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Introduction
Le mot « nature » est polysémique, dans ce mémoire nous l’utiliserons afin de désigner
l’association du végétal et de l’animal ainsi que l’ensemble des propriétés environnementales
qui participent à l’habitat des espèces.
Durant l’histoire, la relation de la ville (et de ses formes nouvelles) avec la nature est une
alternance d’affection et d’indifférence. C’est un couple dont la relation évolue au fil du
temps. Pendant le courant des hygiénistes (mi-XIXe siècle), la nature est vue en terme de
santé publique alors qu’auparavant elle avait une fonction ornementale. Durant le courant
moderniste, avec Le Corbusier notamment, la nature est un vide qui structure le quartier. Dès
les années 1970, on peut observer un changement de perception dans la manière de concevoir
la nature. Le mouvement actuel est aux prémices d’une approche écologique de la nature en
ville. Par écologique nous entendons d’un milieu qu’il peut assurer les bonnes conditions de
vie pour les Hommes et les autres espèces.
Ainsi, se rapprocher de la « ville nature » peut s’appréhender comme le fait de tendre vers
un équilibre entre l’urbain, l’aménagé et le naturel. Il s’agit pour la ville d’intégrer la place de
la nature et d’assurer son bon fonctionnement.
La loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) de mars 2014 propose de
nouveaux outils pour accompagner ces changements, notamment au travers du coefficient de
biotope par surface (CBS). Le biotope est un lieu de vie, c’est l’ensemble des éléments
caractérisant un milieu biologique déterminé et uniforme qui offre des conditions d’habitat
stables à une flore et une faune. Ce mémoire tentera d’interroger le rôle que peut avoir le
coefficient de biotope par surface, dans cette perception nouvelle de la place de la nature en
ville
Nous chercherons alors à savoir comment et pourquoi le coefficient de biotope par surface
permet d’interroger la place de la nature en ville dans un contexte sociétal plus sensible aux
questions écologiques ?
Pour ce faire, ce mémoire présentera d’abord la structure d’accueil du stage et la mission
principale ; il s’agira de faire état du contexte dans lequel la mission prend place et d’exposer
le CBS.
Cet état des lieux préliminaire permettra d’évaluer dans une seconde partie les apports et
services rendus par la nature en ville à travers l’analyse du CBS, mais aussi de réfléchir à
l’intégration de l’outil à une échelle plus étendue qui transcende les limites de la ville-centre.
Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous verrons comment le CBS peut
s’aménager au-delà de la ville dense, au travers d’une étude du territoire périurbain bayonnais,
sur la commune de Labenne dans les Landes.