
 
2  -  L’enquête  témoigne,  également,  de  la  frustration  des  citoyens  européens  qui  souhaiteraient 
s’engager d’avantage dans la transition énergétique.  
Ils  font  part  des  entraves  bureaucratiques  auxquelles  ils  se  heurtent,  ils  dénoncent  les  récentes 
réformes des politiques qui privilégient les grands acteurs de la production énergétique centralisée au 
détriment  des  producteurs  et  groupements  de  petite  envergure  et  ils    regrettent  l'absence  de 
reconnaissance, de la part des responsables politiques, de la valeur que revêt l’énergie citoyenne. 
 
3. L’enquête dévoile, enfin, un potentiel énorme qui reste largement inexploité. L'étude a révélé que 
cinq ans après l'adoption de la directive, les documents sur les politiques nationales en la matière ne 
font  pratiquement  aucune  allusion  à  une  stratégie  cohérente  pour  soutenir  une  production 
décentralisée d'énergie renouvelable au profit des communautés locales. L'instabilité de la politique en 
la  matière  créer  trop  d’incertitudes  et  rend  les  citoyens  réticents  à  engager  de  nouveaux 
investissements. A mes yeux, il est urgent d’établir des cadres réglementaires stables en faveur de la 
production citoyenne d'énergie renouvelable ! 
 
 
 
 
II. Si je suis ici également aujourd’hui, c’est parce que le changement climatique ne se limite pas 
à un changement environnemental.  
 
Il s'agit d'un défi beaucoup plus vaste dont l'impact transforme notre vie quotidienne : notre santé, nos 
emplois et nos besoins. Au-delà des conséquences environnementales, le changement climatique aura 
des conséquences sociales et économiques directes dans toute l'Europe y compris ultra-périphérique.  
 
Des conséquences sociales, car elle affecte déjà en priorité les populations les plus pauvres et pourrait 
à moyen terme connaitre des situations de migrations climatiques. Des conséquences économiques, 
car  elle  affectera  directement l’agriculture, l’énergie,  le  commerce  ou  encore le  tourisme. Selon le 
dernier rapport sur la commission mondiale sur l'économie et le climat, les coûts vraisemblable d'un 
réchauffement mondial de seulement 2° seront de l'ordre de 0.5 à 2 % du PIB mondial d'ici 2050 
même si des mesures d'adaptation fortes sont prises !  
 
Si le changement climatique fait peser un risque important sur l’économie et la société, la transition 
énergétique, quant à elle, représente une opportunité de sortie de crise non négligeable ! Selon la 
Commission  européenne  les  secteurs  verts  (recyclage;  biodiversité;  isolation  en  vue  d'améliorer 
l'efficacité  énergétique;  amélioration  de  la  qualité  de  l’air;  technologies  liées  aux  énergies 
renouvelables…) pourrait créer 20 millions d’emplois d’ici 2020. L'Europe, pionnière en matière de 
politique environnementale doit désormais être pionnière en matière d'économie verte et s'assurer une 
place de choix sur le marché des "green technologies".  
 
Selon  Nicholas  Stern,  pour  saisir  ces  opportunités,  il  faut  faire  preuve  d'une  bonne  conception 
politique,  et  s'assurer  de  la  bonne  mise  en  œuvre  des  trois  principaux  moteurs  du  changement  :