ecm- correction sequence 1-terminale c

publicité
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
SEQUENCE 1
EPREUVE D’EDUCATION A LA CITOYENNETE
COEF : 2 DUREE : 2h
Le candidat traitera l’un des sujets suivants
Sujet 1 : L’apport des Traités de Westphalie (1648), de la Sainte Alliance (1815), du Congrès
de Vienne (1815), du traité de Versailles (1919) ainsi que de la conférence de San Francisco
(avril 1945) dans l’édification des relations internationales modernes.
Sujet 2 : Pourquoi voit-on en la coopération internationale une nécessité ?
Consigne de travail : Pour tout sujet choisi, le candidat rédigera une introduction et une
conclusion. Le développement se fera sous forme de plan détaillé.
Barème de notation :
Introduction
3 pts
Développement
 Connaissances
 Organisation des idées
 Argumentation + exemples
Conclusion
12 pts
6 pts
4 pts
2 pts
Présentation
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
3 pts
2 pts
1
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
Sujet 1 : L’apport des Traités de Westphalie (1648), de la Sainte Alliance (1815), du Congrès
de Vienne (1815), du traité de Versailles (1919) ainsi que de la conférence de San Francisco
(avril 1945) dans l’édification des relations internationales modernes.
INTRODUCTION
[Définition du sujet] L’Europe jusqu’au XVIIe siècle est exclusivement régie par un vague
ordre religieux hiérarchisé et des rapports de force entre ses différents royaumes. Ce visage
peu reluisant des relations internationales va progressivement changer avec l’avènement d’un
certain nombre d’instruments juridiques internationaux en l’occurrence les traités de
Westphalie de 1648, la Sainte Alliance et le Congrès de Vienne de 1815, le traité de
Versailles de 1919 et la conférence de San Francisco d’avril 1945. Avec ceux-ci s’instaure
une nouvelle ère, celle des relations internationales modernes mues cette fois par des
principes.
[Problématique] En quoi ces instruments modifient-ils les relations internationales ? Mieux
encore, qu’est-ce qu’ils apportent de nouveau aux relations internationales ?
[Annonce du plan] Les traités de Westphalie ouvrent l’ère des relations internationales
modernes en instituant les principes de souveraineté des Etats et celui de non-ingérence. A
leur suite, la Sainte Alliance et le Congrès de Vienne viendront remettre en cause l’ordre
westphalien en proclamant notamment le principe d’ingérence. L’instabilité créée par ces
premiers instruments sera plus tard jugulée par le traité de Versailles et la conférence de San
Francisco qui créent à tour de rôle deux organisations internationales chargées d’assurer la
paix par la sécurité collective.
[Le plan ne doit en aucun cas figurer sur votre copie. A vous de guider le correcteur par
l’énoncé du plan dans l’introduction, les phrases d’attaque des paragraphes et des transitions
comme ci-dessous.]
[I- Les traités de Westphalie, point de départ des relations internationales modernes :
institution des principes de la souveraineté des Etats et de non-ingérence]
[A- Les traités de Westphalie : une réponse à la Guerre de Trente Ans]
Guerre de Trente Ans : conflit religieux et politique né en Allemagne, et qui s’est
progressivement étendu à l’Europe occidentale (1618-1648).
Rupture de la période de paix de soixante ans obtenue grâce à la paix d’Augsbourg
proclamée en 1555. Conclue en 1555 entre le Saint Empire et les princes luthériens
allemands, la paix d’Augsbourg a, en vain, cherché à mettre un terme au conflit en
imposant une tolérance géographique entre confessions.
Un antagonisme religieux. La guerre de Trente Ans puise son origine dans le profond
antagonisme religieux, né de la Réforme (ou Réformation), entre catholiques et
protestants.
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
2
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
Un conflit politique : Mais le conflit puise également dans les rivalités dynastiques
entre princes allemands et dans la détermination de certains États européens à réduire
la puissance du Saint Empire romain germanique, seul instrument politique de
l’Autriche et des Habsbourg.
Le contexte historique : Au cours du règne de l’empereur Rodolphe II (1576-1612),
les tensions religieuses s’accentuent en Allemagne : destructions d’églises
protestantes, liberté restreinte du culte protestant et résurgence d’un pouvoir
catholique hégémonique, lequel s’appuie sur les faiblesses du traité de 1555. Avec la
mise en place en 1608 de l’Union évangélique (alliance de princes protestants dirigée
par l’électeur palatin Frédéric V) et de la Sainte Ligue catholique un an plus tard
(menée par Maximilien Ier de Bavière), l’éclatement d’un conflit devient inévitable.
Le déclenchement de la guerre : Le catalyseur de la guerre est, en 1609, la décision de
l’empereur Mathias II de supprimer les libertés religieuses en Bohême par la
révocation de la Lettre de majesté. Les protestants, majoritaires en Bohême,
demandent une intervention de Ferdinand II (alors roi de Bohême), lequel, fervent
catholique et héritier présumé des Habsbourg, ignore cet ultime appel. Le 23 mai
1618, les protestants de Prague envahissent le château de Hradčany, résidence des
deux gouverneurs impériaux. Devant la résistance des représentants de l’empire qui
refusent d’entendre leur requête, les protestants les défenestrent (il n’y a pas de
victimes). Cette rébellion, connue sous le nom de défenestration de Prague, marque le
début de l’insurrection protestante et de la guerre de Trente Ans. La rébellion s’étend
rapidement.
L’extension de la guerre : La guerre atteint une dimension internationale lorsque
plusieurs États allemands protestants cherchent une aide extérieure pour lutter contre
cette résurgence du catholicisme.
[B- Etablissement des bases des relations internationales modernes par les traités de
Westphalie]
Les traités de Westphalie établirent les bases des relations internationales modernes, à savoir :
La souveraineté1 des Etats sur leur territoire et le principe de l’intégrité territoriale. En
effet, selon les termes des traités, l'indépendance et la souveraineté de chaque État du
Saint Empire ont été entièrement reconnues, privant virtuellement ce dernier de toute
puissance.
Le principe de l’égalité légale entre Etats
Le principe de la non-intervention d’un Etat dans les affaires d’un autre
Les traités de Westphalie ont poussé à la constitution d'États-Nations2 indépendants, à
l'institutionnalisation de la diplomatie et des armées. Ce système européen a été
exporté vers l'Amérique, l'Afrique et l'Asie à travers notamment la colonisation.
1
C’est-à-dire que les législateurs nationaux sont l'ultime autorité à l'intérieur du territoire national où ils n’ont
pas d'égaux parmi leurs concitoyens et pas de supérieurs à l'extérieur.
2
On désigne par l’expression « État-nation » l’idée selon laquelle à un État correspond une nation c’est-à-dire un
groupe humain qui possède une unité culturelle, linguistique et historique et qui a conscience de cette unité.
Cette idée s’est surtout concrétisée à partir de la fin du XVIIIe siècle, lorsque des peuples opprimés au sein
d’États multinationaux se sont rebellés pour obtenir leur indépendance.
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
3
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
Aussi, La paix de Westphalie marque la fin de la période des guerres de Religion3.
[Transition] Les traités de Westphalie dessinent donc un nouvel ordre international que seule
la conclusion de la Sainte Alliance en 1815 est venue remettre en cause.
[II- La remise en cause de l’ordre westphalien par la Sainte Alliance et le Congrès de
Vienne de 1815 : proclamation du droit d’ingérence dans les affaires des Etats et remise
en cause de l’Etat-nation]
L’ordre international sera plus tard enrichi par de nouveaux principes à l’occasion du Congrès
de Vienne de 1815 et de la du pacte de la Sainte Alliance qui, entre autres implications,
remettront en cause l’ordre westphalien.
[A- Le Congrès de Vienne : partitions territoriales, condamnation de la traite des noirs
et consécration de la liberté de navigation sur les fleuves traversant plusieurs États]
Présentation du Congrès de Vienne : Le Congrès de Vienne est une conférence
internationale mise en place pour redessiner la carte de l'Europe à la fin de
l’expérience napoléonienne et qui s’est tenue du 1er septembre 1814 au 9 juin 1815.
En effet, en 1814, au lendemain de l’abdication de Napoléon Ier, les puissances
européennes, sous l’influence du chancelier autrichien Klemens Von Metternich,
décident de réduire la France à un état ne lui permettant plus de prétendre à
l’hégémonie sur l’Europe. Il s’agit donc de redéfinir les équilibres territoriaux du
vieux continent, secoué par les tourmentes révolutionnaire et napoléonienne.
Redécoupage territorial de l’Europe au profit de la Grande-Bretagne, Russie, Autriche,
Prusse
Incidence du redécoupage : méconnaissance droit des nationalités ou des confessions
(tel qu’inscrit dans la Révolution française de 1789). Ainsi en va-t-il du Schleswig
intégré de force au Danemark, de la soumission des catholiques belges à un souverain
hollandais protestant ; ainsi en va-t-il également du partage italien et de l’émiettement
allemand. Cette méconnaissance traduit une atteinte du principe de l’Etat-nation
institué par les traités de Westphalie. Ce mépris sera à l’origine des guerres de
nationalités qui séviront en Europe dès 1830 et surtout en 1848.
Autres principes internationaux proclamés : Par ailleurs, le Congrès prend également
la décision importante de condamner la traite des Noirs et qu’il accorde la liberté de
navigation sur les fleuves traversant plusieurs États ou constituant une frontière
politique.
[B- La Sainte Alliance: la proclamation du droit d'intervention en faveur de tous les
gouvernements légitimes]
Présentation : La Sainte-Alliance fut signée à Paris le 26 septembre 1815 par
Alexandre Ier, tsar de Russie, Frédéric-Guillaume III, roi de Prusse et François Ier,
3
Les conflits armés ultérieurs en Europe sont principalement menés à des fins politiques. La réorganisation de
l'Europe centrale élaborée par les traités de Westphalie subsiste globalement jusqu'aux conquêtes
révolutionnaires françaises et celles de Napoléon Ier.
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
4
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
empereur d'Autriche. Elle fut rendue publique au congrès de Vienne (1814-1815) et
tous les souverains d'Europe signèrent, à l'exception du prince régent du RoyaumeUni. La Sainte Alliance est un pacte de nature mystique et non diplomatique entre les
souverains européens, conclu dans le but de défendre les préceptes de justice, de
charité chrétienne, « au nom de la Très sainte et indivisible Trinité », de s'inspirer de
ces préceptes dans les relations internationales et d'affirmer la légitimité des pouvoirs
monarchiques et impériaux en Europe.
Importance : Cette alliance regroupa des souverains de confession orthodoxe,
protestante et catholique. Son importance ne réside pas dans son contenu, mais dans sa
représentation symbolique de l'absolutisme. Les signataires, des souverains
autocratiques, utilisèrent l'alliance comme un instrument de maintien du statu quo de
la situation internationale, mais aussi au sein de chaque pays, en Europe.
Cette alliance s'intégrait dans une série de traités internationaux et annonçait l'ébauche
d'une organisation internationale.
L’un de ces traités internationaux est issu du congrès de Troppau de décembre 1820
où les chefs des grandes puissances, entraînés par Metternich, le prince Klemens et
Alexandre Ier, proclamèrent un droit d'intervention en faveur de tous les
gouvernements légitimes.
Le but ultime : Il s'agissait de réprimer les mouvements libéraux et nationalistes qui
apparurent en Europe à partir du début du XIXe siècle.
[Transition] Les traités de Westphalie avaient basé les relations internationales notamment sur
le principe de non-ingérence et de la constitution des Etats-nations. Le congrès de Vienne et
la Sainte Alliance édicteront plus tard de nouveaux principes qui vont battre en brèche l’ordre
westphalien en procédant à un redécoupage territorial intégrant plusieurs nationalités et en
consacrant le droit d’ingérence dans les affaires des Etats souverains. Les tensions
nationalistes faisant suite déboucheront sur la première guerre mondiale qui va nécessiter la
mise en place d’un système de sécurité collective par le biais du traité de Versailles et de la
conférence de San Francisco.
[III- Le traité de Versailles et la conférence de San Francisco : institution d’un système
de sécurité collective en réponse aux deux guerres mondiales]
Origines du mécanisme de sécurité collective : Les hécatombes4 provoquées par les
deux guerres mondiales ont interpellé les dirigeants des Etats sur la nécessité de
préserver à l’avenir la paix par des mécanismes de sécurité collective
Définition sécurité collective : système de relations internationales mis au point à la
suite des deux guerres mondiales et visant à assurer, autant que faire se peut, la paix
entre les nations
[A- La sécurité collective confiée à la SDN par le traité de Versailles]
Institution chargée d’assurer la sécurité collective : Après l’hécatombe de la première
guerre mondiale, beaucoup souhaitent qu’à l’avenir la paix ne dépende plus de
4
Grand nombre de morts
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
5
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
l’équilibre fragile créé par la force, mais de valeurs intangibles, comme la justice, le
droit, la fraternité dont la défense est confiée à la Société Des Nations. A cet effet,
l’'un des aspects les plus originaux et nouveaux du traité de Versailles est
l'instauration, par l'article premier, d'une Société des Nations (SDN). Il s'agit de la
première organisation constituée en faveur du maintien de la paix.
Mécanismes de la sécurité collective : Elle est chargée non seulement de l'exécution
des termes des différents traités signés après la Première Guerre mondiale, mais aussi
de régler pacifiquement les conflits par la « sécurité collective » et l’arbitrage, et de
conduire à un désarmement général. Aussi, la SDN propose un nouveau style à la vie
diplomatique. Les grands problèmes de l’heure y sont abordés dans de vastes
conférences réunissant les chefs de gouvernement et les ministres des affaires
étrangères des pays concernés. Surtout les débats et les accords conclus sont
intégralement publiés.
[B- La sécurité collective confiée à l’ONU par la conférence de San Francisco d’avril
1945]
Présentation : C’est la conférence de San Francisco, tenue du 25 avril au 26 juin 1945,
qui parachève l’œuvre de création des Nations Unies. Au cours de cette conférence,
les 112 articles de la Charte de l’O.N.U. sont adoptés par les représentants des 51
nations ayant participé à sa fondation.
Organisation de la sécurité collective au sein de l’ONU : Conformément à la Charte, le
Conseil de sécurité est le principal responsable en matière de paix et de sécurité,
l’Assemblée générale n’ayant dans ce domaine qu’un rôle complémentaire.
o Incitation aux négociations, enquêtes, médiation, conciliation, arbitrage et
règlement judiciaire : Les articles 33-38 de la Charte autorisent le Conseil de
sécurité à encourager les nations en conflit à résoudre pacifiquement leurs
différends, ce qui inclut négociations, enquêtes, médiation, conciliation, arbitrage
et règlement judiciaire. Dans ce cadre, le Conseil peut déléguer des représentants
ou créer des comités spéciaux pour enquêter sur des litiges et recommander des
méthodes de règlement.
o Recours aux sanctions et à la force : Lorsque le Conseil constate qu’un différend
constitue une menace pour la paix, il peut, en vertu des articles 39-51, faire
respecter ses recommandations, soit par des moyens non militaires, comme les
sanctions économiques ou diplomatiques (embargo, blocus), soit au moyen de
forces armées. C’est le seul cas où la Charte autorise une action militaire, par
l’intermédiaire des Casques bleus. Cette action est cependant soumise à
l’unanimité des voix des cinq membres permanents, ce qui permet de mesurer
l’importance d’un veto éventuel des grandes puissances. L’action militaire dépend
également de la disponibilité des forces armées.
o Le contrôle des armements : Enfin, en vertu de l’article 26, le Conseil de sécurité
est chargé d’élaborer des plans visant à « instaurer un système de contrôle des
armements ». Les événements de l’entre-deux-guerres ont amené beaucoup de
dirigeants dans le monde à constater que la paix ne peut être établie que par
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
6
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
l’action conjuguée des grandes puissances. Idée implicitement contenue dans la
règle de l’unanimité des grandes puissances et qui explique aussi pourquoi la
Charte a été qualifiée de système de sécurité collective limitée, aucune mesure
coercitive ne pouvant être décidée contre la volonté d’un des pays détenant un
siège permanent au Conseil de sécurité.
CONCLUSION
[Bilan] Les relations internationales dominées par les rapports de force vont céder la place
aux relations internationales de plus en plus régies par certains principes de droit. Ce sont les
traités de Westphalie qui vont commencer à instituer ces principes en consacrant notamment
les principes de souveraineté et de non-ingérence. Le Congrès de Vienne de 1815 et la Sainte
Alliance vont revenir sur ceux-ci en ajoutant d’autres dont la libre navigation sur les fleuves
traversant plusieurs États. Les traités de Versailles et la conférence de San Francisco
complèteront ce dispositif en consacrant le système de sécurité collective assuré
successivement par la SDN et l’ONU.
[Ouverture] Au regard de cette évolution est-on en droit d’affirmer que les rapports de force
ont cédé la place aux principes de droit dans les relations internationales ?
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
7
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
Sujet 2 : Pourquoi voit-on en la coopération internationale une nécessité ?
INTRODUCTION
[Définition du sujet] Les relations internationales se manifestent généralement sous un double
prisme : celui de la guerre, mais de plus en plus celui des systèmes d’échanges et d’aide
économique, financière, culturelle et technique entre Etats et autres acteurs de la scène
internationale. On donne le nom de coopération internationale à cette dernière forme des
relations internationales. Les acteurs de la scène internationale y font de plus en plus recours ;
ce qui dénote (indique, constitue u signe) son importance, sa nécessité.
[Problématique] Qu’est-ce qui donne son importance à la coopération internationale ?
[Annonce du plan] Historiquement, la coopération internationale a servi de rempart (ce qui
sert de défense) pour la paix internationale. Par la suite, elle s’est illustrée dans le domaine
humanitaire. Enfin, elle est devenue un outil plus ou moins efficace de développement.
[Le plan ne doit en aucun cas figurer sur votre copie. A vous de guider le correcteur par
l’énoncé du plan dans l’introduction, les phrases d’attaque des paragraphes et des transitions
comme ci-dessous.]
[I- La coopération internationale : instrument de promotion de la paix à l’origine]
La coopération internationale a d’abord été imaginée et proposée pour faire échec à l’éternel
climat de guerre qui régnait en Europe depuis des siècles. Les instruments de coopération
alors créés avaient pour objectif prioritaire de maintenir ou rechercher la paix.
[A- L’idée de coopération comme élément de rejet de la Guerre perpétuelle]
L’idée de coopération par l’Union européenne de Castel de Saint-Pierre. Un
intellectuel5 qui comprit la nature du nouveau régime de compétition instauré par les
traités de Westphalie proposa une solution : Pour obtenir la sécurité et la prospérité,
les Etats doivent bannir la guerre, et le seul moyen d’y parvenir est de remplacer la
compétition par la coopération6. Castel de Saint-Pierre proposa ce qu’il appela « le
système de l’Union européenne ».
En 1795, quatre-vingt-deux ans après la publication de l’ouvrage de Castel de SaintPierre, le philosophe allemand Emmanuel Kant publia Vers la paix perpétuelle. Tout
comme Castel de Saint-Pierre, Kant7 pense que la coopération internationale,
5
Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre, plus connu sous le nom d’abbé de Saint-Pierre (1658-1743). Ecrivain et
diplomate.
6
Dans Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, 1713.
7
Pour Kant, la première étape de la construction de la paix perpétuelle est l’adoption par les Etats d’une
constitution républicaine (c’est-à-dire la démocratie représentative) ; ces Etats formeraient ensuite une fédération
des Etats libres, capables de substituer aux relations de force des relations de droit, sur la base du respect des
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
8
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
exprimée par une alliance générale des Etats établie en droit, aboutirait à une paix
perpétuelle.
[B- Les premières organisations internationales avaient pour vocation première de
préserver la paix internationale]
La Sainte Alliance (1815-1825), ébauche d’une organisation internationale. Objectifs :
défense des principes monarchiques, maintien du statu quo de la situation
internationale en faisant échec au vent libéral qui enveloppait l’Europe monarchique.
La création de la SDN répond à un souci de sécurité. Après l’hécatombe de la
première guerre mondiale, beaucoup souhaitent qu’à l’avenir la paix ne dépende plus
de l’équilibre fragile créé par la force, mais de valeurs intangibles, comme la justice, le
droit, la fraternité dont la défense est confiée à la Société Des Nations. A cet effet,
l’'un des aspects les plus originaux et nouveaux du traité de Versailles est
l'instauration, par l'article premier, d'une Société des Nations (SDN). Il s'agit de la
première organisation constituée en faveur du maintien de la paix. Elle est chargée non
seulement de l'exécution des termes des différents traités signés après la Première
Guerre mondiale, mais aussi de régler pacifiquement les conflits par la « sécurité
collective » et l’arbitrage, et de conduire à un désarmement général.
L’ONU, un souci de préservation de la paix et de la sécurité internationale. L’ONU est
une organisation internationale d’États nations fondée en 1945, sur le principe de
l’égalité souveraine de ses membres, dans le but d’assurer la paix, la sécurité et la
coopération internationales.
La recherche de la consolidation de la paix en Europe par la CECA. Au lendemain de
la Seconde guerre mondiale, l'Europe cherche à consolider la paix si chèrement
acquise. Dès le 19 septembre 1946, Winston Churchill propose la création des EtatsUnis d'Europe lors d'un discours à l'Université de Zurich. Le 17 mars 1948, la
Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni signent à
Bruxelles le Traité d'Union occidentale qui pose le principe d'une Europe unie en
prévoyant une collaboration en matière économique, sociale, culturelle, et de légitime
défense collective.
Cette idée de collaboration va devenir effective grâce à Robert Schuman, le ministre
français des affaires étrangères : dans son discours du 9 mai 1950, il propose dans un
plan de mettre les ressources en charbon et en acier sous une Haute Autorité
commune à la France et à la République fédérale d'Allemagne, et à tout autre pays
désirant y adhérer.
Ces deux secteurs économiques étant étroitement liés à l'industrie de l'armement, cette
proposition est une garantie de paix.
droits des personnes, mais dont l’union n’aboutirait pas cependant à un gouvernement mondial ; les Etats ont par
suite le devoir d’aménager ce que Kant appelle « l’hospitalité universelle », c’est-à-dire le droit de l’étranger à ne
pas être traité en ennemi, et le droit des personnes à « visiter » la Terre. Cette idée découle du fait que Kant
essaie de résoudre la contradiction – d’abord posée par son maître à penser, J.-J. Rousseau – qui découle du fait
que la Terre appartient au genre humain mais est divisée en Etats souverains sur leur territoire, sur leur section
de la Terre. Les êtres humains sont tous, en droit, citoyens du monde, mais il n’existe pas de république
mondiale, et cette citoyenneté cosmopolitique se manifeste uniquement, du point de vue de Kant, par le principe
d’hospitalité et le droit de visite.
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
9
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
Elle est concrétisée le 18 avril 1951 par le traité de Paris instituant la Communauté
européenne du charbon et de l'acier (CECA). Ce traité, qui peut être considéré comme
un premier pas vers l’Union européenne, est signé par les 6 pays fondateurs : France,
République fédérale d'Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Italie.
[Transition] La coopération internationale est donc initialement une réponse à la guerre
permanente qui mine l’Europe et le monde. Le souci ici est donc de préserver la paix par des
échanges entre les Etats. D’où la création tous azimuts de la Sainte Alliance, de la SDN, de
l’ONU, et de la CECA, ancêtre de l’UE. Ainsi, l’Europe a-t-elle a été en paix entre 1815 et
1853 et surtout depuis la construction de l’UE jusqu’à nos jours même si l’efficacité de
l’ONU et de la SDN est beaucoup plus mitigée. Nous sommes là encore dans une coopération
interétatique. La poursuite des conflits armés qui avaient repris dans les années 1850 a permis
la mise en place d’une coopération transnationale dans le domaine humanitaire.
[II- La coopération internationale pour le secours des personnes en détresse]
Avec la mise en place de la Sainte Alliance, les monarques européens développèrent des
pratiques de coordination diplomatique qui expliquent le fait qu’entre 1815 et 1853, l’Europe
put connaître une longue période de paix internationale. Mais plus tard, surgirent d’autres
conflits qui ont incité les sociétés civiles à développer une coopération humanitaire au-delà
des frontières nationales.
[A- Les origines de la coopération humanitaire : les terribles pertes humaines liées à la
reprise des guerres en Europe et le développement d’une conscience humanitaire laïque
en Europe liée au libéralisme]
1853 : déclenchement de la guerre de Crimée qui opposa la France et la GrandeBretagne à la Russie.
Caractéristiques de cette guerre : (1) Les pertes humaines et matérielles furent
considérables du fait du perfectionnement technique des armements et (2)
L’exposition de ces pertes aux opinions publiques nationales et internationale fut
immédiate grâce au développement récent de la presse d’actualité.
Parallèlement, la doctrine libérale des droits de l’homme avait généré une conscience
humanitaire laïque en Europe : il naquit l’idée de respect des droits de la personne.
[B- La mise en place de la coopération transnationale humanitaire en réponse aux
atrocités des guerres]
[1- Les premières œuvres humanitaires et la création du CICR]
Durant ce conflit, l’infirmière anglaise Florence Nightingale se distingua par la mise
en place d’un système de soins efficace aux blessés de guerre, mais ses efforts se
concentrèrent uniquement sur les militaires britanniques et dans le cadre d’un service
gouvernemental britannique.
En 1859, l’homme d’affaire suisse Henri Dunant se rendit à Solferino pour rencontrer
l’empereur français Napoléon III qui venait d’y livrer bataille contre les armées
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
10
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
autrichiennes.
Il en appela aux dirigeants des diverses nations, demandant la création d'associations
qui se consacreraient au secours des blessés en temps de guerre. Le Comité des cinq
qu'il composa avec quatre autres citoyens suisses organisa une première conférence
internationale à Genève en octobre 1863, conférence à laquelle assistèrent les délégués
de 16 nations. Ces efforts aboutirent à la création, en février 1863, du Comité
Internationale de la Croix Rouge (CICR). Une seconde conférence, tenue l'année
suivante avec les représentants de 12 nations, permit la signature de la première
Convention de Genève, qui établissait des règles pour le secours aux blessés et la
protection du personnel médical. Ce fut également lors de cette conférence que furent
adoptés le célèbre symbole du mouvement, le drapeau blanc portant une croix rouge.
Les principes énoncés dans la première Convention de Genève furent par la suite
révisés, modifiés et étendus au cours des conférences qui se tinrent en 1899, en 1907,
en 1929 et en 1949. En 1977, de nouveaux protocoles vinrent s'ajouter à la Convention
de 1949.
L’action humanitaire du CICR : Il s’agit d’une association internationale à vocation
humanitaire, destinée à venir en aide aux soldats blessés, aux civils et aux prisonniers
de guerre au moment des conflits armés. En temps de paix, cette organisation apporte
une aide médicale et des secours d'urgence aux personnes victimes de désastres
majeurs (inondations, tremblements de terre, épidémies, famines, etc.).
[2- La consolidation de la coopération internationale humanitaire : MSF et MDM]
La suite des guerres civiles au Biafra et au Bangladesh, où certains d’entre eux se sont
rendus comme bénévoles de la Croix-Rouge, plusieurs médecins décident de créer
Médecins sans frontières (MSF), dont l’article premier de la charte prévoit que ses
membres « apportent leurs secours à toutes les victimes de catastrophes naturelles,
d’accidents collectifs ou de situations de belligérance, sans aucune distinction de race,
de politique, de religion ou de philosophie ».
Ils se rendent sur tous les lieux de conflits, parfois même sans l’accord des
gouvernements en guerre — à la différence de la Croix-Rouge —, notamment en
Afghanistan, en Somalie ou au Rwanda. Ils jouent ainsi un rôle très important dans
l’émergence puis dans la reconnaissance, sur le plan international, du droit
d’ingérence humanitaire.
En 1980, Bernard Kouchner est mis en minorité au sujet du soutien apporté à
l’opération de sauvetage des boat-people. En compagnie de plusieurs autres membres,
il quitte alors MSF et fonde Médecins du monde (MDM).
Elle est née d’une mission de secours aux boat people vietnamiens cherchant à fuir
leur pays sur des bateaux de fortune et menacés de noyade en mer de Chine.
C’est une organisation non gouvernementale française spécialisée dans les soins aux
populations en péril à travers le monde et aux populations exclues du système de
santé en France.
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
11
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
[Transition] Incapable de maintenir la paix sur une longue durée, la coopération internationale
s’est lancée dans le secours et l’assistance des personnes se trouvant dans des situations
périlleuses. Cette intervention dans le champ de l’humanitaire ne pouvait que faire de la
coopération internationale un instrument indispensable compte tenu de la multiplication des
théâtres d’opérations militaires et des catastrophes naturelles dans le monde. Elle contribue à
soulager des masses importantes de populations surtout dans les pays en développement.
Cette nécessité de la coopération internationale vaut tout son pesant d’or8 dans le domaine du
développement économique.
[III- La coopération internationale : un instrument de développement économique]
Il peut arriver que les pays industrialisés fournissent une aide technique, économique,
scientifique et culturelle à un ou plusieurs pays en développement. C’est la coopération au
développement. Pour percevoir son importance, il faut au préalable examiner ses modalités.
[A- Les modalités de la coopération au développement]
Il y en a deux principaux: La Coopération technique et Financière, qui peuvent être soit
remboursable soit non remboursable.



Coopération Technique
o Transfert ou échange qu'un pays reçoit d'un autre d'un mode externe:
o Ressources humaines (coopérants, volontaires,...)
o Biens (construction d'une école, hôpital, don de matériel,...)
o Technologie (Aide à la construction d'un réseau de téléphonie, de lignes
ADSL,...
Coopération Financière
o Financement, comptant ou en espèces, que reçoit un pays pour des projets
d'investissement ou de remboursement de dette,...
o On l'appelle également "Assistance de Capital"
o Les projets d'investissement peuvent également comprendre une composante
de Coopération technique.
Coopération remboursable et non remboursable
o Selon que l'aide, quelle qu'elle soit (technique ou Financière), soit rendue au
pays donateur avec intérêts, ou qu'elle soit donnée "à fonds perdus".
[B- L’impact positif de la coopération au développement sur les pays en développement]
La coopération au développement peut s’avérer un outil efficace pour l’amélioration des
conditions de vie des populations des pays en développement et, ce, à plusieurs niveaux :
Les transferts de technologie9 ont permis l’émergence de certaines nations comme la
Chine, la Corée du Sud
8
9
Valoir son pesant d’or : avoir une grande de valeur marchande.
Exportation d'un savoir-faire technique vers un pays en voie de développement
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
12
ECM- CORRECTION SEQUENCE 1-TERMINALE C
2013
L’apport des capitaux étrangers (américains et japonais surtout), parfois au prix d’un
lourd endettement (Brésil et Mexique notamment) a permis que certaines nations se
hissent au rang des NPI
L’action10 de l’OMS permet de venir à bout ou de juguler certaines épidémies ou
endémies et d’améliorer ainsi la santé des populations des pays pauvres
majoritairement. C’est ainsi que le taux de prévalence du paludisme est largement
réduit en Afrique. C’est aussi grâce au soutien de l’OMS que les porteurs de VIH
peuvent être pris en charge au Cameroun, ce qui améliore leur santé et allonge leur
espérance de vie. La réduction du taux de mortalité infantile au Cameroun est
également à mettre au compte de la coopération OMS-Cameroun à travers le
Programme Elargi de Vaccination (PEV)….
CONCLUSION
[Bilan] La permanence de la guerre en Europe a rendu nécessaire la coopération internationale
qui s’est surtout traduite par la mise en place de la CECA en 1951. Et depuis cette date, les
pays membres de l’UE ne se sont plus jamais fait la guerre. La survivance des guerres dans
plusieurs parties du monde peut cependant laisser penser que la coopération internationale est
peu indispensable dans le domaine de la paix. La résolution de nombreux conflits (Sierra
Leone, Libéria, péninsule coréenne, Timor oriental, Cameroun-Nigeria…) bat en brèche cette
observation. Aussi, face à cette multiplicité des conflits et des désastres naturels, une autre
forme de coopération a vu le jour : la coopération internationale humanitaire grâce à laquelle
de nombreuses personnes résidant surtout dans les pays en développement échappent à une
mort certaine. Plus décisif encore est l’impact de la coopération internationale en matière de
développement. Nombreux sont les pays qui ont mis à profit les aides techniques et
financières des pays industrialisés pour se hisser au rang de NPI ou de pays émergents.
[Ouverture] Toutefois, ce bilan de la coopération internationale n’est pas qu’élogieux11. Celleci est souvent citée comme cause de nombreuses dérives observées ici et là surtout dans les
pays en développement. A titre indicatif, on évoquera les effets pervers des Programmes
d’Ajustement Structurel (PAS).
10
Selon sa constitution, l’OMS doit « agir en tant qu'autorité directrice et coordinatrice de la santé au niveau
international ». Son but est d'amener tous les peuples au « niveau de santé le plus élevé possible ».
L'agence fournit des services techniques ou de conseil. Les services de conseil consistent notamment à former
des professionnels de la santé et à informer sur des pathologies telles que la grippe, le paludisme, la variole, la
tuberculose, les maladies sexuellement transmissibles et le syndrome d'immunodéficience acquise (sida) ou sur
les soins des mères et des nouveau-nés, la nutrition, le planning familial et les mesures sanitaires. Par ailleurs,
l'agence finance des centres de santé visant à appliquer les techniques modernes et à améliorer les conditions de
santé, à combattre des maladies entravant directement la productivité agricole et le développement économique
en général. Quant aux services techniques, ils s'occupent de la standardisation, de l'unification des listes de
médicaments avec les instructions d'emploi, de la collecte et de la diffusion de données épidémiologiques, des
projets internationaux de recherche sur les maladies parasitaires et virales et de la publication de travaux
techniques et scientifiques.
11
Qui exprime une opinion très favorable
Correction proposée par SANGO MATHIAS AMOS
13
Téléchargement