TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page1 FABRICE MELQUIOT EMMANUEL DEMARCY-MOTA Alice et autres merveilles UNE CRÉATION DE LA TROUPE DU THÉÂTRE DE LA VILLE ÉPISODE 1 décembre 2015-janvier 2016 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page2 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page3 FABRICE MELQUIOT EMMANUEL DEMARCY-MOTA +7 ) Alice et autres merveilles UNE CRÉATION DE LA TROUPE DU THÉÂTRE DE LA VILLE 28 DÉCEMBRE 2015 < 9 JANVIER 2016 L’ÉQUIPE DU SPECTACLE AVEC SUZANNE AUBERT TEXTE FABRICE MELQUIOT ALICE L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. JAURIS CASANOVA D’APRÈS LEWIS CARROLL LE LORI, LE GRAND MÉCHANT LOUP, LE VALET DE CŒUR MISE EN SCÈNE EMMANUEL DEMARCY-MOTA VALÉRIE DASHWOOD ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE CHRISTOPHE LEMAIRE LA POUPÉE BARBIE, LA CHENILLE, LE CHAPELIER SCÉNOGRAPHIE YVES COLLET PHILIPPE DEMARLE COSTUMES FANNY BROUSTE LE LAPIN BLANC AUX YEUX ROUGES, LE LIÈVRE DE MARS LUMIÈRES YVES COLLET & CHRISTOPHE LEMAIRE SANDRA FAURE SON DAVID LESSER L’AIGLON, L’ARCHI-DUCHESSE, LA REINE DE CŒUR VIDÉO MATTHIEU MULLOT SARAH KARBASNIKOFF MASQUES ANNE LERAY LE PETIT CHAPERON ROUGE, LA SOURIS, LA CUISINIÈRE, DEUX MAQUILLAGE CATHERINE NICOLAS OLIVIER LE BORGNE OBJETS DE SCÈNE AUDREY VEYRAC PINOCCHIO, BILL LE LÉZARD, SEPT CONSEILLER ARTISTIQUE FRANÇOIS REGNAULT GÉRALD MAILLET DEUXIÈME ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE JULIE PEIGNÉ LE DODO, LE CHAT DU CHESHIRE, CINQ ASSISTANT LUMIÈRES THOMAS FALINOWER WALTER N’GUYEN TRAINING PHYSIQUE NINA DIPLA LE CANARD, LE BÉBÉ, LE LOIR, LE ROI DE CŒUR TRAVAIL VOCAL MARYSE MARTINES RÉALISATION COSTUMES PEGGY STURM, ALIX DESCIEUX-READ, AVEC LA PARTICIPATION DU CHŒUR LES POLYSONS- HÉLÈNE CHANCEREL CHŒUR D’ENFANTS DU QUARTIER DE BELLEVILLE. RÉALISATION MASQUES MARIE-CÉCILE KOLLY, PATTY ROBINET (EN ALTERNANCE) STAGIAIRE COSTUMES ANAÏS GABILLARD MINA AGHAKHANI, AMÉLIE ALTAZIN, MARGOT BAUDET, CONSTRUCTION DÉCOR ESPACE ET COMPAGNIE ROMANE BEUTTER, THOMAS BEUTTER, CÉLESTIN BODIN, ROMANE CASSOU, ONDINE CHARBIN, MYRIAM DAHARA, JULIETTE DINIZ SILVA, CLARA FAGEOL, ARMAND FERVEUR, MATHILDE FRÈREJACQUES, JEANNE JAROSSAY, INÈS KENNOUCHE, LOUIS LABICHE, CAPUCINE LE LIÈVRE, JOSÉPHINE LORIOU, GABRIELLE LOTH, OCÉANE MALONGA NAVARRO, MONA MERLIN WECK, LILY MICHEL, DUNE PAVAGEAU, IRINA POMMELLET, JEANNE SEGUREL, JUSTINE SEGUREL, CHARLIE SIMON, EDGAR TROTOUX, ZOÉ VÉDÉLAGO & MINA YÜTMEZ-DAGORNO DIRECTION DU CHŒUR LES POLYSONS ELISABETH TRIGO UNE CRÉATION DU THÉÂTRE DE LA VILLE-PARIS PHOTOGRAPHIE DE RÉPÉTITION © JEAN-LOUIS FERNANDEZ Suzanne Aubert TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page4 PHOTOGRAPHIES DE RÉPÉTITION © JEAN-LOUIS FERNANDEZ Emmanuel Demarcy-Mota AVEC (EN HAUT) Walter N’Guyen, Valérie Dashwood (EN BAS) Sarah Karbasnikoff, Jauris Casanova, Gérald Maillet, Christophe Lemaire, Julie Peigné TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page5 SUR LA MISE EN SCÈNE En cours de traversée Notes aux acteurs en répétition. On a deux vies ; la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une. CONFUCIUS THÉÂTRE & ENFANT TEMPS & ESPACE Il faut que le regard de l’enfant nourrisse celui de l’adulte, et non le contraire. Cela soulève la question de l’enjeu de notre travail : il ne peut en aucun cas être « un peu en dessous » intellectuellement, esthétiquement… parce qu’il est « pour enfant ». Il doit au contraire ouvrir un nouveau chemin, dans la recherche d’un matériau neuf, au fil de notre « laboratoire ». Que l’adulte cherche à se mettre au niveau de l’enfant, à sa hauteur? alors elle doit être immense, et le niveau surélevé au regard des capacités créatives et inventives de l’enfant capable, dans ses inventions langagières, picturales, de la plus pure créativité. Picasso le sait bien, ainsi que les surréalistes. Et que Lewis Carroll lui-même. Alice a atterri de l’autre côté du miroir, dans un univers parallèle à notre réalité. Tous les personnages ont un rapport particulier au temps, depuis le lapin jusqu’aux protagonistes de la scène du Thé chez les fous. Alice fait l’expérience d’allers et retours dans divers stades de développement physique (elle grandit ou rétrécit en fonction de ce qu’elle mange ou boit). On pourrait alors imaginer qu’elle traverse toutes les époques, tous les âges, toutes les civilisations au cours de son voyage. Sans compter qu’ici, outre les personnages de Carroll, Fabrice Melquiot imagine qu’elle croise d’autres figures de l’univers de l’enfance : l’éternel grand méchant Loup, le Petit Chaperon rouge qui date, lui, avec Perrault, de 1698, et aurait aujourd’hui 317 ans, la poupée Barbie, inventée en 1959, et qui n’a donc que 56 ans quand nous fêtons les 150 ans d’Alice cette année. Et le lapin, passeur, creuseur de tunnels, de galeries, qui relient entre eux les espaces et les êtres. PERSONNAGES Les personnages inventés par Lewis Carroll, au même titre d’ailleurs qu’Alice elle-même, bien qu’inspirés d’une petite fille réelle, sont des créations, des créatures répondant à bien d’autres logiques que la logique rationnelle, agissant dans leur être comme dans leur langage par association libre, déduction mathématique, où régies par les lois propres du rêve. Donc, pour le travail de l’acteur, pas de « construction psychologique » de personnage, de rationalité. Cela vous donnera une liberté nouvelle, vertigineuse. Nous devons nous efforcer de nous libérer totalement de la rationalité et du réel pour construire et donner vie à ces créatures. Il faut travailler plutôt sur la sensation, l’étonnement, l’émotion de l’instant. Emmanuel Demarcy-Mota, Propos retranscrits par Julie Peigné et Christophe Lemaire ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE • 5 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page6 NOTE DE L’AUTEUR Ce que le théâtre dit à l’enfant : Fabrice Melquiot © DR - Tu n’es pas seul. - Parfois, tu te sens seul, mais tu n’es pas seul. - Tu n’es pas simple. - Le monde non plus n’est pas simple. - Il est complexe. - Tu es complexe. - C’est une chance, saisis-la. - Évidemment, tu rencontreras parfois des problèmes. - Tu en as déjà rencontré. - Tu as une boîte à trésors, que tu remplis chaque jour soigneusement, et dans cette boîte, parmi les trésors, on trouve aussi des problèmes. - Tout le monde a des problèmes. - C’est comme ça, c’est la vie. - Tu trouveras peut-être des solutions à tes problèmes. - Peut-être que quelqu’un t’aidera à trouver une solution ? - Sois courageux. - Ne baisse pas les bras trop facilement. - Tu n’es pas seul. - Tu n’es pas simple. - Tu es comme les casse-têtes chinois. - Et puis tu as besoin de poésie pour vivre, comme on a besoin de l’eau ou du pain. 6 • ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE - Les poèmes sont tes amis. - Les poèmes, qu’est-ce que c’est ? - Les poèmes, ce sont des textes qui interrogent et s’interrogent, sur le monde pas simple et les gens seuls, sur les problèmes qu’on rencontre, sur les casse-têtes du cœur et nos besoins vitaux. - Les poèmes, ce sont des mots qui en rencontrent d’autres, comme pour la première fois. - Le poète les a placés les uns près des autres, et ce n’est pas par hasard. - Sauf certains poètes qui connaissent très bien le hasard. - Le poète, les poètes sont tes amis. - Les poètes de théâtre, qui savent les mots, les voix, les corps, le temps et l’espace. - Tu sais, dans les poèmes, il n’y a pas que les mots amour, soleil, magie, étoile et soupir. - Parfois, il y a des gros mots dans les poèmes. - C’est possible ? tu te demandes. Mais ça abîme le poème ! tu te dis. - Les poèmes se nourrissent de tous les mots, parce qu’ils sont à l’image du monde, parce qu’ils ne craignent aucune réalité et parce que les voyous ont le droit, de temps en temps, d’aller lécher les belles vitrines des grandes avenues. - C’est la vie, aussi. - Les poèmes, c’est la vie aussi. - La vie pas simple. - La vie complexe. - Comme toi. - Ça ne veut pas dire que tu vas tout comprendre aux poèmes, parce que comme eux, tu n’es pas simple, tu es complexe. - Parfois, les poèmes, on ne les comprend pas, pas toujours, pas toujours tout de suite. Des fois, on les regarde, on les écoute et on se dit : ça m’échappe. - C’est la vie aussi, quand ça échappe. - Ne baisse pas les bras trop facilement. - Laisse tourner dans ta tête et dans ton cœur le petit vélo du poème et demande-toi ce que tu ressens, à l’intérieur. - Sans vouloir comprendre à tout prix. - En cherchant à sentir, juste sentir. TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page7 - Tu verras naître des mots en toi, comme les lumières qui s’allument dans la ville, le soir. - Regarde-les. - Écoute-les. - Laisse-toi traverser. - Fais-toi ton opinion. - Tu es le seul à savoir ce que le poème a à te dire. - Tu es le seul à savoir ce qui résonne de lui en toi. - Tu comprendras bien vite que les poèmes et les enfants cultivent des mystères communs ; vous êtes faits de la même étoffe. - Les poèmes, ce ne sont pas que des mots. - Parfois, c’est juste un corps qui se déplace en boitant, c’est un ballon qu’on empêche de s’envoler, un clown qui rote, une baleine de papier posée sur le sol. Parfois, ce sont deux corps qui jouent à se bagarrer, pour que ça te soulage de l’envie de te bagarrer. - Ça dit : la vie, c’est ce que tu vois. Et tu vois tout, avec tes yeux de lynx et de découvreur. - Mais pas seulement. - C’est aussi ce que tu ne vois pas. - L’invisible. - L’autrement. - Le caché. - L’en-dessous. - L’au-delà. - Tout ça. - Et autre chose encore. - Tu vois, c’est complexe. - C’est une chance, saisis-la. - Tu n’es pas seul. - Le théâtre est là. - Les mots sont là. - Les autres, à côté de toi. - Tu dois attendre beaucoup de la vie. - Parce que tu es l’enfant le plus important du monde. - Et je te regarde dans les yeux. Fabrice Melquiot PHOTOGRAPHIE DE RÉPÉTITION © JEAN-LOUIS FERNANDEZ Suzanne Aubert, Olivier Le Borgne TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page8 REPÈRES BIOGRAPHIQUES Lewis Carroll Lewis Carroll, autoportrait, 1880 Lewis Carroll (de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson) est né à Daresbury, village proche de Manchester, Comté de Cheshire (le Comté du Chat dans Alice) en 1832. Son père était pasteur. Il est l’aîné d’une famille de onze enfants, dont une majorité de filles, il fut d’abord l’amuseur de cet auditoire enfantin devant lequel il révéla ses talents de conteur et sa fantaisie. À douze ans, en 1846, il intègre une école réputée, à Rugby. Sa mère meurt en 1851. Il entre la même année à Christ Church, où il fera en 1855 la connaissance des trois filles du doyen de l’école, Liddell : Lorina, Alice et Edith, à qui il racontera toutes sortes d’histoires, notamment au cours de promenades en bateau. Licencié en lettres, ainsi qu’une mention « très bien » en mathématiques, puis « Master of the House » en 1855, il donnera des leçons particulières, puis enseignera à l’Université en 1857. Il collabore à la revue The comic times, et à la revue The Train, et prend le pseudonyme de Lewis Carroll vers 1855. Publication de poèmes. De 1856 à 1861, il se passionne pour la photographie, prenant comme modèles surtout des petites filles, dont 8 • ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE Alice Liddell. Il reçoit le diaconat, mais, à cause de son bégaiement, ne poursuit pas dans la carrière de pasteur. Il marque un grand intérêt aussi pour les phénomènes occultes (fantômes, spectres, etc.). C’est en 1862 qu’il raconte aux petites Liddell une histoire intitulée Les aventures d’Alice sous terre, qui devient Les aventures d’Alice au pays des merveilles en 1864, et qui est publiée en 1865, à compte d’auteur. Mort de son père en 1867. De 1874 à 1876, il publie plusieurs ouvrages de mathématiques sous son vrai nom, et La Chasse au Snark sous le nom de Lewis Carroll. En 1881, il renonce à enseigner à Christ Church, et enseigne la logique à des jeunes filles d’Oxford. En 1882, il est élu curator du foyer du collège et fait paraître son grand ouvrage de mathématiques : Euclide, livres I et II. Un roman en 1887: Sylvie et Bruno. En 1894: La Logique symbolique. Il meurt d’une bronchite grave en 1898. En 1977, un épisode inédit de De l’autre côté du miroir, La Guêpe emperruquée, est découvert et publié la même année. D’après Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles, GF, 2010 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page9 TRAJECTOIRE Du Snark à Alice J’ai toujours eu, dès mon enfance, une fascination pour Lewis Carroll, qui a commencé par La Chasse au Snark. Deux choses me fascinaient en tant qu’enfant : 1. Que les adultes puissent réinventer un langage, un monde. 2. Qu’enfant aussi, on puisse inventer des mots nouveaux: sur le modèle de ce mot-valise qu’était « snark », combinaison de snake (serpent), shark (requin) et snail (escargot). Philippe Demarle PHOTOGRAPHIE DE RÉPÉTITION © JEAN-LOUIS FERNANDEZ J’étais fasciné par les différents pouvoirs de l’imagination et les libertés offertes par le langage. Cela a développé chez moi un goût pour la puissance de l’imaginaire aussi bien dans la littérature que dans la peinture, la danse et la musique. On retrouve évidemment cette trajectoire dans les œuvres de théâtre qui constituent mon « répertoire »: dans Pirandello, par l’idée de « personnage éternel »; dans ma rencontre avec l’œuvre d’Ionesco et notamment les mots-valises de la fin de La Cantatrice chauve; chez Vitrac, dans Victor, à propos de l’enfant qui invente, lui aussi, un langage insolite et des mots « porte-manteaux », un monde 9. Chez Shakespeare aussi, bien sûr, à propos duquel Lewis Carroll avait inventé le mot « Rilchiam » rencontre de Richard et William. En somme : le nonsense (Lewis Carroll), le surréalisme (Vitrac), l’ « absurde » (Ionesco). Avec cette idée de la créativité, de la faculté d’étonnement et d’émerveillement que l’on perd si souvent avec le temps. C’est à 15 ans que je suis entré totalement dans l’univers de Lewis Carroll, à travers d’autres lectures. Avec Fabrice Melquiot, lors d’une discussion sur ce thème Pirandellien de l’éternité du personnage, du réel et du sur-réel, nous nous sommes proposés de nous interroger théâtralement sur le voyage d’Alice aujourd’hui. Il est rare, en effet, de rencontrer un personnage féminin qui soit une héroïne, douée d’une force et d’une capacité de révolte, de l’entêtement, une forme de droit revendiqué de sa propre jouissance, même comme petite fille, et qui l’apparente presque à Antigone. Un personnage contemporain quant à la féminité. En ce qui concerne le spectacle, c’est grâce à vingt ans de travail effectué ensemble, avec la troupe, au travers de longues tournées, dans de nombreux pays, avec les œuvres dont j’ai parlé, que je puis tenter, grâce à eux, cette Alice et autres merveilles. Notre souci a été de ne pas reproduire l’imaginaire auquel renvoient des films comme ceux de Walt Disney, avec la prééminence accordée par eux au jardin. Mais que chaque acteur puisse développer son imaginaire, inventer librement son personnage et laisser grandir son désir de fantaisie. Le souci de revenir d’abord sous terre (comme était le premier titre de Carroll) pour accéder à la surface – une question essentielle au théâtre – arriver à une nouvelle surface des choses : à une perspective qui soit sur-réelle. Comme, quand on nage, on a accès à un dessus et à un dessous de l’eau. Une façon pour Alice de partir de la profondeur pour accéder au pays du théâtre. Ce spectacle est le premier épisode d’un triptyque, les deux autres suivront dans un avenir relativement proche. Emmanuel Demarcy-Mota ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE • 9 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page10 SUR LEWIS CARROLL Lewis Carroll en 1931 par Louis Aragon, Chroniques 1918-1932 On ne raconte presque rien de Lewis Carroll, qui était un professeur et portait une barbe blonde en pointe vers le milieu du règne de Victoria, c’est-à-dire au pire temps de l’ennui et du puritanisme anglais. À une époque où dans le Royaume définitivement Uni, toute pensée était comme si choquante qu’elle eût hésité à se former, par un détour singulier, celui de la littérature du non-sens, la poésie opposa d’une façon tranquille sa grande voix aux déclamations académiques de l’ère victorienne, au moyen de simples livres d’enfants. C’est de 1870 à 1880 que s’écrivent particulièrement : Alice au pays des merveilles, La Chasse au Snark, À travers le Miroir et plusieurs poèmes de Lewis Carroll. (La Chasse au Snark paraît à la même date que Les Chants de Maldoror et la Saison en Enfer, ceci pour les amateurs de chronologie synoptique). Dans les chaînes honteuses de ces jours de massacres en Irlande, d’oppression sans nom dans les manufactures où s’établissait l’ironique comptabilité du plaisir et de la douleur préconisée par Bentham, alors que de Manchester se levait comme un défi à la théorie du libre-échange, qu’était devenue la liberté humaine ? Elle résidait tout entière dans les frêles mains d’Alice, où l’avait placée ce curieux homme dont on ne se méfiait guère, parce qu’il n’avait jamais rien dit d’irrévérencieux que des reines d’échecs et qu’il montrait aux enfants l’absurdité d’un monde qui n’est que de l’autre côté du miroir. Dans toute l’œuvre de Carroll, il est impossible de trouver le reflet d’un être respectable, à quelque égard que ce puisse être. Aucune moralité à l’usage de ses petits lecteurs aux grands yeux. Ni les fonctions publiques, ni les liens de la parenté ne mettent à l’abri du ridicule les fantoches réels qu’Alice transforme en irréels personnages. (Nulle part peut être l’origine même de la poésie n’est plus directement perceptible qu’ici.) Que la liberté d’Alice commence dans l’absence, dans le pays où elle s’enfonce, de madame sa mère et de tout détenteur par délégation de l’autorité parentale, qu’il n’y est jamais question de bons sentiments, qu’il n’y a enfin pas la queue d’un « Bon dieu » dans cet univers-là, voilà ce qu’il est impossible de 10 • ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE faire passer sur le compte du hasard. Que dire de la singulière entreprise de ce professeur qui met sous les yeux des mioches des poèmes qui flattent le goût de l’enfance pour l’absurdité, sans se préoccuper de leurs devoirs de sujets britanniques ? Le succès d’Alice est peut-être le plus grand des temps modernes au point de vue poétique : la poésie que le monde où nous vivons a réduit à l’apanage de quelquesuns s’est bien vengée. Au contraire des Robinson, des Don Quichotte, écrits pour les adultes, et qui sont tombés en enfance, si l’on peut dire, au point qu’ils ne sont plus que des thèmes pour les plus stupides livres d’images, les œuvres de Lewis Carroll se sont imposées par l’enfance à l’admiration des hommes ; les éditions s’en sont succédée dans toutes les langues et avec une rapidité et un succès sans égal. Il va sans dire que c’est en France, la terre classique de l’ignorance suffisante, qu’Alice a été le moins lue. (…) À une époque où l’enfance est intellectuellement nourrie avec des histoires de police, d’aventures colonisatrices où l’on tue bien du nègre, de récits de guerre où les petits français en culotte de velours ont des mots héroïques devant des « Grosses Berthas », etc., il est certain que je m’en voudrais de contribuer à enlever à l’enfance une lecture qui risque de lui faire paraître bien fade les histoires tricolores de « TitiRoi-des-Gosses » et bien dégueulasses les photos de flics de Détective, néanmoins, il me paraît impossible de continuer à considérer comme des livres destinés uniquement aux enfants, ces poèmes à tous égards si précieux comme documents de l’histoire même de la pensée humaine. Édition présentée par Bernard Leuilliot, Stock, p. 449-454. TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page11 (EN HAUT À GAUCHE) Alice Liddell à 7 ans (1860) photographiée Charles Dodgson (Lewis Carroll) Suzanne Aubert, Gérald Maillet (CHAT DU CHESHIRE) PHOTOGRAPHIE DE RÉPÉTITION © JEAN-LOUIS FERNANDEZ TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page12 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page13 SUR LEWIS CARROLL De la profondeur à la surface par Gilles Deleuze Dans toute l’œuvre de Carroll, il s’agit des événements dans leur différence avec les êtres, les choses et les états des choses. Mais le début d’Alice (toute la première moitié) cherche encore le secret des événements, et du devenir illimité qu’ils impliquent, dans la profondeur de la terre, puits et terriers qui se creusent, qui s’enfoncent en dessous, mélange de corps qui se pénètrent et coexistent. À mesure que l’on avance dans le récit, pourtant, les mouvements d’enfoncement et d’enfouissements font place à des mouvements de glissement, de gauche à droite et de droite à gauche. Les animaux des profondeurs deviennent secondaires, font place à des figures de cartes, sans épaisseur. On dirait que l’ancienne profondeur s’est étalée, est devenue largeur. Le devenir illimité tient tout entier maintenant dans cette largeur retournée. Profond a cessé d’être un compliment. Seuls les animaux sont profonds ; et encore non pas les plus nobles, qui sont les animaux plats. Les événements sont comme les cristaux, ils ne deviennent et ne grandissent que par les bords, sur les bords. C’est à force de glisser qu’on passera de l’autre côté, puisque l’autre côté est le sens inverse. Et s’il n’y a rien à voir derrière le rideau, c’est que tout le visible, ou plutôt toute la science possible est le long du rideau, qu’il suffit de suivre assez loin et assez étroitement, assez superficiellement, pour en inverser l’endroit, pour faire que la droite devienne gauche et inversement. Il n’y a donc pas des aventures d’Alice, mais une aventure : sa montée à la surface, son désaveu de la fausse profondeur, sa découverte que tout se passe à la frontière. C’est pourquoi Carroll renonce au premier titre qu’il avait prévu, « Les Aventures d’Alice sous terre ». in Logique du sens, Les Éditions de Minuit, 1969, p. 19. PHOTOGRAPHIE DE RÉPÉTITION © JEAN-LOUIS FERNANDEZ Suzanne Aubert ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE • 13 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page14 PHOTOGRAPHIES DE RÉPÉTITION © JEAN-LOUIS FERNANDEZ (EN HAUT DE GAUCHE À DROITE) Jauris Casanova // Sandra Faure, Walter N’Guyen, Suzanne Aubert, Sarah Karbasnikoff, Gérald Maillet // Valérie Dashwood (EN BAS) Walter N’Guyen // Philippe Demarle, Walter N’Guyen TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page15 ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE • 15 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page16 Tous ceux qui gardent le sens de la révolte reconnaîtront en Lewis Carroll leur premier maître d’école buissonnière. André Breton, « Lewis Carroll » in Anthologie de l’humour noir 16 • ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page17 ÉNIGMES Trois énigmes pour grandes personnes LA CUISINIÈRE ET LE CHAT « Puis il y a ma cuisinière et le Chat de Cheshire », dit la Duchesse. « La Cuisinière croit qu’au moins l’un des deux est fou. » Que pouvez-vous conclure au sujet de la Cuisinière et du Chat ? LE ROI ET LA DAME DE CARREAUX « Puis, il y a le Roi et la Dame de Carreaux », commença la Duchesse. « Le Roi et la Reine de Carreaux ? » dit Alice. « Je ne crois pas les avoir rencontrés – en fait, je ne savais pas qu’ils étaient près d’ici. » « Toutes les cartes sont près d’ici », dit la Duchesse. « En tout cas, j’ai entendu une rumeur selon laquelle la Reine de Carreaux était folle. Pourtant, je n’étais pas sûre de savoir si la personne qui me l’a dit était folle ou saine d’esprit, aussi ai-je essayé de trouver la solution par moi-même. Donc, un jour, je rencontre le Roi de Carreaux sans sa Dame. Je savais qu’il était absolument honnête, bien que de santé mentale incertaine, de sorte que, quoi qu’il répondît, il était sûr au moins qu’il croirait dire la vérité. » « Votre pauvre chère femme est-elle réellement folle ? », lui demandai-je avec sympathie. « Elle croit qu’elle l’est », me répondit le Roi. Que peut-on conclure au sujet du Roi et de la Reine de Carreaux ? LE DODO, LE LORI ET L’AIGLON « Puis il y a le Dodo, le Lori, et l’Aiglon », dit la Duchesse. « Le Dodo croit que le Lori croit que l’Aiglon est fou. Le Lori croit que le Dodo est fou, et l’Aiglon croit que le Dodo est sain d’esprit. » « Pouvez-vous dénouer l’énigme », demanda la Duchesse. Réponses page suivante. ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE • 17 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page18 SOLUTIONS DES ÉNIGMES Sarah Karbasnikoff PHOTOGRAPHIE DE RÉPÉTITION © JEAN-LOUIS FERNANDEZ LA CUISINIÈRE ET LE CHAT Si la Cuisinière était folle, alors il serait vrai qu’au moins l’un des deux serait fou, et nous aurions une personne folle disant une chose sensée, ce qui est impossible. Par conséquent la Cuisinière doit être saine d’esprit. Puisqu’elle est saine d’esprit, sa croyance est correcte, donc il est bien vrai que l’un des deux est fou. Puisque ce n’est pas elle, il faut que ce soit le Chat de Cheshire. Par conséquent, la Cuisinière est saine d’esprit et le Chat de Cheshire est fou. LE ROI ET LA DAME DE CARREAUX Il est impossible que quiconque se trouve dans son bon sens puisse croire qu’il est fou, parce quelqu’un qui est sain d’esprit saurait qu’il est sain d’esprit, tandis que quelqu’un qui est fou croirait, en se trompant, qu’il est sain d’esprit. Par conséquent la Reine ne pouvait croire qu’elle était folle, et donc le Roi était fou de croire qu’elle le croyait. On ne peut rien déduire de là quant à la santé mentale de la Reine. LE DODO, LE LORI ET L’AIGLON Puisque le Lori croit que le Dodo est fou, alors le Lori et le Dodo sont de types opposés (si le Lori est sain d’esprit, alors le Dodo est réellement fou ; si le Lori est fou, alors le Dodo n’est pas réellement fou, mais sain d’esprit). Puisque l’Aiglon croit que le Dodo est sain d’esprit, il est opposé au Lori (qui croit que le Dodo est fou), donc il est comme le Dodo. (D’une autre façon, on pourrait prouver par ce raisonnement que si l’Aiglon est sain d’esprit, alors le Dodo est réellement sain d’esprit, et que si l’Aiglon est fou, alors le Dodo n’est pas réellement sain d’esprit, mais fou). Par conséquent l’Aiglon et le Dodo sont pareils, et le Lori est opposé aux deux autres. Puisque le Lori est opposé à l’Aiglon, alors le Lori doit croire que l’Aiglon est fou. Par conséquent la croyance du Dodo est correcte, et donc le Dodo est sain d’esprit. Et ainsi, le Dodo et l’Aiglon sont tous deux sains d’esprit et le Lori est fou. Énigmes sélectionnées par François Regnault dans Alice au pays des énigmes [Alice in Puzzle-land] par Raymond M. Smullyan, New York William Morrow & Co, 1982 18 • ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page19 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page20 LA TROUPE DU THÉÂTRE DE LA VILLE SUZANNE AUBERT ALICE Formée au TNS, elle travaille avec Jean-Pierre Vincent sur Cancrelat de Sam Holcroft et Iphis et Iante d’Isaac de Benserade. Avec Clément Poirée, elle joue dans Beaucoup de bruit pour rien et La Nuit des Rois de Shakespeare. En 2013, elle joue sous la direction de David Lescot dans Les Jeunes et J’ai trop peur, une commande du Théâtre de la Ville dans le cadre du Parcours {enfance et jeunesse}. En 2014, elle joue dans Le Canard sauvage d’Ibsen mis en scène par Stéphane Braunschweig. En 2015, elle se joint à la Troupe pour la création d’Alice et autres merveilles. JAURIS CASANOVA LE LORI I LE GRAND MÉCHANT LOUP I LE VALET DE CŒUR Formé à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (Ensatt-Paris) de 1993 à 1996, il travaille dès sa sortie avec Richard Brunel, Adel Hakim, Aurélien Recoing, Nada Strancar, Thierry Lavat… Il intègre la Troupe en 2006 et joue notamment dans Rhinocéros et Ionesco suite de Ionesco, Homme pour homme et Variations Brecht, Casimir et Caroline de Horváth, Wanted Petula et Bouli année zéro de Fabrice Melquiot, Le Faiseur de Balzac. PHILIPPE DEMARLE LE LAPIN BLANC AUX YEUX ROUGES I LE LIÈVRE DE MARS Après avoir suivi des études au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, il travaille avec Marcel Maréchal, François Rancillac, Daniel Mesguish, Jacques Lassalle, Joël Jouanneau, Brigitte Jaques-Wajeman, Stuart Seide, Georges Lavaudant, Michel Raskine, André Engel. À partir de 2001, il joue dans les mises en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota : notamment dans Le Diable en partage et Ma vie de chandelle de Fabrice Melquiot, Rhinocéros (2005 et 2006), Homme pour homme et pour la création de Wanted Petula et Le Faiseur. 20 • ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page21 VALÉRIE DASHWOOD LA POUPÉE BARBIE I LA CHENILLE I LE CHAPELIER Après avoir suivi la classe libre du Cours Florent et intégré le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, Valérie Dashwood joue pour la première fois dans une mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota en 1998, dans Peine d’amour perdue de Shakespeare. Suivent Marat-Sade de Peter Weiss, Six personnages en quête d’auteur de Pirandello, Ma vie de chandelle de Fabrice Melquiot, Rhinocéros, Wanted Petula et Victor ou les Enfants au pouvoir de Vitrac, Le Faiseur. Elle travaille avec Stuart Seide, Daniel Jeanneteau et depuis 2002 avec Ludovic Lagarde qui la met en scène dans Docteur Faustus de Gertrud Stein, dans trois créations d’Olivier Cadiot, Retour définitif et durable de l’être aimé, Fairy Queen et Un nid pour quoi faire (présenté au Théâtre de la Ville en 2011). SANDRA FAURE L’AIGLON I L’ARCHI-DUCHESSE I LA REINE DE CŒUR Elle travaille notamment avec Frédéric Fisbach, Christian Germain, Christophe Lidon et Thierry Lavat. Elle rencontre Emmanuel Demarcy-Mota en 2003, rejoint la Troupe et joue sous sa direction dans Rhinocéros, Ionesco suite, Le Diable en partage, Homme pour homme, Variations Brecht, Wanted Petula, Casimir et Caroline, Bouli année zéro, Le Faiseur. SARAH KARBASNIKOFF LE PETIT CHAPERON ROUGE I LA SOURIS I LA CUISINIÈRE I DEUX Elle a été formée à l’École du passage, à Théâtre en Actes, puis à l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre national de Strasbourg d’où elle sort en 1996. Elle travaille notamment avec Adel Hakim, Stéphane Braunschweig, Declan Donnellan, Agathe Alexis, Lionel Spycher. Avec Emmanuel Demarcy-Mota, elle joue dans Marat-Sade en 2000 puis dans Rhinocéros, Tanto Amor Desperdiçado de Shakespeare, Homme pour homme, Casimir et Caroline, Bouli année zéro, Victor ou les Enfants au pouvoir, Le Faiseur. ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE • 21 TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page22 OLIVIER LE BORGNE PINOCCHIO I BILL LE LÉZARD I SEPT Après une formation aux ateliers Julie Villemont, il intègre le Lee Strasberg Institute de New York. Il travaille notamment avec Richard Brunel et Robert Wilson. Depuis 1998, création de Peine d’amour perdue, il fait partie de la Troupe et joue dans les créations d’Emmanuel Demarcy-Mota, en particulier Six personnages en quête d’auteur, Rhinocéros, Marcia Hesse et Wanted Petula de Fabrice Melquiot, Casimir et Caroline, Ionesco Suite. GÉRALD MAILLET LE DODO I LE CHAT DU CHESHIRE I CINQ Formé à l’Ensatt-Paris, il collabore notamment avec les metteurs en scène Thierry Lavat et Jean-Marie Lejude. Il rejoint la compagnie en 1998 pour la création de Peine d’amour perdue et participe depuis aux créations d’Emmanuel Demarcy-Mota, en particulier à Marat-Sade, Six personnages en quête d’auteur, Rhinocéros, Homme pour homme, Casimir et Caroline, Wanted Petula, Bouli année zéro, Ionesco suite, Le Faiseur. WALTER N’GUYEN LE CANARD, LE BÉBÉ, LE LOIR, LE ROI DE CŒUR Danseur, musicien et comédien Walter N’Guyen travaille avec Emmanuel Demarcy-Mota depuis 2005 où il participe comme musiciens à la création de Rhinocéros. En tant qu’acteur, il a participé à plusieurs de ses mises en scène : Homme pour homme, Casimir et Caroline, Rhinocéros (re-création 2011), Le Faiseur. Avec le compositeur Jefferson Lembeye, il signe également les musiques de Homme pour homme et Ionesco Suite. PHOTOGRAPHIES DE RÉPÉTITION © JEAN-LOUIS FERNANDEZ 22 • ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE SAUF LE ROI & LA REINE DE CŒUR © JAURIS CASANOVA TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page23 AUTOUR D’ALICE EXPOSITION WONDERLAND, LA LOGIQUE DU RÊVE Les kakemonos présentés au Théâtre de la Ville sont extraits de l’exposition Wonderland, la logique du rêve, conçue et réalisée par le Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis et exposée lors de sa 31e édition (2 au 7 décembre 2015). Plus de 200 œuvres de Gilles Bachelet, Anthony Browne, Chiara Carrer, Rébecca Dautremer, Benjamin Lacombe et les illustrations natives de John Tenniel et Lewis Carroll ont été présentées. À LA LIBRAIRIE Toutes les pièces jeune public de Fabrice Melquiot sont publiées à L’Arche éditeur : Alice et autres merveilles, Bouli Miro, Bouli redéboule, Wanted Petula, Bouli Année Zéro, Perlino comment, Frankenstein : théâtre musical. • Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll, illustrations de Pat Andrea, version bilingue anglais-français (D. DE SELLIERS) • Ma chère Alice, Agnès Debacker, illustrations Marie Assénat (ÉCOLE DES LOISIRS) • Images d’Alice au pays des merveilles (BEAUX-ARTS ÉDITIONS) • Tout sur Alice : 50 créations du pays des merveilles, Hannah Read-Baldrey, Christine Leech traduit de l’anglais par Marie Pieroni (EYROLLES) • Lettres à Alice et à quelques autres, Lewis Carroll traduit de l’anglais et présenté par Maxime Rovere (RIVAGES) • Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll traduit de l’anglais par Isabelle Herbauts, Anne Herbauts, illustrations Anne Herbauts (CASTERMANN) • Alice au pays des merveilles (1), Lewis Carroll, traduit par Henri Parisot, illustration de Benjamin Lacombe (ÉDITIONS SOLEIL, 2015) • Madame le Lapin blanc (2), Gilles Bachelet (SEUIL JEUNESSE, 2012) • Alice au pays des merveilles (3), Lewis Carroll, traduit par Sophie Koechlin, illustration de Rébecca Dautremer (LA JOIE DE LIRE, 2006) 4 3 2 1 5 RENCONTRE Rencontre avec l’équipe artistique le dimanche 3 janvier 2016 à l’issue de la représentation. ALICE ET AUTRES MERVEILLES AU THÉÂTRE DE LA VILLE • 23 찞 émilie paillot graphiste / COUVERTURE © Getty images / Krakozawr / LICENCES 1-1051016/2-1051017/3-1051015 / IMPRESSION Stipa (HACHETTE LIVRE/GAUTIER-LANGUEREAU, 2010) • Les Aventures d’Alice au pays des merveilles (4), Lewis Carroll, illustration d’Anthony Browne (KALÉIDOSCOPE, 1989 POUR L’ÉDITION FRANÇAISE) • Alice racontée aux petits enfants (5), Lewis Carroll, traduit par Henri Parisot, illustration de Chiara Carrrer TDV_24p_alice_TDV_24p_pages 21/12/15 09:36 Page24 Mais alors, dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll theatredelaville-paris.com { THÉÂTRE DE LA VILLE } 2 PLACE DU CHÂTELET, PARIS 4 01 42 74 22 77