28/05/2015
HAINE DES FEMMES
LAISSEES POUR MORTES
(UN TEMOIGNAGE DE RAHMOUNA SALAH ET FATIHA MAAMOURA)
de Nadia Kaci
récit paru chez Max Milo - 2010
Adaptation et mise en scène Mounya Boudiaf
Photo Simon Gosselin
Avec Hammou Graïa et Astrid Bayiha
Création lumière et son Hugues Espalieu
Assistanat Céline Hilbich
Production : Compagnie Kalaam / compagniekalaam@gmail.com
Coproduction : Le Théâtre du Nord / La rose des vents dans le cadre du festival Prémices.
Avec l’aide de la Compagnie de l’Oiseau-mouche à Roubaix, de la Maison des Métallos à Paris
et de L’Ecole du Nord à Lille. Remerciements à la Fondation de l’Espoir.
Dans le cadre du dispositif « Nord Pas-de-Calais en Avignon 2015 »
HAINE DES FEMMES
LAISSEES POUR MORTES
Du 4 au 25 juillet à 21h35
Relâche les mardis 7, 14 et 21 juillet
A Présence Pasteur
13 rue du Pont Trouca, Avignon
Dans le cadre du dispositif Nord - Pas-de-Calais en Avignon 2015
Après une première étape de travail en mars 2013 au Théâtre du Nord, Idéal, Tourcoing,
Une lecture de Haine des femmes a été donnée au Festival Les Francophonies en Limousin
le 1er octobre 2013.
Une nouvelle lecture a été présentée au Festival Nouvelles Zébrures à Limoges en mars 2014.
Le spectacle a été créé le 18 mai 2014 au Théâtre du Nord à Lille
dans le cadre du Festival Prémices 3
Nous l’avons depuis joué au Garage à Roubaix les 15, 16 et 17 octobre 2014
A La Maison des Métallos du 6 au 18 janvier 2015
Nous l’avons repris au Théâtre de La Verrière à Lille du 22 au 25 avril 2015
Note d’intention
Ce spectacle est le premier spectacle de ma compagnie Kalaam qui veut dire « parole » en arabe.
Je suis pour un théâtre de texte. Mais aussi pour un théâtre engagé.
Au carrefour d'un poème militant. Celui du dire.
Ce spectacle qui relate le récit poignant de l'une des survivantes des événements d’Hassi Messaoud
en Algérie a prouvé sa portée universelle et sa nécessité lors de nos représentations à Limoges aux
Francophonies, puis à Lille.
L'échange chaleureux que nous avons eu avec le public autour des questions telles que l'égalité
homme femme, telles que la violence souterraine et frontale faites aux femmes, leur combat contre
leurs droits bafoués, ici comme ailleurs, n'a fait que renforcer mon intime conviction, mon intime
nécessité de continuer à faire vivre ce témoignage.
Jouer Haine des femmes c'est rendre la dignité à ces voix héroïques qui se sont levées contre
l'oppression
C'est mettre à distance l'horreur et en faire un poème de la résilience.
Mounya Boudiaf
28/05/2015
A l’origine du projet, notre lecture de
Laissées pour mortes de Nadia Kaci
Hassi Messaoud, grande cité pétrolière du Sahara. Des femmes de condition modeste viennent
travailler sur les sites des sociétés étrangères avec une seule idée en tête : faire vivre leur famille.
La nuit du 13 juillet 2001, cent d’entre elles sont sauvagement agressées par plusieurs centaines
d’hommes, enflammés par le prêche virulent de l’Imam de la mosquée locale. Armés de barres de
fer et de couteaux, ces hommes frappent, mutilent, torturent, violent, une nuit entière.
Dix ans plus tard, la comédienne Nadia Kaci recueille dans un livre intitulé Laissées pour mortes le
témoignage de Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura. Victimes, elles sont les seules à ne pas avoir
sombré dans l’errance ou la folie mais à avoir exigé que les coupables soient condamnés.
Le spectacle est la première adaptation au théâtre de leurs témoignages, une adaptation qui raconte
aussi et surtout la difficulté de vivre hors du joug des hommes dans les bouleversements de
l’Algérie d’aujourd’hui. Et qui interroge nos consciences occidentales sur une telle violence faite
aux femmes.
Ce témoignage a reçu le prix des Droits de l’Homme 2010.
« C’est le portrait d’une vie amère, un cri de rage qui culmine après cette nuit terrifiante du 13
juillet 2001 » Le Monde
Comment qualifier cette violence extrême ? Et comment la comprendre ?
Quel écho cette haine peut-elle avoir de l’autre coté de la Méditerranée, en France ?
Sommes-nous si sûrs d’être protégés contre ce genre de « dérapage » ?
L’Algérie est-elle si loin de nous que la question ne nous concerne plus ?
Est-ce le genre de questions que seule une femme peut se poser ?
Pourquoi la violence faite aux femmes est elle toujours regardée en périphérie ?
De quoi avons-nous peur ?
La parole duale
Cette parole nous la mettrons ici en jeu.
Comment raconter ? La mémoire post-traumatique a toujours deux têtes.
Le passé dans le présent, le présent dans le passé.
A ceci près que la mémoire joue des tours.
Avec élégance, Nadia Kaci va écrire la vie de Rahmouna. Mais elle ne choisit pas uniquement de
relayer cette nuit de cauchemar ; elle lui demande de nous livrer son enfance, ses mariages, ses
divorces, son arrivée à Hassi Messaoud.
Nadia Kaci suit ainsi le récit de vie de Rahmouna dans sa chronologie.
Mais formuler n’est jamais simple. Il faut du courage pour dire.
Une distance un recul et même de l’humour.
Nous créerons ici une troisième voix.
Celle qui rend compte de la nature non domestiquée de la parole dont Rahmouna se fait le miroir.
Nous souhaitons éclater le récit en adaptant Laissées pour mortes.
28/05/2015
Adapter le témoignage
Un projecteur sur la mémoire
Le travail d’adaptation est une évidence : nous ne sommes pas dans une fiction mais dans un
témoignage. En le portant au théâtre tel qu’il est, en ferions-nous un théâtre utile ?
Comment tisser un lien entre le récit et la subjectivité que nous pouvons avoir face à cette histoire ?
Il faut avoir la juste distance de sa restitution.
L’adaptation que nous proposons fait le parallèle entre les trois procès qui ont suivi les événements
de 2001 et le récit de la vie de Rahmouna.
Cette temporalité va de pair avec la subjectivité sensible qui nous interpelle en présence de faits
aussi violents.
Face au relais de la mémoire, nous prenons un angle d’écoute qui s’adresse tantôt à la pensée tantôt
à notre émotion. Tantôt aux deux à la fois.
L’adaptation de Laissées pour mortes rend audible le récit d’une femme. L’adaptation nous permet
de ne plus rester en périphérie.
La parole crée l’image.
Cette parole convoque l’imaginaire et retrace les pas d’une Algérie contemporaine les femmes
sont remises au centre de l’interrogation.
Photo capture d’écran Franck Renaud
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