Colloque sur « Botanique et Biodiversité » mardi 22 septembre

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Discours de
Son Excellence Mme Ameenah Gurib-Fakim,
G.C.S.K., C.S.K., PhD,
Présidente de la République de Maurice
Dans le cadre des célébrations du Tricentenaire
de la présence française à Maurice
et de la journée
« De la protection à la préservation de
l’Environnement de nos îles »
Colloque sur
« Botanique et Biodiversité »
mardi 22 septembre 2015 à 08h45
Institut Français de Maurice, Rose Hill
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Son Excellence M Laurent Garnier, Ambassadeur de France
Distingués Invités
Mesdames et Messieurs
Je tiens à remercier l’Institut Français de Maurice pour leur louable
initiative d’organiser ce Colloque sur « Botanique et Diversité » dans le
cadre des célébrations du Tricentenaire de la présence française à Maurice
et de la journée de la protection à la préservation de l’environnement de
nos îles.
Quoi de mieux pour mettre en exergue la contribution des botanistes à la
flore de Maurice.
Et ces botanistes qui s'appelaient Tournefort, Céré, Plumier, Duncan,
Commerson, Bougainville, Poivre, Rousseau ou Humboldt ... étaient tous
habités par la passion de la science et de la découverte.
Parmi ces braves gens on retrouve plusieurs botanistes français qui ont
façonné notre patrimoine botanique en rapportant des pays lointains des
plantes inconnues, et ils ont fini par enrichir les classements de Lamarck,
Linne, Buffon ou Jussieu.
On retrouve aussi parmi eux ceux qui ont aidé à façonner notre héritage
botanique.
Leurs noms sont listés sur l’Obélisque du Liennard au Jardin de
Pamplemousses.
A mon avis, le Jardin Botanique de Pamplemousses est et demeure un
symbole important de l’héritage que nous ont laissé nos amis français.
C’est aussi un lieu qui dépasse l’appellation de Jardin.
Car avant tout, c’est un arboretum qui contient des plantes et arbres
centenaires et uniques au monde.
Comme vous devez surement être au courant, ce magnifique Jardin a été
l’initiative de Pierre Poivre, ancien séminariste et Intendant de l’Isle de
France (aujourd’hui la République de Maurice) en 1770.
Ce jardin crée par Poivre succéda au jardin des agrumes (d’où le nom de
Pamplemousses) et de potager fondé en 1735.
C’est en effet à cette date que Pierre Poivre acquiert le domaine de Mon
Plaisir – ancienne propriété du gouverneur Mahé de La Bourdonnais.
Cette propriété deviendra plus tard le jardin d’essai et d’acclimatation
sans précédent, à partir d’où le botaniste diffuse vers Madagascar et les
Antilles les végétaux tant convoités enrichissant les planteurs et les
négociants français.
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Pierre Poivre y rassembla des arbres et des épices du monde entier dont le
Camphrier de Chine, l’Arbre à pain des Philippines, ou encore le Letchi de
Cochinchine.
Et c'est là qu'il accueille Philibert Commerson, le botaniste de l’expédition
de Bougainville qui, fatigué du périple à travers le monde, débarque à l'Îlede-France.
Pendant deux ans, les botanistes herborisent, classent, inventorient,
dessinent et plantent de concert le jardin.
La tâche est immense certes, mais les collections ne cessent de s'agrandir
arrivant d'Afrique, d’Inde, de la Malaisie et de la Polynésie.
En 1722, Le Roi acheta finalement Mon Plaisir de Poivre mais le terrain
garde son nom, et à un certain moment, c’est appelé Jardin du Roi.
Un autre botaniste, Jean Nicolas Céré, s’efforça de poursuivre l’œuvre de
Pierre Poivre et il y consacra sa vie et sa fortune à l’enrichir de fleurs et
d’arbres forçant ainsi l'admiration des plus grands naturalistes.
Cependant, les grandes collections européennes reviennent au botaniste
autrichien Franz Boos et aussi, au français, Joseph Martin, pendant la
période 1787-1788.
Comme vous le savez, les Britanniques s’emparent de l’Ile en 1810 mais
délaissèrent quelque peu le Jardin jusqu’à 1849 quand Duncan redonna à
ce lieu son lustre d’antan.
Pendant la période 1866-1867, le pays fut frappé par une épidémie de
malaria.
Le jardin sert alors de pépinière d’eucalyptus qui fut introduit pour
assécher les marais dont les moustiques sont vecteurs de la maladie.
Le directeur du jardin botanique devient également conservateur des
forêts, avant que le département d'agriculture ne soit fondé en 1913 et
n'en assume la responsabilité.
Mesdames et Messieurs
Cette petite rétrospective de l’histoire donne un aperçu de la contribution
de la France non seulement dans la création de ce merveilleux jardin mais
aussi du début de notre herbier national qui reste un repositoire très
important pour documenter et recenser notre biodiversité terrestre.
J’espère que cette journée d’échange permettra de mieux comprendre
cette thématique qu’est la biodiversité des iles.
Vous le savez sans doute déjà, les Iles des Mascareignes avec la Grande Ile
de Madagascar, représentent un point chaud de la biodiversité mondiale.
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C’est un coin du monde qui recèle de plantes uniques au monde mais
hélas combien méconnues et déjà menacées.
L’activité qu’avaient commencée les botanistes français comme
herborisation doit être maintenue car c’est la référence même et je dirai,
le « Saint Graal » pour tout chercheur.
Je suis persuadée que cette conférence arrive à un moment opportun
pour donner un coup de projecteur sur cette thématique qui reste
méconnue du grand public.
C’est aussi le moment de signaler l’importance de la préservation de notre
biodiversité.
Protéger la biodiversité c’est aussi s’assurer de notre futur sur cette
planète !
Je vous souhaite une excellente journée et je tiens aussi à remercier Mons
Louis Maslin et son équipe de l’Institut Français de Maurice pour leur
excellent travail.
Un grand merci aussi à nos amis qui sont venus de loin et qui ont accepté
très vite notre invitation pour partager avec nous leurs connaissances et
expériences et nous aider tous, à avancer les causes de la science.
Je vous remercie pour votre attention.
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