C
ap
Lomme - N°XX - Mois 2005 - 4
Vie locale
Vie locale
C
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Lomme - N°83 - Décembre 2010 - 4
L’odorat est un sens considéré
comme vulgaire dans l’Antiquité
grecque. En effet, il est celui que
l’animal possède de manière bien plus
développée que l’homme : ne dit-on
pas que le chien possède un odorat sept
fois supérieur à celui de l’homme ? Il
peut paraître étrange que notre culture
ait associé odorat et animalité. L’odorat
serait-il le plus vilain de nos sens ?
Des fleurs et des parfums
Deux activités humaines peuvent
rendre compte de l’importance de
l’odorat. L’une des plus anciennes a été
la culture des fleurs. N’est-elle pas le
signe que l’odorat agréablement flatté
peut nous épanouir ? On peut s’éton-
ner de ce penchant apparemment inu-
tile de l’homme qui ne se satisfait pas
d’une nature laissée à elle-même. Il
faut qu’il la modifie en cultivant les
fleurs que ce monde propose.
Pour bien vivre, il faut un monde
agréable. Un monde agréable est aussi
un monde odorant aussi bien autour
de son lieu de vie - le jardin - et dans
sa maison - des brassées de fleurs y
sont amenées au printemps et en été.
Comment comprendre autrement le
souci du jardinage chez l’homme ? La
culture des fleurs n’est pas inutile, elle
est le signe de la condition humaine
qui ne peut s’épanouir que si les cinq
sens de l’homme le sont. Ainsi, on peut
observer que, chez ceux qui jardinent
leur potager, l’espace libre, une fois
leurs plantations faites, est occupé par
des fleurs.
Une autre activité humaine ancienne,
issue de la première, est la parfumerie.
C’est une technique, certes, mais aussi
un art. Les parfumeurs savent qu’il faut
produire autre chose qu’un produit qui
“sente bon”. Le parfum appelle autre
chose que lui-même. Tous ceux qui
utilisent du parfum le savent intuiti-
vement. Un parfum est modifié par la
chair de celui qui le porte ; un subtil
mélange entre son odeur naturelle et
le parfum se produit, l’individu se sent
alors bien “dans sa peau” parce qu’il
exhale une odeur propre à soi. Exister
pleinement, c’est aussi se “sentir bien”
ou autrement dit “sentir bon”. Se tenir
debout dans le monde et devant les
autres implique aussi de dégager un air
de santé, un vent de fraîcheur et donc
une odeur vivifiante. L’enfant sort de la
douche tout frais et nous colle ses che-
veux dans le nez en nous disant les yeux
pétillants : “Sens ! R’garde comme ça sent
bon !” Et l’une des misères de celui qui
vit dans la rue parce qu’il est exclu de la
société est de ne pouvoir gérer l’image
qu’il donne de soi faute de pouvoir
gérer son corps.
Dans l’Evangile
Deux épisodes de l’Evangile rappellent
délicatement l’importance de l’odorat.
Dans l’évangile de saint Luc (ch. 8,
v. 38), l’épisode de la femme qui vient
pleurer sur les pieds de Jésus pour,
après les avoir essuyés, les parfumer.
Ne peut-on pas voir dans cet épisode
une considération du corps par le biais
du parfum ? Le parfum versé sur le
corps atteste de la valeur du corps, en
le magnifiant. Par le parfum, le corps
trouve donc une existence pleine et
entière.
L’autre épisode est plus discret encore.
L’évangile de saint Jean (ch. 20, v. 15)
évoque la première rencontre, après
la résurrection, entre Jésus et Marie-
Madeleine. Elle pleure devant le tom-
beau vide et un homme qu’elle prend
pour le jardinier lui demande qui elle
cherche. Elle ne reconnaît pas Jésus.
Pourquoi le prend-elle pour le jardi-
nier ? Un jardinier sent bon la nature
vivante. Jésus sentait-il bon l’odeur de
la Vie ? Peut-être est-ce cela l’odeur de
sainteté…
O. Antoine
En bref
n Samedi 19 mars 2011 : la CCFD
Terre Solidaire vous invite à fêter
localement ses 50 ans de 17h à 22h,
collège Dominique Savio à Lambersart.
Thème retenu : “Le partage des
richesses”. Stands, repas solidaire
et conférences-débats sont au
programme.
n Août 2011 : Journées mondiales
de la jeunesse à Madrid.
Contact : père Jean-Claude Loock,
paroisse Saint-Benoît de Marais,
24 rue de l’Eglise, 59160 Lomme
– tél. 06 71 51 48 80.
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Père Jean-Michel Lops et l’équipe du journal
L’odeur et la vie
Il est vrai que certaines odeurs nous renvoient à notre condition parfois bien misérable.
Mais il est vrai aussi que ces odeurs nous dérangent, nous ne les supportons pas.
On peut donc penser que l’homme possède un odorat qui, comme nos quatre autres
sens, nous appelle à nous élever dans notre humanité…