La reconversion professionnelle: un défi délicat pour les sportifs d`élite

sport et économie
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ENTREPRISE ROMANDE
22 novembre 2013
sport et économie
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22 novembre 2013
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La reconversion professionnelle:
un défi délicat pour les sportifs d’élite
breux. La problématique de la
reconversion n’est pas suffisam-
ment prise au sérieux par les
responsables politiques et asso-
ciatifs. Il faudrait beaucoup plus
de moyens et, surtout, plus d’am-
bition. Les sportifs ne doivent pas
être lâchés après avoir consacré
dix ou douze ans aux compéti-
tions de haut niveau, où ils ont
souvent défendu avec honneur
les couleurs nationales!»
Ce diplômé en management
du sport de l’Institut de hautes
études en administration
publique (IDHEAP), député
du district de Sierre, consacre
beaucoup d’énergie à défendre
ses idées. Le sujet le passionne.
Sous son impulsion, l’ASC pro-
pose depuis quelques années
des conseils de carrière aux
ex-athlètes et les oriente vers
telle formation ou telle possibi-
lité d’emploi. Elle offre aussi des
possibilités pour faire valider les
acquis des sportifs. «Même si ce
ne sont que trois ou quatre ex-
athlètes qui nous consultent
chaque année et que cette dé-
marche reste accessoire pour
notre association, symbolique-
ment, notre action est forte
Bernard Briguet a également,
dans son activité politique valai-
sanne, souhaité l’instauration
d’un fonds cantonal de recon-
version pour les sportifs. Une
initiative qui n’a pas rencontré
l’adhésion des autres députés,
à sa grande déception. Pourtant,
il martèle: «Swiss Olympic, le
Département fédéral du sport,
voire les fédérations, devraient
mettre en place un réel concept
d’aide à la reconversion avec un
encadrement psychologique, un
suivi, de la formation, des stages,
etc. Une douzaine de personnes,
au niveau suisse, ne devrait tra-
vailler qu’à cela. En outre, un
Plusieurs facteurs poussent un sportif à stopper la compétition de haut
niveau:
a Baisse de la performance
a Age (dès 25 ans dans certains sports)
a Blessures
a Fin de contrat
a Faillite d’un club
a Motifs familiaux
Voilà deux histoires de re-
conversions professionnelles
réussies. L’ex-escrimeuse et
médaillée olympique (Jeux
olympiques de Sydney en
2000) Sophie Lamon, 28 ans, et
l’ex-footballeur (45 sélections
en équipe nationale) Chris-
tophe Bonvin, 48 ans, ont cha-
cun des parcours exemplaires.
Sophie Lamon d’abord. Elle a
arrêté sa carrière en 2010, à la
suite de problèmes de santé.
Elle occupe aujourd’hui le
poste de manager sportif de
la Fédération suisse d'escrime.
Elle explique les étapes de sa
reconversion: «J’ai toujours
géré de front le sport et mes
études, jusqu’à obtenir un Mas-
ter en sports, management et
économie. Parfois, ce choix a
été éprouvant physiquement,
mais je ne l’ai pas regretté. Au
sortir de ma carrière d’escri-
meuse, ma reconversion a
été plus simple». Christophe
Bonvin, lui, a cessé de marquer
des buts au niveau profession-
nel dès 1997. Il est devenu di-
recteur adjoint de l'entreprise
Charles Bonvin SA, à Sion.
«Lorsque j’ai arrêté le foot-
ball, l’aide à la reconversion
était inexistante. J’ai donc fait
moi-même un bilan de com-
pétences. Ensuite, j’ai choisi
pendant deux ans d’étudier les
possibilités d’inscrire la suite
de ma carrière dans les métiers
du vin, un domaine qui me pas-
sionnait depuis longtemps. J’ai
pris mon temps pour ne pas
faire le mauvais choix, mais le
nouveau défi qui m’attendait
m’a permis de quitter l’univers
du football sans regrets et uni-
quement avec des souvenirs
fantastiques en tête.»
Et là, Christophe Bonvin parle
de Wembley, des stades pleins
à craquer, de l’hymne national
qui retentit… Mais il explique
aussi que son entourage a joué
un rôle essentiel pour ne pas
sombrer dans une nostalgie
malsaine, pour faire le deuil
de ses années de footballeur
et pour se réjouir pleinement
de nouveaux défis à venir. «Ma
famille, mes amis et même
certains responsables sportifs
La performance dans la performance
«Ce que nous vivons en tant que sportifs de haut niveau demeure unique. Aucune autre activité professionnelle ne procure de telles sensations, de telles joies, de tels bonheurs. De l’immense investissement personnel consenti pour s’entraîner chaque jour sans relâche aux
intenses émotions ressenties lors des compétitions, tout cela constitue un vécu inégalableVoilà en substance ce que disent de nombreux ex-athlètes d’élite au sortir de leur «première carrière» et lorsqu’ils abordent la délicate question de leur reconversion professionnelle.
On comprend les difficultés
particulières qu’ils rencontrent,
eux qui ont été ovationnés par
le public, eux qui ont porté les
couleurs nationales avec fierté,
eux qui aujourd’hui retournent,
pour beaucoup, dans l’anony-
mat. Le retour à la banale réalité
quotidienne n’est pas toujours
simple à réaliser pour ceux qui
ont tutoyé la gloire, ou du moins
goûté aux montées d’adréna-
line et aux broncas des stades.
A cela s’ajoutent d’autres soucis:
d’une part, les dispositifs de sou-
tien pour la reconversion mis en
place par les fédérations ou par
les pouvoirs publics restent trop
peu nombreux et, d’autre part,
les entreprises suisses se mé-
fient lorsqu’elles reçoivent le CV
d’un trentenaire indiquant cinq,
huit ou dix ans d’implication
dans un sport de haut niveau.
Cette expérience ne leur appa-
raît pas comme un atout, mais
comme un handicap, comme
un trop long éloignement des
préoccupations du monde pro-
fessionnel! Voilà certainement
une position dépourvue de
fair-play, tant les ex-athlètes, s’ils
manquent parfois de compé-
tences pratiques validées par
une école ou par une université,
possèdent pour la plupart des
qualités humaines rares chez
d’autres personnes et qui ne
demandent qu’à s’exprimer au
service de l’économie ou de la
communauté.
LE PROJET DE VIE
DE SERGEI ASCHWANDEN
Le parcours de Sergei Aschwan-
den ne reflète pas les difficultés
rencontrées par d’autres sportifs
lors de leur reconversion profes-
sionnelle. Le judoka, médaillé
de bronze en moins de 90 kg
aux Jeux olympiques de Pékin
en 2008, a pris soin de préparer
son «projet de vie» longtemps à
l’avance. «Je n’aime pas l’expres-
sion «faire le deuil de sa carrière
sportive» avant de passer à une
autre aventure, professionnelle
cette fois. Il existe au contraire
une continuité entre les diffé-
rentes étapes de ma vie, qui cor-
respondent à un projet global.
Alors que j’étais encore judoka,
j’ai entamé les démarches pour
reprendre mes études universi-
taires.» Titulaire d’un Master en
management du sport à l’Univer-
sité de Lausanne depuis cet été,
il a très vite trouvé un emploi à
sa mesure: depuis le 1er octobre,
il dirige le Centre des sports de
Villars. Cet organisme gère les in-
frastructures sportives (piscine,
tennis, patinoire) de la station
vaudoise. Tout semble s’enchaî-
ner naturellement dans la stra-
tégie professionnelle imaginée
par Sergei Aschwanden, comme
lors d’un combat de judo bien
mené. Pourtant, même cette his-
toire si bien écrite comporte des
failles: «Je recherche un travail
depuis le début de l’année 2013
et l’obtention de mon emploi
actuel est le fruit de nombreux
entretiens et d’autres processus
de sélection. Rien ne m’a été
donné. Et pour l’anecdote, au
début de mes postulations, j’ai
connu quelques désillusions:
des postes qui semblaient faits
pour moi, dans le monde sportif
notamment, me sont passés sous
le nez sans que je comprenne
les raisons de ces échecs».
un dossier réalisé par GreGory tesnier
Une fin de carrière
peut être volontaire ou non!
Sophie Lamon et Christophe Bonvin:
deux parcours gagnants
Ces difficultés rencontrées par
Sergei Aschwanden – alors que
celui-ci, fort déjà de sa notoriété,
a mis toutes les chances de son
côté pour réussir au mieux sa
reconversion professionnelle –
symbolisent l’importance des
murs qui se dressent face aux
ex-athlètes suisses lorsqu’ils
souhaitent trouver un nouveau
métier. Sergei Aschwanden
convient toutefois qu’il existe
bien quelques dispositifs mis en
place par les fédérations spor-
tives et les pouvoirs publics pour
faciliter la reconversion profes-
sionnelle des sportifs de haut
niveau, mais ces aides ne sont
pas assez nombreuses et, surtout,
elles interviennent trop tard.
«Il faut agir en amont, inciter les
jeunes sportifs à se former dès le
début en suivant un apprentis-
sage ou en obtenant une matu-
rité. Plus tard, quelques années
avant l’arrêt des compétitions,
l’entourage des athlètes devrait
les pousser à penser à leur «pro-
jet de vie» futur et les aider à at-
teindre un nouveau but. Plus glo-
balement, je crois que beaucoup
des lacunes constatées dans
l’accompagnement des sportifs
en fin de carrière viennent d’un
manque général de reconnais-
sance du sport d’élite en Suisse.
La définition même d’un spor-
tif de haut niveau n’est pas très
claire dans notre pays. En France,
pour prendre l’exemple d’une
nation voisine, une liste précise
des athlètes considérés comme
«sportifs de haut niveau» existe.
Une définition de ce qu’est une
activité sportive de haut niveau
préside à la tenue de ce recense-
ment, géré par le Ministère char-
n'ont pas été formés». En outre,
les sportifs penseraient à l’après-
compétition bien trop tard – ce
qui rejoint le diagnostic de Ser-
gei Aschwanden –, surtout ceux
issus d’une activité très profes-
sionnalisée comme le football
ou le hockey, où l’argent et les
salaires confortables n’invitent
peut-être pas à la réflexion pous-
sée sur un avenir qui paraît loin-
tain et, surtout, plus difficile.
VOLONTÉ POLITIQUE TROP FAIBLE
Les athlètes ont certainement
une grande part de responsabili-
té dans le fait de préparer correc-
tement ou non leur après-carrière
sportive, mais cette responsabi-
lité n’est pas totale, comme le
soulignent Sergei Aschwanden,
mais aussi l’ex-footballeur Chris-
tophe Bonvin ou l’ex-escrimeuse
Sophie Lamon, d’autres sportifs
qui ont réussi leur reconversion
(lire article en page 7). Bernard
Briguet, directeur pour la Suisse
romande de l’Association suisse
des cadres (ASC), est du même
avis. «Les dispositifs actuellement
en place, comme ceux de Swiss
Olympic, ne sont pas assez nom-
Vous enfilez votre beau costume sportif et vos chaussures de compétition pour aller faire votre jogging matinal? Vous êtes
en réalité un précieux rouage de l’économie.
Maurice satineau
Beaucoup de sociologues
admettent que le sport
-
sans
même parler de compétition
-
satisfait un besoin humain
et qu’il consomme des res-
sources: installations, trans-
ports, accessoires, matériels,
soins divers et assurances.
L’envie de se dépasser ou
de s’amuser est un secteur
d’activité à part entière. De la
finale internationale aux pro-
duits dérivés, du club local à
la société anonyme chargée
d’un événement, sans oublier
la médiatisation, l’activité
sportive engendre une perfor-
mance économique en plus
de la performance physique.
L’effet n’est jamais simple à
calculer, entre les sponsors qui
rechignent légitimement à dé-
voiler leurs avantages globaux,
les interventions de l’Etat via
les subventions, les méthodes
de calculs qui varient d’un
pays, voire d’une fédération,
à l’autre. Pour être complet, il
faudrait encore quantifier les
bénéfices socio-économiques
que la collectivité retire des
pistes d’entraînement et des
salles de gym du point de vue
de la santé, de l’éducation et
de la socialisation de chacun.
Directeur général du Comité In-
ternational Olympique (CIO),
Christophe de Kepper ne sous-
estime pas les investissements
indispensables pour les jeux
olympiques. «Ils peuvent avoir
un réel impact économique
bénéfique sur le long terme,
s’ils sont judicieusement choi-
sis par le politique.» Après la
grande fête des chronos, Bar-
celone a vu le nombre de ses
visiteurs annuels passer de 1,7
à 7 millions. Au niveau mon-
dial, le sport draine environ
120 milliards de dollars de re-
gé des sports. Cette démarche est
positive, car elle contribue à la
valorisation des vocations spor-
tives, qui sont envisagées comme
des carrières à part entière, et,
partant, elle facilite aussi les pos-
sibilités de reconversion.»
LE PROGRAMME
DE SWISS OLYMPIC
Swiss Olympic, l’association faî-
tière des fédérations sportives
suisses, établit sur d’autres cri-
tères une liste des détenteurs
des «Swiss olympic cards». Sur-
tout, elle offre – mais beaucoup
considèrent que ce n’est pas
assez – aux meilleurs athlètes
nationaux un programme parti-
culier d’aide à la reconversion
professionnelle, le Swiss Olym-
pic Athlete Career Programme
(ACP). Fruit d’un partenariat né
en 2005 avec le prestataire de
services en personnel Adecco,
ce dispositif propose des presta-
tions gratuites, avec pour objec-
tif d’aider les sportifs – jusqu’à
un an après leur retrait de la
compétition – à concilier sport,
formation, vie professionnelle et
environnement social.
Claudia Kaufmann est respon-
sable de l’ACP chez Adecco. Elle
explique: «Nous mettons notre
savoir-faire ainsi que nos ré-
seaux au service de Swiss Olym-
pic et des sportifs. Adecco sou-
tient ainsi chaque participant
en lui faisant bénéficier d’un
suivi spécifique. Les athlètes et
les entraîneurs peuvent, entre
autres mesures, tester l’état de
leurs connaissances profession-
nelles et leurs éventuels besoins
en formation, ainsi qu’évaluer
leurs chances sur le marché
du travail. Nous avons en outre
des services internes spécialisés
qui peuvent être mobilisés pour
effectuer une analyse de person-
nalité plus précise».
Pour Claudia Kaufmann, l’ACP
est une réussite et il «facilite
considérablement le passage
vers le monde professionnel».
Cet enthousiasme n’empêche
pas la responsable d’Adecco de
regarder la réalité en face et de
constater que «l'intégration dans
le monde du travail est difficile,
surtout pour les athlètes qui
fonds fédéral devrait permettre
de payer un apprentissage ou
des études aux sportifs sur la
base de conditions à définir. Voi-
là un ensemble de mesures qui
traduiraient une forte volonté
politique de changer les choses!
L’argent pour soutenir cette
ambition est là. Il circule au
sein des organisations faîtières
qui, pour certaines, pourraient
investir dans le futur des athlètes
plutôt que dans des bâtiments
prestigieux».
ENTREPRISES COUPABLES?
L’attaque est sévère, mais elle tra-
duit davantage une réelle décep-
tion face à «l’inertie ambiante» et
aux difficultés rencontrées par
les ex-athlètes plutôt qu’un désir
de médire. Surtout, Bernard Bri-
guet rêve d’une culture sportive
enfin prise au sérieux en Suisse,
non seulement par l’ensemble
de la population, mais encore
par le monde économique. Car
c’est là aussi que le bât blesse: les
entreprises demeurent her-
tiques aux qualités et aux com-
pétences des ex-sportifs de haut
niveau. Ces derniers possèdent
souvent un caractère affirmé,
un dynamisme précieux, une
force de travail au-dessus de la
moyenne, une ouverture d’esprit,
une motivation à toute épreuve,
une concentration inépuisable,
une grande endurance, etc. Mais
tout cela n’a que peu de valeur
pour les employeurs, face aux di-
plômes – non encore obtenus –
et à l’expérience professionnelle
– inexistante.
Claudia Kaufmann partage l’avis
de Bernard Briguet et souhaite
également que les entreprises
s’ouvrent davantage aux profils
de candidats différents, élargis-
sant ainsi leurs critères d’enga-
gement. «Adecco encourage les
employeurs potentiels à prendre
conscience des capacités profes-
sionnelles des anciens sportifs de
haut niveau. Parallèlement à leur
carrière sportive, de nombreux
athlètes ont effectué une forma-
tion professionnelle ou ont suivi
des études, montrant ainsi leur
extrême flexibilité et leur grande
endurance. En engageant des
athlètes de haut niveau, que ce
soit pendant ou à la suite de leur
carrière sportive, les entreprises
peuvent en outre se positionner
comme des partenaires engagés
socialement, qui encouragent les
performances et le sport d’élite
en Suisse.» Bernard Briguet ne
dit pas autre chose et prend
l’exemple de la fondeuse vau-
doise et médaillée olympique
Laurence Rochat pour étayer
son propos. Cette dernière a tou-
jours gardé un pied dans une
entreprise à raison de 20% à 30%
sur l’année. «Ainsi, elle a gran-
dement facilité ses perspectives
de reconversion. Il faudrait que
l’économie dans son ensemble
soit plus ouverte à ce genre de
collaboration. Engager un sportif
d’élite constitue un pari gagnant
pour une entreprise!»
n
QUAND LE SPORTIF a atteint des sommets, le grand saut dans la vie professionnelle n’est pas toujours aisé.
photo stefan schurr
-
fotolia.com
venus. Les survêtements entrent
forcément dans le champ de
la politique économique. Cin-
quante-sept fédérations spor-
tives sont présentes dans le can-
ton de Vaud, «soit environ mille
trois cent trente-cinq emplois
directs. On s’inquiète légitime-
ment de la perte de trois cents
postes industriels si une usine
ferme», tonne le conseiller
d’Etat vaudois Philippe Leuba,
«mais n’oublions pas qu’une
ville comme Singapour fait des
offres très agressives pour sé-
duire les acteurs sportifs. C’est
aussi un enjeu national pour la
Suisse».
L’INNOVATION SUR LE PODIUM
Au niveau vaudois et avec
des répercussions plus larges,
l’arme secrète s’appelle le
cluster du sport. Devant voir le
jour dans les deux ans à venir
sur le campus universitaire
lausannois, ce vaste bâtiment
va réunir les milieux sportifs,
les industriels concernés et
les spécialistes de la santé afin
de maximiser les synergies et
les innovations. Cette perspec-
tive intéresse particulièrement
Décision SA. Basée à Ecublens,
cette PME d’une quarantaine
de personnes a développé des
matériaux composites pour
de gros défis sportifs, tels que
le bateau Alinghi. Ses connais-
sances ont été mises à profit
pour réaliser des parois radio-
transparentes installées au
centre de Swisscom au sommet
du Säntis, et pour un plafond
en diaphragme mobile dans la
salle de conférence d’un grand
horloger genevois. Vers 2030, un
voyage vers Mars est prévu avec
des astronautes. De son côté,
le Centre suisse d’électronique
et de microtechnique travaille
sur des vêtements intelligents,
capables de transmettre toutes
les données vitales du corps
humain. Il a déjà mis au point
de telles panoplies légères pour
divers sportifs. Ils sont ainsi sui-
vis en temps réel par leur entraî-
neur. La technologie helvétique
pourrait traverser l’espace
après-demain. «Un jour, ces
outils seront accessibles pour
chacun d’entre nous, qu’il soit
sportif ou pas», a prédit le vice-
président du CSEM Georges
Kostrotsios lors du vingt et
unième Forum de l’économie,
réuni en septembre au Comp-
toir suisse, à Lausanne.
n
HÔTE DES JEUX OLYMPIQUES d’été en 1992, Barcelone a consenti de gros investissements pour remodeler son
paysage urbain (ici: Port Olympique). Une stratégie gagnante: le nombre de ses visiteurs a connu depuis une forte
progression.
m’ont offert un soutien indis-
pensable.»
L’IMPORTANCE
DE L’ENTOURAGE
Sophie Lamon insiste elle aussi
sur l’importance de l’entou-
rage dans la vie d’un sportif
de haut niveau et dans son
accompagnement vers une re-
conversion réussie. Est-ce à dire
que les organisations faîtières
du football ou de l’escrime
délaissent leurs athlètes lors de
cette étape cruciale? «Il existe
des mesures et je connais par
exemple le Swiss Olympic Ath-
lete Career Programme (ACP).
Mais donner plus d’informa-
tions au sujet de la reconver-
sion professionnelle, et ce dès
le plus jeune âge, est souhai-
table», souligne Sophie Lamon,
pour qui, toutefois, le sportif
de haut niveau doit «savoir
se prendre en charge». Pour
sa part, Christophe Bonvin
confirme avec humour que
l’Association suisse de foot-
ball ne l’a pas aidé autrement
qu’en approuvant le choix
de son nouveau métier et en
achetant, pendant plusieurs
années tout de même, des bou-
teilles chez Charles Bonvin en
prévision des repas prévus
pour les assemblées générales
de l’organisation! Et l’ancien
footballeur de signaler encore:
«L’athlète d’élite qui arrête la
compétition doit obligatoire-
ment savoir ce qu’il souhaite
pour la suite, car personne ne
viendra vraiment l’épauler, mis
à part son entourage immé-
diat»
n
.
CHRISTOPHE BONVIN. Des terrains
de foot à la vigne: exemple d’une
reconversion réussie.
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