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«Répercussions des changements climatiques : quelles solutions locales à un désordre global ? »
Actes des Ateliers du Développement Durable - 25 octobre 2013 - Mouilleron-en-Pareds (85)
Introduction des rencontres
par Laurent Desnouhes, directeur du CPIE Sèvre et Bocage
Pour introduire, je vais vous relater l’esprit qui a animé le CPIE
Sèvre et Bocage dans la proposition au réseau régional de la
thématique de cette journée. D’abord tout a commencé par une
réexion ou une envie collective à l’issue des derniers ADDT
et une afrmation de Pierre Radanne : « Et si la question du
climat devenait la première question planétaire à solida-
rité obligatoire ! »
L’idée a fait son chemin :
Comment pourrions-nous nous emparer de la problématique
en Pays de la Loire ? En Vendée ? Et à Mouilleron-en-Pareds ?
On sait, effectivement, que les émissions de gaz à effet de serre
d’un pays ont des impacts sur tous les autres. À ce sujet l’inter-
relation, la dépendance des pays, des territoires entre eux sur les
questions climatiques est prégnante. Mais dans le même temps,
on voit bien autour de nous que le citoyen se sent désarmé, par-
fois perdu. Il y a de quoi puisque d’un point de vue scientique,
à titre d’exemple, l’identication de 10 ans de productions par
des chercheurs, soit près de 10 000 articles sur le changement
climatique et l’analyse de près de 1 000 d’entre eux ont tous mis
en avant la même conclusion : la cause des réchauffements cli-
matiques est une cause anthropique. Dans le même temps, ces
scientiques ont analysé plus de 600 articles de presse et plus de
la moitié d’entre eux mettait en doute l’effet même du réchauf-
fement. C’est un paradoxe comme il en existe peu. Alors même
que les scientiques sont unanimes, il semble encore nécessaire
de convaincre l’opinion.
Alors comment convaincre, comment agir ? Comment
réussir la transition avec les systèmes en place ? Comment
revisiter notre vision collective du futur, nos choix de -
lières, le rôle du citoyen, la place de chacun ?
Le débat s’annonce difcile tant les visions s’opposent à cer-
tains de nos modèles, des questions viennent :
• peut-on poursuivre une augmentation des niveaux de vie sans
limites ?
• peut-on assurer le développement et la solidarité sociale pour
une humanité de 9 milliards d’habitants ?
• faut-il s’engager dans une décroissance économique du fait de
la raréfaction des ressources naturelles ?
Pourtant, nous savons que demain nous serons encore plus
nombreux, nous voudrons tous bien vivre, les ressources seront
limitées car en net déclin, il nous faudra optimiser leur utilisa-
tion. Il nous faudra proposer une nouvelle dénition du pro-
grès. Sans tomber dans une gravité qui favorise l’inaction, nous
avons une seule certitude, nous sommes mariés avec notre pla-
nète, il n’y en a pas d’autre d’habitable dans le coin, notre qualité
de vie dépendra de notre capacité à la bichonner.
Alors, les ADDT c’est l’opportunité, l’opportunité d’une jour-
née pour prendre de la hauteur, échanger, rééchir, partager,
se projeter, une journée pour nourrir notre imaginaire collec-
tif et faire en sorte de trouver des leviers locaux à l’action…
trouver des solutions innies pour évoluer dans un monde ni.
Une journée pour donner de la proximité à un phénomène aus-
si complexe ! Une journée pour transformer la peur qui nous
immobilise tous en culture de l’innovation pour les territoires !
Une journée pour nous convaincre que ce n’est pas la n du
monde mais bien le démarrage d’une nouvelle histoire collective
qui se dessine à travers un nouveau contrat de société !
Alors, cette journée on l’attend, on la prépare depuis quelque
temps, avec l’ambition de donner à voir pour comprendre, pour
agir, pour émettre des propositions pour ici, là-bas, aujourd’hui
et demain.
Laurent Desnouhes
© CPIE Sèvre et Bocage