UNIVERSITE PARIS EST CRETEIL FACULTE DE MEDECINE DE

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UNIVERSITE PARIS EST CRETEIL
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
******************
ANNEE
2014
N°
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT
DE
DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Médecine Générale
------------
Présentée et soutenue publiquement le 6 novembre 2014
à l’Ecole du Val-de-Grâce - Paris
Par Claire Jeanne Isabelle LECERF
Née le 21 juillet 1987 à Meudon (92)
Elève de l’Ecole du Val-de-Grâce
Ancienne élève de l’Ecole du Service de Santé des Armées de Lyon-Bron
------------TITRE : Apport de l’échographie en consultation de médecine générale au Centre
Médical des Armées de Villacoublay
PRESIDENT DE THESE :
Monsieur le Professeur Jean-Eric PONTIES
LE CONSERVATEUR DE LA
BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE
DIRECTEUR DE THESE :
Monsieur le Docteur Stéphane SABOUREAU
Signature du
Président de thèse
Cachet de la bibliothèque
universitaire
2
UNIVERSITE PARIS EST CRETEIL
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
******************
ANNEE
2014
N°
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT
DE
DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Médecine Générale
------------
Présentée et soutenue publiquement le 6 novembre 2014
à l’Ecole du Val-de-Grâce - Paris
Par Claire Jeanne Isabelle LECERF
Née le 21 juillet 1987 à Meudon (92)
Elève de l’Ecole du Val-de-Grâce
Ancienne élève de l’Ecole du Service de Santé des Armées de Lyon-Bron
------------TITRE : Apport de l’échographie en consultation de médecine générale au Centre
Médical des Armées de Villacoublay
PRESIDENT DE THESE :
Monsieur le Professeur Jean-Eric PONTIES
LE CONSERVATEUR DE LA
BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE
DIRECTEUR DE THESE :
Monsieur le Docteur Stéphane SABOUREAU
Signature du
Président de thèse
Cachet de la bibliothèque
universitaire
3
ECOLE DU VAL DE GRÂCE
A Monsieur le Médecin Général Inspecteur François PONS
Directeur de l’Ecole du Val-de-Grâce
Professeur Agrégé du Val de Grâce
Officier de la Légion d’Honneur
Commandeur de l’Ordre National du Mérite
A Monsieur le Médecin Général Jean-Bertrand NOTTET
Directeur Adjoint de l’Ecole du Val-de-Grâce
Professeur Agrégé du Val-de-Grâce
Chevalier de la Légion d’Honneur
Officier de l’Ordre National du Mérite
Chevalier des Palmes Académiques
4
A Monsieur le Médecin en Chef Christophe RAPP
Professeur Agrégé du Val-de-Grâce
Chevalier de l’Ordre du Mérite
Chef du Service de Pathologies Infectieuses et Tropicales de l’Hôpital d’Instruction des
Armées Bégin
Référent Pédagogique de l’Hôpital d’Instruction des Armées Bégin
***
A Monsieur le Professeur Claude ATTALI
Coordonnateur du Département Universitaire d’Enseignement et de Recherche en
Médecine Générale de la Faculté de Médecine de Créteil
5
A Madame le Médecin en Chef Aurélie MAYET
A Monsieur le Médecin en Chef Sébastien SICARD
Chevalier de la Légion d’Honneur
Centre d’Epidémiologie et de Santé Publique des Armées
Nous vous remercions de votre aide généreuse à l’élaboration des résultats de ce travail et de
votre grande disponibilité malgré les nombreuses contraintes auxquelles vous êtes soumis.
A Monsieur le Médecin en Chef Stéphane SABOUREAU
Médecin-Chef Adjoint du Centre Médical des Armées de Villacoublay
Notre Directeur de thèse
Recevez ma profonde gratitude pour la confiance que vous m’avez accordée en me proposant
ce sujet de thèse. Par votre patience et votre disponibilité vous avez permis que ce travail voie
le jour et espérons avoir été à la hauteur de vos espérances.
6
A notre président du jury
Monsieur le Médecin Chef des Services Hors Classe Jean Eric PONTIES
Professeur Agrégé du Val-de-Grâce
Chevalier de la Légion d’Honneur
Officier de l’Ordre National du Mérite
Chef de la fédération gynécologie-maternité-pédiatrie de l’Hôpital d’Instruction des Armées
Bégin
Vous nous faites l’honneur de présider notre jury et nous vous en remercions. Nous vous
exprimons tout notre respect et notre profonde reconnaissance.
A nos membres du jury
Monsieur le Médecin en Chef Didier OLLAT
Professeur Agrégé du Val-de-Grâce
Chevalier de l’Ordre National du Mérite
Médecin Chef Adjoint sur Service de Chirurgie Orthopédique de l’Hôpital d’Instruction des
Armées Bégin
Madame le Médecin en Chef Marion LAHUTTE-AUBOIN
Professeur Agrégé du Val-de-Grâce
Médecin Chef Adjoint du Service d’Imagerie Médicale de l’Hôpital d’Instruction du Val-deGrâce
Monsieur le Médecin en Chef Jérôme LEYRAL
Chevalier de l’Ordre National du Mérite
Médecin Chef Adjoint du Service d’Accueil des Urgences de l’Hôpital d’Instruction des
Armées Bégin
Vous nous faites l’honneur de siéger à notre jury. Nous vous exprimons nos sincères
reconnaissances pour l’intérêt que vous avez porté à notre travail.
7
Remerciements
A ma famille
A mes parents
Merci de votre affection profonde, de votre patience, de votre soutien indéfectible et de votre
confiance que vous avez toujours mis en moi et qui m’a permis de devenir ce que je suis.
Dianouchou
Merci de ton admiration qui m’intimide tant, de la passion que tu mets en chaque chose que tu
entreprends, de la franchise dont tu fais part dans nos envolées dans les hautes sphères,
d’avoir enduré mon foutu caractère pendant 1 an sans sourciller et parce que tu es ma
première fan !!
Laurette
Boucle d’or, la vie avec toi est si simple ! Merci de ta spontanéité, de ta fraîcheur et de ton
esprit pratique qui sait me ramener sur terre quand je décolle dans les nuages. La délicate
attention que tu portes à chaque chose et à la nature en particulier fait de chaque instant un
plaisir.
Bon Papa et Bonne Maman
Des séances de photos au magasin à la plage d’Hardelot… Merci de votre présence aimante et
bienveillante qui sait réconforter et encourager.
Grand Père et Mamiza
Les histoires, les contes mythologiques et les chansons qui ont rythmés nos balades sont
gravés dans ma mémoire… Merci de votre affection, et de votre attachement à nous
transmettre les pépites du patrimoine familial.
A mes oncles et tantes, parrain et marraine : Hélène, Samuel et Elisabeth, Fanny, Véronique
et Charles-Henri
Merci de votre présence attentive depuis le début.
8
A mes cousins et cousines : Inès, Bertrand, Eugène, Apolline et Victoria
La différence d’âge n’y fait rien : la famille c’est la famille ! Merci de votre affection et tout
simplement d’être là !
A mes amis :
Anne-So
Ton esprit volontaire, ton écoute attentive et ton style et ta conception de la fête sont des
sources d’inspiration permanentes… Nos avis convergent plus souvent qu’il n’y paraît. Merci
de ton affection et de la chaleur accueillante de ton foyer, entourée de Damien et Louis.
Jess V
Toujours partante pour boire un verre, faire la fête ou partir au bout du monde, rien ne t’arrête
sur ton vélo, même pas la pluie ! Merci de ton dynamisme, de ta curiosité débordante et de ta
gentillesse.
Jess H
Je crois que je n’y serai jamais arrivée sans toi! Cette thèse te doit beaucoup : mise en page de
la biblio, trucs et astuces d’ordinateur… Nos discussions sur la terrasse de cardio poursuivie
plus tard autour d’une bière et les échanges de bouquins m’ouvrent l’esprit un peu plus à
chaque fois. Merci de tout cœur !!
Nathalie
Les bancs de P1 et l’année de la coloc m’auront permis de découvrir Grazia, la danse
moderne, ton esprit méthodique, le bon goût du Saint Nectaire, mais pas la recette secrète de
tes crêpes ! Merci de croire que rien n’est impossible, et de me le rappeler régulièrement.
Gaëlle
Ton esprit sudiste est une découverte pour moi et une source d’émerveillement à chaque
fois… Merci de ta confiance, de ton amitié sans faille et de la fantaisie que tu mets en chaque
chose.
Les copines Lyon-Sud et Vaillard : Hortense, Lucie, Anaïs, Pauline, Nini, Julie…
Merci de tous ces bons moments passés et à venir.
9
Les copains : Nico, Clément, PJ, Bleu…
Merci de ces soirées en salle secteur où j’ai découvert une amitié droite et simple. Merci de
m’apprendre à rire et à profiter de chaque chose, de préférence autour d’un bon whisky…
Julie, ma marraine
Merci de ton attention douce tout au long de ces années, et qui traverse à présent la
Martinique !
La famille de la Boâte : Anne-Laure, Bérangère, Laure, Mathilde, Krystel, Marie, Alix,
Delphine, Louis
Merci de tous ces bons moments passés ensemble qui continuent jusqu’à ce jour
Marie
Depuis le collège nos chemins de vie évoluent parallèlement mais de façon étrangement
similaire, toi chez les potards et moi ici. Nos conversations à battons rompus sont pour moi
très précieuses et un vrai réconfort. Je te souhaite de
trouver le bonheur dans ta vie
personnelle et de t’épanouir dans le domaine de pointe où tu cherches, tu cherches, tu
cherches…
Clary
Depuis bientôt 15 ans, tu me pousses à réfléchir sur les grandes questions de la vie. Merci de
ton soutien et de la belle amitié qui nous lie.
A mon médecin de famille de toujours : Dr Menuet
Vous avez vu naître ma vocation depuis l’enfance. Recevez à travers cette thèse, toute ma
gratitude et la preuve de mon profond attachement.
10
A l’hôpital Bégin
A mes co internes de choc : Merlin, Sabine, Joëlle et Romain, Rémy, Julie, Coralie, Audrey et
Victor, Guigui, Juliette, Marianne, Chouf, GG…
Merci de ces bons moments passés ensemble, aux craquages et aux (trop rares) moments de
bulle, qui nous ont permis de survivre à l’internat !
Aux médecins et infirmières des urgences, de cardio, de médecine interne et de gynéco-pédia
Merci de votre gentillesse, de votre patience, de votre disponibilité et de l’attention
particulière que vous portez à transmettre votre passion et votre savoir
Au personnel du CMA de Villacoublay
Sans vous, cette thèse n’aurait jamais vu le jour… Merci de ce stage qui m’a confirmé dans
ma vocation de médecin généraliste et de ces evasan mémorables en Afrique et en Afgha
Au personnel du CMA de Creil
Merci du chaleureux accueil que vous m’avez montré, de votre esprit picard si attachant.
Mercis tout particulièrement au Médecin en Chef Broc, mon maître Djédaï, pour vos conseils
avisés pour ne pas me perdre dans la jungle administrativo-militaire.
11
12
Serment d’Hippocrate
Au moment d’être admise à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle
aux lois de l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous
ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune
discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles
sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la
contrainte je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.
J’informerai
les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs
conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des
circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai
pas influer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admise dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés.
Reçue à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira
pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les
agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je
préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je
n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai
pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à
promesses ; que je sois déshonorée et méprisée si j’y manque.
mes
13
Table des matières
REMERCIEMENTS
7
SERMENT D’HIPPOCRATE
12
LISTE DES ABREVIATIONS
15
INTRODUCTION
16
MATERIEL ET METHODES
18
I. POPULATION
1. LA BASE DE DEFENSE DE VELIZY-VILLACOUBLAY
2. LE CENTRE MEDICAL DES ARMEES DE VILLACOUBLAY
3. POPULATION SOURCE
4. OPERATEURS
II. MATERIEL : ECHOGRAPHE SONOSITE TITAN ®
III. SCHEMA DE L’ETUDE
1. DESCRIPTION DE L’ETUDE
2. MODE DE RECUEIL DE DONNEES
3. DONNEES RECUEILLIES
4. CRITERES D’INCLUSION ET D’EXCLUSION
5. CRITERES DE JUGEMENT
6. ANALYSE STATISTIQUES
18
18
18
19
19
20
21
21
21
21
23
23
23
RESULTATS
24
I. POPULATION
II. PRISE EN CHARGE INITIALE
1. TYPE DE SYMPTOMATOLOGIE AYANT MOTIVE UNE CONSULTATION
2. FORMATION DU PRATICIEN
3. PRISE EN CHARGE SUPPOSEE AVANT ECHOGRAPHIE
III. TYPES D’ECHOGRAPHIES REALISEES AU CABINET
IV. DIAGNOSTICS OBTENUS
1. APPAREIL LOCOMOTEUR
2. AFFECTIONS ABDOMINALES
3. AFFECTIONS PLEURO-VASCULAIRES
4. AFFECTIONS CUTANEES
5. AFFECTIONS ENDOCRINIENNES
6. APPORT DE L’ECHOGRAPHIE
V. PRISE EN CHARGE APRES LA REALISATION DE L’ECHOGRAPHIE
1. PRISE EN CHARGE PREVUE APRES L’ECHOGRAPHIE
2. MODIFICATION DU TRAITEMENT INITIAL PREVU
3. AUTRES EXAMENS COMPLEMENTAIRES DEMANDES
4. CONCORDANCE DIAGNOSTIQUE APRES EXAMENS COMPLEMENTAIRES
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28
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30
30
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31
31
31
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32
33
DISCUSSION
34
I. INTERPRETATION DES RESULTATS
1. FAIBLESSES DE L’ETUDE
2. MEDECINS AYANT PARTICIPES A L’ETUDE
3. MODIFICATION DE LA PRISE EN CHARGE APRES ECHOGRAPHIE
34
34
35
36
14
II.
1.
2.
III.
1.
2.
IV.
1.
2.
V.
1.
2.
3.
4.
VI.
1.
2.
AVANTAGES ET LIMITES DE L’ECHOGRAPHIE
AVANTAGES
LIMITES
APPLICATIONS DE L’ECHOGRAPHIE
APPLICATIONS EN MEDECINE GENERALE : SONOSTHETO 1.0
AUTRES DOMAINES D’APPLICATIONS
QUELLES FORMATIONS A L’ECHOGRAPHIE ?
FORMATIONS CIVILES
FORMATIONS AVEC LE SSA
MODALITES DE MISE EN PLACE EN MEDECINE GENERALE
LEGISLATION FRANÇAISE
RESPONSABILITE ET ASSURANCE
MODALITES DE MISE EN PLACE EN CABINET DE VILLE
COMPARAISON DES PRATIQUES DANS LE MONDE
PARTICULARITE DE LA MEDECINE MILITAIRE
LA MEDECINE D’UNITE EN FRANCE
LA MEDECINE D’UNITE EN SITUATION ISOLEE ET EN OPEX
38
38
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41
41
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49
49
50
50
51
52
53
53
CONCLUSION
60
BIBLIOGRAPHIE
62
LISTE DES ANNEXES
65
LISTE DES TABLEAUX
68
LISTE DES FIGURES
68
15
Liste des abréviations
AAFP : Académie Américaine des Médecins de Famille
AMG : Aide Médicale Gratuite
AMS : Antenne Médicale Spéciale
BdD : Base de Défense
CAMU : Capacité de Médecine d’Urgence
CCAM : Classification Commune des Actes Médicaux
CESPA : Centre d’Epidémiologique et de Santé Publique des Armées
CITERA : Centre d’Instruction aux Techniques de Réanimation de l’Avant
CMA : Centre Médical des Armées
CNMTS : Caisse Nationale Maladie des Travailleurs Salariés
CSP : Code de la Santé Publique
DESC : Diplôme d’Etude Spécialisée Complémentaire
DIU : Diplôme Inter-Universitaire
DIUE : Diplôme Inter-Universitaire d’Echographie
DPC : Développement Professionnel Continu
DCSSA : Direction Centrale du Service de Santé des Armées
DRSSA : Direction Régionale du Service de Santé des Armées
DU : Diplôme Universitaire
ECG : Electrocardiogramme
FAST echo : Focused Assessment with Sonography for Trama
IMASSA : Institut de Médecine Aérospatiale du Service de Santé des Armées
IRM : Imagerie par Résonnance Magnétique
MCO : Mise en Condition Opérationnelle
OMLT : Operationnal Mentoring Liaison Team
OMS : Organisme Mondial de la Santé
OPEX : Opération Extérieure
PS : Poste de Secours
RSF : Rejoint Son Foyer
SAMU : Service d’Aide Médicale d’Urgence
SAU : Service d’Accueil des Urgences
SMR : Surveillance Médicale Renforcée
SSA : Service de Santé des Armées
TVP : Thrombose Veineuse Profonde
VMP : Visite Médicale Périodique
VPN : Valeur Prédictive Négative
VPP : Valeur Prédictive Positive
16
Introduction
Le médecin généraliste est le médecin traitant chargé de dispenser des soins globaux et
continus indépendamment du sexe, de l’âge ou de la maladie, intégrant les dimensions
physique, psychologique, sociale, culturelle et existentielle de chaque individu, toujours dans
le respect de l’autonomie de l’individu. Il présente ainsi une responsabilité de santé publique
en favorisant la promotion de la santé et la prévention des maladies. La prestation des soins, à
visée curative ou palliative qu’il dispense est rémunérée. De ce fait, les médecins généralistes
sont les premiers impliqués dans le développement continu du système de santé et doivent
être capable de s’adapter aux nouveaux changements(6).
Les premières utilisations des ultrasons en médecine datent des années 1960, suite à la
création en 1953 de l’oscilloscope de Elder et Hentz, suivie 10 ans plus tard par la mise au
point du Doppler. En 1970, des chirurgiens allemands s’intéressèrent à la faisabilité de
l’échographie abdominale pour la recherche d’épanchement péritonéal dans la prise en charge
des patients traumatisés. Au début des années 1980, et parallèlement à la généralisation du
scanner, des urgentistes américains commencèrent à pratiquer des échographies à la recherche
d’épanchement péritonéal et pour l’évaluation de la fonction cardiaque dans les états de choc.
Ils développèrent la technique de la Focused Assessment with Sonography for Trauma (FAST
echo) en 1993 : examen échographique standardisé recherchant exclusivement la présence
d’un épanchement péricardique, péritonéal et pleural dans le cadre de la prise en charge d’un
patient traumatisé. Les premiers diagnostics de thrombose veineuse profonde (TVP) par les
urgentistes grâce à l’échographie suivirent 2 ans plus tard. Enfin, en 1994, les premiers essais
d’échoguidage pour l’abord des voies vasculaires ont été décrits (7).
Un relevé de la Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des Travailleurs Salarié de
2002 montre que les radiologues ne réalisent que 49% des actes d'échographies et que les
généralistes en réalisent 4% (6).
Les médecins généralistes prescrivent bon nombre d'échographies pour confirmer ou
éliminer un diagnostic après leur examen clinique. Il existe un frein au développement de
l'échographie au sein du cabinet médical d'une part une dévalorisation de l'examen clinique du
fait de la facilité d'accès à cette technique et d'autre part une peur de ne pas manquer un
diagnostic. Plusieurs types de formations sont proposées au médecin généraliste mais il n'y a
pas encore de standardisation.
17
La littérature est riche en étude sur l’apport de l’échographie dans le cadre de
l’urgence, intra et pré-hospitalière, mais plus pauvre en ce qui concerne l’intérêt de
l’échographie dans la pratique de la médecine générale notamment dans l'aide diagnostic, la
prise en charge et l'orientation des patients.
Le Centre Médical des Armées (CMA) de Villacoublay est composé de médecins
militaires formés à l’échographie de part leur participation aux rapatriements sanitaires des
blessés d’un théâtre d’opération vers la métropole. Ils utilisent régulièrement un échographe
portable au cours de leur consultation de médecine générale.
Ainsi, nous nous sommes posés la question suivante : Une échographie réalisée au
CMA par un médecin généraliste formé à l’échographie possédant au moins le Diplôme Inter
Universitaire d'Echographie peut-elle modifier la prise en charge du patient et son
orientation?
18
Matériel et méthodes
I.
Population
1. La Base de Défense de Vélizy-Villacoublay
Une Base de Défense (BdD) est l’unique formation administrative de la Défense à
l’échelle locale. Elle a pour mission d’assurer l’administration générale et le soutien
commun des formations implantées dans son secteur de responsabilité.
Elle comprend des formations et unités de tailles variées qui assurent entre autre des
missions de transport des hautes autorités de l’Etat, des missions de sûreté aérienne et des
missions d’évacuation des blessés.
La BdD de Villacoublay regroupe près de 3750 personnels.
2. Le Centre Médical des Armées de Villacoublay
Le Centre Médical des Armées (CMA) de Villacoublay a été créé en 2010 pour
assurer le soutien médical de la base de défense de Villacoublay créée par l’arrêté du 29
novembre 2010. Il s’agit d’un organisme extérieur du service de santé des armées
subordonné à la direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) de Saint
Germain en Laye. Le CMA est une formation administrative dont le commandement est
assuré par un médecin-chef nommé par la DRSSA(23).
Le CMA est composé de 5 médecins, 4 d’entre eux sont qualifiés en médecine
d’urgence (1 DESC d’urgence et 3 CAMU) et tous ont le brevet de Médecine
Aéronautique, leur permettant d’assurer le suivi médical rapproché des personnels
navigants (pilotes, navigateurs, mécaniciens, convoyeurs, agents cabines). 3 d’entre eux
sont qualifiés en échographie (2 DU d’échographie appliquée à l’urgence, et 1 DIU
d’échographie générale).
Les médecins et infirmiers du CMA de Villacoublay participent aux missions
d’évacuations sanitaires de militaires blessés ou malades sur les théâtres d’opérations
extérieures nécessitant une surveillance médicale et paramédicale rapprochée durant le
transport.
19
3. Population source
La population étudiée est les patients militaires affectés à la BdD de Villacoublay.
Il s’agit d’une population majoritairement masculine avec 85% des effectifs. La moyenne
d’âge est de 27 ans avec des extrêmes à 18 et 62 ans. Ce sont des adultes qui sont
sélectionnés entre autre sur des critères médicaux à leur engagement. Ils bénéficient d’une
visite médicale bi-annuelle (semestrielle pour les personnels navigants), ayant pour but de
déterminer les aptitudes nécessaires au militaire pour remplir sa mission en fonction de sa
spécialité en métropole et en mission extérieure. Elle comprend la réalisation d’un
électrocardiogramme
(ECG),
d’un
audiogramme,
une
prise
des
constantes
hémodynamiques, la réalisation d’une bandelette urinaire (et la recherche de toxique dans
les urines pour certaines spécialités), un examen médical et la mise à jour du calendrier
vaccinal. La plupart d’entre eux ne présente pas de pathologie chronique qui est une cause
de réforme du monde militaire.
Les patients étaient sélectionnés lors d’une consultation programmée de médecine
générale (elle a lieu le matin, sur rendez-vous. Le médecin militaire étant le médecin
traitant des militaires que le CMA a charge de soutenir, il assure la prise en charge et le
suivi des pathologies de médecine générale) ou sur un créneau de consultation d’urgence
(consultation non programmée à la demande du patient qui ressent une urgence, ou après
intervention de secours sur la base suite à un accident, un malaise ou un traumatisme ou
d’une « alerte crash », empêchant le patient de se rendre lui-même au CMA).
4. Opérateurs
Les médecins ayant menés cette étude étaient au nombre de 2, exerçant au CMA de
Villacoublay. Les opérateurs étaient tous les 2 médecins militaires. Ils ont suivis
l’enseignement du DIU d’Echographie et Techniques Ultrasonores (DIUE). Ce diplôme
est régi par un conseil national pédagogique et localement par des centres régionaux
d’enseignement rassemblant plusieurs unités organisatrices.
L’objectif de ce DIU est d’obtenir une véritable compétence théorique et pratique,
fondée sur l’apprentissage et la pratique des différentes modalités d’exercice de
l’échographie.
20
Le DIUE se décline en 2 mentions :

Pour les médecins spécialistes
Le DIU d’échographie mention « échographie de spécialité »
Tronc commun et au moins 1 module de spécialité. Il se déroule sur 1 an.

Pour les médecins généralistes
Le DIU d’échographie mention « échographie générale »
Tronc commun et au moins 4 modules dont le module « abdomen ». Il se
déroule sur 2 ans.
Dans
le
cas
de
notre
étude,
1
médecin
possède
le
DIU
d’échographie
mention « échographie appliquée à l’urgence » et 1 médecin possède le DIU
d’échographie mention « échographie générale ».
II.
Matériel : Echographe Sonosite Titan ®
L’échographe Sonosite Titan® est l’échographe utilisé par l’armée française depuis 8
ans. Il a d’abord été utilisé dans les antennes chirurgicales aérotransportables lors des
missions extérieures et maintenant il est en service dans les rôles 1 isolés à l’étranger et dans
les unités spécialisées comme les forces spéciales ou le CMA de Villacoublay.
Cet appareil est portatif et présente un poids (3,8kg) et un encombrement réduits. Il est
apprécié pour sa robustesse, son ergonomie, sa fiabilité, sa rapidité de son système
d’exploitation et sa facilité d’utilisation.
Il s’agit d’un appareil portable avec écran LCD, permettant d’obtenir des images à large
bande passante avec des zones focales multiples. Il permet de réaliser une imagerie
harmonique. Il possède la fonction doppler couleur, pulsé et énergie. Il possède des batteries
d’une autonomie de 4 heures, et peut être branché sur secteur. Enfin, il est équipé de sorties
audio-vidéo.
L’appareil possède 2 sondes :

1 sonde courbe pour une exploration abdominale, cardiologique et obstétricale de
longueur d’onde 4-2 MHz avec une profondeur d’étude de 30cm

1 sonde linéaire pour une exploration musculosqueletique, vasculaire et nerveuse
de longueur d’onde 10-5 MHz avec une profondeur d’étude de 9 cm
21
Schéma de l’étude
III.
1. Description de l’étude
Il s’agit d’une étude prospective sur cinquante échographies réalisées au CMA du 1
mars au 30 juin 2014 avec recensement des caractéristiques des échographies réalisées,
description de leur pertinence diagnostique et de leur apport en terme de prise en charge.
Les échographies étaient réalisées avec un échographe portable Sonosite Titan® dont
la description a été faite dans le paragraphe précédent.
2. Mode de recueil de données
Les données suivantes étaient relevées pour chaque échographie réalisée : nom du
patient, sexe, âge, type d’échographie, profil du praticien qui a réalisé l’échographie,
diagnostic et prise en charge prévus avant l’échographie, résultats observés, apport
diagnostic, changement thérapeutique observé, et éventuellement autres examens réalisés
(scanner, IRM). Toutes ces données étaient recueillies dans un fichier Excel via Office
pour Mac version 2011, et modélisée par valeur numérique prédéfinie afin de faciliter leur
analyse.
3. Données recueillies
Les données recueillies pour l’étude sont synthétisées dans le Tableau 1 (cf infra).
DONNEES
Date
Nom
Sexe
Age
Symptôme
Urgence ?
Prise
en
charge
supposée
avant
Valeur
Libre
Libre
1
2
Libre
Libre
1
0
1
MODELISATION
Signification
Masculin
Féminin
Oui
Non
Rejoint Son Foyer (RSF)
22
2
3
4
5
Libre
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Libre
1
2
3
4
Libre
1
échographie
Autre examen complémentaire
Formation du praticien
Type d’échographie
Autre échographie
Type de diagnostic obtenu
Diagnostic détaillé
Apport de l’échographie
2
Prise en charge
échographie
prévue
après
Modification du traitement initial ?
Autre(s) examen(s) réalisé(s) ?
Si oui, type d’autre examen réalisé
Autre examen réalisé
Concordance diagnostique ?
Concordance diagnostique
1
2
3
4
5
6
1
0
1
0
1
2
3
4
5
6
Libre
1
0
Libre
Examen complémentaire
Adressé aux urgences
Adressé à un spécialiste pour traitement
Réanimation / unité de soins intensifs
DIU d’échographie générale
DIU d’échographie appliquée à l’urgence
Diplôme de FAST écho
Formation à l’échographie de l’avant
Aucune formation
Abdominale
Urologique
Musculo-tendineuse
Cutanée
Pulmonaire
Vasculaire
Génitale
Osseuse
Cardiaque
Autre
Diagnostic exact
Orientation diagnostique sans diagnostic exact
Echographie normale
Echographie non contributive ou problème technique
Echographie apporte le diagnostic (Si type de diagnostic obtenu
= 1 ou 2)
Echographie n’apporte rien (Si type de diagnostic obtenu = 3 ou
4)
RSF
Examen complémentaire
Adressé aux urgences
Adressé à un spécialiste pour traitement
Réanimation / Unité de Soins Intensifs
Autres
Oui
Non
Oui
Non
Echographie effectuée par un radiologue
Scanner
IRM
Radiographie conventionnelle
Echographie doppler veineux
Biologie
Oui
Non
Tableau 1 : Modélisation du recueil des données avant analyse
23
4. Critères d’inclusion et d’exclusion
Les critères d’inclusion pour cette étude étaient d’être un patient, homme et femme
confondus, militaire, dépendant du CMA de Villacoublay. La pathologie présentée devait
nécessiter la réalisation d’un bilan d’imagerie, en urgence ou non, dans les domaines
suivants : ostéo-articulaire et musculaire, abdomino-pelvien dont appareil digestif, urologique,
néphrologique et génital, thoracique et enfin vasculaire.
L’unique critère d’exclusion de cette étude était d’être un patient civil puisque le médecin
militaire n’est pas leur médecin traitant mais leur médecin du travail.
5. Critères de jugement
Les critères de jugement pour cette étude étaient la confirmation ou non de l’hypothèse
diagnostique et la modification ou non de la prise en charge et de la thérapeutique.
6. Analyse statistiques
L’analyse des données descriptives a été faite à l’aide du logiciel STATA 12.1. Nous
avons reçu l’aide du Centre Epidémiologique et de Santé Publique des Armées (CESPA) pour
la réalisation des analyses.
24
Résultats
I.
Population
La population ayant participé à l’étude était composée 42 hommes et 8 femmes (soit
environ 5,25 hommes pour 1 femme). Les âges étaient répartis entre 21 et 56 ans, pour une
moyenne d’âge de 33,44 ans et une médiane d’âge de 34 ans.
Figure I: Répartition de la population selon le sexe
Figure II: Répartition de la population selon l'âge
II.
Prise en charge initiale
1. Type de symptomatologie ayant motivé une consultation
25
Au cours de l’étude, 13 personnes ont consulté pour un traumatisme, 29
personnes ont consulté pour une douleur, 5 personnes ont consulté pour une plaie
cutanée, et 3 autres personnes pour un autre motif.
Figure III: Répartition des motifs de consultation
a. Traumatisme
Parmi les patients consultant pour un traumatisme, 7 patients
consultaient pour un traumatisme des membres inférieurs (cheville, genou),
2 patients consultaient pour un traumatisme des membres supérieurs, 3
patients consultaient pour un traumatisme thoracique, et 1 patient pour un
traumatisme génital.
Figure IV: Traumatismes
26
b. Douleur
Parmi les patients consultant pour une douleur, 14 consultaient pour
une douleur de l’appareil locomoteur (articulaire, musculaire ou
tendineuse), 10 consultaient pour une douleur abdominale, lombaire ou
génitale et 5 personnes consultaient pour une douleur thoracique ou du sein.
Figure V: Douleurs
c. Plaies cutanée
5 personnes ont consulté pour une plaie, une infection cutanée ou
bien la suspicion de corps étranger, soit 10% de la population totale.
d. Autres
3 personnes ont consulté pour un autre motif : hématurie, dyspnée et
goitre thyroïdien.
2. Formation du praticien
27
Sur les 50 échographies réalisées pour cette étude, 17 ont été réalisées par un
praticien ayant le DU d’échographie générale, et les 33 autres ont été réalisées par un
praticien ayant le DIU d’échographie appliquée à l’urgence.
3. Prise en charge supposée avant échographie
Avant la réalisation de l’échographie au cabinet, les opérateurs ont estimé que
sur la totalité de la population, 5 patients pouvaient rentrer chez eux (10%), 28 patients
devaient bénéficier d’examens complémentaires (56%) et 17 patients devaient être
adressés aux urgences (34%).
Figure VI: Prise en charge supposée avant échographie
o Autre examens complémentaires
Les autres examens complémentaires demandés à la prise en
charge initiale avant la réalisation de l’échographie : échographie par un
spécialiste à 17 reprises (58,62%), doppler à 2 reprises (6,90%), IRM à
3 reprises (10,34%), radiographie conventionnelle à 5 reprises (17,24%)
et biologie et échographie à 2 reprises (6,90%).
28
Figure VII: autres examens complémentaires supposés avant échographie
III.
Types d’échographies réalisées au cabinet
Les échographies réalisées au cabinet pour cette étude ont été : abdominale dans 10% des
cas, urologique dans 10% des cas, musculo-tendineuse dans 36% des cas, cutanée dans 5%,
pulmonaire dans 4%, vasculaire dans 6%, génitale dans 4%, osseuse dans 8% et thyroïdienne
dans 2%.
Figure VIII: Echographies réalisées au cabinet
IV.
Diagnostics obtenus
Ces échographies ont permis d’obtenir le diagnostic exact dans 47 cas (soit 94%), et elles
étaient normales ou non contributives dans 3 cas (soit 6%).
29
1. Appareil locomoteur
Les diagnostics obtenus concernant l’appareil locomoteur étaient au nombre de
21 dont 6 entorses (4 entorses de chevilles et 1 entorse grave du LLI du genou), 2
tendinites (1 tendinite des adducteurs, 1 tendinite du long biceps et 1 tendinite du
tendon Achilléen sans rupture), 1 cas d’épiphysite bilatérale, 1 épicondylite, 1
hydarthrose du genou sans atteinte du tendon rotulien, 2 désinsertions musculaires
(dont 1 rupture complète du tendon d’Achille), 2 déchirures musculaires (1 déchirure
des ischiojambiers et 1 déchirure du triceps surral), et 3 fractures (1 fracture des 7-89èmes côtes droites, 1 fracture du 5ème métacarpien droit et 1 fracture de la tête du 5ème
métacarpien droit). Il représente 42% des diagnostics obtenus.
2. Affections abdominales
Les affections abdominales concernaient 18 patients, soit 36% des diagnostics
obtenus.
a. Pathologies digestives
Les affections digestives concernaient 4 personnes, dont 2 diagnostics
d’appendicite aiguë, et 2 patients dont les échographies étaient normales ou
n’ont pas été contributives, soit 4% des diagnostics obtenus.
b. Pathologies urologiques
Les affections urologiques concernaient 10 patients, soit 20% des
diagnostics obtenus. Parmi elles se trouvaient 4 pyélonéphrites, 1 prostatite et 5
coliques néphrétiques simples.
30
c. Pathologies génitales
Les affections génitales concernaient 4 patients, soit 8% des diagnostics
obtenus. Parmi elles se trouvaient 1 épididymite, 1 contusion testiculaire, une
salpingite droite et 1 abcès du sein.
3. Affections pleuro-vasculaires
Les affections pleuro-vasculaires concernaient 5 patients, soit 10% des diagnostics
obtenus.
a. Affections vasculaires
Les affections vasculaires concernaient 3 patients. Parmi elles se
trouvaient une embolie pulmonaire sur phlébite, une phlébite poplitée gauche,
et une échographie permettant d’éliminer la présence d’une phlébite. Elles
concernaient 6% des diagnostics obtenus.
b. Affections pulmonaires
Les affections pulmonaires concernaient 2 patients, dont 1 chez qui un
pneumothorax a pu être mis en évidence, et 1 chez qui l’échographie a permis
d’écarter la présence d’un pneumothorax. Elles concernaient 4% des
diagnostics obtenus.
4. Affections cutanées
Les affections cutanées concernaient 5 patients, soit 10% des diagnostics
obtenus. Parmi eux se trouvaient 3 abcès sous-cutanés collectés, 1 hématome souscutané et 1 corps étranger.
31
5. Affections endocriniennes
Les affections endocriniennes concernaient en réalité 1 seul patient, avec la
mise en évidence d’une maladie de Basedow, soit 2% des diagnostics obtenus.
Figure IX: Répartition des diagnostics obtenus
6. Apport de l’échographie
L’échographie a constitué une aide en apportant le diagnostic dans 46 cas, soit
92% des cas, et n’a pas apporté d’aide particulière dans 2 cas, soit 4% des diagnostics
obtenus au cours de l’étude.
V.
Prise en charge après la réalisation de l’échographie
1. Prise en charge prévue après l’échographie
Dans 29 cas, le retour à domicile a été estimé possible soit 58% des cas (marge
d’erreur 0,12, IC (0,43-0,72)), dans 8 cas la réalisation d’examens complémentaires
semblait justifiée soit 16% des cas (marge d’erreur 0,05, IC(0,05-0,26)), dans 1 cas le
32
patient a été adressé aux urgences soit 2% des cas (marge d’erreur 0,02, IC(-0,020,06)), dans 9 cas le patient a été adressé au spécialiste pour la suite de la prise en
charge soit 18% des cas (marge d’erreur 0,05, IC(0,06-0,29)), et dans 3 cas la prise en
charge a été autre soit 6% des cas (marge d’erreur 0,03, IC(-0,008-0,12)).
35
30
25
20
15
10
5
0
RSF
Examens
complémentaires
Adressé aux
urgences
Adressé au
spécialiste
Autres
Figure X: Prise en charge prévue après échographie
2. Modification du traitement initial prévu
L’échographie a permis de modifier la prise en charge initialement prévue pour 36
patients, soit 72% des cas (marge d’erreur 0,06, IC(0,59-0,84)), et n’a pas modifié la
prise en charge initialement prévue pour 14 patients soit 28% des cas (marge d’erreur
0,06, IC(0,15-0,40)).
3. Autres examens complémentaires demandés
D’autres examens complémentaires ont été prescrits pour 23 patients, soit 46% des
cas, et n’ont pas été prescrits pour 27 patients soit 54% des cas.
Parmi les autres examens demandés se trouvaient : 1 demande d’échographie
auprès d’un radiologue, 6 scanners, 2 IRM, 5 radiographies conventionnelles, 2
échographie-doppler, 2 biologies et 5 autres (1 drainage chirurgical, 1 échographie
auprès d’un gynécologue, 1 extraction de corps étranger).
33
Figure XI: Examens complémentaires demandés après échographie
4. Concordance diagnostique après examens complémentaires
Sur les 23 cas ayant nécessité la réalisation d’un examen complémentaire, il
existait une concordance diagnostique pour 22 d’entre eux, et il n’existait pas de
concordance diagnostique pour 1 cas.
34
Discussion
I.
Interprétation des résultats
1. Faiblesses de l’étude
a. Biais de sélection
o Population
L’étude présente un biais de sélection de population. La population
ayant participé à l’étude est jeune (moyenne d’âge de 33 ans avec une
médiane d’âge de 34 ans), à nette prédominance masculine (sex ratio de 5
hommes pour 1 femme). Ce biais s’explique aisément par le fait que l’étude
a été réalisé au sein d’une structure militaire, regroupant une population a
prédominance masculine et jeune. Ainsi, la population, représentative des
patients présents au sein d’une structure militaire classique, n’est pas
représentative de la population générale à laquelle est confrontée au
quotidien un médecin généraliste exerçant en cabinet en ville ou à la
campagne.
o Pathologies
Les motifs de consultation au cours de l’étude présentent eux aussi
un biais de sélection, lié au type de population : en effet, nous pouvons
remarquer que 21 consultations étaient motivées par un traumatisme ou une
douleur concernant l’appareil locomoteur, soit 42% des motifs de
consultations. Ceci peut être expliqué par le métier physique et la pratique
intensive d’activité physique au sein de la population de l’étude.
35
Figure XII : motif de consultation par appareil
b. Taille de l’échantillon
L’échantillon des patients ayant participé à l’étude était de 50, ce qui
constitue une faiblesse de l’étude. De plus, l’étude était monocentrique,
concentré sur un seul CMA. La petitesse de l’échantillon et son caractère
monocentrique ne nous permettent pas d’élargir nos résultats au reste de la
population militaire.
2. Médecins ayant participés à l’étude
Les résultats montrent une inégalité du nombre d’échographie. En effet,
34% des échographies ont été réalisées par le médecin détenteur du DIU
d’échographie générale et 66% par le médecin détenteur du DIU d’échographie
appliquée à l’urgence.
Cette disparité peut être expliquée par les disponibilités de ces 2 médecins
soumis à de nombreuses contraintes : astreintes et départs pour des évacuations
sanitaires stratégiques, soutien des activités de la base (« alerte crash » par
exemple), gardes à l’hôpital, relation avec le commandement, suppléance
administrative du médecin-chef en son absence, visite des postes de travail dans le
cadre de la médecine de prévention, ou encore période de vacances.
36
3. Modification de la prise en charge après échographie
a. Prise en charge prevue
La prise en charge prévue avant et celle après l’échographie diffèrent
grandement.
o Retour à domicile (RSF)
Avant la réalisation de l’échographie, le retour à domicile était prévu
pour 10% des cas, alors qu’il a finalement été possible pour 58% des cas après
l’échographie, soit une différence de 48%, soit 24 patients.
o Demande d’examens complémentaires
Avant la réalisation de l’échographie, une demande d’examen
complémentaire était prévue pour 56% des cas, alors qu’elle n’a réellement eu
lieu que pour 16% des patients après la réalisation de l’échographie, soit une
différence de 40%, ou 20 patients.
o Patient adressé aux urgences
Avant la réalisation de l’échographie, le praticien prévoyait d’adresser le
patient dans un service d’urgence dans 34% des cas, alors qu’après la
réalisation de l’échographie, le patient n’a finalement été adressé aux urgences
que dans 2% des cas, soit une différence de 32%, soit 16 patients.
o Patient adressé au spécialiste pour suite de la prise en charge
Alors que les praticiens n’avaient pas retenu cette hypothèse avant la
réalisation de l’échographie, ils décident de cette option dans 18% des cas
après la réalisation de l’échographie, soit 9 patients.
o Autres prises en charge
Enfin, cette solution est envisagée dans 6% des cas après la réalisation de
l’échographie, alors qu’elle n’était pas envisagée avant sa réalisation; ainsi la
constatation d'un abcès collecté a pu entrainer son drainage.
37
Figure XIII: Comparaison des prises en charge prévues avant et après échographie
En apportant un diagnostic dans la grande majorité des cas, l’échographie permet de
diminuer de 32% le nombre de patient orienté aux urgences, et d’augmenter de 48% le
nombre de patient rentrant directement à domicile sans autre examen complémentaire.
L’échographie permet également de diminuer de 40% le nombre de demande d’examen
complémentaire.
b. Examens complémentaires demandés
Dans les 28 cas où le praticien envisageait une demande d’examens
complémentaires, 17 échographies auprès d’un radiologue ou d’un spécialiste
étaient envisagées contre 1 après réalisation de l’échographie, 2 doppler étaient
envisagés et 2 après l’échographie, 0 scanner était prévu contre 6 après
réalisation de l’échographie, 3 IRM étaient envisagé contre 2 après
l’échographie, 5 radiographies étaient envisagées et 5 après l’échographie, 2
biologie étaient prévues et 2 après l’échographie.
Ainsi, nous pouvons dire que la réalisation de l’échographie réalisée par
le praticien au cabinet permet de diminuer le nombre de demande
d’échographie auprès d’un radiologue ou d’un autre spécialiste (gynécologue
38
par exemple), et permet de réorienter la demande des autres examens
complémentaires en affinant la demande.
II.
Avantages et limites de l’échographie
1. Avantages
Les avantages de l’échographie sont principalement de trois ordres : aide au
diagnostic, amélioration des coûts de santé, transmissibilité facilitée au spécialiste.
L’échographie est un examen non douloureux et non dangereux pour le patient.
C’est un examen répétable à l’infini, qui ne nécessite ni hospitalisation ni anesthésie,
dont le résultat est immédiat. L’échographie donne des images en temps réel, d’une
grande précision diagnostique lorsqu’elle est réalisée par des mains expertes. D’autres
part, les différentes modalités sont utilisables durant le temps de l’examen pour
préciser une anomalie. Si l’échogénicité et la distance des organes étudiés le
permettent, l’échographie possède dans certains cas une résolution spatiale supérieure
au scanner et l’IRM.
L’échographie constitue une aide majeure au diagnostic médical, tant en
médecine générale qu’en médecine d’urgence ou en médecine du sport. Il s’agit d’un
examen d’exécution rapide (5 minutes environ pour une FAST echo), répétable et non
invasif. Elle offre de ce fait une rapidité diagnostique plus importante que la démarche
diagnostique traditionnelle. L’Académie Américaine des Médecins de Famille (AAFP)
appuie sur le fait que l’efficacité serait encore augmentée si l’examen est réalisé par un
praticien connaissant le patient(4). Dans le cadre de l’urgence, l’échographie est une
aide non négligeable grâce à sa rapidité d’exécution pour le triage et la hiérarchisation
des blessés présentant un traumatisme abdominal fermé grâce à la FAST echo(5). En
situation isolée, elle constitue une aide précieuse dans le cadre de la prise de décision
médicale d’évacuation vers la structure la plus appropriée.
Ensuite, l’échographie participe à l’amélioration des coûts de santé et permet
un meilleur accès aux soins des patients en diminuant les recours au cabinet de
radiologie, en évitant certaines consultations aux urgences ou auprès de spécialistes,
39
en diminuant le nombre d’hospitalisations et en permettant la réalisation de certains
gestes simples (extraction de corps étrangers après repérage par exemple). D’autres
part, il est à noter que le coût des échographes portables est en chute libre depuis
quelques années, rendant cet investissement de plus en plus accessible.
Enfin, bien que les résultats d’un examen échographique soient « opérateurdépendant », la transmission des images à un radiologue via Internet est possible, dans
les cas où cet examen est réalisé en situation isolée et où il persiste un doute sur
l’image et le diagnostic, afin d’avoir un second avis(21).
Nous pouvons également préciser que les médecins généralistes militaires en
France exercent au sein d’un CMA, où ils exercent à plusieurs, leur permettant de
mettre en commun leurs connaissances et leurs différentes spécialités. Ainsi, un
médecin ayant l’aptitude à exercer l’échographie ne le fait pas pour ses seuls patients
mais est généralement sollicité par ses confrères pour réaliser des échographies à leurs
patients. Du fait du travail au sein d'une structure, le médecin peut montrer les images
échographiques à un collègue qui peut l'aider dans l'orientation diagnostique.
2. Limites
Cependant, l’échographie présente des limites qu’il faut savoir garder en
mémoire, surtout quand cet examen est réalisé par un praticien non radiologue, afin de
ne pas se substituer au radiologue. En effet, les images ne peuvent à elles seules être
décisionnelles : il est important dans le cadre de l’échographie de « débrouillage » de
savoir ce qui est utile et ce qui ne l’est pas, en se référant à la littérature, et sans
oublier que les images s’intègrent dans un raisonnement au sein d’autres signes
cliniques(15).
Il a été montré qu’un examen réalisé sur un échographe portable était moins
performant que s’il était réalisé sur un échographe de référence, avec 31% d’erreur ou
de faux négatif. Cet écart peut être expliqué par le manque de netteté qui peut être lié à
l’appareil ou à l’échogénicité du patient (obèse) et l’absence de certains modes sur
l’appareil portable, comme le mode TM, le doppler ou le mode couleur, bien que les
dernières générations d’échographes intègrent ces différents modes. Par exemple, pour
une FAST echo réalisée au cours de la prise en charge d’un patient présentant un
40
traumatisme abdominal, il apparaît que les lésions abdominales d’origine traumatiques
sont bien explorées. Il faut cependant garder en mémoire que 34% des traumatismes
viscéraux sans épanchement mais potentiellement mortels sont indétectables en
technique FAST. Ainsi, une FAST echo négative ne doit pas compromettre la suite des
explorations abdominales(29).
Il n’a pas été montré de différence significative de sensibilité, de spécificité, ou
de valeur prédictive négative (VPN) entre un même examen réalisé par un urgentiste
puis par un radiologue. La valeur prédictive positive (VPP) est toutefois plus élevée
pour les échographies réalisées par un radiologue que par un praticien non radiologue.
Cet écart peut être expliqué par le fait que les opérateurs non radiologue ont une plus
faible expérience et réalise moins souvent cet examen qu’un radiologue de formation.
Cette faible expérience technique peut créer une discordance écho-clinique. Des
problèmes éthiques apparaissent si cette différence entraîne une modification de la
prise en charge, et en particulier si cette échographie est réalisée dans le cadre de
l’aide médicale à la population (AMP)(21). Les images sont donc à faire valider dans
la mesure du possible par un radiologue(10).
Dans le cadre de la médecine de ville, un travail de thèse réalisé par Nathalie
Anglesio-Huicq en 2010 (faculté de Limoges) (4) portait sur
les échographies
réalisées par des médecins généralistes à leur cabinet. Ce travail mettait en évidence
plusieurs difficultés du point de vue des médecins généralistes interrogés : la crainte
d’une utilisation abusive et de la surmédicalisation (facilité d’accès aux soins et
disponibilité de l’examen), les diagnostics négligés car non vu par le médecin
généraliste(26). Les médecins généralistes interrogés faisaient également part de leur
crainte au sujet du temps de pratique de l’échographie qui pourrait empiéter sur les
autres tâches cliniques(35). Il manque toutefois à ce jour d’études disponibles évaluant
la pratique de l’échographie en soins primaires, et nous n’avons pas trouvé de
recommandation de langue française ou anglaise sur le sujet. Les seules études
disponibles sont des expériences ponctuelles et peu évaluées(16).
41
III.
Applications de l’échographie
Le débat concernant le développement des soins primaires donne une belle part à la place
des technologies adaptées aux soins primaires. L’utilisation de l’échographie en soins
primaires est controversée depuis son commencement. Elle effraie de nombreux médecins
généralistes car son caractère « opérateur-dépendant » et le risque accru d’erreur diagnostique
qui en découle. Cependant, dans le cadre d’un usage réglementé, elle constitue un examen sûr,
innocuitaire, avec un mode d’utilisation simple, elle pourrait constituer un outil diagnostique
d’utilité quotidienne en soins primaires (26).
1. Applications en médecine générale : SONOSTHETO 1.0
Elle présente de larges indications, dont la liste qui suit est non exhaustive : étude
des parenchymes pleins de l’abdomen (foie, rate, ganglion, reins) ou liquide (vésicule
biliaire, voie biliaire principale, vessie, vaisseaux sanguins de tailles suffisantes), à la
recherche de lithiase, kyste ou nodule. Chez les sportifs, elle permet de suivre la
cicatrisation musculaire après un claquage ou une déchirure musculaire. Elle permet
d’étudier de manière précise les bursites, arthrites, calcifications, ou ruptures totales ou
partielles d’un tendon. Dans le cadre du suivi d’une pathologie thyroïdienne elle permet
l’étude morphologique d’un goitre et orienter ou guider une cytoponction. En gynécologie
de ville, l’échographie permet de porter des diagnostics précis tels que fausses couches
précoces, grossesses évolutives et leur situation intra ou extra-utérine, pathologies utérines
(fibrome), mise en place d’un dispositif intra-utérin. Dans le domaine vasculaire,
l’échographie permet le suivi d’un anévrysme de l’aorte abdominal, et la recherche d’une
thrombose veineuse profonde ou superficielle.
Le travail de thèse de Marie Lemanissier (UFR Toulouse, 2012)(19) portait sur la
validation d’une première liste d’indications d’échographies réalisables par le médecin
généralistes, en s’appuyant sur la technique Delphi : synthèse de la littérature reposant sur
le guide de bon usage des examens d’imagerie, le recueil de la position argumentée d’un
groupe de travail puis le recueil de cotations et commentaires d’un groupe de lecture par
questionnaire électronique, permettant l’analyse des résultats et la rédaction d’une liste
finale d’indications. Cette étude a permis de définir une liste de 11 indications
d’échographie réalisable en médecine générale (appelée SONOSTHETO 1.0) : colique
42
néphrétique, cholécystite, thrombose veineuse profonde, anévrysme de l’aorte
abdominale, épanchement pleural, goitre à TSH normale, masse ou corps étranger sous
cutané, grossesse débutante, métrorragie post-ménopausique, épanchement intraabdominal, appendicite (Annexe 1).
Nous retrouvons 5 de ces 11 indications dans notre travail, confirmant la prévalence de
ces indications en médecine générale et constitue une sorte de mise en pratique de cette
liste d’indication.
a. Colique néphrétique simple
L’indication retenue était : « Devant un tableau de colique néphrétique simple
(sujet jeune, apyrétique, diurèse conservée, de moins de 24 heures) : affirmer une
image spécifique de dilatation des cavités pyélo-calicielles (>10 mm), de calcul et de
la présence de 2 reins ». Parmi les 36 médecins ayant participés à l’élaboration de ces
indications, 3 médecins se posaient la question sur la conduite à tenir lorsqu’une
dilatation pyélo-calicielle est retrouvée, posant le problème de la justification de
l’examen.
Dans notre travail, 5 diagnostics de colique néphrétique ont été posé dont la mise
en évidence dans 1 cas de la présence d’un calcul obstructif, soit 10% des
consultations.
b. Thrombose veineuse profonde
L’indication retenue était : « Devant une suspicion de thrombose veineuse
profonde des membres inférieurs, affirmer ou exclure une TVP fémoro-poplitée ».
Parmi les 36 médecins ayant participé à l’élaboration de ces indications, 4 médecins
semblaient enthousiastes par cette indication : « c’est vital, facile, utile, confirme le
diagnostic, s’il n’en restait qu’une se serait celle-là ».
Dans notre travail, 3 consultations concernaient une suspicion de TVP des
membres inférieurs. L’échographie a permis de mettre en évidence la présence d’une
TVP poplitée dans 1 cas et d’une TVP compliquée d’une embolie pulmonaire dans un
autre cas.
43
c. Goitre à TSH normale
L’indication retenue était : « En cas de suspicion de goitre à TSH normale,
mesurer le volume de la thyroïde et affirmer un parenchyme normal ». Parmi les 36
médecins ayant participé à l’élaboration de ces indications, 3 médecins remettaient en
question l’intérêt du volume thyroïdien et les conséquences sur la prise en charge.
Ce motif est présent une seule fois dans notre travail. Cependant dans ce cas-là, le
médecin a demandé une échographie de contrôle auprès d’un radiologue du fait de son
manque d'expérience dans ce domaine.
d. Masse ou corps étranger sous-cutané
L’indication retenue était : « Devant une suspicion de masse ou de corps étranger
sous cutané, affirmer sa présence et en décrire la nature solide ou liquide ». Parmi les
36 médecins ayant participé à l’élaboration des indications, 2 médecins trouvaient
facile de trouver la masse, et 3 trouvaient difficile de décrire la nature de la masse.
Ce motif est revenu 5 fois au cours de notre travail, soit 10% des motifs de
consultation, et a permis de mettre en évidence trois abcès sous-cutané collecté et un
corps étranger sous cutané. Le diagnostic d'abcès collecté posé loin d'une structure
vasculaire permet la prise en charge au cabinet médical par le médecin généraliste.
e. Appendicite
L’indication retenue était : « En cas de suspicion d’appendicite, affirmer une
image spécifique d’appendicite ou d’appendice normal (et en l’absence d’image
spécifique, ne pas conclure ». Parmi les 36 médecins ayant participé à l’élaboration
des indications, les avis étaient mitigés puisque que les commentaires montraient
qu’ils estimaient qu’il s’agissait d’un examen chronophage et nécessitant beaucoup
d’expérience tout en étant difficilement sur de voir l’appendice.
La douleur abdominale est un motif de consultation qui est revenu 4 fois.
L’échographie a permis de mettre en évidence la présence d’un appendicite aiguë non
compliquée dans 2 cas soit 50% des cas et d'orienter le patient directement vers le
44
spécialiste de chirurgie viscérale (cependant les chirurgiens demandent encore souvent
un scanner abdominal afin d'affirmer le diagnostic).
2. Autres domaines d’applications
a. Urgences pré et intra-hospitalières
Plusieurs études ont montré l’apport de l’échographie en préhospitalier, notamment dans la prise en charge des traumatismes abdominaux
fermés(31). Une première étude a été menée auprès des médecins de la Brigade
des Marins Pompiers de Marseille (BMPM) en 2008, formés à la FAST echo et
bénéficiant d’un échographe portable : les résultats de l’examen, qui avait une
durée de 5 minutes en moyenne, avaient des répercussions sur la prise en
charge puisqu’il entraînait sa modification dans 43% des cas, et sur la décision
du lieu d’évacuation avec une modification dans 33% des cas(9). Une étude
similaire a été menée la même année auprès du Service d’Aide Médicale
d’Urgence (SAMU) 31 sur la réalisation de la FAST echo au cours de la prise
en charge des urgences traumatologiques : la valeur pronostique positive était
de 100%, et entrainait un changement de prise en charge dans 88% des cas(8).
Dans le cadre de la prise en charge des urgences au sein d’une Service
Médical d’Urgences (SAU), l’échographie est également fréquemment utilisée.
Les résultats d’une étude évaluant l’intérêt de la mise en place d’un échographe
dans un SAU menée sur 52 patients avaient montré que : l’échographie était
primordiale pour 3 cas en posant un diagnostic grave non suspecté
cliniquement, très utile dans 9 cas en permettant une prise en charge
thérapeutique immédiate adapté aux pathologies qui pourraient s’aggraver
rapidement, utile dans 36 cas en éliminant une complication, confortant la prise
en charge ou orientant vers une étiologie(11).
Plus précisément, l’échographie est utilisée quotidiennement dans le
cadre des urgences cardiologiques, en permettant l’évaluation hémodynamique
et la recherche d’une insuffisance cardiaque droite et vasculaires en
45
recherchant une TVP (thrombose veineuse profonde) en cas d’embolie
pulmonaire. Elle peut être utilisé ensuite devant une urgence pleuropulmonaire : dépistage d’un épanchement pleural chez un patient couché,
analyse de la qualité et de la quantité d’un épanchement pleural, diagnostic
d’un pneumothorax occulté à la radiographie standard, recherche d’un foyer de
condensation ou d’un syndrome interstitiel. Cependant dans ce domaine, la
radiographie standard tient la première place, bien qu’elle puisse présenter des
lacunes gênantes en urgences vitales et que celles-ci soient en grande partie
comblées depuis 1972 par le scanner, qui nécessite cependant un
accompagnement lourd(20). Enfin, les autres applications de l’échographie
dans le cadre de l’urgence hospitalière sont pelviennes (recherche d’une
grossesse intra ou extra-utérine), digestives, uro-néphrologiques (recherche
d’une dilatation des cavités pyelo-calicielles) et cérébrales(15, 33).
b. Rhumatologie et médecine du sport
La rhumatologie et la médecine du sport sont 2 spécialités qui
s’intéressent particulièrement à l’échographie car elle permet une analyse
précise des structures tendineuses, musculaires et articulaires. Elle constitue un
prolongement de l’examen clinique en étayant le diagnostic et en permettant
une plus grande précision dans la réalisation des gestes techniques. D’autre
part, les études ont montré que cet examen était très performant, donnant des
résultats souvent très proches des résultats de l’Imagerie par Résonnance
Magnétique (IRM)(17). Cela intéresse particulièrement les médecins militaires
pour qui la traumatologie du sport représente une part importante de l'activité
de leur consultation. Ainsi dans notre travail, l'étude des troubles
musculosquelettique représente près de la moitié des échographies réalisées.
c. Dépistage
Les résultats de la thèse de Nathalie Anglésio-Huicq (4) ont montré que
parmi les 3 médecins identifiés comme réalisant des échographies à leur
cabinet, 1 réalisait une échographie dans le cadre du dépistage dans 39% des
46
cas. Il s’agissait en grande majorité de l’échographie abdominale, qui constitue
un examen de choix dans la surveillance et le suivi d’un anévrysme de l’aorte
abdominale par exemple. En effet, un quart des anévrysmes de l’aorte
abdominale sont dépistables à l’examen clinique chez les patients obèses, et
100% sont détectables à l’échographie (18). Il existe cependant une variation
de taille qui est opérateur-dépendant, et de l’ordre de 5mm environ.
IV.
Quelles formations à l’échographie ?
Peu de médecins généralistes font de l’échographie en pratique, avec paradoxalement une
augmentation des prescriptions de cet examen. La pratique au cabinet serait, comme nous
l’avons dit plus haut, une aide majeure au cabinet dans certaines situations notamment pour le
diagnostic, la prise en charge et l’orientation du patient. Elle permettrait une meilleure
efficience des soins par l’amélioration de la coordination des soins par le médecin généraliste.
Cependant, un obstacle majeur existe : l’absence de standardisation de la pratique en
médecine générale (14).
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a chargé un groupe d’étude de travailler sur
la réglementation nationale et internationale de l’utilisation de l’échographie (32). Les
conclusions de ce groupe étaient les suivantes : tout d’abord, les besoins de formation en
échographie peuvent être définis en fonction de la disponibilité de l’équipement. Ensuite, le
groupe de travail a émis 3 niveaux d’exigence de formation (acquis au cours de programme
post universitaire classique ou au cours de la formation initiale) avec 4 champs de
compétences : savoir procéder à des examens communs avec sécurité et précision, savoir
reconnaître et différencier l’anatomie normale et pathologique, savoir diagnostiquer les
anomalies fréquentes de certains organes, et enfin savoir reconnaître être dépasser et passer la
main ou demander un second avis quand cela est estimé nécessaire par le médecin généraliste.
Le médecin de premier niveau en échographie réaliserait un examen échographique
standardisé qui impliquerait un compte rendu avec des images types, définies pour chaque
indication (22) et qui lui permettrait de conclure ou de demander un second avis
(télémédecine ou télé-expertise). Ce fonctionnement permettrait le lien avec le radiologue
spécialiste et la formation continue du médecin généraliste. L’enjeu principal de la formation
serait donc pour le médecin généraliste de premier niveau d’acquérir la capacité à trouver les
images spécifiques. Aux Etats-Unis, les manipulateurs ou « sonographers » font déjà des
47
examens échographiques standardisés, relus ensuite par le radiologue (22). En France, depuis
peu une formation est proposée en milieu universitaire afin de former les manipulateurs
d'électroradiologie médicale à l'acquisition de séquences d'images qui seront interprétées par
un radiologue (DIU d'échographie mention "Echographie d'acquisition").
Afin de garantir un usage de l’échographie selon des critères de sécurité et d’efficacité,
une formation adéquate est nécessaire. Cette formation devrait être reconnue, mais reste à
organiser et à créer pour les médecins généralistes. Le moment de cette formation reste
également à déterminer : lors de la formation initiale, universitaire, et entretenue et
développée au cours du Développement Professionnel Continu (DPC).
Les formations à l’échographie disponibles sont très hétérogènes, et pâtissent jusqu’à ce
jour de l’absence de consensus sur le nombre d’examens à réaliser pour valider la formation
(19), bien que celle-ci soit maintenant reconnue par le Conseil de l’Ordre (15).
1. Formations civiles
Il existe 4 formations universitaires disponibles à la pratique de l’échographie.
La première est le Diplôme Universitaire (DU) d’hémodynamique, sur un an,
spécifique à l’évaluation hémodynamique, d’intérêt limité pour le médecin généraliste.
La seconde est le Diplôme Inter Universitaire (DIU) d’échographie cardiaque,
sur 2 ans. Elle s’adresse principalement aux cardiologues, avec une variante à présent
ouverte aux médecins réanimateurs.
La troisième formation disponible est le DIU d’échographie générale, sur 2
ans. C’est la formation la mieux adaptée aux médecins non radiologues. Pour valider
cette formation, il faut valider 2 modules de 50 heures de cours (physique des
ultrasons et un module d’organe), ainsi que 65 vacations d’échographies.
La quatrième et dernière formation disponible est en réalité un module à part
entière du DIU d’échographie générale, l’Echographie Appliquée à l’Urgence (EAU).
Il s’agit de la formation répondant au plus près à la nécessité de formation des
médecins militaires, urgentistes, réanimateurs ou médecins généralistes en situation
isolée(29).
48
2. Formations avec le SSA
Le SSA propose également des formations qui sont en accord en terme de
contenu pédagogique et de durée de formation avec les données de la littérature
médicale (27).
Le Centre d’Instruction aux Techniques de Réanimation de l’Avant (CITERA)
« échographie » propose une formation en 4 jours : une journée d’accueil, de
présentation des bases techniques et découverte des bases de l’exploration
abdominale, une journée de révision et d’approfondissement de l’exploration
abdominale échographique, une journée consacrée à l’exploration cardio-thoracique,
et une journée de révision et de synthèse.
L’Institut de Médecine Aérospatiale du SSA (IMASSA) propose également
une formation sur une journée et demie orientée sur la prise en charge du patient
choqué en Opération Extérieure (OPEX) (27,30).
Bien que la formation et la durée divergent selon la formation dispensée, des
études ont été menées pour tenter de déterminer la meilleure formation, alliant durée et
nombre d’examen à valider pour obtenir la meilleure performance. Il semble en réalité
que la formation théorique peut être courte, de l’ordre de quelques heures. De même,
la prise en main de l’appareillage et l’entraînement sur volontaires sains ne nécessite
qu’une dizaine d’examens. En revanche, le nombre d’examens sur patients malades
dépend de la prévalence de la pathologie. Ainsi, le nombre d’examens nécessaires sur
patients traumatisés pour valider la technique se situe probablement entre 20 et 50
examens (2). Le travail de thèse de Nicolas Caze portait sur une étude prospective
auprès de 10 médecins militaires nouvellement formés à l’échographie d’urgence
(FAST echo, plèvre, aorte abdominale, hémodynamique) sur 10 patients en bonne
santé puis sur 10 patients en situation d’urgence. Les résultats de cette étude ont
montré que la formation accélérée en échographie pour le médecin généraliste
militaire est améliorable. Un nombre de 25 échographies dans chaque domaine ne
semble pas approprié pour tous : 10 échographies semblent suffire avec un excellent
résultat pour l’étude de la plèvre et l’aorte abdominale. En ce qui concerne la FAST
echo, 20 échographies dont 10 sur patients sains semblent suffisantes. Des erreurs
apparaissent dans les autres cas (10).
49
Il apparaît donc que l’entrainement est crucial lorsque l’échographie est
réalisée par un opérateur non radiologue (30).
V.
Modalités de mise en place en médecine générale
La spécialité de médecine générale constitue l’ensemble des compétences fondamentales
du médecin généraliste (34). Le médecin généraliste est donc le médecin traitant chargé de
dispenser des soins globaux et continus intégrant les dimensions physique, psychologique,
sociale, culturelle et existentielle de chaque individu. Les médecins généralistes sont donc
impliqués dans le développement continu du système de santé et doivent être capables de
s’adapter aux nouveaux changements. De nombreuses questions occupent actuellement le
domaine de la santé devant l’évolution de la démographie médicale, la disparité
géographique, la pénurie de médecin, tant généralistes que certaines spécialités médicales, le
coût de la santé et la répartition des compétences interprofessionnelles (7).
En 2002, un relevé de la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs
Salariés (CNMTS) a relevé que les actes d’échographies étaient réalisés à 49% par des
radiologues. Le reste des actes étaient répartis entre les autres spécialités, dont 4% par les
médecins généralistes (6).
Dans le cadre de la médecine générale, l’échographie de « débrouillage » est réalisable au
cours de l’examen clinique, dans le cadre de l’urgence pour éliminer un diagnostic vital, ou
dans le cadre d’une consultation programmée ou dans le cadre de la prévention. Elle permet
d’éviter des hospitalisations dans certains cas : grossesses interrompues, éliminer une TVP,
rechercher une appendicite. Elle permet également de préciser les critères de gravité (dans les
cas de lithiases rénales ou vésiculaires par exemple).
1. Législation française
L’exercice de la médecine est encadré sur le plan juridique par le Code de la
Santé Publique et le Code de la Déontologie Médicale.
L’article L4161-1 du Code de la Santé Publique précise qu’un médecin
exécutant des actes professionnels sans remplir les conditions ou satisfaire aux
obligations exerce illégalement la médecine.
L’article 70 du Code de la Déontologie Médicale précise que le médecin « ne
doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, entreprendre ou poursuivre des soins, ni
50
formuler des prescriptions dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son
expérience et les moyens dont il dispose ».
Enfin, l’article 33 du Code de la Déontologie Médicale précise que le médecin
« doit toujours élaborer son diagnostic avec le plus grand soin, en y consacrant le
temps nécessaire, en s’aidant dans toute la mesure du possible des méthodes
scientifiques les mieux adaptées et, s’il y a lieu, de concours appropriés ».
Ainsi, le médecin est dans l’obligation, à la fois d’actualiser et d’approfondir
ses connaissances en se donnant les moyens temporels et matériels de les mener à
bien, et de passer le relais lorsqu’il existe une perte de chance pour le patient.
2. Responsabilité et assurance
Un médecin généraliste qui pratique des échographies engage sa responsabilité
pénale, civile et ordinale, même s’il ne côte pas ses actes. Le médecin généraliste à
une obligation de moyens d’après l’article 33 du Code de la Santé Publique (CSP). Il
est également responsable de son matériel et de son entretien d’après l’article L5212-1
du CSP.
L’assurance responsabilité professionnelle ne couvre pas les actes d’échographies.
La pratique de l’échographie est donc à préciser auprès de son assurance responsabilité
professionnelle, moyennant une majoration d’une centaine d’euros par an, depuis
l’arrêt Perruche en 2000.
3. Modalités de mise en place en cabinet de ville
Arnaud Arbonville a mené un travail de thèse d’exercice dont la question était
« l’échographie doit-elle faire partie du plateau technique du médecin généraliste en
2012 ? » (Université de Reims, 2012). Les résultats ont montré que 90% des médecins
généralistes interrogés sont confrontés au moins une fois par semaine à une situation
où ils pourraient avoir recours à l’échographie au cabinet, et 37% d’entre eux estiment
que son utilisation pourrait être quotidienne s’ils disposaient d’un échographe. Parmi
les médecins généralistes ayant participé à l’étude, 80% d’entre eux adressent leurs
patients aux urgences par manque de moyen diagnostic à disposition (5).
Le temps moyen de réalisation d’une échographie d’après la CCAM est estimé à
23 minutes environ, un écho-doppler peut prendre 30 minutes. En prenant en compte
51
la rédaction du compte-rendu, la consultation peut ainsi durer 30 à 40 minutes, alors
que le temps moyen estimé d’une consultation classique est de 14 minutes. Si nous
prenons en compte le service apporté au patient, le gain de temps entre l’indication de
l’examen et sa réalisation permettant dans certains cas d’éviter un passage au SAU, ce
temps ne paraît plus si important, et participe grandement à la revalorisation de
l’exercice de la médecine générale en renforçant la relation médecin-patient et en
ciblant au plus juste les dépenses liées aux soins.
L’échographie en cabinet de médecine générale de ville améliore la prise en charge
du patient permettant au médecin généraliste d’adresser le patient au SAU qu’en cas
de nécessité absolue, ce qui paraît intéressant lorsque nous connaissons la grande
surcharge des services d’urgences.
Toutes les parties semblent gagnantes si le médecin généraliste peut lever un doute
ou poser un diagnostic au cours d’une consultation : le patient pour la prise en charge
efficace qui ne l’adresse aux urgences qu’en cas d’absolue nécessité, le système de
santé en évitant un surcoût (un passage dans un SAU coûte beaucoup plus cher qu’une
échographie et évite un engorgement des urgences), et le médecin généraliste par la
valorisation de son travail qui lui permet de poser ou d’éliminer un diagnostic.
La mise en place d’un appareil d’échographie en cabinet de médecine générale de
ville (qui constitue un investissement entre 10 et 40 000 euros) participe à la
diminution du coût pour le système de santé à plusieurs niveaux. Tout d’abord, la pose
précoce de diagnostic permet la réduction du coût de la prise en charge médicale.
Ensuite, elle limite les déplacements du patient, et donc les prescriptions médicales de
transports. Enfin, elle participe à la diminution du nombre de consultation médicale.
Ainsi, un suivi échographique réalisé par un même médecin permet une meilleure
reproductibilité et un meilleur suivi des différentes pathologies, favorisant la
compliance du patient qui réalise souvent l’examen longtemps après sa prescription
(12).
4. Comparaison des pratiques dans le monde
Aux Etats Unis, la pratique de l’échographie est courante en médecine générale,
aucune certification ni formation spécifique ne sont exigées pour sa pratique.
L’enseignement des actes techniques (et notamment l’échographie) est inclus dans la
grande majorité des programmes d’école de médecine formant les « family
52
physicians », dont 3 mois sont consacrés à l’échographie dans la plupart des
programmes.
En Allemagne, les médecins généralistes exercent le plus souvent en cabinet leur
permettant d’avoir un grand nombre d’équipement, avec une secrétaire. L’utilisation
de l’échographie en cabinet y est répandue. L’ensemble des médecins généralistes et
des pédiatres y sont formés. Le maintien des compétences est assuré par l’Assurance
Maladie.
Au Royaume-Uni, une étude a montré que 16% des médecins généralistes sont
intéressés par une formation à l’échographie, 73% préfèrent avoir un accès direct à un
service d’échographie, et 15% préfèreraient effectuer eux-mêmes les échographies
(28).
En Suisse, les médecins généralistes ont un libre accès à l’échographie dans leur
cabinet à l’exception de l’échographie de hanche du nouveau-né et de l’échographie
obstétricale, réservées aux spécialistes.
VI.
Particularité de la médecine militaire
Un Edit du Roi fait naître le Service de Santé en 1708. La mission essentielle du SSA est
le soutien des forces. Le médecin militaire est un médecin généraliste dont le rôle est le
soutien sanitaire de l’unité de l’Armée Française dont il dépend. Il prépare et met en condition
ses hommes en temps de paix en métropole. Il les soigne en opération extérieure, outre-mer et
en mer.
En France, le réseau de soins est à proximité : laboratoires, hôpitaux, centres de
radiologies. Le médecin militaire prend en charge les militaires des unités soutenues et parfois
leurs familles. Il s’agit donc d’une consultation se rapprochant de celle d’un médecin
généraliste libéral. Cependant, chaque unité de l’Armée Française impose au médecin
militaire un mode d’exercice spécifique selon leurs spécialités et les différents types de
missions de l’unité soutenue. Ainsi, les médecins militaires sous-mariniers sont formés et
exercés à l’anesthésie, la chirurgie, aux soins dentaires et à la radioprotection. Les médecins
soutenant les forces spéciales (commandos marines, commandos parachutistes) sont exercés à
soigner sous le feu ennemi. Nous pouvons également citer les troupes de montagnes où les
médecins militaires exercent dans des conditions extrêmes, les médecins formés à la
53
médecine aéronautique, exerçant dans le cadre de l’expertise. Les médecins généralistes sont
également présents dans le domaine de la médecine d’urgence et de catastrophe : Sapeurs
Pompiers de Paris, Marins Pompiers de Marseille, Sécurité Civile.
Le médecin militaire se doit donc d’être opérationnel dans toutes ces situations, et en
particulier dans beaucoup de situations de soutien sanitaire se faisant en poste isolé.
Un panorama du SSA en métropole, en opération extérieure (OPEX) et à bord d’un
bâtiment de la Marine Nationale et les moyens mis à disposition du médecin militaire est
nécessaire afin de comprendre l’intérêt de l’échographie en situation « d’exception »
auxquelles ils doivent savoir faire face.
1. La médecine d’unité en France
La médecine d’unité en France et dans les 3 Armées s’exerce dans 4 domaines.
La médecine de prévention où le médecin d’unité s’attache au dépistage des
affections chroniques. La médecine générale de soins où le médecin d’unité prend en
charge les pathologies de médecine générale : traumatiques, infectieuses et
psychiatriques dans la majorité des cas. La médecine du travail où le médecin d’unité
tient alors un rôle d’expert concernant l’aptitude des militaires et l’adaptation des
postes de travail. La mise en condition opérationnelle (MCO) enfin, où le médecin
d’unité s’attache à la mise en condition et au maintien de la condition opérationnelle
des personnels soutenus, et en veillant à n’autoriser à partir en mission que les
militaires « aptes ».
2. La médecine d’unité en situation isolée et en OPEX
Le soutien sanitaire des forces en opérations est mis en œuvre par l’ensemble du SSA
(32). Il concoure sur le plan individuel et collectif, à la mise en condition et à la
conservation du potentiel humain. Il consiste en une prise en charge, dans un cadre
interarmées, des combattants, des malades et des blessés des forces.
a. Organisation du SSA en OPEX
Elle repose sur 4 niveaux d’organisation de soutien(25). Le médecin
généraliste militaire travaille essentiellement en rôle 1 et 2.
54
Le premier niveau est le rôle 1 : c’est « la médicalisation de l’avant qui
correspond à la relève, au conditionnement médical primaire et aux évacuations
sanitaires tactiques de rôle 1 réalisées au sein des unités (unité élémentaire,
groupement tactique, bataillon) ». C’est à ce niveau, au plus près des combattants,
qu’exerce le médecin militaire et son équipe. Le soutien s’organise autour du Poste
de Secours (PS) et du moyen d’évacuation tactique (généralement un Véhicule de
l’Avant Blindé Sanitaire (VAB SAN), engin blindé capable de transporter 2
blessés couchés avec un infirmier et un médecin).
Le rôle 2 constitue le second niveau de soutien. C’est le niveau du « triage
médico-chirurgical et de la réanimation-chirurgicalisation de l’avant, ainsi que
des évacuations sanitaires tactiques de niveau 2 effectuées à partir des unités ». Le
rôle 2 s’articule le plus souvent, pour des raisons pratiques, autour de l’Antenne
Chirurgicale Avancée (ACA) ou de l’Antenne Chirurgicale Parachutée (ACP), qui
sert également de zone de triage pour les blessés relevés au rôle 1.
Le patient est ensuite évacué vers l’arrière du théâtre (rôles 3 et 4), puis vers la
métropole dans la grande majorité des cas.
Figure XIV: Chaîne de soutien sanitaire en opération extérieure
55
Ce schéma de prise en charge est souvent assoupli pour des raisons pratiques,
et s’adapte dans tous les cas au déploiement du SSA sur chacun des théâtres. Les
rôles 2 et 3 se confondent souvent et chaque blessé ne passe pas systématiquement
par les 4 niveaux.
b. Principes techniques du soutien en OPEX
Le soutien en OPEX repose sur 3 grands principes :
-
La médicalisation de l’avant
La doctrine française est d’affecter un tandem médecin-infirmier
pour le soutien des unités de combat ou en situation isolée et sur
presque chaque bâtiment de la Marine Nationale. Ce projet est
toutefois ambitieux du fait du manque d’effectif et de moyens.
(actuellement, la moitié des bâtiments de la Marine n’ont qu’un
infirmier à bord(34)). Le médecin militaire est ainsi amené à exercer
seul avec son infirmier, parfois à plusieurs heures de route de la
structure hospitalière la plus proche.
-
La réanimation et la chirurgie de l’avant
L’objectif est de mettre des moyens de réanimation et de
chirurgie au plus près possible du blessé tout en restant dans des
conditions de sécurité acceptables. Le but est de stabiliser les patients
avant de les évacuer pour une prise en charge définitive en métropole.
-
La systématisation des évacuations sanitaires médicalisées et
précoces
Chaque année, le SSA médicalise une quarantaine d’évacuations
sanitaires pour des théâtres d’opérations dont les plus éloignés sont à
10 000 km de la métropole. Le délai moyen entre la demande
d’évacuation et l’arrivée du patient dans un HIA est de 24 heures.
En OPEX ou en OMLT (Operational Mentoring Liaison Tean), le rôle
du médecin militaire est le soutien des hommes et la participation à l’Aide
56
Médicale Gratuite (AMG) à la population. Si l’AMG consiste principalement
en une consultation de maladies infectieuses, le soutien des forces repose sur
une consultation de traumatologie courante voire la gestion de situations multivictimes. Ainsi, en cas d’afflux massif, le médecin militaire, exerçant seul en
situation isolée dans la plupart des cas, doit gérer un premier triage et stabiliser
rapidement les blessés afin de les évacuer vers un hôpital de proximité.
c. Exemples d’applications en rôle 1 par les médecins d’unité de l’Antenne
Médicale Spéciale (AMS) de Bayonne
o Pathologies sportives et traumatologie
i. A l’antenne médicale
Les médecins d’unité de l’AMS de Bayonne relèvent
deux exemples(3).
Un personnel ressentant une vive douleur du pied suite à
un choc, le médecin d’unité a mis en évidence la présence d’une
fracture arrachement de la corticale du 4ème métatarsien grâce à
son examen clinique et à la réalisation d’une échographie des
structures ostéo-tendineuses.
Nous retrouvons un cas similaire dans notre étude, où
l’échographie a permis de mettre en évidence la présence de
trois fractures.
Ces échographies permettent de renforcer la relation
médecin-patient en portant un diagnostic précis sans avoir
recours aux urgences de l’hôpital.
Le second exemple concerne un jeune militaire ayant un
corps
étranger
dans
la
cuisse
d’origine
traumatique.
L’échographie réalisée à l’antenne médicale a permis de suivre
l’extériorisation progressive du corps étranger et de réaliser son
extraction lorsque que celui-ci était suffisamment superficiel
pour en permettre l’extraction sous anesthésie locale.
57
Nous avons un cas similaire dans notre étude où la
présence d’un corps étranger sous-cutané a pu être affirmée
grâce à l’échographie, qui a également permis son extraction
après repérage et guidage échographique. L’échographie a donc
dans ces 2 cas permis d’éviter un geste plus invasif sous
anesthésie générale qui aurait augmenté le coût des soins et
prolongé la durée de la convalescence du patient. A travers
l’utilisation de
l’échographie, nous pouvons dire à travers
l’illustration de ces 2 exemples que le médecin d’unité participe
au maintien en condition opérationnelle des militaires dont il a
charge de soutien.
ii. En situation isolée
Les médecins d’unité de Bayonne rapportent deux
exemples.
Le premier exemple se situe en situation de grand
isolement sur un théâtre d’opération extérieure : face à un
patient souffrant d’un mollet oedématié et douloureux et un
examen clinique peu contributif, le médecin d’unité s’est aidé de
l’échographie (recherche de TVP et examen des structures
musculo-squelettiques) pour mettre en évidence un hématome
récent du muscle surral. Le médecin a ici reçu le concours d’un
radiologue grâce à la transmission des images par internet.
Notre étude présente 4 cas similaires : quatre patients ont
consulté pour une suspicion de phlébite : dans deux cas ce
diagnostic a pu être écarté, et confirmé dans les deux autres cas.
En
éliminant
une
TVP,
diagnostic
aux
lourdes
conséquences thérapeutiques pour des personnels soumis à de
lourdes contraintes opérationnelles, l’échographie a permis
d’apporter une réponse rapide concernant les questionnements
du commandement : si ce patient avait du être rapatrié, le
détachement aurait alors été ralenti dans la réalisation de sa
mission.
58
Le second exemple concerne un militaire présentant un
traumatisme
thoracique :
l’examen
clinique
n’étant
pas
contributif du fait de la douleur du patient, le médecin s’est aidé
de l’échographie (FAST écho) qui a permis d’écarter les
urgences vitales, et en particulier l’absence de pneumothorax,
même minime.
Nous avons 2 cas similaires dans notre étude : dans un
cas, un pneumothorax a été mis en évidence, et a été éliminer
dans le second cas.
Comme l’exemple précédent, l’échographie permet au
médecin d’apporter un réponse rapide aux interrogations du
commandement et de ne pas grever le potentiel de la mission par
une évacuation finalement inutile.
o Médecine générale en situation isolée
Les médecins de Bayonne relèvent 1 exemple d’application de
l’échographie dans cette situation.
Cet exemple concerne un patient souffrant d’une douleur
abdominale depuis plusieurs jours, sans fièvre. L’examen clinique, la
bandelette urinaire et une première échographie ne montraient rien
d’anormal. Le patient consulte à nouveau 48 heures plus tard devant la
persistance de la douleur : la réévaluation clinique et échographique a
permis de mettre en évidence des images évoquant une appendicite. Le
patient est évacué pour être opéré dans la journée à l’hôpital le plus
proche.
Nous avons 4 cas similaires dans notre étude : 2 appendicites ont
été diagnostiquées grâce à l’échographie, et l’échographie n’était pas
contributive dans les 2 autres cas.
En situation d’isolement, l’échographie est une aide non
négligeable en aidant à la prise de décision médicale d’évacuation vers
la structure la plus appropriée.
59
d. Exemple d’application au poste de secours pour le triage des blessés
En 2007, le docteur Wey, anesthésiste-réanimateur militaire, a utilisé
pour la première fois l’échographie pour s’aider au triage sur le terrain de
blessés de guerre au Tchad(31). L’échographie a permis d’affiner la
catégorisation initiale des blessés. Parmi les patients ayant bénéficié d’une
évacuation prioritaire suite à l’évaluation clinique et échographique, il s’est
avéré que l’exploration chirurgicale confirmait les données diagnostiques.
Nous retrouvons des résultats similaires dans notre étude, bien
qu’aucun des patients inclus dans l’étude n’ait été blessé par balle, et que les
opérateurs n’aient pas eu à faire face à un afflux saturant de blessés de guerre.
L’échographie constitue une notion complémentaire au triage clinique
en permettant une optimisation et un gain de temps dans la prise en charge du
blessé. Cependant elle ne doit pas être utilisée pour fixer les priorités
d’admission au bloc opératoire, mais uniquement servir à confirmer le triage et
orienter la prise en charge chirurgicale.
Les différentes structures techniques organisant le soutien des missions en situation
hostile, dont fait partie la Direction Centrale du SSA (DCSSA) permettent aujourd’hui de
déployer de plus en plus de moyens. La philosophie de SSA est d’amener au plus près du
combattant tous les moyens possibles. Les retours d’expériences couplés aux progrès de la
médecine métropolitaine enrichissent en permanence les armes thérapeutiques à disposition
des soignants, dont l’échographe portable TITAN en fait partie à part entière.
60
Conclusion
La question de ce travail était d’étudier si les échographies réalisées par des médecins
généralistes, formés au minimum à l’échographie d’urgence, modifiaient la prise en charge et
l’orientation des patients.
L’étude a été réalisée auprès de 50 patients consultant au CMA de Villacoublay. Les
motifs de consultation étaient à 58% pour une douleur, à 26% pour un traumatisme, à 10%
pour une plaie cutanée et à 6% pour un autre motif. Les échographies réalisées au CMA
étaient au nombre de 21 pour l’appareil locomoteur, 18 pour l’abdomen, 5 pour l’appareil
pleuro-vasculaire, 5 pour la surface cutanée et 1 pour la thyroïde. L’échographie a permis de
porter un diagnostic exact dans 94% des cas. Nous pouvons citer comme exemples les 2
appendicites, 5 coliques néphrétiques, 4 pyélonéphrites, 2 phlébites des membres inférieurs
dont 1 compliquée d’une embolie pulmonaire, et 1 maladie de Basedow diagnostiqués à l’aide
de l’échographie. Au total, l’échographie a entraîné une modification de la prise en charge
initiale prévue par le médecin initialement dans 72% des cas, en augmentant le nombre de
retour à domicile et en diminuant le nombre de demande d’examens complémentaires et de
patients adressés aux urgences (dans 32% des cas). Il s’avère donc que l’échographie réalisée
au cabinet permet d’affiner la demande d’examens complémentaires lorsqu’elle n’est pas
contributive et d’avancer dans la démarche diagnostique. Ainsi le médecin généraliste peut
adresser le patient à un spécialiste avec un diagnostic.
Les faiblesses de cette étude sont liées à la présence d’un biais de sélection de la
population, à prédominance masculine et jeune. A défaut d’être représentative de la
population générale, elle est en revanche représentative de celle rencontrée au sein d’une
structure militaire. Cette particularité explique la prédominance des pathologies liées à un
traumatisme.
Notre étude retrouve 5 des 11 indications retenues par la liste SONOSTHETO
1.0 (colique néphrétique, TVP, goitre thyroïdien, corps étranger ou plaie sous-cutanée,
appendicite), preuve que ces indications sont aisément applicables en cabinet de ville.
61
Les résultats de cette étude réalisée en France à proximité de cabinets de radiologie et
de structure hospitalière, peuvent laisser imaginer les avantages de l’utilisation de
l’échographie en situation isolée, comme c’est le cas des médecins généralistes exerçant en
zone rurale ou les médecins militaires en poste isolé : poser un diagnostic directement en
diminuant le recours aux autres examens complémentaires, désengorger les services
d’urgences surchargés.
Le développement et l’implantation de l’échographie en cabinet de ville sont des
questions d’actualité, participant à l’élargissement du champ des compétences du médecin
généraliste. L'échographie doit devenir le prolongement de l'examen clinique sans le
remplacer et elle pourrait être assimilée au deuxième stéthoscope du médecin.
L’élargissement des compétences professionnelles en médecine générale, la réalisation de
l’échographie en cabinet posent la question des modifications organisationnelles en soins
primaires. En effet, il faut définir et uniformiser une formation pour le médecin généraliste.
Même si nous avons montré que l'acquisition des images peut être rapide pour certaines cibles,
il faut selon nous se rapprocher de la pédagogie du DIU d'échographie générale pour laquelle
l'alternance de pédagogie et de pratique nous semble optimale. De plus l'exigence élevée
concernant la pratique est un gage de qualité pour un médecin qui sera amené à travailler de
façon isolée la plupart du temps même si le développement des nouvelles technologies
permettra surement de travailler en réseau et de pouvoir échanger des images avec un
radiologue à distance. Cependant, une formation exigeante sur deux ans risque d'être un frein
à la généralisation de l'échographie dans les cabinets médicaux.
De plus, l'augmentation de la durée de la consultation risque d'être un frein à l'essor de
l'échographie. D'une durée de 12 minutes en moyenne actuellement, la consultation de
médecine générale risque de prendre plus de 30 minutes si on y ajoute un échographie et la
réalisation d'un compte rendu. Il faudra donc que la CCAM valorise l'échographie dans le soin
primaire car des économies non négligeables seront réalisées du fait d'une diminution de
prescription d'examens complémentaires et de passages au SAU.
62
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65
Liste des annexes
Annexe 1
SONOSTHETO 1.0 : Validation d’une première liste d’indications d’échographie
réalisable par le médecin généraliste
1. Devant un tableau de colique néphrétique simple (sujet jeune, apyrétique, diurèse
conservée, de moins de 24 heures) : affirmer une image spécifique de dilatation des cavités
pyelo-calicielles (>10mm), de calcul et de la présence de 2 reins
2. Devant une suspicion de cholécystite, réunir les signes en faveur de ce diagnostic
(épaisseur de la paroi vésiculaire > 4mm, douleur au passage de la sonde (Murphy), présence
d’un liquide péri-vésiculaire, image de lithiase vésiculaire)
3. Devant une suspicion de thrombose veineuse profonde (TVP) des membres inférieurs,
affirmer ou exclure une TVP fémoro-poplitée
4. Surveillance de la taille d’un anévrysme de l’aorte abdominale connu de 40 à 54mm
5. En cas de suspicion clinique d’épanchement pleural, affirmer ou exclure un épanchement
pleural et guider une ponction éventuelle
6. En cas de suspicion clinique de goitre à TSH normale, mesurer le volume de la thyroïde
et affirmer un parenchyme normal
7. Devant une suspicion de masse ou de corps étranger sous-cutané, affirmer sa présence
et en décrire la nature solide ou liquide
8. Affirmer une image spécifique de grossesse intra-utérine de moins de 11 semaines
d’aménorrhée et la dater (en cas de suspicion de GEU ou de fausse couche, de grossesse
désirée)
9. Devant des métrorragies post-ménopausiques, affirmer une image spécifique
d’endomètre normal (épaisseur < 5mm sans traitement hormonal substitutif)
10. Affirmer une image spécifique d’épanchement intra-abdominal
11. En cas de suspicion d’appendicite, affirmer une image spécifique d’appendicite ou
d’appendice normal (et en l’absence d’image spécifique, ne pas conclure)
Annexe 2 : Résultats (Tableau 2)
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Liste des tableaux
Tableau 1 : Modélisation du recueil des données avant analyse
Tableau 2 : Résultats
Liste des figures
Figure I : Répartition de la population selon le sexe
Figure II : Répartition de la population selon l’âge
Figure III : Répartition des motifs de consultation
Figure IV : Traumatismes
Figure V : Douleurs
Figure VI : Prise en charge supposée avant échographie
Figure VII : Autres examens complémentaires supposés avant échographie
Figure VIII : Echographies réalisées au cabinet
Figure IX : Répartition des diagnostics obtenus
Figure X : Prise en charge prévue après échographie
Figure XI : Examens complémentaires demandés après échographie
Figure XII : Motifs de consultation par appareil
Figure XIII : Comparaison des prises en charge prévues avant et après échographie
Figure XIV : Chaîne de soutien sanitaire en opération extérieure
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ANNEE : 2014
NOM ET PRENOM DE L’AUTEUR : LECERF Claire
PRESIDENT DE THESE
: Professeur Jean-Eric PONTIES
DIRECTEUR DE THESE : Docteur Stéphane SABOUREAU
Apport de l’échographie en consultation de médecine générale au Centre Médical des Armées de Villacoublay.
Introduction
Le champ des compétences du médecin généraliste est en pleine expansion, mais l’usage de l’échographie reste marginal en médecine
générale. La littérature est riche en étude sur l’apport de l’échographie dans le cadre de l’urgence mais est pauvre dans le domaine de la
médecine générale. Une échographie réalisée au CMA par un médecin généraliste formé à l’échographie peut-elle modifier la prise en charge
du patient et son orientation ?
Matériel et méthodes
Une étude descriptive monocentrique a été menée auprès de 50 patients consultant au Centre Médical des Armées avec recensement des
caractéristiques des échographies réalisées, description de leur pertinence diagnostique et de leur apport en terme de prise en charge. Les
échographies étaient réalisées avec un échographe portable Sonosite Titan ®.
Résultats
L’échographie a permis de modifier la prise en charge initialement prévue pour 36 patients, soit 72% des cas (marge d’erreur 0,06, IC(0,590,84)), et n’a pas modifié la prise en charge initialement prévue pour 14 patients soit 28% des cas (marge d’erreur 0,06, IC(0,15-0,40)).
Conclusion
Cette étude illustre l’apport de l’échographie en médecine générale qui permet d’apporter un diagnostic, de réduire le recours aux services
d’accueil des urgences et demandes d’autres examens complémentaires. Cette utilisation pose la question de la modification organisationnelle
des soins primaires.
The value of ultrasound in general practice at the Villacoublay Medical Center of the Army.
Introduction
The scope of competence of the general practitioner is booming, but the use of ultrasound remains marginal in general practice. The literature
is replete with studies on the contribution of ultrasound as part of the emergency but is poor in the field of general medicine. An ultrasound
performed at CMA by a general practitioner trained in ultrasound can it change the management of patients and their orientation?
Materials and methods
A descriptive study was conducted among 50 patients seen at the Medical Center of the Army with identifying characteristics of ultrasound
examinations performed, description of their diagnostic relevance and contribution in terms of support. Ultrasounds were performed with a
Sonosite Titan portable ultrasound.
Results
Ultrasound has modified the management initially planned for 36 patients, or 72% of cases (margin of error 0.06, CI (0.59 to 0.84)) and did
not alter the supported initially planned for 14 patients or 28% of the cases (margin of error 0.06, CI (0.15-0.40)).
Conclusion
This study illustrates the contribution of ultrasound in general practice that allows you to make a diagnosis, reduce the use of accident and
emergency services and requests for other tests. This use raises the issue of organizational change in primary care.
MOTS-CLES : (pas plus de 5 mots-clés)
- Échographie
- Médecine générale
- Personnel militaire
ADRESSE DE L’U.F.R. : 8, Rue du Général SARRAIL
94010 CRETEIL CEDEX
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