Bourses Le journal de la finance africaine Edition Maroc www.lesafriques.com Nigerian Stock Exchange : les actionnaires appellent l’Etat au secours La capitalisation boursière a perdu 13 000 milliards de nairas. Assez pour que les actionnaires invitent le gouvernement à intervenir. Page 10 Pas de récession en Afrique, mais un ralentissement de la croissance Le groupe Duet Asset Management a racheté le New Heart of Africa Fund au début du mois d’avril, et a décidé de le transformer en Duet Africa Opportunities Fund. Pourquoi ce rachat ? Page 9 Banques et assurances Les valeurs bancaires africaines en effervescence Les banques tiennent le haut du pavé à Lagos, au Caire, à Tunis et à Johannesburg. Signe d’un retournement de tendance ? Page 9 Entreprises et marchés Privatisation laborieuse de la Compagnie Tunisienne de Forage La privatisation de l’unique société tunisienne de forage a été torpillée par la chute du cours du brut. Page 14 Crise du tourisme : l’Afrique moins touchée La régression sera au rendez-vous du tourisme en 2009. L’Afrique ne sera pas épargnée mais sera moins affectée que l’Europe et les Amériques. Page 16 Quelle confiance accorder aux juniors minières ? Après Geovic Mining Corporation (N° 71) et African Aura Resources Limited (N° 72), David Beylard se penche cette semaine sur Hydromine Inc. Page 13 Politique L’administration Obama appelée à penser une politique maghrébine Une évaluation effectuée par le Potomac Institut for the Politics Studies et la John Hopkins University, appelle à la mise en œuvre d’une politique globale pour la région. Page 23 Zuma, la revanche du petit peuple En élisant Zuma, le petit peuple s’est vengé de l’élite noire. Son attente n’en sera que plus grande. Page 21 Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 73 : 30 avril au 6 mai 2009 L’ONA a profité des dividendes de la diversification Directeur général délégué du groupe, Hassan Ouriagli répond à nos questions. « La performance 2008 témoigne incontestablement de la résilience du modèle économique du groupe. Ce qui constitue, dans les circonstances actuelles, un puissant motif de confiance pour nos actionnaires. L’exposition sur plu- sieurs secteurs d’activités est clairement un atout pour l’ONA. En effet, le recul des activités minières en 2008 a été largement compensé par l’amélioration des performances des activités financières, de la distribution et de l’agroalimentaire ». Lire en page 3 Le Crédit Immobilier et Hôtelier change de politique Khalid Alioua reste au CIH, mais en tant que vice président du Conseil de surveillance. Le directeur du pôle financier de la Caisse de Dépôt et de Gestion, Ali Harraj, crédité d’un parcours académique et professionnel remarquable, conduira les destinées de la banque jusqu’à l’assemblée générale prévue à la fin mai. Le moins que l’on puisse dire est que le CIH qui a réalisé des résultats modestes en 2008 change de direction et de politique. Lire en page 11 Donald Kaberuka ou le grand virage de la BAD Siège de l’ONA. Quand Hassan Abouayoub éreinte l’UPM Annoncée en grande pompe il y a une année, l’Union pour la Méditerranée a-t-elle coulé dans la mer du même nom ? Aucune institution commune, aucun budget, des inégalités accentuées entre Nord et Sud et, pour ne rien arranger, une désastreuse campagne militaire à Gaza, qui met en évidence le gouffre politique qui sépare les deux rives. Une récente réunion tenue à Bruxelles sur le sujet dresse l’état des lieux d’une « UPM qui marche à côté de ses pompes » selon l’expression utilisée quelques jours avant par l’ancien ambassadeur du Maroc à Paris, Hassan Abouayoub. Lire en page 23 Khalid Alioua. Petit coup de scalpel de Mohamed Boussaid sur le Plan Azur Visiblement impressionné par le retrait de quelques investisseurs venus prendre part au Plan Azur pour réaliser des plus values de cession, le ministre du Tourisme trouve ambitieux en capacité et en délais de livraison, les chantiers du Plan Azur. Une attitude minimaliste qui ne contribue pas à la relance d’un secteur qui a plus que jamais besoin d’optimisme. A son arrivée, il y a quatre ans, les engagements dédiés au secteur privé ne dépassaient pas 250 millions de dollars. En 2008, ces prêts non souverains dépassaient le record de 1,5 milliard $. Le rythme devrait encore augmenter en 2009 dans une politique d’investissements où les priorités vont, en plus du secteur privé, à l’énergie, aux infrastructures et au soutien de la bonne gouvernance. Mais qu’en est-il de l’évolution du risque, du soutien aux pays pauvres qui n’ont pas accès au guichet de la BAD, des décisions sur le retour du siège à Abidjan et d’un nouveau mandat en 2010 ? Donald Kaberuka, qui a reçu Les Afriques à Tunis le 21 avril dernier, a répondu sans détour à ces questions. Le Plan Maroc Vert profite de la bonne dynamique née de la conjonction des astres et du retour de confiance dans le secteur agricole. La série de conventions signées en marge du SIAM 2009 ainsi que l’engagement à booster le budget R&D devront rapprocher la productivité du secteur des standards espagnols. Aziz Akhannouch y croit dur comme fer. Lire en page 2 Lire en page 11 Lire en page 11 Mohamed Boussaid. Aziz Akhannouch appuie sur l’accélérateur Aziz Akhannouch. Maroc 12 DH - Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT 2 ACTUALITé Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 « Notre métier est de prendre des risques » Donald Kaberuka, septième président de l’histoire de la BAD, nous a reçu à Tunis, le mardi 21 avril. Entretien exclusif à moins d’un mois des Assemblées annuelles qui se tiendront cette année à Dakar. Propos recueillis à Tunis par Adama Wade Les Afriques : La finance mondiale traverse une turbulence. Comment une banque de développement comme la BAD a-t-elle vécu cette situation dans son bilan 2008 ? Donald Kaberuka : En résumé, nous pouvons dire que la BAD s’ en est bien sortie en 2008 grâce à une approche prudente. Ce n’est pas le cas de certains organismes financiers qui ont éprouvé des difficultés. Notre bilan opérationnel est en augmentation, aussi bien dans le groupe des pays PRI (Pays à revenus intermédiaires), essentiellement au nord de l’Afrique et en Afrique australe, qu’au niveau des pays FAD, c’est-à-dire les pays pauvres. Globalement, nous avons augmenté nos opérations de 15% en 2008. Ce qui est important, ce n’est pas seulement la volumétrie, mais aussi la qualité du portefeuille et le renversement de la tendance entre la part du portefeuille souverain et le portefeuille non souverain. C’est très important pour une banque comme la nôtre. LA : Comment s’expriment les besoins de financement des pays africains par rapport à la crise financière ? DK : Par rapport à la crise financière, c’est surtout le renversement des tendances qui m’a impressionné. En 2004, avec la remontée du pétrole, beaucoup de pays remboursaient par anticipation. Nous avons augmenté le portefeuille souverain pour les pays à revenu intermédiaire. Nous avons augmenté nos opérations incluant l’Egypte, la Tunisie, le Maroc et le Gabon et l’Afrique australe. Notre portefeuille souverain a baissé et notre portefeuille non souverain a augmenté, atteignant aujourd’hui 1,5 milliard. Le risque pondéré moyen de notre portefeuille est très modéré. Il y a aujourd’hui des pays, comme le Botswana, qui n’avaient pas contracté de crédit depuis vingt ans qui viennent frapper à notre porte. C’est aussi le cas de l’Afrique du Sud. Je salue au passage la décision du G20 de demander à nos actionnaires d’augmenter le capital des banques régionales. En fait, le véritable problème est le cas des pays à faible revenu, comme par exemple le Burundi, qui n’ont pas accès au guichet BAD ou au guichet non concessionnel la Banque mondiale. Pour ces pays, nous allons innover par des allocations destinées à l’appui budgétaire et des allocations au secteur privé. LA : A l’issue de ce sommet du G20, les moyens de la BAD vont-ils être renforcés ? DK : Avant la crise, nous ne comptions pas demander d’augmentation de capital avant 2013. On avait, pour sacrifier au jargon usité dans le milieu financier, un bon matelas financier. Ce n’était pas le cas de certains de nos homologues, comme la Banque asiatique, qui avait atteint ses limites depuis trois ans. Pour la Banque interaméricaine et la Banque africaine, l’évaluation des besoins est en cours. Cela fera l’objet de réunions lors de notre rencontre à Dakar en mai 2009. LA : Compte tenu du ralentissement, allezvous revoir vos prévisions d’engagements en 2009 ? DK : En gros, nous avions un scénario qui prévoyait une augmentation annuelle de 15% pour nos opérations, dans le cadre de notre stratégie à moyen terme 2008-2012, en corrélation avec la demande des pays. Nous allions traiter cette année 5 milliards de dollars. Avec la crise, nous avons deux scénarios types : crise allongée ou crise courte. Suivant le scénario, nous avons décidé d’augmenter nos engagements pour les PRI. Par exemple, il était prévu d’accorder seulement 50 millions de dollars à la Tunisie, nous allons leur accorder 250 millions. En deuxième lieu, nous avons mis en place des facilités de prêts (lignes de crédit) qui répondent directement aux besoins liés à la crise. Ces facilités d’un montant cumulé de 2,5 milliards seront exécutées dans le cadre du plan d’action des institutions financières internationales pour l’Afrique qui sera approuvé à Dakar pendant les assemblées annuelles de la Banque. De manière spécifique, avec la SFI et d’autres institutions financières, nous allons mettre en place des fonds d’investissement pour soutenir les banques et des facilités pour les secteurs d’infrastructure, de l’agriculture et du commerce pour assurer la disponibilité de la liquidité pour financer les projets et le commerce international au profit de l’Afrique. Un des instruments vise à soutenir les banques commerciales qui éprouvent en ce moment des difficultés à contracter des crédits. On va arriver de ce côté-là à 1,5 milliards. un nouveau record. Il faut remarquer qu’en général, le portefeuille souverain pose plus de problèmes que le privé. On a perdu de l’argent avec le Zimbabwe. On n’en a pas perdu avec la centrale d’Azito (Côte d’Ivoire) qui paye toujours. De plus, dans le portefeuille non souverain, notre average risk (moyenne pondérée des risques) est très modéré. Notre approche reste aussi très conservatrice. Nous n’allons jamais seuls dans les projets. Pour minimiser le risque, nous faisons appel à un certain nombre de partenaires. En résumé, sur notre échelle interne de notation, où les risques sont notés de 0 à 10, la moyenne pondérée des risques n’a jamais dépassé le niveau 4. LA : Sous votre mandat, le secteur privé a pris un essor important. Ne craignez-vous pas qu’une ouverture non contrôlée vers le privé n’entraîne une montée du dossier des risques ? DK : A mon arrivée, nos concours pour le secteur privé n’excédaient pas 250 millions. Aujourd’hui, nous avons dépassé 1,5 milliard. En 2009, nous comptons aller encore vers LA : L’investissement dans TCX était-il fondé ? DK : Concernant TCX, c’est un projet formidable, lancé par un partenaire (le FMO, ndlr), et que nous avons suivi aux côtés de plusieurs agences de développement et organismes multilatéraux. Le but est de développer le marché des capitaux africains en incitant le financement en monnaies africaines. En souscrivant à ce fonds, on permet aux nationaux de ne pas supporter le risque de change. LA : Votre métier, en tant que Banque de développement, est-il de prendre des risques ? Certains investissements que vous avez validés comme TCX, Rascom1 et Eskom, ne sontils pas trop risqués ? DK : Oui, notre métier est de prendre des risques. Une banque doit accorder des crédits. Bien entendu, nous n’avons pas la même approche que Barclays ou Standard Chartered. Souvent, les projets risqués, dans des pays à risques, donnent le maximum sur l’échelle de développement. Concernant le projet Eskom, je vous ferai remarquer que ce projet est l’un des meilleurs de notre portefeuille et il fait l’objet d’un mécanisme de sûreté extrêmement solide. En général, le recours à une diversification des actifs entre risques élevés et risques faibles nous permet de maîtriser notre risque global. La bonne tenue de notre bilan opérationnel et financier 2009 vient de là. LA : Est-ce que les décaissements du secteur privé ne sont pas seulement destinés aux grands pays comme l’Afrique du Sud ? DK : Je vous ferai remarquer aussi que la part des pays à faible revenu a considérablement augmenté à la BAD. La grande partie de nos interventions est d’ailleurs destinée à ces pays. Nous avons récemment approuvé un prêt de 300 millions de dollars en Guinée. Je ne connais pas beaucoup d’organismes qui vont en Guinée aujourd’hui. Idem à Madagascar, en Zambie, etc. Cela dit, j’insiste : on ne gère pas le risque en mettant tous les œufs dans le même panier, mais en diversifiant. Je ne vois pas de stratégie de diversification qui écarterait un pays comme l’Afrique du Sud, première économie du continent. Nous avons investi dans les banques au Nigeria, au Ghana. Nous gérons le risque en diversifiant notre portefeuille. LA : Avec l’entrée de la Turquie et du Luxembourg dans la BAD, ne déplace-t-on le centre de gravité des pays africains vers le groupe des pays membres non régionaux ? C’est un vieux débat qu’on avait déjà dans les années 70. Et il a été résolu en 1982 quand il a été décidé de limiter la participation des membres non régionaux à 40%. En même temps, il faut rappeler le caractère africain de la Banque consacré par un Président qui est toujours Africain et un Siège toujours installé en Afrique. Ceci dit, je ne vois pas de mal à admettre dans « Nous avons récemment approuvé un prêt de 300 millions de dollars en Guinée. Je ne connais pas beaucoup d’organismes qui vont en Guinée aujourd’hui. Idem à Madagascar, en Zambie, etc. » le tour de table des membres qui apportent du capital qui ira aux Africains. D’autant que la première décision d’un pays non membre c’est d’accepter de contribuer au guichet FAD. Si le Luxembourg entre à la BAD, ce ne sera pas pour financer des projets au Luxembourg, c’est pour financer des projets en Afrique. LA : Le retour à votre siège d’Abidjan est-il à l’ordre du jour dans l’agenda de la BAD ? DK : Je dis toujours à nos amis ivoiriens que la banque n’a jamais quitté la Côte d’Ivoire légalement. Notre siège est toujours à Abidjan, tel que mentionné dans les statuts. A Tunis, nous sommes dans une agence temporaire de location. La situation, telle qu’elle évolue aujourd’hui en Côte d’Ivoire, est encourageante. A Dakar, je crois qu’une décision sera prise concernant nos assemblées annuelles à Abidjan en 2010. Nous sommes en train de rénover nos bâtiments là bas. J’espère retourner à Abidjan. Mais quand ? Cela dépendra de la stabilité durable. Nous devons aussi rentrer dans l’ordre et non de manière précipitée. En attendant, je salue les avancées politiques et économiques de la Côte d’Ivoire. Nous travaillons avec eux de manière conséquente. Nous avons mobilisé des moyens importants pour les aider à régulariser leur situation avec le monde financier international. LA : Allez-vous vous représenter pour un second mandat ? Je suis élu jusqu’en septembre 2010. Il serait prématuré aujourd’hui de parler d’un second mandat. Ce sera de toute façon aux actionnaires d’en décider. Dans nos prochaines éditions, nous reviendrons de manière détaillée sur la Banque africaine de développement, à travers les projets en cours dans les pôles Secteur privé, Infrastructures et, notamment, le département juridique. Donald Kaberuka : « On ne gère pas le risque en mettant tous les œufs dans le même panier, mais en diversifiant. » Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 3 ACTUALITé L’ONA profite des dividendes de la diversification Pour Hassan Ouriagli, directeur général délégué de l’ONA (Omnium Nord-Africain), la performance 2008 témoigne incontestablement de la résilience du modèle économique du groupe. Entretien. Les Afriques : L’année 2008 s’est achevée dans un contexte de crise internationale prononcée. Comment se présentent les résultats d’un groupe comme l’ONA ? Hassan Ouriagli : Malgré un contexte économique international difficile, marqué notamment par le recul de notre filiale minière Managem, le Groupe ONA a enregistré en 2008 des résultats solides, grâce à une croissance et à une performance opérationnelle satisfaisantes, en ligne avec les objectifs. Le groupe confirme ainsi son dynamisme et sa rentabilité. Ainsi, le chiffre d’affaires consolidé croît de 11,6%, à 36,6 milliards de dirhams, porté par la forte croissance de la distribution et de l’agroalimentaire. L’excédent brut d’exploitation, pour sa part, a progressé de 7,3%, pour atteindre 3,3 milliards de dirhams. Le résultat d’exploitation courant consolidé s’est, quant à lui, apprécié de 22,2%, à 1,5 milliard de dirhams. Cependant, et hors plus-values de cession de nos participations dans AXAONA, la Monégasque Maroc et Amendis, enregistrées en 2007, le résultat net part du groupe a baissé de 11,4% pour s’établir à près de 1 milliard de dirhams. L’actif net réévalué du groupe s’est élevé à 34,5 milliards de dirhams, en hausse de 11,6% par rapport à 2007. Quant à la valeur brute du portefeuille (avant dette holding et impôts latents), elle atteint en 2008 un montant de 54,2 milliards de dirhams, ce qui est considérable. LA : Finalement à la lecture de ces résultats, l’exposition sur plusieurs secteurs d’activités a-t-il été un handicap ou un atout pour l’ONA ? HO : La performance 2008 témoigne incontestablement de la résilience du modèle économique du groupe. Ce qui constitue, dans les circonstances actuelles, un puissant motif de confiance pour nos actionnaires. L’exposition sur plusieurs secteurs d’activités est clairement un atout pour l’ONA. En effet, le recul des activités minières en 2008 a été largement compensé par l’amélioration des performances des activités financières, de la distribution et de l’agroalimentaire. LA : Managem a été particulièrement affectée par le retournement des ten- dances. A l’avenir, comment cette filiale intègrera-t-elle les instruments de couverture pour se prémunir ? HO : Les résultats d’une société minière sont très souvent cycliques. Managem a subi en 2008 le repli du cours des métaux de base et du cobalt, la dégradation de la parité USD/MAD en moyenne sur l’année et la hausse des coûts d’exploitation compte tenu de la forte augmentation des intrants. Face à l’importante volatilité des sousjacents, la gestion des couvertures s’inscrit dorénavant dans un cadre de gestion défini par le groupe, qui précise les règles prudentielles à respecter (période de gestion, cours à défendre, méthode de gestion) et qui vise à atteindre à la fois la sécurité, l’optimisation et la souplesse. Par ailleurs, nous menons à l’heure actuelle une réflexion stratégique sur le portefeuille d’activités optimal pour Managem en vue de maximiser la création de valeur pour l’actionnaire, tout en évitant les fortes volatilités sur les résultats financiers. LA : Votre niveau d’endettement à la fin de l’exercice 2008 ne limite-t-il pas vos ambitions d’investissements et de développement à l’international ? HO : A fin décembre 2008, l’endettement net consolidé s’élève à 14,9 milliards de dirhams avec un gearing de 81,8%. Un niveau qui reste tout à fait soutenable grâce à une capacité d’autofinancement en progression de 10,4%. En 2009, grâce à l’entrée dans le capital de Wana du consortium Al Ajial-Zain, le gearing devrait baisser à 63% environ, à fin décembre 2009. Ce qui est un niveau très raisonnable. Par contre, le holding ONA S.A. est peu endetté : le gearing du holding à fin 2008 est faible, de l’ordre de 35%. Par ailleurs, le ratio d’endettement rapporté à la valeur de nos actifs (Loan to value ratio) est encore plus faible, de l’ordre de 27,5%. La situation est donc plus nuancée que ce qu’une simple lecture du gearing consolidé, purement comptable, pourrait induire. Nous avons également initié un projet en interne visant à accroître nos marges de manoeuvres financières. Par contre, ce que nous observons, c’est que malgré la forte croissance du système bancaire marocain ces dernières années, le niveau des fonds propres cumulés des établissements de crédit reste peu élevé. Ce qui veut dire pour nous, en raison de la contrainte du coefficient bancaire de division des risques, que nous devons être plus imaginatifs en terme d’ingénierie financière, en ayant recours, pour nos métiers les plus capitalistiques, à des coinvestisseurs (comme nous envisageons de le faire dans les projets d’énergie avec International Power) ou en montant des financements de projets impliquant aussi bien des banques nationales que des banques internationales. Du modèle tunisien en Afrique Adama Wade, Casablanca Plus d’un demi-siècle déjà que la Tunisie a libéré la femme des seules tâches ménagères qui lui étaient promises depuis l’ère de Hannibal. Cette révolution culturelle, inédite dans le monde arabe d’alors, a été déterminante dans le succès de la limitation des naissances. Déterminante aussi dans l’émergence d’une classe moyenne, devenue le poumon de l’économie de ce pays plat, entouré de part et d’autre de la Méditerranée, et habitué à la présence de l’Etat et de ses démembrements depuis la nuit des temps. Aussi, après un demi-siècle de révolution tranquille, la Tunisie compte 80% de personnes propriétaires de leur logement. Un privilège dévolu à moins de 40% des Français et à seulement 29% de Suisses. La réussite économique tunisienne a longtemps était occultée par une lecture altermondialiste, destinée à faire le rapprochement entre Carthage et Singapour, unis à l’occasion et au besoin dans la même critique d’un dirigisme fort. Prisme somme toute réducteur. La force du modèle tunisien repose d’abord sur l’émergence d’une classe moyenne et la mise en place d’instruments pertinents comme la Banque de l’habitat, lauréate du prix du meilleur établissement de crédit immobilier en Afrique. Aujourd’hui, cette institution détenue majoritairement par l’Etat, entame avec optimisme la duplication de son modèle en Afrique subsaharienne avec la bénédiction de ses partenaires dans le capital. Le Burkina Faso (lire en page 5) est déjà dans les starting blocks. Le Ghana, la Zambie, le Togo sont aussi dans le pipe. Cet essaimage devra définitivement confirmer qu’en matière bancaire, tout succès est exportable. A condition, toutefois, de bien déblayer le terrain en terre d’accueil. LA : Qu’ont rapporté les secteurs que vous désignez par « relais de croissance » en 2008 ? HO : La pertinence industrielle de l’investissement du groupe dans le secteur des télécommunications a été confirmée et confortée : Wana a réalisé en 2008 la meilleure croissance du secteur avec un chiffre d’affaires en forte hausse de 111% et un excédent brut d’exploitation en amélioration de 361 Mdh. L’obtention de la licence GSM et le succès de l’opération en capital conclue avec le consortium Al Ajial-Zain ont ouvert à Wana des perspectives d’amélioration significative de ses performances et de ses parts de marché. Dans l’immobilier, malgré le ralentissement qui a caractérisé, en 2008, le marché du haut standing, notamment à Marrakech, la contribution de ONAPAR au résultat net part groupe a été de 194 Mdh en 2008 contre 238 Mdh en 2007 : ce qui constitue une performance tout à fait remarquable dans le contexte actuel. La qualité de notre réserve foncière conjuguée avec une stratégie de diversification vers le segment résidentiel, moins volatile que le segment immobilier de loisirs, nous confortent dans l’ambition de porter ONAPAR au rang de leader du marché. Enfin, dans le secteur de l’énergie, le groupe a poursuivi en 2008 son orientation pour le développement de positions fortes aussi bien dans les énergies traditionnelles que les énergies renouvelables. 50 milliards de dollars. Perdus en 2008 par l’Américain Freddie Mac. Le directeur financier de l’établissement s’est suicidé en fin de semaine. Propos recueillis par Adama Wade 5,3 millions de dollars. Dette de l’Etat du Sénégal Valeurs africaines Armando Guebuza met son fauteuil en jeu Le président mozambicain, Armando Guebuza, a arrêté le 28 octobre comme date des élections présidentielles, parlementaires et provinciales de cette année, a annoncé le média local, AIM. Ceci fait suite à une proposition formulée par la Commission nationale électorale (CNE), et une rencontre, lundi dans l’après-midi, de la structure consultative, le Conseil d’Etat. Selon la loi, le président doit consulter le Conseil avant de fixer la date des élections générales. Edem Kodjo prend sa retraite politique Edem Kodjo, leader du parti Convergence patriotique panafricaine (CPP), a fait état, en marge du congrès statutaire de son parti, de sa décision de prendre de la distance avec la vie politique togolaise, une décision définitive après une retraite politique momentanée observée en 2003. « J’ai décidé de prendre du recul », a annoncé Edem Kodjo, insistant sur son souhait de voir une nouvelle génération à la tête de sa formation politique. Un exemple à suivre. Mugabe pour un fonds d’indigénisation Le gouvernement zimbabwéen va mettre en place un fonds d’indigénisation et de responsabilisation pour faciliter l’émancipation des Noirs du pays, a rapporté la presse locale. Cette idée, défendue par Robert Mugabe, se fera dans le cadre d’un partenariat avec la communauté des affaires. Objectif, selon le slogan retenu, faire de la majorité des zimbabwéens leurs propres maîtres. Les chiffres de la semaine 200% d’augmentation entre 2000 et 2008. Les échanges commerciaux dans l’espace Comesa n’ont jamais été aussi florissants. vis-à-vis de la compagnie Air Sénégal International. Chiffres communiqués par la partie marocaine et publiés sur le fil de l’agence Bloomberg. Afrique du Sud : ponctions sur le bonus du PDG de la Standard Bank Jacko Maree, CEO de la Standard bank, première banque africaine, s’est vu ponctionné 35% dans le bonus qu’il devait percevoir à la fin 2008. Officiellement, il s’agit d’une pénalité appliquée suite au ralentissement de la cadence des profits dégagés et à la montée des produits toxiques dans le bilan de la banque. Le banquier a quand même reçu un salaire de base de 4,6 millions de rands (519 000 dollars) et un bonus de 8,5 millions de rands auxquels il faudra ajouter des primes et prestations diverses qui portent ses entrées d’argent à 18,6 millions de rands. Trop pauvre ? Ashanti Goldfield de Guinée en disgrâce Depuis un mois, la Société Ashanti Goldfield de Guinée est en disgrâce. Pour avoir préféré partir en congé au lieu d’assister à un forum sur le secteur minier, présidé par le chef de l’Etat, en présence de nombreuses personnalités du pays, la compagnie ghanéenne est officiellement fermée. Les nombreuses tentatives de justification sont, depuis, restées lettre morte. Cameroun : le ministre de la Communication, cible d’une enquête La police judiciaire camerounaise enquête sur Jean Pierre Biyiti Bi Essam, ministre camerounais de la Communication, pour tentative de détournement de l’argent alloué pour la couverture médiatique de la visite du Pape Benoît XVI au Cameroun du 17 au 20 mars dernier. Biyiti Bi Essam aurait déposé, respectivement le 26 février et le 10 mars, dans son compte personnel, logé à la Société Générale de Banque au Cameroun (SGBC), les sommes de 60 et 70 millions de FCFA (environ 102 000 et 110 000 euros). A suivre. 4 F i n a n ce Finance En bref - Banques Attijariwafa Bank dans le Top 1000 mondial Attijariwafa Bank est à la 976e place du classement du magazine Forbe des 2000 plus grandes entreprises mondiales. Deux autres groupes marocains sont listés dans le classement, la BMCE Bank à la 1429e place et l’ONA Groupe à la 1913e. Seules 42 entreprises arabes, la plupart des pays du Golfe, figurent au palmarès. Quatre entreprises égyptiennes sont listées parmi les 2000. Banques Mauritanie : 8 millions de la BAD à la BCI La Banque africaine de développement (BAD) vient d’accorder une ligne de crédit d’un montant de 8 millions $ à la Banque pour le commerce et l’industrie (BCI). Le crédit sera entièrement destiné au financement des activités de petites et moyennes entreprises (PME), notamment celles intervenant dans des secteurs clés de l’économie nationale. Afrique du Sud : ABSA anticipe une année 2009 encore plus difficile Le groupe bancaire ABSA a déclaré que ses comptes traduisaient une augmentation importante des défauts de paiement, tant par des individus que par des entreprises, au cours du premier trimestre de l’année en cours. Les performances attendues pour le reste de l’année seront affectées par la multiplication des contentieux et l’atonie persistante de l’activité. La BAD accorde une garantie de 6 millions d’euros à Maghreb Leasing Algérie La Banque africaine de développement a approuvé l’octroi à Maghreb Leasing Algérie (MLA) d’une garantie partielle de 6 millions d’Euros. L’instrument doit permettre à MLA de mobiliser 12 millions d’euros auprès d’un consortium de banques locales. MLA est une société par actions, de droit algérien, constituée en 2006 à l’initiative de ses actionnaires majoritaires, Tunisie Leasing Group et Amen Bank, des institutions ayant, par le passé, bénéficié de l’appui de la BAD. MLA est aujourd’hui la première société de leasing en Algérie, avec 25% des parts de marché et une une clientèle cible exclusivement composée de PME. Nigeria : Intercontinental Bank fête son vingtième anniversaire à Abuja Les clients, amis et actionnaires d’Intercontinental Bank Plc ont rejoint Abuja, la capitale fédérale, en train spécial pour participer aux célébrations du vingtième anniversaire de la création de la banque. Malgré un contexte difficile, Intercontinental Bank continue d’enregistrer d’excellents résultats. La banque collectionne les reconnaissances internationales et les satisfécits des autorités monétaires du pays. La banque est classée parmi les 500 premières banques mondiales par la revue The Banker et fait partie des trois meilleures banques nigérianes en termes de qualité de service selon une étude de KPMG. Bourse Nigeria : qui est responsable de la crise des marchés de capitaux ? L’effondrement du marché des capitaux nigérian est au centre d’une polémique entre la direction de l’autorité de régulation des marchés, Nigerian Stock Exchange (NSE), et l’ACAMB, une des plus importantes associations de banquiers du pays. Musa Elakama, directeur général adjoint du NSE, a exonéré son administration de toute responsabilité dans la genèse de la crise et a mis en cause le comportement non éthique et non professionnel des banques. Eddy Ademosu, un des dirigeants de l’ACAMB a aussitôt rétorqué que le NSE en distribuant des blâmes et critiques ne faisait rien pour améliorer la situation. Gambie : Reliance étoffe son réseau Reliance Financial Services a inauguré deux nouvelles agences à Bansang et à Brikamaba dans la région sud de la Rivière Centrale. Ces deux nouvelles implantations portent à trente le nombre des bureaux régionaux de Reliance dans le pays. Il s’agit des premières agences de services financiers dans la région. Reliance souhaite développer en priorité les comptes d’épargne populaire. Botswana : la FNB lance des cartes new-look La First National Bank of Botswana (FNB) a lancé la semaine dernière, en grande pompe, ses nouvelles cartes de débit et de crédit aux couleurs de la Coupe du Monde 2010. Ces nouvelles cartes, portant le logo officiel du comité d’organisation de l’événement footballistique le plus populaire, entrent dans le cadre de la campagne de développement monétique de la FNB. Pour stimuler l’appétit du public pour ce produit, la banque a décidé de distribuer des billets sur la base de points délivrés à chaque utilisation des cartes. Afrique du Sud : baisse de l’activité, mais hausse des revenus bancaires La contraction de l’économie profite aux banques sud-africaines. L’augmentation des défauts de paiement et le creusement des découverts génèrent un accroissement des prélèvements de frais et autres pénalités de retard qui améliorent indument les comptes d’exploitation des banques. Un rapport de la Commission de la concurrence, publié en décembre, a recommandé le nivellement de ces frais à 5 rands par opération contre une fourchette allant de 21 à 7 à rands actuellement pour les quatre premières banques du pays, qui auraient engrangé un revenu additionnel d’environ 1 milliard de rands. Nigeria : libération d’un banquier kidnappé Le directeur régional pour le sud-est, Kingsely Osuala, de la Guaranty Trust Bank, kidnappé la semaine dernière à Enugu, a été libéré par la police à Isuochi dans l’état d’Abia. Les trois gangsters arrêtés par la police avaient demandé à la famille du cadre de la GTB une rançon de 50 millions de nairas. Zimbabwe : optimisme des banques sud-africaines La Standard Bank d’Afrique du Sud a exprimé sa confiance dans les perspectives de redressement de l’économie du Zimbabwe même si le pays ne reçoit que la moitié de l’aide financière qu’il a sollicité pour le redémarrage de ses activités. Selon un rapport de la banque sud-africaine « si le pays parvient à mobiliser 2,5 milliards de crédits et 1 milliard de revenus, l’économie du pays pourra retrouver le chemin vers le développement ». La condition du succès réside dans l’administration rigoureuse des fonds et le respect des priorités élaborées par le gouvernement d’union nationale. Cote d’Ivoire : la SIB ne veut pas être une banque de fonctionnaires uniquement La Société ivoirienne de banque (Sib) a ouvert deux nouvelles agences à Treichville et Marcory. Son directeur général, Jacques de Vignaux a indiqué qu’il entendait aller contre « l’idée reçue » qui fait de la SIB, une « banque de fonctionnaires uniquement ». Sénégal : les usagers des banques réclament une nouvelle charte bancaire L’Association sénégalaise des usagers de la banque (Asub) relance le projet d’établissement d’une charte bancaire destinée à codifier les règles de l’activité bancaire et les rapports des établissements financiers avec les usagers. Selon l’association, la libération du système bancaire, sans régulation, rend nécessaire de remettre sur la table cette charte. Selon le secrétaire général de l’association, le professeur Moussa Samb, les pratiques bancaires au Sénégal « n’évoluent pas et les usagers continuent de subir les pratiques d’un autre âge » L’Algérien Abdelaziz Khelef réélu directeur général de la BADEA Le Conseil des gouverneurs de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) a réélu le directeur général sortant, l’algérien Abdelaziz Khelef, pour un deuxième mandat de trois ans renouvelable. M. Khelef qui a pris sa fonction à la tête de la BADEA en juillet, a occupé plusieurs fonctions ministérielles en Algérie. Il a été également ambassadeur en Tunisie et secrétaire général de la présidence de la République d’Algérie. Assurances RDC : le grand retour de la Sonas La Société nationale d’assurances (Sonas), a été doublement primée lors de la 6e édition du trophée de l’excellence Mwana Mboka, organisée vendredi 10 avril au Grand Hôtel Kinshasa (GHK). Sonas a été classée meilleure entreprise du portefeuille de l’Etat et son administrateur-délégué général, Herman Mbonyo Lihumba, a été primé meilleur manager de l’année. La mise en œuvre d’un plan de redressement de la Sonas lui a permis d’augmenter son chiffre d’affaires de 14 000 dollars, à plus de 60 millions de dollars, classant ainsi la Sonas à la troisième place des sociétés d’assurances subsahariennes. Nigeria : moins de cinq millions de Nigérians bénéficient de l’assurance-maladie Le docteur Mustapha M. Zakari, président de la compagnie d’assurances Healthstone, a déclaré que le programme national d’assurance maladie, lancé sous le règne du président Olasegun Obasanjo en 2005, avait permis de couvrir plus de 90% des fonctionnaires du gouvernement fédéral. Il demeure que l’essentiel de la population n’a pas accès à l’assurance-maladie, notamment dans les régions rurales. Seuls cinq millions de Nigérians sont assurés, l’action des compagnies privées est donc décisive pour accompagner l’effort des autorités. Ouganda : l’assurance-maladie déplait aux investisseurs « La mise en œuvre du programme d’assurance-maladie aura pour effet de faire fuir les investisseurs ». La déclaration du docteur Ian Clarke, directeur de l’hôpital de Kampala, fait grand bruit dans la capitale. Les employeurs contribuent à hauteur de 10% au financement du schéma actuel de protection sociale, le gouvernement souhaite augmenter de 4% les prélèvements destinés à l’assurance-maladie. Ce programme reporté à plusieurs reprises implique également l’augmentation des cotisations des employés et suscite donc le mécontentement unanime de tous les partenaires sociaux. Afrique du Sud : baisse de la confiance dans l’assurance-vie L’indice de confiance Ernst & Young sur les assurances a encore reculé au premier trimestre en raison de la faiblesse continue du Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 rendement. La performance médiocre du secteur de l’assurancevie est directement liée à l’état des marchés boursiers du pays et au manque de confiance persistant dans les instruments d’épargne. Angola : le gouvernement instaure l’assurance automobile obligatoire Le Conseil des ministres angolais a décidé d’instaurer l’assurance automobile obligatoire ainsi qu’un fonds de garantie automobile. Le gouvernement a également adopté l’assurance obligatoire de responsabilité civile d’aviation, transport aérien, infrastructures aéronautiques et services auxiliaires. L’assurance obligatoire des véhicules sera mise en application dans un délai de 180 jours après sa publication au Journal Officiel. La période intérimaire devrait permettre aux compagnies d’assurances et aux administrations de réunir les conditions d’application de la loi. Fonds Egypte : 4 fonds d’investissements annoncés Le groupe Holding Naeem a annoncé le lancement de 4 nouveaux fonds d’investissements dans le troisième trimestre de cette année, dotés chacun d’un capital de 50 millions de dollars. Le premier sera consacré aux investissements en Egypte et dans les pays du Golfe sous le nom de MENA Opportunities Fund, alors que le deuxième sera créé en Arabie saoudite. Quant aux deux autres fonds, ils seront créés en Egypte pour investir dans les actions et les titres financiers à rendements fixes, tels que les obligations. 137 millions $ du Fonds pour le développement de l’environnement mondial au Maroc Un accord d’intention de don a été signé entre le gouvernement marocain et le Fonds pour le développement de l’environnement mondial. En vertu de cette convention, le Fonds s’engage à accorder au Maroc un don de 137 millions de dollars, soit plus de 1,1 milliard de DH. Il servira à financer les projets d’agriculture de terroir ainsi que des programmes visant l’amélioration des ressources pastorales. Banques centrales & finances Le FMI estime que les acquis économiques de l’Afrique sont menacés Dans son rapport, pessimiste, sur les perspectives de l’économie mondiale, le FMI estime que les acquis économiques, obtenus durement par le continent africain, étaient menacés. Les liens financiers peu soutenus avec les économies développées n’ont pas protégé l’Afrique des effets de la crise. « Avec la baisse brutale des prix des matières premières, la forte dégradation de la croissance extérieure qui réduit la demande des produits d’exportation africains, ainsi que les transferts d’argent de l’étranger, mais également l’accès aux crédits des institutions financières qui entraîne la réduction de l’Investissement étranger direct (IED), les économies du continent sont gravement menacées ». Selon le rapport du Fmi, la croissance dans l’ensemble de la région africaine devrait passer de 0,5% en 2008 à 0,2% en 2009. Zimbabwe : vers une enquête parlementaire sur la Banque centrale Des experts financiers invitent avec insistance le Parlement de Harare à instaurer une commission d’enquête sur la gestion de l’institut d’émission par le gouverneur Gideon Gono. Il est reproché au gouverneur d’avoir ordonné des prélèvements arbitraires sur des comptes privés en devises, y compris ceux de fournisseurs d’aide, pour financer le gouvernement dirigé par la ZANU-PF. Namibie : faible croissance malgré la baisse des taux d’intérêts L’économie du pays ne connaîtra qu’un faible taux de croissance en raison du recul de la production de diamants et de la baisse de la fréquentation touristique. Selon Tom Alweendo, le gouverneur de la Banque de Namibie (Banque centrale) le taux de croissance ne sera que de 0,4%, contre une prévision initiale de 1%. La Banque centrale a décidé de réduire de 100 points de base son taux directeur, ramené ainsi à 8%. Algérie : un cadre juridique pour les coopératives d’épargnes des salariés La Banque d’Algérie a édicté deux règlements au sujet de la création de coopératives d’épargnes par les salariés des différents secteurs d’activités. Les règlements publiés au journal officiel fixent le montant minimal du capital des coopératives d’épargne à 500 millions de dinars, libéré en totalité et en numéraires. Un deuxième règlement fixe les conditions d’autorisation d’établissement et d’agrément de ces coopératives. Ces établissements offrent des services de dépôts et de prêts, mais diffèrent des autres institutions financières par le but poursuivi, ainsi que par les critères et modes d’évaluation des performances. Afrique du Sud : l’indice bancaire du climat des affaires passe au vert Le principal indicateur de la croissance économique du pays, qui projette sur douze mois les tendances du marché, s’est amélioré en février dernier pour la Banques centrales & finances Tunisie : nominations à la Banque centrale M. Sami Mouley a été désigné directeur général du Centre de recherches et d’études financières et monétaires, rattaché à la Banque centrale de Tunisie. M. Mouley est professeur de finances internationales à l’Université de Tunis, docteur d’Etat en économie et finances internationales de l’Université d’Aix Marseille II et agrégé post-doctoral en sciences économiques. M. Mohammed Ben Romdhane, actuel directeur général de la comptabilité et du budget à la banque centrale de Tunisie succède à M. Mongi Grine au poste de directeur général de l’Inter Bank Services (IBS), spécialisée dans le transport et traitement de fonds. 6 Finance Banques et Assurances Poste Maroc partout, toujours plus pour vous ! Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 « Lutter contre l’omniprésence de la culture du cash » En bref - Monétique première fois depuis un an. Cet indice composite, considéré comme l’indicateur le plus fiable de l’évolution de l’activité, est passé à 106,6 en février, contre 105,9 en janvier. Sans verser dans un optimisme béat, les économistes estiment que la récession pourrait être moins sévère que prévu. Libéria : la Banque centrale dément les accusations de malversation La Banque centrale du Libéria (BCL) a catégoriquement démenti des informations rapportées par des médias locaux l’accusant d’avoir détourné 500 000 dollars appartenant à Valentine Iyaka, un homme d’affaires nigérian. Le gouverneur de la BCL, le docteur Mills Jones, a déclaré qu’aucun compte au nom de ce ressortissant nigérian n’existait à la BCL et que la banque ne connaissait ce nom que par une saisie-arrêt déclenchée par la justice libérienne. Congo Kinshasa : une deuxième opération de vente de devises de la BCC La deuxième opération de vente de devises aux banques commerciales sera organisée le 27 avril prochain par la Banque centrale du Congo. La BCC qui a mis en vente, en deux tranches, 10 millions de dollars au cours de la première opération, le 13 avril dernier, souhaite une meilleure coopération des banques à cette opération de vente par adjudication. Le directeur des services étrangers de la BCC, Mutombo muana Nyembo, a indiqué que l’objectif reste le même : « Eponger le trop-plein de liquidités en libre circulation sur le marché ». Botswana : pas de financements publics pour le Zimbabwe Devant les protestations de certains milieux économiques, Baledzi Gaolathe, le ministre des Finances, a précisé que la facilité de 500 millions de pulas (environ 67 millions de dollars) destinée au Zimbabwe ne consistait pas en une ligne de crédit sur le budget de l’Etat, mais devait être fournie par les banques du Botswana. Le gouvernement du Botswana apporterait sa garantie aux banques prêteuses. Le ministre a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un don, mais d’un crédit qui devrait profiter aux deux pays, notamment par la création de joint-ventures et la promotion des exportations botswanaises. Ouganda : le gouverneur enjoint les banques à plus de discipline Le gouverneur de la Banque de l’Ouganda, Tumusiime Mutebile, a réaffirmé devant un parterre de banquiers du pays que la discipline et la transparence sont essentielles Editeur : Les Afriques Edition et Communication SA. Genève. Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), François-Eric Perquel, Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publication). Comité des Fondateurs : Philippe Séchaud (Président). Editeur partenaire : Groupe Atlas Publication, 219 bis, Bd Zerktouni, angle Roudani, Casablanca. Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama Wade (Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi (Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé (Abidjan), Charles A. Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Hannah Armstrong (Casablanca), Said Djaafer (Alger), Amadou Fall (Dakar), Walid Khéfi (Tunis). Ont également participé à ce numéro : Ismael Aidara (Paris), Fayçal Métaoui (Alger), Sana Harb (Alger), Hance Gueye (Dakar), Nadia Hachelaf (Alger), Samy Injar (Alger). Avec la collaboration de David Beylard (Genève), d’African Investor - AI40 (Londres), de S&P MorningStar (Paris) et de CommodAfrica (Paris). Abonnements : Les Afriques, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Carouge Genève. Tél : +41 22 301 96 15. Fax : +41 22 301 96 10. [email protected] ou formulaire sur www.lesafriques.com Maquette : Jérémie Flaux. Webmaster : Christian Zanardi. Corrections : Xavier Michel. Raphael Caratsch. 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Togo : le FMI décaisse 26,6 millions de dollars Le Fonds monétaire international a achevé l’étude des performances économiques du Togo au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC). Au terme de ce nouvel examen de bonne conduite, le FMI va décaisser immédiatement 26,6 millions de dollars en faveur de Lomé, ce qui porte le total des décaissements à 72,9 millions de dollars. Sur les trois prochaines années, le soutien du Fonds devrait se situer à environ 109 millions de dollars. Libéria : pas de crédit aux nonpropriétaires La présidente du pays, Ellen Johnson-Sirleaf, a mis tout son poids dans la balance pour faciliter l’accès au crédit des petits entrepreneurs ou des individus désireux de lancer leurs propres affaires. La démarche commence à donner quelques résultats, mais de nombreux demandeurs de crédit, notamment des femmes de régions rurales se plaignent de l’attitude des banques qui exigent avant toute étude de dossier un titre de propriété de la résidence, destiné à garantir le remboursement. Les femmes, qui représentent plus de 80% des commerçants, estiment être discriminées par cette exigence. Ghana : Amalgamated Bank dans le collimateur de la Banque centrale Après les péripéties ayant valu à son ancien directeur général d’être évincé, la banque mixte ghanéo-nigériane Amagalmated Bank continue de défrayer la chronique. Selon la Banque du Ghana (Banque centrale), Amagalmated bank aurait au moins à trois reprises, en 2008 et 2009, déposé de fausses coupures de monnaies étrangères. Tout en relativisant l’information, Amagalmated bank a précisé qu’elle s’engageait dorénavant à agir dans le strict respect de la réglementation bancaire. Madagascar : réquisition des employés de la Banque centrale Les employés de la Banque centrale sont réquisitionnés par le gouverneur pour assurer la continuité des services après la reprise d’un mouvement de grève. L’établissement a ainsi assuré normalement les opérations, sans incidence sur les activités des banques commerciales. Quelque 200 employés de la Banque centrale, sur un total de 600, effectuent quotidiennement un sit-in devant leur bureau. Les employés non grévistes envisageaient d’organiser une contre-manifestation, mais ils y ont renoncé. Tunis a abrité, les 23 et 24 avril 2009, la quatrième édition du forum africain des technologies de la carte « Cartes Afrique », organisé par le groupe de presse marocain Success Publications en partenariat média avec Les Afriques. Propos recueillis par Walid Kéfi, Tunis Quelque 400 opérateurs du secteur de la monétique, originaires de Tunisie, du Maroc, d’Afrique du Sud, d’Afrique de l’Ouest, de France et d’Allemagne, ont débattu durant deux jours des opportunités de croissance de la carte bancaire, du M-banking et de la sécurité des services bancaires à distance en Afrique. Pour dresser l’état des lieux et les perspectives de croissance du secteur sur le continent, nous avons rencontré Fayçal Khdiri, vice-président et directeur régional de MasterCard Worldwide pour l’Afrique du Nord, du Centre et de l’Ouest. Entretien. Les Afriques : Outre un bureau installé à Johannesburg, vous avez ouvert, en avril 2006 à Casablanca, un bureau couvrant 25 autres pays africains. Pourquoi misez-vous sur l’Afrique, où le taux de bancarisation reste pourtant faible ? Fayçal Khdiri : Notre bureau de Casablanca fait partie de « l’Opération MasterCard Afrique » et couvre nos activités en Afrique du Nord, de l’Ouest et centrale. L’ensemble du continent est désormais au cœur de notre stratégie de croissance, car le potentiel de développement de la monétique y est énorme. C’est un marché quasi vierge. Le taux de pénétration des cartes bancaires, tous genres confondus, ne dépasse pas 3% à l’échelle continentale. Ce taux cache des disparités entre les pays. L’Afrique du Sud, qui représente 85% du chiffre d’affaires de MasterCard en Afrique, est à l’avant-garde. En Afrique francophone, le Maroc est leader avec 5,1 millions de cartes bancaires en circu- « C’est un marché quasi vierge. Le taux de pénétration des cartes bancaires, tous genres confondus, ne dépasse pas 3% à l’échelle continentale. » lation. Avec plus de deux millions de cartes, la Tunisie a également fait des progrès énormes. En Afrique de l’Ouest, une nouvelle dynamique est perceptible. LA : Etes-vous satisfaits de votre présence sur le continent ? FK : Bien que l’Afrique ne représente jusqu’ici que 2% de notre chiffre d’affaires global, nous sommes très satisfaits de notre présence sur le continent. On ne mesure pas nos parts de marché en termes quantitatifs, mais plutôt en termes de valeur ajoutée. Nous sommes leader incontesté dans les solutions de paiement avancées en Afrique. Nos cartes à Puce EMV ou encore sans contacts de type Tap & Go sont beaucoup plus utilisées dans le paiement. LA : Quels sont les principaux freins à une progression rapide de la monétique en Afrique ? FK : Essentiellement l’omniprésence de la culture du cash. Le continent à tout intérêt à combattre cette culture à travers des campagnes nationales d’encouragement à l’utilisation de la carte bancaire. D’autant plus, qu’il est désormais un fait établi que le paiement électronique permet une meilleure croissance du PIB. L’utilisation des diverses solutions monétiques réduit considérablement le coût des transactions commerciales. Ce coût est situé entre 4 et 9% de la valeur d’une transaction en cas de paiement en espèces et beaucoup moins Fayçal Khdiri : « Il est désormais un fait établi que le paiement électronique permet une meilleure croissance du PIB. » pour le paiement par carte bancaire ou par téléphone mobile. En outre, le paiement par cartes permet de stimuler la demande intérieure et de réduire l’économie informelle. Pour le commerçant, le risque de vol ou de perte de l’argent est presque nul. LA : Quels sont les principaux projets de MasterCard dans le domaine de développement de la monétique en Afrique ? FK : Nous avons trois grands projets en Afrique. D’abord, nous comptons augmenter le nombre des cartes bancaires et des équipements monétiques à travers des initiatives adaptées aux besoins locaux, à l’image de la carte de transfert de fonds transfrontaliers, Flouss.com, destinée aux MRE. Nous œuvrons également à étoffer les réseaux d’acceptation, notamment en Afrique de l’Ouest. Notre troisième grand chantier est de multiplier les accords avec les opérateurs locaux pour l’ouverture de centres de traitement monétique nationaux comme cela a été le cas pour l’Algérie, ou encore la Libye, où notre partenariat avec la petite banque privée Amen Bank of Commerce & Investment a révolutionné le marché de la monétique local. LA : Qu’en est-il du passage à la norme Europay Mastercard Visa (EMV) en Afrique ? FA : Très peu de pays africains ont, jusqu’ici, adopté la norme EMV, qui allie fiabilité, interopérabilité et sécurité. La Tunisie a adopté ce nouveau système au plan national. Au Maroc et au Sénégal, plus de 50% des banques ont migré vers l’EMV contre moins de 50% des établissements en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire et en Egypte. Le retard dans l’adoption de la nouvelle norme s’expliquerait par le coût du renouvellement ou de la configuration des équipements. 8 Bourses Les fonds avec Fonds Afrique Name DWS Invest Africa A2 Acc Robeco Afrika Fonds A Inc Nikko Africa Equity Fund JPM Africa Equity D (acc) USD JB EF Northern Africa CHF A Inc Swedbank Robur Africa Equity D2 Acc JB Multiflex JB African Equity C JPY Acc EMIF South Africa load ZAR Acc Magna Africa Fund C Acc E.S. África FI Acc Wallberg African All Stars I Acc The Concord Egypt Euro Shares UBS (CH) EF-South Africa Inc PCA Africa Fund Standard South Africa Equity A USD Acc WIOF African Performance Portfolio A Acc Simplicity Afrika Acc BPI Africa FI Acc The Egyptian Growth Investment Company HQ Afrika Inc Nordea-1 African Equity Fund BI Acc Santander Selección África FI Acc Atlas Maroc Acc Intereffekt Emerging Africa EUR Standard Africa Equity A USD Acc ICECAPITAL Africa A Inc 2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19 2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20 20.49 19.38 18.25 17.99 14.52 - 35.35 13.62 - 48.50 12.91 12.06 - 17.09 - 31.32 11.71 - 47.99 - 43.62 11.05 - 35.94 10.85 10.50 - 27.01 - 12.59 9.91 - 24.39 - 34.30 9.58 9.47 - 36.63 9.22 6.35 - 44.01 6.24 6.05 - 23.74 - 9.09 2.48 - 44.74 - 1.57 - 1.75 - 44.32 - 3.14 - 24.11 22.61 - 5.78 - 51.03 - 14.34 - 61.13 - 14.52 - 61.31 Domicile Luxembourg Netherlands Japan Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Ireland Portugal Luxembourg Ireland Switzerland Taiwan Ireland Luxembourg Sweden Portugal Guernsey Sweden Luxembourg Spain France Netherlands Ireland Finland Rating Overall 3 1 5 3 4 5 Fonds MENA 2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19 Rating Domicile 2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20 Overall ING (L) Invest MENA EUR I Acc 21.95 Luxembourg SGAM Oasis MENA SGD 21.09 - 41.05 Singapore Investec GSF MENA A Gross Acc 16.33 Luxembourg Makaseb Arab Tigers Fund USD Acc 13.84 - 38.92 - 36.64 Bahrain 2 SSgA Emer. Middle East&Africa Indx P Acc 13.41 - 21.91 - 30.62 France 4 SGAM Fd Eqs MENA AE Acc 13.21 Luxembourg Investec GSF Africa&Middle East A GrAcc 13.20 Luxembourg BG Selection Africa&MiddleEast Eqs A Acc 12.52 - 35.66 Luxembourg Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A Acc 12.48 - 45.44 Luxembourg Gustavia Turkey Middle East Inc 12.27 Sweden CIMB-Principal MENA Equity Fund 12.24 - 44.55 Malaysia Investec Africa & Middle East I Acc Net 12.08 United Kingdom Mashreq Arab Tigers Funds Acc 10.52 Ireland JPM Middle East Equity A (dist) - USD 9.98 - 34.63 - 30.59 Luxembourg 3 HQ Middle East Inc 9.75 Sweden FIM Sahara EUR Acc 9.73 - 45.21 Finland WIOF Middle East Perf A 8.50 Luxembourg Schroder ISF Middle East EUR A Acc 7.99 - 42.68 Luxembourg GAM Star Frontier Opportunities Acc 7.96 Ireland Sydinvest Afrika & Mellemøsten Inc 7.92 - 40.81 Denmark Meridio ArabWorld P Acc 7.25 - 39.64 Luxembourg ESPA Stock Mid East and Afri Mkts A Inc 6.74 - 39.68 Austria Deka-MiddleEast and Africa CF Acc 4.46 - 41.89 Luxembourg T. Rowe Price Mid East& African Eq Fd I 1.92 - 49.85 Luxembourg Algebra Capital Alpha MENA A Acc 1.86 - 60.98 Bahrain LHV Persian Gulf Fd A Acc - 1.00 - 46.79 Estonia ING Middle East & Africa Fund - 3.08 Taiwan GCC Fund Arabia Inside A Acc - 3.09 Luxembourg PF (LUX) Mdl East & N Africa HP EUR Acc - 6.63 Luxembourg FT Emerging Arabia EUR Inc - 7.34 - 55.37 Luxembourg - 10.20 Luxembourg Franklin MENA A Acc a H1 Name Fonds islamiques Name CMS Islamic Balanced TA Dana Optimix Dana Islamiah Affin Dana Makmur Pheim Apex Dana Al-Faiz-i Inc Public Islamic Asia Balanced CIMB Islamic Balanced MAAKL Al-Umran CIMB Islamic Balanced Growth Fd HwangDBS Aiiman Aiiman Balanced Fund PRUdana dinamik AmIslamic Balanced MAAKL Al Fauzan Public Islamic Balanced HLG Dana Maarof CIMB Islamic Balanced Income Avenue SyariahExtra ASBI Dana AL-Falah AMB Dana Ikhlas Alliance Dana Alif CIMB Islamic Enhanced Sukuk Fd Public Islamic Enhanced Bond PRUdana al-islah ASBI Dana AL-Munsif RHB Mudharabah 2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19 2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20 29.77 - 3.04 18.16 18.28 - 7.22 4.69 16.72 - 17.94 13.79 16.01 - 8.97 7.40 15.71 - 0.38 51.03 15.56 - 9.66 14.66 - 11.68 4.95 14.57 1.98 15.27 13.95 - 13.53 2.43 12.90 0.73 11.55 12.65 - 1.42 22.31 11.92 - 8.24 13.96 11.80 - 5.96 28.45 11.77 - 9.61 5.24 11.57 - 9.04 12.49 11.37 - 6.37 5.48 11.35 - 16.22 - 11.97 11.16 - 0.44 27.58 10.65 - 5.26 - 0.32 10.44 - 11.92 - 4.40 10.11 2.81 2.73 8.74 5.33 8.14 2.04 - 0.70 7.47 - 5.85 12.67 4.18 - 8.19 6.31 Domicile Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Rating Overall 3 1 3 2 4 3 4 2 4 4 3 5 2 3 3 1 4 2 1 3 3 5 3 Fonds matières premières et ressources naturelles 2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19 Rating Domicile 2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20 Overall SIA Global Mining Value EUR Acc 51.81 - 65.06 Luxembourg Oceanic CF Australian Natrl Res GBP Inc 44.78 - 49.10 - 44.84 United Kingdom 1 Earth Exploration UI Acc 40.98 - 55.02 Germany Natural Resources Fund Inst Acc 40.79 - 50.07 - 34.99 Ireland 2 Oak Tree Junior Mining & Explortion Acc 37.94 - 56.93 - 62.88 Liechtenstein Pioneer Fds Gold and Mining A EUR ND Acc 37.26 - 48.05 - 34.03 Luxembourg 2 Investec Enhanced Natural Res A Acc Net 35.81 United Kingdom JPM Natural Resources A Acc 35.50 - 49.07 - 38.40 United Kingdom 4 Schroder ISF GEM Commodities A Acc 34.27 Luxembourg Oceanic CF Global Resources EUR Acc 33.57 - 47.93 United Kingdom JPM Global Natural Resources A EUR Acc 33.46 - 51.99 - 41.98 Luxembourg 1 Name JPM Emerging Resource Equity MitsubishiUFJ Wld Resources The Emerging Commodities Fund Acc Allianz RCM Rohstoffonds A EUR Inc Orion Sicav Ressources Naturelles Acc Pioneer CIM-Global Gold and Mining Acc First State Glb Resources III Acc STABILITAS Soft Commodities I Acc First State Glb Resources A Acc DWS Rohstoffonds Inc BGF World Mining A2 EUR First State Global Resource USD cominvest Rohstoff Aktien P Inc Mizuho Global Resource Eq Fd Alizee Deterre T Acc FC AGF Canada Resource Eq Fd JF Five Elements Fund A Acc United Global Resources SGD ZKB Ressourcen Vision Fonds A Inc Tuma Commodities Acc eQ Emerging Agri Sector 2 Acc DekaLux-GlobalResources CF Inc LCF Roth Prifund Natural Res. USD A Acc Argenta Fd Sector Europe BasIndustr Acc Baring Global Resources Fd Inc BR Natural Resources Eq Fund Franklin Natural Resources A Acc $ IFAG Natural Resources Fund Acc BNY Mellon Glb Natrl Res Eq Fd BBGI Commodities (USD) A Acc UBS GU Commodity FMM - Natural Resources A Acc Euro Craton Capital Global Resources A Acc Dynamic Focus+ Resource Fund I Acc JB EF Natural Resources CHF A Inc ALTIS Fund Global Resources Acc Tiberius Active Commodity OP Inc The Tectonic Fund Acc Daiwa Commodity Index Daiwa FW Commodity Select Schroder Nikko Commodity Fd A VP Bank Advice FoF Nat Resources A Inc Eurovalor Recursos Naturales FI Acc STABILITAS Growth Small Cap I Acc Vontobel Belvista Com Lnk Sel Fund A Acc DKA Sel Indx Resources MUFJ Commodity Fund Daiwa/RICI(R) Commodity Fd VV-Strategie Rohstoffe T1 Inc GR Dynamik OP Acc Commodity Alpha OP R Inc Orsay Ressources Acc T. Rowe Price Glb Natrl Res Eq I Acc Nomura Sect Indx Oil Nonferr ESPA Stock Commodities A Inc Pioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND Acc Etoile Matières Premières Acc DaiwaSB/SMBC Commodity Fd Manulife GF Global Resources AA Inc UBS (CH) EF-Global Materials Inc SGAM Fd Eqs Global Resources A Acc Carmignac Portf Commodities Acc OSK-UOB Resources BWI-FdsPtf Rohs & Ress Acc SGAM Invest Secteur Matières Prem. Acc Swedbank Robur Råvarufond Inc AXA Or et Matières Premières Acc Nippon Commodity Sel (Food) DB Platinum Commodity USD I1C Acc RBC Diversified Fund Natural Rsrc Eq Inc CF Equities HAIG Resources B Acc Barclays Ressources Naturelles Acc Martin Currie GF Glbl Resources Inc BZ Agro Inc KB Lux Key Fd Natural Resources EUR Acc Barclays Glb Commodity Delta A USD Acc bfw raw materials Acc UBS (Lux) SS-RICI (GBP) Inc UBS (Lux) SS-RICI (USD) Acc Parvest Global Resources C Acc Nomura Commodity Fund MS INVF Commodities Active GSLE A Acc CS EF (Lux) Global Resources B Acc Nissay Commodity Fund Nippon Commodity Index Open Chuomitsui Commodity Fund MHAM Commodity Index Fd Wrap Ideal Global Acc AIG Commodity Fund D1M ICECAPITAL Commodity B Acc CAAM Funds Global Resources C Acc Deutsche Far Est DWS Glb Mat & Engy AXA WF Hybrid Resources A EUR Acc LCL Actions Minergior Monde Acc Fortis L Commodity World I Acc CAAM Actions Minergior Acc Marlborough ETF Commodity A Acc MAM Actions Matières Premières Acc DSP BlackRock World Gold Div Alpi Risorse Naturali Acc Barclays Resource Sel Income A SGD Inc Géo-Energies C Acc UBS (CH) Commodity Fund - USD P Inc Nomura Global Commodity Open Nomura Commodity Fund2 (GSCI) Tiberius Commodity Alpha Euro OP I Inc SompoJapan DBLCI Commodity 6 BEA Global Resources A Acc Prudential Financial Global Resources Fd Allianz Glb Inv Glb Agr Trend - ACC-TWD HSBC Ressources Naturelles A/I CAAM Ressources-Industrie Monde I Acc Robeco Commodities LCL Actions Rssrcs-Indstr Monde Acc DWS Invest Commodity Plus FC Acc Löwen Investment Fund Commodities Acc DB Platinum Commodity Euro I1C Acc HAIG Advantage M5 Rohstoffe B Inc 32.83 31.24 30.90 29.63 29.49 29.45 28.09 27.90 26.80 26.52 26.50 26.48 25.43 24.91 24.16 24.15 23.41 23.30 22.21 22.18 21.49 21.41 20.95 20.18 19.90 19.85 19.58 19.35 19.18 19.00 18.98 18.86 18.63 17.94 17.48 16.88 16.88 16.05 15.71 15.62 15.53 15.52 15.48 15.44 15.06 15.05 15.02 15.01 14.99 14.71 14.69 14.47 14.36 14.00 13.81 13.69 13.22 13.12 13.09 13.02 12.71 12.69 12.36 12.27 12.09 11.85 11.76 11.66 11.61 11.54 11.35 11.03 11.01 10.94 10.62 10.57 10.56 10.22 10.15 9.70 9.60 9.47 9.38 9.30 9.06 9.02 8.88 8.67 8.57 8.44 8.40 8.04 7.96 7.84 7.80 7.76 7.12 7.04 6.89 6.88 6.81 6.75 6.34 6.29 6.17 5.87 5.75 5.34 5.33 5.26 4.65 4.58 4.22 4.00 3.90 3.80 3.30 2.76 Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 - 41.65 - 79.43 - 50.49 - 8.90 - 52.37 - 43.84 - 43.00 - 45.61 - 44.60 - 55.80 - 45.36 - 52.41 - 15.68 - 46.22 - 25.27 - 58.34 - 41.54 - 32.45 - 34.65 - 40.29 - 25.02 - 57.86 - 53.70 - 38.46 - 40.99 - 40.58 - 17.43 - 27.39 - 40.97 - 42.79 - 39.04 - 31.35 - 75.67 - 37.92 - 36.88 - 25.14 - 41.81 - 41.69 - 46.77 - 50.75 - 7.83 - 47.11 - 41.01 - 24.09 - 43.66 - 42.97 - 15.14 - 38.10 - 37.90 - 40.36 - 34.13 - 42.05 - 43.41 - 41.49 - 50.58 - 21.36 - 35.86 - 41.67 - 44.38 - 41.08 - 21.74 - 29.21 - 44.61 - 44.81 - 47.28 - 35.46 - 31.19 - 37.48 - 42.68 - 47.86 - 59.20 - 43.60 - 35.06 - 33.96 - 39.36 - 48.69 - 38.59 - 30.25 - 31.81 - 53.44 - 37.79 7.20 - 34.45 - 36.61 - 46.73 - 33.38 - 37.74 - 33.57 - 20.14 - 43.86 - 29.64 - 29.92 1.98 - 33.93 - 37.27 - 47.36 - 46.00 - 39.27 - 45.21 - 41.97 - 44.08 - 46.54 - 39.44 - 38.39 - 42.72 - 38.37 - 30.31 - 15.95 - 42.08 - 30.63 - 5.36 - 37.68 - 23.16 - 30.33 - 32.00 - 23.87 - 32.53 - 18.88 - 24.79 - 45.73 - 38.10 - 24.80 - 3.90 - 27.20 - 83.04 - 32.00 - 35.60 - 35.46 - 16.05 - 49.40 - 43.10 - 13.58 - 23.09 - 37.52 - 33.71 - 27.66 - 27.99 - 32.54 - 27.95 25.91 - 32.73 - 34.58 - 52.30 - 16.02 - 41.26 - 38.10 - 27.88 - 31.28 - 37.69 - 29.98 - 51.78 - 37.11 - 5.68 - 25.06 - 25.58 - 37.93 - 46.30 - 31.94 - 19.65 - 36.91 - 32.97 - 36.73 - 37.09 - 22.28 27.59 Japan Japan France Germany Luxembourg Luxembourg Ireland Luxembourg United Kingdom Germany Luxembourg Singapore Germany Japan Austria Japan Cayman Islands Singapore Switzerland Liechtenstein Estonia Luxembourg Luxembourg Luxembourg Ireland Japan Luxembourg Liechtenstein Japan Switzerland Japan Luxembourg Liechtenstein Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg France Japan Japan Japan Liechtenstein Spain Luxembourg Luxembourg Japan Japan Japan Luxembourg Germany Luxembourg France Luxembourg Japan Austria Germany France Japan Luxembourg Switzerland Luxembourg Luxembourg Malaysia Germany France Sweden France Japan Luxembourg Switzerland Luxembourg France Luxembourg Switzerland Luxembourg Ireland Liechtenstein Luxembourg Luxembourg Luxembourg Japan Luxembourg Luxembourg Japan Japan Japan Japan Luxembourg Japan Finland Luxembourg Taiwan Luxembourg France Luxembourg France United Kingdom France India Italy Ireland France Switzerland Japan Japan Luxembourg Japan Hong Kong Taiwan Taiwan France France Netherlands France Luxembourg Liechtenstein Luxembourg Luxembourg 3 5 4 2 4 3 2 1 3 4 1 2 ESPA Garant Commodities T Acc Yuanta Global Oil & Mining Fund VCH Expert Natural Resources Acc Caja Madrid Recursos Naturales FI Acc Baring Real Asset Futures A Acc VINCOX Water & Energy Europe I Acc UBS (Lux) SS-RICI (EUR) Acc Pioneer SF EUR Commodities A EUR Acc UBS (Lux) SS-RICI (CHF) Acc Caixa Catalunya Multisectorial FI Acc Polaris Global Key Resources Parworld Track Commodities C Acc Caixagest Matérias Primas FEI Acc Swisscanto (CH) Commodity Sel Fd A Inc UBS (CH) Commodity Fund - EUR P Inc STAM Commodity Open Swedbank Robur Skogsfond Inc Sabadell BS Commodities FI Acc CS CF Plus USD A Inc UBS (CH) Commodity Fund - CHF P Inc AGF Matières Premières R Acc Nordea Foresta Kasvu CS CF Plus SFR A Inc CS CF Plus EUR A Inc 2.38 1.99 1.64 1.30 1.08 0.54 0.52 0.40 - 0.97 - 1.20 - 1.24 - 1.44 - 1.77 - 3.18 - 3.45 - 4.07 - 4.82 - 4.95 - 5.47 - 5.49 - 6.57 - 7.09 - 8.23 - 11.76 - 5.50 - 58.16 - 29.47 - 61.91 - 24.15 - 53.80 - 49.57 - 51.11 - 42.62 - 46.86 - 44.82 - 62.65 - 36.26 - 36.02 - 38.47 - 39.13 - 8.51 - 51.79 - 49.34 - 29.46 - 46.10 - 37.36 - 24.98 - 59.89 - 61.50 - 45.98 - 58.87 - 49.75 - 61.11 - 68.35 - 63.51 - 37.48 - 53.48 - 60.41 - 56.82 - 63.50 Austria Taiwan Luxembourg Spain Ireland Liechtenstein Luxembourg Luxembourg Luxembourg Spain Taiwan Luxembourg Portugal Switzerland Switzerland Japan Sweden Spain Switzerland Switzerland France Finland Switzerland Switzerland 1 1 2 2 3 3 1 2 3 2 1 2 1 Fonds or et métaux précieux 4 5 4 1 3 4 2 4 4 3 3 4 3 4 4 5 3 2 2 5 3 3 5 3 1 4 5 5 3 2 3 4 4 4 4 4 4 4 Name Timeless Precious Metal EUR STABILITAS Pacific Gold+Metals I Acc Earth Gold Fund UI Acc CF Ruffer Baker Steel Gold O Acc JB Gold Equity (USD) B Acc Nestor Gold Fonds Acc Piazza Merrill Lynch IIF World Mini Acc ZKB Gold Aktienfonds A Acc Smith & Williamson Glb Gold & Resources Sicav Placeuro Gold Mines Inc Dynamic Precious Metals Fund I Acc MRB Goldminen- & Rohst.-aktien Fnd Inc STABILITAS Silber+Weissmetalle I Acc LODH Invest World Gold Exp USD P A Acc AmPrecious Metal Tocqueville Gold P Acc Golden Dhow Fund Acc Craton Capital Precious Metal A Acc Strategic Precious Metal Fund CHF Inc Valeurs Or Acc Precious Cap Glb Mining & Metals Inc Investec GSF Glbl Gold A Acc Grs USD Investec Global Gold A Acc Net USD MP-GOLD.SI Franklin Gold and Precious Metals A IAM-Gold& Metals B CHF Acc Federal Multi Or et Matières Prem. Acc UOB United Gold & General PAM Gold & Silver Mining & Metals Acc BlackRock Gold Fund BlackRock Gold and General A Inc DWS Invest Gold and Prc Met (USD) A2 Acc Share Gold Acc STABILITAS Gold+Resourcen I Acc LODH Invest World Gold Exp EUR I Acc BlackRock International Gold & Gen URAM Gold & Mining Stock Fd (EUR) B Acc BBGI Share Gold (USD) Inc LCL Actions Or Monde Acc CAAM Actions Or Acc SGAM Fd Eqs Gold Mines A Acc Global Gold And Precious Acc Fructifonds International Or R Acc GoldSphere A Acc STABILITAS Gold+Resourcen Spec Sit I Acc CM-CIC Or et Mat Acc Nikko DWS New Resorce Fund BGF World Gold A2 EUR Swisscanto (CH) EF Gold Inc SGAM Invest Secteur Or Acc AIG PB Equity Fund Gold A Inc AMG Gold Minen & Metalle A Inc DWS Noor Precious Metals B Acc Pioneer Fds (A) Gold Stock A Inc AIG World Gold Div DWS Goldminenaktien Typ O Acc UBS (CH) EF-Gold Inc NOAH-Mix OP Acc CS EF Global Gold A Inc DWS Gold A Acc MVM LUX SICAV - frontrunner earth Acc BlackRock Gold Metal A DJE - Gold & Ressourcen I Acc PEH Q-Goldmines Acc LCF Roth Prifund Global Gold & PM A Acc 2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19 Rating Domicile 2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20 Overall 58.11 - 51.41 - 59.39 Malta 1 49.03 - 36.47 Luxembourg 38.18 Germany 36.46 - 34.15 - 43.22 United Kingdom 2 32.24 - 33.14 - 31.06 Luxembourg 1 26.53 - 37.70 - 32.25 Luxembourg 2 26.50 - 55.80 Belgium 23.67 - 64.51 - 66.37 Switzerland 1 20.97 - 33.32 - 22.17 United Kingdom 3 20.79 - 39.11 - 32.45 Luxembourg 2 20.74 Luxembourg 19.60 - 43.64 - 45.61 Switzerland 2 18.75 - 64.16 Luxembourg 18.61 - 25.01 - 23.82 Luxembourg 3 18.41 - 31.04 Malaysia 18.18 France 17.57 - 12.59 Liechtenstein 16.27 - 30.33 - 37.11 Liechtenstein 3 16.09 - 27.95 - 19.63 Switzerland 3 16.00 - 20.29 - 13.41 France 4 15.49 - 34.53 - 40.71 Switzerland 2 15.49 - 27.69 - 16.02 Luxembourg 4 15.27 - 33.47 - 11.12 United Kingdom 14.68 - 16.43 Slovenia 14.62 - 23.84 - 13.89 United States 3 14.32 - 42.93 - 22.82 Switzerland 5 13.42 - 40.29 - 33.22 France 4 13.04 - 27.09 - 4.95 Singapore 5 12.65 Switzerland 11.83 - 29.83 - 29.73 Japan 11.31 - 33.15 - 16.14 United Kingdom 5 10.78 - 25.36 Luxembourg 10.75 - 18.18 - 11.78 Luxembourg 4 10.51 - 57.51 - 65.15 Luxembourg 1 9.87 - 32.28 - 23.75 Luxembourg 3 9.65 - 33.77 - 16.20 Jersey 5 9.64 - 52.91 Luxembourg 9.60 - 9.97 Switzerland 9.55 - 21.95 - 27.10 France 3 9.44 - 22.15 France 9.27 - 20.77 - 23.97 Luxembourg 3 9.26 - 27.48 - 35.22 France 1 9.23 - 16.15 - 18.61 France 4 9.01 France 8.93 - 66.73 Luxembourg 8.79 - 25.78 - 21.51 France 3 8.16 - 35.86 Japan 8.12 - 28.01 - 17.94 Luxembourg 4 7.78 - 17.88 - 25.37 Switzerland 2 7.75 - 20.42 - 25.27 France 3 7.14 - 27.82 - 16.26 Switzerland 4 6.96 - 24.94 - 15.15 Switzerland 6.73 - 32.38 Ireland 5.95 - 25.69 - 22.13 Austria 3 5.32 India 4.29 - 35.79 - 38.35 Germany 1 3.40 - 20.10 - 22.84 Switzerland 2 2.56 - 38.82 - 42.94 Germany 2 2.45 - 15.27 - 20.21 Switzerland 3 0.91 Poland - 1.24 - 20.20 - 46.75 Luxembourg 2 - 1.34 - 15.40 - 19.54 Japan - 1.57 - 32.72 - 29.37 Luxembourg 3 - 3.01 - 46.04 - 38.73 Luxembourg 2 - 6.03 - 21.12 - 5.87 Luxembourg 5 Fonds énergies Name CF Junior Oils Trust A Acc Schroder ISF Global Energy A a Acc Investec Global Energy A Acc Net GBP LTIF Global Energy Value Acc DnB NOR Renewable Energy Inc BR World Resources Stk Fd Awake Global Energy Fund MP-ENERGY.SI ODIN Offshore A.C. Nuclear Opportunities Fund Acc Invesco Energy Fd C Acc Earth Energy Fund UI Acc Orion Sicav Energie Acc Daiwa/BlackRock Energy Resour Guinness Global Energy A Inc DWS Energiefonds Inc Investec GSF Glbl Energy A Acc Grs EUR STABILITAS Uran+Energie I Acc CL (Gue) Energy Equity B Acc 2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19 Rating Domicile 2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20 Overall 39.59 - 44.93 - 42.24 United Kingdom 1 35.07 Luxembourg 25.32 - 29.39 - 24.94 United Kingdom 3 23.53 - 59.71 - 52.61 Luxembourg 1 22.91 - 39.62 Luxembourg 22.14 - 42.31 - 24.34 Japan 21.45 - 48.47 Sweden 21.15 - 33.17 - 38.31 Slovenia 2 20.90 - 53.94 - 48.44 Norway 2 20.87 - 33.56 Liechtenstein 20.64 - 36.92 - 23.47 Luxembourg 4 19.45 - 45.80 Germany 18.20 - 12.22 - 9.72 Luxembourg 5 17.00 - 39.44 Japan 16.39 - 37.99 Ireland 15.46 - 34.73 - 47.16 Germany 1 15.32 - 34.57 - 29.92 Luxembourg 4 15.19 - 58.30 Luxembourg 15.07 - 42.81 - 39.67 Guernsey 2 CL (Lux) Energy Equity B Acc Share Energy Acc DWS Invest Energy FC Acc Raiffeisen-Energie-Aktien A Inc Pioneer Fds (A) Energy Stock T Acc cominvest Energie Aktien I Inc Petercam Equities Energy & Resources Acc ING Energy Inc OP-Ilmasto B Inc BBGI Islamic Share Energy (USD) Inc Fortis L Equity Energy Europe Acc Fortis L Equity Energy World I Acc Independent BasicEnergy Global Inc OHRA New Energy Fonds Robeco Energy Eq D EUR Acc Mediolanum Ch Energy Eq Fd L Acc Allianz RCM Energy A EUR Inc Nikko Global Water Fund FIM Green Energy Acc Tokyo Kaijyo Energy & Food Fd JB EF Energy Transition AFr AXA WF Junior Energy A EUR Acc CS EF Global Energy A Inc BGF World Energy A2 EUR ING (L) Invest Energy P USD Acc Daiwa Energy Technology Fund EIC Renewable Energy Fund A Inc United New Generation Wld Eco KEPLER Öko Energien A Inc CS EF (Lux) Future Energy B EUR Acc BBGI Share Clean Energy (USD) Inc WEF I Global Energy Equities AU Acc Handelsbanken Ny Energi Acc Sigma Energy Acc Global Energy and Natural Resources Acc SGAM Invest Secteur Energie Acc Swisscanto (LU) Eq Fd Sel Energy Acc Eurizon EasyFund Eq Energy & Material R Investin AMBER Energy Alpha Lyxor Dynamic Alter Energy SAM Smart Energy (EUR) B Acc PF (LUX) Clean Energy I Acc Ancoria Ny Energi Delta Lloyd L New Energy B Acc UBS (CH) EF-Energy Inc BGF New Energy A2 EUR SEB ÖkoLux Acc LODH Premia Clean Energy F D Inc Eurizon Azioni Energia E Mat Prime Acc Barclays Power Select Income A Inc KBC Eq Fd Oil Acc Raptor Peak Oil Fund B Acc EIC Solar Fund I Acc KBC Eco Fund Alternative Energy Acc Sarasin New Power B Acc Ofi Single Sel Core Energy A Acc Ibercaja Petroquímico FI Acc Argenta Fd Energie Acc SGAM Fd Eqs Global Energy A Acc New Energy Fund (EUR) Acc Groupama Energie Monde I Acc Montepio Euro Energy FI Acc Yuanta Global New Energy Fund Triodos Renewables Europe I Acc Vontobel Glb Trend New Power A1 Inc BK Sector Energía FI Acc SSgA Energy Index Equity Fund P Acc Guinness Alternative Energy A Inc eQ Clean Energy 1 K Pioneer Surowców i Energii Acc Energia A Acc Etoile Energie Europe Acc LBPAM Actions Ressources Durables A/I Caixagest Energias Renováveis FEI Acc Global Warming S EUR Acc PEC Global Equity Inc FFS Four Elements - Fire P Acc JB URAM Energy Stock Fund (EUR) B Acc BNP Paribas Energie Acc Fondo Valencia Energ. Renovables FI Acc Paradigm Glb Oil Resources Hi Yld Sectorissime Energie Acc Energies Renouvelables Acc Fondsfinans Alternativ Energi Acc Dexia Eqs L Eurp Energy Sect C Acc Dexia Eqs B Euro Energy C Acc VCH New Energy Acc Tury Energie/Rohstoffe Equity A Inc Hornet Renewable Energy Acc 14.85 14.63 13.84 13.82 13.62 13.45 13.36 13.03 12.40 11.97 11.50 11.03 11.01 10.95 10.86 10.40 10.22 9.97 9.77 9.11 8.70 8.44 8.24 7.84 7.75 6.67 5.77 5.72 5.67 5.61 5.61 5.49 5.49 5.43 5.18 5.00 4.94 4.91 4.77 4.75 4.67 4.62 4.30 4.29 3.97 3.88 3.53 3.47 3.43 3.37 3.02 2.70 2.61 2.43 2.29 2.20 2.13 2.07 2.02 1.94 1.78 1.59 1.35 1.07 0.95 0.87 0.48 0.32 0.28 0.18 0.00 - 0.21 - 0.51 - 1.34 - 1.45 - 1.45 - 2.71 - 2.73 - 3.23 - 3.41 - 3.68 - 3.87 - 3.90 - 3.97 - 4.11 - 4.15 - 4.82 - 11.67 - 18.09 - 41.75 - 31.93 - 36.26 - 36.19 - 35.52 - 36.19 - 51.91 - 34.33 - 23.93 - 38.33 - 30.55 - 45.36 - 32.06 - 32.91 - 39.50 - 45.72 - 37.99 - 46.61 - 31.80 - 27.89 - 34.16 - 26.71 - 36.35 - 21.69 - 21.35 - 17.31 - 54.75 - 34.60 - 37.95 - 39.97 - 29.68 - 37.42 - 35.87 - 31.19 - 22.67 - 48.67 - 32.31 - 26.77 - 30.79 - 37.03 - 43.85 - 38.84 - 35.20 - 43.42 - 38.24 - 50.30 - 50.18 - 38.81 - 33.46 - 38.27 - 59.33 - 21.86 - 41.86 - 44.42 - 47.48 - 49.66 - 32.35 - 42.80 - 39.18 - 39.79 - 33.54 7.45 - 30.50 - 52.17 - 32.19 - 48.30 - 50.97 - 39.95 - 29.65 - 34.73 - 40.42 - 51.30 - 43.43 - 35.72 - 44.62 2.84 - 45.58 - 34.10 - 33.52 - 58.19 - 47.35 - 54.02 - 36.84 - 31.82 - 33.61 - 32.00 - 29.17 - 37.89 - 42.00 - 25.34 - 27.82 - 56.27 - 25.51 - 29.84 - 35.52 - 42.69 - 40.58 - 32.95 - 19.23 - 29.57 - 40.44 - 32.58 - 37.77 - 7.86 - 41.21 - 36.06 - 17.56 - 19.42 - 54.74 - 34.99 - 39.13 - 38.07 - 33.11 - 34.07 - 53.93 - 37.01 - 36.59 - 53.13 - 55.92 - 63.11 - 11.40 - 0.63 - 37.77 - 54.09 - 39.57 - 35.07 - 56.44 - 34.40 - 33.88 - 54.11 - 60.47 Luxembourg Luxembourg Luxembourg Austria Austria Germany Belgium Netherlands Finland Switzerland Luxembourg Luxembourg Denmark Netherlands Luxembourg Ireland Germany Japan Finland Japan Luxembourg Luxembourg Switzerland Luxembourg Luxembourg Japan Switzerland Japan Austria Luxembourg Switzerland Luxembourg Finland Norway France France Luxembourg Luxembourg Denmark Cayman Islands Luxembourg Luxembourg Cyprus Luxembourg Switzerland Luxembourg Luxembourg Luxembourg Italy Ireland Belgium Luxembourg Liechtenstein Belgium Luxembourg Luxembourg Spain Luxembourg Luxembourg Luxembourg France Portugal Taiwan Luxembourg Luxembourg Spain France Ireland Finland Poland France France France Portugal Luxembourg Switzerland Luxembourg Luxembourg France Spain Taiwan France France Norway Luxembourg Belgium Luxembourg Austria Liechtenstein 2 4 1 3 2 3 4 3 2 3 3 4 3 3 3 1 4 3 2 4 2 3 4 1 Les valeurs bancaires africaines en effervescence AI40 Les banques tiennent le haut du pavé à Lagos, au Caire, à Tunis et à Johannesburg. Signe d’un retournement de tendance ? L’indice Africa Investor 40 a progressé de 0,57% la semaine dernière, clôturant à 92,53 points. Cette progression ramène ses contre-performances annuelles à 7,54%, rapprochant encore un peu plus l’indicateur des grosses capitalisations boursières africaines de son point de départ des 100 points, en janvier 2006. Ce regain de vitalité s’inscrit en corrélation avec le marché US, qui boucle une sixième semaine positive. Dans cette euphorie entretenue par la stabilisation du marché immobilier américain, l’indice S&P 500 se bonifie de 0,5% à 869,6 points, soit son plus haut point depuis le 9 février dernier. Pour sa part, le MSCI Barra, qui traduit l’évolution des bourses au niveau mondial, grignote 2,3%. En Afrique, l’indice composite de la Bourse nigériane progresse de 0,35%, à 19 983,09 points, en contraste par rapport à la semaine dernière. Les valeurs Zenith Bank 2 Les Afriques : Pourquoi cette décision de racheter le New Star Heart of Africa Fund qui était en difficulté ? Dr Ayo Salami : Nous l’avons perçu comme une excellente opportunité pour lancer un fonds géré de façon dynamique. A Duet, nous avions déjà un fonds qui sied bien à ceux qui souhaitent limiter au maximum les risques liés à leurs investissements. Mais certains de nos partenaires sont intéressés également à nos performances, et il nous fallait un fonds géré de façon plus active et dynamique. L’opportunité d’acheter le New Star s’est alors présentée. Nous avons donc fait cette opération parce que nous croyons en l’Afrique. Et malgré la chute des valeurs de certaines compagnies en Afrique, nous pensons que, pour les investisseurs qui s’inscrivent sur le long terme, il s’agit d’une bonne opportunité pour se positionner dans la région. L’Afrique reste une région où l’investissement croît et où les perspectives macro-économiques pour 2009 et 2010 sont positives. 2 2 5 3 2 2 4 4 1 www.lesafriques.com contexte favorable aux bancaires. Le secteur joue les locomotives aussi à Johannesburg à travers la valeur Standard Bank, qui réussit à maintenir son rythme haussier dans un environnement baissier (-0,58% pour l’indice composite). Au niveau des baisses, Celtel Zambia cède 6,1% de sa valeur, cotant à 0,05 dollar. Autre baisse significative, l’action Impala Platinum (Afrique du Sud) recule, tirée à la baisse par le cours du platinum. Au Kenya, Safaricom abandonne 3,7%, à 0,03 dollar, victime du désengagement des investisseurs étrangers. Conséquence, l’indice NSE 20 a chuté de 2,22%, à 2714,02 points. A Abidjan, le spécialiste du caoutchouc SAPH se déleste de 3,1% de sa valeur, à 20,73 dollars. En parfait contre-exemple, le nigérian Oceanic Bank International décroche de 3%. A.W. Le groupe Duet Asset Management a racheté le New Heart of Africa Fund au début du mois d’avril, et de le transformer en Duet Africa Opportunities Fund. Ce nouveau fonds à une valeur estimée à environ 40 millions de dollars. Pourquoi ce rachat ? La réponse du directeur du fonds, le Dr Ayo Salami. Propos recueillis par Charles Bambara, Londres 5 4 et Dangote Sugar ont soutenu la tendance haussière, avec pour la première, une progression de 18,6%, à 0,09 dollar. A l’image de la Wemabank, le secteur financier nigérian est en train de se réveiller d’une longue torpeur qui date de l’automne dernier. Le raffineur Dangote Sugar marque aussi une bonne progression à 8,4%. C’est l’expression du retour de la demande de certains investisseurs qui cherchent des positions longues. En Egypte, la Commercial International Bank (CIB) marque la meilleure progression hebdomadaire, soit 6,6%, à 6,8 dollars, dans un marché globalement haussier. L’indice EGX s’est apprécié de 3,83%, se rapprochant de la barre des 5000 points. Les investisseurs locaux ont été les plus actifs, suivis de ceux des pays arabes. En Tunisie, le blue chip de la place, Banque de Tunisie (BT), termine la semaine sur une progression de 1,05%, dans un Pas de récession en Afrique, mais un ralentissement de la croissance 5 2 3 Source © 2009 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés Contact : Reza Yazdi, Tel. : +33 1 55 50 13 24 Toutes les monnaies africaines mises à jour quotidiennement sur 9 Bourses Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 LA : Avez-vous essayé de comprendre pourquoi l’ancienne direction de New Star a échoué ? Dr AS : je crois que l’échec de ce fonds n’a rien à voir avec l’Afrique. Il y a deux raisons pour lesquelles nous croyons que ce fond a échoué : la première, c’est que le groupe New Star, en tant que groupe, avait déjà des problèmes financiers et donc la compagnie devait être vendue à une banque, qui l’a ensuite revendue au groupe Henderson. Tous les autres produits du groupe ont été affectés par ces problèmes financiers du siège central de New Star, pas seulement leur fonds pour l’Afrique. Deuxièmement, le fonds pour l’Afrique du groupe New Star était unique parce qu’ouvert aux investisseurs spécialisés, avec une liquidité quotidien- ne, c’est-à-dire que l’on pouvait se désengager à tout moment. Le fonds était donc actif chaque jour sur les places financières et l’investisseur pouvait accéder à ses placements quand il le souhaitait. Au regard de ce que nous savons, cette stratégie ne sied pas aux places financières africaines. On ne peut pas, sur ces places africaines, acheter aujourd’hui et vendre le lendemain en espérant faire de bonnes affaires à chaque fois. Il faut plutôt considérer une approche à moyen et long terme. Cette option, en pleine crise de confiance des investisseurs, a entraîné une vague de retrait des placements et c’est ainsi que le fonds a échoué. Je ne crois pas du tout que le fonds a échoué parce que c’était un fonds pour l’Afrique. LA : Connaissant tout cela, quelles sont les mesures que vous avez prises pour que le nouveau fonds de Duet pour l’Afrique soit réellement rentable pour les investisseurs ? Dr AS : Notre stratégie est d’avoir une liquidité mensuelle avec un préavis obligatoire de 90 jours pour d’éventuels souhaits de retraits des placements. Ce qui nous donne un temps de réaction idéal pour trouver des solutions alternatives. Nous allons aussi nous focaliser sur des placements plus liquides auprès des grandes compagnies africaines, qui enregistrent une forte demande de leurs produits. Nous pensons en effet que le pouvoir d’achat du consommateur africain n’a pas été aussi érodé que celui du consommateur européen. Nous souhaitons investir dans des compagnies à forte demande intérieure comme les brasseries, les cimenteries, l’alimentation, les télécommunications. Ces secteurs connaîtront une forte progression dans les deux à trois prochaines années et nous positionnerons notre fonds en conséquence... Nous ne voulons pas nous engager pour le moment dans des secteurs comme les banques, les mines et autres ressources naturelles. LA : Mais nous n’avons aucune idée de la valeur de ce nouveau fonds pour l’Afrique de Duet. Quelle est sa valeur ? Dr AS : Notre stratégie est de ne pas rendre publique une telle information. Nos fonds s’adressent à des investisseurs sophistiqués qui connaissent les risques des marchés, et donc nous dévoilons toutes ces informations à des investisseurs potentiels uniquement. LA : Depuis le rachat du New Star of Africa Fund, avez-vous noté au moins un frémissement de reprise qui prouve que vous avez fait une bonne opération en le rachetant ? Dr AS : Oui, tout a fait. Mais mon premier objectif était de me débarrasser des produits improductifs de l’ancien groupe. Nous avons fait des progrès dans la restructuration du fonds, au regard de notre nouvelle approche. Notre prochain objectif sera d’accroître ce fonds et de le rendre plus visible, afin d’attirer plus d’investisseurs. LA : On entend dire de plus en plus que la reprise dans les pays développés sera au rendez-vous l’année prochaine. Est-ce que ce sera aussi le cas pour l’Afrique ? Dr AS : L’Afrique n’est pas en récession, à l’opposé des pays développés. Même les chiffres du FMI disent que l’Afrique aura une croissance d’au moins 3,5% cette année. Les données macro-économiques de l’Afrique sont complètement différentes de ce que l’on connaît en Europe, où la croissance est négative. Malgré tous les problèmes que nous avons au niveau international, l’Afrique progresse. La croissance, qui était de 6 à 7% par an, va chuter, mais elle reste positive pour les pays qui ont des taux de croissance démographique autour de 2%. Il n’y a aucune indication qui prouve que la crise internationale actuelle va très sérieusement affecter la croissance des pays africains. 10 Bourses Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 Nigerian Stock Exchange : les actionnaires appellent l’Etat au secours La capitalisation boursière a perdu 13 000 milliards de nairas et l’indice composite, 30 000 points. Assez pour que les actionnaires invitent le gouvernement à intervenir. Par Chérif Elvalide Seye, Dakar L’Association des actionnaires de la bourse du Nigeria, Nigerian Stock Exchange (NSE), a appelé le gouvernement à intervenir pour enrayer la chute continue de la bourse, qui leur a fait perdre des centaines de milliards de nairas depuis le mois de mars dernier. Ainsi, en une seule journée, entre le 14 et le 15 avril dernier, la capitalisation boursière a chuté de 5158 milliards de nairas, à 5100 milliards. Au total, la capitalisation boursière a perdu 13 000 milliards de nairas. L’indice composite a perdu 30 000 points. Pour les actionnaires, ce recul massif est dû aux retraits massifs effectués par les gestionnaires de fonds étrangers européens et américains pour régler la crise financière dans leurs pays. Il y a, de ce fait, un problème de liquidité pour les banques. « Le gouvernement doit céder des prêts à un taux d’intérêt faible pour aider les investisseurs qui doivent de l’argent, notamment les agents de change », propose l’association. Un actionnaire, Oladipo Yemitan, interrogé par la Pana, a déploré la saturation du marché due aux ventes-paniques et à l’absence d’acheteurs, parce qu’il n’y a pas d’argent. « Il y a deux mois, j’avais des difficultés, donc j’ai contacté mon courtier pour vendre mes actions, il n’y avait pas d’acheteurs. Donc, le gouvernement doit aider les investisseurs en leur prêtant pour leur permettre d’acheter des actions pour stabiliser le marché ». « Nous sommes confrontés à une catastrophe majeure qui pourrait engendrer un autre problème si il n’est pas résolue correctement. Le gouvernement ne doit pas dire qu’il n’a pas d’argent à cause de la baisse du cours du pétrole brut sur le marché international. Beaucoup de gouvernements, en Europe et en Amérique, interviennent pour sauver les emplois. Notre propre cas ne doit pas être une exception », a déclaré à la Pana, un banquier à la retraite, le Dr. Adeboye Onyiwinde. Contrôle Des actionnaires s’en prennent aussi à l’autorité de contrôle, la Securities and Exchange Commission, en dénonçant sa corruption et en l’invitant à accomplir son travail avec efficacité. Ils lui reprochent également d’avoir été incapable de rassurer les investisseurs immédiatement après le début de la crise. Le président du NSE, Oba Otudeko, ne partage pas ces points de vue. Il estime que l’organisme de contrôle était conscient de ses responsabilités et avait pris des mesures pour renverser cette tendance à la baisse. La directrice générale de la Bourse, Ndi Okereke-Onyiuke, a annoncé pour sa part qu’elle allait présenter, au gouvernement et au conseil d’administration de la Bourse, deux mesures-clé pour sortir des difficultés. « Si ces mesures sont approuvées, elles vont stimuler le marché et attirer davantage d’investisseurs locaux et étrangers sur le marché », a-t-elle promis, sans autres précisions. Mme Ndi Okereke Onyiuke a aussi indiqué que 40% des fonds perdus provenaient des placements privés et non de l’offre publique. Plus d’une centaine de placements privés ont été effectués sans être inscrits à la bourse, a-t-elle déploré. Pour sa part, la commission nationale chargée d’analyser les structures et processus du marché financier, a fait 32 recommandations qui portent notamment sur les échanges, les coûts de négociation du marché secondaire, l’utilisation de la technologie, la transparence et la responsabilité, les produits et offres du marché. S’agissant ainsi de l’organe de réglementation et de surveillance, la commission préconise le renforcement des pouvoirs de la Commission des opérations boursières. Elle juge également nécessaire la révision et la simplification des rachats, des fusions et processus d’acquisition. Elle propose aussi de faire passer de trois à six, les heures de négociation pour accroître les vo- lumes d’échanges quotidiens et leur valeur. La NSE a qualifié ces recommandations de « fallacieuses ». Pour elle, l’augmentation des heures de négociation ne se traduirait pas par Pour les actionnaires, ce recul massif est dû aux retraits massifs effectués par les gestionnaires de fonds étrangers européens et américains pour régler la crise financière dans leurs pays. Il y a, de ce fait, un problème de liquidité pour les banques celle du chiffre d’affaires, ni de la liquidité du marché, en expliquant que les Bourses de Johannesburg, de Casablanca, de Nairobi, de Maurice et de Namibie, bien qu’ayant plus d’heures de négociation que la NSE, avaient de moindres volumes d’échanges en 2007. 1,6 milliard de dollars en fumée 160 000 actionnaires d’African Petroleum ont subi une perte de 240 milliards de nairas (1,6 milliard de dollars) dans un scandale de manipulation du prix des actions à la NSE. L’homme le plus riche du Nigeria, patron du Dangote Group of Companies, Alhaji Aliko Dangote, ainsi que le directeur de Nova Finance and Securities Limited, Eugene Anenih, ont été convoqués par l’agence de lutte contre la corruption (EFCC), pour s’expliquer. Si Dangote, qui a nié toute responsabilité dans la manipulation du titre, n’a fait l’objet pour l’heure d’aucune mesure, Anenih a été sanctionné par la Commission de contrôle des opérations de bourse du NSE, la Securities and Exchange Commission. Trois traders de la NSE, Capital Bancorp Limited, Hamilton Hammer and Co. Ltd et Arian Capital Management Limited, ont été suspendus. Le directeur général de la Commission de contrôle (SEC), Musa Al-Faki, a été suspendu par le ministre des Finances et Mlle Daisy Ekineh. La Chambre des Représentants s’est également saisie de l’affaire. Elle a mis en place une commission d’enquête qui a menacé d’ordonner l’arrestation du président d’AP, Femi Otedola, qui a refusé de déférer à sa convocation pour s’expliquer sur ses relations avec la société de courtage Nova Securities et Dangote Group. Femi Otedola estime que son entreprise a perdu 117,18 milliards de nairas dans la manipulation et réclame compensation. Sont également menacés, la directrice du NSE, Dr. Ndi Okereke Onyiuke, et son homologue d’Afribank, Tunde Falasinu. Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 11 Finances Libéria : décote record pour rachat de dette Le Libéria a racheté, sans bourse délier et avec une décote de 97%, sa dette commerciale. Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Avec une dette extérieure qui s’élevait à 4,9 milliards de dollars en juin 2007, soit 700% du revenu national, le Libéria avait, de loin, le plus fort ratio endettementPIB de l’ensemble des pays en développement. Une situation dont est grandement responsable la longue guerre civile qui a déchiré le pays et qui ne s’est achevée qu’en 2003. Le gouvernement d’Ellen Johnson Sirleaf, élue en 2005, s’est immédiatement attaqué à cette difficile question. Il vient de la résoudre brillamment en rachetant pour 38 millions de dollars une dette publique de 1,2 milliard de dollars, soit une décote de près de 97% de la valeur nominale. Ce sont 25 créances commerciales non amorties qui ont été rachetées. Qui plus est, le contribuable libérien n’a rien à débourser puisque la moitié de la somme a été apportée par la Banque mondiale dans le cadre du Fonds de désendettement des pays de l’Association internationale de développement (IDA) et l’autre, conjointement par l’Allemagne, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis. « L’endettement extérieur accablant du Libéria est grandement allégé par ce rachat qui normalise les relations financières du pays avec la communauté des investisseurs. Le soutien apporté à ce rachat s’inscrit dans le droit fil de notre engagement à aider les pays pauvres très endettés à réduire le fardeau de leur dette », a expliqué Robert B. Zoellick, le président de la Banque mondiale. Fonds spéculatif Reste que cette dette semblait définitivement compromise. Elle était en souffrance depuis le milieu des années 80 et le début de la guerre civile. Impayée, elle avait été rachetée successivement par plusieurs fonds de placement spéculatifs et autres investisseurs spécialisés dans les dettes sinistrées, sur le marché secondaire. Le Libéria a entamé en 2007 les négociations avec 97,5% des créanciers de cette dette. C’est l’un des taux de participation les plus élevés enregistrés depuis plusieurs décennies dans le rachat de dette souveraine. C’est un succès inhabituel qui atteste aussi probablement de la compromission de la dette. C’est la Banque mondiale et le gouvernement suisse qui ont financé le cabinet juridique Cleary Gottlieb de New York, ainsi que le cabinet financier Houlihan Lokey de Londres, auxquels se sont joints les conseillers économiques du Centre pour le développement mondial de Washington. Le rachat ramène la dette extérieure du Libéria à 1,7 milliard de dollars, soit une réduction de plus de 3 milliards de dollars sur les deux dernières années. En effet, en décembre 2007 déjà, la Banque mondiale avait apuré les arriérés du Libéria envers elle. La Banque africaine de développement en a fait de même pour un montant de 250 millions de dollars, ainsi que les créanciers bilatéraux. Enfin, quand le Libéria aura atteint le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), probablement en 2010, l’essentiel du reliquat de la dette sera annulé. « Le remboursement de cette dette héritée, qui avait explosé sous l’effet des intérêts et des pénalités pendant la période où mon pays était ravagé par la guerre civile, constitue une avancée importante sur la voie du redressement. Elle conforte notre assise pour attirer les investissements et accélérer la croissance économique », s’est réjouie la présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf. Maroc : Ali Harraj à la tête Algérie : Maghreb Leasing du CIH, un changement renflouée par la BAD de politique ? Ali Harraj, en charge du pôle financier de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), va mener les affaires courantes du CIH jusqu’à l’assemblée générale prévue le 28 mai 2009. Aucune explication officielle n’était disponible vendredi à l’annonce de ce changeAli Harraj. ment, intervenu à l’issue de la réunion du conseil de surveillance de la banque. L’ancien PDG de l’institution, Khalid Alioua, est relégué au rang de vice-président du conseil de surveillance, jusqu’à la modification du mode de gouvernance. Pour rappel, la banque, détenue à hauteur de 57% par la CDG, avait connu une régression de ses bénéfices et de son PNB durant l’exercice 2008. Pendant la période intérimaire, Ali Harraj sera assisté de deux directeurs généraux, Gilles Thierry (qui représente la Caisse d’Epargne) et Said Laftit. Pour rappel, Ali Harraj est diplômé de l’Ecole centrale de Paris (ECP), de l’Institut français du pétrole (IFP) et de l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD). Sa carrière a débuté à l’ONAREP (devenu aujourd’hui ONHYM, office marocain des hydrocarbures et des mines), puis au Groupe Univers Motor en tant que directeur général. Entré dans le groupe CDG en 2002, en tant que directeur général de la Loterie Nationale, M. Harraj prend ensuite la responsabilité de la mise en œuvre du plan de redéploiement de la BNDE (une banque qui n’existe plus aujourd’hui). Il est également PDG de Maroc Leasing et administrateurs de plusieurs filiales du groupe (Maroc Leasing, Sofac-Crédit, La Caisse Marocaine des Marchés, Loterie Nationale, Cellulose du Maroc et Papelera de Tetuan). Son arrivée à la tête du CIH, même de manière intérimaire, constitue à ne pas douter, un grand changement politique. Orascom Telecom Tunisia mijote son entrée en bourse Orascom Telecom Tunisia (OTT, Tunisiana) étudierait très sérieusement son introduction à la bourse, selon le site tunisien Tustex. La question sera tranchée dans quelques semaines par le conseil d’administration d’OTT. L’introduction devrait concerner 30% du capital de l’opérateur, ce qui le placerait d’emblée comme première capitalisation boursière de la place de Tunis. L’opération devrait intervenir d’ici fin 2009, indique la même source. A travers cette introduction en bourse, les dirigeants de Tunisiana viseraient un double objectif : d’une part, l’ancrage de l’opérateur en tant que société tunisienne à travers l’ouverture du capital au public et, d’autre part, la réduction du taux d’imposition de Tunisiana de 35 à 20% sur cinq ans, ce qui constituerait une économie fiscale substantielle pour le premier contribuable privé du pays. En ce qui concerne le premier objectif, il est à rappeler qu’actuellement le capital social de Tunisiana est détenu à égalité par Orascom (Egypte), par le groupe Sawiris, et par Qtel (Qatar). Tandis que son concurrent, Tunisie Telecom, a ouvert 35% de son capital à Telcom (Dubaï) et que le capital du prochain opérateur du pays sera détenu, à raison d’au moins 51%, par des Tunisiens. Une telle opération d’envergure ne pourrait que dynamiser encore plus la Bourse de Tunis, déjà en pleine forme, en consolidant son assise et son attractivité. Le conseil d’administration de la BAD a approuvé l’octroi à Maghreb Leasing Algérie (MLA) d’une garantie partielle de 6 millions d’euros. Cet instrument permettra à MLA de mobiliser l’équivalent, en dinars algériens, de 12 millions d’euros, auprès d’un consortium de banques locales. Cette transaction constitue la première opération du Département du secteur privé en Algérie. Son but est de soutenir l’expansion de MLA et l’aider à développer son portefeuille de crédit bail, par l’octroi d’une garantie lui permettant de mobiliser, localement, une partie des ressources nécessaires au financement de sa croissance. MLA est une société par actions, de droit algérien, constituée en 2006 à l’initiative de ses actionnaires majoritaires, Tunisie Leasing Group (également partenaire technique) et Amen Bank, des institutions ayant par le passé bénéficié de l’appui de la BAD. En trois ans d’existence, MLA s’est hissé au rang de première société de leasing d’Algérie en termes de production, avec près de 25% des parts de marché, avec une clientèle cible exclusivement composée de PME. Les fonds mobilisés dans le cadre du projet permettront à MLA de financer 100 PME supplémentaires (environ 20% de sa clientèle actuelle), créer 260 emplois additionnels et contribuer à la consolidation de 3000 emplois. Le soutien de la BAD au secteur du leasing est motivé par le fait que ce dernier constitue un moyen efficace de promouvoir et moderniser tant le secteur financier que celui des PME. Le coup de scalpel de Mohamed Boussaid sur le plan Azur Les décisions de retrait des groupes belge Thomas Piron, néerlandais Orco et le mic mac de l’américain Colony Capital auraient-ils ébranlé le moral de Mohamed Boussaid ? Lors de la conférence presse organisée à ce propos, lundi 20 avril, le successeur de Adil Douiri s’est fendu d’un « je ne fais le procès à personne » qui a fait le tour du tout Casablanca-Rabat. Et voilà notre ministre d’initier un réquisitoire sévère contre le Plan Azur, qui pécherait par excès d’ambitions en capacité et en délais. Pour M. Boussaid, le plus dur est à venir. Une analyse que ne partagent pas nombre de professionnels du secteur, convaincus que la reprise du marché immobilier américain, après de longs mois de glissade, est déjà en soi un gage de confiance. A cela s’ajoute l’optimisme relatif quant à une prochaine reprise de l’économie mondiale, relayé par des dirigeants politiques réunis samedi à Washington, au FMI. Avant de réduire le plan Azur de 85 000 lits à 35 000 lits, le ministre ne devrait-il pas d’abord engager une réflexion ou des Etats généraux sur le secteur, en accord avec les professionnels ? Plan vert marocain : Aziz Akhannouch au pas de course Plusieurs conventions ont été signées par le ministre de l’Agriculture, Aziz Aknouch, en marge du salon de l’Agriculture tenu à Marrakech la semaine dernière. Pour accompagner le plan Maroc Vert, le ministre compte porter la part de la Recherche & Développement de 0,7 à 1% du PIB. En attendant, il peut déjà savourer la récolte record de 102 millions de quintaux de céréales, réalisée cette année, et l’envolée des investissements (12 milliards de dirhams) dans le secteur agricole. Vedette de cette quatrième édition du salon de l’Agriculture, M. Akhannouch a indiqué que des projets de grande envergure ont été lancés dans toutes les chaînes de production par des investisseurs marocains et étrangers. 12 En bref - E n t r ep r i ses et M a r ch é s ENtreprises et marchés Mines Agriculture RDC : les autorités se prononceront bientôt sur les contrats miniers Pays du Sahel : hausse de 44% de la production de riz dans l’espace CILSS Les autorités vont bientôt décider du sort des contrats avec six des plus grandes sociétés minières, pour mettre ainsi un terme à un processus d’examen qui a beaucoup tardé, a déclaré le vice-Premier ministre. Le gouvernement va décider « aussi rapidement que possible, parce que ce sont des questions économiques importantes pour notre pays », a déclaré Emile Bongeli. L’examen des contrats a été lancé au début de 2007 dans un effort visant à accroître la participation du gouvernement dans 61 accords, dont la plupart ont été signés durant la guerre 1998-2003. Il s’agit notamment des contrats avec AngloGold Ashanti, Banro, First Quantum, Gold Fields, Freeport-MacMoRan et Mwana Africa. Les pays membres du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) enregistrent une hausse de 44% de la production de riz, passant de 1,853 à 2,67 millions de tonnes entre 2007 et 2008. « Les augmentations de production les plus significatives ont été enregistrées au Burkina Faso, en Gambie, au Niger et au Tchad », a déclaré le chef du département Information et Recherches du CILSS, Brahima Sidibé. Cependant, la dépendance des pays du Sahel vis-à-vis des importations reste encore importante, près de 62% du riz consommé dans la région provenant de l’étranger. Nigeria : élaboration d’un nouveau cadre juridique minier Le gouvernement a élaboré un nouveau cadre juridique et réglementaire pour l’exploitation minière, adossé à d’autres réformes institutionnelles, a annoncé la ministre des Mines et de l’Acier. Mme Deziani Allison-Madueke a révélé que le choix s’est porté sur le développement de la production de 7 minéraux jugés stratégiques : l’or, le bitume, le charbon, le minerai de fer, le calcaire-barytine, le plomb et le zinc. « En développant ces minéraux, nous espérons augmenter la contribution de ses ressources minérales au produit intérieur brut (PIB) à partir de 0,05% à 20% dans les prochaines années », a-t-elle indiqué. Angola : reprise de la demande de diamants, selon le ministre des Mines Le secteur de la production de diamant enregistre une reprise de la demande, a déclaré le ministre des Mines, Mankenda Ambroise. Le pays a rouvert dix mines, qui avaient été temporairement fermées, en raison de « signes positifs » de la demande, a-t-il indiqué. « Nous avons vendu pour plus de 70 millions $ de pierres précieuses en un mois », contre « des ventes mensuelles de l’ordre de 25 millions $ au début de l’année », a ajouté le ministre. L’Angola prévoit de produire environ 9 millions de carats cette année, soit 7% de moins qu’en 2008. Malawi : 200 millions $ pour le projet d’uranium de Kayelekera Le président Bingu wa Mutharika a décidé de débloquer un montant de 200 millions $ pour accélérer le démarrage du projet d’uranium de Kayelekera, géré par l’entreprise australienne Paladin Africa Limited, dans le nord du district de Karonga. On attend à ce que le projet minier apporte de véritables changements dans la région, assurant ainsi le développement d’infrastructures, dont un centre de santé, une école et l’approvisionnement en eau de la population. En échange de cette somme, l’Etat détiendra 15% dans la production de l’uranium. Le pays dispose de réserves prouvées estimées 11,5 tonnes métriques. Mines Zimbabwe : Metallon Gold a besoin de 10 millions $ pour la réouverture des mines d’or La compagnie minière Metallon Gold, le plus grand producteur d’or du pays, négocie actuellement avec plusieurs banques locales et étrangères, pour l’obtention d’un prêt de 10 millions $, afin de se rééquiper et relancer les opérations de ses mines fermées en 2008 pour des problèmes de viabilité. Afrique du Sud : Coal of Africa prévoit d’investir 3 milliards de rand La compagnie minière Coal of Africa Ltd prévoit d’investir 3 milliards de rands dans son projet de Vele Colliery, dans la province de Limpopo. La mine dispose d’un potentiel de production de 5 millions de tonnes de charbon à coke par an, indique la société. RDC : les travailleurs de Katanga Mining protestent La police a usé de gazs lacrymogènes pour disperser les travailleurs de la compagnie Katanga Mining Ltd, de cuivre et de cobalt, qui protestaient devant la mine de Kolwezi au sud du pays. Quelque 469 travailleurs, concernés par des licenciements, ont bloqué les routes menant au site. Il s’agit de la 3e vague de licenciements au cours des dernières semaines, selon Seraphin Kilambo, le leader du groupe des travailleurs. Maroc : prévision d’une récolte céréalière record en 2009 Le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhenouch, annonce une récolte céréalière record en 2009. Elle sera « abondante, excellente même », a-t-il déclaré à l’ouverture des 2e Assises de l’Agriculture, à Meknès, prévoyant « 102 millions de quintaux grâce à une pluviométrie abondante ». Le ministre a rappelé le lancement en 2008 du Plan Maroc vert et les investissements de l’ordre de 12 milliards Dh (environ 1 milliard d’euros) dans des projets d’élevage, de cultures de céréales, de fruits et d’olives. Afrique du Sud : le syndicat des mineurs demande une augmentation salariale de 15% L’Union nationale des travailleurs des mines va demander une augmentation salariale de 15% pour ses 190 000 membres qui travaillent dans les mines de charbon et d’or. « Notre mandat est clair et nos membres ne veulent aucune excuse de la part des dirigeants de cette industrie », a déclaré le secrétaire général du syndicat, Frans Baleni. Le syndicat souhaite également l’amélioration des indemnités et des prestations de santé. La demande, qui sera présentée à la Chambre des mines d’Afrique du Sud, concerne les travailleurs de plusieurs entreprises minières comme Anglo American Plc, BHP Billiton Ltd, Xstrata Plc, AngloGold Ashanti Ltd et Gold Fields Ltd. Agriculture Cameroun : la Chine va construire un centre technologique agricole Un Centre pilote d’application technologique agricole (CPATA) sera construit par la Chine pour un montant de 3 milliards FCFA. Ce centre, qui sera construit dans la ville de Nanga-Eboko, vise la vulgarisation et la modernisation de l’agriculture, dont la culture du riz. Selon les termes de l’accord, la gestion sera assurée par la firme chinoise Shaanxi Agrobusiness corporation. Nigeria : les producteurs de cacao demandent une augmentation des subventions Les producteurs de cacao demandent au gouvernement d’augmenter les subventions pour protéger l’industrie de la hausse des coûts de production. L’augmentation du coût des produits chimiques, tels que les engrais et les pesticides, est la principale préoccupation des agriculteurs. Selon le président du Cocoa Association of Nigeria, « le gouvernement a promis de subventionner ces produits chimiques, mais il tarde à le faire ». Les prix des engrais, qui constituent plus de 60% des intrants de production de cacao, sont montés en flèche au cours des derniers mois. Le Nigeria est le 3e produc- teur mondial de cacao, derrière la Côte d’Ivoire et le Ghana. Kenya : la collecte de lait à KCC a baissé de 40% en raison de la sécheresse La sécheresse actuelle a vu l’apport de lait à la nouvelle usine de KCC baisser de 40%. Selon le directeur général de la société, Francis Mwangi, 90% des fournisseurs sont des petits agriculteurs « qui ont été les plus durement touchés par la sécheresse ». Cependant, le niveau des ventes n’a pas été affecté, car la société dispose de stocks suffisants de poudre de lait longue durée et de lait UHT. En 2008, KCC a collecté 117 millions de litres de lait, et réalisé un chiffre d’affaires de 5,8 milliards Sh. Energie Algérie : 15 sociétés internationales intéressées par le mégaprojet de raffinerie de Tiaret Une quinzaine d’entreprises étrangères (Arabie saoudite, Canada, Chine, Corée du Sud, Égypte, Espagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Inde, Italie et Japon) ont soumissionné pour la réalisation de l’étude d’engineering de base (Feed) du projet de raffinerie de pétrole à Tiaret. Une commission de la compagnie Sonatrach est chargée de l’évaluation et de l’examen de la recevabilité. Un autre appel d’offres sera lancé, à l’issue duquel une seule entreprise sera retenue pour l’élaboration de l’étude du projet. La raffinerie de Tiaret, dont la réception est programmée pour 2014, devrait être dotée d’une capacité annuelle de traitement de 15 millions de tonnes de pétrole brut. Nigeria : mise en place d’une commission d’enquête dans l’affaire Halliburton Le ministre de la Justice et procureur général, Michael Aondoakaa, a décidé de la création d’une commission conjointe avec les services de sécurité pour enquêter sur l’affaire Halliburton. La société américaine est accusée d’avoir offert des pots-de-vin d’un montant de 180 millions $ sur 10 ans à de hautes personnalités nigérianes pour obtenir des contrats d’exploitation de gaz dans le pays. Le ministre a indiqué que les USA sont Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 tenus de transmettre les noms des personnalités ayant été corrompues par Halliburton, assurant que personne ne sera protégé dans le cadre de cette enquête. d’investissement (BEI). Le projet fait partie d’un plan d’expansion de la production d’électricité, qui prévoit d’ajouter 7500 MW de capacité d’ici 2012. Nigeria : hausse de 52% du bénéfice du distributeur de carburant Mobil Oil en 2008 Le distributeur de carburant Mobil Oil a annoncé une hausse de 52% de son bénéfice après impôts en 2008, ce qui correspond à un montant de 1,7 milliard de nairas. Malawi : menace de pénurie de carburant Le Malawi risque de connaître une crise du carburant en raison du blocage des transporteurs à Beira, au Mozambique. Il est reproché à ces camions fournisseurs de ne pas disposer de systèmes de repérage par satellite dans leurs véhicules comme l’exige l’Association des importateurs de pétrole du Malawi (PIL). Le PIL, qui est un consortium privé appartenant à des compagnies pétrolières locales et qui est responsable de plus de 80% des importations de carburant, veut s’assurer que les chauffeurs des camions ne détournent pas le carburant. Les transporteurs estiment que l’installation de ces équipements coûte excessivement cher. Algérie : lancement officiel du compte à rebours de la 16e Conférence internationale sur le GNL Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a présidé au lancement officiel du compte à rebours de la 16e Conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié (GNL 16), prévue à Oran du 18 au 21 avril 2010. Khelil a inspecté le chantier du futur centre des conventions, qui accueillera cette manifestation où plus de 3000 participants sont attendus. Mozambique : Sasol augmente sa production de gaz Le géant de la pétrochimie sudafricain, Sasol, a signé un accord avec le gouvernement pour accroître la production de gaz naturel de 53%. La compagnie prévoit de produire un supplément de 63 millions de gigas-joules de gaz par an, dont 27 millions seront exportés vers l’Afrique du Sud, 27 autres millions alimenteront un projet de centrale en Mozambique et 9 millions seront utilisés pour d’autres projets locaux. Mozambique : projet d’une centrale électrique de 680 MW Un projet d’une centrale électrique à turbine à gaz d’une capacité de 680 MW est à l’étude. La centrale, qui sera construite dans la ville de Moamba, à 60 km au nord-ouest de Maputo, coûtera 1,3 milliard $. La compagnie sudafricaine Eskom a déjà exprimé son intérêt pour l’achat de l’électricité produit par la future centrale de Moamba. L’Egypte en conflit avec Bechtel sur un projet nucléaire Le gouvernement égyptien est en désaccord sur les termes d’un contrat de consulting nucléaire de 10 années signé en décembre 2008 avec la société américaine d’ingénierie Bechtel. Selon Aktham Abulelah, porte-parole du Ministère de l’énergie, les deux parties sont en pourparlers pour résoudre le différend qui bute sur 3 éléments, dont la date de commencement du contrat. La remise en adjudication du contrat de service de consultation et d’ingénierie d’un milliard LE (181 millions $) n’est pas à écarter. Angola : les exportations de brut vont augmenter de 7,3% en juin L’Angola va augmenter ses expéditions quotidiennes de brut de 7,3% en juin. Les compagnies BP Plc, Total SA, Chevron Corp, Exxon Mobil Corp et d’autres, prévoient d’exporter une charge moyenne de 1,83 million de barils par jour (mb/j), par rapport à 1,7 million mb/j actuellement. Egypte : la centrale de Nuweiba va augmenter de 750 MW la capacité de production d’électricité La capacité de production d’électricité de l’Egypte va bientôt augmenter de 750 MW avec la mise en service de la centrale à cycle combiné de Nuweiba. Le projet a coûté 4 milliards LE (714,2 millions $), et est financé en partie par le gouvernement et par un prêt de 260 millions d’euros accordé par la Banque européenne Angola : gouvernement inquiet par la fuite d’ingénieurs vers le secteur pétrolier Le Ministère de la géologie et des Mines, en collaboration avec la Faculté d’Ingénierie de l’Université Agostinho Neto, va élaborer des programmes visant à éviter la fuite d’étudiants d’ingénierie de mines vers le secteur pétrolier. Le plan prévoit, à titre d’exemple, la création de conditions pour que les étudiants puissent bénéficier de stages dans les mines nationales et, une fois diplômés, leur assurer le recrutement et une rémunération valorisante. Nigeria : utilisation du GPL pour réduire l’importation de pétrole Le ministre du Pétrole, Odein Ajumogobia, préconise la promotion de l’utilisation de gaz de pétrole liquéfié (GPL) pour alimenter les véhicules, afin de réduire les importations de pétrole raffiné. « Le GPL est quelque chose que nous avons en abondance, si l’on peut vulgariser son utilisation, nous pouvons réduire la quantité de pétrole que nous importons », a-t-il déclaré lors d’une démonstration d’un véhicule roulant au GPL, équipé par la société Nigerian Independent Petroleum Company (NIPCO). Maroc : 58% du parc automobile roule au diesel 6 véhicules sur 10 roulent au diesel, contre seulement 10% en 1970. Le taux est de 82% parmi les véhicules utilitaires et 47% dans la catégorie des voitures de tourisme. A 7,19 Dh le litre, le prix du diesel (contre 10,22 Dh pour l’essence) est le facteur déterminant pour le choix du type de carburation des véhicules. Algérie : GDF Suez investit 1,31 milliard d’euros Le groupe français GDF Suez va investir prés de 1,31 milliard d’euros dans le développement du gisement de gaz naturel de Touat, dont les réserves sont estimées à plus de 70 milliards de mètres cubes. GDF Suez détient des participations majoritaires dans ce projet avec 75% du capital, alors que la Sonatrach en détient 25%. La mise en service du site est prévue pour l’année 2013. Industries Algérie : un certificat de conformité pour véhicules neufs Une réunion de représentants des Ministères de l’énergie et des mines, de l’intérieur, du commerce ainsi que du Ministère des transports, a finalement décidé d’annuler la directive imposant aux acquéreurs de véhicules neufs de soumettre leurs voitures à un Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 13 Produits de base Cameroun : Geovic veut continuer sur Nkamouna « Le projet minier d’extraction de cobalt, nickel et manganèse se poursuit », a assuré Geovic Mining Group au gouvernement camerounais. Par Hance Guèye, Dakar L’ambitieux projet d’extraction de cobalt, de nickel et de manganèse de Nkamouna, à l’est du Cameroun, un moment ralenti, au désespoir de tous, ne serait pas remis en question. Ces derniers mois, la conduite du projet a été manifestement freinée, faisant craindre comme dans beaucoup de projets miniers à travers le monde, à son abandon pour cause de crise financière et économique mondiale. « Nous sommes confiants. Nous avons l’ambition de faire du projet Nkamouna, la première industrie minière du Cameroun », a assuré le directeur général de Geovic Mining Group, John Sherborne, qui a séjourné au Cameroun. La délégation de l’entreprise minière américaine a été reçue par le Premier ministre Ephraim Inoni, le 16 avril dernier à Yaoundé. Le directeur général de la filiale camerounaise qui conduit le projet, Richard Howe, a expliqué que l’importance des investissements déjà effectués est telle, importantes et de bonne qualité. Outre les retombées financières pour le gouvernement, le projet promet de générer plus de 400 emplois et de contribuer au développement de la région orientale du Cameroun. qu’il n’est plus envisageable de ne pas poursuivre le projet. Entre 2006 et maintenant, plus de 22 milliards de FCFA, soit 33,5 millions d’euros, ont été déboursés. Cette année, 10 millions de dollars doivent encore l’être. Geovic s’est déclaré, par ailleurs, satisfait du déroulement des travaux. Les indices montrent que les réserves de cobalt, de nickel et de manganèse sont de bonne qualité et massives, et donc propices à une exploitation industrielle. En particulier, les réserves de cobalt sont NB : Les Afriques a publié dans son numéro 71, du 16 avril 2009, une analyse de Geovic faisant apparaître plusieurs zones d’ombres dans le montage de cette société. La chronique minière de David Beylard Quelle confiance accorder aux juniors minières ? 4e partie David Beylard effectue un scan complet du secteur minier camerounais, confié récemment à cinq sociétés juniors minières. Après Geovic Mining Corporation (N° 71) et African Aura Resources Limited (N° 72), voici Hydromine Inc, qui n’a rien à envier aux deux précédentes en matière d’opacité. Hydromine Inc est une société offshore par excellence, incorporée le 25 août 2004 dans le paradis fiscal et judiciaire de l’Etat du Delaware, aux Etats-Unis, sous un objet social à caractère « général ». C’est-à-dire que son objet social lui permet de tout faire. Hydromine Inc a installé son siège social dans une boîte aux lettres de l’État de New York, au 230 Park Avenue Suite 912, NY 10169, et son numéro de téléphone correspond à une entreprise qui ne fait que réceptionner les appels. Au Cameroun, cette société a élu domicile dans un cabinet d’avocat, Ngwafor & Partners. Comme une Penny Stock Trading Hydromine Inc. ressemble à s’y méprendre à une Penny Stock Trading, ces sociétés qui cherchent à gagner beaucoup d’argent en ne misant rien elle-même, pas même un penny. Cette société, qui a l’intention d’exploiter l’un des premiers gisement de bauxite au monde, dont le potentiel en minerai est évalué, sur la base de l’interprétation des photos satellitaires, à plus de 2 milliards de tonnes, ne semble pas disposer d’un bureau fixe, d’un personnel administratif, de techniciens, et moins encore d’une équipe dédiée à la recherche et au développement. En consultant différentes banques de données minières auxquelles nous avons accès, nous n’avons trouvé aucun lien répertorié d’Hydromine Inc avec une exploitation minière, si petite soit-elle. Qui pilote Hydromine Inc ? Hydromine Inc Hydromine Inc Cameroun JV Cameroon Alumina enregistrée sous le n° 3846747, le 25 Août 2004 à Delaware (USA) Président : Peter Briger Il semble qu’aucun numéro d’enregistrement camerounais n’ait été attribué à ce jour. Président : Peter Briger Vice-président : Jean Pierre Ndongo Zanga 1. Participation de Hydromine pour une part non communiquée 2. Participation de la société minière indienne Hindalco pour une part non communiquée 3. Participation de la société minière des Emirats arabes unis Dubal pour une part non communiquée Me Ngwafor et Peter L. Briger. En apparence, ce tableau fait ressortir le rôle prépondér ant que joue Peter Briger dans Hydromine Inc et Hydromine Inc Cameroun. Le fleuve Sanaga dispose d’un grand potentiel hydroélectrique. Cette dernière prépare une joint-venture avec la société minière indienne Hindalco et la société minière émiratie Dubal. Selon le site du cabinet Ngwafor Partners, la principale référence de Peter Briger serait d’avoir travaillé pour les administrations Kennedy et Johnson… il y a donc 45 ans. (www.ngwaforpartners.com/index-9.html). Bauxite et hydroélectricité Puisque c’est l’ambassadeur américain Niels Marquardt qui avait introduit la société Hydromine Inc auprès des autorités camerounaise, nous avons contacté la section presse de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun pour obtenir des détails sur cette société. Selon cette institution, après avoir créé sa société dans l’Etat du Delaware, Peter Briger a signé, le 5 mars 2009, une convention d’exploitation minière avec Jean Bernard Sindeu, ministre de l’Energie et de l’Eau. Aux termes de cette convention, Hydromine Inc devrait réaliser une étude de faisabilité en vue de développer le potentiel hydroélectrique qui existe le long du fleuve Sanaga, à Mbakaou et au Pont Rail. Ce site est le deuxième plus grand gisement hydroélectrique d’Afrique, après le barrage d’Inga en RDC. Ce projet hydroélectrique est une étape importante dans le business plan d’Hydromine Inc. Il vise à produire de l’énergie qui sera consommée par les ménages et les entreprises camerounaises et qui alimentera surtout une industrie intégrée de transformation de la bauxite en alumine. Cet accord, précise le service de presse de l’ambassade des Etats Unis au Cameroun, était particulièrement important, si l’on considère le programme de développement à long terme du Cameroun et les récentes ambitions de ce pays de devenir un fournisseur d’énergie au niveau régional. Le développement des infrastructures à Pont Rail est une composante du Plan de développement du secteur de l’énergie du Cameroun à l’horizon 2030 (PDSP-2030), qui vise à développer la production d’énergie au moindre coût. Quelle est la stratégie de la société Hydromine Inc au Cameroun ? Forte d’un contrat signé avec le gouvernement camerounais, Hydromine Inc veut créer une joint-venture avec deux sociétés minières qui, elles, ont pignon sur rue dans l’industrie minière internationale. Il s’agit de la minière indienne Hindalco et de la minière émiratie Dubal, pour former Cameroon Alumina (en abrégé CAL), avec pour objectif l’exploitation des gisements de bauxite dans la région de l’Adamaoua. Dans ce deal en négociation, Hydromine apporte les titres des gisements d’hydroélectricité et de bauxite, obtenus de l’Etat camerounais, et espère que la société indienne Hindalco et la société émiratie Dubal, injecteront les 6 milliards de dollars qui financeront les phases d’exploration, d’exploitation et de mise en marché de la bauxite du Cameroun. Le doute s’installerait-il chez les partenaires camerounais ? Le 20 novembre 2008, Peter Briger, sentant l’étau des promesses non tenues se resserrer, peut-être également parce que ses partenaires en joint-venture ont découvert les faiblesses de son montage, avait organisé une conférence de presse pour dissiper les rumeurs qui entachent sa crédibilité et faire taire les réserves émises par la presse locale sur ses capacités réelles à exploiter les gisements de bauxite du Cameroun. Au cours de l’échange auquel prenaient part, outre les responsables des entreprises concernées (Hindalco, Dubal et Hydromine Inc Cameroun), étaient présent à cette mise au point, Janet Elisabeth Garvey, ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Jean Bernard Sindeu, ministre de l’Energie et de l’Eau du Cameroun et Fru Calistus Gentry, secrétaire d’Etat auprès du Ministère de l’industrie, des mines et du développement technologique, qui avaient, à cet effet, indiqué leurs doutes quant à la suite de l’aventure de Cameroon Alumine : « Un autre délai de 18 mois ne vous sera pas accordé » leur a-t-on signifié. Conclusion Au-delà de la pertinence de ces projets et de l’évidence de leur potentiel, une question se pose aux financiers et experts qui suivent de près cette affaire : Quel est l’apport réel d’une société qui ne dispose ni de capitaux, ni d’expertise industrielle et qui n’offre aux investisseurs aucune garantie sur son identité ou sur sa crédibilité ? 14 Industrie et services Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 Algérie : subventions paradoxales dans la filière lait Privatisation laborieuse de la Compagnie Tunisienne de Forage Par Fayçal Métaoui, Alger Par Walid Kéfi, Tunis Les éleveurs algériens se plaignent : le lait en poudre importé est davantage subventionné que le lait cru produit localement. Ce n’est pas le seul paradoxe d’une filière en crise. Les producteurs de lait cru en Algérie ont du mal à écouler leurs produits. Les transformateurs, privés ou public, préfèrent s’approvisionner en lait en poudre sur le marché européen en raison de la chute des prix, au lieu d’acheter chez les éleveurs. Annuellement, l’Algérie importe 60% de sa consommation en poudre de lait. Les transformateurs profitent de la subvention accordée par l’Etat pour cette importation. « C’est une concurrence déloyale », estiment les éleveurs regroupés au sein de l’Association nationale des éleveurs et producteurs de lait cru. « Les transformateurs reçoivent le double de la subvention qui nous est accordée », dénoncent-ils. Ils se sont plaints auprès de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) nouvellement installé pour prendre en charge une filière laissée à l’abandon pendant des années. A partir de juin prochain, l’ONIL deviendra un guichet unique pour l’attribution des subventions et des primes incitatives. Il remplacera la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) qui est critiquée par les éleveurs en raison des retards dans la distribution des subventions décidées par le gouvernement, durant l’été 2008, après la crise du sachet de lait. Le prix de ce sachet est maintenu à 25 dinars (0,26 euro) par les pouvoirs publics. Les transformateurs estiment que ce prix n’est pas suffisant pour l’équilibre de leurs finances. D’où la crise de disponibilité, durant plusieurs semaines en 2008, et d’où la décision des autorités d’accorder des subventions. Les éleveurs ont eu moins de chance que les transformateurs puisque les aides financières de l’Etat n’ont été versées que fin avril 2009, soit sept mois après la prise de décision. Le gouvernement a versé 3,2 millions d’euros pour tenter de sauver une situation devenue difficile et accentuée par une forte contrebande touchant les produits laitiers, aux frontières avec le Mali et le Niger. Une demande de 3 milliards de litres par an La production nationale est de 2,2 milliards de litres par an, dont 1,6 milliard de litres de lait cru. Cette production, qui a à peine doublé en quinze ans, ne couvre pas les besoins du premier pays consommateur de lait au Maghreb. La demande est estimée à 3 milliards de litres par an. L’Algérie ne possède que 990 000 va- Le lait en poudre importé est davantage subventionné que le lait cru produit localement. ches laitières (80% de la production est assurée par le cheptel bovin). Le lait de brebis ou de chèvre est peu présent dans les habitudes alimentaires du pays. En 2008, la facture d’importation du lait et des produits laitiers était de 1,3 milliard d’euros contre 900 millions d’euros en 2007. Avec l’Egypte, l’Algérie est le plus grand importateur de ces produits en Afrique. Selon un responsable de l’ONIL, l’Algérie entend réduire cette facture d’importation pour la stabiliser à 400 millions d’euros fin 2009. Pari difficile. La collecte du lait cru fait face à plusieurs problèmes liés notamment à la mauvaise organisation du secteur, à la faiblesse des réseaux de distribution et aux conditions médiocres de l’élevage bovin. Après avoir suscité l’intérêt de plusieurs majors mondiaux de l’industrie pétrolière, la privatisation de l’unique société tunisienne de forage a été torpillée par la chute du cours du brut. Le retournement de la conjoncture mondiale et la baisse des prix du pétrole viennent de faire leur première victime au niveau du programme de privatisation des entreprises publiques en Tunisie. Tous les candidats short-listés pour la reprise de la Compagnie Tunisienne de Forage (CTF) se sont retirés de la course quelques jours avant le dépôt des offres financières. « Aucune offre n’a été présentée pour le rachat de 51% de la CTF jusqu’au 30 mai 2009, dernier délai de soumission », a indiqué la direction générale de la privatisation, rattachée au Premier ministère, dans un communiqué laconique publié récemment, sans préciser les raisons du retrait des prétendants. Fin mars dernier, cette même direction avait répondu favorablement à la demande de certains candidats, de reporter la date de soumission des offres, fixée pour le 10 mars. Un premier report de la clôture de l’opération, initialement prévue avant fin 2008, avait été décidé en décembre dernier d’un commun accord entre le gouvernement tunisien et les candidats potentiels. Les deux parties cherchaient alors à mieux mesurer les tendances futures des cours du brut. Le prix du brut montré du doigt Au lendemain du lancement de l’appel d’offres relatif à l’ouverture de son capital à un partenaire stratégique, en juin 2008, l’unique société tunisienne de forage pétrolier avait suscité l’intérêt d’une dizaine de groupes locaux et étrangers. Trois mois plus tard, cinq majors mondiaux de l’industrie pétrolière, dont le leader américain du forage à terre, Nabors, le groupe croate Crosco et l’Entreprise algé- rienne des travaux aux puits, filiale à 100% de la Sonatrach, ont été short-listés. Mais la baisse des cours du brut et la dégradation de la conjoncture économique internationale, intervenues entre-temps, semblent avoir refroidi l’intérêt des candidats. « Un prix du baril aux alentours de 50 dollars contre 150 dollars au moment de l’appel à manifestation d’intérêt a certainement rendu la mariée moins attrayante », souligne un cadre de la Banque d’affaires de Tunisie (BAT), qui était le conseiller exclusif du gouvernement pour l’opération. Ce retournement de la conjoncture a d’ailleurs incité le gouvernement tunisien à faire passer l’ouverture partielle au privé du capital de la Société nationale de distribution du pétrole (SNDP) par la bourse, d’ici l’été prochain, au lieu du lancement d’un appel d’offres international, indique-t-on au Ministère de l’industrie, de l’énergie et des PME. Report du lancement d’un nouvel appel d’offres La crainte de recevoir des offres financières au rabais pousse aujourd’hui les autorités tunisiennes à reporter le lancement d’un nouvel appel d’offres, tant que le prix du baril du pétrole restera inférieur à 80 dollars. Créée en 1981, la CTF détient 60% du marché du forage en Tunisie, pour un chiffre d’affaires d’environ 40 millions de dinars en 2008 (1 dinar = 0,54 euro). Cette filiale de l’entreprise publique des activités pétrolières (ETAP), spécialisée dans le forage et l’entretien de puits d’hydrocarbures de 2500 à 6000 mètres de profondeur, opère actuellement sur six plateformes et emploie plus de 600 personnes. Voyagez en classe affaires avec Chaque semaine 2000 exemplaires du journal Les Afriques voyagent en classe affaires sur Royal Air Maroc, Brussels Airlines, Air Algérie et bientôt sur Air Sénégal. Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 Transports Mali : l’aéroport de Bamako se dote d’un terminal fret Egypte : inauguration de nouveaux investissements pour 651 millions LE Le président Hosni Moubarak a inauguré plusieurs projets d’investissement dans la zone industrielle Al Salhiya Al Gadida dans le gouvernorat de Sharqeya. Il s’agit d’un investissement global de 651 millions LE dans les secteurs de l’industrie et des services. 2625 emplois seront créés. Tunisie : le groupe Mrabti signe deux contrats de partenariat avec des Tchèques Le groupe Mrabeti a signé deux contrats de partenariat avec des hommes d’affaires tchèques, pour la réalisation d’une usine de verre plat pour 270 millions DT (150 millions d’euros) et d’un complexe hôtelier et immobilier pour 216 millions DT (120 millions d’euros). La participation tchèque est de 20% dans l’usine de verre plat qui démarrera en novembre 2009 et qui devrait générer 1000 emplois dont 500 cadres. Le deuxième accord porte sur la création d’un complexe hôtelier et immobilier Sea World sur 20 hectares, à Hammamet. Nigeria : l’Association des Chambres de commerce veut une relance industrielle L’Association des Chambres de commerce, de l’industrie, des mines et de l’agriculture (NACCIMA) a appelé le gouvernement à élaborer un projet et un agenda pour une véritable relance du secteur industriel dans le pays. L’Association s’inquiète du départ des principales industries vers les pays voisins, alors que plusieurs petites et moyennes entreprises ferment en raison du mauvais état des infrastructures. Transports Afrique : la Banque mondiale veut appuyer le transport aérien La Banque mondiale se dit disposée à travailler ensemble avec les Etats africains pour les aider à relever le défi de la compétitivité de leurs systèmes de transport aérien, « en vue d’une meilleure intégration dans l’économie mondiale ». Nigeria : le gouvernement cèdera les droits d’exploitation de l’autoroute Lagos-Ibadan La Commission exécutive fédérale (FEC) a approuvé la cession de l’une des principales autoroutes du pays, reliant Lagos et Ibadan sur 100 km, à un opérateur privé dans le cadre d’un contrat Develop, Build, Operate and Transfert (DBOT). Les travaux ont été confiés à la société locale BI-COURTNEY Consortium, pour 89,53 milliards de nairas. La société va utiliser ce montant pour agrandir la route et y développer de nouvelles infrastructures, dont Le coup d’envoi des travaux de construction d’un terminal fret de l’Aéroport international de Bamako-Sénou a été donné par le président Amadou Toumani Touré. Dotée d’une capacité de traitement de 10 000 tonnes par an, la future aérogare de fret, qui s’étale sur 9000 m² et dont le coût est estimé à 4,688 milliards FCFA (9,37 millions $), permettra d’améliorer la logistique de transport et d’accroître le flux d’échanges de marchandises vers la sous-région et à l’international. Les travaux ont été confiés à l’entreprise chinoise CHECEK. Air Algérie cherche un partenaire pour l’activité fret et cargo « La filialisation d’Air Algérie intéresse plusieurs compagnies étrangères. Dans le catering, les gens se bousculent, alors que pour l’activité fret et cargo, nous sommes encore à la recherche d’un partenaire stratégique », a déclaré le PDG de la compagnie. Abdelwahid Bouabdellah a fait état de négociations avec de grandes compagnies étrangères comme Lufthansa ou Iberia. Le PDG estime que l’activité du fret, longtemps marginalisée, reste un créneau porteur. des aires de stationnement pour gros porteurs, des espaces-repos dotés de restaurants, de boutiques et d’infrastructures d’appeles d’urgences. ment auprès des pays membres pour la réalisation du projet d’un pont-rail entre Kinshasa (RDC) et Brazzaville, capitale de la République du Congo. Egypte : 10 milliards LE d’investissements dans les transports ferroviaires Le ministre des Transports a annoncé que le gouvernement compte injecter près de 10 milliards de LE au cours des trois prochaines années dans le secteur des chemins de fer. Il a précisé que des projets d’une valeur de 5,3 milliards LE ont été déjà engagé. Nigeria : la grève des camionneurs provoque une pénurie de carburant La grève des chauffeurs de camions-citernes a provoqué une grande pénurie de carburant qui s’est traduite par un arrêt quasi total des transports publics à Lagos, la capitale économique du pays. Selon l’Union nationale des travailleurs du pétrole et du gaz (NUPENG), la grève est observée en réaction à la décision de l’Autorité de l’Etat de Lagos pour la gestion de la circulation (LASTMA) de mettre à la fourrière plus de 60 camions, pour stationnement illégal sur les autoroutes entre les grandes villes. Les chauffeurs menacent de ne pas reprendre le travail jusqu’à ce que les camions leur soient rendus sans condition. De son côté, la LASTMA exige le paiement de 150 000 nairas (882 $) pour chaque camion. Egypte : un plan pour la mise à niveau des aéroports Le ministre de l’Aviation civile, Ahmed Shafiq, a annoncé la mise en œuvre d’un plan de développement des infrastructures aéroportuaires du pays. Les travaux de rénovation de l’aéroport de Hurghada, qui commenceront en octobre, devraient prendre trois ans, a-t-il précisé. D’autres aéroports sont également concernés. Il s’agit des aéroports de Sharm ElSheikh, d’Alexandrie Borg El-Arab, d’Assiout et de Marsa Matrouh. RDC : réception du Boeing 737200 des LAC La compagnie Lignes aériennes congolaises (LAC) a réceptionné, le 17 avril dernier, un Boeing 737-200 à l’aéroport international de N’djili à Kinshasa, en présence du vicePremier ministre, Emile Bongeli. L’avion, appelé Amani (paix), d’une capacité de plus de 120 places, a été acquis auprès de la firme sud-africaine Nation Wide. RDC-Congo Brazzaville : à la recherche de financements pour le projet pont-rail entre Kinshasa et Brazzaville La Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) est à la recherche d’un finance- Tunisie : baisse sensible de la demande touristique au cours du 1er trimestre 2009 Selon Adel Bousarsar, membre du bureau exécutif de la centrale patronale (UTICA), le pays a enregistré une baisse de 10 à 15% de la demande touristique au cours du 1er trimestre 2009. Tunisia Hotels & Resorts ne gère plus les hôtels Mercure en Tunisie Tunisia Hotels & Resorts (THR), filiale du groupe Accor, a annoncé qu’elle ne gérera plus les établissements du Consortium tuniso-koweïtien de développement (CTKD). Cette décision intervient suite à un désaccord sur le fonctionnement des 4 hôtels (Mercure Diar Andalous, Mercure El Mechtel Tunis, Mercure Sfax et Mercure grand hôtel Gammarth Tunis). THR décline toute responsabilité quant au fonctionnement de ces 4 établissements et engage les procédures judiciaires en conséquence. Zimbabwe : une conférence des investisseurs dans l’industrie touristique en juin Le Ministère du tourisme et de l’industrie d’hospitalité organisera en juin une conférence pour les investisseurs. « La conférence connaîtra la participation de la communauté internationale et nous attendons entre 250 et 300 participants » a déclaré le ministre, Walter Muzembi, qui a fait état d’un « signal pour une facilité de 20 millions $ de la part d’un potentiel investisseur qui est disposé à s’engager avec les opérateurs locaux ». Zambie : le PNUD recommande de développer le tourisme Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a exhorté le gouvernement à promouvoir le tourisme comme secteur économique supplémentaire du pays. La directrice du PNUD dans le pays, Viola Morgan, a également souligné la nécessité d’améliorer les infrastructures routières, pour que les touristes puissent accéder facilement à leurs destinations. Tourisme BTP Afrique du Sud : les autorités prévoient 10 millions de visiteurs en 2010 Environ 10 millions de visiteurs sont attendus l’année prochaine, au moment où le pays va abriter plusieurs évènements sportifs mondiaux, comme la Coupe du monde de football, la Coupe de la confédération, l’Indian Premier League, le Trophée des champions de l’ICC et le British Lion’ s Tour. Le ministre du Tourisme, Marthinus van Schalkwyk, estime que ces évènements « vont aider le secteur du tourisme à faire face à la tempête économique mondiale » et « donnent l’occasion de prouver notre compétitivité au plan mondial ». Algérie : 5 groupements internationaux candidats à l’étude de la nouvelle ville de Hassi Messaoud Cinq groupements internationaux ont été retenus à l’issue de l’ouverture des offres techniques et financières pour la réalisation des études de la ville nouvelle d’Hassi Messaoud. Il s’agit du groupement UrbacoCNIC-GIC (Algérie-Tunisie), qui a été le moins disant avec 7,4 milliards Da (74 millions d’euros), suivi du consortium canadien (SNC Lavalin INCSNC Lavalin groupe) pour un montant de 31,21 milliards Da (321 millions d’euros), et du groupement KLC-Saman-Kun Won (Sud Corée) avec 32,98 milliards Da. Les deux autres sont Arnaiz-ERV (Espagne) avec 38,37 milliards DA, et le groupement français (IosisEgis) avec l’offre la plus élevée de 40,17 milliards DA. La commission d’évaluation des offres se prononcera dans 4 semaines. Telecoms et TIC Maroc : paiement des taxes en ligne Le paiement des taxes est désormais possible sur Internet. La Trésorerie générale du royaume a mis à la disposition des internautes un nouveau téléservice de « paiement en ligne des taxes locales » (taxes d’habitation, des services communaux et taxe professionnelle). Ce téléservice permet aux détenteurs de cartes bancaires, de régler leurs impositions en se connectant à un site sécurisé. Ghana : Vodafone lance officiellement ses activités L’opérateur de téléphonie mobile Vodafone a pris officiellement le contrôle de la société nationale Ghana Telecom, dont il racheté 70% des parts en août 2008, pour un montant de 900 millions $. Vodafone a promis de fournir aux clients un réseau de téléphonie mobile « plus fiable et de meilleure qualité ». Vodafone a signé un contrat de plusieurs millions de dollars avec la société chinoise Huawei Technologies pour lancer un réseau de troisième génération qui permettra de donner accès à des services Internet mobile à haut débit. Mozambique : report du lancement de l’appel d’offres pour la 3e licence mobile L’Institut national des télécommunications (INCM), a décidé de reporter le lancement d’un appel d’offres international pour l’octroi d’une 3e licence de téléphonie mobile. Selon le porte-parole de l’INCM, Edmundo Manhica, le report est dû à des problèmes financiers et techniques. « Nous avons eu des questions techniques et financières de dernière minute que nous discutions avec les opérateurs mCel et Vodacom », a déclaré M. Mahinca, sans fournir plus de détails. Le Mozambique a un taux de 27 abonnés aux lignes fixes et mobiles pour 1000 habitants, soit moins de la moitié de la moyenne de la région subsaharienne qui est de 64/1000, selon les données de la Banque mondiale. Burundi : Econet vise 100 000 abonnés L’opérateur de téléphonie mobile Econet espère que l’introduction de technologies, telles que le roaming et les services d’Internet, va stimuler le nombre de ses abonnés, pour atteindre 100 000 utilisateurs dans les 3 à 5 prochains mois. Kenya : KPLC et Zain signent un accord de paiement des factures d’électricité Les clients de la société d’électricité Kenya Power and Lighting Company (KPLC) peuvent désormais payer leurs factures d’électricité en utilisant la nouvelle plate-forme de commerce électronique Zap de l’opérateur de téléphonie mobile Zain. Un accord a été signé entre les deux compagnies pour rendre possible ce service sans frais supplémentaires pour les abonnés. En vertu de l’entente, les clients peuvent également demander le montant de leurs factures d’électricité par l’envoi d’un SMS avec les détails de leur compte. Tunisie : Phone World inaugurera prochainement un 2e site Le centre d’appels Phone World a annoncé l’ouverture imminente de son 2e site dans le pays. Une vaste campagne de recrutement a été lancée à cet effet. Sénégal : les syndicalistes de Sonatel contre la prise de contrôle de France Télécom Les syndicats de l’opérateur historique des télécommunications, Sonatel, s’opposent à la cession de 9,87% des parts de l’entreprise à France Télécom, qui deviendrait majoritaire avec 52,2%. Les travailleurs considèrent cette prise de contrôle comme une « recolonisation des télécommunications ». L’intersyndicale a annoncé le dépôt d’un préavis de grève pour empêcher cette transaction. . Algérie : 15 centres d’appels en opérationnels sur les 32 agréés par l’ARPT Sur les 32 centres d’appels agréés par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), 15 centres sont opérationnels, soit beaucoup moins que ce qui est réalisé par les voisins maghrébins. RDC : la ministre des PTT désapprouve l’ARPTC en matière d’attribution de fréquences La ministre des Postes, téléphones et télécommunications (PTT), Louise Munga, désapprouve les décisions de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPTC) relatives à l’allocation des fréquences à certains opérateurs de télécommunications, prises les 14 janvier et 24 février 2009. La ministre estime que son approbation est nécessaire ainsi que la signature d’avenants aux titres détenus par les opérateurs. Un communiqué du Ministère considère, en conséquence, que les opérateurs concernés ne peuvent se prévaloir des décisions incriminées. Medias Maroc : l’abonnement au Bouquet Canal+ à 200 Dh/mois Canal Overseas, filiale internationale de Canal+, vient de recevoir l’accord de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) pour commercialiser le bouquet de la chaîne satellitaire française. L’abonnement sera disponible via des cartes prépayées de 6 à 12 mois, pour 200 Dh mensuellement. Expurgée de tout contenu érotique, la chaîne doit communiquer à la Haca sa « grille exhaustive des programmes » avant chaque début de mois. Par ailleurs, Canal Overseas « n’est pas autorisée à diffuser de la publicité, quelles qu’en soient la forme, la nature ou l’origine, dans le cadre du service ». En Algérie, l’offre est disponible depuis le 21 janvier. Tunisie : Princesse El Materi Holding rachète le groupe de presse Dar Assabah Le groupe Princesse El Materi Holding, de l’homme d’affaires Mohamed Fahd Sakher El Materi, gendre du président Zine El Abidine Ben Ali, a racheté 70% du capital de Dar Assabah, principal groupe de presse écrite privé dans le pays. El Materi Holding a finalisé la reprise des 30% restants de la maison de presse, qui édite les quotidiens Assabah en langue arabe, Le Temps en langue française, ainsi que deux hebdomadaires arabophones. El Materi a indiqué que l’opération avait pour but de donner à la maison de presse les moyens de l’ambition qui devrait être la sienne et d’assurer sa pérennité et de contribuer au climat démocratique dans le pays. E n t r ep r i ses et M a r ch é s Kenya : baisse de 19% du bénéfice de la société Câbles d’Afrique de l’Est La société Câbles d’Afrique de l’Est a enregistré une baisse de 19,2% de son bénéfice avant impôts pour les trois premiers mois de l’année 2009. Le montant réalisé est de 172,6 millions Sh contre 213,9 millions Sh pour la même période de 2008. Au cours de cette période, le chiffre d’affaires a diminué de 3,2%, à 911,5 millions Sh contre 941,8 millions au premier trimestre 2008. Bénin : campagne contre le tourisme sexuel avec le soutien de l’UNICEF En collaboration avec l’UNICEF et Ecobank, le gouvernement a lancé une campagne contre le tourisme sexuel ayant pour cible des jeunes âgés de 8 à 17 ans. Les participants à cette campagne recevront une formation sur les droits des enfants, le tourisme sexuel, ses formes et ses méfaits. Ils visiteront plusieurs sites touristiques et auront à informer de l’importance du tourisme dans le développement de l’économie nationale. Il s’agit également de sensibiliser les parents pour les impliquer dans la protection de leurs enfants. En bref - contrôle auprès d’ingénieurs des mines pour l’obtention d’un certificat de conformité, exigé pour établir la carte grise. Ledit certificat sera désormais fourni lors de l’achat du véhicule, sans autres formalités à accomplir pour l’acquéreur. 15 ENtreprises et marchés 16 Industrie et services Congo : cinq mesures pour le secteur privé Le Congo, 178e du classement de Doing business, veut tirer meilleur parti de son secteur privé. Cinq mesures ont été adoptées par une concertation qui a réuni tous les acteurs. Par Hance Guèye, Dakar Le tissu entrepreneurial congolais est en général atone. Les seules industries qui échappent à la sinistrose sont celles du pétrole, des brasseries, du sucre, du bois, du ciment, des télécommunications, du tabac, de la minoterie… Pourtant, ce n’est pas le potentiel qui manque. Pays très arrosé, le Congo recèle de nombreuses opportunités dans le secteur agricole, agroalimentaire, les services et la transformation du bois. La conséquence de cette situation est que l’économie du pays ne repose que sur les exportations du pétrole. Le gouvernement a entrepris, avec l’appui de ses partenaires de coopération, l’Union européenne, la BAD, l’AFD et la Banque mondiale, de corriger son économie déséquilibrée en améliorant la contribution du secteur privé. Ses forces et faiblesses ont été diagnostiquées à cette fin par une concertation sur le thème : « Définition des contraintes prioritaires au développement du secteur privé en République du Congo » qui a réuni les 16 et 17 mars dernier à Brazzaville, l’administration, les entreprises, les structures d’appui et les bailleurs de fonds, soit tous les acteurs impliqués dans la conduite, la pratique et la gestion du secteur privé. Au total, une soixantaine de participants. Les causes du faible développement du secteur privé ont été identifiées. Il s’agit des conflits armés, des infrastructures insuffisantes ou délabrées, du cadre institutionnel peu efficace, de l’insuffisance des capacités. Le classement Doing Business de la Banque mondiale, pour l’année 2008, rend compte du mauvais environnement des affaires. Il classe le Congo à la 178e place sur 181 pays répertoriés. Insécurité Cinq contraintes à résoudre prioritairement ont été répertoriées : l’accès au financement, la formation et l’information des acteurs et de la société, les infrastructures (énergie, transport, eau...), l’insécurité judiciaire et juridique, la corruption manifestée par la parafiscalité et les tracasseries administratives. Un plan d’action étalé sur cinq ans a été adopté. Le gouvernement est déterminé à le mettre en œuvre. « Nous sommes ouverts à toute initiative », a assuré Adelaïde Moundellé-Ngollo, la ministre des Petites et moyennes entreprises chargée de l’Artisanat. Le gouvernement a déjà adopté un nouveau dispositif d’appui au secteur privé entrepreneurial. Les partenaires de coopération ont aussi présenté leurs moyens d’appui à la réforme ainsi décidée. L’AFD a présenté l’ARIZ (Assurance pour le risque des investissements dans la zone AFD) destinée à accompagner les banques dans le financement des PME. La Banque mondiale et la Société financière Internationale (IFC) ont exposé leur politique financière en Afrique centrale, l’Union européenne, les instruments de facilitation et d’appui au commerce et au secteur privé et la BAD, le projet d’appui à la réinsertion des groupes défavorisés. Tous ces partenaires ont réaffirmé leur détermination à accompagner ces efforts : « Que l’Etat jugule ces problèmes et le secteur privé connaîtra un début de relance au Congo ». Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 Crise du tourisme : l’Afrique sera moins touchée La régression sera au rendez-vous du tourisme en 2009. L’Afrique ne sera pas épargnée mais sera moins affectée que l’Europe et les Amériques. Le tourisme mondial se ressent de la crise économique internationale a indiqué l’Organisation mondiale du Tourisme, dont la commission Afrique tenait réunion à la mi- L’Afrique en revanche s’en tire mieux. Le taux de croissance a été de 4%. C’est un point de moins que le Moyen-Orient (5%), mais plus que les Amériques (1%). avril à Yaoundé, au Cameroun. Les signes en étaient déjà perceptibles au second semestre 2008. Le secrétaire général par intérim de l’OMT, Taleb Rifai, a noté « un renversement de tendances sans précédent dans l’économie mondiale qui a aussi affecté le secteur du tourisme. Les arrivées de touristes internationaux ont affiché un taux de croissance satisfaisant de 5% pour le premier semestre 2008, mais leur croissance a été négative (-1%) au deuxième semestre ». Le rapport indique que la croissance a été négative en Europe (-3%) et en Asie (-3%), qui avait pourtant enregistré un taux de croissance à deux chiffres en 2007 et de 6% pour le premier semestre 2008. L’Afrique en revanche s’en tire mieux. Le taux de croissance a été de 4%. C’est un point de moins que le Moyen-Orient (5%), mais plus que les Amériques (1%). La régression n’en est pas moins nette pour ces trois régions par rapport au premier semestre. Pour l’année 2009, l’OMT, s’attendant à une persistance des turbulences économiques, estime que le tourisme international stagnera ou pourrait même reculer de 1% à 2%. Résultats positifs Les Amériques et l’Europe seront les plus touchées, car la plupart de leurs marchés sources sont en récession. L’Afrique, toujours selon l’OMT, de même que l’Asie-Pacifique et le Moyen-Orient, tout en connaissant une croissance moindre par rapport à ces dernières années, connaitront des résultats positifs. L’OMT a mis en place un Comité de relance du tourisme qui a tenu sa première réunion le 28 janvier dernier à Madrid. Le comité est une plate-forme pour le partage d’informations sur la crise économique et son impact sur le secteur du tourisme, pour aider à relever les défis de la récession économique. Il est ouvert à tous les membres de l’organisation mondiale, des secteurs public et privé. Sa prochaine rencontre est prévue en octobre à Astana, au Kazakhstan, à l’occasion de la 18e session de l’Assemblée générale de l’OMT. Y participeront l’Union européenne, l’Association du transport aérien international (IATA), l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC). HG 17 économie - politique Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 Pour l’Afrique, le FMI prescrit la dévaluation Le FMI a rendu public, ce 25 avril 2009, son rapport sur les perspectives de la région. Et entre autres mesures, le Fonds appelle à « laisser les monnaies se déprécier ». Louis S. Amédé, à Abidjan Le spectre d’une dévaluation planerait-elle sur les monnaies ayant cours dans la région subsaharienne de l’Afrique ? Cette prescription du FMI dans les perspectives économiques de la région Afrique subsaharienne ne laisse pas beaucoup de place au doute : en ces temps difficiles, la politique économique doit donc être guidée par les principes suivant : « Utiliser la marge de manœuvre budgétaire disponible et autant que possible, assouplir la politique « Les pays appliquant de facto un régime de rattachement du taux de change pourraient envisager de l’assouplir un peu. » monétaire et laisser le taux de change s’adapter à la conjoncture externe ». La seconde mesure, jusque-là évoqué uniquement mezzo voce au nombre des solutions de contingentement des effets de la crise économique planétaire, vient d’être brandi par le Fonds monétaire international (FMI), cette fois urbi et orbi. Pour les experts de cette institution financière internationale il y a une sérieuse menace de « remise en cause des progrès économiques remarquables accomplis par cette partie du monde au cours des dix dernières années sur le front de la croissance et de la stabilité économique ». Surtout que, comme le note le Fonds, « les mesures prises rapidement par les gouvernements des pays avancés n’ont pas réussi à protéger de ses effets les pays émergents et les pays en développement, comme initialement espéré … On s’attend maintenant à ce que la croissance des économies émergentes et en développement ralentisse et tombe d’environ 6% en 2008, à moins de 2% en 2009, sous l’effet d’une contraction de la demande d’exportations, d’une diminution des entrées de capitaux et d’une baisse des prix des produits de base ». Péril en la demeure Il y aurait donc péril en la demeure. Et aucune mesure dans l’arsenal des instruments de gouvernance de crise ne serait à exclure pour préserver « la croissance qui est indispensable à la réduction éminemment souhaitable de la pauvreté ». Face donc à la diminution de la demande d’exportations africaines, à la baisse des cours des produits de base, au risque de fléchissement des envois de fonds des travailleurs émigrés, au resserrement mondial du crédit et à l’aversion des investisseurs pour le risque, qui ont déjà provoqué une inversion des flux d’investissements de portefeuille, découragé l’Investissement direct étranger (IDE) et rendu le financement des échanges plus coûteux, face au ralentissement de l’activité économique avec pour corollaire un accroissement du risque de crédit et les créances improductives et, partant, un affaiblissement du bilan des institutions financières et des sociétés, le FMI conseille aux pouvoirs publics de la région une « riposte adaptée à la situation particulière de chaque pays ». Leur prescrivant ce qui doit en être « la priorité pour tous : limiter les effets négatifs de la crise sur la croissance économique et la lutte contre la pauvreté, tout en préservant les progrès accomplis ces dernières années au prix de grands efforts, notamment la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette ». « L’assouplissement de leur politique monétaire » de relance budgétaire discrétionnaire via des mesures sociales pour protéger les populations pauvres ou encore de recours aux réserves pour procéder progressivement aux ajustements nécessaires ». Pour ceux des pays de la région sans réserves, c’est aux donateurs qu’il reviendra de faire des « efforts » en terme de « soutien accru des pour faciliter leur ajustement ». « S’adapter au nouveau contexte extérieur » Pour le FMI, dans la conjoncture défavorable actuelle, caractérisée par les effets d’engrenage de la dépression économique mondiale et l’aversion croissante des investisseurs au risque, l’assombrissement des perspectives de croissance économique dans toute la région, consécutif à la chute de la demande et des cours des produits de base ainsi que au tarissement des ressources extérieures, « tous les pays (de la région d’Afrique au sud du Sahara, ndlr) devront s’adapter au nouveau contexte extérieur »… Même s’il faut passer par une dévaluation de leur monnaie. Décryptage de ces « grands efforts » auxquels sont invités les pays d’Afrique subsaharienne, ce sont donc, pour certains, « l’assouplissement de leur politique monétaire » sous l’effet de l’impulsion déflationniste que devrait induire la chute des prix des produits de base. Chacun devra pouvoir se mettre à cette mesure, quelle que soit le régime de change qui est le sien. Le conseil des experts du Fonds est des plus précis : « La monnaie devra se déprécier en termes réels dans les pays où les termes de l’échange se sont détériorés et où les flux de capitaux se tarissent. Les pays à taux de change souple devraient laisser leur monnaie se déprécier, tandis que, dans les pays à taux de change fixe, la politique budgétaire reste, avec des mesures visant à améliorer la compétitivité, le principal moyen d’intervention. Les pays appliquant de facto un régime de rattachement du taux de change pourraient envisager de l’assouplir un peu ». Pour ceux des pays de la région qui ont réussi à stabiliser leur situation macroéconomique et qui sont libres de contraintes liées à la soutenabilité de la dette, ou qui ont accumulé de l’épargne pendant la vague de prospérité, les « grands efforts » prendraient les formes de « financement de l’accroissement du déficit budgétaire, en laissant jouer les stabilisateurs automatiques, ou Scénarios d’évolution du crédit bancaire en Afrique Deux ballons d’oxygène pour le système bancaire de l’Afrique subsaharienne : la faible exposition aux instruments financiers complexes et l’abondance des dépôts non rémunérés. Suffisant pour empêcher le ralentissement du crédit ? La période de grâce 2003-2007, qui a vu le crédit bancaire au secteur privé augmenter en moyenne de 20% par an, est-elle irrémédiablement révolue avec la crise financière internationale ? C’est en substance ce qu’analyse le FMI, dans son dernier rapport. Tel qu’il est présenté dans ce document riche en graphiques Durant la phase haussière, beaucoup de pays africains exportateurs avaient accumulé des liquidités, libérant le marché du crédit. Le FMI craint qu’un ralentissement brusque de ce marché du crédit ne provoque des réactions en chaîne. et en chiffres, le profil des créances et des engagements des établissements par rapport à l’extérieur s’est détérioré. Les banques du Cap Vert et des Seychelles sont celles qui présentent les positions débitrices les plus extrêmes (respectivement 74% et 336% du PIB) par rapport à la Banque des règlements internationaux (BRI). A l’inverse, les établissements de crédit ghanéens et namibiens sont les seuls du groupe des marchés émergents et pionniers à être créditeurs à la BRI. A ce constat post faillite de Lehmann Brothers, il faudra ajouter celui relatif à l’atterrissage des cours des produits de base. Durant la phase haussière, beaucoup de pays africains exportateurs avaient accumulé des liquidités, libérant le marché du crédit. Le FMI craint qu’un ralentissement brusque de ce marché du crédit ne provoque des réactions en chaîne. Marge de manœuvre Dans le cas spécifique des pays de l’UEMOA, dont les capitaux sont détenus par les étrangers à hauteur de 50%, il y a, en plus de la donne évoquée ci-dessus, le risque de voir un mouvement de rapatriement des fonds et une augmentation de l’aversion au risque de la part des banques étrangères présentes dans la région. Là aussi, la contraction de crédit serait à craindre. S’ajoute à ce problème conjoncturel, une situation antérieure, propre aux secteurs bancaires malien, togolais et béninois, connus pour détenir les taux de « prêts improductifs » les plus élevés dans l’espace UEMOA. Dans sa globalité, l’Afrique subsaharienne dispose d’une marge par rapport à ce type de crédits puisque le rapport entre les prêts improductifs et les prêts bruts était de 11% en 2007 contre 14,7% pour les pays émergents. Par ailleurs, les banques africaines pourront toujours faire recours à leurs dépôts non rémunérés pour leurs besoins de financement, réduisant ainsi leurs taux d’endettement dans leurs bilans. Déceler à temps les signaux de crise En définitive, le FMI émet plusieurs recommandations dont l’augmentation de la surveillance des établissements bancaires pour déceler à temps les signaux de crise. La mise en place de cette disposition passe par l’élaboration d’indicateurs de risque financier à fréquence élaborée, tels que des données sur la situation de liquidité des banques, les engagements interbancaires, les lignes de crédit internationales et les créances contingentes hors bilan, suivi des taux d’endettement des ménages et des entreprises, etc. Pour le FMI, les dispositifs de surveillance internationale au sein de la région demeurent insuffisants, malgré le développement rapide de groupes régionaux. En outre, il recommande la mise à disposition de liquidités suffisantes dans le système financier et, d’une manière générale, la prise de mesures visant à donner au public la confiance dans le marché. Plutôt difficile par les temps qui courent. MBF Document complet www.lesafriques.com/docs/07317.pdf Economie - politique Algérie La France premier fournisseur, l’Italie meilleur client Les chiffres du commerce extérieur au 1er trimestre 2009, publiés par le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes, montrent que l’Italie a été la meilleure cliente avec 2,25 milliards $, suivie des EtatsUnis (1,96), de l’Espagne (1,74), de la France (1,27), de la Turquie (748 millions $) et du Canada (538 millions $). La place de 1er fournisseur revient toujours à la France avec 1,64 milliard $, devant l’Italie (1,09), la Chine (846 millions $), l’Espagne (800 millions $), l’Allemagne (546 millions $) et les Etats-Unis (466 millions $). Afrique du Sud Toujours pas assez de femmes à des postes de responsabilités dans le secteur privé Selon l’Association des Femmes d’affaires (BWA), les ministères et les entreprises publiques ont surpassé le secteur privé en nommant des femmes à des postesclés. Dans son 6e rapport, la BWA montre que la représentation des femmes dans le gouvernement a augmenté de 54,76% à 55,45%, mais avec le maintien d’un pourcentage moins favorable pour les cadres supérieurs de 34,35% contre 65,7% pour les hommes. Dans le secteur privé, la proportion de femmes occupant des postes de responsabilités est passée de 14,7% en 2004 à 18,6% en 2009. Sur les 25 plus grandes sociétés cotées en Bourse (JSE), seulement 5 ont plus de 25% de femmes administrateurs. En bref - E c o n o m i e et P o l i t i q u e 18 Desmond Tutu a finalement voté Desmond Tutu n’a pas boycotté le scrutin du 22 avril, en votant dans l’Eglise anglicane du Cap. L’année dernière, l’Archevêque Anglican avait menacé de boycotter les élections si le Congrès National Africain (ANC) ne mettait pas fin à la crise interne. « J’ai profondément mesuré mon vote. Je sais ce qu’il me coûte de voter. Je suis offusqué contre un pays que j’aime profondément et j’essaie de faire mon possible. Je ne suis pas infaillible ; c’est un cri de cœur », a-t-il déclaré le jour du vote. Algérie Un étiquetage spécial pour l’électroménager Un arrêté ministériel du Ministère de l’énergie et des mines institue, à partir d’octobre 2010, un étiquetage spécial pour les appareils électroménagers indiquant notamment leur consommation d’énergie et une documentation technique de chaque appareil. L’Institut Pasteur signe un contrat de 9,5 millions d’euros pour l’acquisition de vaccins L’Institut Pasteur d’Algérie a signé un nouveau contrat de 9,5 millions d’euros avec Sanofi Pasteur, la division vaccins du groupe français Sanofi-Aventis, pour la fourniture de 340 000 flacons de 10 doses et 600 000 flacons monodose de vaccin combiné DTCHib, dans le but de faire face à la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC), ainsi que l’haemophilus influenzae B (Hib). 30 000 doses de vaccin Hib seront également fournies. Baisse de 42% des recettes d’exportations et hausse de 10,07% des importations Selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes, les recettes des exportations ont atteint 10,74 milliards $ au premier trimestre 2009, soit une baisse de 42,07% par rapport à la même période 2008. Cette chute correspond à la baisse des cours du pétrole brut, qui sont passés de 110 à 52 $ le baril. Les exportations hors hydrocarbures, qui constituent 2,73%, ont également baissé de 44%, atteignant 293 millions $. Par contre, le montant des importations a grimpé de 10,07%, pour atteindre 9,42 milliards $. Bénin Baisse des prévisions de croissance Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) pourrait baisser à 3,8% en 2009, contre une prévision initiale de 6,1%. Cette baisse est due à l’impact de la crise internationale, notamment à cause de la réduction de l’Aide publique au développement (APD), la baisse des exportations, la baisse des transferts des migrants et la diminution des Investissements directs étrangers (IDE). La croissance économique avait atteint 5% en 2008 et 4,6% en 2007. Le FAGACE accorde une subvention de 200 millions FCFA Le Fonds africain de garantie et de coopération économique (FAGACE) a approuvé une subvention non remboursable de 200 millions FCFA (400 000 $) en faveur du Bénin. Cette bonification permettra d’appuyer les autorités dans le cadre du projet de réhabilitation de la liaison AéroportPlace du souvenir, axe principal reliant l’aéroport au palais de la Cameroun Un ancien ambassadeur aux Etats-Unis écroué dans l’affaire Albatros L’ancien ambassadeur à Washington DC, Jérôme Mendouga, a été écroué dans le cadre de l’enquête sur le scandale Albatros, relatif à l’achat en 2003 d’un avion présidentiel qui s’est révélé défaillant dès son premier vol. Chargé par l’ancien secrétaire général de la Présidence, Jean-Marie Atangana Mebara, lui-même écroué depuis août 2008, l’ex-ambassadeur a été inculpé pour complicité de détournement de deniers publics d’un montant d’environ 720 millions FCFA (1,1 million d’euros). Comores Angola Appel au renforcement du commerce interafricain Le ministre des Transports, Augusto Tomas, a plaidé, lors de la session d’ouverture de la Commission bilatérale Angola-Zambie tenue à Luanda, pour un rôle plus actif du commerce interafricain afin de stimuler la compétitivité dans le continent : « Les deux pays doivent renforcer leur partenariat bilatéral en définissant une nouvelle stratégie intelligente visant à permettre de relier le chemin de fer de Benguela (Angola) à la voie ferroviaire zambienne. » République et à la plupart des ministères situés dans la capitale économique. Botswana Un crédit de 70 millions $ pour relancer l’industrie du Zimbabwe Les autorités se sont engagées à aider à la relance du pays voisin, le Zimbabwe, en accordant une ligne de crédit de 70 millions $ pour relancer certaines industries. Les secteurs ciblés sont l’acier, le cuir, la pharmaceutique, l’agro-industrie et les industries manufacturières. Le Zimbabwe a besoin d’au moins 8,3 milliards $ pour reconstruire son économie. Burundi 3500 rebelles seront intégrés dans les rangs des services de sécurité Quelque 3500 membres des Forces hutues de libération nationale (FLN) vont commencer, dès le mois prochain, à être intégrés dans les rangs des forces de sécurité. Cette décision intervient après une médiation du ministre sud-africain de la Défense, Charles Nqakula, qui est parvenu à la conclusion d’un accord prévoyant l’intégration de 2100 combattants du FLN dans l’armée et 1400 autres dans la police. La Banque mondiale octroie 15,6 millions $ La Banque mondiale a accordé 15,6 millions $ pour aider au financement du projet d’appui au développement communautaire et social (PRADCS) lancé dans le pays. Le projet entre dans le cadre de la réalisation de cinq des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), à savoir : l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim, l’éducation universelle, la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle, et la lutte contre le VIH/SIDA et le paludisme. Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 Un référendum de révision constitutionnelle est prévu le 17 mai l’assiette fiscale, en perspective de la chute des recettes pétrolières. Centrafrique Le FMI accorde un financement de 15 milliards FCFA Le Fonds monétaire international (FMI) a décidé de débloquer 15 milliards FCFA au titre d’un appui supplémentaire dans sa lutte contre la pauvreté. Congo Brazzaville 1 milliard FCFA pour le financement des partis en 2009 Les participants au « dialogue citoyen », qui s’est déroulé du 14 au 17 avril à Brazzaville, et qui a été boycotté par les grandes figures de l’opposition, ont appelé le gouvernement à débloquer un milliard de FCFA (2 millions $) pour le financement des partis politiques. Cette subvention sera octroyée selon que les partis soient représentés au parlement en fonction du nombre des députés ou sénateurs, non représentés au parlement, mais ayant présenté des candidats dans plus de la moitié des circonscriptions électorales, ou ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés sur l’ensemble des circonscriptions électorales. Congo RDC La SFI accompagne le gouvernement Une délégation de la Société financière internationale (SFI) s’est entretenue récemment avec le Premier ministre Adolphe Muzito. La rencontre a permis de passer en revue les orientations de cette institution de la Banque mondiale, en particulier en matière d’amélioration du climat d’affaires dans le pays. Hausse de l’inflation Le taux d’inflation a atteint 54,4% en mars, contre 48% en février. Le président Ahmed Abdallah Sambi a annoncé l’organisation, le 17 mai prochain, d’un référendum portant révision de la Constitution. La campagne référendaire s’étalera du 26 avril au 15 mai. Les opposants à cette révision « sont libres de faire campagne » a déclaré le président, mais, a-t-il averti, « ils n’ont aucun droit d’empêcher la tenue du référendum ». Sambi propose à travers cette révision de porter le mandat présidentiel à 5 ans. Un don libyen pour la bibliothèque de l’Université des Comores La Libye a fait don d’un lot d’équipements d’une valeur de 200 000 $ pour la bibliothèque de l’Université des Comores (UDC). A noter que c’est également la Libye qui a financé, pour un montant de 243 918,5 euros, la construction de cette bibliothèque inaugurée en 2007. conséquences très graves si des mesures urgentes ne sont pas prises ». L’ONUCI appelle les acteurs politiques à la retenue L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a invité les acteurs politiques à demeurer concentrés sur le processus de paix, et à consacrer leur énergie et leurs efforts à la mise en oeuvre de l’Accord politique de Ouagadougou. 2529,5 milliards FCFA pour le budget 2009 Après révision, le budget 2009 de l’Etat est fixé à 2529,5 milliards de FCFA (environ 3,86 milliards d’euros) au lieu des 2464 mil- liards précédemment projeté, en raison du programme économique et financier dont bénéficie la Côte d’Ivoire pour l’allègement de la dette publique extérieure. Le budget 2009 modifié connaît une hausse de 213,7 milliards de FCFA, soit 9,2% par rapport au budget 2008, révisé d’un montant de 2315,5 milliards, a indiqué l’Agence ivoirienne de presse (AIP), citant une source officielle. Prochain déploiement de 8000 éléments de l’état-major mixte 8000 éléments des forces gouvernementales (Forces de défense et de sécurité – FDS) et ex-rebelles (Forces armées des Forces nouvelles – FAFN) seront déployés Cameroun Côte d’Ivoire Instauration d’une vignette sur les alcools, les tabacs et les médicaments Le gouvernement a décidé d’instaurer, à compter du second semestre de l’exercice budgétaire en cours, une vignette de 5 FCFA sur les produits alcoolisés, tabacs et produits pharmaceutiques. Dans le budget 2009, les autorités avaient déjà prévu d’accroître les recettes internes non pétrolières par le moyen de l’élargissement de 30 milliards FCFA de pertes dans le secteur de l’électricité Les pertes enregistrées par le secteur de l’électricité pour cause de fraude, vol et vandalisme, atteignent 30 milliards de FCFA. Selon le ministre de l’Énergie, Léon Emmanuel Monnet, ces comportements qui touchent même les quartiers huppés, « compliquent l’exploitation du réseau électrique, rallongent les temps d’intervention de dépannage et font craindre des Visite du président Obama prévue en juin Le détachement de la force française Licorne a quitté définitivement la ville de Bouaké, fief de l’ex-rébellion des Forces nouvelles. Ce départ intervient quelques jours après le démantèlement officiel de ses installations sur le site qu’il occupait. Le général Philippe Houbron, commandant en chef de la Force Licorne, a assuré les populations de Bouaké que le départ du détachement ne devrait poser aucun problème sécuritaire. Zaki. L’information avait été donnée de source israélienne. Le porte-parole égyptien a indiqué que seul le chef du gouvernement israélien a été invité à se rendre en Egypte « à une date qui sera rapidement convenue ». Lieberman, qui dirige le parti ultranationaliste Yisraël Beitenu, n’est guère apprécié en Egypte. Lieberman a déclaré dans le passé que, dans l’éventualité d’une nouvelle guerre contre l’Egypte, il faudrait bombarder le barrage d’Assouan. Egypte Le président des Etats-Unis, Barack Obama, est attendu les 7 et 8 juin prochain, pour une visite qui serait la première étape d’un périple au Moyen-Orient, selon le journal indépendant Al-Shorouk, citant des sources égyptiennes et américaines « bien informées ». Le Caire n’a pas invité La Force « Licorne » quitte Lierberman L’Egypte n’a pas invité au Caire le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a démenti le portedéfinitivement Bouaké parole du Ministère égyptien des affaires étrangères, Hossam Côte d’Ivoire Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 19 Gestion publique Crise internationale : la Zone franc compte d’abord sur elle-même Meilleure gestion des ressources publiques, coordination des politiques, la zone franc compte d’abord sur ses propres ressources pour faire à la crise qui l’affectera en 2009 Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar Les ministres des Finances de la zone franc ont tenu à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 16 avril dernier, leur traditionnelle réunion qui précède les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Naturellement, elle a porté sur la crise financière internationale à laquelle s’est ajoutée la crise énergétique qui frappe les pays africains de la zone. Outre les ministres des Finances des pays membres de la Communauté économique Le directeur général du FMI vient de soulever la question qui fâche. et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA), de l’Union des Comores et de la France, les gouverneurs des banques centrales et les présidents des institutions régionales ont pris part à la rencontre. « Un certain nombre de risques » La réunion a confirmé les perspectives plutôt sombres pour la zone pour 2009. Le ministre burkinabé de l’Economie et des Finances, Marie Noël Bembamba qui a présidé la réunion a reconnu que « la crise est mondiale, et aucun pays tout seul ne peut faire face à cette crise ». La ministre française de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, Christine Lagarde, qui a participé à sa première réunion de la zone en Afrique, a ajouté, « Nous avons tous conscience que pour la zone franc l’année 2009 présente un certain nombre de risques ». Les finances publiques de l’ensemble des pays de la zone se ressentiront de la baisse des recettes d’exportation et des flux de capitaux. Souffrir de la récession A l’exception du cacao dont le prix a augmenté de 6,2%, du riz, de 27,6% et de l’or, de 2,1%, les cours de toutes les matières premières exportées par la zone ont chuté. Le pétrole divisé par trois, le blé de 54,8%, l’uranium, de 58,2%, l’huile de palme, de 50,1% pour ne citer que les plus spectaculaires. Le transfert net de capitaux des migrants vers les pays en développement va également dégringoler de 650 milliards de dollars en 2007 à 120 milliards en 2009. L’aide publique au développement ainsi que les investissements directs étrangers risquent de souffrir de la récession dans les pays donateurs. Le triplement des ressources du FMI et le doublement des prêts confessionnel décidés par le G20 et l’engagement de la France à doubler la partie africaine de son aide publique au développement, ne pourront pas inverser fonda- mentalement la tendance. En conséquence, la croissance du Produit intérieur brut devrait tomber de 6,3% l’année dernière à moins de 3,3% en 2009. Dépense publique Les solutions à la crise sont avant tout internes, ont reconnu les ministres. La zone doit d’abord compter sur elle-même pour enrayer la dégradation des comptes publics et des comptes extérieurs. En priorité, il s’agira de mobiliser toutes les ressources internes et d’améliorer l’efficacité de la dépense publique en privilégiant les dépenses sociales pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et les dépenses d’investissement, notamment dans l’agriculture. Les dépenses de soutien à l’activité ne sont pas exclues, mais elles devront être ciblées et temporaires pour préserver la compétitivité des économies. En revanche, la ministre française déconseille toute augmentation de salaires et le recours à des emprunts non concessionnels. Elle recommande de s’en tenir aux facilités offertes par les institutions de Bretton Woods pour que la dette reste soutenable. Arriérés Le secteur privé doit jouer son rôle. C’est pourquoi une attention particulière a été apportée au secteur bancaire. « Nous avons vé- rifié, contrôlé et recontrôlé, il n’y a pas d’effets toxiques dans nos banques. Elles souffrent des difficultés dues à la raréfaction de la demande extérieure et des arriérés internes de l’Etat vis-àvis des entreprises », a soutenu le gouverneur de la BCEAO, Philippe-Henri Dacoury-Tabley. La BCEAO pour soutenir les banques va lancer deux opérations sur le guichet des appels d’offres à une semaine, d’un montant maximum de 180 milliards FCFA et une injection de liquidités d’une maturité de 28 jours, d’un montant correspondant aux demandes éligibles des banques, avec comme date de valeur le 4 mai 2009. Toutes les soumissions éligibles seront servies au taux fixe de 4,15%. La dévaluation du CFA ne serait même pas abordée, parce que tous les clignotants de la monnaie rattachée à l’euro sont au vert, avait assuré Mme Lagarde avant la réunion. Son prédécesseur à Bercy et actuel directeur général du FMI vient de soulever la question qui fâche. A l’occasion de la présentation des perspectives économiques de l’Afrique, Dominique Strauss-Kahn a préconisé que « les pays appliquant de facto un régime de rattachement du taux de change pourraient envisager de l’assouplir un peu ». Les pays de la zone franc sont clairement visés. Leur réaction à cette forte suggestion qui va réveiller de douloureux souvenirs, n’est pas encore connue. Le dinar algérien plonge avec la fin de l’excédent commercial 2009 était pressentie comme une année difficile pour la balance commerciale algérienne. Les autorités cherchent à freiner les importations pour contenir un déficit pendant. La dévaluation du dinar arrive à la rescousse des autres mesures. Par Samy Injar, Alger La publication, le 20 avril dernier, par le CNIS (centre national de l’information statistique des douanes) des chiffres du commerce extérieur algérien pour le premier semestre 2009 a produit l’effet d’une douche glacée. Les recet- « Certains opérateurs parmi les plus avertis, comme les distributeurs d’automobile ont anticipé la poursuite du redressement du dinar en 2009 et l’ont inclue en réduisant leurs marges dans les prévisions. » tes d’exportation ont baissé de 42% tandis que la facture d’importation a augmenté de 10% par rapport à la même période en 2008. Si le reste de l’année devait se poursuivre selon le même schéma, l’Algérie engrangerait moins de 42 milliards de dollars au titre des exportations, mais en débourserait un milliard de plus pour ses importations. La chute des cours du brut – sans doute moins de 45 dollars le baril de prix moyen au premier semestre 2009 – et la poursuite de la progression des importations, dopée à la fois par un effet prix et un effet volume, a installé, depuis la fin de l’année dernière, le gouvernement algérien dans la perspective d’un léger déficit commercial en 2009. Les mesures de confinement ont commencé dès l’été dernier avec la taxe sur l’importation des véhicules (près de 3 milliards de dollars en 2008) et l’interdiction de l’importation des médicaments fabriqués en Algérie. Une réglementation très stricte de la procédure d’importation est arrivée à la fin de l’année avec, comme me- sure spectaculaire, l’obligation pour les entreprises étrangères importatrices d’ouvrir leur capital à hauteur de 30% pour des actionnaires algériens. Toutes ses mesures de « freinage » n’auront finalement pas réussi à stabiliser le montant des importations – 39,8 milliards de dollars en 2008 – comme le laissait déjà prévoir le solde du commerce extérieur du mois de janvier dernier. C’est dans ce contexte d’incertitude sur l’ampleur d’un déficit possible de la balance commerciale en 2009 qu’un autre levier paraît avoir été mis en route par la banque d’Algérie, le renchérissement des importations par la dévaluation rampante du dinar. Dévaluation, invitée surprise La forte baisse de la parité du dinar est l’invitée surprise du printemps. La monnaie algérienne a perdu 12% de sa valeur après avoir atteint des cotations de 1 euro pour 87 dinars et 1 dollar pour 62 dinars en octobre dernier puis à la fin du mois de février. Il fallait 96,53 dinars pour acheter un euro et 73,47 dinars pour acheter un dollar au fixing du 14 avril sur le marché interbancaire des changes. La parité commerciale du dinar face à l’euro et au dollar est encore plus faible. Elle a frôlé le seuil psychologique d’un euro pour 100 dinars la semaine du 3 au 10 avril. Les importateurs n’ont pas encore répercuté cette « inflation par le taux change », mais les domiciliations bancaires pour les importations du mois d’avril « donneront des prix plus élevés des produits distribués dans huit à dix semaines, le délai moyen de la mise sur le marché » explique Rachid Bradja, distributeur de marques européennes de chocolat. La chute de la valeur du dinar a pris le marché à contrepied après un deuxième semestre 2008 où la tendance était au raffermissement du dinar face aux deux principales devises du commerce extérieur algérien. Ainsi, après une moyenne du taux au 1er trimestre 2008 de 99,43 dinars pour un euro et une parité de 103,18 en fin de période, le dinar s’est sensiblement redressé en seconde moitié d’année pour afficher 91,80 dinars pour un euro en moyenne du troisième trimestre et 87,34 en fin de période. La courbe d’évolution est semblable du dinar face au dollar, lequel nécessitait en moyenne 66,43 dinars à l’achat au début de l’année pour ne valoir que 61,28 dinars au troisième trimestre. « Certains opérateurs parmi les plus avertis, comme les distributeurs d’automobile ont anticipé la poursuite du redressement du dinar en 2009 et l’ont inclue en réduisant leurs marges dans les prévisions » explique Rachid Bradja. Le FMI a recommandé la dévaluation… en Afrique Le FMI a recommandé aux pays d’Afrique subsaharienne d’utiliser l’arme de la dévaluation pour défendre leur exportation face à la contraction du commerce mondial. Dans le cas de l’Algérie, la recommandation était inverse en septembre dernier. Le FMI avait exercé des « pressions amicales » sur l’Algérie pour qu’elle laisse la valeur du dinar s’apprécier, compte tenu des réserves de change accumulés après la montée des cours du pétrole. La banque d’Algérie avait répliqué d’un communiqué homérique qui affirmait en substance que la valeur du dinar était proche de la réalité des performances de l’économie algérienne. « La banque d’Algérie qui, comme chacun le sait, manipule le flottement du dinar, supposé donner sa valeur, a appliqué les recommandations du FMI, mais en sens inverse. Elle a bloqué l’appréciation du dinar lorsque les excédents en devises enflaient, et elle a lâché le dinar lorsque, comme depuis six mois, le prix du pétrole a dangereusement baissé » explique un ancien ministre algérien des années 90. La Banque nationale d’Algérie. Les motivations de « cette option » du dinar « encore plus faible » demeurent peu clairs pour les observateurs. Il se précise, notamment depuis la publication des chiffres du CNIS sur le commerce extérieur, que l’objectif de contenir les importations devient prioritaire en 2009. La parité du dinar détermine le prix de vente final de l’équivalent de plus de 18 milliards de dollars de biens destinés, soient à la revente en l’état, soit au traitement : agroalimentaire, médicaments, automobiles, électroniques, demiproduits et matières premières. Le renchérissement des importations complétera donc leur contingentement ou les mesures tarifaires (taxe automobile). Un bémol de taille, les salaires, qui ont du absorbé une hausse de 6% des prix en mars dernier, seront encore plus pénalisés par l’accélération de l’inflation importée. Mais l’élection présidentielle et le souci d’éviter une désertion populaire des urnes, sont passés. 20 E c o n o m i e et P o l i t i q u e Economie - politique Guinée La BID finance plusieurs projets pour 150 millions $ La Banque islamique de développement (BID) va débloquer une enveloppe de 150 millions $ pour la réalisation de plusieurs projets socio-économiques, dont la réhabilitation de centrales électriques et la réalisation de forages pour améliorer l’alimentation en eau potable. La BID s’engage également à aider le secteur de santé, en le dotant de moyens de lutte contre le paludisme et par la réhabilitation des centres hospitalo-universitaires (CHU) de Donka et d’Ignace Deen à Conakry. En bref - Arrestation de militaires soupçonnés de complot Plus d’une vingtaine de militaires de l’armée guinéenne soupçonnés de comploter en vue de renverser le régime militaire du capitaine Moussa Dadis Camara ont été arrêtés. Le capitaine Camara, président du Conseil national pour le développement et la démocratie (CNDD), au pouvoir depuis le coup d’Etat de décembre qui a suivi la mort du président Lansana Conté, avait décidé mercredi 22 avril à la dernière minute de ne pas se rendre en Libye. sur l’ensemble du territoire national. A raison de 4000 éléments pour chacune des Forces, les hommes formeront le Centre de Commandement Intégré (CCI, état-major mixte), dirigé par les chefs d’état-major Philippe Mangou des FDS et Soumaïla Bakayoko des FAFN. Egypte Hausse de 11,6% du commerce extérieur au 2e semestre 2008 Le commerce extérieur a augmenté de 11,6% dans la seconde moitié de 2008. Les États-Unis représentent près d’un cinquième de cette activité, selon les chiffres de la Banque centrale. Le total des importations et des exportations entre juillet à décembre ont atteint 41,8 milliards $, les ÉtatsUnis comptant pour 19,5% dans ces échanges. L’ensemble des exportations dans la période de six mois a augmenté de 3,8%, à 13,6 milliards $, grâce à une augmentation de 7,5% des exportations non pétrolières. Gambie La cigarette chassée des lieux publics Le Ministère de la santé et du bien-être social a décrété l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics. Le Ministère a demandé à l’ensemble des institutions, d’organisations et des gestionnaires de lieux publics, de se conformer aux dispositions de la loi, qui date de 1998. Ghana Vers l’élaboration d’une législation garantissant le droit à l’information La ministre de la Justice et procureur général, Mme Betty MouldIddrisu, a fait état de consultations avec la société civile pour l’adoption d’une législation garantissant le droit à l’information. « Les questions les plus difficiles en suspens sont la nomination d’un organisme de réglementation indépendant, les nombreuses clauses d’exemption, l’inclusion de la chefferie des institutions et des organismes privés et le régime de taxes », a-t-elle précisé. Guinée-Bissau L’UEMOA accorde 10 millions $ pour aider à combler le déficit budgétaire L’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) a accordé une enveloppe de 5,7 milliards FCFA (plus de 10 millions $) pour aider à combler le déficit budgétaire du pays. L’opposition rejette la venue de troupes étrangères L’opposition, constituée d’une vingtaine de partis politiques, s’est opposée à la proposition de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’envoyer des troupes de maintien de la paix dans le pays, estimant « qu’aucune explication plausible » n’a été donnée pour justifier la présence de troupes étrangères. Selon Sylvestre Alves, porte-parole de la coalition, « les assassinats du chef d’état-major de l’armée et du président de la République, survenues en mars dernier, n’ont pas été les premiers », ce qui ne justifie en rien la proposition de la CEDEAO. Kenya Prévision d’une croissance économique de 5,5% cette année Selon les estimations de la BAD, la croissance économique du Kenya se situera entre 5 et 5,5% cette année. Cette croissance sera portée par les exportations agricoles sur le marché mondial, et des produits manufacturiers vers les pays africains. Le 28 mars dernier, le ministre des Finances, Uhuru Kenyatta, avait prévu une croissance de 2,1% en 2009. Lesotho Le Premier ministre échappe à une tentative d’assassinat Le Premier ministre du Lesotho, Pakalitha Mosisili, a échappé à une tentative d’assassinat à Maseru, la capitale du pays. Des hommes armés ont ouvert le feu sur sa maison dans la nuit du 22 au 23 avril. Plusieurs assaillants ont été tués dans l’affrontement avec la police et deux suspects auraient été arrêtés. Le royaume du Lesotho est une enclave in- dépendante en plein territoire sud-africain. Mosisili, 64 ans, est Premier ministre depuis plus de dix ans. Liberia La Grande-Bretagne annule une dette de 45,5 millions $ Le gouvernement britannique a annulé 45,5 millions $ de dette sur un montant total de 50,6 millions $. Selon le ministre des Finances, Augustine Ngafuan, la GrandeBretagne va renoncer aux 5,1 millions $ restants lorsque le Liberia sera admis au cadre des Pays pauvres très endettés (PPTE). Libye Signature avec la Turquie d’un mémorandum de coopération technique Un mémorandum d’entente a été signé avec l’Institut turc des normes de qualité. L’accord porte sur la promotion de la coopération dans les domaines des normes de qualité, des sciences des critères et des échanges des expertises en la matière pour faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays. Madagascar Ravalomanana veut rentrer au pays dans quelques semaines Le président Marc Ravalomanana a annoncé qu’il prévoyait de revenir au pays dans quelques semaines et a appelé à une élection ou un référendum avant la fin de l’année, pour mettre fin à la crise politique. Le gouvernement a réagi à cette déclaration en rappelant que le président déchu est toujours sous mandat d’arrêt. Malawi L’inflation a atteint 9,5% en mars L’inflation a atteint 9,5% en mars, contre 9,7% un mois plutôt. Selon l’Office national des statistiques (ONS), « la diminution provient principalement de la diminution des prix du maïs enregistrée dans la plupart des régions de la province méridionale du pays ». terroriste démantelée en 2007. Abdelkrim Makhloufi, présenté comme le cerveau du groupe, a écopé de 20 ans de réclusion pour « préparation d’actes terroristes sur le territoire marocain ». Le parquet accusait la cellule d’appartenance à « l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique » et au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien. D’autres accusés ont été innocentés dans la même affaire. 32 projets pour 22 milliards Dh d’investissements La commission ministérielle des investissements a validé, lors de sa dernière réunion, quelque 32 projets d’investissements dans différents secteurs, pour un montant global de 22 milliards dirhams, a indiqué le Premier ministre, Abbas El Fassi. 3,6% d’inflation en mars Le taux d’inflation a baissé à 3,6% en mars, contre 3,8% un mois plus tôt et 4% en janvier. Les prix des denrées alimentaires, qui représentent plus de 40% du panier d’inflation, ont augmenté de 6% sur un an en mars, contre 6,4% en février et de 6,6% en janvier. Le gouvernement prévoit de baisser l’inflation à environ 2% cette année contre 3,9% l’an dernier. Maurice (Île) Mise en place d’une stratégie pour l’exportation Le gouvernement met en place une stratégie d’aide et de promotion de l’exportation pour aider les opérateurs à saisir les opportunités qui se présenteront sur le marché mondial. Selon le ministre de l’Industrie, Dharam Gokhool, une telle stratégie a été souhaitée par le secteur privé, indiquant qu’un comité de haut niveau sera mis en place rapidement pour aider les entreprises à rester compétitives. La croissance économique prévue pour 2009 est de l’ordre de 2,5%. 489 rebelles touaregs déposent leurs armes à Tessit Quelque 489 ex-combattants de la rébellion touarègue ont remis leurs armes aux autorités dans la commune rurale de Tessit, dans le nord du pays. La cérémonie s’est déroulée la semaine dernière en présence d’une délégation libyenne, initiatrice de l’opération conduite par le consul général de Libye au Mali, Moussa Al Koni. Au total, 400 armes des diverses catégories (carabines, pistolets mitrailleurs, lance roquettes) ont été récupérées par les autorités. Présentation de 10 projets dans le cadre de la coopération UEAfrique Les autorités ont présenté une dizaine de projets dans le cadre de la stratégie commune de l’Union européenne et de l’Afrique. Parmi ces projets, la mise en place d’une ligne maritime et l’achat d’un navire-porte-conteneurs au service de la région, l’augmentation du potentiel du port de Port-Louis, pour en faire une plaque tournante dans l’océan Indien, la création d’un laboratoire pour les essais des pesticides, ainsi qu’une base de données pour les planteurs et les fournisseurs de fruits et de légumes. Pour chacun de ces projets une « feuille de route » sera présentée lors de la réunion UEAfrique prévue en juin prochain. Maroc Mauritanie Des peines allant de 2 à 20 ans de prison contre 43 accusés de terrorisme La Cour de Salé a condamné de 2 à 20 ans de prison ferme 43 activistes islamistes accusés d’appartenance à une cellule Le FNDD pose des conditions pour le dialogue politique Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) estime que toute initiative pour trouver une solution de sortie de crise doit passer par la mise en échec du coup d’Etat du 6 août 2008. Le FNDD exige l’arrêt du processus électoral devant mener à la présidentielle prévue le 6 juin prochain, ainsi que la libération de l’ancien Premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghef. Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, s’est rendu à Nouakchott pour proposer un plan de sortie de crise qui passerait par le report de l’élection présidentielle, la formation d’un gouvernement d’union nationale, la mise en place d’une Commission électorale nationale indépen- Mali Madagascar L’ONU invite Rajoelina à une conférence sur la Somalie Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a invité le président de la Haute autorité de transition, Andry Rajoelina, à assister à la conférence ministérielle des donateurs sur la Somalie, à Bruxelles. Pour rappel, la communauté internationale, y compris l’ONU avaient dénoncé le changement anticonstitutionnel à la tête de l’Etat. Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 dante (CENI) consensuelle et une présidentielle ouverte à tous les candidats. Le général Ould Abdelaziz officiellement candidat Le général Mohamed Ould Abdelaziz, qui a démissionné récemment de la tête du Haut conseil d’Etat (HCE), instauré après le putsch d’août dernier, a officiellement déposé sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 6 juin prochain. Nigeria L’inflation atteint 14,4% en mars Le taux d’inflation a baissé à 14,4% en mars, contre 14,6% en février, selon le Bureau national des statistiques. La hausse des prix des denrées alimentaires, qui constituent le gros panier de l’indice, a chuté à 16,2%, contre 20% en février. Ouganda Un projet de loi pour le financement des partis politiques Le gouvernement prépare un projet de loi prévoyant de financer les partis politiques et les organisations nationales. Les fonds seront fournis sur la base de la représentativité de chacun des partis au parlement. Il est également prévu un financement des campagnes électorales de l’ensemble des formations politiques. Rwanda Baisse du taux d’inflation Le taux d’inflation a baissé à 17% en mars, contre 20% un mois plus tôt. Visite du commandant de l’Africom Le général William Ward, commandant de la force américaine déployée en Afrique (Africom), a effectué une visite de travail de trois jours, durant lesquels il s’est rendu dans deux camps d’entraînement militaire à Gako (est) et Gabiro (nord-est) pour s’enquérir des ressources matérielles et humaines des Forces de défense du Rwanda (RDF). Les entretiens ont également porté sur la lutte contre le trafic des stupéfiants qui transitent par voie maritime, notamment par les eaux du Lac Kivu (ouest) en provenance de la RDC. Somalie La communauté internationale promet 250 millions $ d’aide Réunie autour d’une conférence de donateurs, la communauté internationale a promis environ 250 millions $ pour aider au rétablissement de la sécurité, notamment à travers la mission de maintien de la paix de l’Union africaine (Amisom), et contribuer à lutter contre la piraterie en mer, a annoncé le commissaire européen. Louis Michel parle également de contributions matérielles et logistiques, en plus de l’aide financière. « L’objectif est atteint », a-t-il ajouté qualifiant la conférence de « grand succès ». Le parlement adopte l’application de la loi islamique A l’unanimité, les 343 députés du parlement ont approuvé l’application de la loi islamique, la Charia, qui figure parmi les principales promesses du gouvernement et une exigence des groupes armés de l’opposition Les USA veulent se joindre aux efforts de lutte contre la piraterie Les Etats-Unis vont se joindre aux efforts de lutte contre la piraterie au large de la Corne de l’Afrique, a annoncé la secrétaire d’Etat américaine. Hillary Clinton, qui constate que les pirates achètent de plus en plus d’équipements sophistiqués, ainsi que des bateaux plus rapides et plus grands, a indiqué que la communauté internationale va se pencher sur les voies et moyens de retrouver et de geler les avoirs des pirates. Les 11 pirates arrêtés par la frégate française seront jugés au Kenya Les onze pirates arrêtés le 15 avril dernier au large du Kenya, par la frégate française Nivôse, seront jugés par les autorités kenyanes en vertu d’un accord signé en mars avec l’Union européenne. Un navire belge arraisonné Un navire de dragage, le Mompeï, battant pavillon belge, a été capturé par des pirates à 600 km au large des côtes somaliennes. Parmi les otages se trouvent deux Belges et 8 autres marins de différentes nationalités. Soudan 250 morts dans des affrontements tribaux Des affrontements ayant opposé des tribus rivales du sud du pays ont fait 250 morts, selon une source locale, faisant état également de dizaines d’enfants enlevés. Des combattants armés de la tribu Murle dans l’Etat de Jonglei (est) ont attaqué des villages de la tribu Lou Nuer le week-end dernier, indique le préfet du comté d’Akobo, Doyak Chol. « Nous avons récupéré et compté 250 corps, et 33 enfants ont été enlevés par les Murle », a déclaré ce responsable à l’AFP. Tunisie Accord de coopération nucléaire entre Tunis et Paris La France et la Tunisie ont signé jeudi soir un accord de coopération dans le domaine du nucléaire. Paris pose ainsi des jalons dans la perspective de la construction d’une première centrale nucléaire en Tunisie d’ici 2020. L’accord a été signé par le Premier ministre français François Fillon et son homologue tunisien, Mohamed Gannouchi. Les deux pays ont également conclu un plan d’aide de 80 millions d’euros pour des projets d’irrigation et de gestion de l’immigration, a annoncé l’Agence française pour le développement. Zimbabwe Les Etats-Unis lèvent leur « travail warning » émis en 2002 Les Etats-Unis ont levé leur mise en garde à l’endroit des citoyens américains contre les voyages au Zimbabwe émis en 2002. Cette mesure intervient une semaine après une décision similaire du gouvernement japonais. Le gouvernement d’union lance une enquête sur les occupations de fermes Le gouvernement d’union va lancer une enquête sur les récentes occupations de fermes appartenant à des fermiers blancs. « Une équipe représentant les différents partis va se rendre dans les fermes pour comprendre ce qui s’y passe et agir en conséquence. Depuis du gouvernement d’union en février, les fermiers blancs ont subi une nouvelle vague de violences, qui va à l’encontre de l’accord de partage du pouvoir signé entre le président Robert Mugabe et le Premier ministre Morgan Tsvangirai. Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 21 Economie - politique Zuma, la revanche du petit peuple En élisant Zuma, le petit peuple s’est vengé de l’élite noire. Son attente n’en sera que plus grande. Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar Pour la première fois de sa jeune histoire légale, le Congrès national africain de Nelson Mandela ne disposera pas de la majorité des deux tiers au parlement sud-africain. Les 23 millions d’électeurs inscrits lui ont donné 264 députés sur 400, soit 65,9% des suffrages. La faute à la maire du Cap, Helen Zille, qui était déjà la bête noire du président Thabo Mbeki. Son parti, l’Alliance démocratique, déjà dans l’opposition du temps de l’apartheid, a amélioré son score de 2004, en obtenant 16,54% des suffrages. Sans faire aussi bien, c’est le Congress of the Il n’a pas eu le bonheur de connaître son père, mort alors qu’il était enfant. Sa mère, ménagère auprès d’une famille blanche n’a pas eu beaucoup de temps à lui consacrer. people (COPE), le Congrès du peuple, dissident de l’ANC, formé en décembre dernier seulement, en obtenant 7,42% des voix qui le prive de la fatidique majorité qualifiée, qui permet de modifier la constitution, mais que ni Mandela, ni Mbeki n’ont utilisée. Le nouveau parlement, réuni en session extraordinaire le 6 mai, votera donc l’élection de Jacob Zuma, qui prêtera serment le 9 mai à Pretoria, la capitale, pour devenir le quatrième président noir d’Afrique du Sud. Oubliés du pouvoir Zuma a fait perdre cette majorité qualifiée à l’ANC, malgré le secours de Nelson Mandela qui avait déclaré, il y a quelques mois, qu’il ne se mêlerait pas aux luttes intestines de l’ANC, mais qui a participé au dernier meeting de Zuma. Il ne lui a certainement pas apporté peu de voix. Zuma n’en est pas moins, bien élu. La très forte participation, 73,3%, atteste de l’intérêt du plus grand nombre pour un scrutin pourtant joué d’avance. Oubliés du pouvoir, les nombreux Noirs des townships, frappés par un chômage qui touche 40% de la population et la pauvreté qui en affecte 43%, n’ont pas boudé les urnes et encore moins sanctionné le parti au pouvoir. Ils ne sont pourtant pas avares de critiques acerbes contre l’ANC. Mais peut-être, en Zuma, JZ comme ils disent familièrement, voient-ils l’un des leurs par opposition à l’aristocratique Mbeki. La chance de JZ, aura été finalement son ennemi intime Mbeki. C’est lui qui l’a porté à la vice-présidence du pays, parce qu’il considérait qu’il n’avait pas assez d’envergure pour lui faire de l’ombre, mais aussi parce que sa politique a fait le lit du mouvement pro-Zuma qui a finalement eu raison de lui. C’est la gauche du pays, les puissants syndicats et le Parti communiste qui ont été les premiers soutien de Zuma. La défiance des pauvres s’est ainsi faite contre Mbeki et non contre le parti. Et le COPE a probablement souffert de sa proximité avec Mbeki. La chance de Zuma a donc été l’absence d’une alternative à gauche pour capitaliser les frustrations du plus grand nombre qui attend encore les retombées de la fin de l’apartheid. Un des leurs JZ apparaît en revanche comme l’un des leurs. Ses manières frustes, son populisme, les chants qu’il est prompt à entonner et les pas de danse qu’il aime effectuer, la peau de léopard des guerriers zoulous qu’il se plait à porter, lui valent la ferveur du petit peuple. Le parcours de JZ est atypique. Il ne fait pas partie de cette élite noire urbaine, bien éduquée, qui s’est révoltée contre l’apartheid. Lui était analphabète quand à dix-sept ans il rejoignait l’ANC. Il le payera de dix ans de prison, entre 1963 à 1973 à Robben Island, auprès de Mandela et des autres leaders historiques de la lutte. La prison sera son école. Pour lire et écrire, mais aussi pour apprendre à vivre dans l’adversité. Il y improvise chansons et spectacles pour rompre le blues de ses compagnons Jacob Zuma. d’infortune. S’il n’a pas été à l’école, c’est parce qu’il devait garder les chèvres de son grand-père dans le petit village zoulou, Nkandla, où il est né en 1942, revendique-t-il non sans démagogie. Il n’a pas eu le bonheur de connaître son père, mort alors qu’il était enfant. Sa mère, ménagère auprès d’une famille blanche n’a pas eu beaucoup de temps à lui consacrer. « J’ai appris l’essentiel de ce qu’un homme doit savoir dans mon village : le respect des aînés, la vie en communauté, la bravoure... et l’art de plaire aux femmes », se plaît-il à dire. Il s’est marié au moins cinq fois et selon les sources, il a deux ou trois femmes et entre 18 et 22 enfants. Revanche Héros du peuple, voire même du petit peuple, mais cela ne se mange pas. Les soutiens de JZ, heureux d’avoir fait échec à l’élite noire, ne se contenteront pas toujours de cette symbolique revanche. Demain, ils voudront des logements plus décents, du travail, des terres. Peu en auront. La distribution des terres se heurtera à la disposition qui interdit l’expropriation forcée, et le manque de qualification empêchera encore d’embaucher la plupart d’entre eux. La politique économique ne changera pas, du reste. Elle pourrait même être plus restrictive, car pour la première fois le pays est entré en récession économique, et Trevor Manuel est assuré de garder le Ministère de l’économie et des finances. Que se passera-t-il quand le petit peuple réalisera que, décidément, son salut ne passe pas par l’ANC, alors même qu’à gauche, il n’y a pas d’alternative ? En 2008, ce petit peuple avait trouvé dans le massacre des étrangers un exutoire. Demain, déçu une nouvelle fois, ne s’en prendra-t-il pas au pouvoir lui-même, fût-il assumé par l’un des siens ? Nelson Mandela a déjà averti Zuma : « Notre première tâche est d’éradiquer la pauvreté. » Guinée : le duel de Gaulle-Sékou Touré Le titre laissait espérer un bilan de la gestion du pays. Il faut se contenter du récit du duel de Gaulle-Sékou Touré. Un livre sur la « Guinée 1958-2008 »* dédié à Ahmed Sékou Touré et au général Lansana Conté, ne peut qu’intriguer d’emblée. Les deux premiers présidents de la Guinée n’ont pas laissé que de bons souvenirs à leurs compatriotes. L’auteur, Alpha Oumar Sy Savané, diplômé de l’Institut polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry, permet peut-être de juger à travers son ouvrage, l’enseignement tel que le premier président l’a façonné. Savané n’a pas été privilégié par le calendrier. Son ouvrage s’achève peu avant la mort de Lansana Conté et est donc nécessairement jugé sur pièce quant à ses conclusions. Le bilan que promet le titre s’avère plutôt bancal. Sur la centaine de pages de l’ouvrage, 76 sont consacrées à la première république. De Conté, il n’est presque pas question, alors qu’il a régné 24 ans. Cette première partie laisse aussi le lecteur sur sa faim. Elle se résume aux relations entre Sékou Touré et le général de Gaulle. Il rappelle bien toutefois que toutes les puissances colonisatrices de l’Afrique ont cherché à « tuer dans l’œuf l’éveil politique et la prise de conscience des Africains ». La part du lion La France, à l’image du Commonwealth créé en 1931 pour contrer l’éveil politique des colonies, élabora la Constitution de 1956, créant l’Union française. De Gaulle lui substitua la Constitution de la Ve république en 1958, créant la Communauté franco-africaine dans laquelle la France se tailla la part du lion. D’où la réaction de Sékou Touré, le 25 août 1958 à l’Assemblée territoriale, devant De peut la prendre le 28 septembre 1958 en disant « non » à la proposition qui lui est faite et, dans ce cas, je garantis que la Métropole n’y fera pas obstacle. Elle en tirera, bien sûr, des conséquences… la France, un pays qui répond volontiers à l’amitié et aux sentiments et qui répond, dans un sens opposé, à la malveillance qui pourrait lui être opposée. » Le 28 septembre, la Guinée est le seul pays de la Communauté à voter non et à devenir donc indépendante. Représailles De Gaulle, blessé, répondit violemment : « Cette Communauté, la France la propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. » Gaulle. « Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre dignité. Or, il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’homme et en fait arbitrairement un être inférieur… ce besoin d’égalité et de justice nous le portons d’autant plus profondément en nous que nous avons été plus durement soumis à l’injustice et à l’inégalité. » A ce discours, De Gaulle, blessé, répondit violemment : « Cette Communauté, la France la propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. On a parlé d’indépendance, je dis ici, plus haut encore qu’ailleurs, que l’indépendance est à la disposition de la Guinée. Elle peut la prendre, elle Pierre Messmer, alors Haut commissaire de l’Afrique Occidentale Française, justifie le traitement qui fut fait à la Guinée. « J’étais et je suis encore certain qu’il était nécessaire en 1958 de traiter la Guinée sévèrement. » Parmi les Africains, il se trouva un Houphouët-Boigny pour appeler à des sanctions. « Si la France donnait une préférence à ceux qui ont fait sécession contre ceux qui ont choisi la Communauté, alors la sécession ferait tâche d’huile. » Messmer détaille les mesures de représailles. « Un solide commando a l’ordre écrit et signé de ma main de se faire remettre les milliards et de les transporter à Dakar. J’ai insisté auprès du gouvernement pour retirer très vite notre administration et j’ai étendu le retrait aux fonctionnaires français des services fédéraux : douanes, police des frontières, sécurité maritime et aérienne, etc. Entretemps, j’ai détourné (…) deux bateaux de riz. » Dérive dictatoriale Ces sanctions poussent Sékou Touré dans les bras du bloc communiste. Sékou Touré est alors célébré par tous les combattants de la liberté à travers le monde. Mais qu’est-ce que Sékou Touré a fait de cette indépendance arrachée ? Qu’est-ce que le peuple guinéen en a retiré ? Aucune élément de réponse et la dérive dictatoriale qui frappera ensuite la Guinée n’est ni expliquée, ni même évoquée. Du deuxième dictateur guinéen, Conté, rien non plus. Peut-être, la conclusion suffit-elle à l’auteur comme bilan des deux premiers présidents. « …une Guinée amoindrie par une gouvernance boiteuse, une économie qui bat de l’aile, une armée traînée dans la boue, une police bafouée, un patriotisme douteux et un paupérisme qui dément les avantages de l’histoire et de la géographie. » On eut aimé plus que ce sombre tableau. La solution de l’auteur ne manque pas d’originalité. Il faut donner le pouvoir aux femmes. Peut-être a-t-il été inspiré par les événements de décembre 2007, qui mirent en selle une femme, Rabiatou Sera Diallo, qui dirigea la lutte des syndicats et qui fit plier, pour la première fois, Conté. Elle n’est toutefois nommée nulle part dans l’ouvrage. CES Savané Alpha Oumar Sy, Guinée 1958-2008, Harmattan, 2009. 22 médias Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 Les chefs d’entreprises algériens face aux bienfaits du mécénat Le petit déjeuner Care-Les Afriques a innové. Il a traité du rôle de l’entreprise dans la production artistique et culturelle. Surprise, le mécénat bien réfléchi aide autant l’entreprise qui le pratique que le créateur qui en bénéficie. Preuve par les chiffres. Par Ihsane El Kadi, Alger « L’image que projette une entreprise n’est pas seulement celle de son produit », c’est en partant de cet axiome que les participants au petit déjeuner Care-Les Afriques ont débattu du « retour d’image » de l’investissement dans la création artistique et culturelle. Dans les pays industriels, il est colossal. Vincent Garrigues, attaché culturel à l’ambassade de France à Alger, et pétillant conférencier de la matinée, a fixé l’enjeu par des chiffres : « 2,5 milliards d’euros dépensés par les entreprises en France en 2008 dans le sponsoring, dont 36% consacré au soutien d’actions dans le domaine culturel. 23% seulement des entreprises qui pratiquent le mécénat ont vingt travailleurs ou plus. Les autres sont de tailles plus petites » contrairement à un préjugé qui laisserait à penser que la pratique du mécénat culturel est la chasse gardée des grands groupes. La directrice du Goethe Institut a affirmé que quasiment toutes les entreprises allemandes avaient leur fondation, bras séculier du mécénat. Cette passerelle entre l’entreprise et le monde de la culture agit dans les deux sens : « Le public ne voit que l’image du mécène riche qui aide l’artiste par essence pauvre. Mais le fait de contribuer à une œuvre artistique est d’un grand apport de sens au sein d’un collectif de personnel, au sein d’une entreprise dont le produit n’a pas de valeur ajoutée culturelle. » Les frontières mentales ont changé Vincent Garrigues a multiplié les exemples d’entreprises françaises qui ont réussi à transcender leur relation à la société à laquelle elles s’adressaient « grâce à un engagement dans le monde artistique et culturel ». Cela concerne aussi bien le fabriquant de boulons en Auvergne, qui aide un orchestre régional à exister, que la grande multinationale comme BNP Paribas, qui sponsorise musées et expositions. L’exemple d’Evian a été étayé. Cette eau minérale des Alpes, « mais une eau comme les autres eaux minérales », s’est positionnée comme un produit de haut de gamme, en s’associant au Golf-Open d’Evian, au cinéma « festival de Cannes » et à une série d’autres évènements culturels élitistes. Du coup, « les têtes couronnées boivent cette eau » et elle se vend jusqu’à trois fois plus chère que ses concurrentes. Vincent Garrigues a profité de la présence au petit déjeuner Care-Les Afriques d’une dizaine de chefs d’entreprises algériennes dynamiques pour évoquer les stratégies d’image dans le choix du domaine d’engagement. « Des entreprises globales comme Apple, vont chercher à entrer en dialogue avec le monde entier. D’autres s’appuieront sur des éléments d’identité locale ». Avec cette évolution majeure de l’univers post PC : « Les frontières mentales ont changé. Un adolescent de Grenoble peut être plus proche d’un adolescent de Constantine que d’un autre adolescent de l’Isère qui ne fréquente pas les mêmes sites internet que lui. » L’immédiateté, la transversalité vers lesquels tend la communication, produisent à la fois des citoyens (consommateurs) globaux et « des citoyens qui ont aussi une autre identité ». Absence de stimulants fiscaux Aider la création artistique ou un produit culturel du terroir à résister à la globalisation, ou encore s’engager dans le soutien d’autres formes d’expression de patrimoine immatériel, requiert une vision sur le long terme « pour ne pas se louper dans une action de mécénat » où l’entreprise est illégitime. Encore que certains choix – a priori détonnants – d’il y a 30 ans, se sont avérés très porteurs comme celui par exemple de Paul Ricard (une marque d’anisette) devenu, grâce à une des fondations les plus dynamiques en Europe dans l’art contemporain, un label de luxe. Le débat a soulevé deux grands obstacles au développement en Algérie du mécénat culturel. Le premier serait l’absence de stimulants fiscaux dans la législation algérienne, qui pourraient donner une impulsion du court terme à la naissance de fondations. Le second Cela concerne aussi bien le fabriquant de boulons en Auvergne, qui aide un orchestre régional à exister, que la grande multinationale comme BNP Paribas, qui sponsorise musées et expositions. proviendrait du déficit de libertés qui dans les pays du Maghreb empêche l’entreprise de s’engager trop loin aux côtés des artistes, souvent porte-parole flamboyants du mal-être démocratique des sociétés. La revue de presse africaine de Londres Il n’y a pratiquement pas de place pour d’autres nouvelles que celle de la victoire de Jacob Zuma à l’élection présidentielle sudafricaine. Une victoire attendue et annoncée. Mais la surprise a plutôt été le score. La barre fatidique des deux tiers du suffrage exprimé était à portée de main au moment où nous mettions sous presse. La victoire du Rainbow party Le correspondant du Telegraph à Johannesburg, Sébastien Berger, donne déjà les dix mesures que prendra sans doute le futur président qui prête serment le 9 mai. Pour le Telegraph le président Zuma maintiendra le ministre des Finances, Trevor Manuel, à son poste – Il sera plus ferme envers les durs du régime zimbabwéen – Il désignera de nouveaux juges pour refléter la composition de la population – Il étendra la sécurité sociale – Il investira davantage dans l’éducation et la santé – Il accélérera la construction de logements sociaux – L’économie sera son cheval de bataille – Il accélérera la réforme agraire – Il créera un Ministère chargé des minorités – et enfin, il essayera de faire revenir certains dissidents au sein de l’ANC. L’Independant, comme les autres journaux, note la piètre performance du nouveau parti dissident de l’ANC, le COPE, qui a juste autour de 10% des voix, alors que l’Alliance démocratique fait mieux qu’à la dernière élection avec 16% du scrutin. Daniel Howden, le correspondant du journal dans la capitale économique sud-africaine affirme, avec cette présidence annoncée de Zuma, que des voix s’inquiètent déjà pour l’indépendance de la justice, des médias et de la société civile. Le Times insiste sur la combativité de JZ. Dans son enfance au Kwazulu Natal il a gardé les chèvres et le bétail, courant pieds nus, nageant dans les rivières et surtout apprenant à se battre. Et c’est ce qui a forgé son caractère de bagarreur. D’ailleurs JZ lui-même déclare « je sais prendre des coups ». Il a rejoint l’ANC à 17 ans et progressé jusqu’à devenir le chef des renseignements de l’aile militaire. The Independent et le Guardian évoquent les réserves de l’archevêque anglican Desmond Tutu face à cette confirmation de la victoire de Zuma. Pour l’ancien prix Nobel de la paix, « plus qu’avant il faut chercher de tout son cœur à qui attribuer sa voix, avant de voter ». Pour lui, l’annulation des poursuites contre Zuma est dommageable pour le pays. The Economist revient sur les déboires du COPE à cette élection et affirme que les liens supposés de ce parti avec l’impopulaire Thabo Mbeki lui ont été préjudiciables. Pire, ce nouveau parti n’avait pas de structures réelles et pas de fond. Il a été divisé par des querelles internes entre leaders qui l’ont encore plus affaibli. Ce qui explique que l’évêque Dandala ait été présenté à l’élection présidentielle, comme candidat de compromis. Somalie : un pirate devant les juges new-yorkais L’autre information également très présente dans la presse cette semaine est la comparution d’Aduwali Abdulhadir Muse, le chef des pirates qui avaient arraisonné, le bateau américain Maersk Alabama. Il est arrivé à New York tout sourire, affirmant que son rêve était de visiter les Etats-Unis. Le Times et le Guardian indiquent que, depuis un siècle, c’est le premier procès d’un pirate aux Etats-Unis. Et que s’il est reconnu coupable, il pourrait être condamné à la peine capi- Mia Farrow. tale. Après l’imbroglio sur son âge, qui a été établi en parlant à son père en Somalie, on a certifié qu’il était adulte et qu’il avait dixhuit ans et non quinze comme le prétendait son avocat. Le Financial Times fait le compte rendu de la Conférence des donateurs sur la Somalie qui s’est tenue à Bruxelles. Une conférence qui a permis de recueillir des engagements pour 213 millions de dollars. Et William Wallis du FT, qui a couvert cette rencontre, indique que les menaces sur le commerce mondial posées par les pirates somaliens expliquent le montant de cet engagement international en faveur de la Somalie. Plus de 60 pays étaient présents à la conférence. Le président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed avait à ses côtés Ban Ki-Moon, le patron des Nations Unies, et Javier Solana, le chef des Affaires étrangères de l’Union européenne. De son côté, le Premier ministre somalien, Omar Abdirashid Ali Sharmarke, de passage a Addis Abeba, a dénoncé les compagnies qui payent des rançons aux pirates. Pour lui, explique-til dans The Independent, c’est ce qui explique l’augmentation du nombre des pirates. Darfour, la grève de la faim Sharif Sheikh Ahmed. L’actrice Mia Farrow a annoncé que cette semaine elle entreprendrait une grève de la faim pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le sort des Darfouris. Le Guardian estime que par cette action l’actrice américaine voudrait voir le gouvernement soudanais revenir sur sa décision d’expulser près d’une quinzaine d’ONG du Darfour. Cette expulsion est intervenue après la décision de la Cour pénale internationale de lancer un mandat d’arrêt international contre le président Omar El Béchir pour avoir causé la mort de plus de 35 000 personnes au Darfour depuis l’insurrection en 2003. Selon les Nations Unies, plus de 300 000 personnes sont mortes et 3 millions de personnes ont été déplacées dans cette région. Kenya et paludisme Le massacre d’une vingtaine de personnes, des Mungikis, lors d’affrontements dans des villages du centre du Kenya. 37 personnes ont été arrêtées par la police, selon The Independent. Enfin, le FT signale cette semaine dans ses colonnes, qu’il y a des raisons d’être plus optimiste dans la lutte contre le paludisme. Plusieurs vaccins anti-paludiques sont à l’heure actuelle testés et des moustiquaires sont de plus en plus distribuées. Enfin, trois milliards de dollars ont été levés par les gouvernements pour soutenir la lutte contre le paludisme. Charles Bambara, Londres Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 L’administration Obama appelée à penser une politique maghrébine C’est une tradition de la politique américaine : le Maghreb n’existe pas. Il n’est conçu que comme un appendice du Middle East. Les choses vont peut être changé. Une évaluation effectuée par le Potomac Institut for the Politics Studies et la John Hopkins University, appelle à la mise en œuvre d’une politique globale pour la région. Par Nadia Hachelaf, Alger Intitulé « Pourquoi le Maghreb comptet-il : défis, opportunités et options pour un engagement efficace dans le nord de l’Afrique », le rapport mis en ligne le 30 mars dernier sur le site du Potomac Institut, a été validé par un panel dans lequel figurent des personnalités connus comme Madeleine Albright, secrétaire d’État sous Clinton, l’ancien commandant en chef des forces de l’OTAN, le général Wesley Clarck, Stuart Eizenstat, ancien sous-secrétaire, auteur d’une initiative sans lendemain pour une zone de libre-échange au Maghreb, le professeur William Zartman, un spécialiste du Maghreb… Le rapport vient en réalité systématiser une idée qui fait son chemin depuis quelques années au sein de l’administration américaine. Le département d’État avait tendance à mettre en avant une distinction structurelle entre le Maghreb et le Machrek. Ce qui est sûr, est que le poids du Proche-Orient dans la politique américaine est si fort que le Maghreb ne pouvait que rester à la marge. Une région négligée Le rapport le constate, le Maghreb a été relégué à un « statut marginal », une « région négligée entre le Moyen-Orient et l’Afrique ». Pire, notent-ils, en dépit de son importance en termes d’énergie, de sécurité, de commerce et de développement, le Maghreb a été souvent « perçu par les Etats-Unis comme une responsabilité européenne ». Le message adressé à l’administration est limpide : les Etats-Unis ont besoin d’avoir une politique qui traite les cinq pays du Maghreb comme une région à part entière et d’être plus entreprenants dans la recherche d’une solution au conflit du Sahara occidental, considéré comme le « principal obstacle à l’intégration ». L’administration américaine doit, estiment les membres du panel, définir « clairement ses objectifs pour la promotion de la sécurité et la stabilité dans la région ». Mais la lecture du rapport montre que le souci sécuritaire l’emporte largement. Le « gros rocher » Le défi posé par Al-Qaïda dans le Maghreb et les autres groupes de salafistes-djihadistes est mis en exergue. Le rapport, citant la base de données du Centre national de l’antiterrorisme américain relève une surprenante « augmentation des attaques terroristes depuis 2001 ». La date de 2001 est devenue une référence automatique, mais la lecture du tableau des activités terroristes publiée dans le rapport, montre que la hausse des attaques est plus significative à partir de 2003, l’année de la guerre américaine en Irak. Il reste que les Etats-Unis ont besoin que les pays maghrébins « coopèrent activement » dans les domaines militaires et du renseignement. Le rapport note, que les « rivalités, la méfiance et la suspicion mutuelles » des Etats de la région continuent de faire obstacle à la coopération contre la menace du terrorismes alors que le niveau de son « activité transfrontalière » est de plus en plus meurtrier. Inévitablement, on retombe sur la question du Sahara. A Paris, le professeur Zartman, intervenant à la fin du tout récent colloque de l’IFRI sur les « Etats-Unis et le Maghreb », a présenté l’initiative pour une politique américaine spécifique pour le Maghreb. Il a affirmé qu’il existait « un gros rocher » sur la voie de l’intégration maghrébine et que ce rocher est la question du Sahara. Document complet www.lesafriques.com/docs/07323.pdf L’Union pour la Méditerranée « marche à coté de ses pompes » Le 23 avril, une réunion au niveau des ambassadeurs, chapeautée par Javier Solana, a tenté de remettre laborieusement le projet en marche. Trois jours avant, Hassan Abouyoub, ancien ambassadeur du Maroc à Paris, n’a pas mâché ses mots : « Quand on parle d’union, qui veut-on tromper ? » Par Sana Harb, Alger Alors qu’au Sud, les plus enthousiastes ont été échaudés par Gaza, c’est du Nord que viennent les timides tentatives de relance. « On ne peut pas vivre sans un partenariat euro-méditerranéen qui fonctionne, il faut tenter de lui redonner un élan » a énoncé M. Solana. Partant d’un quasi-néant, la réunion de Bruxelles a pu être qualifiée de « très bon signal » par la Commissaire européenne aux relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. « Les uns et les autres doivent se parler franchement sur ce qui est arrivé et sur ce qu’on peut faire pour aller de l’avant avec l’Union pour la Méditerranée ». Il reste, qu’on n’a guère communiqué sur ce qui s’est dit à la « grande réunion » de Bruxelles, signe sans doute qu’il n’y avait pas de bonnes nouvelles à annoncer. Trois jours avant cette réunion, l’ancien ambassadeur du Maroc à Paris, Hassan Abouyoub, usant d’un franc parler peu diplomatique, a éreinté, dans une « Pas une formation politique européenne en course aux élections ne fait mention à l’UPM. Même pas l’UMP, le parti présidentiel de Nicolas Sarkozy (...) Fondamentalement, cela n’intéresse personne. » intervention à la faculté des Sciences juridiques de Casablanca, une UPM qui « marche à côté de ses pompes ». « Quand on parle d’union, qui veut-on tromper ? Il n’existe aucune institution commune, ni de budget commun. Ce n’est pas la crise financière qui est à l’origine de la panne de l’UPM, mais les nombreuses inégalités entre les pays de la rive Nord et Sud ou encore l’état des pays arabes. Pour preuve, aucun pays du Sud n’a proposé un projet à l’UPM. Comment voulez-vous que la sauce prenne ? » En Europe, « cela n’intéresse personne » Les Européens plus enthousiastes que les pays de la rive Sud ? En fait, combien d’Européens s’intéressent vraiment à l’UPM ? Nicolas Sarkozy, parce qu’il en est l’initiateur, Javier Solana et Benita Ferrero-Waldner, par impératif de fonction… Tout cela 23 International ne fait pas une dynamique. Et l’ancien ambassadeur marocain fait remarquer que dans la campagne pour les élections européennes, « Pas une formation politique européenne en course aux élections n’a fait mention à l’UPM. Même pas l’UMP, le parti présidentiel de Nicolas Sarkozy (...) Fondamentalement, cela n’intéresse personne ». Il y a eu, quand même, la réunion des chefs de diplomatie des pays de la Méditerranée occidentale, mardi 22 avril, à Cordoue, dans le cadre du Dialogue 5+5. Les ministres ont réitéré leur appui à l’UPM en tant qu’initiative « fondée sur les acquis du processus de Barcelone, les principes d’appropriation commune, de coopération et de complémentarité », ils ont dit leur « volonté de contribuer aux efforts déployés afin de surmonter les obstacles et les défis que devrait relever l’UPM » et ont souligné l’importance d’avancer « dès à présent dans la définition des institutions, des projets, de leur financement et mécanismes d’action ». Si les obstacles politiques sont réels et bien identifiés – IsraëlPalestine, dissensions intermaghrébines, réserve turque, manque d’empressement des Européens du Nord, mise à l’écart de la question démocratique et des droits de l’homme –, le problème du financement des projets, déjà identifié, est toujours posé. Avec la crise économique, il est difficile de voir les pays de l’UE prendre de nouveaux engagements financiers. Le « grand dessein » Il manque sans doute un « grand dessein » méditerranéen, pour reprendre l’expression contenue dans l’appel aux chefs d’Etats, adressé par le Comité de parrainage politique de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED) (*), dans lequel figure une belle brochette d’anciens responsables politiques des deux rives. Pour ces responsables, le « grand dessein régional qui associe l’Europe à la Méditerranée puis, plus tard, à l’Afrique » pourrait trouver utilement exemple dans l’Asie orientale. Ces pays, note l’appel, ont su dépasser les approches classiques d’échanges Nord-Sud, fondés sur « la domination, la délocalisation et le partage inégal », et construire un « espace commun fondé sur une économie productive, partageant de plus en plus la valeur ajoutée ». Ce qui manque au Nord (dynamisme démographique, marchés, énergie) se trouve au Sud et ce qui manque au Sud (technologie, organisation, cadre fa- Verbatim Frère « En tant que frère, ami de la Guinée, leader d’opinion qui s’est rapproché du président Dadis, si je l’avais en face de moi, je lui prodiguerais mes modestes conseils, je lui dirais que ce n’est pas une bonne idée. » Le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly, réagissant aux propos du chef de la junte militaire Guinéenne qui a laissé entendre qu’il pourrait se présenter aux prochaines élections présidentielles. Positif « Pour nous, le mandat d’arrêt de la CPI a été positif (…) Nous avons constaté une position très ferme des organisations régionales comme la Ligue arabe et de l’Union africaine. » Le président soudanais Omar el-Béchir. Contraint « Je n’ai pas démissionné en tant que président de Madagascar (…) J’ai été contraint de passer le relais sous la menace d’une arme (...) Je suis toujours président de Madagascar. » L’ancien président malgache, Marc Ravalomanana n’a pas encore tourné la page. Chaos « Nous, les Chinois, nous avons besoin d’être contrôlés. (…) J’ai des doutes, maintenant : si vous avez trop de liberté, cela donne ce que l’on observe maintenant à Hong Kong, c’est le chaos. C’est le chaos aussi à Taiwan. » L’acteur chinois, Jackie Chan, apparemment en phase avec le comité central du parti. Regarder « On fera les élections cette année 2009. Toutes les dispositions sont prises et les conditions, petit à petit, sont remplies (…) Il me faut encore un mois ou deux pour regarder la CEI (Commission électorale indépendante) travailler et effacer les disparités et puis nous fixerons une date précise. » Laurent Gbagbo. Démocratiquement « Un pays n’a pas à s’excuser pour des lois qui ont été démocratiquement acceptées et correctement appliquées. » La ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline CalmyRey, écartant toute excuse à la Libye dans l’affaire de l’arrestation de Hannibal Kadhafi, l’été dernier. Gala « On ne sort pas d’une crise comme si on sortait d’un dîner de gala. » L’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, invité de l’émission Medias d’Afrique (Alain Foka) sur RFI. Davantage « Je pense qu’on demande plus à la Tunisie qu’à d’autres pays de la région, simplement parce qu’elle nous ressemble davantage. » Le Premier ministre français François Fillon. Humilité « Nous acceptons avec reconnaissance et humilité le mandat sans appel que nous avons reçu de millions de SudAfricains. » Jacob Zuma, utilisant le « nous » de rigueur à l’ANC, dans sa première déclaration après l’annonce de son écrasante victoire. Clignotants « Malgré quelques clignotants au rouge et au vert (...), nous pensons que la crise est loin d’être terminée. » Dominique Strauss Khan, directeur général du FMI. vorable à l’investissement et la productivité) se trouve au Nord, estiment les auteurs de l’appel. Pour eux, avec les mutations annoncées par la crise, ce contexte est à même de faire du bassin méditerranéen « un laboratoire du nouveau modèle de développement, valorisant la diversité de ses civilisations, faisant face ensemble au terrible défi climatique de la région, inventant l’énergie de demain ». Le diable se nichant toujours dans les détails, les auteurs de l’appel demandent à l’Europe d’appuyer de « manière plus décisive » l’initiative de paix arabe… Au vu du comportement politique de l’Europe – au Sud on n’oublie pas que la présidence tchèque de l’Europe a qualifié initialement de « défensive » l’attaque israélienne de Gaza – cette évolution parait improbable. Le grand dessein a besoin d’une volonté politique qui ne s’annonce toujours pas… * http://ipemed.coop/media/IPEMED/IPEMED_AppelCPPJ_020409.pdf 24 L’africain de la semaine Côte d’Ivoire : ce que pense aujourd’hui ADO L’ancien Premier ministre ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, était récemment l’invité des rédactions du groupe de presse ivoirien Fraternité Matin. Occasion saisie par l’ex-directeur général adjoint du FMI pour se prononcer sur l’actualité économique de la Côte d’Ivoire. Propos recueillis par Louis S. Amédé, Abidjan Son appréciation de l’admission de la Côte d’Ivoire à recevoir un allégement de la dette au titre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) renforcée, lui permettant ainsi d’atteindre le point de décision prévu par cette Initiative. ADO : Je suis heureux que nous ayons cette facilité d’effacer notre dette. Ce sont tout de même 14 milliards de dollars, c’est-à-dire 7000 milliards de francs CFA au taux de change d’aujourd’hui. Le programme de réduction de la pauvreté adopté par la Banque mondiale, les premiers décaissements vont intervenir. Mais ce n’est que le point d’entrée, le point de départ d’un processus. Les décaissements seront importants, mais ils « Si notre pays peut mieux résister que d’autres à la crise internationale actuelle, malgré la rébellion qui a scindé la Côte d’Ivoire en deux, c’est donc grâce aux restructurations que nous avons entrepris entre 1990 et 1993. » ne règlent pas le problème. Ils permettront à la Côte d’Ivoire de renflouer les caisses, de se remettre un peu à flot, de disposer des ressources utilisées pour honorer les engagements contractuels avec le Fonds, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale. Ces ressources nous seront restituées en partie. Mais, je ne suis pas sûr que le flux net, c’est-à-dire la différence entre ce que l’on reçoit et ce qui sort, sera positif. Dans tous les cas, nous serons soulagés. L’allègement de la dette n’interviendra cependant, au mieux, que dans un an, peut-être même dans deux, voire trois ans. Tout dépendra de la gestion qui sera faite au cours des prochaines années. Le plus difficile, en fait, commence. Je crois qu’on devrait essayer d’être très clair avec nos compatriotes ; il ne faudrait pas que les gens pensent qu’il y aura de l’argent et qu’on pourra faire ce qu’on voudra, ce n’est pas le cas. Plus que jamais, la rigueur devra être de mise dans la gestion des fonds publics : le budget, les ressources pétrolières, le cacao, le café, tout cela demandera beaucoup d’efforts, de vigilance. L’allègement de la dette ne viendra qu’au bout de ce processus. C’est dire si nous devrons faire beaucoup d’efforts. Son évaluation de l’impact de la crise financière et économique internationale, sur les économies africaines en général et, singulièrement, l’économie ivoirienne. Et les moyens d’y faire face. ADO : Je pense que les pays africains ont pris la mesure des difficultés à venir. C’est vrai que nous ne sommes pas les mieux intégrés dans la mondialisation, mais nous sommes très affectés par les conséquences de cette mondialisation. Parce que les matières premières subissent une récession dans les pays occidentaux, les gens essayeront de faire des économies sur les dépenses des ménages. C’est-à-dire que les cours du café, du cacao et du textile vont baisser de manière importante dans les six mois à venir. Confrontées à des difficultés financières, les maisons mères des banques risquent de peser sur les portefeuilles et sur la situation de leurs filiales à l’étranger, soit pour se renflouer, sinon pour contenir leurs charges au travers de mesures de dégraissage. Ainsi, les bénéfices obtenus par les filiales pourraient être transférés à la maison mère. Le resserrement déjà effectif du crédit va avoir pour corollaire un rationnement et un contrôle des crédits à l’exportation. La chance que nous avons, nous, en Côte d’Ivoire, c’est que nous n’avons pas beaucoup d’Ivoiriens à l’étranger, et le transfert de ces Ivoiriens à l’étranger, ne va pas trop peser sur notre économie, contrairement à des pays comme le Mali ou le Sénégal qui ont des millions de compatriotes à l’étranger. Pour résister aux effets de la crise, nous avons donc besoin d’une cohésion nationale. Il faut savoir que différentes structurations et restructurations doivent se faire pour solidifier et installer un Etat. Et c’est ce que nous avons fait de 1990 à 1993. Si notre pays peut mieux résister que d’autres à la crise internationale actuelle, malgré la rébellion qui a scindé la Côte d’Ivoire en deux, c’est donc grâce aux restructurations que nous avons entrepris entre 1990 et 1993 et qui ont conduit à la mise en place de structures solides. Sa lecture des efforts de moralisation de la vie publique engagée par le Président Laurent Gbagbo. ADO : Souvenez-vous qu’en 1993, on l’avait fait et le chef de l’Etat le sait. C’est une bonne chose. Je suis désolé pour ceux qui sont en prison. Est-ce que les procédures ont été suivies, est-ce qu’ils ont été entendus ? Mais, il faut assainir. L’allègement de la dette va tout de même nous mettre à disposition près de 500 milliards par an. Ce sont les impôts des pays amis. Ils ne vont pas nous donner leur argent pour qu’on puisse le détourner. C’est important que des signaux forts soient donnés. Pas seulement dans le secteur de la filière café-cacao, mais également dans d’autres. Quand j’étais Premier ministre, j’avais des procédures qui faisaient qu’il était impossible de piocher dans la caisse. Souvenezvous de cette période ; l’exemple doit être donné, afin que les uns et les autres comprennent qu’il y a des périodes qui sont passées. La Côte d’Ivoire a besoin de toutes ses ressources, notamment ses ressources publiques. Nul n’a le droit de puiser dans la caisse de l’Etat impunément. Il faut moraliser la vie publique à tous les niveaux. C’est important. Si le pays n’a pas de repères, si une partie de la population pense que les structures en place ne sont pas légitimes ou que le système judiciaire n’est pas équitable, les problèmes ne seront pas réglés. Ses recettes pour sortir la Côte d’Ivoire de la mauvaise passe qu’elle traverse depuis plusieurs années. ADO : Ce que j’offre le plus à mon pays, c’est ma qualité d’économiste. Pas celle d’homme politique. Nous sommes dans une situation dont il nous faut sortir. Et avoir un programme de société ne saurait être suffisant. Il faudra beaucoup Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 L’agenda Africa International Soft Commodities 2009 28 avril au 1er mai 2009 à Londres (Kensington Conference Centre). Tél : 00 44 (0) 20 8605 0509 SIMEM 12e Salon international du médicament et de l’équipement médical 4 au 7 mai 2009 à Alger. www.simem.info PPP et project finance 6 au 8 mai à Johannesburg. http://regalex.mbendi.com/events/e5nv.htm L’Afrique face à la crise économique internationale Dîner débat avec Moncef Cheikrou, professeur à HEC Paris, Aminata Niane, Ministre, DG de l’APIX, Lamine Niang, Président CCI et Gilles Hervio, Chef de la Délégation de l’UE au Sénégal. 7 mai 2009 Dakar (Hôtel Teranga, 19h30). 1er Forum des hommes d’affaires maghrébins 10 et 11 mai 2009 au Sheraton d’Alger. www.fham2009.com L’Afrique face à la crise financière : programme d’action Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement. 10 au 14 mai 2009 à Dakar. www.afdb.org/am Africa Banking Forum Bancarisation dans les pays d’Afrique du Nord, centrale et de l’Ouest – Banque de détail dans la région - Apport des nouvelles technologies – Microfinance. 14 et 15 mai 2009 à Marrakech (Hôtel Palmeraie Golf Palace). www.i-conferences.org Foire internationale de Madagascar 14 au 17 mai à Antananarivo. www.foire-de-madagascar.mg Careers in Morocco Alassane Dramane Ouattara. plus, des hommes et des femmes, pour pouvoir gérer une telle situation, qui demande une prise de conscience et une capacité ainsi si q’une volonté affirmées d’attaquer tous ces problèmes. Car il faudra prioritairement disposer d’un cadre macroéconomique plus sain. Il faut donc un cadre de gestion économique qui rassure les Ivoiriens. Car nombreux sont les Ivoiriens qui ont des comptes à l’étranger ; ils gardent leur argent à l’extérieur parce qu’ils ne croient pas en leur pays, en sa gestion. Ensuite, il faut faire en sorte que les investisseurs reviennent. Car les crises politiques successives n’ont pas aidé notre pays. Fondamentalement, cela a occasionné des départs. On a ainsi réduit les richesses. Des personnels de maison, des chauffeurs, etc., se retrouvent au chômage. Les questions sociales n’ont pas été résolues. L’amélioration de la qualité des infrastructures dans l’éducation, la santé, etc. je peux passer des heures en à parler, mais je ne voudrais pas m’étendre sur ce volet. Mes priorités en la matière sont, d’une part, l’amélioration de la qualité du service public. C’est-à-dire, tout ce qui a trait à l’éducation, à la santé, aux infrastructures (eau, électricité, routes). D’autre part, l’emploi des jeunes, car plus de 50% de la population active et 85% des chômeurs sont des jeunes. Il y a un travail de fond à faire pour développer un système de production qui emploie les jeunes. Et qui rassure les investisseurs. C’est en créant de nouveaux investissements dans le domaine des services et autres que nous allons créer l’emploi. En tout état de cause, je voudrais seulement dire que nous avons besoin de reprendre la gestion économique en main. La situation de notre pays est difficile, mais elle n’est pas sans espoir. Les Ivoiriens souffrent. Les mouvements sociaux se multiplient et ils sont légitimes. L’Etat est ébranlé par des affaires. L’heure n’est plus à la politique du « tout ou rien ». La démocratie implique de nouveaux comportements responsables, respectueux, républicains tout simplement. Si nous avons raté notre passé récent, nous pouvons réussir notre avenir proche. 16 mai 2009 à Paris au Palais des Congrès. www.careersinmorocco.com/paris Forum de promotion des matières premières pour l’industrialisation de la Côte d’Ivoire 18 au 22 mai 2009 à Shanghai, Chine. www.cabinetpkd.com 1er carrefour international des banques et des assurances 18 au 22 mai à Alger - Centre des arts de l’Office Riadh El Feth. 1er salon international « Documentation 2009 » 20 et 21 mai 2009 à Tunis, La Soukra Expo Center. www.documentation-tn.com Careers in Africa Summit 22 au 24 mai à Londres. www.globalcareercompany.com 6th Africa Petroleum week 2009 26 au 29 mai à Londres, Le Meridien Piccadilly. [email protected] eLearning Africa 2009 4th International Conference on ICT for Development. 27 au 29 mai à Dakar (le Méridien Président). www.elearning-africa.com 1re édition des Rencontres EURO MED « Conjuguons nos valeurs » 29, 30 et 31 mai 2009 à Tournon et à Tain l’Hermitage (France, Rhône). www.seme.asso.fr 42e Foire internationale d’Alger 30 mai au 4 juin 2009. http://www.safex-algerie.com 1er Salon de la franchise et des occasions d’affaires 8 au 12 juin 2009 à Marrakech. www.maroc-franchise.com 6th Annual Global Commodities Finance Conference 9 et 10 juin à Genève. www.euromoneyseminars.com AgriBusiness Forum 2009 14 au 17 juin 2009 à Cape Town, Hôtel Lord Charles, Afrique du Sud. [email protected] Conséquences de la crise financière mondiale sur la banque africaine 22 et 23 juin 2009 à Paris - Auditorium de la Fédération bancaire Française, 18 rue Lafayette. [email protected] Mod’art, Rabat, capitale de la mode 25 au 26 juin à la Villa des Arts à Rabat, Maroc. http://modartmaroc.blogspot.com Le G8 de l’investissement sur les infrastructures en Afrique 29 et 30 juin 2009 à Londres, Royal Garden Hôtel, 2-24 Kensington High St. Info : www.times-publications.com Salon International de la Coopération 29 juin au 1er juillet 2009 à Dakar. www.developmentcooperationdakar.org