l’Etat. On prétend donc en France sacrifier sur l’autel des lumières, mais on en refuse tout le
fondement économique, en prétendant que l’Etat est supérieur à tout. Nous sommes en pleine
schizophrénie intellectuelle et tous ceux qui le soulignent se font immédiatement anathématiser.
Certes, je pourrai dire comme Raymond Boudon que les élites intellectuelles françaises n’aiment
pas le libéralisme en économie parce que s’il existait en France, elles seraient payées à leur vrai
valeur, mais il s’agit là d’une boutade. L’explication que je donne est plus inquiétante. Le but de
nos grands ancêtres était de faire sortir de l’Etat les religions organisées ou elles n’avaient rien à
faire.
Le but ultime était donc un Etat neutre et laïc, exerçant avec majesté et impartialité
ses fonctions Régaliennes de Justice, Diplomatie, Défense, Police et Administration du
territoire.
Hélas, une nouvelle hérésie de l’ancienne religion qui avait été écarté non sans difficultés des
sphères sociales et politiques vit le jour au XIX eme, sous le nom de Socialisme et elle revendiqua
bruyamment son droit à réinvestir l’Etat, au nom de « la justice sociale », remplaçant dans les
consciences le salut éternel, par cette justice que seuls les clercs de la nouvelle religion pouvaient
définir, bien entendu.
Le socialisme et les socialistes se virent octroyer le droit d’intervenir dans tous les domaines
régaliens et l’Etat laïc disparut.Ma thèse est simple : un nouveau clergé a pris le contrôle de nos
états. Comme presque toujours, ce clergé nous explique que si nous l’entretenons suffisamment
bien, il va nous faire connaître le Paradis sur terre, dont nous ne bénéficions pas simplement
parce que les méchants et les infidèles (définis comme toujours comme ceux qui ne croient pas
eux) les en empêchent. D’où le goulag ou l’impôt progressif… La ficelle est grosse, mais elle
marche hélas et à chaque fois…
Le diagnostique du problème est donc posé : Une nouvelle religion a vu le jour et son personnel
s’est infiltré partout ou l’ancienne religion avait sa place, c’est-à-dire auprès des pouvoirs
politiques et sociaux, mais aussi dans l’enseignement et les services de santé, qui sont devenus
de vrais fiefs ou nul ne peut espérer faire carrière s’il n’a pas au préalable fait pas allégeance a
nouvelle foi.
Et comme cette religion a colonisé l’Etat, elle dispose du monopole de la violence dont ce dernier
dispose pour lever les fonds nécessaires à l’entretien du clergé.Les manants n’ont plus qu’à payer
la Dime et la Gabelle…Tout le monde se souvient de la gravure dans nos livres d’histoire d’un
tiers état portant sur son dos le clergé et la noblesse. Nous y sommes a nouveau, le tiers état
porte a nouveau le clergé et la noblesse sur son dos et on me demande pourquoi ça va mal.
Demandez le à Montesquieu…En effet, tous ces gens coutent très cher, ne produisent rien, et le
clergé socialiste ou étatique ne peut survivre que s’il continue à distribuer des prébendes aux
ordres mineurs, faute de quoi, il pourrait être renvoyé par les électeurs…