NEWS AVRIL 2
En Indonésie, eldorado du tabac, la cigarette soigne même le cancer
JAKARTA - Dans une clinique privée de Jakarta, une aide-soignante envoie de la fumée dans
la bouche d'une patiente, gravement malade. En Indonésie, l'un des derniers paradis pour les
fabricants de tabac, même les malades du cancer sont traités à l'aide de... cigarettes.
La patiente, occidentale, souffre d'emphysème après avoir fumé pendant des décennies. Avec
le cancer et l'autisme, cette maladie des poumons est l'un des maux que la clinique Griya
Balur prétend soigner.
Griya Balur serait interdite sur de nombreux continents, mais pas en Indonésie, l'un de ces
pays émergents qui font figure de refuges pour les grands fabricants de tabac dont les
bénéfices décroissent en Occident.
Une forte tradition de consommation de tabac, notamment de cigarettes aux clous de girofle
(kretek), une faible réglementation et les milliards de dollars que récolte le gouvernement
grâce aux cigarettes, font que les cliniques telles que Griya Balur ont pignon sur rue.
Le Dr Gretha Zahar assure à l'AFP que sa clinique a traité 60.000 malades avec de la fumée
de cigarettes depuis dix ans.
Dotée d'un doctorat en nanochimie obtenu à l'université Padjadjaran à Bandung, dans l'ouest
de Java, le Dr Zahar pense qu'en manipulant le niveau de mercure dans le tabac, on peut
soigner beaucoup de maladies, dont le cancer, et empêcher le processus de vieillissement.
"Le mercure est la cause de toutes les maladies. Mes cigarettes, que nous appelons les
Cigarettes Divines, contiennent des actifs qui extraient le mercure dans le corps" du malade,
assure-t-elle.
Sur son site, elle dit ne pas avoir besoin de soumettre ses méthodes à des tests cliniques ou
publier dans les revues spécialisées. Elle n'a pas non plus l'argent pour "se battre" contre "les
scientifiques de la médecine occidentale".
Semblant ignorer que le tabac créé une dépendance et nuit à la santé, les Indonésiens, jeunes
et vieux, répondent avec enthousiasme aux campagnes publicitaires des fabricants.
On fume dans les salons de beauté et les salles d'attente des dentistes. Certains parents
donnent des cigarettes à leurs jeunes enfants pour qu'ils restent calmes. Des cigarettes sont
distribuées gratuitement aux adolescents lorsqu'ils achètent des places de concert.
Les lois d'interdiction de fumer dans certains lieux sont rarement appliquées et les publicités
pour le tabac envahissent le paysage comme les écrans télévisés.
Un paquet coûte environ un dollar (0,69 euro) et le tabac représente souvent le deuxième
poste de dépense, après la nourriture, pour les foyers les plus pauvres de ce pays d'Asie du
sud-est.
Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la proportion de fumeurs en Indonésie a été
multipliée par six en quarante ans. Quelque 400.000 personnes meurent chaque année de
maladies liées au tabac.
Mais l'Indonésie reste le seul pays d'Asie à ne pas avoir ratifié la convention-cadre de l'OMS
pour la lutte contre le tabac, à laquelle pourtant 172 parties ont adhéré, ce qui en fait l'un des
traités ayant remporté la plus large adhésion dans l'histoire des Nations Unies.
Le plus grand fabricant indonésien de cigarettes, Sampoernaa été acquis à prix d'or par Philip
Morris International. En 2009, British American Tobacco avait acheté le numéro quatre du
pays, Bentoel, pour 494 millions de dollars.
Chaque année, le gouvernement reçoit 7 milliards de dollars de taxes grâce à ce secteur, qui
emploie des milliers de personnes autour de la ville de Temanggung, dans le centre de Java.
Pour les anti-tabac, les industriels du secteur ont recours aux mêmes astuces dans les pays
émergents que ceux utilisés il y a quelques décennies en Occident: faire de la cigarette un
symbole de virilité auprès des hommes, la présenter comme cool et sexy, voire bonne pour la
santé, auprès des femmes et des enfants.
Un projet de loi sur la réglementation du tabac en 2009 ne mentionnait même pas que le tabac
créait une dépendance. Un simple oubli, avait assuré le gouvernement, avant de rectifier la loi.
(©AFP / 12 avril 2011 06h10)
Pourquoi la légalisation du cannabis est une fausse bonne idée
Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Lundi 11 Avril 2011 à 18:02 | Lu 12187 fois
Quand un maire et un ancien policier prônent la légalisation du cannabis en
mettant en avant sa faible dangerosité et la manne financière que cela pourrait
représenter, Laurent Pinsolle lui, démonte un par un leurs arguments.
C’est le livre « La fin des dealers » du maire de Sevran, Stéphane Gatignon et d’un ancien policier,
Serge Supersac, qui relance ce débat en France, relayé par le Grand Journal de Canal Plus, mais aussi
la fondation Terra Nova ou Jérôme Leroy sur Causeur.
La thèse des auteurs
Les arguments des deux auteurs peuvent sembler justes au premier abord. Ils soutiennent (et ce
n’est pas faux), que la consommation de tabac et d’alcool, autorisée par l’Etat, provoque plus de
ravages que la consommation de cannabis aujourd’hui. Certains médecins ont même affirmé qu’il
était moins dangereux que l’alcool. En outre, la prohibition ne semble pas avoir un grand impact sur
son utilisation, puisqu’il y aurait quatre millions de consommateurs en France.
Les auteurs avancent également la manne financière que pourrait représenter la légalisation. En
Californie, sa taxation devrait rapporter 1,3 milliards de dollars. Enfin, l’argument ultime, qui sert de
titre au livre et donc de thèse principale est que la légalisation permettrait d’empêcher les trafics et
les violences qui y sont associées et également d’adopter une politique de prévention plus
développée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Enfin, cela permettrait de développer la production locale !
Du faux bon sens
Passé une première impression, l’examen un peu plus approfondi de la thèse des deux auteurs
démontre de nombreuses limites. En effet, ce n’est pas parce que l’Etat autorise déjà la
commercialisation de substances dangereuses qu’il faudrait autoriser celle du cannabis. Il en va de
même pour l’échec de la prohibition, qui n’est pas plus recevable. Sinon, on ne voit pas ce qui
pourrait s’opposer demain à la commercialisation de drogues beaucoup plus dures pour la même
raison.
L’argument bassement mercantile révèle le fond libertaro-libéral d’une telle proposition. En outre,
même s’il s’agit du titre du livre, on peut grandement douter du fait que cela permettrait « La fin des
dealers ». En effet, ce n’est pas parce que le cannabis serait légalisé qu’il n’y aurait plus de trafic des
autres drogues. Pire le commerce du cannabis pourrait offrir une vitrine légale aux dealers. Et s’il y a
des taxes, il pourrait toujours y avoir du trafic pour y échapper (comme pour le tabac aujourd’hui).
Une passerelle vers les drogues dures
En outre, une telle légalisation pose d’innombrables problèmes. Tout d’abord, ne vaut-il pas mieux
que le cannabis représente le premier stade d’interdit, justement parce qu’il est moins dangereux ?
En effet, s’il est légalisé, les personnes en manque de sensation ne risquent-elles pas d’aller vers des
drogues plus dures pour exprimer leur transgression des règles de la société. En outre, un tel recul de
l’Etat ne risque-t-il pas d’en appeler d’autres à l’avenir ?
En effet, il y a de fortes chances que la légalisation du cannabis mène à une augmentation de la
consommation de drogues dures. Le cas de l’ex-Tchécoslovaquie est particulièrement intéressant. La
République Tchèque a adopté une attitude plus souple que la Slovaquie. Résultat, 15% des jeunes
Tchèques en consomment contre 6% des jeunes Slovaques. Mais cet écart se retrouve également
dans la consommation de drogues dures…
Depuis 1995, l’usage de drogues dures s’est largement développé puisqu’il concerne 10% des jeunes
Tchèques de 15-16 ans (!!!) en 2007 contre 4% en 1995. 45% auraient déjà touché à la drogue
(cannabis inclus) contre 22% en 1995. Voilà la réalité de la libéralisation. Même si la consommation
de drogues s’est également beaucoup développée en Slovaquie, la consommation de drogues dures
y reste deux fois moins importante et l’usage de cocaïne y est qualifié de marginal.
Aucun des arguments avancés par les auteurs de ce livre ne me semblent vraiment convaincants.
Mais surtout, la légalisation du cannabis représenterait une incitation très dangereuse à la
consommation de drogues plus dures.
RTL.Info.be
Loi anti-tabac: des cafetiers contre-attaquent
Des voix s'élèvent une nouvelle fois contre la loi anti-tabac. La fédération
liégeoise de l'Horeca et le député fédéral et bourgmestre MR de Crisnée,
Philippe Goffin, ont décidé de mener une action: une affiche à apposer sur la
porte sera envoyée à tous les cafetiers du pays avec le logo "Ici les fumeurs
sont admis".
12 Avril 2011 08h50
Bon nombre de cafetiers ne sont pas d’accord avec la directive européenne interdisant de
fumer dans les cafés. Pour ces défenseurs de la "liberté individuelle", la loi va trop loin. Par le
biais de la fédération liégeoise de l'Horeca et du député fédéral et bourgmestre MR de Crisnée
Philippe Goffin, ils ont décidé de mener une action. Une affiche à apposer sur la porte sera
envoyée à tous les tenanciers du pays. Sur celle-ci, un logo très explicite: "Ici les fumeurs sont
admis"!
"On n’est pas dans un lieu public"
Le député fédéral et bourgmestre MR de Crisnée Philippe Goffin trouve que la directive
européenne va trop loin. Pour lui, le cafetier doit pouvoir choisir d’accepter ou non, des
fumeurs dans son établissement. Cela relèverait de la liberté individuelle. "On n‘est dans le
cadre de l’exercice de la liberté individuelle. On n’est pas dans un lieu public. Si je vais
demain prendre le train, je suis dans un lieu public. Dans une administration communale, je
suis dans un lieu public. Un café, je pense qu’il faut être un peu plus précis sur la notion de
lieu public ou non", explique-t-il.
Aussi sur Facebook
Parallèlement à cette action, une pétition est lancée via Facebook. Elle est accessible à tous les
Européens.
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