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Module 10.1.4 Faune sauvage Animalerie COURS
UC 10 OPTION
SOUS UC 10.1 – NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE
MODULE 10.1.4
FAUNE SAUVAGE - ANIMALERIE
COURS
A - SOINS APPORTES AUX ANIMAUX SAUVAGES
B - IDENTIFICATION DES ANIMAUX SAUVAGES
A - SOINS APPORTES AUX ANIMAUX SAUVAGES
1. REGLEMENTATION ET USAGES
1.1. Statuts légaux de l’animal sauvage autochtone ou migrateur
Espèces protégées
Mammifères : tous les mammifères marins, les chauves-souris, chat sauvage, fouine, belette,
lynx, bouquetin, hérisson, écureuil…
Oiseaux : pratiquement tous les rapaces et tous les passériformes.
Autres : tous les amphibiens et les reptiles, quelques arachnides, crustacés et gastéropodes.
Gibier - gibier d’élevage
- gibier sauvage
Mammifères : Chevreuil, sanglier, cerf, lièvre, lapin, mais aussi blaireau, belette, fouine,
hermine, marmotte, raton laveur…
Oiseaux : gélinottes, tétras, corneille, corbeaux, étourneau, geai, pie bavarde, merle noir,
pigeon bizet, tourterelle turque, vanneau huppé….
Susceptibles d’être nuisibles : Martre, fouine, belette, putois, campagnol, musaraigne…
Notez que : la belette peut être à la fois protégée, chassable et nuisible en fonction des
arrêtés locaux.
1.2. Les droits légaux des ramasseurs et des vétérinaires récepteurs
1.2.1. Etat de détresse de l’animal ramassé
Les animaux sauvages protégés ne peuvent être ramassés que si ils sont en détresse ou s’ils
posent problème.
Or le tri est difficile :
- Animal en état de détresse ; ex : un hérisson jeune de moins de 500g ramassé en plein jour
en octobre, oiseau à l’aile cassée ou électrocuté.
- Animal paraissant en détresse ; ex : jeune faon à la lisière d’un bois, jeune hibou au pied
d’un arbre.
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- Animal posant problème ; ex : fouine dans un poulailler, hirondelles ou pipistrelles
nichant sous un toit devant être refait.
1.2.2. Le cadre légal d’intervention du découvreur et du vétérinaire
Le législateur impose la possession d’un certificat de capacité « élevage d’animaux non
domestiques » pour intervenir sur la faune indigène ; ce certificat individuel et incessible est
lié à l’existence de structures pour rééduquer les animaux à la vie sauvage.
Cependant, tout vétérinaire peut (et doit) prodiguer les soins d’urgence aux animaux sauvages
avant de diriger celui ci vers le centre de soins capacitaire pour l’espèce considérée. Les
règles de fonctionnement et les caractéristiques de ces centres sont fixées par l’arrêté du 11
septembre 1992
L’instruction PN/S2 N°93-3 du 14 mai 1993 précise que « la priorité réside dans la
préservation des espèces et des équilibres auxquels elles participent et non dans la
préservation de chaque individu d’une espèce ».
Concernant le transport des animaux sauvages par les particuliers à destination d’un centre de
soins ou d’une clinique vétérinaire : « en cas d’urgence (si la survie de l’animal ou sa
capacité à être réinséré dans la nature est manifestement menacée) et en l’absence de
meilleure solution, le transport sans formalité est admis s’il est effectué dans les plus brefs
délais et par l’itinéraire le plus direct ; dans tous les autres cas, les autorisations nécessaires
sont exigées ».
Toute personne trouvant un animal protégé en détresse, a le droit de le ramasser et de le
conduire immédiatement chez un vétérinaire par le plus court chemin.
Le vétérinaire a le droit d’assurer les premiers soins d’urgence, mais il n’a pas le droit
d’hospitaliser un animal à long terme : il doit prendre contact avec le centre de sauvegarde
de la faune sauvage le plus proche.
Toute infraction à cette législation peut entraîner jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et
3000 euros d’amende (idem pour l’introduction d’espèces animales ou végétales en
violation des dispositions légales).
Dispositions particulières liées à la grippe aviaire : les oiseaux sauvages trouvés en état
de détresse ou morts ne doivent pas être déplacés mais signalé à la D.S.V, ceci est
valable pour des mortalité de groupes, plusieurs oiseaux type cygne ou canards
trouvés morts au même endroit..
1.3. Finalité des soins : la réhabilitation
L’intérêt des soins portés aux animaux sauvages est, par tradition française, la possibilité de
les relâcher dans la nature = réhabilitation.
Or, beaucoup d’animaux ne pourront, à cause d’une pathologie longue à soigner ou de la
persistance prévisible de séquelles irréversibles, être relâchés.
Les soins coûteux ne seront donc mis en œuvre qu’après un tri sélectif des animaux.
Critères de tri : - Gravité des lésions, irréversibilité des séquelles…
- Présence possible ou conjointe de maladie contagieuse
- Capacité d’accueil des structures (marée noire)
- Age de l’animal
- Valeur patrimoniale de l’espèce (rareté)
Il est donc primordial d’identifier l’espèce et de caractériser l’animal
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2. SOINS APPORTES A LA CLINIQUE
Le plus souvent, les animaux sauvages sont apportés dans des cartons. On se méfiera à
l’ouverture de ceux-ci, un animal choqué ayant pu récupérer ses forces et se transformer en
missile dès qu’on lui laisse une possibilité de fuite, à vous ensuite les acrobaties pour
récupérer un écureuil galopant sur les étagères de la clinique !
L’animal capturé est en grand état de stress : il convient de ne pas en faire l’attraction de la
clinique, de le manipuler le moins possible, fermement, dans une atmosphère calme et peu
lumineuse.
2.1. Capture-Contention
2.1.1. Matériel nécessaire
- gants de cuir pour les rapaces, de latex pour les pigeons
- couverture
- blouse de couleur foncée
- pour les mammifères : épuisettes, pince à chat, lasso, lacette.
2.1.2. Dangers et méthodes
* Carnivores :
Morsures et griffures
On utilisera les moyens de contention classiques pour les chiens et chats : gants de cuir, lasso,
pince.
* Cervidés :
Pour diminuer le stress et les mouvements, on placera une serviette sur les yeux de l’animal
avant tout examen.
Bois et sabots antérieurs = rasoirs
* Hérissons :
Epines, morsures.
* Chauve-souris, rongeurs :
Morsures
Oiseaux
Il convient de faire attention à soi et à l’animal. Les serres des rapaces (même les plus petits,
comme le faucon crécerelle) et les becs des échassiers sont redoutables.
Les ailes doivent être plaquées contre le corps, mais en laissant le mouvement respiratoire se
faire. Attention de ne pas fermer hermétiquement le bec des espèces piscivores sans narines
(Fou de Bassan et cormoran)
* Rapaces :
Le danger vient surtout des serres. Les éperviers et les faucons se placent sur le dos et se
défendent avec leurs serres ; les nocturnes claquent du bec pour impressionner.
Les méthodes seront adaptées en fonction de l’animal et de l’espèce. Il est utile de savoir que
les oiseaux de fauconnerie ou imprégnés n’ont plus aucune crainte de l’homme et peuvent être
plus agressifs que les oiseaux sauvages.
Parmi les espèces faciles à saisir : buses et milans (mais il y a des exceptions) ; les milans sont
des spécialistes pour « faire le mort ».
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Les oiseaux calmes seront saisis à mains nues, les deux mains plaquant les ailes au corps et
les doigts immobilisant les tarses de l’oiseau en prenant soin de placer un doigt entre les deux
tarses.
On peut ensuite enrouler une serviette autour de l’oiseau ce qui permet d’éviter les
mouvements désordonnés et de ne pas abîmer le plumage. On limitera ce type de contention à
quelques minutes, des accidents mortels ayant été relatés sur des faucons.
Pour les oiseaux agressifs, une serviette éponge peut servir à aveugler l’animal et on utilisera
des gants de cuir épais.
Dès que possible, le rapace sera aveuglé avec une serviette, une chaussette ou un capuchon de
fauconnerie.
Attention à ne pas porter contre-soi des espèces aux serres puissantes comme les aigles ou les
hiboux grand-ducs, ces oiseaux sont capables de perforer un thorax humain de leurs griffes !
* Grues, hérons, cigognes :
Le bec est un véritable harpon et il faut le neutraliser en priorité (bouchon). Attention à la
fragilité des membres des échassiers.
* Corvidés :
Bec et pattes puissantes, morsure douloureuse.
* Vipères, crapauds, salamandre :
Venins.
Garder à l’esprit les risques de zoonoses : tularémie, échinococcose, rage ce qui doit nous
inciter à respecter les règles d’hygiène de base et les dispositifs de protection: lunettes de
protection, gants, blouses.
2.2. Caractérisation de l’animal
2.2.1. Détermination de l’âge
Au printemps, en été et en début d’automne, de jeunes oiseaux sont souvent trouvés et plus
facilement capturés que les adultes. Le régime alimentaire diffère, et ils nécessitent la plupart
du temps un gavage.
Critères de reconnaissance du jeune par rapport à l’adulte :
-plumage incomplet
-présence de duvet
-commissures des lèvres très visibles
-incapacité à voler ; ailes peu développées
-demande de nourriture
2.2.2. Détermination du régime alimentaire
GRANIVORES : bec fort et base large (tourterelles, gallinacés…)
HERBIVORES : bec large et aplati (canard, cygnes… )
INSECTIVORES : bec fin et court (passereaux, merle noir)
PISCIVORES : bec très long et puissant (les échassiers, le martin pécheur…)
CARNIVORES STRICTS (rapaces)
OMNIVORES ( pie, goéland, corbeaux, corneille)
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2.2.3. Identification de l’espèce (cf B)
La diagnose zoologique n’est pas toujours le fort de nos clients et une vérification s’impose.
Les erreurs classiques : le martinet baptisé faucon, la vipère qui n’est qu’une couleuvre et
parfois l’inverse, la portée de bébés beaucerons abandonnés qui se révèlent de splendides
renardeaux…
En cas de doute, les guides d’identifications sont précieux pour aider à mettre un nom sur
l’occupant du carton ou des étagères de la clinique.
Les mammifères posent moins de problème que les oiseaux car ils sont plus familiers au
praticien.
diagnose du sexe
Dans la mesure du possible, on essaiera de préciser le sexe et l’âge de l’animal : juvénile
ou adulte.
Le sexage phénotypique est facile pour certaines espèces de rapaces en plumage adulte.
Faucon crécerelle : tête grise du mâle
Epervier : poitrine rousse chez le mâle et brune chez la femelle, femelle beaucoup plus
grosse que le mâle (tiercelet).
Le dimorphisme peut être très marqué chez certaines espèces comme le busard St Martin :
male gris clair, femelle brune
Buse, milans, rapaces nocturnes : plumage identique chez les deux sexes.
La taille des pattes permet de sexer très tôt les jeunes faucons pèlerins et accipitridés.
Les guides d’ornithologie sont des outils précieux pour tous les détails concernant les
différents plumages en fonction de l’âge ; les juvéniles ont une livrée souvent proche de
celle de la femelle.
De cette identification vont découler un certains de points (alimentation, logement,
contention, conduite à tenir….)
Si l’on ne connaît pas l’espèce de l’oiseau, la morphologie du bec pourra nous renseigner sur
son régime alimentaire.
Eviter de blesser et de se faire blesser, la connaissance de l’espèce permet d’identifier les
risques et d’adapter la contention ou l’absence de contention.
2.3. Premier examen
Il va permettre au vétérinaire, en accord avec le centre de sauvegarde, de poursuivre ou non
les soins.
- Présence d’une bague
Si vous trouvez un oiseau bagué :
C.R.P.B.O (Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux)
Muséum d’histoire naturelle - 55 rue Buffon
75005 PARIS
01.40 .79.30.78
Donner l’espèce, date et l’endroit exact de sa découverte ainsi que son état de santé.
Un pigeon bagué : Fédération colombophile
54 boulevard Carnot - 59045 Lille Cedex
03.20.06.82.87
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