CJD
C
entre des
J
eunes
D
irigeants d’entreprise
LE GUIDE
DE LA PERFORMANCE
GLOBALE
100 questions pour faire votre diagnostic
et établir votre plan d’action
© Éditions d’Organisation, 2004
ISBN : 2-7081-3073-0
9
© Éditions d’Organisation
P
RÉFACE
La performance globale,
un mouvement
qui s’amplifie
Fin des années 1930, l’article 3 des statuts fondateurs du CJD
indique qu’un des objectifs principaux de notre mouvement
est de «
mettre en œuvre une économie au service de l’homme
».
Début des années 2000, les réflexions du monde intellectuel
gagnent le monde politique et économique. On commence à
y parler sérieusement de développement durable, de respon-
sabilité sociale et environnementale de l’entreprise, de fonds
de placement
éthiques
*
1
, d’agence de notation sociale. Et à
comprendre que l’économie au service d’elle-même nous
mène à notre perte.
Entre-temps, le CJD a lui-même poursuivi sa réflexion. En
1982, il publie la Charte du bien entreprendre où l’on peut
lire, en préambule : «
Il ne peut y avoir d’entreprise sans les fem-
mes et les hommes qui la composent, […] sans un projet commun
qui réunit tous les partenaires.
» Puis, en 1992, la Charte de
l’entreprise citoyenne qui déclare : «
Les Jeunes Dirigeants ont
1. Pour la définition des termes en gras suivis d’un astérisque, voir le glos-
saire en fin d’ouvrage.
Le guide de la performance globale
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© Éditions d’Organisation
conscience qu’animée par la seule logique économique, l’entre-
prise risque de tarir ses propres sources de richesse. Le souci de
pragmatisme et de performance à court terme occulte les voies
durables de l’innovation et du développement. Aujourd’hui, la
performance de l’entreprise n’a de sens que si elle se développe
selon trois dimensions complémentaires
:
La performance économique : elle honore la confiance des
actionnaires
* et des clients et se mesure par des indicateurs
que sont le bilan et le compte de résultat ;
La performance sociale : elle repose sur la capacité de l’entre-
prise à rendre les hommes acteurs et auteurs ;
La performance sociétale : elle s’appuie sur la contribution de
l’entreprise au développement de son environnement. »
L’idée de performance globale venait de naître, même si nous
ne l’appelions pas encore ainsi. Depuis, elle a fait son chemin
qui croise désormais celui de beaucoup d’autres. Car il nous
semble que jamais autant d’acteurs du monde économique et
social, d’intellectuels et de politiques, de mouvements de
citoyens n’ont partagé notre vision. C’est une grande satisfac-
tion de la voir ainsi reconnue. Mais il ne faut pas sous-estimer
le risque qu’elle soit dénaturée, galvaudée et qu’elle perde de
son sens. Il est donc important de lui donner corps, de la faire
vivre et de montrer qu’elle incarne l’avenir.
Une des finalités du CJD a toujours été d’accompagner ses
membres pour les aider à mettre en œuvre cette économie au
service de l’homme dans leur entreprise, au quotidien. Mais
nous avons souhaité, en 2002, donner une nouvelle amplitude
à ce passage à l’acte en nous engageant dans une expérimen-
tation d’envergure. Nous avions, en même temps, un
deuxième objectif : que des dizaines de milliers de petites et
moyennes entreprises, faute d’informations ou de moyens, ne
La performance globale, un mouvement qui s’amplifie
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restent pas en retrait de ce mouvement vers un développement
plus équilibré. Au contraire, nous avons souhaité les mettre en
position d’anticipation. D’autant plus que les grands groupes,
pour récolter des capitaux, pour leur image, par conviction
peut-être, se sont mis à prendre des initiatives dans le domaine
de la responsabilité sociale et environnementale.
Notre démarche a donc été la suivante :
début 2002, le concept de « performance globale » nous
apparaît comme la meilleure traduction, pour l’entreprise,
des notions de développement durable et de responsabilité
sociale et environnementale. Cette traduction présente deux
caractéristiques essentielles : elle a été établie par des diri-
geants d’entreprise et elle intègre des valeurs de solidarité, de
responsabilité, de loyauté et de respect de l’individu ;
juin 2002, l’impulsion initiale est donnée, au sein de notre
réseau, par la présentation et la diffusion d’un manifeste
pour donner du sens à la performance ;
septembre 2002, l’expérimentation est lancée et comporte
trois étapes : sensibilisation, diagnostic dans l’entreprise,
définition des axes de progrès et de leur mise en œuvre.
Cinq cents dirigeants d’entreprise, de toute taille et de tout
secteur d’activité, ont adhéré à cette expérimentation.
Un an après, le nombre de dirigeants qui se sentent concernés
par la performance globale s’amplifie. Plus de 700 d’entre eux
participent à l’élaboration d’une nouvelle charte du bien
entreprendre (voir annexes) qui donne un contenu concret à
la performance globale.
Ce guide s’appuie sur ces deux années d’expérimentation et en
restitue les grands enseignements afin que tout dirigeant
d’entreprise puisse s’approprier cette réflexion sur la perfor-
Le guide de la performance globale
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© Éditions d’Organisation
mance globale et trouve les moyens de la mettre en œuvre
dans son entreprise, avec les salariés, avec d’autres parties pre-
nantes ou dirigeants d’entreprises.
Il est, en quelque sorte, le prolongement pratique et opéra-
tionnel d’un autre livre que nous venons également de
publier. Celui-ci met en scène un jeune entrepreneur, qui, au
travers de son journal personnel, s’interroge sur la manière
d’entreprendre autrement et de développer une autre vision
de la performance dans la tourmente d’une économie mondia-
lisée et concurrentielle1. Nous espérons que ces ouvrages,
dont le premier est plus centré sur le récit et la réflexion et le
second sur l’action et la mise en œuvre, constitueront des sup-
ports complémentaires et utiles à la diffusion de nos idées.
Car nous pensons, comme je le soulignais déjà dans la préface
du premier livre, qu’au-delà même de notre mouvement,
d’autres responsables d’entreprise sont proches de nos aspira-
tions humanistes. Et nous sommes persuadés que la démarche
de performance globale, loin d’être une utopie, est une des
clés de la pérennité de nos entreprises.
Sylvain BREUZARD
Président national du CJD
1. La surprenante histoire de Claude-Jean Desvignes, jeune dirigeant, Édi-
tions d’Organisation, mars 2004.
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