UNIVERSITÉ DES ANTILLES ET DE LA GUYANE
FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
THÈSE DE DOCTORAT
BIODIVERSITÉ DANS UN ESPACE INSULAIRE
LE CAS DE LAVIFAUNE À LA MARTINIQUE
VOLUME I
Thèse présentée et soutenue par :
Monsieur Jean-Raphaël GROS-DESORMEAUX
Sous la direction de :
Monsieur Le Professeur Maurice BURAC
Equipe d’accueil : E.A. 929 (Géo.D.E. Caraïbe – A.I.H.P.)
Date de soutenance : 10 novembre 2008
Membres de jury :
-M. ARNOULD Paul, Professeur des Universités (E.N.S. de Lyon)
-M. BURAC Maurice, Professeur des Universités (U.A.G.)
-M. DOLIQUE Franck, Professeur des Universités (U.A.G.)
-M. JARRY Guy, Expert en ornithologie (M.N.H.N.)
-M. MONNIER Yves, Professeur d’ethnobiologie-biogéographie (M.N.H.N.)
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Illustration de couverture (de gauche à droite et de haut en bas) :
Oriole de Martinique (Icterus bonana), Moqueur à gorge blanche (Ramphocinclus
brachyurus), Solitaire à gorge rouge (Myadestes genibarbis), Sylvette jaune (Dendroica
petechia), Sucrier à poitrine jaune (Coereba flaveola), Tyran janeau (Myiarchus oberi), Tyran
gris (Tyrannus dominicensis), Élénie siffleuse (Elaenia martinica), Sporophile rouge-gorge
(Loxigilla noctis), Sporophile à face noire (Tiaris bicolor), Saltator gros-bec (Saltator
albicollis), Moqueur des savanes (Mimus gilvus), Moqueur grivotte (Margarops fuscus), Merle
à lunettes (Turdus nudigenis), Vacher luisant (Molothrus bonariensis), Quiscale merle
(Quiscalus lugubris), Madère (Eulampis jugularis), Colibri falle-vert (Eulampis holosericeus),
Colibri huppé (Orthorynchus cristatus), Martin-pêcheur ceinturé ou migrateur (Ceryle alcyon),
Coulicou masqué (Coccyzus minor), Tisserin gendarme (Ploceus cucullatus), Astrild à joues
oranges (Estrilda melpoda), Capucin à dos marron (Lonchura malacca), Euplecte ignicolore
(Euplectes orix), Bengali rouge (Amandava amandava), Astrild ondulé (Estrilda astrild),
Capucin à tête blanche (Lonchura maja), Tourterelle turque (Streptopelia decaocto),
Tourterelle à queue carrée (Zenaïda aurita), Colombe à queue noire (Columbina passerina),
Bécasseau semi-palmé (Calidris pusilla), Chevalier solitaire (Tringa solitaria), Bécasseau
roux (Limnodromus griseus), Bécasseau minuscule (Calidris minutilla), Gravelot semi-palmé
(Charadrius semipalmatus), Guignette américaine (Actitis macularia), Bécasseau à poitrine
cendrée (Calidris melanotos), Grand chevalier à pattes jaunes (Tringa melanoleuca), Petit
chevalier à pattes jaunes (Tringa flavipes), Petite buse (Buteo platypterus), Héron vert
(Butorides virescens), Aigrette neigeuse (Egretta thula), Grand héron (Ardea herodias),
Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis), Fou brun (Sula leucogaster), Poule d’eau (Gallinula
chloropus), Érismature rousse (Oxyura dominica).
Conception : Jean-Raphaël Gros-Désormeaux (2008)
Source : http://www.sosdom.lautre.net/index.htm
Avant-propos
« La biodiversité peut être vue sous deux angles complémentaires. Le premier, familier au public, est
celui de la richesse spécifique des écosystèmes ; le public est sensibilisé à la disparition d’espèces
comme aux invasions biologiques. Mais la biodiversité c’est aussi la multiplicité des interactions
dynamiques entre des gènes et protéines dans des organismes, des espèces dans un milieu, des
bactéries aux grands mammifères et du plus petit écosystème jusqu’à la biosphère dans son
ensemble. Si le développement durable est une façon d’aborder conjointement la croissance,
l’environnement et la question sociale, alors le concept de biodiversité introduit une façon nouvelle de
considérer les interactions entre les espèces, y compris l’espèce humaine, à toutes les échelles. Il
s’agit donc d’aborder, à partir d’un nouvel angle de vue, des questions jusque-là sectorisées : les
pêches, l’exploitation touristique, la cueillette, l’agriculture, entre autres, trouvent dans la recherche
sur la biodiversité l’opportunité d’une conception très différente de celle à laquelle le public est
accoutumé. Il en va ainsi également pour la santé, les maladies étant souvent liées à des vecteurs
associant virus ou bactéries à un système plus ou moins complexe d’hôtes, eux-mêmes interagissant
avec d’autres dans un milieu donné soumis à variabilité multiple. Le mode de pensée qu’apporte la
biodiversité est en cohérence avec celui qu’implique le développement durable, dont la biodiversité,
son maintien et sa gestion, constituent un élément clé. »
Claudie Haigneré1
1 Journées de l’Institut français de la biodiversité (I.F.B.), Tours, le 18 décembre 2002 (Morand et coll., 2004).
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Choisir d’introduire ce manuscrit par cette longue citation n’est pas gratuit ! Cela
traduit d’ores et déjà toutes les difficultés, tous les questionnements et toutes les incertitudes
qui m’ont accompagné durant les années consacrées à analyser le complexe néologisme
biodiversité. Comment concevoir une thèse traitant de la biodiversité tout en respectant une
démarche géographique ? C’est mon attachement personnel à la récurrence de ce
questionnement qui a guidé l’organisation et la structure de cette thèse. Aborder la
biodiversité par la biogéographie aurait pu se résumer à décrire puis à expliquer la répartition
de la diversité biologique au sein d’un territoire donné. Mais comment pourrions-nous dès
lors démarquer la biogéographie de la biodiversité du géographe de celle du biologiste et
plus largement du naturaliste ? Il a donc fallu replacer l’homme au centre de l’analyse et non
plus se limiter à le concevoir comme l’un des nombreux facteurs explicatifs d’une distribution
biologique quelconque.
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Conscient de la multitude d’entités biologiques regroupée sous l’expression diversité
biologique, j’ai limiter ma recherche spatialement mais plus encore biologiquement. Pour
des raisons de sensibilité, j’ai voulu initialement travailler sur un des hotspots de la diversité
biologique mondiale : la Caraïbe. Puis, par rapport à l’intérêt que j’ai montré pour la faune
durant mon cursus universitaire, il m’a semblé parfaitement logique d’approfondir ma
connaissance de la diversité biologique animale des Petites Antilles. Après avoir utilisé les
multiples possibilités que m’offraient l’internet et la ressource localement disponible, il m’a
paru judicieux d’éclairer mon travail en enquêtant auprès de différents organismes. Un
premier séjour d’étude à Paris a été l’occasion de me rendre à l’institut d’écologie et de
gestion de la biodiversité, à la ménagerie du jardin des plantes, au centre de documentation
du parc zoologique de Vincennes, au laboratoire de zoologie des mammifères et oiseaux, à
la bibliothèque centrale du M.N.H.N. et au laboratoire de zoologie des reptiles et amphibiens.
Ces déplacements m’ont permis de prendre contact avec un certain nombre de chercheurs
qui, par leurs propos, m’ont guidé dans le choix des limites qu’il semblait impératif d’imposer
à ce travail de thèse : citons Monsieur Guy Jarry (directeur adjoint du Centre de recherche
sur la biologie des populations d’oiseaux), Monsieur Jean Marc Pons (enseignant chercheur
spécialisé dans l’étude des petits mammifères et des oiseaux), Monsieur Eric Pasquet
(chercheur spécialisé dans l’étude de la phylogénie des oiseaux), Monsieur Michel Breuil
(docteur et agrégé en biologie rattaché au laboratoire de zoologie des reptiles et amphibiens)
et Monsieur Gilbert Bremond (responsable de la bibliothèque du laboratoire de zoologie des
mammifères et oiseaux). Ce travail d’enquête m’a conduit à la conclusion que les contraintes
liées à l’élaboration d’une thèse ne m’autoriseraient pas à traiter de l’ensemble de la faune.
J’ai dès lors choisi de réduire mon approche de la biodiversité à l’étude de l’entité biologique
qui, par son degré de proximité avec l’homme, apporterait un certain nombre de réponses et
plus encore ouvrirait la réflexion à de nouveaux questionnements : l’avifaune. De nouvelles
difficultés surgirent alors !
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