THEME 1: CROISSANCE, FLUCTUATIONS ET CRISES
CHAPITRE 1 LES SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
En s’appuyant sur le programme de première, on s’interrogera sur l’intérêt et les limites du PIB.
L’étude de séries longues permettra de procéder à des comparaisons internationales. À partir
d’une présentation simple de la fonction de production, on exposera la manière dont la théorie
économique analyse le processus de croissance. On fera le lien entre la productivité globale des
facteurs et le progrès technique et on introduira la notion de croissance endogène en montrant
que l’accumulation du capital sous ses différentes formes participe à l’entretien de la croissance.
On mettra l’accent sur le rôle des institutions et des droits de propriété.
Questions centrales du chapitre 1 :
- Qu’est-ce que la croissance et comment la mesure-ton ?
- Quel est l’intérêt d’utiliser l’indicateur du PIB ? Quelles sont les limites de cet indicateur ?
- Quels autres indicateurs peut-on utiliser ?
- Quels sont les facteurs à l’origine de la croissance ?
Objectifs du chapitre 1 :
Acquérir des savoirs :
- Savoir définir la croissance
- Savoir définir les notions essentielles du programme de terminale : PIB, IDH, investissement, progrès technique,
croissance endogène, productivité globale des facteurs, facteur travail, facteur capital.
- Savoir définir les notions de première : facteurs de production, production marchande et non marchande, valeur
ajoutée, productivité, institutions, droits de propriété, externalités.
- Savoir souligner l’intérêt et les limites des indicateurs PIB et IDH, et distinguer PIB et RNB.
- Savoir expliquer la fonction de production dans une version simple.
- Savoir expliquer le rôle de la productivité globale des facteurs dans la croissance .
- Savoir expliquer le rôle de l’accumulation du capital sous ses différentes formes (physique, technologique et
immatériel, humain et public) dans la croissance.
- Savoir expliquer le rôle des institutions dans la croissance.
Acquérir des savoir-faire :
- Maîtriser le pourcentage de répartition
- Maîtriser les outils de mesure d’une variation relative(taux de variation, coefficient multiplicateur, indice)
- Savoir lire et utiliser un taux de croissance annuel moyen.
- Savoir distinguer le PIB en valeur et le PIB en volume
- Savoir utiliser les indicateurs PIB, IDH.
Plan du chapitre 1
I ) La croissance est mesurée par le PIB: intérêts et limites de cet indicateur
A. Le PIB mesure une partie de l’activité économique
B. Le PIB en volume permet de comparer dans le temps et l’espace la création de richesses
C. Mais le PIB est « incomplet »
D. D’autres indicateurs sont utilisés aujourd’hui
II ) Quels sont les facteurs qui contribuent à la croissance ?
A. La fonction de production et les sources de la croissance
B. Le rôle de l’accumulation du capital sous toutes ses formes
C. Le rôle des institutions et des droits de propriété
THEME 1: CROISSANCE, FLUCTUATIONS ET CRISES
CHAPITRE 1 LES SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
I ) La croissance est mesurée par le PIB: intérêts et limites de cet indicateur
A. Le PIB mesure une partie de l’activité économique
Doc 1 : Le PIB, outil de mesure de la richesse créée : Le PIB a vocation à représenter, d’un point de vue
monétaire, la richesse nationale créée une année donnée dans un pays. L’estimation de la valeur de la production
se rattache au chiffre d’affaires des entreprises(les ventes). Mais comment évaluer la production non-marchande,
l’activité des administrations publiques? Le plus souvent, elle n’est pas vendue ou son prix est sans rapport avec
son coût. Les comptables nationaux ont donc estimé que la valeur de la production non marchande était égale à
son coût, constitué des rémunérations des salariés, des amortissements(consommation de capital fixe). Une fois la
production chiffrée, il faut retirer ce qui a été détruit dans le processus- les consommations intermédiaires- pour
évaluer la création de valeur(la valeur ajoutée). Selon l’Insee, on disposerait d’une estimation directe pour un peu
plus de la moitié des consommations intermédiaires. Pour tout le reste, il faut l’estimer.
L. Maurin, «Comment construit-on le PIB», Alternatives économiques n°143, 1996
1 ) Qu’est-ce que mesure le PIB? Comment le calcule-t-on?
2 ) Comment les productions non marchandes sont-elles intégrées au PIB ?
Rappels de première : qu’est-ce que la valeur ajoutée ?
Doc 2: Le jean sous toutes ses coutures
1 ) Si un fabricant de jean vend chaque pantalon 100 euros et qu’il a acheté la toile délavée 25 euros, les boutons,
rivets et étiquettes 5 euros, l’énergie 4 euros, quelle est la valeur ajoutée créée pour 15 000 jeans? Détaillez les
calculs.
2 ) Calculez la richesse nouvelle créée par les entreprises Martin et Legrand.
A RETENIR:
Rappelez la définition de la valeur ajoutée :
Rappelez son mode de calcul :
Rappels :
- La production marchande désigne l’ensemble des biens et services produits par le secteur marchand dans un
but lucratif. Ils sont vendus sur un marché à un prix couvrant au moins la moitié des coûts de production.
- La production non marchande désigne l’ensemble des services fournis à la collectivité (ou aux ménages) à titre
gratuit ou semi-gratuit par les administrations publiques (services de santé, d’éducation, de justice par exemple), les
ISBLSM (pour les services rendus par les associations, les syndicats, les partis …), les ménages (pour la
production faîte par un employé domestique par exemple, ou encore jardin potager, également logement).
Définition du PIB :_____________________________________________
B. Le PIB en volume permet de comparer dans le temps et l’espace la création de richesses
Doc 3 : Une croissance récente : Le PIB de la France depuis l'Antiquité, sources : Maddison Angus
1 ) Que signifie l’expression « en dollars constants de 1990 » ?
2 ) Donnez des synonymes de cette expression.
3 ) Par combien le PIB mondial a-t-il été multiplié entre l’an zéro et 800? entre 1800 et 2000 ?
Doc 4 : Une croissance inégale dans le temps et dans l’espace, sources : Maddison Angus
1 ) Faîtes une phrase avec le chiffre des pays anglo-saxons en 2008.
2 ) Ce graphique montre-t-il que le PIB par habitant était approximativement le même dans toutes les zones en
1820.
3 ) Utilisez un coefficient multiplicateur pour présenter l’évolution du PIB par habitant dans
les pays d’Europe de l’Ouest, entre 1820 et 2008.
4 ) Justifiez le titre du document en utilisant quelques chiffres et calculs significatifs.
5 ) Peut-on dire que les pays d’Asie sont ceux qui ont connu la plus forte croissance depuis 1970 ? et depuis
1820 ?
Doc 5 : La mesure du niveau de vie à l’échelle internationale : Le produit intérieur brut par habitant qui rapporte
le PIB à la taille de la population du pays, constitue un indicateur naturel du niveau de vie individuel moyen du pays
en question. Il permet notamment les comparaisons internationales, sous réserve de convertir les PIB des différents
pays dans une même unité monétaire à partir des taux de change courants ou, ce qui est plus robuste, à partir
d’indicateurs dits de «parité de pouvoir d’achat» (PPA) qui permettent de tenir compte des écarts de prix entre les
pays (les pays les plus pauvres bénéficient généralement de prix plus faibles que les pays riches pour les besoins
alimentaires et les services de base). En raison de sa simplicité et du fait qu’il se prête bien aux comparaisons
internationales- les données étant rapidement disponibles et et élaborées de manière comparable par les
statisticiens des différents pays- le «PIB par habitant» reste l’indicateur macroéconomique le
plus couramment utilisé pour évaluer le niveau de vie d’un pays, même si es limites conceptuelles et statistiques de
cet indicateur ne doivent pas être ignorées:
- les indicateurs de PIB et de «parité de pouvoir d’achat» restent empreint d’une certaine incertitude et des
différences de méthodologie statistique demeurent parfois d’un pays à l’autre, malgré la rigueur des normes de
mesure internationales;
- le PIB n’est pas non plus un indicateur parfait du «bien être économique» propre à chaque pays: il ne prend
notamment pas en compte la perte de loisirs et la dégradation de l’environnement qui peut résulter du processus de
production de richesses;
- enfin le PIB et le «PIB moyen par habitant» ne donnent pas d’indication sur la répartition des richesses produites
au sein de la population, ni sur la qualité des infrastructures publiques et sociales du pays en question.
La Banque mondiale distingue plusieurs catégories de pays pour comparer le niveau de vie entre les pays: les pays
à faible revenu (PNB / hab inférieur à 1005 $ en 2010); les pays à revenu intermédiaire (PNB / hab compris entre
1006 $ et 12 275 $, en distinguant une tranche inférieure(de 1006 $ à 3975 $) et une tranche supérieure (de 3796 $
à 12275 $) et les pays à revenu élevé ( PNB /hab supérieur à 12276 $).
1 ) Quel est l’intérêt d’utiliser l’indicateur du PIB par habitant (ou du Revenu National par habitant) ?
2 ) Quel est l’intérêt d’exprimer le PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA) ?
C. Mais le PIB est « incomplet »
Doc 6 : Les imperfections du PIB : Deuxième raison de l’imperfection des comptes nationaux: l’existence d’un
secteur productif parallèle à l’économie. Les comptables nationaux redressent les statistiques de base pour tenir
compte de cette économie souterraine. L’Insee l’estime à 4 % du PIB, dont un peu plus de 1 % pour le seul travail
au noir. Le rapport Stiglitz a rappelé qu’une des limites du produit intérieur brut comme indicateur de bien être est
qu’il ne prend pas en compte la production domestique non marchande, réalisée par les ménages pour eux mêmes.
L’enquête emploi du temps 1998 permet d’apporter un nouvel éclairage sur sa potentielle contribution au bien être,
et de soulever des questions de définition et de méthode. Définir le travail domestique ne va pas de soi. Selon
qu’on y inclut ou non les activités de semi-loisir comme le bricolage [...], ou encore les trajets, il représente entre 15
h et 32h par semaine. Au niveau national, le nombre d’heures annuelles consacrées au travail domestique est égal
à une à deux fois le temps de travail rémunéré: entre 38 et 78 milliards d’heures, en 1998. Valorisé au SMIC et
mesuré avec la définition la plus restreinte, il apporterait une contribution à la production nationale équivalente à
17,5% du PIB, comparable à la valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie française.
Remarque: Par convention en France, seuls deux types d’activité non marchande des ménages pour leur propre
compte sont comptabilisés dans le PIB: le logement et les jardins familiaux. Pour mesurer la première, on considère
que les propriétaires se versent des loyers fictifs. Le reste de la production domestique n’est pas prise en compte
dans le PIB.
1 ) A l’aide du doc 6, listez ce qui n’est pas comptabilisé par le PIB.
Doc 7 : Mirages et frustrations dans la société russe : Près de 40 % des Russes se considèrent comme pauvres
et environ la moitié d’entre eux affirment n’avoir jamais vécu dans l’aisance. La répartition des «pauvres» est à peu
près égale dans le pays: il y a Moscou autant de pauvreté qu’à la campagne. La situation financière ne dépend pas
non plus de l’âge: 15 % des jeunes et 19 % des personnes se considèrent comme pauvres.[...] De tels résultats
contredisent les statistiques attestant que les revenus des russes augmentent. De janvier à mai 2008, les revenus
réels disponibles de la population se sont accrus de 9,4% par rapport à la même période de l’année précédente.
En 2005, les revenus des 10 % des ménages les plus pauvres étaient 15,2 fois moins élevés que ceux des 10%
des plus riches, contre 16,8 % en 2007.
Les inégalités sociales croissantes menacent l’économie russe, Gazeta.ru, 24/06/2008
1 ) La croissance a-t-elle permis l’augmentation de la richesse des habitants en Russie ? Argumentez en utilisant
des informations précises du document.
Doc 8: La mesure du niveau de vie à l’échelle internationale : Le RNB / hab reflète seulement le revenu national
moyen. Il ne donne pas d’informations sur la manière dont ce revenu est dépensé, que ce soit sur la santé pour
tous, l’éducation ou les dépenses militaires. Comparer les classements en matière de RNB / hab et d’IDH peut nous
enseigner beaucoup de choses sur les résultats des choix de politiques nationales. Par exemple, un pays disposant
d’un RNB par habitant très élevé comme le Koweït, qui a des années de scolarisation moyennes pour sa population
relativement basses, peut avoir un classement IDH plus bas que, disons, les Bahamas, qui ont un RNB / hab
inférieur de moitié à celui du Koweït.
D’après Banque mondiale, UNDP 2010
1 ) Quelle(s) limite(s) de l’indicateur apparai(ssen)t dans les documents 8 et 9 ?
D. D’autres indicateurs sont utilisés aujourd’hui
Doc 9 : mesurer le développement humain : l'IDH
L’IDH, indicateur de développement humain, utilisé par le PNUD, Programme des Nations Unies pour le
Développement depuis 1990 prend en compte l’espérance de vie à la naissance, l’accès à l’instruction (durée
moyenne de scolarisation à 25 ans et durée de scolarisation attendue des enfants ), et le niveau de vie (Revenu
National par habitant en $ PPA). L’IDH est au plus fort à 1 et au plus faible à 0.
1 ) Montrer que le PIB ne permet pas à lui seul de rendre compte du développement humain.
Doc 10 : Une comparaison internationale avec le PIB / hab et l’IDH, sources : PNUD
Pays Classement selon l'IDH en
2010
IDH EN 2010 Classement selon le PIB /
hab en PPA en 2010
Norvège 1 0,938 5
Australie 2 0,937 14
Nouvelle – Zélande 3 0,907 32
États – Unis 4 0,902 9
France 14 0,872 25
Koweït 47 0,771 8
Afghanistan 155 0,349 157
1 ) Quels pays ont un meilleur classement avec leur IDH qu’avec leur PIB ? Que pouvez-vous en déduire sur ces
pays ?
Remarque : Pour plus d’informations sur l’IDH et le classement des pays, consultez le site du PNUD :
http://hdrstats.undp.org/fr/indicateurs/default.html).
2 ) N’y a-t-il pas une autre dimension du développement très importante aujourd’hui non prise en compte
par le PIB ou l’IDH? Quel indicateur permet de la prendre en compte?
II ) QUELS SONT LES FACTEURS QUI CONTRIBUENT A LA CROISSANCE ?
A ) La fonction de production et les sources de la croissance
1. Comment augmenter la production ? L’exemple d’une boulangerie
Doc 12 : Présentation de la fonction de production : La boulangerie Le Croissant doré propose des pains cuits au
feu de bois dans son four traditionnel. Arthur, le boulanger, souhaite produire plus de pains car la demande est
forte. Il embauche des apprentis et étudie la quantité de baguettes produites selon le nombre de ses apprentis
boulangers.
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !