fait cependant reférence. Mais ce désigne passif adjectival peut également ne pas être actualisé syntaxiquement par un objet: le lieu d'échéance de l'evenement verbal. même s'tl est bel et bien representé dans le verbe. n'a pas de référent particulier, puisqu'il n'est pas actualisé en syntaxe2 : Jean boit, Marc mange. Le designé passif substantivai. quant à lui, est dit interne car il renvoie au sujet. Le verbe comportant un tel désigné passif met donc en cause un 2 Dans ce type d'emploi, le verbe est consideré par la tradition comme un «transitif absolu», support passif qui renvoie au support actif; ce type de verbe est appelé transitif r é f l e a aLa peau brunit au sole* (idem:26). #La clef tourne dans la serrura (ibidem). En comparant les verbes transitifs non r6f'iexifs et les réflexifs, il faut noter. du côté des transitifs non réflexifs. que le support passif ne s'assimile pas au support actif et que du côté des transitifs réflerdfs le sujet est à la fois le support actif et l'objet logique de l'événement représenté par le verbe. Ainsi, dans la phrase L e solefi rougit le ciel. le soleü est la chose ~rougissanta et le ciel. la chose aougia. tandis que dans L a peau brunit au solefl. la periu est à la fois la chose ~bmnissantaet la chose bruni-; lapeau est donc. dans cette phrase. à la fois le sujet grammatical et l'objet logique du verbe brunit. Finalement. les verbes qui ne comportent aucun désigné passif et qui ne mettent donc en cause aucun support passif sont dits intransitifs. À la Mikence des verbes transitifs absolus. dont le désigné passif n'est pas actualisé en syntaxe, les intransitifs ne comportent pas de désigné passif. Dans les deux exemples qui suivent. le verbefonctionner n'implique rien qui soit donctiom& et d e r n'irnpïique rien qui soit *vol&: «La machhe f o n c t i o (idem:20). ~~ eLtoiseauvol* (ibidem). Outre le désigné passif. il y a trois autres composantes qui sont propres aux verbes personnel: le mode. le temps et la personne ordinale. Ces composantes font défaut aux verbes infinitifs. Le mode, qui est da représentation grammaticale du lieu d'existence de l'événemenb (AUDET.1994:114).est un paradigme qui oppose deux morphèmes. le subjonctif et l'indicatif. *Par opposition à l'indicatif qui donne à Farénement un lieu d'existence actuel, le subjonctif s'emploie pour exprirner le fait que l'existence de l'événement n'est qu'une possibi~té.une eventuaiit6 (OUELLET.1990- 1991.II:41): veut acheter la maison qui est situee au bord du fleuve, (ibidem). *Vous viendrez lundbr (ibidem). Subionctif: ail veut acheter une maison qui soit située au bord du fleuve, (ibidem). Qu'il vienne luncb (ibidem). Indicatif: Le temps, pour sa part. correspond à da représentation grammaticale de la durée. ou de l'époque de L'événement, (ALIDET.19%: 1 17). C'est un paradigme qui oppose trois morphèmes: le temps present (contemporanéité),le temps passe (antériorité)et le temps futur (postériorité).Employés par référence au présent du locuteur ou *par référence à un &ment du contexte, (OUELLET.1990-199 1 ,II:37),les morphèmes de temps se combinent toujours à l'aspect imperfectif ou perfectif: Passé immrfectif: eMarie semblait fhtiguée (idem:9). *À son arrivee, Max mangeah (ibidem). Passé wrfectif: a d g r é cet accident, il travaiïh encore deux ans avant de prendre sa retrait* (ibidem). .Deux jours plus tard. Pierre arriva de voyage. (ibidem). Futur immrfectif: Sans son aide. il Cchoueraifs (ibidem). dl lui sembletait difficiïe de r é u s s h (ibidem). Futur mdecttf: a n sait bien qu'il vienârm (ibidem). cette heure-là, Max travailler(ibidem). Contrairement aux temps passé et futur. le morphème de temps present n'a pas de marque spécifique pour distinguer les deux aspects; il faut alors se fonder exclusivement sur la valeur sémantique de la séquence pour identifier l'aspect en causa (idem:15) et transposer au passé ou au futur: Présent immxfectif: +Quand il revient du travail, iï mange (ibidem). %Maxtravaille sans se plaindre (ibidem). Présent perfectif: *Il revient demain,(ibidem). S a n s prévenir. Max prend la balle et la lance dans la riviere, (ibidem). Étant donné qu'ils déterminent da situation. ou la locaïisation (dans l'espace et la durée) de l'événement dont ils parlenta (AUDET. 1994: 12 1 ). le mode et le temps expriment des moddités d'existence de cet événement; ils doivent par conséquent être considérés comme des apports modaux au morphème d'aspect. Pour ce qui est du paradigme de la personne, fi met en cause six morphèmes. Le morpheme de personne dt5termine la situation du désigne actif du verbe dans l'échange linguistique. ce qui a pour effet de le localiser par rapport à l'instance de discours où interviennent le locuteur et l'interlocuteur qui participent A cet échange ainsi que le delocute qui n'y participe pas, (OUELLET.1990- 1991.n:311. Contrairement à ce qu'affirme la tradition, tl y a six personnes et non pas trois personnes du singulier et trois du pluriel pour les deux raisons suivantes: premièrement. ce ne sont pas deux nombres qui sont opposés maïs deux personnes. la personne individuelle ou simple et la personne extensive (moi/ nous. toi/vous). et deuxièmement. les première. deuxième et troisième personnes du "plufiel"ne sont pas le pluriel des premiére. deuxième et troisieme personnes du "singulier".mais bien des personnes ayant des caractéristiques dlffi5rentes3; par exemple. dans le cas du possessif,qui oppose personne. genre et nombre. il est impossible d'af33.rmer que nob-e est un possessif de la première personne du "pluriel" car il s'accorde toujours avec un nom de nombre singulier (notre cahier. notre 3 L a personne extensive dans le verbe a été. en analyse traditionnelle, confondue avec le pluriel. de telle sorte que les trois personnes du singulier et les trois personnes du pluriel ont eté distinguées en assimilant la personne extensive au pluriel abien que le verbe ne comporte pas la morphologie nominale ou pronominale de nombre et de genre. L a confusion tient du fait que l'alternance de nombre dans le sujet entraîne, par concordance logique. une alternance de personne dans le verbe* (OUELLET.1990-1991 ,II:34). votture). E n appliquant ces principes aux pronoms personnels de cas nominatif. les six personnes suivantes sont obtenues parallèlement aux six personnes du possessif : Première erso on ne f i nterne-sim~lel:Je. Deuxième Dersonne (externe-simolel:tu. Troisieme Dersonne lexternel: il / elle. ils / eues (simple ou extensive). Quatrième riersonne (interne-extensive):nous. Cimuième wrsonne (externe-extensive):vous. Sixième erso on ne (interne1 sim~leou extensive : on. Dans le cadre du pronom cependant. la personne ordinale est une composante lexicale spécifique à cette catégorie de pronoms. tandis que dans celui du verbe personnel. elie est commune à toutes les unités de la catégorie. Dans le pronom. la personne sert d'opérateur de referen(AUDET.1994:123) et eue joue le raie d'apport de prédication par rapport ii l'ensemble représente dans le mot. L a personne ordinale a également. dans le plan du verbe, fonction d'apport de prédication à l'ensemble représenté. c'est-&dire au désigné actif. Il y a un iien qui s'établit entre la personne contenue dans le verbe et la personne évoquee par le sujet; ce qu'on appelle l'accord du verbe personnel avec le sujet. Toutefois, ce phknomène n'est pas d'ordre grammatical, mais d'ordre logique. puisque cet accord varie rselon qu'on considère l'ensemble évoqué par le sujet en tant que simple contenant évoquant une entité unique ou en tant que contenu plus ou moins extensif de cet ensemble (OUELLET.1990-1991.II:35-36). Par exemple. dans une phrase comme &es misérables est une oeuure de Victor Hugo* (ibidem).le verbe. même si le sujet est de nombre pluriel. est à la troisième personne. car ce sujet désigne un groupe d'individus considéré comme une entité unique en tant que titre d'une oeuvre Utteraire. S'emploi du verbe n'implique pas de référence interne au contenu qu'il implique (ibidem). ce qui permet par conséquent l'emploi de la personne individuelle. Par contre, dans Ces mlsémbles ont bnhl leurpays!. le sujet évoque par rapport au verbe le contenu d'un groupe d'individus plutôt qu'une entité unique: la personne interne extensive du verbe ont renvoie à l'intérioritt5 de l'ensemble représenté par le sujet. A la lumière des observations faites sur le verbe. il est d'ores et déjà possible de définir et d'identifier les caractéristiques de la fonction sufet. Le verbe, qu'il soit de forme infinitive ou personnelle. évoque toujours un ensemble qui est le support actif de l'événement qu'U représente. à titre de heu d'origine de cet événement. Lorsque ce support est adjectival, il doit @tre actualisé par un support syntaxique de nature substantivale. celui qui remplit la fonction de sujet. Et ce support rempïit la fonction de sujet grammatical. L e sujet grammatical se démit donc c o m m e de support prédicatif qui actualise en syntaxe le désigné actif indéfini du verbe personneb (idem:50);il représente le heu de réalisation d'origine de l'événement exprirn6 par le verbe. Entre le verbe et le sujet grammatical s'institue un rapport syntaxique de prédication où le verbe est en fonction d'apport et le sujet en fonction de support. En d'autres termes, le préàicat verbal e e dit de son sujet comme de son lieu d'origine ou d'emergence. mais l'événement représenté en lui n'en change en rien la compréhension. et n'en a£Tecte consdquemment pas la désignation; il n'affecte pas non plus son m o d e d'existence, (AUDET. 1994:154). Par exemple. dans Jocelyn parle, parle détermine le comportement de Jocelyn; ainsi, parie ne désigne nuilement une propriété spécifique ou une modallte d'existence de Jocdyn. En fait. tout ce que p m f e dit de Jocelyn. c'est qu'ii est en situation de personne aparianta. Ll n'y a que les unités substantivales qui peuvent remplir la fonction de sufet grammatical, car eues seules peuvent remph la fonction de support de la prédication verbale; cette fonction peut donc @treremplie par un substantif noniinal: serre fait un travail utile (OUELLET,1990-1991.k W ) . un syntagme substantival: &a machine fonctionna (idemr68). %Tesdeux ïivres sont arrivésr (idem:102). un substantif pronominal: sui n'est parfaib (idem:1 0 1). Quand vous reviendrez les amis. nous lui en parlerons, (idem:105). un infbitif perfectif: aAbaudonner impilquait échouer, (idem.1I:b). .bllre le détend* (ibidem). ou, en certains cas. par un syntagme prépositionnel4 : 4De jeunes gens marchent dans la rua (AUDET.1994: 9 1). En grammaire traditionnelIe. le sujet est très souvent considéré c o m m e celui qui fait l'action exprimée par le verbe; cette considération ne vaut toutefois que lorsque le sujet est un anime et que le verbe est de valeur dynamique: ôes amis viendront ce s o b (OUELLET, 1990-199 1,II:46). Comme le montrent les exemples qui suivent. elle devient invalide quand i'évc5nement representé par le verbe est statique ou que le sujet est un inanimé: Valeur statioue: d a sentinelle montait la garda (idem:10). 4 Le fait que la préposition peut remplir la fonction de support de désignation n'est pris en considération ni en analyse traditionnelle. oii la seule fonction que l'on reconnait à la préposition est d'étabk une relation entre deux unités - ce qui semble &treessentiellement une considération d'ordre logique - ni dansles analyses où l'on ne se préoccupe pas de défînir les fonctions grammaticales et ou on ne fait pas la distinction entre les relations g r A t k a l e s et les relations logiques. Suiet inanimé: e t t e église se voit de l o b (idem:47). En outre. la valeur lexicale du verbe infiue aussi sur la perception du rôle qui est joué par le référent du sujet; ainsi. dans 4 e t enfant souflre le rnartgra (idem46).cet enfant. même s'ilest le sujet grammatical de soume et à ce titre son support actif, n'en subit pas moins la s o u ~ c ePar . contre. dans Cet enfantjoue a u ballon, cet enfant f a t raction exprimée par joue. L e lexème désignant l'événement verbal peut donc donner en certains cas un rôle logiquement passif au sujet. Il faut également se rappeler que seuls les verbes p e r s o ~ e l dont s le désigne actif est indéfini exigent un sujet grammatical. ce qui exclut l'impératif et l'infinitif perfectif. étant donné que leur désigné actif respectif est substantivai: ImDératif: a o r t e z ! (OUELLET, ~ 1990-1991 ,II:42). dtevenez demsinb (ibidem). Infinitif xm-fectif: .Rinle detendah (idem:17). &hanter lui plaisaib (ibidem). Quoiqu'il comporte lui aussi un désigné actif adjectival. l'in£initifimperfectif (en -ant) ne peut avoir de sujet grammatical, car la relation prédicative qu'il y a entre un verbe et son sujet grammatical exige q u e le verbe comporte une détermination personnelle de son désigné actif. ce qui s'accompagne toujours des modalités de temps et de mode (idem:49);cette condition fait defaut à l'infinitif imperfectif puisqu'il n'a ni personne, ni mode. ni temps; i l ne peut donc s'employer avec le pronom casuel de cas nominatif qui ne s'emploie que comme sujet d'un verbe personnel: **Onchantant, (idem51f . En fait. le seul sujet que peuvent avoir l'impératif et les infinitifs perfectif et imperfectif, c'est un sujet logique, c'est-à-dire un sujet qui est le référent representant logiquement le iieu de réalisation ou d'actualisation d'origine de l'événement évoqué par le verbe. Par exemple, les verbes chante, marchant et sortit ne font référence qu'à un sujet logique dans les phrases suivantes. dont tiennent Ueu Max. les deux amis et II respectivement: «Max. chante nous une chansom (ibidem]. d e s deux amis. marchant lentement. devisaient gaïemenb (ibidem). veut sortir*(idem:52). D a n s une phrase comportant un sujet grammatical. il arrive souvent que le sujet logique corresponde au sujet grammatical, c o m m e c'est Le cas dans Pierre mange une pomme ou Le chat court après la souris. Ce phénomène. même s'il est très kéquent, ne se produit pas toujours. car il anive parfois. avec un même verbe personnel. que sujet grammatical et sujet logique soient dissociés. C'est ce qui se produit lorsque le sujet grammatical n'a pas de référent particulier: est arrtv6 un malhem [ibidem). ou lorsque sont employées des ~onstructionsdites qassives, structurées sur la base du réflexif être et du participe passif attribubr (idem:53): .Max est poursuivi par ses créancier- (ibid). D a n s lZ est arrivé un malheur, le sujet grammatical est il et le sujet logique est un malheur. Dans Mau est poursuiul par ses créanciers. le cornpl& ment prépositionnel par ses créanciers du participe passlfpoumluI ~ f a t réfét rence à son sujet logique alors que le sujet grammatical du verbe tient lieu d'objet logique à l'égard de ce participa (ibidem); donc. ce n'est pas parce qu'un mot ou un syntagme tient lieu de sujet grammatical qu'il tient automatiquement lieu de sujet logique soit du verbe. soit du participe. En l'occurrence. le sujet logique se définit comme de référent qui représente le Heu de réalisation ou d'actualisation d'origine de l'événement évoqu6 par le verbe ou par le participa, (idem:54). 3.7 L'attribut L'attribut s'oppose au sujet ainsi qu'a l'objet sen ce qu'il s'agit d'une fonction d'apport et non d'une fonction de support; en conséquence aussi bien les unités de valence adjectivale que les unites de valence substantivale y sont aptes. et c'est en ce cas le verbe qui a fonction de supporb (idem:60). Cette fonction d'apport se définit comme a n déterminant externe ou prédicatif du designé actif ou du désigné passif du verbe. ce qui correspond à deux fonctions prédicatives distinctes, (OUELLET. 1988:234). Étant donné que cette fonction syntaxique en est une de prédication, l'apport attribut confère au support une propriété générique qui n'en restreint pas l'extension. Autrement dit, il s'agit d'une détermination prédicative qui n'secte pas la désignation de son support et n'en constitue donc pas une propriéte inhérente ou interne, mais lui confère une propriété anérente ou externe M e sa relation à l'événement verbal, c'est-à-dire à sa situation de désigné actif ou paç~ib (OUELLET, 1990-1991 .II:60). Correspondant à ce que la tradition appelle l'attribut du complément d'objet. kttribut du désigné passif d'un verbe transitif confère à ce désign6 une détermination qui apparaît comme le résultat ou la conséquence de la r~allsationou de l'actualisation de l'événement verbab (ibidem). Maigre qu'il fasse référence à l'objet, cet attribut entretient une relation grammaticale avec le verbe; c'est d'ailleurs ce que démontre. d'une part, la pronominaLisation de l'objet. auquel I'attribut ne stintQre pas5 : dl mange son pain £?ais / Il le mange fiais, (ibidem). aCe contretemps rend cet (stc) f e m m e [furieuse] / Ce contretemps La rend hirieusa, (ibidem). et le fait que ce rapport peut quand même s'instituer en l'absence d'objet. d'autre part: a n ne voit pas plus gents (ibidem). 5 Ce phenornene permet de distinguer l'attribut du designé passif de I'épithète. car celle-ci s'intègre au syntagme objet lors de la pronomlnallsation: 41 mange du pain irais / II en manga (idem:ô1). 4 1 préfère manger chaud, (ibidem). Lorsque le support attribut est un verbe réfiexif* la determination predicative *intéresse le sujet auquel fait réference le désigné passif. bien que le désigné actif du verbe ne soit pas le support syntaxique de I'attributr (idem:63): .Il leur était fkciïe de paraître gent111- (ibidem). 4 e t enfant devient homme, (ibidem). En outre. l'attribut du désigne passif admet. en ce cas, la pronomfnallsation avec le pronom accusatif le qui n'admet pas d'accord en genre et en nombre en fonction attribut parce qu'il ne sert qu'à évoquer la relation prédicative au désigné passif du verbe; en conséquence la pronominalisation de l'attribut met toujours en cause le pronom singuiier de genre masculln inanimeb (ibidem): dl paraît malade, (GREVISSE.[1936].1993:328/ Il le paraît. Vous semblez faible / Vous le semblez. Eues deviennent gentiUes / Eues le deviennent. L a pronominalisation de l'attribut du désigné passif d'un verbe réflexif permet d'ailleurs dopposer formellement cette fonction celle d'attribut du désigne actif qui n'admet pas cette pronominallsation avec ce même type de verbe (idem:66): dl tomba épuisé / il *le t o m b (ibidem). d l part soldat. mais ii reviendra officier / II *le part; Il *le reviendrâ, (ibidem). Contrairement à ce qui est observe lorsque le determinant attribut porte sur le designé passif du verbe. la détermination met en cause non pas le résultat de la réalisation de l'événement. mais ce qui existe à l'origine de sa réalisation. L'attribut du désigné actif peut se rencontrer aussi bien avec un transitif qu'avec un verbe intransitif. alors que l'attribut du désigne passif exige que le verbe comporte un tel désigne, ce qui n'est pas le cas de l'intransitif: ~Eliesoupira satisfaite (idem:67). 4 1 travaiUait paisible (ibidem). Il est également impossible de pronominallser l'attribut du désigné actif en présence d'un verbe transitif non réflexif; en présence d'un verbe transitif, ce type d'attribut une fait pas référence à l'objet, mais au sujet du verbe supporb (ibidem): dl reprenait son chemin inconscient du dangen, (ibidem). ~ E i l ele suivait rassurée. (ibidem). 4 3 en présence d'un inhitif, c'est le sujet du verbe support qui tient iieu de sujet logique de l'attribut.(idem:68): .Ils chantaient gaiement oubliant ce que leur réservait l'avenh (ibidem). *Elle écoutait distraitement répondant B peine a leurs questionm (ibidem). U n verbe transitif peut donc tenir lieu de support à deux attributs et comporter à la fois un attribut du désignt actif et un attribut du désigné passif: &lie les regardait jouer indifférent- (idem:68). S e s amis la voyait passer rassurb (ibidem). Ainsi, dans le second exemple. le verbe ooyalt est détermine par le verbe infinitif passer, qui remplit la fonction d'attribut du désignt passif du verbe et qui fait référence l'obfeth,et par l'adjectif nominal mssurés. qui lui, est attribut du désignt actif du verbe et fait reference au sujet ses am&. Dans certains cas. un verbe reflexif peut également être aIfectt5 de deux attributs: *II est mai en tout cas qu'il s'en occupab (ibidem). 41 est heureux en f a t qu'il soit venio, (ibidem). Dans le deuxième exemple. est est déterminé et par l'adjectif nominal haCreu qui détermine son designé passif et peut être pronominaïisé (Il 2' est) et par le syntagme conjonctif qu'll soit wnu, qui determine quant à lui son désigné actif. d u résultat. l'attribut du désigné passif intéresse logiquement I'attribut du désigne actif puisque ce dernier tient lieu de sujet logique; l'emploi de cette composante comme sujet grammatical produit donc une equivalence référentielle, (ibidem): %utilsoit venu est heureux en faib (ibidem). 3.8 Conclusion Toutes les unites appartenant à la catégorie du verbe comportent un morphéme d'aspect représentant un évenement de même qu'un désigné actif'. Il y a deux types d'aspect: le perfectif et L'imperfectif. L'aspect perfectif représente l'évenement dont la réalisation est envisagée comme accompIie ou rétrospective et l'aspect imperfectif représente l'événement dont la réalisation est envisagée comme tnaccompïie ou perspective. Ces deux morphèmes peuvent évoquer aussi bien un événement de valeur opéraive ou dynamique qu'un &&nement de valeur r&ultative ou statique. c'est-&-dire une action ou un état. Le désigné actif correspond au support qui est à l'origine de l'évenement representé dans le verbe. Toujours en position active par rapport i% l'evenement représenté par le verbe, le design6 actif, qui tient lieu de support fondamental du verbe, oppose comme dans le nom et le pronom, les deux morphemes d'extension de valeur définie et indéfbie. S'il est indéfini ou adjectival. ce designé doit être actuaiisé syntaxiquement par un support qui tient alors heu de sujet grammatical: la relation syntaxique qui s'établit entre le verbe personnel et son sujet en est alors une de predication, car le verbe. en déterminant I'activite du sujet. n'en affecte pas la désignation. Si le désigné actif est déflni ou substantival, le verbe ne requiert pas de support. mais il fait tout de même référence à un sujet dit logique. Le sujet grammatical actuaïise donc le désigné actif indéfini du verbe personnelalors que le sujet logique est le référent qui représente le lieu d'actualisation ou de réalisation d'origine de l'événement évoqué par le verbe. L a présence d'un désigné actif substantivai caract&lse l'infinitif perfectif et l'impératif et celle d'un désigné actif adjectival est propre aux verbes personnels conjugués et à l'infinitif imperfectif. lequel ne peut toutefois pas avoir de sujet grammatical. étant donné qu'il n'a ni mode. ni temps et ni personne. Certains verbes, appelés transitifs. comportent. en plus d'un désigné actif, un désigné passif. Celui-ci &ogue le lieu d'échéance de Pevénement désigné par le verbe. Tout c o m m e le désigné actif, il peut être de valeur adjectivale ou substantivaïe; s'il est adjectival, ii demande u n support objet et s'il est substantivai. ii n'a pas besoin d'être actualisé syntaxiquement par un objet, mais iï fait référence au designé actif. Lorsque son désigne passif est adjectival. le verbe est dit non réflexif', et lorsquril est substantivai. il est réflexif-Les verbes qui ne comportent pas de désigné passif sont intransitifs. Le verbe personnel possède trois composantes qui lui sont propres: le mode, le temps et la personne. L e paradigme du mode oppose l'indicatif a u subjonctif; l'indicatif donne u n lieu d'existence actuel à l'événement et le subjonctif lui donne un Ueu d'existence vtrtuel. Quant au paradigme du temps. il oppose le passé, le présent et le futur; le passé situe l'événement dans une durée antérieure ou accompiie, le present le situe dans une durée contemporaine ou actuelle et le futur. pour sa part. situe l'événement dans une durée post&kure ou inaccompiie. Seuls les verbes qui comportent ces trois morphemes ainsi qu'un désigné actif adjectival peuvent être mis en relation avec un sujet grammatical. L a fonction de sujet grammatical, que l'on retrouve uniquement avec les verbes personnels conjugués, ne peut être remplie que par des unités substantivaies: substanWs nominaux et pronominaux. syntagme substantival. idhitif perfectif et syntagme prépositionnel. conjonctif ou relatif. Très souvent. le sujet grammatical est l'agent de l'action exprfmee par le verbe; cependant ce n'est pas le cas lorsque le sujet est un inanimé ou lorsque le verbe a une valeur statique plutôt que dynamique, mais il s'agit toujours d'un support actif à titre de Heu d'origine de la réalisation de cet événement. Lfimp&atifet les n i t i f s perfectif et imperfectif ne peuvent avoir de sujet grammatical. étant donné que le désigné actif de ltimp6ratif est défini ou substantiva1 et que les deux infinitits n'ont ni mode, ni temps, ni personne. Ces trois formes verbales peuvent toutefois avoir un sujet logique, c'est-àdire un référent qui représente le lieu d'actualisation d'origine de l'événement qu'elles Mquent. Le sujet logique correspond le plus souvent au sujet grammaticaï d'un verbe. comme c'est le cas dans Pierre mange une pomme, mais il arrive. dans des circonstances bien particulières. qu'ils soient dissociés; c'est ce qui arrive. par exemple, lorsque le sujet grammatical n'a pas de reférent particulier, comme dans IZ passe deux camions, où Q est le sujet grammatical et deux camlons est le sujet logique du verbe passe. 4.1 Introduction L e s multiples analyses de la fonction sufet qu'ont proposées les grammairiens traditionnels et les linguistes modernes n'ont pu rendre compte de tous les cas de fonction sujet. Que ce soit par exemple a u plan de la définition de cette fonction ou au plan de la nature des unites qui la remphsent, les descriptions qui en ont ét6 proposées ne valent que pour une partie des unites qui peuvent remplir cette fonction syntaxique. En sémantique grammaticale, le sujet grammatical et le sujet logique sont respectivement définis, faut-il le rappeler, comme d e support prédicatif qui actuaiise en syntaxe le désigné actif indefini du verbe personneb (OUELLET.1990-1991 ,II:50)et comme d e leréférent qui représente le Ueu de r&ai.isationou d'actuaïisation d'origine de l'événement 6voqué par le verbe ou par le participa (idem54). En outre. le phénomène de l'accord en personne du verbe que met en cause cette fonction est très souvent présenté par les grammairiens comme un phenornbe grammatical. dors qu'il s'agit plutôt d'un phénomène de concordance logique ainsi que l'indique I'analyse sémantique des faits pertinents. A cet egard,la tournure appelee *reprise du sujeb de meme que le tour dit dmpersonneb même s'il met en cause la troisieme personne posent également problème dans ces analyses. 4.2 Nature du suiet L a fonction grammaticale de sujet. comme la plupart des autres fonctions. met en cause la valence syntaxique des unités puisqu'elle ne peut être remplie que par certaines unites de nature bien définie en raison du fait que leur nature conditionne leur valence syntaxique, c'est-à-dire leur aptitude à remplir des fonctions grammaticales; en conséquence, étant donné que le sujet est toujours le support de prédication d'un verbe personnel dont le désigné actif est indéfini et que seules les unités de nature substantivale peuvent être supports de prédication. cette fonction syntaxique ne peut être remplie que par des substantifs, nominaux. pronominaux ou modaux, et des syntagmes substantivaux ou, en certains cas. prépositionnels. L a valeur démie ou substantivale du désigné donne à ces unités la valence requise pour remplir cette fonction grammaticale. Les substantifs nominaux (Noblesseoblige),entre autres, en particuiier ceux qui sont traditionnellement appelés #noms propre-. peuvent, grâce à la valeur définie de leur désigné. remplir la fonction grammaticale de sujet, ce qui est le cas de Parts et de Jésus dans: Paitis est une belle vile. d h a été crucifi6 (GREVISSE.[1936],1993:308). Ainsi, un mot comme cientain doit-il lui aussi être considéré c o m m e un nom propre plutôt que comme u n adverbel, car en plus d'admettre la fonction sujet (nDem.ainest un jour defêta, (ibidem)),ce qui n'est jamais le cas de l'adverbe, il désigne spécifiquement le jour qui fait suite à aujourd'hui, une telle designation étant une caractéristique propre aux substantifs nominaux. À l'instar de lundt, murdl mercredi, etc., demain est en fait le nom d'un jour bien particuiier. Nombre de substantlfs pronominaux. employés sans complément, ont la capacité de remplir la fonction sujet; par exemple. les démonstratifs ce, ceci, cela et ça: 1 v. idem: 1431. Ce n'est pas vrai! Ceci fera tres bien I'afEàire. 4 & sentait l'aib (ARAGON) (idem:1 146). puait là-dedans (ARAGON)(ibidem). &eh manque d'air icb (ibidem). a les quantificateurs tout, rien et beaucoup,: eTout est perdu, (idem:308). 4Uen ne me verra plus, je ne verrai plus rie(idem:I 1f O). Beaucoup sont désespérés. (HUGO) le conjonctif combien et les personnels nous et vous: a m b i e n sont 1à'% (idem:1067)Nous sommes chez mon père. Wous êtes venues, (idem:967). Fait à noter bien qu'il ne soit pas fréquent, une unité c o m m e Ià peut tenir lieu elle ausst de sujet grammatical: #Une idée m'était venue au cours de mes voyages; à force de rôder sur les routes de l'espace. de savoir Ici que Lg m'attendait. bien que je n l fusse pas encore. j'ai voulu B ma maniere m'aventurer sur les routes du temps, (YOURCENAR, 1968:164). Tout comme demain, là ne peut en ce cas être considéré c o m m e un adverbe.Cependant. contrairement à dernaln. cette unité ne désigne pas un iieu spécifique; elle sert plutôt à locaiiser tout lieu qui est extérieur à celui où l'on se trouve. Donc, parce qu'eue ne représente pas une designation particulière mais fait plutôt office de localisateur et qu'eue peut rempiir la fonction sujet. l'unite là est un concept de nature pronominale ainsi qu'on a commencé à le mettre en évidence dans certaines analyses? D'aiiieurs. là s'emploie en fonction de support de désignation, une autre fonction que l'adverbe ne peut jamais rempiir; par exemple. dans &à oùje bauaUlats. je serrais toutes les mains d'ailleurs. et plutôt deux fols qu'une (CAMUS) (HADERMANN. 1993: 165).le syntagme oùje tmvdlals confère au support là une propriété spécifique qui le caractérise en tant que désignation, une fonction qu'un tel syntagme remplit egalement par rapport à un nom, par exemple dans: L'endroitouje tmvaiilats. U n pronom peut ainsi se substituer à un nom ou à un syntagme substantival en cette fonction. mais non un adverbe. Et il en va de m ê m e de la fonction de complément de désignation qui est également exclue dans le cas de l'adverbe gui ne peut pas se substituer au pronom ou au syntagme substantiva1 en ce cas; par exemple lorsqu'il s'agit d'un compl&nent de désignation de la préposition: Ça vient de la maison / Ça vient de tà il passe par le sentier / R passe par là. Ce qui n'exclut pas que ces unités puissent par ailleurs remplir le même type de fonction qu'un adverbe. celles dites complément circonstanciel, par exemple. sans pour autant changer de nature: il passe le long de la rivière / ïï passe Ià. D'autres substantifs pronominaux ont par contre tres souvent sinon toujours besoin logiquement d'un complément de désignation pour rempiir la fonction sujet. Par exemple. le démonstratif cet doit dans la plupart des cas être accompagné d'un complément de désignation, comme homme dans .Cet homme estfow (idem:919),pour remplir la fonction de support de prédication d'un verbe personnel. sauf lorsqu'il s'agit du verbe être, comme dans Ce n'estpas tout àfaitjuste. 2 Par exemple. Haderrnann (1993:39)considere cette unite l a c o m m e une aprofoma. c'est-&-direun pronom selon sa terminologie. en raison de sa valeur semantique et de son comportement syntaxique. Peu importe le type de substantifpronominal en cause, c'est toujours lui qui donne sa nature substantivale au syntagme sujet. étant donné qu'il est le support de ce syntagme, ce que démontre le fait que Ie syntagme conserve sa valence substantivale. c'est-à-dire sa capacité de rempiir les fonctions de sujet et d'objet par exemple, même lorsqu'on substitue au substantif nominal qui en fait partie à titre de complement de designation du pronom. un adjectif: L a chemise rouge est joue, mais je préfere ta verte. La blanche est magnifique elle aussi. Outre le démonstratif cet, presque tous les substantifs pronominaux, à l'exclusion des pronoms casuels peuvent être support d'un syntagme apte à remplir la fonction sujet, dont certains peuvent se dispenser d'un complément de désignation s'ils font référence à une désignation nominale antérieure; Il y a les articles: dJne personne demande à vous vom (idem:869). die soleil luit pour tout le monde, (idem:865). les numéraux: %Troispersonnes s o n t intéressées par le poste^ (OUELLET.1990-1991 ,I: 103)./ Trois sont intéressées par le poste. Six chats miaulent dans la nuit. les quantiflcateurs: aeaucoup des nôtres ont clisparus (GREVISSE, [ 1936],1993:873). / BEAUCOUP ont disparu. Plusieurs p e r s o ~ e sn'ont pas mange./ Plusieurs n'ont pas mange. les possesstfs: &es a d e s sont gentiiie- (OUELLET. 1990-1991.1: 100). Mon stylo ne fonctionne plus. les relatifs: Gui a bu boim (GREVISSEJ19361,1993:1045). Qui sème le vent récolte la tempête (proverbe). les conjonctifs: Que les heutes consacrées a l'école, B la dictCe et a la grammaire puissent avoir été du temps lamentablement perdu est une pensée absolument intolérable, (MARTINET) (idem:1602). &omme vous le faites convient, (AUDET,1994:70). -bien vous en voulez importe peu, (ibidem). UQUM~vous le ferez ne le regarde pasr (ibidem). &'il réussirait l'inquiétait beaucoup (ibidem). et le comparatif tel: Tel est prls qui croyait prendre (proverbe). Certains substantifs modaux doivent eux aussi avoir un complément de désignation pour remph la fonction sujet; ce qui est le cas. par exemple. de la préposition de: d h ! De t'avoir parlé m'a fait du bien, (GIDE) (GREVISSE.[1936],1993:309). aEt de voir le pouce de Me Bopiface presser La poudre de tabac dana les narines d'où sortaient les poils sombres lui donnait le haut-le-coeum(SIMENON)(idem:309). Fait à noter. la fonction de support remplie par la préposition par rapport à L'infînitif dans ce type de syntagme est analogue à celle que la préposition remplit dans des phrases où l'apport est un nom ou un syntagme nominal. comme dans Dejeunes enfantsjouent au ballon. En outre. l'infinitif perfectif, dont le désigne actif est de valeur asubstantivala, est égaiement apte tenir heu de sujet, comme dans &raconnet n'est pas voler* (GENEVOIX)(GREVISSE.[ 1936].1993:309]ou *Écrireest demeuré la grande anaire de m a ulsr (BEAUVOIR)(ibidem). 4.3- L'accord du verbe avec le suiet Contrairement à ce qu'on laisse entendre géneralement dans les grammaires, l'accord du verbe implique non pas une relation grammaticale entre le verbe et le sujet mais plutôt une concordance logique entre la personne du verbe et celle du pronom sujet. C'est notamment le cas avec les personnes locutives. c'est-à-direje,tu, nous et vous: Je chantai. Tu partiras. NOUSmarchons. Vous buvez. Cette concordance logique peut prendre une valeur stylistique lorsque la personne extensive est employée dans le verbe F u r faire référence au groupe representé par le sujeb (OUELLET, 1990-1991 .Ii:33): Lui et moi, nous lui en ferons voir de toutes les couleurs. Toi et moi sommes d é s au restaurant. Cete et notre vie étions d'un seul tenanb (CHAR) (idem:34). Toutefois, dans le cas des personnes délocutives du verbe (estlsont), la personne interne a toujours une valeur extensive. d o r s que la personne externe a invariablement valeur de personne simple. En conséquence. on emploie réguiièrement la personne interne extensive avec un sujet de nombre pluriel et la personne délocutive externe simple avec un sujet de nombre stnguiiei* (ibidem): Cet homme partira en Allemagne. Ces enfants iront bientôt jouer dehors. Il est chanceux* Ils sont chanceux, Elle a mang& Elles ont mangé. L'emploi de la personne interne extensive dans le verbe n'apparaît pas seulement avec un sujet de nombre pluriel; quand le sujet dvoque un groupe et que l'emploi du verbe impïique reférence au contenu de ce groupa (ibidem). c'est cette personne interne extensive qui est exploitée dans le verbe pour operer cette référence. e t cela, méme si le sujet est de nombre singulier: 4 1 y a assez de monde qui sont venus me voir, (HUGO) (ibidem). aLes tribus se révoltèrent. mais bientôt une partie se soumirent, (HANSE,L949:36). %La plupart de ces fautes prouvent plus d'irréflexion que d'ignorance; un grand nombre sont des fautes d'inattention, (ibidem). &a plupart se font des illusions, (ibidem). aombre déjà l'ont fait, (idem:38). dix éleves de cette classe sont intelligents, le reste sont des ignorants, (idem:37). En outre, lorsque le mot ou le syntagme qui évoque un groupe est accompagne d'un complément de désignation, la personne exploitée dans le verbe, si celui-ci fait référence B la totalite de ce groupe, est la personne délocutive externe simple, cela même si le nombre du complément de désignation est le pluriel: uUn torrent de pensées me roulait dans la tête (ibidem). main tenant, d'ailleurs, la foule des professeurs surveillants arrivait, (ESTAUNIÉ)(ibidem). beaucoup de cierges valait mieuxr (idem:38). et des *Un grand nombre de fonctionnaires est un fardeau pour L'État (ibidem). alors que, si le verbe implique référence au contenu ou aux individus qui font partie de ce groupe. c'est la personne interne extensive qui est exploitée: *Une troupe de canards sauvages. tous rangés en file. traversent en silence un ciel mélancoiïqus (ibidem). =Unefoule d'officiers de tous grades arrivaient à chaque joum (ibidem). Par ailleurs, la personne externe simple s'emploie également dans le verbe lorsqu'un sujet de nombre singulier aimplique un unique individu ou un groupe considére comme une entité unique, c'est-à-dire en tant qu'ensemble. lorsque l'emploi du verbe n'implique pas de référence interne au contenu qu'il implique, et cela même lorsque le sujet est de nombre plurieb (OUELLET,1990-1991 ,ïI:35): Les fous de Bassan est une oeuvre d'Anne Hebert. .Les travailleurs de la mer a été porté à l'tcran~ (ibidem). dJn groupe de voyageurs ne s'est pas présente B I'embarquemenb (ibidem). da troupe marchait en silence (ibidem). &a foule se pressait sur la place (HANSE, 1949:36). En résume. raccord en personne du verbe avec le sujet grammatical est principalement un fait de concordance lié & la façon dont la valeur logique de la séquence nous fait envisager le rapport du verbe au sujet; cet accord varie donc selon qu'on considère l'ensemble evoqué par k sujet en tant que simple contenant évoquant une entité unique ou en tant que contenu plus 1990-1991 .II:35-36)L .a variaou moins extensif de cet ensembls (OUELLET, tion observée dans le verbe est une alternance de personne et non pas une alternance de nombre puisque le verbe ne varie pas en nombre malgré ce qu'impiique la distinction traditionnelle de "personnes du pluriel" et de "personnes du singulier"; l'opposition personne stmple et personne extensive est dinérente de l'opposition singulier / pluriel ainsi que le démontre le fait qu'en nombre de cas, fl n'y a pas concordance entre les deux. L'analyse traditionnelle considère que le sujet grarn~llaticalest repris lorsqu'il est exprime deux fois. par redondance, dans la même phrase ou la même propositiom, en prenant. une des deux fois, ala forme d'un pronom (GREVISSE,[ l9361,1993:3 17).Cependant. c o m m e il ne peut y avoir qu'un seul suJet grammatical dans une phrase, tl est impossible qu'un sujet soit repris dans une même phrase. Deux faits indiquent que l'unique sujet grammatical présent dans une telle construction est le pronom casuel ou le pronom démonstratif qui accompagne le verbe; d'une part, le pronom casuel de cas nominatif ne peut remplir que la fonction sujet; c'est pourquoi,en fonction d'objet indirect par exemple, ce sont les pronoms p e r s o ~ e l qui s apparaissent: *Je parle à il -> Je lui parle. *il pense à tu -> I1 pense à toi. *Ilsprennent soin de je -> Ils prennent soin de moi. D'autre part, le soi-disant sujet repris n'entretient aucune relation grammaticale avec le reste de l'énoncé. ce qui prouve qu'il fait phrase à lui seul. Ainsi. dans les thonct5s: .<Qu'il ait reconnu sa faute, cela mérite un compiimenb (ibidem). &ette sainte montagne. au miiieu de nos pays de l'Est. elle brille comme un buisson ardenb (BARRÈS)(idem:318). a i i e m e fit peur. cette lettre (VIGNY)(idem:319). d l s approchaient de la route, les contrebandiers, (LOTI) (ibidem). les syntagmes qu'il ait reconnu safaute, cette sainte montagne. cette lettre et les contrebandiers font phrase. car la seule relation qu'iis entretiennent avec le reste de l'énoncé est une relation logique: le pronom casuel fait reférence a u syntagme, et en fait ainsi un sujet logique. L e pronom casuel peut d'ailleurs être remplacé par le syntagme auquel il fait référence. ce qui éiimine la mise en reiief et atténue la valeur expressive de la séquence, mais sans que sa valeur référentielle fondamentale ne soit affectée: Qu'il ait reconnu sa fkute merlte un comphnent. Au miiieu de nos pays de 1'Est. cette sainte montagne brille c o m m e un buisson ardent. Cette lettre me flt peur. Les contrebandîcrs approchaient de la route. Le fait que ce syntagme puisse être relativement ïibrement déplacé à l'intérieur de l'énoncé tient également au fait qu'il n'entretient pas de rapport grammatical avec le reste de cet enoncé, mais uniquement un rapport logique: Elle me fit peur, cette lettre -> Cette lettre. elle me fit peur. Cette sainte montagne, au milleu de nos pays de l'Est, elle brille comme un buisson ardent -> Au milieu de nos pays de l'Est. elle briïle comme un buisson ardent. cette sainte montagne. Il peut même tenir iieu d'incise lorsqu'il intervient à l'intérieur même de cette séquence: Au milieu de nos pays de l'Est. cette sainte montagne. elle brllle comme un buisson ardent. ce qui est analogue à: Iï viendra. dit-il. la semaine prochaine. ce déplacement étant normalement soumis à des conditions beaucoup plus stricte dans le cas des fonctions grammaticales; avec, par exemple, le sujet grammatical d'un verbe. la position des unités est soumise à des contraintes qui impliquent certaines impossibillt& de changement: Le chat mange la souris -> 'Mange la souris le chat. Il fait le ménage -> *Fait le ménage il. Pierre écoute de la musique -> *De la musique écoute Pierre. L à comme ailleurs, ii semble donc important, pour expliquer adéquatement ce phénomène. de distinguer les relations logiques et les relations grammaticales. distinction que tend à masquer la notion de areprise du sujet. puisqu'il ne peut y avoir reprise que dans le plan de la logique. où deux unités ont le même reférent, non dans la plan des fonctions grammaticales. 4.5 Le suiet de l'infinitif L'analyse traditionnelle considère que, dans une phrase comme Zî a vu Paul uoler ce bÿou. Paul est le eujet, de l'infinitif uoler. ce qui est juste logiquement. car c'est bien Paul qui est à l'origine du vol en ce cas; mais il ne s'agit que d'un sujet logique puisque I'inkitif est une forme verbale qui refuse d'admettre un sujet grammatical ainsi que l'indique le fait qu'il n'admet pas le pronom de cas nominatif (Y2 voler). Paul est donc le sujet logique de vdet. Cependant, dans le plau grammatical. Paul est l'objet du syntagme verbal a vu et vder en est ramibut dit ettribu t de l'objet, en analyse traditionnelie. Autrement dit. d e r est donc l'attribut du désigné passif du verbe a. designé qui est actuaïisé par l'objet Paul. auquel le désigne actif de l'infinitif fkit reférence. D e même. dans J e la sentis serrer mon bram ( A R L A N D ) (GREVISSE,[ 19361.1993:1280). Grevisse. allant B rencontre de sa propre regle selon laquelle le verbe ne peut avoir qu'un seul objet direct. reconnaît deux objets directs à sentis: la et semer puisque semer répond à la question d e sentis quoi* et la à la question d e sentis qui%.L e grammarien confond ainsi. et c'est courant en analyse traditionnelle. rapports grammaticaux et rapports logiques;la est seul à tenir ïieu d'objet grammatical au verbe sen= alors que semer mon bras est l'attribut du désigné passif de ce verbe et renvoie à son objet h. exactement comme gmnde est attribut de trouvals et renvoie à son objet dans Je la trouvais grande. ou c o m m e biste renvoie à k dans Elle le boum m t e . Je la sentk serrer mon bras mantfeste la même stmcture que d e kt sentis qui serrait mon b m ou que d e la sentis serrant mon brasn: aussi. le substantif pronominal la constitue-t-il le sujet logique de serrer à titre de réferent du désigne actif de ce verbe. mais il n'en constitue pas le sujet grammatical puisqu'il n'a aucune relation grammaticale. c'est-à-dire de détermination. avec lui. 4.6 Suiet mammatical e t suiet logique dans les tournures dites D&S la plupart des phrases. c'est le sujet grammaticaï qui renvoie au sujet logique puisque c'est le referent du sujet granmatical qui en tient lieu. Par exemple. dans Jean mange une pomme ou dans L e chut saute par-dessus le mur, Jean et le chat, qui tiennent ïieu de sujet grammatical. renvoient également au sujet logique de mange et de saute respectivement, puisqu'ils identiflent le référent qui est actif par rapport à l'événement auquel fait référence le verbe. Par contre. dans les tournures t r a d i t i o ~ e ~ e m eappelées nt dmpersomellesr. ( parce qu'on confond l'absence de reférent particuïier avec l'absence de personne - en ratson de la confusion entre personne humaine et personne ordinale-) où le substantif pronominal de troisième personne n'a pas de référent particulier. le sujet logique est identifie par un terme distinct du sujet grammatical comme c'est le cas dans: Ji est amive une catastropha (GREVISSE.[ 1936],1993:309). 4I pleut du sane (ibidem). dl convient de par- (idemr305). uII vient deux hommesr (AUDET, 1994:127). Dans ce type de phrase. c'est le syntagme en fonction attribut qui fait figure de sujet logique du verbe (unecatastrophe. d u sang,de partir et deux hommes).alors que le sujet gramxnatical est toujours le substantif pronomîna1 U qui n'admet aucune autre fonction. Employe en fonction sujet, le syntagme permet d'obtenir une séquence dont la valeur logique est équivalente à celle de la phrase originale: il est amive une catastrophe -> Une catastrophe est arrivée. Il pleut du sang -> Du sang pleut. I l convient de partir -> De partir convient. Iî vient deux hommes -> Deux hommes viennent. Toutefois, malgré l'équivalence référentielle de la paraphrase, les deux séquences n'ont pas la même structure syntaxique; dans la phrase de départ. le verbe a comme support predicatif le pronom Q. tandis que dans la seconde. c'est le syntagme qui tient lieu de sujet grammatical du verbe. Mais ces deux structures grammaticales distinctes renvoient logiquement à un même fait, 4.7 Le sujet loghue du earticinc - Dans les constructions dites ~passivespstructurées sur la base du verbe réflexif être et du participe passif attribut, comme dans ~~ est poursuivi par ses créanciers, (OUELLET.1990-1991.II:53), ce qui tient Ueu de sujet logique du participe est le complément prépositionnel par ses créanciers. tandis que ce qui tient lieu d'objet logique à l'égard de ce même participe est le sujet gmmmatical du verbe est, c'est-à-dire Mau. En d'autres termes, le réferent qui est à l'origine de l'action représentee par pou~suioiest ses créanclers et le rkférent qui en est le lieu d'tchéance est Mar. Évidemment. c e s fonctions référentielles ne correspondent pas à la structuration grammaticale de la séquenca (ibidem). puisque le participe passif n'admet jamais de sujet ni d'objet grammatical, contrairement au verbe. Ainsi. dans cet exemple. M a est le sujet grammatical du verbe est. Associé B la préposition par. le syntagme substanttval ses créancfers exprime quant à lui aune modalitt5 de l'événement represente par le participe passtfr; .lavaleur de la préposition (par) et la fonction du syntagme mettent cependant ce complément dans une situation logiquement analogue à celle du sujet de la séquence verbale dite activa (&es c r h c i e r s le poursulvenb) (ibidem). où le sujet grammatical (ses créanciers) tient également lieu de sujet logique du verbe @oum&mt). Par conséquent. même s'il y a une équivalence référentielle entre ces deux types de constructions. il n'y a par contre aucune équivalence grammaticale entre eues. C e s d e w types de structuration. la syntaxique proprement dite et la logique qui s'y superpose. sont donc nettement distinctes même si eues sont étroitement associées. en particuiier lorsque le sujet logique du verbe coaï.cideavec son sujet grammaticab (ibid). D'autre part, lorsque le participe passif est un complément de désignation des verbes êb-e ou mir qui exprime l'antériorité d'un événement. comme dans: Elles ont marché dans la rue. Ils s'étaient enMs de la prison. Quand ils ont eu mangé, ils sont parti- (idem:54). Quand elle s'est eu lavbe. eue s'est couchée, (ibidem). ii represente toujours le sujet logique du participe, ce qui n'est jamais le cas lorsque le participe passif rempïit la fonction attribut: *Lajambe lui a été cassée dans cet accident*(ibidem). u1 a eu la jambe cassée dans cet accidenb (ibidem). Avec le participe actif par contre, le réferent de ce participe tient toujours ïieu de sujet logique de Ifévénementreprésenté: a n la trouve étonnante (ibidem). %La terre était riante et dans sa fleur premièra ( V I G W (GREVISSE,[ 19361.1993:1311). *Deux femmes étaient gisantes côte à côte derriere le mur, (HUGO) (ibidem). &es difficultés toujours renaissantes le decourageaientr (idem:1312). SM.Paul Reynaud ne crut pas devoir prendre sur lui les décisions aussi exorbitantes de la normale e t du calcub (DE GAULLE) (ibidem). Ainsi, que l'on soit en présence d'un participe passif ou d'un participe actif ou encore d'un verbe, le sujet logique est toujours le référent qui repré- sente le heu de réalisation d'origine de l'évenement 6voqué par le verbe ou par le participe. 4.8 Conclusion Le sujet grammatical,avec lequel le verbe s'accorde en personne. est le support de prédication qui actualise en syntaxe le désigné actif indéfini du verbe personnel. Cette fonction syntaxique est toujours remplie par des unités de nature nominale. pronominale ou modale; elles remplissent cette fonction ZL eues seules (Jemange une pomme) ou associées B un complément de désignation pour former un syntagme substantiva1 (Roischats miaulent dans la nuit). Par ailleurs, contrairement à ce que prétendent certaines analyses, le sujet grammatical n'est jamais repris puisqu'il ne peut y en avoir qu'un pour un même verbe; par conséquent, dans une phrase comme Elle est belle cette fleur!,le sujet grammatical est eüe et cette fleur est un syntagme substantiva1 qui fait phrase à lui seul, car même si le sujet eIle y fait réf&ence. ce syntagme n'entretient aucune relation grammaticale avec le reste de i'énoncé. Par allleurs.le sujet logique est de référent qui représente le iieu de réalisation ou d'actualisation d'origine de l'événement t5voqué par le verbe ou par le participe, (OUELLET, 1990-1991,II:54).Généralement. le sujet grammatical et le sujet logique sont associés (L'oiseau chante). mais dans certaines constmctions. notamxnent la construction dite dmpersonneiie,où le pronom casuel n'a pas de référent particulier, ils sont dissociés; par exemple, dans la phrase IZ reste deux tasses, le sujet grammatical est a. car c'est avec ce pronom casuel que le verbe s'accorde en personne et le sujet logique est deux tasses. puisque, logiquement. c'est le référent de ce syntagme qui est à l'origine de l'événement 6voque; en raison de la fonction attribut qu'il remplit, il fait référence au pronom a, qui n'a pas de reférent particulier, mais qui remplit la fonction g~afllfllaticalede sujet. CONCLUSION Cette étude a permis d'examiner les difErents aspects de la fonction sujet, notamment en regard des clifErentes définitions qu'en ont proposees les grammariens en grarnrnwe traditionnelle et en Unguistique moderne. Elle en arrive à la conclusion que le sujet grammatical n'est ni un déterminant obligatoire du verbe. ni nécessairement celui qui fait l'action ou qui est dans l'état exprimé par le verbe. En fait, faut-il le rappeler. le sujet grafllfnatical est le support syntaxique qui actualise le désigné actif indéfini du verbe personnel - il évoque toujours le lieu d'origine de la réalisation de l'évhement verbal- et le sujet logique est le réferent représentant le iieu de réakation ou d'actuallsatlon d'origine de l'événement qui est évoque par le verbe ou par le participe. L a méthode d'analyse exploitée a egalement permis de distinguer le pian de la structuration grammaticale du plan de la structuration logique. une distinction que la plupart des grammairiens n'ont guère r h s s i à faire ad& quatement. mais qui est nécessaire à une juste analyse des fonctions en syntaxe; le sujet grammatical et le sujet logique, qui sont deux notions foncièrement dinérentes parce qu'elles appartiennent à deux plans d'opération distincts. ont ainsi été efficacement distingués, et ce. grâce à des exemples qui illustrent clairement la dinérence entre ces deux types de fonction. En outre. l'analyse démontre que l'accord du verbe avec le sujet grammatical est un phénomène de concordance logique et non pas de relation grammaticale puisqu'il ne s'agit pas de détermination, mais de référence; ainsi. par exemple. l'emploi de la personne interne extensive dans le verbe n'est pas associé exclusivement à l'emploi d'un sujet de nombre pluriel (Mesam& sont wnus); iï se manifeste avec un sujet de nombre singulier lorsque ce sujet &roque un groupe et que l'emploi du verbe impïique référence au contenu de ce groupe (OUELLET.1990-1991.II:33): L a plupart se font des Illusions* (HANSE,1949:36).L a personne employee dans le verbe n'est donc pas une simple redondance grammaticale;comme toute autre composante. elle joue un rôle approprié dans le plan de la logique du discours. Par ailleurs. l'analyse de ce qu'on a considéré comme une *reprise du sujeb. permet de démontrer que cette aeprise, résulte, non pas du fait qu'il y a deux sujets dans le plan grammatical, mais de rassociation d'un sujet logique au sujet grammaticai. En fait, dans ce type d'énoncé: 11 performe, ce bateau! le pronom casuel(11)remplit la fonction grammaticale de sujet - c'est lui qui est déterminé par le verbe - et la séquence laquelle ii fait réference (ce bateau)tient lieu de sujet logique du verbe et fait phrase lorsqu'eiie n'a pas de fonction gramxnaticale dans l'énoncé: n: sujet grammatical. ce bateau: sequence grammaticalement autonome. mais tenant iieu de sujet logique du verbe pe@ome en tant que reférent du pronom. Toutefois, un aspect de la fonction sujet n'a pas été traité à fond dans cette étude, car ce traitement aurait a i g k qu'on déborde le cadre d'une analyse axee sur la caractérisation et la definition de cette fonction. Ainsi. ce qui motive la position du sujet par rapport au verbe. en particulier dans le cas de l'inversion simple (Via-tu?) ou de l'inversion complexe ( M mpart-il avec toi?), n'a pas et6 traité en profondeur parce la question exîge des considérations qui vont au-delàdes objectifs de cette étude; ce problème met en cause bon nombre de facteurs d'ordre syntaxique ou d'ordre sîyUstique dont l'analyse demanderait des d&eloppements considérables. mais qui n'ont pas d'incidence sur ce qui fait l'objet spécifique de cette étude: la définition de la fonction. Selon Robert L e Bidois (1953).par exemple. deux grands facteurs exercent une influence sur l'inversion du sujet, à savoir la syntaxe et la stylistique; il y aurait sept causes syntaxiques et quatre causes stylistiques qui permettent ou empêchent l'inversion du sujet. En syntaxe, le mode, la valeur sémantique et la nature du verbe (intransitif, pronominal. copule. etc.). la présence d'un complément (objet ou circonstanciel) après ou avant le verbe. la nature du teme introduisant une proposition subordonnée (conjonction. relatif, etc.). la nature du sujet. ainsi que l'emploi d'une negation avec le verbe peuvent favoriser ou défavoriser l'inversion. alors que du côté de la stylistique, la longueur du sujet par rapport au verbe. la distance qui le sépare du verbe. -si que le @me c o n d i t i o ~ e nl'ordre t des mots. Il serait intéressant de vérifier, premièrement. si ce sont bel et bien de tels facteurs qui empêchent ou permettent l'inversion du sujet, et. deuxièmement, si ces facteurs sont effectivement d'ordre syntaxique ou d'ordre stylistique. L'inversion du sujet par rapport au verbe et les facteurs qui la motivent pourraient d'atUeurs être traites dans une étude qui prendrait en considération tous les contextes dans lesquels l'inversion simple ou complexe se produit pour vérifier avec exactitude ce qui provoque l'antéposition ou la postposition du sujet. aussi bien avec un syntagme substantivai (&OIS commença une journée d'unefolle agitattom (LE BIDOIS ,1953: 389)qu'avec LUI pronom (Àpeineétait-il para queje pris mon btzin). L'analyse de ce qui motive la position du sujet et son Fnversion par rapport au verbe. - par exemple, dans les phrases interrogatives (WmU?) permettrait de mieux evaluer l'influence du contexte d'emploi. de la visée expressive, ainsi que de la nature du sujet et du verbe sur la construction d'une phrase verbale. E n outre. la comparaison des situations oh il y a inversion simple du sujet avec celles oh il y a inversion complexe permettrait s a n s doute d'expliquer ce qui conditionne l'ordre de structuration de la phrase dans ces énoncés. 'AUDET. Charles-Henri,1994, Morphologie et syntaxe dufrançais:précis théorique et méthodologique de sémantique grammaticale. Sainte-Foy.L e Griffon d'argile. BACH, Emmon. 1973,Introduction aux grammaires brutsfomafionneUes. Paris, Librairie Armand Colin. 'BALLY. Charles. [ 19321. 1965. Linguistlque générale et Linguistlque Jhmçafse, Berne. Francke, 4e éd. revue et corrigée. BRUNOT, Ferdinand et C. BRUNEAU. 1969, Précis de grammaire hlstorique de la larguefiançaise, Paris,Masson et cie. BUCHMULLER. Armin. 1975. L'inversioncomplexe. Zurich, Juris Dmck Verlag. + *BUREAU. Conrad, [ 19781, 1994. Syntuxefoncffonnelle dufrançais écrlt. Neufle, Bref, Se éd. CELLA. Claudino. 1978. Système verbalfrançals et systéme uerbal porhrgais: étude compcua#oe. Metz. 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