Une dysfonction hépatique, dont une insuffisance hépatique se traduisant par des décès, s'est produite
chez des patients dont le traitement comportait de l'acide valproïque ou du valproate de sodium. Les
patients les plus à risque sont les enfants, en particulier ceux de moins de trois ans et ceux présentant
des troubles métaboliques ou dégénératifs congénitaux, une maladie cérébrale organique ou des
troubles convulsifs sévères associés à une arriération mentale. Les incidents se sont surtout produits
pendant les 6 premiers mois de traitement, la période de risque maximum se situant entre 2 et 12
semaines, et ils impliquaient habituellement une polythérapie anticonvulsivante. Une monothérapie
doit se voir accorder la préférence dans ce groupe de patients.
Les symptômes cliniques sont plus utiles que les investigations de laboratoire aux stades précoces de
l'insuffisance hépatique. Une hépatotoxicité grave ou fatale peut être précédée de symptômes non
spécifiques, habituellement d'apparition soudaine, tels que perte du contrôle des crises, malaise,
faiblesse, léthargie, œdème, anorexie, vomissements, douleur abdominale, somnolence, jaunisse. Ces
symptômes constituent une indication pour un arrêt immédiat du médicament. Les patients doivent
recevoir pour instruction de signaler tout signe de ce genre au clinicien en vue d'une investigation, s'il
venait à se produire. S'il est difficile d'établir quelle investigation est prédictive – s'il en existe une –,
les tests qui reflètent la synthèse de protéines, par ex., le temps de prothrombine, peuvent être très
pertinents.
Chez les patients présentant une dysfonction hépatique, toute utilisation concomitante de salicylés doit
être arrêtée, parce qu'ils utilisent la même voie métabolique et augmentent donc le risque
d'insuffisance hépatique.
Sur le plan hématologique: avant l'initiation du traitement et aussi avant une intervention chirurgicale,
les cliniciens doivent s'assurer, en utilisant les tests sanguins appropriés (numération sanguine, temps
de saignement et tests de coagulation), qu'il n'y a pas de risque excessif de complications
hémorragiques. (Voir également rubrique 4.8. Effets indésirables.) Les patients présentant une histoire
de lésion de la moelle osseuse doivent être surveillés de près.
Sur le plan pancréatique: une pancréatite sévère, qui peut être fatale, a été rapportée dans de rares cas.
Le risque d’issue fatale est maximum chez les enfants en bas âge et diminue avec l’âge. Les crises
sévères et une altération neurologique sévère associée à un traitement anticonvulsivant combiné
peuvent être des facteurs de risque pour une pancréatite sévère. Une insuffisance hépatique associée à
une pancréatite augmente le risque d’issue fatale. Il faut conseiller aux patients de consulter sans délai
leur médecin s'ils développent des symptômes qui font penser à une pancréatite (par exemple, douleur
abdominale, nausées et vomissements). Une évaluation médicale (comportant le dosage de l'amylase
sérique) doit avoir lieu chez les patients consultant avec des symptômes suggérant une pancréatite, et
la prise de valproate de sodium doit être arrêtée si une pancréatite est diagnostiquée. Les patients
présentant des antécédents de pancréatite doivent faire l'objet d'une surveillance clinique étroite (voir
rubrique 4.8. Effets indésirables).
Gain de poids: le valproate induit très fréquemment une prise de poids, qui peut être marquée et
progressive. Tous les patients doivent être prévenus de ce risque lors de l'initiation du traitement, et
des stratégies appropriées doivent être adoptées pour minimiser ce gain de poids.
Lupus érythémateux disséminé: le valproate peut, bien que rarement, induire un lupus érythémateux
disséminé ou aggraver un lupus érythémateux existant.
Hyperammoniémie: en cas de suspicion d’une déficience enzymatique du cycle de l’urée, des
investigations métaboliques doivent être effectuées avant le traitement, en raison du risque
d’hyperammoniémie sous valproate.
Hormone thyroïdienne: en fonction de sa concentration plasmatique, le valproate peut déplacer les
hormones thyroïdiennes de leurs sites de liaison aux protéines plasmatiques et augmenter leur
métabolisme, ce qui peut mener au diagnostic de présomption erroné d'hypothyroïdie.
Patients diabétiques: le valproate est principalement éliminé par les reins, en partie sous la forme de
corps cétoniques ; cela peut donner des résultats faussement positifs dans les tests urinaires de
diabétiques éventuels.