
main en France et à travers eux je voudrais rendre hommage à Jean-Hubert Levame qui a été l’initiateur de cette
fameuse lame qui reste un élément de rééducation primordial. En dehors de cela j’ai pu avoir quelques
conversations personnelles avec monsieur Levame, qui étais un personnage très cultivé et attachant et de surcroit
grand mélomane, j’étais donc très admiratif de la personne. Monsieur Tubiana lui-même m’a dit un jour avoir
regretté de ne pas mieux le connaître.
Dès l’aube de votre activité vous avez œuvré sans relâche pour le développement et la reconnaissance de la
rééducation de la main. Pour cela, vous avez, entre autres, été membre fondateur du G.E.M.M.S.O.R. en
1984. Cette formidable institution qui défend depuis les intérêts de la rééducation de la main et qui
rayonne aujourd’hui bien au-delà de l’hexagone.
Profitons d’avoir sous la main (jeu de mots !) un géniteur du G.E.M.M.S.O.R. pour connaître un peu
mieux l’histoire de cette association. Pouvez-vous nous raconter sa mise en route ?
Raoul Tubiana avait été invité par le docteur Frère à Grenoble, pour participer à un colloque. Un exposé sur la
rééducation, tout a fait exceptionnel, présenté par Dominique Thomas a été très appréciée par monsieur Tubiana,
qui de retour à Paris m’a demandé de prendre contact avec Dominique et avec Jean-Claude Rouzaud pour créer
une société de rééducation de la main. Dans le même temps, le Professeur Allieu que nous connaissions s’était
mis en rapport avec mon « patron » pour lui dire qu’il était urgent de mettre sur pied cette société. D’autant
qu’un problème se posait avec les médecins rééducateurs qui avaient l’intention de créer leur propre société.
Pour en débattre, les Docteurs Delprat et Godebout,
(médecins de rééducation) invitèrent à Toulouse, R.
Tubiana, Y. Allieu, le Docteur G. Frère chirurgien à
Grenoble, avec chacun leur rééducateur (Dominique
Thomas, Jean-Claude Rouzaud et moi-même).
Evelyne Mackin était également présente. La création
d’une société de rééducation de la main, s’imposait
pour nous. Nos patrons se concertant nous mirent
devant nos responsabilités en nous demandant si nous
pouvions prendre modèle sur les Etats-Unis pour
fonder notre propre société.
La réponse fut positive évidemment.
Il fallut soumettre cela au vote, nos chirurgiens ne participant pas, excepté Frère qui avait une opinion proche de
celle des deux médecins. A priori nous étions à égalité, Evelyne Mackin nous approuvant. Mon jeune collègue
Michel Pizard avait tenu à m’accompagner, il ajouta sa voix au vote, (bien que ne sachant pas s’il devait voter,
mon pied sous la table sut le décider !). Nous fûmes majoritaires.
Les débats furent houleux et les médecins nous en tinrent longtemps rigueur. Rien n’a pu nous faire changer
d’avis, malgré la fondation de leur propre société dans laquelle ils nous proposèrent de collaborer, mais avec un
statut différent du leur.
Ce même jour nous nous réunîmes tous les trois, pour tout de suite nous distribuer nos rôles. Jean-Claude ayant
une structure de secrétariat se proposa pour être le secrétaire, Dominique prit la présidence, lui seul possédait
parfaitement la langue anglaise, je devins le vice-président, n’ayant aucune structure sur laquelle m’appuyer.
Le GEMMSOR fut fondé à Toulouse, dès à présent il fallait l’étoffer et prendre contact avec les collègues
susceptibles de s’intéresser à notre société. Très rapidement une réunion s’est faite chez Dominique à Grenoble,
au cours de laquelle il fut décidé du nom de la société et de ses statuts. Peu après Jacques Othiers s’est joint à
nous, nous faisant part de son expérience, la société Belge déjà fondée devenait avec la nôtre la base de la
Société Européenne de Rééducation de la Main et du membre Supérieur. Les contacts avec Evelyne Mackin ont
permis notre réunion à la société internationale.
On vous connaît également pour être à l’origine de la rééducation de la main du musicien en France. Vous
avez énormément communiqué à ce sujet. Pourquoi une spécificité aussi poussée ? Comment devient-on
rééducateur de la main du musicien ?
Le début de cette orientation s’est fait un peu par hasard et progressivement au cours des années allant de 1975 à
1978. Ma première communication « officielle », sur la dystonie de fonction du musicien, s’est faite pendant le
C. Rouzaud et Ph. Chamagne