sencéphale par un pédoncule optique (Pedunculus opticus)
creux (Cf. Figure 1.B.).
➝Dès que le sommet de la vésicule optique atteint l’ecto-
derme superficiel (10ejour), sa face distale (parfois appelée
"disque rétinien") se déprime. Chaque vésicule s’invagine
ainsi en une cupule optique (Calix opticus) en forme de gobe-
let concave latéralement (11ejour) (Cf. Figure 1.C.). La
cupule correspond à la future rétine et est composée de deux
lames, externe (Lamina externa calicis) et interne (Lamina
interna calicis), séparées par un espace intra-rétinien (Spa-
tium intraretinale) communiquant par la cavité du pédoncule
optique avec le IIIeventricule (Ventriculus tertius) du diencé-
phale (Diencephalon) (Cf. Figure 1.D.). Le pédoncule op-
tique s’invagine également, ventralement, formant (12ejour)
la fissure optique (Fissura optica), anciennement "fente colo-
bomique", par où pénétrera bientôt l’artère hyaloïde (A. hya-
loidea) (Cf. Figures 1.C. et 1.D.). Dès le 13e jour, les deux
lèvres de la fissure optique se rapprochent et fusionnent.
B) FORMATION DU CRISTALLIN
[5-6, 15-16, 22, 29-30]
➝Chaque cupule optique s’applique contre la placode
optique correspondante (10ejour) laquelle s’épaissit pour
former une placode cristallinienne (Placoda lentis) (Cf.
Figure 1.B.). Celle-ci s’invagine rapidement (11ejour) en une
vésicule cristallinienne (Vesicula lentis) creusée d’une cavité
(Cavum lentis) et située dans la concavité de la cupule
optique (12ejour), à la manière d’une balle enfoncée dans un
ballon de baudruche (Cf. Figures 1.C. et 1.D.).
➝Les cellules postérieures de cette vésicule se multiplient
(12e jour) et donnent des fibres cristalliniennes (Fibrae len-
tis) dites primaires qui vont progressivement combler la
cavité cristallinienne (14ejour). L’ensemble devient très vite
transparent en raison de l’apparition de protéines structurales
hautement spécifiques, les cristallines. Notons que la crois-
sance du cristallin par addition de fibres nouvelles dites
secondaires se poursuit bien après la naissance.
C) FORMATION DE LA RÉTINE ET DU NERF OPTIQUE
a) Différenciation de la cupule optique en rétine [5-6,
15-16, 22, 29-30]
➝La lame externe de la cupule optique reste simple et
s’aplatit en même temps qu’apparaissent des pigments méla-
niques (12ejour). Ainsi se forme la couche pigmentaire
(Stratum pigmentosum) de la rétine (Retina) (Cf. Figures
1.D. et 1.E.).
➝La lame interne de la cupule optique s’épaissit dans ses
4/5epostérieurs, alors qu’elle reste mince dans sa partie anté-
rieure (Cf. Figures 1.D. et 1.E.).
• En s’épaississant, la zone postérieure de la lame interne
devient la couche nerveuse (Stratum nervosum) de la rétine ;
elle s’organise progressivement en plusieurs assises cellu-
laires avec en particulier acquisition, peu avant la naissance,
des cellules visuelles, les épithéliocytes à cône (Epithelio-
cytus conifer) et à bâtonnet (Epitheliocytus bacillifer). L’en-
semble constitué par cette couche nerveuse et la portion de
couche pigmentaire sus-jacente correspond à la partie
optique de la rétine (Pars optica retinae).
• La région antérieure de la lame interne de la cupule optique
reste de faible épaisseur et ne subit pas en particulier de diffé-
renciation photosensorielle. Elle donne, avec la portion corres-
pondante de couche pigmentaire, la partie aveugle de la rétine
(Pars ceca [caeca]retinae). Cette dernière se raccorde à la par-
tie optique à hauteur d’une zone de transition, l’ora serrata
(Ora serrata), anciennement "ora ciliaris retinae".
➝L’espace intra-rétinien devient virtuel dans l’œil achevé
(Cf. Figure 1.E.), mais explique la relative facilité du décol-
lement rétinien.
b) Evolution du pédoncule optique en nerf optique [5-6,
15-16, 22, 29-30]
Le pédoncule optique est progressivement colonisé par les
axones des neurones multipolaires (Neuronum multipolare)
issus de la rétine qui se rendent vers le diencéphale. Les pre-
mières fibres pénètrent dans le pédoncule vers le 14ejour. En
même temps, la fissure optique se referme en englobant l’ar-
tère hyaloïde et du mésenchyme environnant. Après ferme-
ture, les cellules constituant la paroi du pédoncule optique se
transforment en cellules neurogliales centrales. Ainsi se forme
le nerf optique (N. opticus), entouré de deux condensations
mésenchymateuses, les gaines interne (Vagina interna n.
optici) et externe (Vagina externa n. optici), séparées par un
espace intervaginal (Spatia intervaginalia) (Cf. Figure 2).
D) FORMATION DES CHAMBRES ANTÉRIEURE ET
POSTÉRIEURE ET DES TUNIQUES FIBREUSE ET
VASCULAIRE DU BULBE
Le bulbe de l’œil en développement est entouré par un
mésenchyme lâche, le mésenchyme capsulaire (Mesenchyma
capsulare), qui se différencie en deux couches (Cf. Figure
1.D. et 1.E.) :
— une couche interne, directement en contact avec la
cupule optique, pigmentée et très vascularisée, homologue de
l’endoméninge (Endomeninx), à l’origine de la tunique vas-
culaire du bulbe (Tunica vasculosa bulbi) ;
— une couche externe, fibreuse, homologue de l’ectomé-
ninge (Ectomeninx), à l’origine de la tunique fibreuse du
bulbe (Tunica fibrosa bulbi).
a) Formation de la tunique fibreuse (cornée et sclère) et
de la chambre antérieure du bulbe [5-6, 15-16, 22, 29-30]
➝Le mésenchyme périphérique qui entoure la cupule
optique se condense pour former la sclère (Sclera) qui se
continue caudalement par la gaine externe du nerf optique.
Au 16ejour, cette sclère apparaît sous la forme d’un tissu
conjonctif dense qui recouvre l’ébauche de la choroïde.
➝L’ectoderme se referme en avant de la vésicule cristalli-
nienne, en même temps que le mésenchyme envahit le terri-
toire compris entre le cristallin et l’ectoderme superficiel. Ce
mésenchyme subit une cavitation donnant naissance à la
chambre antérieure du bulbe (Camera anterior bulbi) limitée
au départ par deux feuillets mésenchymateux. Le feuillet
antérieur correspond à la paroi antérieure de cette chambre et
se continue avec la sclère ; le feuillet postérieur correspond à
la paroi postérieure de cette chambre et se continue avec la
choroïde. La chambre antérieure se constitue du 20ejour à la
naissance. Elle apparaît en même temps que s’opère la diffé-
renciation des procès ciliaires.
Revue Méd. Vét., 2000, 151, 12, 1119-1130
1120 MONNEREAU (L.) ET BARTHELEMY (P.)