DEPARTEMENT DES RELATIONS EXTERIEURES Communication Recherche Aéropole de Charleroi Rue des Professeurs Jeener et Brachet, 12 – 6041 Charleroi Nathalie Gobbe, T +32 (0)71 60 02 06, +32 (0)474 84 23 02, M [email protected] Nancy Dath, T +32 (0)71 60 02 03, M [email protected] COMMUNIQUE DE PRESSE Bruxelles, le 30 novembre 2010 Cancers et lymphoedèmes : pour la première fois, les effets du drainage lymphatique manuel démontrés et filmés Pour la première fois, les effets fonctionnels du drainage lymphatique manuel ont été démontrés et filmés chez des patientes grâce à une technique d’imagerie dynamique non ionisante. Cette approche originale issue d’une application de la fluorescence, exploitée en ophtalmologie et angéologie, a permis aux chercheurs et cliniciens de l’ULB non seulement de confirmer que le drainage lymphatique manuel accélère très fortement la résorption et la circulation de la lymphe mais aussi de cartographier le réseau lymphatique superficiel encore fonctionnel chez des patientes souffrant d’un lymphœdème secondaire au traitement du cancer du sein Cette nouvelle technique d’imagerie fonctionnelle, simple et peu invasive, enrichira les approches diagnostiques et thérapeutiques en oncologie et en kinésithérapie. Elle donnera aux médecins, aux kinésithérapeutes et aux chercheurs un outil supplémentaire pour l’exploration du système lymphatique en leur apportant une visualisation claire des vaisseaux et des ganglions. L’étude a été à été réalisée par JP. Belgrado, chercheur et assistant à l’ULB, Faculté des sciences de la motricité –service de kinésithérapie et de réadaptation, Dir. Pr JJ Moraine- en collaboration avec le Dr. G. Giacalone chirurgien vasculaire de l’AZ Geel et le Pr. P. Bourgeois, chef de clinique du Service de Médecine Nucléaire de l’Institut Bordet. Les résultats de cette étude seront publiés en décembre dans la revue European Journal of Lymphology and Related Problems Les œdèmes lympho-veineux sont l’expression d’une stagnation de liquides complexes dans des tissus comme le derme ou les espaces sous-cutanés. Ils sont généralement dus à une réduction des capacités d’absorption ou de transport du réseau veineux et/ou du réseau lymphatique. Les œdèmes lymphatiques secondaires font généralement suite aux traitements du cancer lorsque le chirurgien a dû procéder à l’ablation de lymphonœuds. La radiothérapie et la chimiothérapie viennent augmenter les risques de développement de ces œdèmes. Ils apparaissent de manière différée chez environ 15% des patients. Une fois le diagnostic de lymphœdème établit, les guides de bonnes pratiques internationales préconisent une prise en charge par des soins de kinésithérapie comprenant le drainage lymphatique manuel, de pose de bandages multicouches et du port d’une contention élastique. Ce traitement permet de réduire de façon parfois spectaculaire (voir photos) le volume des membres œdémateux et redonne aux patients une image corporelle et une qualité de vie appréciable sans l’intervention de médicament ou de chirurgie. Toutefois, le drainage lymphatique manuel est aujourd’hui une forme de massage qui selon les esprits et les expériences de chacun est considéré soit comme une supercherie soit comme un véritable outil thérapeutique. Les chercheurs médecins et kinésithérapeutes en lymphologie attendent depuis longtemps un moyen simple, économiquement et éthiquement acceptable, pour étudier les effets du drainage lymphatique manuel et des autres techniques instrumentales qui participent à la réussite des traitements. Aujourd’hui l’imagerie dynamique des vaisseaux lymphatiques et de leurs lymphonœuds par fluorescence offre des perspectives intéressantes dans le domaine du diagnostic et des traitements des pathologies lymphatiques. Il s’agit d’une méthode d’imagerie où le médecin injecte sous la peau une solution de vert d’Indocyanine (une substance très fluorescente) elle s’associe à l’albumine qui cheminent quasi exclusivement par les vaisseaux lymphatiques après avoir quitté le site d’injection et avoir rejoint le système lymphatique par un phénomène de résorption. Une camera équipée de diode infrarouge excite la fluorescence et recueille l’image sur un capteur sensibles aux UV. L’amplificateur, permet de voir en temps réel, la progression du produit dans les vaisseaux lymphatiques situés sous la peau, jusqu’à une profondeur de +/-1cm et plus, moyennant l’interposition d’une lentille spéciale. Cette méthode a l’avantage d’être très peu invasive et surtout non ionisante (voir plus, loin). Elle imprègne les vaisseaux lymphatiques et les lymphonœuds se dessinant sous les yeux des examinateurs, au fur et à mesure de sa progression. Toute la topographie du réseau lymphatique superficiel en lien avec la région anatomique injectée apparaît comme une carte routière. Ces vaisseaux peuvent être directement dessinés sur la peau, photographiés et ensuite communiqués au médecin et au kinésithérapeute pour cibler son traitement (voir la vidéo). Les aspects diagnostics ne sont pas à sous-évaluer, car la lympho-fluoroscopie peut aussi apporter des informations précieuses lors d’interventions où le chirurgien est soucieux de respecter les vaisseaux lymphatiques. Jusqu’à présent, il utilise généralement un colorant bleu, mais qui a le désavantage de masquer parfois les structures anatomiques à l’œil du chirurgien, ce que ne fait pas la « lympho-fluoroscopie ». Actuellement la lymphoscintigraphie qui utilise des particules marquées par un isotope radio-actif est l’examen de référence des pathologies lymphatiques. En cas de cancer, elle permet notamment de repérer les lymphonœuds (ou ganglions) « sentinelles » qui seront les premiers à être envahis par les éventuelles métastases. Si une fois repérés et enlevés par le chirurgien, ces lymphonœuds ne sont envahis par des cellules cancéreuses, les autres ganglions pourront être conservés évitant ainsi le risque de développer des œdèmes des membres. Même si les effets ionisants de ces examens lymphoscintigraphiques sont minimes pour le patient et le médecin, cette approche « lympho-fluoroscopique » devrait permettre à l’avenir d’éviter ou de limiter les indications d’injections de produits radioactifs permettant de visualiser et d’étudier ces vaisseaux et nœuds lymphatiques En conclusion, grâce à la « lympho-fluoroscopie », technique d’imagerie dynamique non ionisante, les effets fonctionnels du drainage lymphatique manuel ont été démontrés et filmés pour la première fois chez des patientes. Cette étude a été à été réalisée par JP. Belgrado, chercheur et assistant à l’ULB, Faculté des sciences de la motricité –service de kinésithérapie et de réadaptation, Dir. Pr JJ Moraine-, en collaboration avec le Dr. G.Giacalone chirurgien vasculaire et lymphatique AZ St. Dimpna, Geel. et le Pr. P. Bourgeois, chef de clinique dans le Service de Médecine Nucléaire de l’Institut Bordet. Il est certain que cette nouvelle technique est promise à un bel avenir pour tous ceux qui s’intéressent au système lymphatique, qu’ils soient kinésithérapeutes ou oncologues. Informations scientifiques : J-P. Belgrado, Service de kinésithérapie et de réadaptation, Faculté des Sciences de la Motricité, ULB : 02 555 38 89 ou 0475 63 34 34 [email protected] P. Bourgeois, Service de Médecine Nucléaire, Institut Jules Bordet, ULB 02 541 32 76 ou 0495 20 19 06 [email protected]