(Maroc) n73 - Les Afriques

publicité
Bourses
Le journal de la finance africaine
Edition Maroc
www.lesafriques.com
Nigerian Stock Exchange : les
actionnaires appellent l’Etat
au secours
La capitalisation boursière a
perdu 13 000 milliards de
nairas. Assez pour que les
actionnaires invitent le gouvernement à intervenir.
Page 10
Pas de récession en Afrique,
mais un ralentissement
de la croissance
Le groupe Duet Asset Management a racheté le New
Heart of Africa Fund au
début du mois d’avril, et a
décidé de le transformer en
Duet Africa Opportunities
Fund. Pourquoi ce rachat ?
Page 9
Banques et
assurances
Les valeurs bancaires
africaines en effervescence
Les banques tiennent le haut
du pavé à Lagos, au Caire,
à Tunis et à Johannesburg.
Signe d’un retournement de
tendance ?
Page 9
Entreprises
et marchés
Privatisation laborieuse
de la Compagnie Tunisienne
de Forage
La privatisation de l’unique
société tunisienne de forage
a été torpillée par la chute
du cours du brut.
Page 14
Crise du tourisme : l’Afrique
moins touchée
La régression sera au rendez-vous du tourisme en
2009. L’Afrique ne sera pas
épargnée mais sera moins
affectée que l’Europe et les
Amériques.
Page 16
Quelle confiance accorder aux
juniors minières ?
Après Geovic Mining Corporation (N° 71) et African
Aura Resources Limited (N°
72), David Beylard se penche cette semaine sur Hydromine Inc.
Page 13
Politique
L’administration Obama
appelée à penser une politique
maghrébine
Une évaluation effectuée
par le Potomac Institut for
the Politics Studies et la John
Hopkins University, appelle
à la mise en œuvre d’une
politique globale pour la
région.
Page 23
Zuma, la revanche du petit
peuple
En élisant Zuma, le petit
peuple s’est vengé de l’élite
noire. Son attente n’en sera
que plus grande.
Page 21
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 73 : 30 avril au 6 mai 2009
L’ONA a profité des
dividendes de la
diversification
Directeur général délégué du groupe, Hassan
Ouriagli répond à nos questions. « La performance
2008 témoigne incontestablement de la résilience
du modèle économique du groupe. Ce qui constitue,
dans les circonstances actuelles, un puissant motif de
confiance pour nos actionnaires. L’exposition sur plu-
sieurs secteurs d’activités est clairement un atout pour
l’ONA. En effet, le recul des activités minières en 2008
a été largement compensé par l’amélioration des performances des activités financières, de la distribution
et de l’agroalimentaire ».
Lire en page 3
Le Crédit Immobilier et
Hôtelier change
de politique
Khalid Alioua reste au CIH, mais en tant que vice président
du Conseil de surveillance. Le directeur du pôle financier de
la Caisse de Dépôt et de Gestion, Ali Harraj, crédité d’un parcours académique et professionnel remarquable, conduira les
destinées de la banque jusqu’à l’assemblée générale prévue à
la fin mai. Le moins que l’on puisse dire est que le CIH qui a
réalisé des résultats modestes en 2008 change de direction et
de politique.
Lire en page 11
Donald Kaberuka
ou le grand virage
de la BAD
Siège de l’ONA.
Quand Hassan
Abouayoub éreinte
l’UPM
Annoncée en grande pompe il y a une année, l’Union pour
la Méditerranée a-t-elle coulé dans la mer du même nom ?
Aucune institution commune, aucun budget, des inégalités
accentuées entre Nord et Sud et, pour ne rien arranger, une
désastreuse campagne militaire à Gaza, qui met en évidence
le gouffre politique qui sépare les deux rives. Une récente réunion tenue à Bruxelles sur le sujet dresse l’état des lieux d’une
« UPM qui marche à côté de ses pompes » selon l’expression
utilisée quelques jours avant par l’ancien ambassadeur du
Maroc à Paris, Hassan Abouayoub.
Lire en page 23
Khalid Alioua.
Petit coup de scalpel de Mohamed
Boussaid sur le Plan Azur
Visiblement impressionné par le retrait de
quelques investisseurs venus prendre part
au Plan Azur pour réaliser des plus values
de cession, le ministre du Tourisme trouve
ambitieux en capacité et en délais de livraison, les chantiers du Plan Azur. Une attitude
minimaliste qui ne contribue pas à la relance
d’un secteur qui a plus que jamais besoin
d’optimisme.
A son arrivée, il y a quatre ans, les engagements dédiés au
secteur privé ne dépassaient pas 250 millions de dollars. En
2008, ces prêts non souverains dépassaient le record de 1,5
milliard $. Le rythme devrait encore augmenter en 2009
dans une politique d’investissements où les priorités vont,
en plus du secteur privé, à l’énergie, aux infrastructures et au
soutien de la bonne gouvernance.
Mais qu’en est-il de l’évolution
du risque, du soutien aux pays
pauvres qui n’ont pas accès au
guichet de la BAD, des décisions
sur le retour du siège à Abidjan
et d’un nouveau mandat en 2010 ? Donald
Kaberuka, qui a reçu
Les Afriques à Tunis le
21 avril dernier, a répondu sans détour à
ces questions.
Le Plan Maroc Vert profite de la bonne dynamique née de la
conjonction des astres et du retour de confiance dans le secteur
agricole. La série de conventions signées en marge du SIAM 2009
ainsi que l’engagement à booster le budget R&D devront rapprocher la productivité du secteur des standards espagnols. Aziz
Akhannouch y croit dur comme fer.
Lire en page 2
Lire en page 11
Lire en page 11
Mohamed Boussaid.
Aziz Akhannouch appuie
sur l’accélérateur
Aziz Akhannouch.
Maroc 12 DH - Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT
2
ACTUALITé
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
« Notre métier est de prendre des risques »
Donald Kaberuka, septième président de l’histoire de la BAD, nous a reçu à Tunis, le mardi 21 avril. Entretien
exclusif à moins d’un mois des Assemblées annuelles qui se tiendront cette année à Dakar.
Propos recueillis à Tunis par Adama Wade
Les Afriques : La finance mondiale traverse
une turbulence. Comment une banque de
développement comme la BAD a-t-elle vécu
cette situation dans son bilan 2008 ?
Donald Kaberuka : En résumé, nous pouvons dire que la BAD s’ en est bien sortie en
2008 grâce à une approche prudente. Ce n’est
pas le cas de certains organismes financiers
qui ont éprouvé des difficultés. Notre bilan
opérationnel est en augmentation, aussi bien
dans le groupe des pays PRI (Pays à revenus
intermédiaires), essentiellement au nord de
l’Afrique et en Afrique australe, qu’au niveau
des pays FAD, c’est-à-dire les pays pauvres.
Globalement, nous avons augmenté nos opérations de 15% en 2008. Ce qui est important,
ce n’est pas seulement la volumétrie, mais aussi
la qualité du portefeuille et le renversement de
la tendance entre la part du portefeuille souverain et le portefeuille non souverain. C’est très
important pour une banque comme la nôtre.
LA : Comment s’expriment les besoins de financement des pays africains par rapport à la
crise financière ?
DK : Par rapport à la crise financière, c’est surtout le renversement des tendances qui m’a
impressionné. En 2004, avec la remontée du pétrole, beaucoup de pays remboursaient par anticipation. Nous avons augmenté le portefeuille
souverain pour les pays à revenu intermédiaire.
Nous avons augmenté nos opérations incluant
l’Egypte, la Tunisie, le Maroc et le Gabon et
l’Afrique australe. Notre portefeuille souverain
a baissé et notre portefeuille non souverain a
augmenté, atteignant aujourd’hui 1,5 milliard.
Le risque pondéré moyen de notre portefeuille
est très modéré. Il y a aujourd’hui des pays,
comme le Botswana, qui n’avaient pas contracté
de crédit depuis vingt ans qui viennent frapper
à notre porte. C’est aussi le cas de l’Afrique du
Sud. Je salue au passage la décision du G20 de
demander à nos actionnaires d’augmenter le
capital des banques régionales.
En fait, le véritable problème est le cas des pays
à faible revenu, comme par exemple le Burundi,
qui n’ont pas accès au guichet BAD ou au guichet non concessionnel la Banque mondiale.
Pour ces pays, nous allons innover par des allocations destinées à l’appui budgétaire et des
allocations au secteur privé.
LA : A l’issue de ce sommet du G20, les moyens
de la BAD vont-ils être renforcés ?
DK : Avant la crise, nous ne comptions pas demander d’augmentation de capital avant 2013.
On avait, pour sacrifier au jargon usité dans le
milieu financier, un bon matelas financier. Ce
n’était pas le cas de certains de nos homologues, comme la Banque asiatique, qui avait
atteint ses limites depuis trois ans. Pour la
Banque interaméricaine et la Banque africaine, l’évaluation des besoins est en cours.
Cela fera l’objet de réunions lors de notre
rencontre à Dakar en mai 2009.
LA : Compte tenu du ralentissement, allezvous revoir vos prévisions d’engagements en
2009 ?
DK : En gros, nous avions un scénario qui
prévoyait une augmentation annuelle de
15% pour nos opérations, dans le cadre de
notre stratégie à moyen terme 2008-2012,
en corrélation avec la demande des pays.
Nous allions traiter cette année 5 milliards
de dollars.
Avec la crise, nous avons deux scénarios types : crise allongée ou crise courte. Suivant le
scénario, nous avons décidé d’augmenter nos
engagements pour les PRI. Par exemple, il était
prévu d’accorder seulement 50 millions de dollars à la Tunisie, nous allons leur accorder 250
millions. En deuxième lieu, nous avons mis en
place des facilités de prêts (lignes de crédit)
qui répondent directement aux besoins liés à
la crise. Ces facilités d’un montant cumulé de
2,5 milliards seront exécutées dans le cadre du
plan d’action des institutions financières internationales pour l’Afrique qui sera approuvé à
Dakar pendant les assemblées annuelles de la
Banque. De manière spécifique, avec la SFI et
d’autres institutions financières, nous allons
mettre en place des fonds d’investissement
pour soutenir les banques et des facilités pour
les secteurs d’infrastructure, de l’agriculture
et du commerce pour assurer la disponibilité
de la liquidité pour financer les projets et le
commerce international au profit de l’Afrique.
Un des instruments vise à soutenir les banques
commerciales qui éprouvent en ce moment
des difficultés à contracter des crédits. On va
arriver de ce côté-là à 1,5 milliards.
un nouveau record. Il faut remarquer qu’en
général, le portefeuille souverain pose plus de
problèmes que le privé. On a perdu de l’argent
avec le Zimbabwe. On n’en a pas perdu avec la
centrale d’Azito (Côte d’Ivoire) qui paye toujours. De plus, dans le portefeuille non souverain, notre average risk (moyenne pondérée
des risques) est très modéré. Notre approche
reste aussi très conservatrice. Nous n’allons jamais seuls dans les projets. Pour minimiser le
risque, nous faisons appel à un certain nombre
de partenaires. En résumé, sur notre échelle
interne de notation, où les risques sont notés
de 0 à 10, la moyenne pondérée des risques n’a
jamais dépassé le niveau 4.
LA : Sous votre mandat, le secteur privé a
pris un essor important. Ne craignez-vous
pas qu’une ouverture non contrôlée vers le
privé n’entraîne une montée du dossier des
risques ?
DK : A mon arrivée, nos concours pour le
secteur privé n’excédaient pas 250 millions.
Aujourd’hui, nous avons dépassé 1,5 milliard.
En 2009, nous comptons
aller encore vers
LA : L’investissement dans TCX était-il
fondé ?
DK : Concernant TCX, c’est un projet formidable, lancé par un partenaire (le FMO, ndlr),
et que nous avons suivi aux côtés de plusieurs
agences de développement et organismes multilatéraux. Le but est de développer le marché
des capitaux africains en incitant le financement en monnaies africaines. En souscrivant à
ce fonds, on permet aux nationaux de ne pas
supporter le risque de change.
LA : Votre métier, en tant que Banque de développement, est-il de prendre des risques ?
Certains investissements que vous avez validés comme TCX, Rascom1 et Eskom, ne sontils pas trop risqués ?
DK : Oui, notre métier est de prendre des risques. Une banque doit accorder des crédits.
Bien entendu, nous n’avons pas la même approche que Barclays ou Standard Chartered.
Souvent, les projets risqués, dans des pays à risques, donnent le maximum sur l’échelle de développement. Concernant le projet Eskom, je
vous ferai remarquer que ce projet est l’un des
meilleurs de notre portefeuille et il fait l’objet
d’un mécanisme de sûreté extrêmement solide. En général, le recours à une diversification
des actifs entre risques élevés et risques faibles
nous permet de maîtriser notre risque global.
La bonne tenue de notre bilan opérationnel et
financier 2009 vient de là.
LA : Est-ce que les décaissements
du secteur privé ne sont pas seulement destinés aux grands
pays comme l’Afrique du
Sud ?
DK : Je vous ferai remarquer
aussi que la part des pays à
faible revenu a considérablement augmenté à la
BAD. La grande partie de
nos interventions est
d’ailleurs destinée à
ces pays. Nous avons
récemment approuvé
un prêt de 300 millions
de dollars en Guinée. Je
ne connais pas beaucoup
d’organismes qui vont en
Guinée aujourd’hui. Idem à
Madagascar, en Zambie, etc. Cela dit, j’insiste :
on ne gère pas le risque en mettant tous les
œufs dans le même panier, mais en diversifiant. Je ne vois pas de stratégie de diversification qui écarterait un pays comme l’Afrique du
Sud, première économie du continent. Nous
avons investi dans les banques au Nigeria, au
Ghana. Nous gérons le risque en diversifiant
notre portefeuille.
LA : Avec l’entrée de la Turquie et du
Luxembourg dans la BAD, ne déplace-t-on
le centre de gravité des pays africains vers le
groupe des pays membres non régionaux ?
C’est un vieux débat qu’on avait déjà dans les
années 70. Et il a été résolu en 1982 quand il a
été décidé de limiter la participation des membres non régionaux à 40%. En même temps, il
faut rappeler le caractère africain de la Banque
consacré par un Président qui est toujours
Africain et un Siège toujours installé en Afrique.
Ceci dit, je ne vois pas de mal à admettre dans
« Nous avons récemment
approuvé un prêt de 300
millions de dollars en Guinée.
Je ne connais pas beaucoup
d’organismes qui vont en
Guinée aujourd’hui. Idem à
Madagascar, en Zambie, etc. »
le tour de table des membres qui apportent du
capital qui ira aux Africains. D’autant que la
première décision d’un pays non membre c’est
d’accepter de contribuer au guichet FAD. Si le
Luxembourg entre à la BAD, ce ne sera pas pour
financer des projets au Luxembourg, c’est pour
financer des projets en Afrique.
LA : Le retour à votre siège d’Abidjan est-il à
l’ordre du jour dans l’agenda de la BAD ?
DK : Je dis toujours à nos amis ivoiriens que la
banque n’a jamais quitté la Côte d’Ivoire légalement. Notre siège est toujours à Abidjan, tel que
mentionné dans les statuts. A Tunis, nous sommes dans une agence temporaire de location.
La situation, telle qu’elle évolue aujourd’hui
en Côte d’Ivoire, est encourageante. A Dakar,
je crois qu’une décision sera prise concernant
nos assemblées annuelles à Abidjan en 2010.
Nous sommes en train de rénover nos bâtiments là bas. J’espère retourner à Abidjan. Mais
quand ? Cela dépendra de la stabilité durable.
Nous devons aussi rentrer dans l’ordre et non
de manière précipitée. En attendant, je salue les
avancées politiques et économiques de la Côte
d’Ivoire. Nous travaillons avec eux de manière
conséquente. Nous avons mobilisé des moyens
importants pour les aider à régulariser leur situation avec le monde financier international.
LA : Allez-vous vous représenter pour un second mandat ?
Je suis élu jusqu’en septembre 2010. Il serait
prématuré aujourd’hui de parler
d’un second mandat. Ce sera de
toute façon aux actionnaires
d’en décider.
Dans nos prochaines éditions, nous reviendrons de
manière détaillée sur la
Banque africaine de développement, à travers
les projets en cours dans
les pôles Secteur privé,
Infrastructures et, notamment, le département
juridique.
Donald Kaberuka : « On ne gère pas le risque en mettant tous les œufs dans le même panier, mais en diversifiant. »
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
3
ACTUALITé
L’ONA profite des dividendes
de la diversification
Pour Hassan Ouriagli, directeur général délégué de l’ONA (Omnium Nord-Africain), la performance
2008 témoigne incontestablement de la résilience du modèle économique du groupe. Entretien.
Les Afriques : L’année 2008 s’est achevée
dans un contexte de crise internationale
prononcée. Comment se présentent les
résultats d’un groupe comme l’ONA ?
Hassan Ouriagli : Malgré un contexte
économique international difficile, marqué notamment par le recul de notre filiale
minière Managem, le Groupe ONA a enregistré en 2008 des résultats solides, grâce
à une croissance et à une performance
opérationnelle satisfaisantes, en ligne avec
les objectifs. Le groupe confirme ainsi
son dynamisme et sa rentabilité. Ainsi, le
chiffre d’affaires consolidé croît de 11,6%,
à 36,6 milliards de dirhams, porté par la
forte croissance de la distribution et de
l’agroalimentaire. L’excédent brut d’exploitation, pour sa part, a progressé de
7,3%, pour atteindre 3,3 milliards de dirhams. Le résultat d’exploitation courant
consolidé s’est, quant à lui, apprécié de
22,2%, à 1,5 milliard de dirhams.
Cependant, et hors plus-values de cession de nos participations dans AXAONA, la Monégasque Maroc et Amendis,
enregistrées en 2007, le résultat net part
du groupe a baissé de 11,4% pour s’établir à près de 1 milliard de dirhams.
L’actif net réévalué du groupe s’est élevé
à 34,5 milliards de dirhams, en hausse
de 11,6% par rapport à 2007. Quant à la
valeur brute du portefeuille (avant dette
holding et impôts latents), elle atteint en
2008 un montant de 54,2 milliards de dirhams, ce qui est considérable.
LA : Finalement à la lecture de ces résultats, l’exposition sur plusieurs secteurs
d’activités a-t-il été un handicap ou un
atout pour l’ONA ?
HO : La performance 2008 témoigne
incontestablement de la résilience du
modèle économique du groupe. Ce qui
constitue, dans les circonstances actuelles, un puissant motif de confiance pour
nos actionnaires. L’exposition sur plusieurs secteurs d’activités est clairement
un atout pour l’ONA. En effet, le recul
des activités minières en 2008 a été largement compensé par l’amélioration des
performances des activités financières, de
la distribution et de l’agroalimentaire.
LA : Managem a été particulièrement
affectée par le retournement des ten-
dances. A l’avenir, comment cette filiale
intègrera-t-elle les instruments de couverture pour se prémunir ?
HO : Les résultats d’une société minière
sont très souvent cycliques. Managem a
subi en 2008 le repli du cours des métaux de base et du cobalt, la dégradation
de la parité USD/MAD en moyenne sur
l’année et la hausse des coûts d’exploitation compte tenu de la forte augmentation des intrants.
Face à l’importante volatilité des sousjacents, la gestion des couvertures s’inscrit dorénavant dans un cadre de gestion
défini par le groupe, qui précise les règles
prudentielles à respecter (période de
gestion, cours à défendre, méthode de
gestion) et qui vise à atteindre à la fois la
sécurité, l’optimisation et la souplesse.
Par ailleurs, nous menons à l’heure actuelle une réflexion stratégique sur le
portefeuille d’activités optimal pour
Managem en vue de maximiser la création de valeur pour l’actionnaire, tout en
évitant les fortes volatilités sur les résultats financiers.
LA : Votre niveau d’endettement à la fin
de l’exercice 2008 ne limite-t-il pas vos
ambitions d’investissements et de développement à l’international ?
HO : A fin décembre 2008, l’endettement
net consolidé s’élève à 14,9 milliards de
dirhams avec un gearing de 81,8%. Un niveau qui reste tout à fait soutenable grâce
à une capacité d’autofinancement en progression de 10,4%. En 2009, grâce à l’entrée
dans le capital de Wana du consortium Al
Ajial-Zain, le gearing devrait baisser à 63%
environ, à fin décembre 2009. Ce qui est
un niveau très raisonnable.
Par contre, le holding ONA S.A. est peu
endetté : le gearing du holding à fin 2008
est faible, de l’ordre de 35%. Par ailleurs,
le ratio d’endettement rapporté à la valeur de nos actifs (Loan to value ratio) est
encore plus faible, de l’ordre de 27,5%.
La situation est donc plus nuancée que ce
qu’une simple lecture du gearing consolidé, purement comptable, pourrait induire. Nous avons également initié un projet
en interne visant à accroître nos marges
de manoeuvres financières.
Par contre, ce que nous observons, c’est
que malgré la forte croissance du système
bancaire marocain ces dernières années,
le niveau des fonds propres cumulés des
établissements de crédit reste peu élevé.
Ce qui veut dire pour nous, en raison de
la contrainte du coefficient bancaire de
division des risques, que nous devons
être plus imaginatifs en terme d’ingénierie financière, en ayant recours, pour nos
métiers les plus capitalistiques, à des coinvestisseurs (comme nous envisageons
de le faire dans les projets d’énergie avec
International Power) ou en montant des
financements de projets impliquant aussi
bien des banques nationales que des banques internationales.
Du modèle
tunisien en
Afrique
Adama Wade, Casablanca
Plus d’un demi-siècle déjà que la Tunisie a libéré la femme
des seules tâches ménagères qui lui étaient promises depuis
l’ère de Hannibal. Cette révolution culturelle, inédite dans
le monde arabe d’alors, a été déterminante dans le succès
de la limitation des naissances. Déterminante aussi dans
l’émergence d’une classe moyenne, devenue le poumon de
l’économie de ce pays plat, entouré de part et d’autre de la
Méditerranée, et habitué à la présence de l’Etat et de ses démembrements depuis la nuit des temps.
Aussi, après un demi-siècle de révolution tranquille, la
Tunisie compte 80% de personnes propriétaires de leur logement. Un privilège dévolu à moins de 40% des Français et
à seulement 29% de Suisses. La réussite économique tunisienne a longtemps était occultée par une lecture altermondialiste, destinée à faire le rapprochement entre Carthage et
Singapour, unis à l’occasion et au besoin dans la même critique d’un dirigisme fort. Prisme somme toute réducteur.
La force du modèle tunisien repose d’abord sur l’émergence
d’une classe moyenne et la mise en place d’instruments pertinents comme la Banque de l’habitat, lauréate du prix du
meilleur établissement de crédit immobilier en Afrique.
Aujourd’hui, cette institution détenue majoritairement par
l’Etat, entame avec optimisme la duplication de son modèle en
Afrique subsaharienne avec la bénédiction de ses partenaires
dans le capital. Le Burkina Faso (lire en page 5) est déjà dans
les starting blocks. Le Ghana, la Zambie, le Togo sont aussi dans
le pipe. Cet essaimage devra définitivement confirmer qu’en
matière bancaire, tout succès est exportable. A condition, toutefois, de bien déblayer le terrain en terre d’accueil.
LA : Qu’ont rapporté les secteurs que
vous désignez par « relais de croissance » en 2008 ?
HO : La pertinence industrielle de l’investissement du groupe dans le secteur
des télécommunications a été confirmée
et confortée : Wana a réalisé en 2008 la
meilleure croissance du secteur avec un
chiffre d’affaires en forte hausse de 111%
et un excédent brut d’exploitation en
amélioration de 361 Mdh. L’obtention de
la licence GSM et le succès de l’opération
en capital conclue avec le consortium Al
Ajial-Zain ont ouvert à Wana des perspectives d’amélioration significative de ses
performances et de ses parts de marché.
Dans l’immobilier, malgré le ralentissement qui a caractérisé, en 2008, le
marché du haut standing, notamment à
Marrakech, la contribution de ONAPAR
au résultat net part groupe a été de 194
Mdh en 2008 contre 238 Mdh en 2007 :
ce qui constitue une performance tout
à fait remarquable dans le contexte actuel. La qualité de notre réserve foncière
conjuguée avec une stratégie de diversification vers le segment résidentiel,
moins volatile que le segment immobilier de loisirs, nous confortent dans
l’ambition de porter ONAPAR au rang
de leader du marché. Enfin, dans le secteur de l’énergie, le groupe a poursuivi
en 2008 son orientation pour le développement de positions fortes aussi bien
dans les énergies traditionnelles que les
énergies renouvelables.
50 milliards de dollars. Perdus en 2008 par
l’Américain Freddie Mac. Le directeur financier de l’établissement s’est suicidé en fin de semaine.
Propos recueillis par Adama Wade
5,3 millions de dollars. Dette de l’Etat du Sénégal
Valeurs africaines
Armando Guebuza met son fauteuil en jeu
Le président mozambicain, Armando Guebuza, a arrêté le 28 octobre comme date
des élections présidentielles, parlementaires et provinciales de cette année, a annoncé
le média local, AIM. Ceci fait suite à une proposition formulée par la Commission
nationale électorale (CNE), et une rencontre, lundi dans l’après-midi, de la structure
consultative, le Conseil d’Etat. Selon la loi, le président doit consulter le Conseil avant de fixer
la date des élections générales.
Edem Kodjo prend sa retraite politique
Edem Kodjo, leader du parti Convergence patriotique panafricaine (CPP), a fait état,
en marge du congrès statutaire de son parti, de sa décision de prendre de la distance
avec la vie politique togolaise, une décision définitive après une retraite politique
momentanée observée en 2003. « J’ai décidé de prendre du recul », a annoncé Edem
Kodjo, insistant sur son souhait de voir une nouvelle génération à la tête de sa formation politique. Un exemple à suivre.
Mugabe pour un fonds d’indigénisation
Le gouvernement zimbabwéen va mettre en place un fonds d’indigénisation et de
responsabilisation pour faciliter l’émancipation des Noirs du pays, a rapporté la
presse locale. Cette idée, défendue par Robert Mugabe, se fera dans le cadre d’un
partenariat avec la communauté des affaires. Objectif, selon le slogan retenu, faire de
la majorité des zimbabwéens leurs propres maîtres.
Les chiffres
de la semaine
200% d’augmentation entre 2000 et 2008. Les
échanges commerciaux dans l’espace Comesa n’ont jamais été
aussi florissants.
vis-à-vis de la compagnie Air Sénégal International. Chiffres
communiqués par la partie marocaine et publiés sur le fil de
l’agence Bloomberg.
Afrique du Sud : ponctions sur le bonus du PDG de la Standard Bank
Jacko Maree, CEO de la Standard bank, première banque africaine, s’est vu ponctionné 35% dans le bonus qu’il devait percevoir à la fin 2008. Officiellement, il s’agit
d’une pénalité appliquée suite au ralentissement de la cadence des profits dégagés et
à la montée des produits toxiques dans le bilan de la banque. Le banquier a quand
même reçu un salaire de base de 4,6 millions de rands (519 000 dollars) et un bonus de 8,5
millions de rands auxquels il faudra ajouter des primes et prestations diverses qui portent ses
entrées d’argent à 18,6 millions de rands. Trop pauvre ?
Ashanti Goldfield de Guinée en disgrâce
Depuis un mois, la Société Ashanti Goldfield de Guinée est en disgrâce. Pour avoir
préféré partir en congé au lieu d’assister à un forum sur le secteur minier, présidé
par le chef de l’Etat, en présence de nombreuses personnalités du pays, la compagnie
ghanéenne est officiellement fermée. Les nombreuses tentatives de justification sont,
depuis, restées lettre morte.
Cameroun : le ministre de la Communication, cible d’une enquête
La police judiciaire camerounaise enquête sur Jean Pierre Biyiti Bi Essam, ministre camerounais de la Communication, pour tentative de détournement de
l’argent alloué pour la couverture médiatique de la visite du Pape Benoît XVI au
Cameroun du 17 au 20 mars dernier. Biyiti Bi Essam aurait déposé, respectivement le 26 février et le 10 mars, dans son compte personnel, logé à la Société Générale de
Banque au Cameroun (SGBC), les sommes de 60 et 70 millions de FCFA (environ 102 000
et 110 000 euros). A suivre.
4
F i n a n ce
Finance
En bref -
Banques
Attijariwafa Bank dans le
Top 1000 mondial
Attijariwafa Bank est à la 976e place du classement du magazine Forbe des 2000 plus grandes entreprises mondiales.
Deux autres groupes marocains sont listés dans le classement, la BMCE Bank à la 1429e place et l’ONA Groupe à la
1913e. Seules 42 entreprises arabes, la plupart des pays du
Golfe, figurent au palmarès. Quatre entreprises égyptiennes sont listées parmi les 2000.
Banques
Mauritanie : 8 millions de la
BAD à la BCI
La Banque africaine de développement (BAD) vient d’accorder
une ligne de crédit d’un montant
de 8 millions $ à la Banque pour
le commerce et l’industrie (BCI).
Le crédit sera entièrement destiné
au financement des activités de
petites et moyennes entreprises
(PME), notamment celles intervenant dans des secteurs clés de
l’économie nationale.
Afrique du Sud : ABSA anticipe
une année 2009 encore plus difficile
Le groupe bancaire ABSA a
déclaré que ses comptes traduisaient une augmentation
importante des défauts de paiement, tant par des individus que
par des entreprises, au cours du
premier trimestre de l’année en
cours. Les performances attendues pour le reste de l’année seront affectées par la multiplication des contentieux et l’atonie
persistante de l’activité.
La BAD accorde une garantie de
6 millions d’euros à Maghreb
Leasing Algérie
La Banque africaine de développement a approuvé l’octroi à
Maghreb Leasing Algérie (MLA)
d’une garantie partielle de 6
millions d’Euros. L’instrument
doit permettre à MLA de mobiliser 12 millions d’euros auprès
d’un consortium de banques
locales. MLA est une société
par actions, de droit algérien,
constituée en 2006 à l’initiative
de ses actionnaires majoritaires,
Tunisie Leasing Group et Amen
Bank, des institutions ayant, par
le passé, bénéficié de l’appui de
la BAD. MLA est aujourd’hui
la première société de leasing
en Algérie, avec 25% des parts
de marché et une une clientèle
cible exclusivement composée
de PME.
Nigeria : Intercontinental Bank
fête son vingtième anniversaire
à Abuja
Les clients, amis et actionnaires
d’Intercontinental Bank Plc ont
rejoint Abuja, la capitale fédérale, en train spécial pour participer aux célébrations du vingtième anniversaire de la création
de la banque. Malgré un contexte
difficile, Intercontinental Bank
continue d’enregistrer d’excellents résultats. La banque collectionne les reconnaissances
internationales et les satisfécits
des autorités monétaires du pays.
La banque est classée parmi les
500 premières banques mondiales par la revue The Banker et
fait partie des trois meilleures
banques nigérianes en termes
de qualité de service selon une
étude de KPMG.
Bourse
Nigeria : qui est
responsable de la crise des
marchés de capitaux ?
L’effondrement du marché des capitaux nigérian est au
centre d’une polémique entre la direction de l’autorité de
régulation des marchés, Nigerian Stock Exchange (NSE), et
l’ACAMB, une des plus importantes associations de banquiers du pays. Musa Elakama, directeur général adjoint du
NSE, a exonéré son administration de toute responsabilité
dans la genèse de la crise et a mis en cause le comportement non éthique et non professionnel des banques. Eddy
Ademosu, un des dirigeants de l’ACAMB a aussitôt rétorqué que le NSE en distribuant des blâmes et critiques ne
faisait rien pour améliorer la situation.
Gambie : Reliance étoffe son réseau
Reliance Financial Services a
inauguré deux nouvelles agences
à Bansang et à Brikamaba dans la
région sud de la Rivière Centrale.
Ces deux nouvelles implantations
portent à trente le nombre des
bureaux régionaux de Reliance
dans le pays. Il s’agit des premières agences de services financiers
dans la région. Reliance souhaite
développer en priorité les comptes d’épargne populaire.
Botswana : la FNB lance des cartes new-look
La First National Bank of Botswana
(FNB) a lancé la semaine dernière,
en grande pompe, ses nouvelles
cartes de débit et de crédit aux
couleurs de la Coupe du Monde
2010. Ces nouvelles cartes, portant
le logo officiel du comité d’organisation de l’événement footballistique le plus populaire, entrent
dans le cadre de la campagne de
développement monétique de la
FNB. Pour stimuler l’appétit du
public pour ce produit, la banque a
décidé de distribuer des billets sur
la base de points délivrés à chaque
utilisation des cartes.
Afrique du Sud : baisse de l’activité, mais hausse des revenus
bancaires
La contraction de l’économie
profite aux banques sud-africaines. L’augmentation des défauts
de paiement et le creusement des
découverts génèrent un accroissement des prélèvements de frais
et autres pénalités de retard qui
améliorent indument les comptes
d’exploitation des banques. Un
rapport de la Commission de la
concurrence, publié en décembre,
a recommandé le nivellement de
ces frais à 5 rands par opération
contre une fourchette allant de
21 à 7 à rands actuellement pour
les quatre premières banques du
pays, qui auraient engrangé un
revenu additionnel d’environ
1 milliard de rands.
Nigeria : libération d’un banquier kidnappé
Le directeur régional pour le
sud-est, Kingsely Osuala, de la
Guaranty Trust Bank, kidnappé
la semaine dernière à Enugu, a été
libéré par la police à Isuochi dans
l’état d’Abia. Les trois gangsters arrêtés par la police avaient demandé
à la famille du cadre de la GTB une
rançon de 50 millions de nairas.
Zimbabwe : optimisme des banques sud-africaines
La Standard Bank d’Afrique du
Sud a exprimé sa confiance dans
les perspectives de redressement de
l’économie du Zimbabwe même si
le pays ne reçoit que la moitié de
l’aide financière qu’il a sollicité
pour le redémarrage de ses activités. Selon un rapport de la banque
sud-africaine « si le pays parvient à
mobiliser 2,5 milliards de crédits et
1 milliard de revenus, l’économie du
pays pourra retrouver le chemin vers
le développement ». La condition du
succès réside dans l’administration
rigoureuse des fonds et le respect
des priorités élaborées par le gouvernement d’union nationale.
Cote d’Ivoire : la SIB ne veut pas
être une banque de fonctionnaires uniquement La Société ivoirienne de banque
(Sib) a ouvert deux nouvelles
agences à Treichville et Marcory.
Son directeur général, Jacques de
Vignaux a indiqué qu’il entendait
aller contre « l’idée reçue » qui fait
de la SIB, une « banque de fonctionnaires uniquement ».
Sénégal : les usagers des banques
réclament une nouvelle charte
bancaire
L’Association sénégalaise des usagers de la banque (Asub) relance
le projet d’établissement d’une
charte bancaire destinée à codifier
les règles de l’activité bancaire et
les rapports des établissements
financiers avec les usagers. Selon
l’association, la libération du système bancaire, sans régulation,
rend nécessaire de remettre sur
la table cette charte. Selon le secrétaire général de l’association,
le professeur Moussa Samb, les
pratiques bancaires au Sénégal
« n’évoluent pas et les usagers
continuent de subir les pratiques
d’un autre âge »
L’Algérien Abdelaziz Khelef réélu
directeur général de la BADEA
Le Conseil des gouverneurs de la
Banque arabe pour le développement économique en Afrique
(BADEA) a réélu le directeur général sortant, l’algérien Abdelaziz
Khelef, pour un deuxième mandat de trois ans renouvelable. M.
Khelef qui a pris sa fonction à la
tête de la BADEA en juillet, a occupé plusieurs fonctions ministérielles en Algérie. Il a été également ambassadeur en Tunisie et
secrétaire général de la présidence
de la République d’Algérie.
Assurances
RDC : le grand retour de la
Sonas
La Société nationale d’assurances
(Sonas), a été doublement primée
lors de la 6e édition du trophée de
l’excellence Mwana Mboka, organisée vendredi 10 avril au Grand
Hôtel Kinshasa (GHK). Sonas a
été classée meilleure entreprise
du portefeuille de l’Etat et son
administrateur-délégué général,
Herman Mbonyo Lihumba, a été
primé meilleur manager de l’année. La mise en œuvre d’un plan
de redressement de la Sonas lui a
permis d’augmenter son chiffre
d’affaires de 14 000 dollars, à plus
de 60 millions de dollars, classant ainsi la Sonas à la troisième
place des sociétés d’assurances
subsahariennes.
Nigeria : moins de cinq millions
de Nigérians bénéficient de l’assurance-maladie
Le docteur Mustapha M. Zakari,
président de la compagnie d’assurances Healthstone, a déclaré que
le programme national d’assurance maladie, lancé sous le règne
du président Olasegun Obasanjo
en 2005, avait permis de couvrir
plus de 90% des fonctionnaires du
gouvernement fédéral. Il demeure
que l’essentiel de la population
n’a pas accès à l’assurance-maladie, notamment dans les régions
rurales. Seuls cinq millions de
Nigérians sont assurés, l’action
des compagnies privées est donc
décisive pour accompagner l’effort des autorités.
Ouganda : l’assurance-maladie
déplait aux investisseurs
« La mise en œuvre du programme
d’assurance-maladie aura pour effet de faire fuir les investisseurs ».
La déclaration du docteur Ian
Clarke, directeur de l’hôpital de
Kampala, fait grand bruit dans la
capitale. Les employeurs contribuent à hauteur de 10% au financement du schéma actuel de
protection sociale, le gouvernement souhaite augmenter de 4%
les prélèvements destinés à l’assurance-maladie. Ce programme
reporté à plusieurs reprises implique également l’augmentation
des cotisations des employés et
suscite donc le mécontentement
unanime de tous les partenaires
sociaux.
Afrique du Sud : baisse de la
confiance dans l’assurance-vie
L’indice de confiance Ernst &
Young sur les assurances a encore
reculé au premier trimestre en
raison de la faiblesse continue du
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
rendement. La performance médiocre du secteur de l’assurancevie est directement liée à l’état des
marchés boursiers du pays et au
manque de confiance persistant
dans les instruments d’épargne.
Angola : le gouvernement instaure l’assurance automobile
obligatoire
Le Conseil des ministres angolais
a décidé d’instaurer l’assurance
automobile obligatoire ainsi
qu’un fonds de garantie automobile. Le gouvernement a également
adopté l’assurance obligatoire de
responsabilité civile d’aviation,
transport aérien, infrastructures
aéronautiques et services auxiliaires. L’assurance obligatoire des
véhicules sera mise en application
dans un délai de 180 jours après
sa publication au Journal Officiel.
La période intérimaire devrait
permettre aux compagnies d’assurances et aux administrations
de réunir les conditions d’application de la loi.
Fonds
Egypte : 4 fonds d’investissements annoncés
Le groupe Holding Naeem a annoncé le lancement de 4 nouveaux
fonds d’investissements dans le
troisième trimestre de cette année, dotés chacun d’un capital
de 50 millions de dollars. Le premier sera consacré aux investissements en Egypte et dans les pays
du Golfe sous le nom de MENA
Opportunities Fund, alors que
le deuxième sera créé en Arabie
saoudite. Quant aux deux autres
fonds, ils seront créés en Egypte
pour investir dans les actions et
les titres financiers à rendements
fixes, tels que les obligations.
137 millions $ du Fonds pour le
développement de l’environnement mondial au Maroc
Un accord d’intention de don a
été signé entre le gouvernement
marocain et le Fonds pour le
développement de l’environnement mondial. En vertu de cette
convention, le Fonds s’engage à
accorder au Maroc un don de 137
millions de dollars, soit plus de
1,1 milliard de DH. Il servira à financer les projets d’agriculture de
terroir ainsi que des programmes
visant l’amélioration des ressources pastorales.
Banques
centrales &
finances
Le FMI estime que les acquis
économiques de l’Afrique sont
menacés
Dans son rapport, pessimiste, sur
les perspectives de l’économie
mondiale, le FMI estime que les
acquis économiques, obtenus
durement par le continent africain, étaient menacés. Les liens
financiers peu soutenus avec les
économies développées n’ont pas
protégé l’Afrique des effets de la
crise. « Avec la baisse brutale des
prix des matières premières, la forte
dégradation de la croissance extérieure qui réduit la demande des
produits d’exportation africains,
ainsi que les transferts d’argent de
l’étranger, mais également l’accès
aux crédits des institutions financières qui entraîne la réduction
de l’Investissement étranger direct
(IED), les économies du continent
sont gravement menacées ». Selon
le rapport du Fmi, la croissance
dans l’ensemble de la région africaine devrait passer de 0,5% en
2008 à 0,2% en 2009.
Zimbabwe : vers une enquête
parlementaire sur la Banque
centrale
Des experts financiers invitent
avec insistance le Parlement de
Harare à instaurer une commission d’enquête sur la gestion
de l’institut d’émission par le
gouverneur Gideon Gono. Il est
reproché au gouverneur d’avoir
ordonné des prélèvements arbitraires sur des comptes privés en
devises, y compris ceux de fournisseurs d’aide, pour financer
le gouvernement dirigé par la
ZANU-PF.
Namibie : faible croissance malgré la baisse des taux d’intérêts
L’économie du pays ne connaîtra
qu’un faible taux de croissance en
raison du recul de la production
de diamants et de la baisse de la
fréquentation touristique. Selon
Tom Alweendo, le gouverneur de
la Banque de Namibie (Banque
centrale) le taux de croissance ne
sera que de 0,4%, contre une prévision initiale de 1%. La Banque
centrale a décidé de réduire de
100 points de base son taux directeur, ramené ainsi à 8%.
Algérie : un cadre juridique pour
les coopératives d’épargnes des
salariés
La Banque d’Algérie a édicté deux
règlements au sujet de la création
de coopératives d’épargnes par
les salariés des différents secteurs
d’activités. Les règlements publiés au journal officiel fixent le
montant minimal du capital des
coopératives d’épargne à 500 millions de dinars, libéré en totalité
et en numéraires. Un deuxième
règlement fixe les conditions
d’autorisation d’établissement et
d’agrément de ces coopératives.
Ces établissements offrent des services de dépôts et de prêts, mais
diffèrent des autres institutions
financières par le but poursuivi,
ainsi que par les critères et modes
d’évaluation des performances.
Afrique du Sud : l’indice bancaire du climat des affaires passe
au vert
Le principal indicateur de la
croissance économique du pays,
qui projette sur douze mois les
tendances du marché, s’est amélioré en février dernier pour la
Banques centrales & finances
Tunisie : nominations à
la Banque centrale
M. Sami Mouley a été désigné directeur général
du Centre de recherches
et d’études financières et
monétaires, rattaché à la
Banque centrale de Tunisie.
M. Mouley est professeur de
finances internationales à l’Université de Tunis, docteur
d’Etat en économie et finances internationales de l’Université d’Aix Marseille II et agrégé post-doctoral en sciences
économiques. M. Mohammed Ben Romdhane, actuel directeur général de la comptabilité et du budget à la banque
centrale de Tunisie succède à M. Mongi Grine au poste de
directeur général de l’Inter Bank Services (IBS), spécialisée
dans le transport et traitement de fonds.
6
Finance
Banques et Assurances
Poste Maroc partout, toujours plus pour vous !
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
« Lutter contre
l’omniprésence de
la culture du cash »
En bref -
Monétique
première fois depuis un an.
Cet indice composite, considéré comme l’indicateur le plus
fiable de l’évolution de l’activité, est passé à 106,6 en février,
contre 105,9 en janvier. Sans
verser dans un optimisme béat,
les économistes estiment que la
récession pourrait être moins
sévère que prévu.
Libéria : la Banque centrale
dément les accusations de malversation
La Banque centrale du Libéria
(BCL) a catégoriquement démenti des informations rapportées par des médias locaux l’accusant d’avoir détourné 500 000
dollars appartenant à Valentine
Iyaka, un homme d’affaires nigérian. Le gouverneur de la BCL,
le docteur Mills Jones, a déclaré
qu’aucun compte au nom de ce
ressortissant nigérian n’existait
à la BCL et que la banque ne
connaissait ce nom que par une
saisie-arrêt déclenchée par la
justice libérienne.
Congo Kinshasa : une deuxième opération de vente de devises de la BCC
La deuxième opération de vente
de devises aux banques commerciales sera organisée le 27
avril prochain par la Banque
centrale du Congo. La BCC qui
a mis en vente, en deux tranches, 10 millions de dollars au
cours de la première opération,
le 13 avril dernier, souhaite une
meilleure coopération des banques à cette opération de vente
par adjudication. Le directeur
des services étrangers de la BCC,
Mutombo muana Nyembo, a
indiqué que l’objectif reste le
même : « Eponger le trop-plein
de liquidités en libre circulation
sur le marché ».
Botswana : pas de financements
publics pour le Zimbabwe
Devant les protestations de
certains milieux économiques,
Baledzi Gaolathe, le ministre
des Finances, a précisé que la
facilité de 500 millions de pulas
(environ 67 millions de dollars) destinée au Zimbabwe ne
consistait pas en une ligne de
crédit sur le budget de l’Etat,
mais devait être fournie par les
banques du Botswana. Le gouvernement du Botswana apporterait sa garantie aux banques
prêteuses. Le ministre a insisté
sur le fait qu’il ne s’agissait pas
d’un don, mais d’un crédit qui
devrait profiter aux deux pays,
notamment par la création de
joint-ventures et la promotion
des exportations botswanaises.
Ouganda : le gouverneur enjoint les banques à plus de discipline
Le gouverneur de la Banque
de l’Ouganda, Tumusiime
Mutebile, a réaffirmé devant
un parterre de banquiers du
pays que la discipline et la
transparence sont essentielles
Editeur : Les Afriques Edition et Communication SA. Genève.
Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), François-Eric Perquel,
Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publication). Comité
des Fondateurs : Philippe Séchaud (Président). Editeur partenaire :
Groupe Atlas Publication, 219 bis, Bd Zerktouni, angle Roudani,
Casablanca.
Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama Wade
(Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi
(Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif
Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé (Abidjan), Charles
A. Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Hannah
Armstrong (Casablanca), Said Djaafer (Alger), Amadou Fall (Dakar),
Walid Khéfi (Tunis).
Ont également participé à ce numéro : Ismael Aidara (Paris), Fayçal
Métaoui (Alger), Sana Harb (Alger), Hance Gueye (Dakar), Nadia
Hachelaf (Alger), Samy Injar (Alger). Avec la collaboration de David
Beylard (Genève), d’African Investor - AI40 (Londres), de S&P
MorningStar (Paris) et de CommodAfrica (Paris).
Abonnements : Les Afriques, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Carouge
Genève. Tél : +41 22 301 96 15. Fax : +41 22 301 96 10.
[email protected] ou formulaire sur www.lesafriques.com
Maquette : Jérémie Flaux. Webmaster : Christian Zanardi. Corrections :
Xavier Michel. Raphael Caratsch.
Régie publicitaire : Bureau de Casablanca : Ibrahima Thiam
(+212 22 23 34 77 [email protected])
Disitributeur: SAPRESS ( Société Arabo-Africaine de Distribution,
d’Edition et de Presse), 70, rue de Sijilmassa - 20300 - CASABLANCA
- Tél: 022 24 92 00
Imprimeur: Ecoprint du groupe Ecomedia - 4, bd BenAissa Ejjarouani
- 20250 – Casablanca - Tél: 022 66 40 78.
Bulletin Officiel: Décret n° 2-08-121 du 9 rabii I 1429 (17 mars 2008)
portant autorisation de l’édition du journal «Les Afriques» au Maroc,
paru dans le B.O. N° 5618-26 rabii I 1429 (3-4-2008)
© Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur
pour le développement du secteur bancaire. Ce rappel ayant
valeur de mise en garde fait
suite à une série d’investigations auprès de banques commerciales suite notamment à
la communication tardive de
rapports réglementaires.
Togo : le FMI décaisse 26,6 millions de dollars
Le Fonds monétaire international a achevé l’étude des performances économiques du Togo
au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour
la croissance (FRPC). Au terme
de ce nouvel examen de bonne
conduite, le FMI va décaisser
immédiatement 26,6 millions
de dollars en faveur de Lomé,
ce qui porte le total des décaissements à 72,9 millions de
dollars. Sur les trois prochaines
années, le soutien du Fonds
devrait se situer à environ 109
millions de dollars.
Libéria : pas de crédit aux nonpropriétaires
La présidente du pays, Ellen
Johnson-Sirleaf, a mis tout son
poids dans la balance pour faciliter l’accès au crédit des petits
entrepreneurs ou des individus
désireux de lancer leurs propres
affaires. La démarche commence à donner quelques résultats,
mais de nombreux demandeurs
de crédit, notamment des femmes de régions rurales se plaignent de l’attitude des banques
qui exigent avant toute étude
de dossier un titre de propriété
de la résidence, destiné à garantir le remboursement. Les
femmes, qui représentent plus
de 80% des commerçants, estiment être discriminées par
cette exigence.
Ghana : Amalgamated Bank
dans le collimateur de la
Banque centrale
Après les péripéties ayant
valu à son ancien directeur
général d’être évincé, la banque mixte ghanéo-nigériane
Amagalmated Bank continue
de défrayer la chronique. Selon
la Banque du Ghana (Banque
centrale), Amagalmated bank
aurait au moins à trois reprises, en 2008 et 2009, déposé de
fausses coupures de monnaies
étrangères. Tout en relativisant
l’information, Amagalmated
bank a précisé qu’elle s’engageait dorénavant à agir dans le
strict respect de la réglementation bancaire.
Madagascar : réquisition des
employés de la Banque centrale
Les employés de la Banque centrale sont réquisitionnés par
le gouverneur pour assurer la
continuité des services après
la reprise d’un mouvement de
grève. L’établissement a ainsi
assuré normalement les opérations, sans incidence sur les
activités des banques commerciales. Quelque 200 employés de
la Banque centrale, sur un total
de 600, effectuent quotidiennement un sit-in devant leur
bureau. Les employés non grévistes envisageaient d’organiser
une contre-manifestation, mais
ils y ont renoncé.
Tunis a abrité, les 23 et 24 avril 2009, la quatrième édition du forum africain des technologies de la carte « Cartes
Afrique », organisé par le groupe de presse marocain Success Publications en
partenariat média avec Les Afriques.
Propos recueillis par Walid Kéfi, Tunis
Quelque 400 opérateurs du secteur de la monétique, originaires de Tunisie, du Maroc,
d’Afrique du Sud, d’Afrique de l’Ouest, de
France et d’Allemagne, ont débattu durant
deux jours des opportunités de croissance de la
carte bancaire, du M-banking et de la sécurité
des services bancaires à distance en Afrique.
Pour dresser l’état des lieux et les perspectives de croissance du secteur sur le continent,
nous avons rencontré Fayçal Khdiri, vice-président et directeur régional de MasterCard
Worldwide pour l’Afrique du Nord, du Centre
et de l’Ouest. Entretien.
Les Afriques : Outre un bureau installé à
Johannesburg, vous avez ouvert, en avril
2006 à Casablanca, un bureau couvrant 25
autres pays africains. Pourquoi misez-vous
sur l’Afrique, où le taux de bancarisation
reste pourtant faible ?
Fayçal Khdiri : Notre bureau de Casablanca fait
partie de « l’Opération MasterCard Afrique »
et couvre nos activités en Afrique du Nord, de
l’Ouest et centrale. L’ensemble du continent
est désormais au cœur de notre stratégie de
croissance, car le potentiel de développement
de la monétique y est énorme. C’est un marché
quasi vierge. Le taux de pénétration des cartes
bancaires, tous genres confondus, ne dépasse
pas 3% à l’échelle continentale. Ce taux cache des disparités entre les pays. L’Afrique du
Sud, qui représente 85% du chiffre d’affaires
de MasterCard en Afrique, est à l’avant-garde.
En Afrique francophone, le Maroc est leader
avec 5,1 millions de cartes bancaires en circu-
« C’est un marché quasi vierge.
Le taux de pénétration des
cartes bancaires, tous genres
confondus, ne dépasse pas 3%
à l’échelle continentale. »
lation. Avec plus de deux millions de cartes, la
Tunisie a également fait des progrès énormes.
En Afrique de l’Ouest, une nouvelle dynamique est perceptible.
LA : Etes-vous satisfaits de votre présence sur
le continent ?
FK : Bien que l’Afrique ne représente jusqu’ici
que 2% de notre chiffre d’affaires global, nous
sommes très satisfaits de notre présence sur
le continent. On ne mesure pas nos parts de
marché en termes quantitatifs, mais plutôt en
termes de valeur ajoutée. Nous sommes leader incontesté dans les solutions de paiement
avancées en Afrique. Nos cartes à Puce EMV
ou encore sans contacts de type Tap & Go sont
beaucoup plus utilisées dans le paiement.
LA : Quels sont les principaux freins à une
progression rapide de la monétique en
Afrique ?
FK : Essentiellement l’omniprésence de la
culture du cash. Le continent à tout intérêt à
combattre cette culture à travers des campagnes nationales d’encouragement à l’utilisation de la carte bancaire. D’autant plus, qu’il
est désormais un fait établi que le paiement
électronique permet une meilleure croissance
du PIB. L’utilisation des diverses solutions monétiques réduit considérablement le coût des
transactions commerciales. Ce coût est situé
entre 4 et 9% de la valeur d’une transaction en
cas de paiement en espèces et beaucoup moins
Fayçal Khdiri : « Il est désormais un fait établi
que le paiement électronique permet une meilleure
croissance du PIB. »
pour le paiement par carte bancaire ou par téléphone mobile. En outre, le paiement par cartes permet de stimuler la demande intérieure
et de réduire l’économie informelle. Pour le
commerçant, le risque de vol ou de perte de
l’argent est presque nul.
LA : Quels sont les principaux projets de
MasterCard dans le domaine de développement de la monétique en Afrique ?
FK : Nous avons trois grands projets en
Afrique. D’abord, nous comptons augmenter
le nombre des cartes bancaires et des équipements monétiques à travers des initiatives
adaptées aux besoins locaux, à l’image de la
carte de transfert de fonds transfrontaliers,
Flouss.com, destinée aux MRE. Nous œuvrons
également à étoffer les réseaux d’acceptation,
notamment en Afrique de l’Ouest. Notre
troisième grand chantier est de multiplier
les accords avec les opérateurs locaux pour
l’ouverture de centres de traitement monétique nationaux comme cela a été le cas pour
l’Algérie, ou encore la Libye, où notre partenariat avec la petite banque privée Amen Bank
of Commerce & Investment a révolutionné le
marché de la monétique local.
LA : Qu’en est-il du passage à la norme Europay
Mastercard Visa (EMV) en Afrique ?
FA : Très peu de pays africains ont, jusqu’ici,
adopté la norme EMV, qui allie fiabilité, interopérabilité et sécurité. La Tunisie a adopté ce
nouveau système au plan national. Au Maroc
et au Sénégal, plus de 50% des banques ont
migré vers l’EMV contre moins de 50% des
établissements en Afrique du Sud, en Côte
d’Ivoire et en Egypte. Le retard dans l’adoption de la nouvelle norme s’expliquerait par
le coût du renouvellement ou de la configuration des équipements.
8
Bourses
Les fonds avec
Fonds Afrique
Name
DWS Invest Africa A2 Acc
Robeco Afrika Fonds A Inc
Nikko Africa Equity Fund
JPM Africa Equity D (acc) USD
JB EF Northern Africa CHF A Inc
Swedbank Robur Africa Equity D2 Acc
JB Multiflex JB African Equity C JPY Acc
EMIF South Africa load ZAR Acc
Magna Africa Fund C Acc
E.S. África FI Acc
Wallberg African All Stars I Acc
The Concord Egypt Euro Shares
UBS (CH) EF-South Africa Inc
PCA Africa Fund
Standard South Africa Equity A USD Acc
WIOF African Performance Portfolio A Acc
Simplicity Afrika Acc
BPI Africa FI Acc
The Egyptian Growth Investment Company
HQ Afrika Inc
Nordea-1 African Equity Fund BI Acc
Santander Selección África FI Acc
Atlas Maroc Acc
Intereffekt Emerging Africa EUR
Standard Africa Equity A USD Acc
ICECAPITAL Africa A Inc
2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19
2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20
20.49
19.38
18.25
17.99
14.52
- 35.35
13.62
- 48.50
12.91
12.06
- 17.09
- 31.32
11.71
- 47.99
- 43.62
11.05
- 35.94
10.85
10.50
- 27.01
- 12.59
9.91
- 24.39
- 34.30
9.58
9.47
- 36.63
9.22
6.35
- 44.01
6.24
6.05
- 23.74
- 9.09
2.48
- 44.74
- 1.57
- 1.75
- 44.32
- 3.14
- 24.11
22.61
- 5.78
- 51.03
- 14.34
- 61.13
- 14.52
- 61.31
Domicile
Luxembourg
Netherlands
Japan
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Ireland
Portugal
Luxembourg
Ireland
Switzerland
Taiwan
Ireland
Luxembourg
Sweden
Portugal
Guernsey
Sweden
Luxembourg
Spain
France
Netherlands
Ireland
Finland
Rating
Overall
3
1
5
3
4
5
Fonds MENA
2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19
Rating
Domicile
2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20
Overall
ING (L) Invest MENA EUR I Acc
21.95
Luxembourg
SGAM Oasis MENA SGD
21.09
- 41.05
Singapore
Investec GSF MENA A Gross Acc
16.33
Luxembourg
Makaseb Arab Tigers Fund USD Acc
13.84
- 38.92
- 36.64
Bahrain
2
SSgA Emer. Middle East&Africa Indx P Acc
13.41
- 21.91
- 30.62
France
4
SGAM Fd Eqs MENA AE Acc
13.21
Luxembourg
Investec GSF Africa&Middle East A GrAcc
13.20
Luxembourg
BG Selection Africa&MiddleEast Eqs A Acc
12.52
- 35.66
Luxembourg
Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A Acc
12.48
- 45.44
Luxembourg
Gustavia Turkey Middle East Inc
12.27
Sweden
CIMB-Principal MENA Equity Fund
12.24
- 44.55
Malaysia
Investec Africa & Middle East I Acc Net
12.08
United Kingdom
Mashreq Arab Tigers Funds Acc
10.52
Ireland
JPM Middle East Equity A (dist) - USD
9.98
- 34.63
- 30.59
Luxembourg
3
HQ Middle East Inc
9.75
Sweden
FIM Sahara EUR Acc
9.73
- 45.21
Finland
WIOF Middle East Perf A
8.50
Luxembourg
Schroder ISF Middle East EUR A Acc
7.99
- 42.68
Luxembourg
GAM Star Frontier Opportunities Acc
7.96
Ireland
Sydinvest Afrika & Mellemøsten Inc
7.92
- 40.81
Denmark
Meridio ArabWorld P Acc
7.25
- 39.64
Luxembourg
ESPA Stock Mid East and Afri Mkts A Inc
6.74
- 39.68
Austria
Deka-MiddleEast and Africa CF Acc
4.46
- 41.89
Luxembourg
T. Rowe Price Mid East& African Eq Fd I
1.92
- 49.85
Luxembourg
Algebra Capital Alpha MENA A Acc
1.86
- 60.98
Bahrain
LHV Persian Gulf Fd A Acc
- 1.00
- 46.79
Estonia
ING Middle East & Africa Fund
- 3.08
Taiwan
GCC Fund Arabia Inside A Acc
- 3.09
Luxembourg
PF (LUX) Mdl East & N Africa HP EUR Acc
- 6.63
Luxembourg
FT Emerging Arabia EUR Inc
- 7.34
- 55.37
Luxembourg
- 10.20
Luxembourg
Franklin MENA A Acc a H1
Name
Fonds islamiques
Name
CMS Islamic Balanced
TA Dana Optimix
Dana Islamiah Affin
Dana Makmur Pheim
Apex Dana Al-Faiz-i Inc
Public Islamic Asia Balanced
CIMB Islamic Balanced
MAAKL Al-Umran
CIMB Islamic Balanced Growth Fd
HwangDBS Aiiman Aiiman Balanced Fund
PRUdana dinamik
AmIslamic Balanced
MAAKL Al Fauzan
Public Islamic Balanced
HLG Dana Maarof
CIMB Islamic Balanced Income
Avenue SyariahExtra
ASBI Dana AL-Falah
AMB Dana Ikhlas
Alliance Dana Alif
CIMB Islamic Enhanced Sukuk Fd
Public Islamic Enhanced Bond
PRUdana al-islah
ASBI Dana AL-Munsif
RHB Mudharabah
2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19
2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20
29.77
- 3.04
18.16
18.28
- 7.22
4.69
16.72
- 17.94
13.79
16.01
- 8.97
7.40
15.71
- 0.38
51.03
15.56
- 9.66
14.66
- 11.68
4.95
14.57
1.98
15.27
13.95
- 13.53
2.43
12.90
0.73
11.55
12.65
- 1.42
22.31
11.92
- 8.24
13.96
11.80
- 5.96
28.45
11.77
- 9.61
5.24
11.57
- 9.04
12.49
11.37
- 6.37
5.48
11.35
- 16.22
- 11.97
11.16
- 0.44
27.58
10.65
- 5.26
- 0.32
10.44
- 11.92
- 4.40
10.11
2.81
2.73
8.74
5.33
8.14
2.04
- 0.70
7.47
- 5.85
12.67
4.18
- 8.19
6.31
Domicile
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Rating
Overall
3
1
3
2
4
3
4
2
4
4
3
5
2
3
3
1
4
2
1
3
3
5
3
Fonds matières premières et ressources naturelles
2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19
Rating
Domicile
2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20
Overall
SIA Global Mining Value EUR Acc
51.81
- 65.06
Luxembourg
Oceanic CF Australian Natrl Res GBP Inc
44.78
- 49.10
- 44.84 United Kingdom
1
Earth Exploration UI Acc
40.98
- 55.02
Germany
Natural Resources Fund Inst Acc
40.79
- 50.07
- 34.99
Ireland
2
Oak Tree Junior Mining & Explortion Acc
37.94
- 56.93
- 62.88
Liechtenstein
Pioneer Fds Gold and Mining A EUR ND Acc 37.26
- 48.05
- 34.03
Luxembourg
2
Investec Enhanced Natural Res A Acc Net
35.81
United Kingdom
JPM Natural Resources A Acc
35.50
- 49.07
- 38.40 United Kingdom
4
Schroder ISF GEM Commodities A Acc
34.27
Luxembourg
Oceanic CF Global Resources EUR Acc
33.57
- 47.93
United Kingdom
JPM Global Natural Resources A EUR Acc
33.46
- 51.99
- 41.98
Luxembourg
1
Name
JPM Emerging Resource Equity
MitsubishiUFJ Wld Resources
The Emerging Commodities Fund Acc
Allianz RCM Rohstoffonds A EUR Inc
Orion Sicav Ressources Naturelles Acc
Pioneer CIM-Global Gold and Mining Acc
First State Glb Resources III Acc
STABILITAS Soft Commodities I Acc
First State Glb Resources A Acc
DWS Rohstoffonds Inc
BGF World Mining A2 EUR
First State Global Resource USD
cominvest Rohstoff Aktien P Inc
Mizuho Global Resource Eq Fd
Alizee Deterre T Acc
FC AGF Canada Resource Eq Fd
JF Five Elements Fund A Acc
United Global Resources SGD
ZKB Ressourcen Vision Fonds A Inc
Tuma Commodities Acc
eQ Emerging Agri Sector 2 Acc
DekaLux-GlobalResources CF Inc
LCF Roth Prifund Natural Res. USD A Acc
Argenta Fd Sector Europe BasIndustr Acc
Baring Global Resources Fd Inc
BR Natural Resources Eq Fund
Franklin Natural Resources A Acc $
IFAG Natural Resources Fund Acc
BNY Mellon Glb Natrl Res Eq Fd
BBGI Commodities (USD) A Acc
UBS GU Commodity
FMM - Natural Resources A Acc Euro
Craton Capital Global Resources A Acc
Dynamic Focus+ Resource Fund I Acc
JB EF Natural Resources CHF A Inc
ALTIS Fund Global Resources Acc
Tiberius Active Commodity OP Inc
The Tectonic Fund Acc
Daiwa Commodity Index
Daiwa FW Commodity Select
Schroder Nikko Commodity Fd A
VP Bank Advice FoF Nat Resources A Inc
Eurovalor Recursos Naturales FI Acc
STABILITAS Growth Small Cap I Acc
Vontobel Belvista Com Lnk Sel Fund A Acc
DKA Sel Indx Resources
MUFJ Commodity Fund
Daiwa/RICI(R) Commodity Fd
VV-Strategie Rohstoffe T1 Inc
GR Dynamik OP Acc
Commodity Alpha OP R Inc
Orsay Ressources Acc
T. Rowe Price Glb Natrl Res Eq I Acc
Nomura Sect Indx Oil Nonferr
ESPA Stock Commodities A Inc
Pioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND Acc
Etoile Matières Premières Acc
DaiwaSB/SMBC Commodity Fd
Manulife GF Global Resources AA Inc
UBS (CH) EF-Global Materials Inc
SGAM Fd Eqs Global Resources A Acc
Carmignac Portf Commodities Acc
OSK-UOB Resources
BWI-FdsPtf Rohs & Ress Acc
SGAM Invest Secteur Matières Prem. Acc
Swedbank Robur Råvarufond Inc
AXA Or et Matières Premières Acc
Nippon Commodity Sel (Food)
DB Platinum Commodity USD I1C Acc
RBC Diversified Fund Natural Rsrc Eq Inc
CF Equities HAIG Resources B Acc
Barclays Ressources Naturelles Acc
Martin Currie GF Glbl Resources Inc
BZ Agro Inc
KB Lux Key Fd Natural Resources EUR Acc
Barclays Glb Commodity Delta A USD Acc
bfw raw materials Acc
UBS (Lux) SS-RICI (GBP) Inc
UBS (Lux) SS-RICI (USD) Acc
Parvest Global Resources C Acc
Nomura Commodity Fund
MS INVF Commodities Active GSLE A Acc
CS EF (Lux) Global Resources B Acc
Nissay Commodity Fund
Nippon Commodity Index Open
Chuomitsui Commodity Fund
MHAM Commodity Index Fd Wrap
Ideal Global Acc
AIG Commodity Fund D1M
ICECAPITAL Commodity B Acc
CAAM Funds Global Resources C Acc
Deutsche Far Est DWS Glb Mat & Engy
AXA WF Hybrid Resources A EUR Acc
LCL Actions Minergior Monde Acc
Fortis L Commodity World I Acc
CAAM Actions Minergior Acc
Marlborough ETF Commodity A Acc
MAM Actions Matières Premières Acc
DSP BlackRock World Gold Div
Alpi Risorse Naturali Acc
Barclays Resource Sel Income A SGD Inc
Géo-Energies C Acc
UBS (CH) Commodity Fund - USD P Inc
Nomura Global Commodity Open
Nomura Commodity Fund2 (GSCI)
Tiberius Commodity Alpha Euro OP I Inc
SompoJapan DBLCI Commodity 6
BEA Global Resources A Acc
Prudential Financial Global Resources Fd
Allianz Glb Inv Glb Agr Trend - ACC-TWD
HSBC Ressources Naturelles A/I
CAAM Ressources-Industrie Monde I Acc
Robeco Commodities
LCL Actions Rssrcs-Indstr Monde Acc
DWS Invest Commodity Plus FC Acc
Löwen Investment Fund Commodities Acc
DB Platinum Commodity Euro I1C Acc
HAIG Advantage M5 Rohstoffe B Inc
32.83
31.24
30.90
29.63
29.49
29.45
28.09
27.90
26.80
26.52
26.50
26.48
25.43
24.91
24.16
24.15
23.41
23.30
22.21
22.18
21.49
21.41
20.95
20.18
19.90
19.85
19.58
19.35
19.18
19.00
18.98
18.86
18.63
17.94
17.48
16.88
16.88
16.05
15.71
15.62
15.53
15.52
15.48
15.44
15.06
15.05
15.02
15.01
14.99
14.71
14.69
14.47
14.36
14.00
13.81
13.69
13.22
13.12
13.09
13.02
12.71
12.69
12.36
12.27
12.09
11.85
11.76
11.66
11.61
11.54
11.35
11.03
11.01
10.94
10.62
10.57
10.56
10.22
10.15
9.70
9.60
9.47
9.38
9.30
9.06
9.02
8.88
8.67
8.57
8.44
8.40
8.04
7.96
7.84
7.80
7.76
7.12
7.04
6.89
6.88
6.81
6.75
6.34
6.29
6.17
5.87
5.75
5.34
5.33
5.26
4.65
4.58
4.22
4.00
3.90
3.80
3.30
2.76
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
- 41.65
- 79.43
- 50.49
- 8.90
- 52.37
- 43.84
- 43.00
- 45.61
- 44.60
- 55.80
- 45.36
- 52.41
- 15.68
- 46.22
- 25.27
- 58.34
- 41.54
- 32.45
- 34.65
- 40.29
- 25.02
- 57.86
- 53.70
- 38.46
- 40.99
- 40.58
- 17.43
- 27.39
- 40.97
- 42.79
- 39.04
- 31.35
- 75.67
- 37.92
- 36.88
- 25.14
- 41.81
- 41.69
- 46.77
- 50.75
- 7.83
- 47.11
- 41.01
- 24.09
- 43.66
- 42.97
- 15.14
- 38.10
- 37.90
- 40.36
- 34.13
- 42.05
- 43.41
- 41.49
- 50.58
- 21.36
- 35.86
- 41.67
- 44.38
- 41.08
- 21.74
- 29.21
- 44.61
- 44.81
- 47.28
- 35.46
- 31.19
- 37.48
- 42.68
- 47.86
- 59.20
- 43.60
- 35.06
- 33.96
- 39.36
- 48.69
- 38.59
- 30.25
- 31.81
- 53.44
- 37.79
7.20
- 34.45
- 36.61
- 46.73
- 33.38
- 37.74
- 33.57
- 20.14
- 43.86
- 29.64
- 29.92
1.98
- 33.93
- 37.27
- 47.36
- 46.00
- 39.27
- 45.21
- 41.97
- 44.08
- 46.54
- 39.44
- 38.39
- 42.72
- 38.37
- 30.31
- 15.95
- 42.08
- 30.63
- 5.36
- 37.68
- 23.16
- 30.33
- 32.00
- 23.87
- 32.53
- 18.88
- 24.79
- 45.73
- 38.10
- 24.80
- 3.90
- 27.20
- 83.04
- 32.00
- 35.60
- 35.46
- 16.05
- 49.40
- 43.10
- 13.58
- 23.09
- 37.52
- 33.71
- 27.66
- 27.99
- 32.54
- 27.95
25.91
- 32.73
- 34.58
- 52.30
- 16.02
- 41.26
- 38.10
- 27.88
- 31.28
- 37.69
- 29.98
- 51.78
- 37.11
- 5.68
- 25.06
- 25.58
- 37.93
- 46.30
- 31.94
- 19.65
- 36.91
- 32.97
- 36.73
- 37.09
- 22.28
27.59
Japan
Japan
France
Germany
Luxembourg
Luxembourg
Ireland
Luxembourg
United Kingdom
Germany
Luxembourg
Singapore
Germany
Japan
Austria
Japan
Cayman Islands
Singapore
Switzerland
Liechtenstein
Estonia
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Ireland
Japan
Luxembourg
Liechtenstein
Japan
Switzerland
Japan
Luxembourg
Liechtenstein
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
France
Japan
Japan
Japan
Liechtenstein
Spain
Luxembourg
Luxembourg
Japan
Japan
Japan
Luxembourg
Germany
Luxembourg
France
Luxembourg
Japan
Austria
Germany
France
Japan
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
Luxembourg
Malaysia
Germany
France
Sweden
France
Japan
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
France
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
Ireland
Liechtenstein
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Japan
Luxembourg
Luxembourg
Japan
Japan
Japan
Japan
Luxembourg
Japan
Finland
Luxembourg
Taiwan
Luxembourg
France
Luxembourg
France
United Kingdom
France
India
Italy
Ireland
France
Switzerland
Japan
Japan
Luxembourg
Japan
Hong Kong
Taiwan
Taiwan
France
France
Netherlands
France
Luxembourg
Liechtenstein
Luxembourg
Luxembourg
3
5
4
2
4
3
2
1
3
4
1
2
ESPA Garant Commodities T Acc
Yuanta Global Oil & Mining Fund
VCH Expert Natural Resources Acc
Caja Madrid Recursos Naturales FI Acc
Baring Real Asset Futures A Acc
VINCOX Water & Energy Europe I Acc
UBS (Lux) SS-RICI (EUR) Acc
Pioneer SF EUR Commodities A EUR Acc
UBS (Lux) SS-RICI (CHF) Acc
Caixa Catalunya Multisectorial FI Acc
Polaris Global Key Resources
Parworld Track Commodities C Acc
Caixagest Matérias Primas FEI Acc
Swisscanto (CH) Commodity Sel Fd A Inc
UBS (CH) Commodity Fund - EUR P Inc
STAM Commodity Open
Swedbank Robur Skogsfond Inc
Sabadell BS Commodities FI Acc
CS CF Plus USD A Inc
UBS (CH) Commodity Fund - CHF P Inc
AGF Matières Premières R Acc
Nordea Foresta Kasvu
CS CF Plus SFR A Inc
CS CF Plus EUR A Inc
2.38
1.99
1.64
1.30
1.08
0.54
0.52
0.40
- 0.97
- 1.20
- 1.24
- 1.44
- 1.77
- 3.18
- 3.45
- 4.07
- 4.82
- 4.95
- 5.47
- 5.49
- 6.57
- 7.09
- 8.23
- 11.76
- 5.50
- 58.16
- 29.47
- 61.91
- 24.15
- 53.80
- 49.57
- 51.11
- 42.62
- 46.86
- 44.82
- 62.65
- 36.26
- 36.02
- 38.47
- 39.13
- 8.51
- 51.79
- 49.34
- 29.46
- 46.10
- 37.36
- 24.98
- 59.89
- 61.50
- 45.98
- 58.87
- 49.75
- 61.11
- 68.35
- 63.51
- 37.48
- 53.48
- 60.41
- 56.82
- 63.50
Austria
Taiwan
Luxembourg
Spain
Ireland
Liechtenstein
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Spain
Taiwan
Luxembourg
Portugal
Switzerland
Switzerland
Japan
Sweden
Spain
Switzerland
Switzerland
France
Finland
Switzerland
Switzerland
1
1
2
2
3
3
1
2
3
2
1
2
1
Fonds or et métaux précieux
4
5
4
1
3
4
2
4
4
3
3
4
3
4
4
5
3
2
2
5
3
3
5
3
1
4
5
5
3
2
3
4
4
4
4
4
4
4
Name
Timeless Precious Metal EUR
STABILITAS Pacific Gold+Metals I Acc
Earth Gold Fund UI Acc
CF Ruffer Baker Steel Gold O Acc
JB Gold Equity (USD) B Acc
Nestor Gold Fonds Acc
Piazza Merrill Lynch IIF World Mini Acc
ZKB Gold Aktienfonds A Acc
Smith & Williamson Glb Gold & Resources
Sicav Placeuro Gold Mines Inc
Dynamic Precious Metals Fund I Acc
MRB Goldminen- & Rohst.-aktien Fnd Inc
STABILITAS Silber+Weissmetalle I Acc
LODH Invest World Gold Exp USD P A Acc
AmPrecious Metal
Tocqueville Gold P Acc
Golden Dhow Fund Acc
Craton Capital Precious Metal A Acc
Strategic Precious Metal Fund CHF Inc
Valeurs Or Acc
Precious Cap Glb Mining & Metals Inc
Investec GSF Glbl Gold A Acc Grs USD
Investec Global Gold A Acc Net USD
MP-GOLD.SI
Franklin Gold and Precious Metals A
IAM-Gold& Metals B CHF Acc
Federal Multi Or et Matières Prem. Acc
UOB United Gold & General
PAM Gold & Silver Mining & Metals Acc
BlackRock Gold Fund
BlackRock Gold and General A Inc
DWS Invest Gold and Prc Met (USD) A2 Acc
Share Gold Acc
STABILITAS Gold+Resourcen I Acc
LODH Invest World Gold Exp EUR I Acc
BlackRock International Gold & Gen
URAM Gold & Mining Stock Fd (EUR) B Acc
BBGI Share Gold (USD) Inc
LCL Actions Or Monde Acc
CAAM Actions Or Acc
SGAM Fd Eqs Gold Mines A Acc
Global Gold And Precious Acc
Fructifonds International Or R Acc
GoldSphere A Acc
STABILITAS Gold+Resourcen Spec Sit I Acc
CM-CIC Or et Mat Acc
Nikko DWS New Resorce Fund
BGF World Gold A2 EUR
Swisscanto (CH) EF Gold Inc
SGAM Invest Secteur Or Acc
AIG PB Equity Fund Gold A Inc
AMG Gold Minen & Metalle A Inc
DWS Noor Precious Metals B Acc
Pioneer Fds (A) Gold Stock A Inc
AIG World Gold Div
DWS Goldminenaktien Typ O Acc
UBS (CH) EF-Gold Inc
NOAH-Mix OP Acc
CS EF Global Gold A Inc
DWS Gold A Acc
MVM LUX SICAV - frontrunner earth Acc
BlackRock Gold Metal A
DJE - Gold & Ressourcen I Acc
PEH Q-Goldmines Acc
LCF Roth Prifund Global Gold & PM A Acc
2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19
Rating
Domicile
2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20
Overall
58.11
- 51.41
- 59.39
Malta
1
49.03
- 36.47
Luxembourg
38.18
Germany
36.46
- 34.15
- 43.22
United Kingdom
2
32.24
- 33.14
- 31.06
Luxembourg
1
26.53
- 37.70
- 32.25
Luxembourg
2
26.50
- 55.80
Belgium
23.67
- 64.51
- 66.37
Switzerland
1
20.97
- 33.32
- 22.17
United Kingdom
3
20.79
- 39.11
- 32.45
Luxembourg
2
20.74
Luxembourg
19.60
- 43.64
- 45.61
Switzerland
2
18.75
- 64.16
Luxembourg
18.61
- 25.01
- 23.82
Luxembourg
3
18.41
- 31.04
Malaysia
18.18
France
17.57
- 12.59
Liechtenstein
16.27
- 30.33
- 37.11
Liechtenstein
3
16.09
- 27.95
- 19.63
Switzerland
3
16.00
- 20.29
- 13.41
France
4
15.49
- 34.53
- 40.71
Switzerland
2
15.49
- 27.69
- 16.02
Luxembourg
4
15.27
- 33.47
- 11.12
United Kingdom
14.68
- 16.43
Slovenia
14.62
- 23.84
- 13.89
United States
3
14.32
- 42.93
- 22.82
Switzerland
5
13.42
- 40.29
- 33.22
France
4
13.04
- 27.09
- 4.95
Singapore
5
12.65
Switzerland
11.83
- 29.83
- 29.73
Japan
11.31
- 33.15
- 16.14
United Kingdom
5
10.78
- 25.36
Luxembourg
10.75
- 18.18
- 11.78
Luxembourg
4
10.51
- 57.51
- 65.15
Luxembourg
1
9.87
- 32.28
- 23.75
Luxembourg
3
9.65
- 33.77
- 16.20
Jersey
5
9.64
- 52.91
Luxembourg
9.60
- 9.97
Switzerland
9.55
- 21.95
- 27.10
France
3
9.44
- 22.15
France
9.27
- 20.77
- 23.97
Luxembourg
3
9.26
- 27.48
- 35.22
France
1
9.23
- 16.15
- 18.61
France
4
9.01
France
8.93
- 66.73
Luxembourg
8.79
- 25.78
- 21.51
France
3
8.16
- 35.86
Japan
8.12
- 28.01
- 17.94
Luxembourg
4
7.78
- 17.88
- 25.37
Switzerland
2
7.75
- 20.42
- 25.27
France
3
7.14
- 27.82
- 16.26
Switzerland
4
6.96
- 24.94
- 15.15
Switzerland
6.73
- 32.38
Ireland
5.95
- 25.69
- 22.13
Austria
3
5.32
India
4.29
- 35.79
- 38.35
Germany
1
3.40
- 20.10
- 22.84
Switzerland
2
2.56
- 38.82
- 42.94
Germany
2
2.45
- 15.27
- 20.21
Switzerland
3
0.91
Poland
- 1.24
- 20.20
- 46.75
Luxembourg
2
- 1.34
- 15.40
- 19.54
Japan
- 1.57
- 32.72
- 29.37
Luxembourg
3
- 3.01
- 46.04
- 38.73
Luxembourg
2
- 6.03
- 21.12
- 5.87
Luxembourg
5
Fonds énergies
Name
CF Junior Oils Trust A Acc
Schroder ISF Global Energy A a Acc
Investec Global Energy A Acc Net GBP
LTIF Global Energy Value Acc
DnB NOR Renewable Energy Inc
BR World Resources Stk Fd
Awake Global Energy Fund
MP-ENERGY.SI
ODIN Offshore
A.C. Nuclear Opportunities Fund Acc
Invesco Energy Fd C Acc
Earth Energy Fund UI Acc
Orion Sicav Energie Acc
Daiwa/BlackRock Energy Resour
Guinness Global Energy A Inc
DWS Energiefonds Inc
Investec GSF Glbl Energy A Acc Grs EUR
STABILITAS Uran+Energie I Acc
CL (Gue) Energy Equity B Acc
2008-12-31 2008-04-19 2006-04-19
Rating
Domicile
2009-04-20 2009-04-20 2009-04-20
Overall
39.59
- 44.93
- 42.24 United Kingdom 1
35.07
Luxembourg
25.32
- 29.39
- 24.94 United Kingdom 3
23.53
- 59.71
- 52.61
Luxembourg
1
22.91
- 39.62
Luxembourg
22.14
- 42.31
- 24.34
Japan
21.45
- 48.47
Sweden
21.15
- 33.17
- 38.31
Slovenia
2
20.90
- 53.94
- 48.44
Norway
2
20.87
- 33.56
Liechtenstein
20.64
- 36.92
- 23.47
Luxembourg
4
19.45
- 45.80
Germany
18.20
- 12.22
- 9.72
Luxembourg
5
17.00
- 39.44
Japan
16.39
- 37.99
Ireland
15.46
- 34.73
- 47.16
Germany
1
15.32
- 34.57
- 29.92
Luxembourg
4
15.19
- 58.30
Luxembourg
15.07
- 42.81
- 39.67
Guernsey
2
CL (Lux) Energy Equity B Acc
Share Energy Acc
DWS Invest Energy FC Acc
Raiffeisen-Energie-Aktien A Inc
Pioneer Fds (A) Energy Stock T Acc
cominvest Energie Aktien I Inc
Petercam Equities Energy & Resources Acc
ING Energy Inc
OP-Ilmasto B Inc
BBGI Islamic Share Energy (USD) Inc
Fortis L Equity Energy Europe Acc
Fortis L Equity Energy World I Acc
Independent BasicEnergy Global Inc
OHRA New Energy Fonds
Robeco Energy Eq D EUR Acc
Mediolanum Ch Energy Eq Fd L Acc
Allianz RCM Energy A EUR Inc
Nikko Global Water Fund
FIM Green Energy Acc
Tokyo Kaijyo Energy & Food Fd
JB EF Energy Transition AFr
AXA WF Junior Energy A EUR Acc
CS EF Global Energy A Inc
BGF World Energy A2 EUR
ING (L) Invest Energy P USD Acc
Daiwa Energy Technology Fund
EIC Renewable Energy Fund A Inc
United New Generation Wld Eco
KEPLER Öko Energien A Inc
CS EF (Lux) Future Energy B EUR Acc
BBGI Share Clean Energy (USD) Inc
WEF I Global Energy Equities AU Acc
Handelsbanken Ny Energi Acc
Sigma Energy Acc
Global Energy and Natural Resources Acc
SGAM Invest Secteur Energie Acc
Swisscanto (LU) Eq Fd Sel Energy Acc
Eurizon EasyFund Eq Energy & Material R
Investin AMBER Energy Alpha
Lyxor Dynamic Alter Energy
SAM Smart Energy (EUR) B Acc
PF (LUX) Clean Energy I Acc
Ancoria Ny Energi
Delta Lloyd L New Energy B Acc
UBS (CH) EF-Energy Inc
BGF New Energy A2 EUR
SEB ÖkoLux Acc
LODH Premia Clean Energy F D Inc
Eurizon Azioni Energia E Mat Prime Acc
Barclays Power Select Income A Inc
KBC Eq Fd Oil Acc
Raptor Peak Oil Fund B Acc
EIC Solar Fund I Acc
KBC Eco Fund Alternative Energy Acc
Sarasin New Power B Acc
Ofi Single Sel Core Energy A Acc
Ibercaja Petroquímico FI Acc
Argenta Fd Energie Acc
SGAM Fd Eqs Global Energy A Acc
New Energy Fund (EUR) Acc
Groupama Energie Monde I Acc
Montepio Euro Energy FI Acc
Yuanta Global New Energy Fund
Triodos Renewables Europe I Acc
Vontobel Glb Trend New Power A1 Inc
BK Sector Energía FI Acc
SSgA Energy Index Equity Fund P Acc
Guinness Alternative Energy A Inc
eQ Clean Energy 1 K
Pioneer Surowców i Energii Acc
Energia A Acc
Etoile Energie Europe Acc
LBPAM Actions Ressources Durables A/I
Caixagest Energias Renováveis FEI Acc
Global Warming S EUR Acc
PEC Global Equity Inc
FFS Four Elements - Fire P Acc
JB URAM Energy Stock Fund (EUR) B Acc
BNP Paribas Energie Acc
Fondo Valencia Energ. Renovables FI Acc
Paradigm Glb Oil Resources Hi Yld
Sectorissime Energie Acc
Energies Renouvelables Acc
Fondsfinans Alternativ Energi Acc
Dexia Eqs L Eurp Energy Sect C Acc
Dexia Eqs B Euro Energy C Acc
VCH New Energy Acc
Tury Energie/Rohstoffe Equity A Inc
Hornet Renewable Energy Acc
14.85
14.63
13.84
13.82
13.62
13.45
13.36
13.03
12.40
11.97
11.50
11.03
11.01
10.95
10.86
10.40
10.22
9.97
9.77
9.11
8.70
8.44
8.24
7.84
7.75
6.67
5.77
5.72
5.67
5.61
5.61
5.49
5.49
5.43
5.18
5.00
4.94
4.91
4.77
4.75
4.67
4.62
4.30
4.29
3.97
3.88
3.53
3.47
3.43
3.37
3.02
2.70
2.61
2.43
2.29
2.20
2.13
2.07
2.02
1.94
1.78
1.59
1.35
1.07
0.95
0.87
0.48
0.32
0.28
0.18
0.00
- 0.21
- 0.51
- 1.34
- 1.45
- 1.45
- 2.71
- 2.73
- 3.23
- 3.41
- 3.68
- 3.87
- 3.90
- 3.97
- 4.11
- 4.15
- 4.82
- 11.67
- 18.09
- 41.75
- 31.93
- 36.26
- 36.19
- 35.52
- 36.19
- 51.91
- 34.33
- 23.93
- 38.33
- 30.55
- 45.36
- 32.06
- 32.91
- 39.50
- 45.72
- 37.99
- 46.61
- 31.80
- 27.89
- 34.16
- 26.71
- 36.35
- 21.69
- 21.35
- 17.31
- 54.75
- 34.60
- 37.95
- 39.97
- 29.68
- 37.42
- 35.87
- 31.19
- 22.67
- 48.67
- 32.31
- 26.77
- 30.79
- 37.03
- 43.85
- 38.84
- 35.20
- 43.42
- 38.24
- 50.30
- 50.18
- 38.81
- 33.46
- 38.27
- 59.33
- 21.86
- 41.86
- 44.42
- 47.48
- 49.66
- 32.35
- 42.80
- 39.18
- 39.79
- 33.54
7.45
- 30.50
- 52.17
- 32.19
- 48.30
- 50.97
- 39.95
- 29.65
- 34.73
- 40.42
- 51.30
- 43.43
- 35.72
- 44.62
2.84
- 45.58
- 34.10
- 33.52
- 58.19
- 47.35
- 54.02
- 36.84
- 31.82
- 33.61
- 32.00
- 29.17
- 37.89
- 42.00
- 25.34
- 27.82
- 56.27
- 25.51
- 29.84
- 35.52
- 42.69
- 40.58
- 32.95
- 19.23
- 29.57
- 40.44
- 32.58
- 37.77
- 7.86
- 41.21
- 36.06
- 17.56
- 19.42
- 54.74
- 34.99
- 39.13
- 38.07
- 33.11
- 34.07
- 53.93
- 37.01
- 36.59
- 53.13
- 55.92
- 63.11
- 11.40
- 0.63
- 37.77
- 54.09
- 39.57
- 35.07
- 56.44
- 34.40
- 33.88
- 54.11
- 60.47
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Austria
Austria
Germany
Belgium
Netherlands
Finland
Switzerland
Luxembourg
Luxembourg
Denmark
Netherlands
Luxembourg
Ireland
Germany
Japan
Finland
Japan
Luxembourg
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
Luxembourg
Japan
Switzerland
Japan
Austria
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
Finland
Norway
France
France
Luxembourg
Luxembourg
Denmark
Cayman Islands
Luxembourg
Luxembourg
Cyprus
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Italy
Ireland
Belgium
Luxembourg
Liechtenstein
Belgium
Luxembourg
Luxembourg
Spain
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
France
Portugal
Taiwan
Luxembourg
Luxembourg
Spain
France
Ireland
Finland
Poland
France
France
France
Portugal
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
Luxembourg
France
Spain
Taiwan
France
France
Norway
Luxembourg
Belgium
Luxembourg
Austria
Liechtenstein
2
4
1
3
2
3
4
3
2
3
3
4
3
3
3
1
4
3
2
4
2
3
4
1
Les valeurs bancaires africaines
en effervescence
AI40
Les banques tiennent le haut du pavé à Lagos, au Caire, à Tunis et à Johannesburg. Signe d’un
retournement de tendance ?
L’indice Africa Investor 40 a progressé de
0,57% la semaine dernière, clôturant à
92,53 points. Cette progression ramène
ses contre-performances annuelles à
7,54%, rapprochant encore un peu plus
l’indicateur des grosses capitalisations
boursières africaines de son point de départ des 100 points, en janvier 2006. Ce
regain de vitalité s’inscrit en corrélation
avec le marché US, qui boucle une sixième semaine positive. Dans cette euphorie
entretenue par la stabilisation du marché
immobilier américain, l’indice S&P 500
se bonifie de 0,5% à 869,6 points, soit
son plus haut point depuis le 9 février
dernier. Pour sa part, le MSCI Barra, qui
traduit l’évolution des bourses au niveau
mondial, grignote 2,3%.
En Afrique, l’indice composite de la Bourse
nigériane progresse de 0,35%, à 19 983,09
points, en contraste par rapport à la semaine dernière. Les valeurs Zenith Bank
2
Les Afriques : Pourquoi cette décision
de racheter le New Star Heart of Africa
Fund qui était en difficulté ?
Dr Ayo Salami : Nous l’avons perçu
comme une excellente opportunité pour
lancer un fonds géré de façon dynamique. A Duet, nous avions déjà un fonds
qui sied bien à ceux qui souhaitent limiter au maximum les risques liés à leurs
investissements. Mais certains de nos
partenaires sont intéressés également à
nos performances, et il nous fallait un
fonds géré de façon plus active et dynamique. L’opportunité d’acheter le New
Star s’est alors présentée. Nous avons
donc fait cette opération parce que nous
croyons en l’Afrique. Et malgré la chute
des valeurs de certaines compagnies en
Afrique, nous pensons que, pour les investisseurs qui s’inscrivent sur le long
terme, il s’agit d’une bonne opportunité pour se positionner dans la région.
L’Afrique reste une région où l’investissement croît et où les perspectives
macro-économiques pour 2009 et 2010
sont positives.
2
2
5
3
2
2
4
4
1
www.lesafriques.com
contexte favorable aux bancaires.
Le secteur joue les locomotives aussi à
Johannesburg à travers la valeur Standard
Bank, qui réussit à maintenir son rythme
haussier dans un environnement baissier
(-0,58% pour l’indice composite).
Au niveau des baisses, Celtel Zambia cède
6,1% de sa valeur, cotant à 0,05 dollar.
Autre baisse significative, l’action Impala
Platinum (Afrique du Sud) recule, tirée
à la baisse par le cours du platinum. Au
Kenya, Safaricom abandonne 3,7%, à
0,03 dollar, victime du désengagement
des investisseurs étrangers. Conséquence,
l’indice NSE 20 a chuté de 2,22%, à
2714,02 points. A Abidjan, le spécialiste
du caoutchouc SAPH se déleste de 3,1%
de sa valeur, à 20,73 dollars. En parfait
contre-exemple, le nigérian Oceanic Bank
International décroche de 3%.
A.W.
Le groupe Duet Asset Management a racheté le New Heart of Africa Fund au début du mois d’avril, et
de le transformer en Duet Africa Opportunities Fund. Ce nouveau fonds à une valeur estimée à environ 40 millions de dollars. Pourquoi ce rachat ? La réponse du directeur du fonds, le Dr Ayo Salami.
Propos recueillis par
Charles Bambara, Londres
5
4
et Dangote Sugar ont soutenu la tendance
haussière, avec pour la première, une progression de 18,6%, à 0,09 dollar. A l’image
de la Wemabank, le secteur financier nigérian est en train de se réveiller d’une
longue torpeur qui date de l’automne dernier. Le raffineur Dangote Sugar marque
aussi une bonne progression à 8,4%. C’est
l’expression du retour de la demande de
certains investisseurs qui cherchent des
positions longues.
En Egypte, la Commercial International
Bank (CIB) marque la meilleure progression hebdomadaire, soit 6,6%, à 6,8 dollars, dans un marché globalement haussier. L’indice EGX s’est apprécié de 3,83%,
se rapprochant de la barre des 5000 points.
Les investisseurs locaux ont été les plus actifs, suivis de ceux des pays arabes.
En Tunisie, le blue chip de la place, Banque
de Tunisie (BT), termine la semaine
sur une progression de 1,05%, dans un
Pas de récession en Afrique, mais
un ralentissement de la croissance
5
2
3
Source © 2009 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés
Contact : Reza Yazdi, Tel. : +33 1 55 50 13 24
Toutes les monnaies africaines mises à jour
quotidiennement sur
9
Bourses
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
LA : Avez-vous essayé de comprendre
pourquoi l’ancienne direction de New
Star a échoué ?
Dr AS : je crois que l’échec de ce fonds
n’a rien à voir avec l’Afrique. Il y a deux
raisons pour lesquelles nous croyons que
ce fond a échoué : la première, c’est que
le groupe New Star, en tant que groupe,
avait déjà des problèmes financiers et
donc la compagnie devait être vendue à
une banque, qui l’a ensuite revendue au
groupe Henderson. Tous les autres produits du groupe ont été affectés par ces
problèmes financiers du siège central
de New Star, pas seulement leur fonds
pour l’Afrique. Deuxièmement, le fonds
pour l’Afrique du groupe New Star était
unique parce qu’ouvert aux investisseurs
spécialisés, avec une liquidité quotidien-
ne, c’est-à-dire que l’on pouvait se désengager à tout moment. Le fonds était donc
actif chaque jour sur les places financières
et l’investisseur pouvait accéder à ses placements quand il le souhaitait. Au regard
de ce que nous savons, cette stratégie ne
sied pas aux places financières africaines.
On ne peut pas, sur ces places africaines,
acheter aujourd’hui et vendre le lendemain en espérant faire de bonnes affaires
à chaque fois. Il faut plutôt considérer
une approche à moyen et long terme.
Cette option, en pleine crise de confiance
des investisseurs, a entraîné une vague de
retrait des placements et c’est ainsi que
le fonds a échoué. Je ne crois pas du tout
que le fonds a échoué parce que c’était un
fonds pour l’Afrique.
LA : Connaissant tout cela, quelles sont
les mesures que vous avez prises pour
que le nouveau fonds de Duet pour
l’Afrique soit réellement rentable pour
les investisseurs ?
Dr AS : Notre stratégie est d’avoir une
liquidité mensuelle avec un préavis
obligatoire de 90 jours pour d’éventuels
souhaits de retraits des placements. Ce
qui nous donne un temps de réaction
idéal pour trouver des solutions alternatives. Nous allons aussi nous focaliser
sur des placements plus liquides auprès
des grandes compagnies africaines, qui
enregistrent une forte demande de leurs
produits. Nous pensons en effet que le
pouvoir d’achat du consommateur africain n’a pas été aussi érodé que celui du
consommateur européen. Nous souhaitons investir dans des compagnies
à forte demande intérieure comme les
brasseries, les cimenteries, l’alimentation, les télécommunications. Ces secteurs connaîtront une forte progression
dans les deux à trois prochaines années
et nous positionnerons notre fonds en
conséquence... Nous ne voulons pas
nous engager pour le moment dans des
secteurs comme les banques, les mines
et autres ressources naturelles.
LA : Mais nous n’avons aucune idée de la
valeur de ce nouveau fonds pour l’Afrique de Duet. Quelle est sa valeur ?
Dr AS : Notre stratégie est de ne pas rendre publique une telle information. Nos
fonds s’adressent à des investisseurs sophistiqués qui connaissent les risques des
marchés, et donc nous dévoilons toutes
ces informations à des investisseurs potentiels uniquement.
LA : Depuis le rachat du New Star of
Africa Fund, avez-vous noté au moins
un frémissement de reprise qui prouve
que vous avez fait une bonne opération
en le rachetant ?
Dr AS : Oui, tout a fait. Mais mon premier objectif était de me débarrasser des
produits improductifs de l’ancien groupe. Nous avons fait des progrès dans la
restructuration du fonds, au regard de
notre nouvelle approche. Notre prochain
objectif sera d’accroître ce fonds et de
le rendre plus visible, afin d’attirer plus
d’investisseurs.
LA : On entend dire de plus en plus
que la reprise dans les pays développés
sera au rendez-vous l’année prochaine. Est-ce que ce sera aussi le cas pour
l’Afrique ?
Dr AS : L’Afrique n’est pas en récession,
à l’opposé des pays développés. Même les
chiffres du FMI disent que l’Afrique aura
une croissance d’au moins 3,5% cette année. Les données macro-économiques de
l’Afrique sont complètement différentes
de ce que l’on connaît en Europe, où la
croissance est négative. Malgré tous les
problèmes que nous avons au niveau international, l’Afrique progresse. La croissance, qui était de 6 à 7% par an, va chuter, mais elle reste positive pour les pays
qui ont des taux de croissance démographique autour de 2%. Il n’y a aucune
indication qui prouve que la crise internationale actuelle va très sérieusement
affecter la croissance des pays africains.
10
Bourses
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
Nigerian Stock Exchange : les actionnaires
appellent l’Etat au secours
La capitalisation boursière a perdu 13 000 milliards de nairas et l’indice composite, 30 000 points. Assez pour que
les actionnaires invitent le gouvernement à intervenir.
Par Chérif Elvalide Seye, Dakar
L’Association des actionnaires de la bourse du
Nigeria, Nigerian Stock Exchange (NSE), a appelé le gouvernement à intervenir pour enrayer
la chute continue de la bourse, qui leur a fait
perdre des centaines de milliards de nairas depuis le mois de mars dernier. Ainsi, en une seule
journée, entre le 14 et le 15 avril dernier, la capitalisation boursière a chuté de 5158 milliards de
nairas, à 5100 milliards. Au total, la capitalisation boursière a perdu 13 000 milliards de nairas. L’indice composite a perdu 30 000 points.
Pour les actionnaires, ce recul massif est dû
aux retraits massifs effectués par les gestionnaires de fonds étrangers européens et américains pour régler la crise financière dans leurs
pays. Il y a, de ce fait, un problème de liquidité
pour les banques.
« Le gouvernement doit céder des prêts à un taux
d’intérêt faible pour aider les investisseurs qui
doivent de l’argent, notamment les agents de
change », propose l’association.
Un actionnaire, Oladipo Yemitan, interrogé par
la Pana, a déploré la saturation du marché due
aux ventes-paniques et à l’absence d’acheteurs,
parce qu’il n’y a pas d’argent. « Il y a deux mois,
j’avais des difficultés, donc j’ai contacté mon
courtier pour vendre mes actions, il n’y avait pas
d’acheteurs. Donc, le gouvernement doit aider les
investisseurs en leur prêtant pour leur permettre
d’acheter des actions pour stabiliser le marché ».
« Nous sommes confrontés à une catastrophe majeure qui pourrait engendrer un autre problème
si il n’est pas résolue correctement. Le gouvernement ne doit pas dire qu’il n’a pas d’argent à cause
de la baisse du cours du pétrole brut sur le marché international. Beaucoup de gouvernements,
en Europe et en Amérique, interviennent pour
sauver les emplois. Notre propre cas ne doit pas
être une exception », a déclaré à la Pana, un banquier à la retraite, le Dr. Adeboye Onyiwinde.
Contrôle
Des actionnaires s’en prennent aussi à l’autorité de contrôle, la Securities and Exchange
Commission, en dénonçant sa corruption et
en l’invitant à accomplir son travail avec efficacité. Ils lui reprochent également d’avoir été
incapable de rassurer les investisseurs immédiatement après le début de la crise.
Le président du NSE, Oba Otudeko, ne partage
pas ces points de vue. Il estime que l’organisme
de contrôle était conscient de ses responsabilités et avait pris des mesures pour renverser
cette tendance à la baisse.
La directrice générale de la Bourse, Ndi
Okereke-Onyiuke, a annoncé pour sa part
qu’elle allait présenter, au gouvernement et au
conseil d’administration de la Bourse, deux
mesures-clé pour sortir des difficultés. « Si ces
mesures sont approuvées, elles vont stimuler le
marché et attirer davantage d’investisseurs locaux et étrangers sur le marché », a-t-elle promis, sans autres précisions.
Mme Ndi Okereke Onyiuke a aussi indiqué que 40% des fonds perdus provenaient des placements privés et non de
l’offre publique. Plus d’une centaine de
placements privés ont été effectués sans
être inscrits à la bourse, a-t-elle déploré.
Pour sa part, la commission nationale chargée
d’analyser les structures et processus du marché financier, a fait 32 recommandations qui
portent notamment sur les échanges, les coûts
de négociation du marché secondaire, l’utilisation de la technologie, la transparence et la responsabilité, les produits et offres du marché.
S’agissant ainsi de l’organe de réglementation
et de surveillance, la commission préconise le
renforcement des pouvoirs de la Commission
des opérations boursières. Elle juge également
nécessaire la révision et la simplification des
rachats, des fusions et processus d’acquisition.
Elle propose aussi de faire passer de trois à six,
les heures de négociation pour accroître les vo-
lumes d’échanges quotidiens et leur valeur.
La NSE a qualifié ces recommandations de
« fallacieuses ». Pour elle, l’augmentation des
heures de négociation ne se traduirait pas par
Pour les actionnaires, ce recul
massif est dû aux retraits massifs
effectués par les gestionnaires
de fonds étrangers européens et
américains pour régler la crise
financière dans leurs pays. Il y
a, de ce fait, un problème de
liquidité pour les banques
celle du chiffre d’affaires, ni de la liquidité
du marché, en expliquant que les Bourses de
Johannesburg, de Casablanca, de Nairobi, de
Maurice et de Namibie, bien qu’ayant plus
d’heures de négociation que la NSE, avaient de
moindres volumes d’échanges en 2007.
1,6 milliard de dollars en fumée
160 000 actionnaires d’African Petroleum ont subi une perte de 240
milliards de nairas (1,6 milliard de dollars) dans un scandale de manipulation du prix des actions à la NSE.
L’homme le plus riche du Nigeria, patron du Dangote Group of
Companies, Alhaji Aliko Dangote, ainsi que le directeur de Nova
Finance and Securities Limited, Eugene Anenih, ont été convoqués
par l’agence de lutte contre la corruption (EFCC), pour s’expliquer.
Si Dangote, qui a nié toute responsabilité dans la manipulation du
titre, n’a fait l’objet pour l’heure d’aucune mesure, Anenih a été sanctionné par la Commission de contrôle des opérations de bourse du
NSE, la Securities and Exchange Commission.
Trois traders de la NSE, Capital Bancorp Limited, Hamilton Hammer
and Co. Ltd et Arian Capital Management Limited, ont été suspendus.
Le directeur général de la Commission de contrôle (SEC), Musa Al-Faki,
a été suspendu par le ministre des Finances et Mlle Daisy Ekineh.
La Chambre des Représentants s’est également saisie de l’affaire. Elle
a mis en place une commission d’enquête qui a menacé d’ordonner
l’arrestation du président d’AP, Femi Otedola, qui a refusé de déférer
à sa convocation pour s’expliquer sur ses relations avec la société de
courtage Nova Securities et Dangote Group. Femi Otedola estime
que son entreprise a perdu 117,18 milliards de nairas dans la manipulation et réclame compensation.
Sont également menacés, la directrice du NSE, Dr. Ndi Okereke
Onyiuke, et son homologue d’Afribank, Tunde Falasinu.
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
11
Finances
Libéria : décote record pour rachat de dette
Le Libéria a racheté, sans bourse délier et avec une décote de 97%, sa dette commerciale.
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Avec une dette extérieure qui s’élevait à 4,9 milliards de dollars en juin 2007,
soit 700% du revenu national, le Libéria
avait, de loin, le plus fort ratio endettementPIB de l’ensemble des pays en développement. Une situation dont est grandement
responsable la longue guerre civile qui a
déchiré le pays et qui ne s’est achevée qu’en
2003. Le gouvernement d’Ellen Johnson
Sirleaf, élue en 2005, s’est immédiatement
attaqué à cette difficile question. Il vient de
la résoudre brillamment en rachetant pour
38 millions de dollars une dette publique de
1,2 milliard de dollars, soit une décote de
près de 97% de la valeur nominale. Ce sont
25 créances commerciales non amorties qui
ont été rachetées.
Qui plus est, le contribuable libérien n’a rien
à débourser puisque la moitié de la somme a
été apportée par la Banque mondiale dans le
cadre du Fonds de désendettement des pays
de l’Association internationale de développement (IDA) et l’autre, conjointement par
l’Allemagne, la Norvège, le Royaume-Uni et
les États-Unis.
« L’endettement extérieur accablant du Libéria
est grandement allégé par ce rachat qui normalise les relations financières du pays avec
la communauté des investisseurs. Le soutien
apporté à ce rachat s’inscrit dans le droit fil de
notre engagement à aider les pays pauvres très
endettés à réduire le fardeau de leur dette », a
expliqué Robert B. Zoellick, le président de la
Banque mondiale.
Fonds spéculatif
Reste que cette dette semblait définitivement
compromise. Elle était en souffrance depuis le
milieu des années 80 et le début de la guerre
civile. Impayée, elle avait été rachetée successivement par plusieurs fonds de placement spéculatifs et autres investisseurs spécialisés dans
les dettes sinistrées, sur le marché secondaire.
Le Libéria a entamé en 2007 les négociations
avec 97,5% des créanciers de cette dette. C’est
l’un des taux de participation les plus élevés
enregistrés depuis plusieurs décennies dans
le rachat de dette souveraine. C’est un succès
inhabituel qui atteste aussi probablement de
la compromission de la dette.
C’est la Banque mondiale et le gouvernement
suisse qui ont financé le cabinet juridique
Cleary Gottlieb de New York, ainsi que le cabinet financier Houlihan Lokey de Londres,
auxquels se sont joints les conseillers économiques du Centre pour le développement
mondial de Washington.
Le rachat ramène la dette extérieure du
Libéria à 1,7 milliard de dollars, soit une réduction de plus de 3 milliards de dollars sur
les deux dernières années. En effet, en décembre 2007 déjà, la Banque mondiale avait apuré
les arriérés du Libéria envers elle. La Banque
africaine de développement en a fait de même
pour un montant de 250 millions de dollars,
ainsi que les créanciers bilatéraux.
Enfin, quand le Libéria aura atteint le point
d’achèvement de l’Initiative en faveur des
pays pauvres très endettés (PPTE), probablement en 2010, l’essentiel du reliquat de la
dette sera annulé.
« Le remboursement de cette dette héritée, qui
avait explosé sous l’effet des intérêts et des pénalités pendant la période où mon pays était
ravagé par la guerre civile, constitue une avancée importante sur la voie du redressement. Elle
conforte notre assise pour attirer les investissements et accélérer la croissance économique »,
s’est réjouie la présidente du Libéria, Ellen
Johnson Sirleaf.
Maroc : Ali Harraj à la tête Algérie : Maghreb Leasing
du CIH, un changement renflouée par la BAD
de politique ?
Ali Harraj, en charge
du pôle financier de la
Caisse de Dépôt et de
Gestion (CDG), va mener les affaires courantes
du CIH jusqu’à l’assemblée générale prévue le
28 mai 2009. Aucune explication officielle n’était
disponible vendredi à
l’annonce de ce changeAli Harraj.
ment, intervenu à l’issue
de la réunion du conseil de surveillance de la
banque. L’ancien PDG de l’institution, Khalid
Alioua, est relégué au rang de vice-président
du conseil de surveillance, jusqu’à la modification du mode de gouvernance. Pour rappel, la
banque, détenue à hauteur de 57% par la CDG,
avait connu une régression de ses bénéfices et
de son PNB durant l’exercice 2008. Pendant la
période intérimaire, Ali Harraj sera assisté de
deux directeurs généraux, Gilles Thierry (qui
représente la Caisse d’Epargne) et Said Laftit.
Pour rappel, Ali Harraj est diplômé de l’Ecole
centrale de Paris (ECP), de l’Institut français
du pétrole (IFP) et de l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD). Sa carrière a débuté à l’ONAREP (devenu aujourd’hui
ONHYM, office marocain des hydrocarbures
et des mines), puis au Groupe Univers Motor
en tant que directeur général. Entré dans le
groupe CDG en 2002, en tant que directeur général de la Loterie Nationale, M. Harraj prend
ensuite la responsabilité de la mise en œuvre
du plan de redéploiement de la BNDE (une
banque qui n’existe plus aujourd’hui). Il est
également PDG de Maroc Leasing et administrateurs de plusieurs filiales du groupe (Maroc
Leasing, Sofac-Crédit, La Caisse Marocaine
des Marchés, Loterie Nationale, Cellulose du
Maroc et Papelera de Tetuan). Son arrivée à
la tête du CIH, même de manière intérimaire,
constitue à ne pas douter, un grand changement politique.
Orascom Telecom
Tunisia mijote son
entrée en bourse
Orascom Telecom Tunisia
(OTT, Tunisiana) étudierait très sérieusement son
introduction à la bourse,
selon le site tunisien Tustex.
La question sera tranchée
dans quelques semaines par
le conseil d’administration
d’OTT. L’introduction devrait concerner 30% du capital de l’opérateur, ce qui le
placerait d’emblée comme
première capitalisation boursière de la place
de Tunis. L’opération devrait intervenir d’ici
fin 2009, indique la même source. A travers
cette introduction en bourse, les dirigeants
de Tunisiana viseraient un double objectif :
d’une part, l’ancrage de l’opérateur en tant
que société tunisienne à travers l’ouverture
du capital au public et, d’autre part, la réduction du taux d’imposition de Tunisiana de 35
à 20% sur cinq ans, ce qui
constituerait une économie
fiscale substantielle pour le
premier contribuable privé
du pays.
En ce qui concerne le premier objectif, il est à rappeler qu’actuellement le
capital social de Tunisiana
est détenu à égalité par
Orascom (Egypte), par
le groupe Sawiris, et par
Qtel (Qatar). Tandis que son concurrent,
Tunisie Telecom, a ouvert 35% de son capital à Telcom (Dubaï) et que le capital du
prochain opérateur du pays sera détenu, à
raison d’au moins 51%, par des Tunisiens.
Une telle opération d’envergure ne pourrait que dynamiser encore plus la Bourse de
Tunis, déjà en pleine forme, en consolidant
son assise et son attractivité.
Le conseil d’administration de la BAD a approuvé l’octroi à Maghreb Leasing Algérie (MLA)
d’une garantie partielle de 6 millions d’euros.
Cet instrument permettra à MLA de mobiliser
l’équivalent, en dinars algériens, de 12 millions
d’euros, auprès d’un consortium de banques
locales. Cette transaction constitue la première
opération du Département du secteur privé en
Algérie. Son but est de soutenir l’expansion de
MLA et l’aider à développer son portefeuille de
crédit bail, par l’octroi d’une garantie lui permettant de mobiliser, localement, une partie des ressources nécessaires au financement de sa croissance. MLA est une société par actions, de droit
algérien, constituée en 2006 à l’initiative de ses
actionnaires majoritaires, Tunisie Leasing Group
(également partenaire technique) et Amen Bank,
des institutions ayant par le passé bénéficié de
l’appui de la BAD. En trois ans d’existence, MLA
s’est hissé au rang de première société de leasing
d’Algérie en termes de production, avec près de
25% des parts de marché, avec une clientèle cible exclusivement composée de PME. Les fonds
mobilisés dans le cadre du projet permettront
à MLA de financer 100 PME supplémentaires
(environ 20% de sa clientèle actuelle), créer 260
emplois additionnels et contribuer à la consolidation de 3000 emplois. Le soutien de la BAD
au secteur du leasing est motivé par le fait que ce
dernier constitue un moyen efficace de promouvoir et moderniser tant le secteur financier que
celui des PME.
Le coup de scalpel de
Mohamed Boussaid sur
le plan Azur
Les décisions de retrait des groupes belge
Thomas Piron, néerlandais Orco et le mic mac
de l’américain Colony Capital auraient-ils
ébranlé le moral de Mohamed Boussaid ?
Lors de la conférence presse organisée à ce
propos, lundi 20 avril, le successeur de Adil
Douiri s’est fendu d’un « je ne fais le procès à personne » qui a fait le tour du tout
Casablanca-Rabat. Et voilà notre ministre
d’initier un réquisitoire sévère contre le Plan
Azur, qui pécherait par excès d’ambitions
en capacité et en délais. Pour M. Boussaid,
le plus dur est à venir. Une analyse que ne
partagent pas nombre de professionnels du
secteur, convaincus que la reprise du marché
immobilier américain, après de longs mois de
glissade, est déjà en soi un gage de confiance.
A cela s’ajoute l’optimisme relatif quant à une
prochaine reprise de l’économie mondiale,
relayé par des dirigeants politiques réunis samedi à Washington, au FMI. Avant de réduire
le plan Azur de 85 000 lits à 35 000 lits, le ministre ne devrait-il pas d’abord engager une
réflexion ou des Etats généraux sur le secteur,
en accord avec les professionnels ?
Plan vert marocain :
Aziz Akhannouch au
pas de course
Plusieurs conventions ont été signées par le ministre de l’Agriculture, Aziz Aknouch, en marge du salon de l’Agriculture tenu à Marrakech
la semaine dernière. Pour accompagner le plan
Maroc Vert, le ministre compte porter la part
de la Recherche & Développement de 0,7 à 1%
du PIB. En attendant, il peut déjà savourer la
récolte record de 102 millions de quintaux de
céréales, réalisée cette année, et l’envolée des
investissements (12 milliards de dirhams)
dans le secteur agricole. Vedette de cette quatrième édition du salon de l’Agriculture, M.
Akhannouch a indiqué que des projets de
grande envergure ont été lancés dans toutes
les chaînes de production par des investisseurs
marocains et étrangers.
12
En bref -
E n t r ep r i ses et M a r ch é s
ENtreprises et marchés
Mines
Agriculture
RDC : les autorités se
prononceront bientôt sur
les contrats miniers
Pays du Sahel : hausse de
44% de la production de
riz dans l’espace CILSS
Les autorités vont bientôt décider du sort des contrats avec
six des plus grandes sociétés minières, pour mettre ainsi un
terme à un processus d’examen qui a beaucoup tardé, a déclaré le vice-Premier ministre. Le gouvernement va décider
« aussi rapidement que possible, parce que ce sont des questions économiques importantes pour notre pays », a déclaré
Emile Bongeli. L’examen des contrats a été lancé au début
de 2007 dans un effort visant à accroître la participation
du gouvernement dans 61 accords, dont la plupart ont été
signés durant la guerre 1998-2003. Il s’agit notamment des
contrats avec AngloGold Ashanti, Banro, First Quantum,
Gold Fields, Freeport-MacMoRan et Mwana Africa.
Les pays membres du Comité inter-Etats de lutte contre
la sécheresse au Sahel (CILSS) enregistrent une hausse de
44% de la production de riz, passant de 1,853 à 2,67 millions de tonnes entre 2007 et 2008. « Les augmentations
de production les plus significatives ont été enregistrées au
Burkina Faso, en Gambie, au Niger et au Tchad », a déclaré le chef du département Information et Recherches du
CILSS, Brahima Sidibé. Cependant, la dépendance des pays
du Sahel vis-à-vis des importations reste encore importante, près de 62% du riz consommé dans la région provenant
de l’étranger.
Nigeria : élaboration
d’un nouveau cadre
juridique minier
Le gouvernement a élaboré un nouveau cadre juridique et
réglementaire pour l’exploitation minière, adossé à d’autres
réformes institutionnelles, a annoncé la ministre des Mines
et de l’Acier. Mme Deziani Allison-Madueke a révélé que le
choix s’est porté sur le développement de la production de
7 minéraux jugés stratégiques : l’or, le bitume, le charbon,
le minerai de fer, le calcaire-barytine, le plomb et le zinc.
« En développant ces minéraux, nous espérons augmenter la
contribution de ses ressources minérales au produit intérieur
brut (PIB) à partir de 0,05% à 20% dans les prochaines années », a-t-elle indiqué.
Angola : reprise de la
demande de diamants,
selon le ministre des Mines
Le secteur de la production de diamant enregistre une
reprise de la demande, a déclaré le ministre des Mines,
Mankenda Ambroise. Le pays a rouvert dix mines, qui
avaient été temporairement fermées, en raison de « signes
positifs » de la demande, a-t-il indiqué. « Nous avons vendu
pour plus de 70 millions $ de pierres précieuses en un mois »,
contre « des ventes mensuelles de l’ordre de 25 millions $ au
début de l’année », a ajouté le ministre. L’Angola prévoit de
produire environ 9 millions de carats cette année, soit 7%
de moins qu’en 2008.
Malawi : 200 millions $
pour le projet d’uranium
de Kayelekera
Le président Bingu wa Mutharika a décidé de débloquer un
montant de 200 millions $ pour accélérer le démarrage du
projet d’uranium de Kayelekera, géré par l’entreprise australienne Paladin Africa Limited, dans le nord du district
de Karonga. On attend à ce que le projet minier apporte
de véritables changements dans la région, assurant ainsi le
développement d’infrastructures, dont un centre de santé,
une école et l’approvisionnement en eau de la population.
En échange de cette somme, l’Etat détiendra 15% dans la
production de l’uranium. Le pays dispose de réserves prouvées estimées 11,5 tonnes métriques.
Mines
Zimbabwe : Metallon Gold a
besoin de 10 millions $ pour la
réouverture des mines d’or
La compagnie minière Metallon
Gold, le plus grand producteur
d’or du pays, négocie actuellement avec plusieurs banques locales et étrangères, pour l’obtention d’un prêt de 10 millions $,
afin de se rééquiper et relancer les
opérations de ses mines fermées
en 2008 pour des problèmes de
viabilité.
Afrique du Sud : Coal of Africa
prévoit d’investir 3 milliards de
rand
La compagnie minière Coal of
Africa Ltd prévoit d’investir 3
milliards de rands dans son projet
de Vele Colliery, dans la province
de Limpopo. La mine dispose
d’un potentiel de production de 5
millions de tonnes de charbon à
coke par an, indique la société.
RDC : les travailleurs de Katanga
Mining protestent
La police a usé de gazs lacrymogènes pour disperser les
travailleurs de la compagnie
Katanga Mining Ltd, de cuivre
et de cobalt, qui protestaient
devant la mine de Kolwezi au
sud du pays. Quelque 469 travailleurs, concernés par des
licenciements, ont bloqué les
routes menant au site. Il s’agit
de la 3e vague de licenciements
au cours des dernières semaines,
selon Seraphin Kilambo, le leader du groupe des travailleurs.
Maroc : prévision d’une
récolte céréalière record
en 2009
Le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhenouch, annonce
une récolte céréalière record en 2009. Elle sera « abondante,
excellente même », a-t-il déclaré à l’ouverture des 2e Assises
de l’Agriculture, à Meknès, prévoyant « 102 millions de
quintaux grâce à une pluviométrie abondante ». Le ministre a rappelé le lancement en 2008 du Plan Maroc vert et
les investissements de l’ordre de 12 milliards Dh (environ
1 milliard d’euros) dans des projets d’élevage, de cultures
de céréales, de fruits et d’olives.
Afrique du Sud : le syndicat des
mineurs demande une augmentation salariale de 15%
L’Union nationale des travailleurs des mines va demander
une augmentation salariale de
15% pour ses 190 000 membres
qui travaillent dans les mines de
charbon et d’or. « Notre mandat
est clair et nos membres ne veulent aucune excuse de la part des
dirigeants de cette industrie »,
a déclaré le secrétaire général
du syndicat, Frans Baleni. Le
syndicat souhaite également
l’amélioration des indemnités
et des prestations de santé. La
demande, qui sera présentée à
la Chambre des mines d’Afrique
du Sud, concerne les travailleurs
de plusieurs entreprises minières comme Anglo American Plc,
BHP Billiton Ltd, Xstrata Plc,
AngloGold Ashanti Ltd et Gold
Fields Ltd.
Agriculture
Cameroun : la Chine va construire un centre technologique agricole
Un Centre pilote d’application
technologique agricole (CPATA)
sera construit par la Chine pour
un montant de 3 milliards FCFA.
Ce centre, qui sera construit dans
la ville de Nanga-Eboko, vise la
vulgarisation et la modernisation
de l’agriculture, dont la culture du
riz. Selon les termes de l’accord, la
gestion sera assurée par la firme
chinoise Shaanxi Agrobusiness
corporation.
Nigeria : les producteurs de cacao demandent une augmentation des subventions
Les producteurs de cacao demandent au gouvernement d’augmenter les subventions pour protéger
l’industrie de la hausse des coûts
de production. L’augmentation
du coût des produits chimiques,
tels que les engrais et les pesticides, est la principale préoccupation des agriculteurs. Selon le président du Cocoa Association of
Nigeria, « le gouvernement a promis de subventionner ces produits
chimiques, mais il tarde à le faire ».
Les prix des engrais, qui constituent plus de 60% des intrants de
production de cacao, sont montés
en flèche au cours des derniers
mois. Le Nigeria est le 3e produc-
teur mondial de cacao, derrière la
Côte d’Ivoire et le Ghana.
Kenya : la collecte de lait à KCC
a baissé de 40% en raison de la
sécheresse
La sécheresse actuelle a vu l’apport
de lait à la nouvelle usine de KCC
baisser de 40%. Selon le directeur général de la société, Francis
Mwangi, 90% des fournisseurs
sont des petits agriculteurs « qui
ont été les plus durement touchés
par la sécheresse ». Cependant,
le niveau des ventes n’a pas été
affecté, car la société dispose de
stocks suffisants de poudre de lait
longue durée et de lait UHT. En
2008, KCC a collecté 117 millions
de litres de lait, et réalisé un chiffre d’affaires de 5,8 milliards Sh.
Energie
Algérie : 15 sociétés internationales intéressées par le mégaprojet de raffinerie de Tiaret
Une quinzaine d’entreprises
étrangères (Arabie saoudite,
Canada, Chine, Corée du Sud,
Égypte, Espagne, États-Unis,
France, Grande-Bretagne, Inde,
Italie et Japon) ont soumissionné
pour la réalisation de l’étude d’engineering de base (Feed) du projet
de raffinerie de pétrole à Tiaret.
Une commission de la compagnie
Sonatrach est chargée de l’évaluation et de l’examen de la recevabilité. Un autre appel d’offres sera
lancé, à l’issue duquel une seule
entreprise sera retenue pour l’élaboration de l’étude du projet. La
raffinerie de Tiaret, dont la réception est programmée pour 2014,
devrait être dotée d’une capacité
annuelle de traitement de 15 millions de tonnes de pétrole brut.
Nigeria : mise en place d’une
commission d’enquête dans l’affaire Halliburton
Le ministre de la Justice et procureur général, Michael Aondoakaa,
a décidé de la création d’une commission conjointe avec les services
de sécurité pour enquêter sur l’affaire Halliburton. La société américaine est accusée d’avoir offert
des pots-de-vin d’un montant de
180 millions $ sur 10 ans à de hautes personnalités nigérianes pour
obtenir des contrats d’exploitation de gaz dans le pays. Le ministre a indiqué que les USA sont
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
tenus de transmettre les noms des
personnalités ayant été corrompues par Halliburton, assurant
que personne ne sera protégé
dans le cadre de cette enquête.
d’investissement (BEI). Le projet
fait partie d’un plan d’expansion
de la production d’électricité, qui
prévoit d’ajouter 7500 MW de capacité d’ici 2012.
Nigeria : hausse de 52% du bénéfice du distributeur de carburant
Mobil Oil en 2008
Le distributeur de carburant Mobil
Oil a annoncé une hausse de 52%
de son bénéfice après impôts en
2008, ce qui correspond à un montant de 1,7 milliard de nairas.
Malawi : menace de pénurie de
carburant
Le Malawi risque de connaître
une crise du carburant en raison
du blocage des transporteurs à
Beira, au Mozambique. Il est reproché à ces camions fournisseurs
de ne pas disposer de systèmes de
repérage par satellite dans leurs
véhicules comme l’exige l’Association des importateurs de pétrole du Malawi (PIL). Le PIL, qui
est un consortium privé appartenant à des compagnies pétrolières
locales et qui est responsable de
plus de 80% des importations
de carburant, veut s’assurer que
les chauffeurs des camions ne
détournent pas le carburant. Les
transporteurs estiment que l’installation de ces équipements coûte excessivement cher.
Algérie : lancement officiel
du compte à rebours de la 16e
Conférence internationale sur
le GNL
Le ministre de l’Energie et des
Mines, Chakib Khelil, a présidé au
lancement officiel du compte à rebours de la 16e Conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié (GNL 16), prévue à Oran du 18
au 21 avril 2010. Khelil a inspecté
le chantier du futur centre des
conventions, qui accueillera cette
manifestation où plus de 3000
participants sont attendus.
Mozambique : Sasol augmente sa
production de gaz
Le géant de la pétrochimie sudafricain, Sasol, a signé un accord
avec le gouvernement pour accroître la production de gaz naturel de 53%. La compagnie prévoit
de produire un supplément de 63
millions de gigas-joules de gaz
par an, dont 27 millions seront
exportés vers l’Afrique du Sud, 27
autres millions alimenteront un
projet de centrale en Mozambique
et 9 millions seront utilisés pour
d’autres projets locaux.
Mozambique : projet d’une centrale électrique de 680 MW
Un projet d’une centrale électrique à turbine à gaz d’une capacité de 680 MW est à l’étude. La
centrale, qui sera construite dans
la ville de Moamba, à 60 km au
nord-ouest de Maputo, coûtera
1,3 milliard $. La compagnie sudafricaine Eskom a déjà exprimé
son intérêt pour l’achat de l’électricité produit par la future centrale de Moamba.
L’Egypte en conflit avec Bechtel
sur un projet nucléaire
Le gouvernement égyptien est
en désaccord sur les termes d’un
contrat de consulting nucléaire
de 10 années signé en décembre 2008 avec la société américaine d’ingénierie Bechtel. Selon
Aktham Abulelah, porte-parole
du Ministère de l’énergie, les deux
parties sont en pourparlers pour
résoudre le différend qui bute sur
3 éléments, dont la date de commencement du contrat. La remise
en adjudication du contrat de service de consultation et d’ingénierie d’un milliard LE (181 millions
$) n’est pas à écarter.
Angola : les exportations de brut
vont augmenter de 7,3% en juin
L’Angola va augmenter ses expéditions quotidiennes de brut
de 7,3% en juin. Les compagnies
BP Plc, Total SA, Chevron Corp,
Exxon Mobil Corp et d’autres,
prévoient d’exporter une charge
moyenne de 1,83 million de barils
par jour (mb/j), par rapport à 1,7
million mb/j actuellement.
Egypte : la centrale de Nuweiba
va augmenter de 750 MW la capacité de production d’électricité
La capacité de production d’électricité de l’Egypte va bientôt augmenter de 750 MW avec la mise
en service de la centrale à cycle
combiné de Nuweiba. Le projet a
coûté 4 milliards LE (714,2 millions $), et est financé en partie
par le gouvernement et par un
prêt de 260 millions d’euros accordé par la Banque européenne
Angola : gouvernement inquiet
par la fuite d’ingénieurs vers le
secteur pétrolier
Le Ministère de la géologie et des
Mines, en collaboration avec la
Faculté d’Ingénierie de l’Université Agostinho Neto, va élaborer
des programmes visant à éviter la
fuite d’étudiants d’ingénierie de
mines vers le secteur pétrolier. Le
plan prévoit, à titre d’exemple, la
création de conditions pour que
les étudiants puissent bénéficier
de stages dans les mines nationales et, une fois diplômés, leur
assurer le recrutement et une rémunération valorisante.
Nigeria : utilisation du GPL pour
réduire l’importation de pétrole
Le ministre du Pétrole, Odein
Ajumogobia, préconise la promotion de l’utilisation de gaz de
pétrole liquéfié (GPL) pour alimenter les véhicules, afin de réduire les importations de pétrole
raffiné. « Le GPL est quelque chose
que nous avons en abondance, si
l’on peut vulgariser son utilisation,
nous pouvons réduire la quantité
de pétrole que nous importons »,
a-t-il déclaré lors d’une démonstration d’un véhicule roulant
au GPL, équipé par la société
Nigerian Independent Petroleum
Company (NIPCO).
Maroc : 58% du parc automobile
roule au diesel
6 véhicules sur 10 roulent au
diesel, contre seulement 10% en
1970. Le taux est de 82% parmi
les véhicules utilitaires et 47%
dans la catégorie des voitures de
tourisme. A 7,19 Dh le litre, le
prix du diesel (contre 10,22 Dh
pour l’essence) est le facteur déterminant pour le choix du type
de carburation des véhicules.
Algérie : GDF Suez investit 1,31
milliard d’euros
Le groupe français GDF Suez
va investir prés de 1,31 milliard
d’euros dans le développement du
gisement de gaz naturel de Touat,
dont les réserves sont estimées
à plus de 70 milliards de mètres
cubes. GDF Suez détient des participations majoritaires dans ce
projet avec 75% du capital, alors
que la Sonatrach en détient 25%.
La mise en service du site est prévue pour l’année 2013.
Industries
Algérie : un certificat de conformité pour véhicules neufs
Une réunion de représentants des
Ministères de l’énergie et des mines, de l’intérieur, du commerce
ainsi que du Ministère des transports, a finalement décidé d’annuler la directive imposant aux
acquéreurs de véhicules neufs
de soumettre leurs voitures à un
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
13
Produits de base
Cameroun : Geovic veut continuer sur Nkamouna
« Le projet minier d’extraction de cobalt, nickel et manganèse se poursuit », a
assuré Geovic Mining Group au gouvernement camerounais.
Par Hance Guèye, Dakar
L’ambitieux projet d’extraction de cobalt, de
nickel et de manganèse de Nkamouna, à l’est
du Cameroun, un moment ralenti, au désespoir de tous, ne serait pas remis en question.
Ces derniers mois, la conduite du projet a
été manifestement freinée, faisant craindre
comme dans beaucoup de projets miniers à
travers le monde, à son abandon pour cause
de crise financière et économique mondiale.
« Nous sommes confiants. Nous avons l’ambition de faire du projet Nkamouna, la première
industrie minière du Cameroun », a assuré le directeur général de Geovic Mining Group, John
Sherborne, qui a séjourné au Cameroun.
La délégation de l’entreprise minière américaine a été reçue par le Premier ministre Ephraim
Inoni, le 16 avril dernier à Yaoundé. Le directeur
général de la filiale camerounaise qui conduit le
projet, Richard Howe, a expliqué que l’importance des investissements déjà effectués est telle,
importantes et de bonne qualité.
Outre les retombées financières pour le gouvernement, le projet promet de générer plus
de 400 emplois et de contribuer au développement de la région orientale du Cameroun.
qu’il n’est plus envisageable de ne pas poursuivre le projet. Entre 2006 et maintenant, plus de
22 milliards de FCFA, soit 33,5 millions d’euros,
ont été déboursés. Cette année, 10 millions de
dollars doivent encore l’être.
Geovic s’est déclaré, par ailleurs, satisfait du
déroulement des travaux. Les indices montrent que les réserves de cobalt, de nickel et de
manganèse sont de bonne qualité et massives,
et donc propices à une exploitation industrielle. En particulier, les réserves de cobalt sont
NB : Les Afriques a publié dans son numéro 71, du 16
avril 2009, une analyse de Geovic faisant apparaître plusieurs zones d’ombres dans le montage de cette société.
La chronique minière de David Beylard
Quelle confiance accorder aux juniors minières ?
4e partie
David Beylard effectue un scan complet du secteur minier camerounais, confié récemment à cinq sociétés juniors minières. Après Geovic Mining Corporation (N° 71) et African Aura Resources Limited
(N° 72), voici Hydromine Inc, qui n’a rien à envier aux deux précédentes en matière d’opacité.
Hydromine Inc est une société offshore
par excellence, incorporée le 25 août 2004
dans le paradis fiscal et judiciaire de l’Etat
du Delaware, aux Etats-Unis, sous un objet
social à caractère « général ». C’est-à-dire
que son objet social lui permet de tout faire. Hydromine Inc a installé son siège social dans une boîte aux lettres de l’État de
New York, au 230 Park Avenue Suite 912,
NY 10169, et son numéro de téléphone
correspond à une entreprise qui ne fait
que réceptionner les appels. Au Cameroun,
cette société a élu domicile dans un cabinet
d’avocat, Ngwafor & Partners.
Comme une Penny Stock Trading
Hydromine Inc. ressemble à s’y méprendre à une Penny Stock Trading, ces sociétés
qui cherchent à gagner beaucoup d’argent
en ne misant rien elle-même, pas même
un penny.
Cette société, qui a l’intention d’exploiter
l’un des premiers gisement de bauxite au
monde, dont le potentiel en minerai est
évalué, sur la base de l’interprétation des
photos satellitaires, à plus de 2 milliards de
tonnes, ne semble pas disposer d’un bureau
fixe, d’un personnel administratif, de techniciens, et moins encore d’une équipe dédiée à la recherche et au développement. En
consultant différentes banques de données
minières auxquelles nous avons accès, nous
n’avons trouvé aucun lien répertorié d’Hydromine Inc avec une exploitation minière,
si petite soit-elle.
Qui pilote Hydromine Inc ?
Hydromine Inc
Hydromine Inc
Cameroun
JV Cameroon
Alumina
enregistrée sous le n° 3846747, le
25 Août 2004 à Delaware (USA)
Président : Peter Briger
Il semble qu’aucun numéro d’enregistrement camerounais n’ait
été attribué à ce jour.
Président : Peter Briger
Vice-président : Jean Pierre
Ndongo Zanga
1. Participation de Hydromine
pour une part non communiquée
2. Participation de la société
minière indienne Hindalco pour
une part non communiquée
3. Participation de la société
minière des Emirats arabes unis
Dubal pour une part non communiquée
Me Ngwafor et Peter L. Briger.
En apparence,
ce tableau fait
ressortir le rôle
prépondér ant
que joue Peter
Briger
dans
Hydromine Inc
et Hydromine
Inc Cameroun.
Le fleuve Sanaga dispose d’un grand potentiel hydroélectrique.
Cette dernière prépare une joint-venture
avec la société minière indienne Hindalco et
la société minière émiratie Dubal. Selon le
site du cabinet Ngwafor Partners, la principale référence de Peter Briger serait d’avoir
travaillé pour les administrations Kennedy
et Johnson… il y a donc 45 ans.
(www.ngwaforpartners.com/index-9.html).
Bauxite et hydroélectricité
Puisque c’est l’ambassadeur américain Niels
Marquardt qui avait introduit la société
Hydromine Inc auprès des autorités camerounaise, nous avons contacté la section presse
de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun
pour obtenir des détails sur cette société.
Selon cette institution, après avoir créé sa
société dans l’Etat du Delaware, Peter Briger
a signé, le 5 mars 2009, une convention d’exploitation minière avec Jean Bernard Sindeu,
ministre de l’Energie et de l’Eau. Aux termes
de cette convention, Hydromine Inc devrait
réaliser une étude de faisabilité en vue de
développer le potentiel hydroélectrique qui
existe le long du fleuve Sanaga, à Mbakaou
et au Pont Rail. Ce site est le deuxième plus
grand gisement hydroélectrique d’Afrique,
après le barrage d’Inga en RDC. Ce projet hydroélectrique est une étape importante dans le business plan d’Hydromine
Inc. Il vise à produire de l’énergie qui sera
consommée par les ménages et les entreprises camerounaises et qui alimentera surtout
une industrie intégrée de transformation de
la bauxite en alumine.
Cet accord, précise le service de presse de
l’ambassade des Etats Unis au Cameroun,
était particulièrement important, si l’on
considère le programme de développement
à long terme du Cameroun et les récentes
ambitions de ce pays de devenir un fournisseur d’énergie au niveau régional. Le développement des infrastructures à Pont Rail
est une composante du Plan de développement du secteur de l’énergie du Cameroun à
l’horizon 2030 (PDSP-2030), qui vise à développer la production d’énergie au moindre coût.
Quelle est la stratégie de la société
Hydromine Inc au Cameroun ?
Forte d’un contrat signé avec le gouvernement
camerounais, Hydromine Inc veut créer une
joint-venture avec deux sociétés minières qui,
elles, ont pignon sur rue dans l’industrie minière internationale. Il s’agit de la minière indienne
Hindalco et de la minière émiratie Dubal, pour
former Cameroon Alumina (en abrégé CAL),
avec pour objectif l’exploitation des gisements
de bauxite dans la région de l’Adamaoua. Dans
ce deal en négociation, Hydromine apporte
les titres des gisements d’hydroélectricité et de
bauxite, obtenus de l’Etat camerounais, et espère que la société indienne Hindalco et la société émiratie Dubal, injecteront les 6 milliards
de dollars qui financeront les phases d’exploration, d’exploitation et de mise en marché de la
bauxite du Cameroun.
Le doute s’installerait-il chez les partenaires camerounais ?
Le 20 novembre 2008, Peter Briger, sentant l’étau
des promesses non tenues se resserrer, peut-être
également parce que ses partenaires en joint-venture ont découvert les faiblesses de son montage,
avait organisé une conférence de presse pour dissiper les rumeurs qui entachent sa crédibilité et
faire taire les réserves émises par la presse locale
sur ses capacités réelles à exploiter les gisements
de bauxite du Cameroun. Au cours de l’échange
auquel prenaient part, outre les responsables
des entreprises concernées (Hindalco, Dubal
et Hydromine Inc Cameroun), étaient présent
à cette mise au point, Janet Elisabeth Garvey,
ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Jean
Bernard Sindeu, ministre de l’Energie et de l’Eau
du Cameroun et Fru Calistus Gentry, secrétaire
d’Etat auprès du Ministère de l’industrie, des
mines et du développement technologique, qui
avaient, à cet effet, indiqué leurs doutes quant
à la suite de l’aventure de Cameroon Alumine :
« Un autre délai de 18 mois ne vous sera pas accordé » leur a-t-on signifié.
Conclusion
Au-delà de la pertinence de ces projets et de
l’évidence de leur potentiel, une question se
pose aux financiers et experts qui suivent de
près cette affaire : Quel est l’apport réel d’une
société qui ne dispose ni de capitaux, ni d’expertise industrielle et qui n’offre aux investisseurs aucune garantie sur son identité ou sur
sa crédibilité ?
14
Industrie et services
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
Algérie : subventions
paradoxales dans la
filière lait
Privatisation laborieuse
de la Compagnie
Tunisienne de Forage
Par Fayçal Métaoui, Alger
Par Walid Kéfi, Tunis
Les éleveurs algériens se plaignent : le lait en poudre importé est davantage
subventionné que le lait cru produit localement. Ce n’est pas le seul paradoxe d’une filière en crise.
Les producteurs de lait cru en Algérie ont
du mal à écouler leurs produits. Les transformateurs, privés ou public, préfèrent s’approvisionner en lait en poudre sur le marché
européen en raison de la chute des prix, au
lieu d’acheter chez les éleveurs. Annuellement,
l’Algérie importe 60% de sa consommation en
poudre de lait. Les transformateurs profitent
de la subvention accordée par l’Etat pour cette
importation. « C’est une concurrence déloyale »,
estiment les éleveurs regroupés au sein de l’Association nationale des éleveurs et producteurs
de lait cru. « Les transformateurs reçoivent
le double de la subvention qui nous est accordée », dénoncent-ils. Ils se sont plaints auprès
de l’Office national interprofessionnel du lait
(ONIL) nouvellement installé pour prendre
en charge une filière laissée à l’abandon pendant des années. A partir de juin prochain,
l’ONIL deviendra un guichet unique pour
l’attribution des subventions et des primes incitatives. Il remplacera la Caisse nationale de
mutualité agricole (CNMA) qui est critiquée
par les éleveurs en raison des retards dans la
distribution des subventions décidées par le
gouvernement, durant l’été 2008, après la crise
du sachet de lait. Le prix de ce sachet est maintenu à 25 dinars (0,26 euro) par les pouvoirs
publics. Les transformateurs estiment que ce
prix n’est pas suffisant pour l’équilibre de leurs
finances. D’où la crise de disponibilité, durant
plusieurs semaines en 2008, et d’où la décision
des autorités d’accorder des subventions. Les
éleveurs ont eu moins de chance que les transformateurs puisque les aides financières de
l’Etat n’ont été versées que fin avril 2009, soit
sept mois après la prise de décision. Le gouvernement a versé 3,2 millions d’euros pour tenter de sauver une situation devenue difficile et
accentuée par une forte contrebande touchant
les produits laitiers, aux frontières avec le Mali
et le Niger.
Une demande de 3 milliards de litres par an
La production nationale est de 2,2 milliards de
litres par an, dont 1,6 milliard de litres de lait
cru. Cette production, qui a à peine doublé en
quinze ans, ne couvre pas les besoins du premier pays consommateur de lait au Maghreb.
La demande est estimée à 3 milliards de litres
par an. L’Algérie ne possède que 990 000 va-
Le lait en poudre importé est
davantage subventionné que le
lait cru produit localement.
ches laitières (80% de la production est assurée par le cheptel bovin). Le lait de brebis ou
de chèvre est peu présent dans les habitudes
alimentaires du pays.
En 2008, la facture d’importation du lait et des
produits laitiers était de 1,3 milliard d’euros
contre 900 millions d’euros en 2007. Avec
l’Egypte, l’Algérie est le plus grand importateur de ces produits en Afrique. Selon un responsable de l’ONIL, l’Algérie entend réduire
cette facture d’importation pour la stabiliser
à 400 millions d’euros fin 2009. Pari difficile.
La collecte du lait cru fait face à plusieurs problèmes liés notamment à la mauvaise organisation du secteur, à la faiblesse des réseaux de
distribution et aux conditions médiocres de
l’élevage bovin.
Après avoir suscité l’intérêt de plusieurs majors mondiaux de l’industrie
pétrolière, la privatisation de l’unique société tunisienne de forage a été torpillée par la chute du cours du brut.
Le retournement de la conjoncture mondiale
et la baisse des prix du pétrole viennent de
faire leur première victime au niveau du programme de privatisation des entreprises publiques en Tunisie. Tous les candidats short-listés
pour la reprise de la Compagnie Tunisienne de
Forage (CTF) se sont retirés de la course quelques jours avant le dépôt des offres financières.
« Aucune offre n’a été présentée pour le rachat de
51% de la CTF jusqu’au 30 mai 2009, dernier
délai de soumission », a indiqué la direction générale de la privatisation, rattachée au Premier
ministère, dans un communiqué laconique
publié récemment, sans préciser les raisons
du retrait des prétendants. Fin mars dernier,
cette même direction avait répondu favorablement à la demande de certains candidats, de
reporter la date de soumission des offres, fixée
pour le 10 mars. Un premier report de la clôture de l’opération, initialement prévue avant
fin 2008, avait été décidé en décembre dernier
d’un commun accord entre le gouvernement
tunisien et les candidats potentiels. Les deux
parties cherchaient alors à mieux mesurer les
tendances futures des cours du brut.
Le prix du brut montré du doigt
Au lendemain du lancement de l’appel d’offres
relatif à l’ouverture de son capital à un partenaire stratégique, en juin 2008, l’unique société tunisienne de forage pétrolier avait suscité l’intérêt d’une dizaine de groupes locaux
et étrangers. Trois mois plus tard, cinq majors
mondiaux de l’industrie pétrolière, dont le
leader américain du forage à terre, Nabors,
le groupe croate Crosco et l’Entreprise algé-
rienne des travaux aux puits, filiale à 100%
de la Sonatrach, ont été short-listés. Mais la
baisse des cours du brut et la dégradation de
la conjoncture économique internationale, intervenues entre-temps, semblent avoir refroidi
l’intérêt des candidats. « Un prix du baril aux
alentours de 50 dollars contre 150 dollars au
moment de l’appel à manifestation d’intérêt a
certainement rendu la mariée moins attrayante », souligne un cadre de la Banque d’affaires
de Tunisie (BAT), qui était le conseiller exclusif
du gouvernement pour l’opération. Ce retournement de la conjoncture a d’ailleurs incité le
gouvernement tunisien à faire passer l’ouverture partielle au privé du capital de la Société
nationale de distribution du pétrole (SNDP)
par la bourse, d’ici l’été prochain, au lieu du
lancement d’un appel d’offres international,
indique-t-on au Ministère de l’industrie, de
l’énergie et des PME.
Report du lancement d’un nouvel appel
d’offres
La crainte de recevoir des offres financières au
rabais pousse aujourd’hui les autorités tunisiennes à reporter le lancement d’un nouvel
appel d’offres, tant que le prix du baril du pétrole restera inférieur à 80 dollars.
Créée en 1981, la CTF détient 60% du marché
du forage en Tunisie, pour un chiffre d’affaires d’environ 40 millions de dinars en 2008
(1 dinar = 0,54 euro). Cette filiale de l’entreprise publique des activités pétrolières (ETAP),
spécialisée dans le forage et l’entretien de puits
d’hydrocarbures de 2500 à 6000 mètres de
profondeur, opère actuellement sur six plateformes et emploie plus de 600 personnes.
Voyagez en classe affaires
avec
Chaque semaine 2000 exemplaires du journal Les Afriques voyagent en classe affaires
sur Royal Air Maroc, Brussels Airlines, Air Algérie et bientôt sur Air Sénégal.
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
Transports
Mali : l’aéroport de
Bamako se dote d’un
terminal fret
Egypte : inauguration de nouveaux investissements pour 651
millions LE
Le président Hosni Moubarak a
inauguré plusieurs projets d’investissement dans la zone industrielle Al Salhiya Al Gadida dans
le gouvernorat de Sharqeya. Il
s’agit d’un investissement global
de 651 millions LE dans les secteurs de l’industrie et des services.
2625 emplois seront créés.
Tunisie : le groupe Mrabti signe
deux contrats de partenariat
avec des Tchèques
Le groupe Mrabeti a signé deux
contrats de partenariat avec des
hommes d’affaires tchèques, pour
la réalisation d’une usine de verre
plat pour 270 millions DT (150
millions d’euros) et d’un complexe hôtelier et immobilier pour
216 millions DT (120 millions
d’euros). La participation tchèque est de 20% dans l’usine de
verre plat qui démarrera en novembre 2009 et qui devrait générer 1000 emplois dont 500 cadres.
Le deuxième accord porte sur la
création d’un complexe hôtelier
et immobilier Sea World sur 20
hectares, à Hammamet.
Nigeria : l’Association des
Chambres de commerce veut
une relance industrielle
L’Association des Chambres
de commerce, de l’industrie,
des mines et de l’agriculture
(NACCIMA) a appelé le gouvernement à élaborer un projet et un
agenda pour une véritable relance
du secteur industriel dans le pays.
L’Association s’inquiète du départ
des principales industries vers les
pays voisins, alors que plusieurs
petites et moyennes entreprises
ferment en raison du mauvais
état des infrastructures.
Transports
Afrique : la Banque mondiale
veut appuyer le transport aérien
La Banque mondiale se dit disposée à travailler ensemble avec
les Etats africains pour les aider à
relever le défi de la compétitivité
de leurs systèmes de transport
aérien, « en vue d’une meilleure intégration dans l’économie
mondiale ».
Nigeria : le gouvernement cèdera les droits d’exploitation de
l’autoroute Lagos-Ibadan
La Commission exécutive fédérale (FEC) a approuvé la cession de
l’une des principales autoroutes
du pays, reliant Lagos et Ibadan
sur 100 km, à un opérateur
privé dans le cadre d’un contrat
Develop, Build, Operate and
Transfert (DBOT). Les travaux
ont été confiés à la société locale
BI-COURTNEY
Consortium,
pour 89,53 milliards de nairas. La
société va utiliser ce montant pour
agrandir la route et y développer
de nouvelles infrastructures, dont
Le coup d’envoi des travaux de construction d’un terminal fret de l’Aéroport international de Bamako-Sénou a été
donné par le président Amadou Toumani Touré. Dotée d’une
capacité de traitement de 10 000 tonnes par an, la future aérogare de fret, qui s’étale sur 9000 m² et dont le coût est estimé à
4,688 milliards FCFA (9,37 millions $), permettra d’améliorer
la logistique de transport et d’accroître le flux d’échanges de
marchandises vers la sous-région et à l’international. Les travaux ont été confiés à l’entreprise chinoise CHECEK.
Air Algérie cherche un
partenaire pour l’activité
fret et cargo
« La filialisation d’Air Algérie intéresse plusieurs compagnies
étrangères. Dans le catering, les gens se bousculent, alors que
pour l’activité fret et cargo, nous sommes encore à la recherche
d’un partenaire stratégique », a déclaré le PDG de la compagnie. Abdelwahid Bouabdellah a fait état de négociations
avec de grandes compagnies étrangères comme Lufthansa
ou Iberia. Le PDG estime que l’activité du fret, longtemps
marginalisée, reste un créneau porteur.
des aires de stationnement pour
gros porteurs, des espaces-repos
dotés de restaurants, de boutiques et d’infrastructures d’appeles d’urgences.
ment auprès des pays membres
pour la réalisation du projet d’un
pont-rail entre Kinshasa (RDC)
et Brazzaville, capitale de la
République du Congo.
Egypte : 10 milliards LE d’investissements dans les transports
ferroviaires
Le ministre des Transports a
annoncé que le gouvernement
compte injecter près de 10 milliards de LE au cours des trois
prochaines années dans le secteur
des chemins de fer. Il a précisé que
des projets d’une valeur de 5,3
milliards LE ont été déjà engagé.
Nigeria : la grève des camionneurs provoque une pénurie de
carburant
La grève des chauffeurs de camions-citernes a provoqué une
grande pénurie de carburant qui
s’est traduite par un arrêt quasi
total des transports publics à
Lagos, la capitale économique
du pays. Selon l’Union nationale des travailleurs du pétrole
et du gaz (NUPENG), la grève
est observée en réaction à la décision de l’Autorité de l’Etat de
Lagos pour la gestion de la circulation (LASTMA) de mettre à
la fourrière plus de 60 camions,
pour stationnement illégal sur
les autoroutes entre les grandes
villes. Les chauffeurs menacent
de ne pas reprendre le travail
jusqu’à ce que les camions leur
soient rendus sans condition.
De son côté, la LASTMA exige
le paiement de 150 000 nairas
(882 $) pour chaque camion.
Egypte : un plan pour la mise à
niveau des aéroports
Le ministre de l’Aviation civile,
Ahmed Shafiq, a annoncé la mise
en œuvre d’un plan de développement des infrastructures aéroportuaires du pays. Les travaux
de rénovation de l’aéroport de
Hurghada, qui commenceront en
octobre, devraient prendre trois
ans, a-t-il précisé. D’autres aéroports sont également concernés. Il
s’agit des aéroports de Sharm ElSheikh, d’Alexandrie Borg El-Arab,
d’Assiout et de Marsa Matrouh.
RDC : réception du Boeing 737200 des LAC
La compagnie Lignes aériennes
congolaises (LAC) a réceptionné, le
17 avril dernier, un Boeing 737-200
à l’aéroport international de N’djili
à Kinshasa, en présence du vicePremier ministre, Emile Bongeli.
L’avion, appelé Amani (paix), d’une
capacité de plus de 120 places, a été
acquis auprès de la firme sud-africaine Nation Wide.
RDC-Congo Brazzaville : à la recherche de financements pour le
projet pont-rail entre Kinshasa
et Brazzaville
La Communauté économique des
Etats d’Afrique centrale (CEEAC)
est à la recherche d’un finance-
Tunisie : baisse sensible de la demande touristique au cours du
1er trimestre 2009
Selon Adel Bousarsar, membre
du bureau exécutif de la centrale
patronale (UTICA), le pays a enregistré une baisse de 10 à 15% de
la demande touristique au cours
du 1er trimestre 2009.
Tunisia Hotels & Resorts ne
gère plus les hôtels Mercure en
Tunisie
Tunisia Hotels & Resorts (THR),
filiale du groupe Accor, a annoncé qu’elle ne gérera plus les
établissements du Consortium
tuniso-koweïtien de développement (CTKD). Cette décision intervient suite à un désaccord sur le fonctionnement
des 4 hôtels (Mercure Diar
Andalous, Mercure El Mechtel
Tunis, Mercure Sfax et Mercure
grand hôtel Gammarth Tunis).
THR décline toute responsabilité quant au fonctionnement de
ces 4 établissements et engage
les procédures judiciaires en
conséquence.
Zimbabwe : une conférence des
investisseurs dans l’industrie
touristique en juin
Le Ministère du tourisme et de
l’industrie d’hospitalité organisera en juin une conférence pour
les investisseurs. « La conférence
connaîtra la participation de la
communauté internationale et
nous attendons entre 250 et 300
participants » a déclaré le ministre, Walter Muzembi, qui a
fait état d’un « signal pour une
facilité de 20 millions $ de la part
d’un potentiel investisseur qui est
disposé à s’engager avec les opérateurs locaux ».
Zambie : le PNUD recommande
de développer le tourisme
Le Programme des Nations Unies
pour le développement (PNUD)
a exhorté le gouvernement à promouvoir le tourisme comme secteur économique supplémentaire
du pays. La directrice du PNUD
dans le pays, Viola Morgan, a
également souligné la nécessité
d’améliorer les infrastructures
routières, pour que les touristes
puissent accéder facilement à
leurs destinations.
Tourisme
BTP
Afrique du Sud : les autorités
prévoient 10 millions de visiteurs en 2010
Environ 10 millions de visiteurs
sont attendus l’année prochaine,
au moment où le pays va abriter plusieurs évènements sportifs
mondiaux, comme la Coupe du
monde de football, la Coupe de la
confédération, l’Indian Premier
League, le Trophée des champions
de l’ICC et le British Lion’ s Tour. Le
ministre du Tourisme, Marthinus
van Schalkwyk, estime que ces
évènements « vont aider le secteur
du tourisme à faire face à la tempête
économique mondiale » et « donnent
l’occasion de prouver notre compétitivité au plan mondial ».
Algérie : 5 groupements internationaux candidats à l’étude
de la nouvelle ville de Hassi
Messaoud
Cinq groupements internationaux ont été retenus à l’issue
de l’ouverture des offres techniques et financières pour la
réalisation des études de la ville
nouvelle d’Hassi Messaoud. Il
s’agit du groupement UrbacoCNIC-GIC (Algérie-Tunisie),
qui a été le moins disant avec
7,4 milliards Da (74 millions
d’euros), suivi du consortium
canadien (SNC Lavalin INCSNC Lavalin groupe) pour un
montant de 31,21 milliards Da
(321 millions d’euros), et du
groupement KLC-Saman-Kun
Won (Sud Corée) avec 32,98
milliards Da. Les deux autres
sont Arnaiz-ERV (Espagne)
avec 38,37 milliards DA, et le
groupement français (IosisEgis) avec l’offre la plus élevée
de 40,17 milliards DA. La commission d’évaluation des offres
se prononcera dans 4 semaines.
Telecoms
et TIC
Maroc : paiement des taxes en
ligne
Le paiement des taxes est désormais possible sur Internet. La
Trésorerie générale du royaume
a mis à la disposition des internautes un nouveau téléservice de
« paiement en ligne des taxes locales » (taxes d’habitation, des services communaux et taxe professionnelle). Ce téléservice permet
aux détenteurs de cartes bancaires, de régler leurs impositions en
se connectant à un site sécurisé.
Ghana : Vodafone lance officiellement ses activités
L’opérateur de téléphonie mobile Vodafone a pris officiellement le contrôle de la société
nationale Ghana Telecom, dont
il racheté 70% des parts en août
2008, pour un montant de 900
millions $. Vodafone a promis de
fournir aux clients un réseau de
téléphonie mobile « plus fiable et
de meilleure qualité ». Vodafone
a signé un contrat de plusieurs
millions de dollars avec la société
chinoise Huawei Technologies
pour lancer un réseau de troisième génération qui permettra
de donner accès à des services
Internet mobile à haut débit.
Mozambique : report du lancement de l’appel d’offres pour la
3e licence mobile
L’Institut national des télécommunications (INCM), a décidé de
reporter le lancement d’un appel
d’offres international pour l’octroi d’une 3e licence de téléphonie mobile. Selon le porte-parole
de l’INCM, Edmundo Manhica,
le report est dû à des problèmes
financiers et techniques. « Nous
avons eu des questions techniques
et financières de dernière minute
que nous discutions avec les opérateurs mCel et Vodacom », a déclaré M. Mahinca, sans fournir
plus de détails. Le Mozambique
a un taux de 27 abonnés aux
lignes fixes et mobiles pour
1000 habitants, soit moins de
la moitié de la moyenne de la
région subsaharienne qui est de
64/1000, selon les données de la
Banque mondiale.
Burundi : Econet vise 100 000
abonnés
L’opérateur de téléphonie mobile
Econet espère que l’introduction
de technologies, telles que le roaming et les services d’Internet, va
stimuler le nombre de ses abonnés, pour atteindre 100 000 utilisateurs dans les 3 à 5 prochains
mois.
Kenya : KPLC et Zain signent un
accord de paiement des factures
d’électricité
Les clients de la société d’électricité Kenya Power and Lighting
Company (KPLC) peuvent désormais payer leurs factures
d’électricité en utilisant la nouvelle plate-forme de commerce
électronique Zap de l’opérateur
de téléphonie mobile Zain. Un
accord a été signé entre les deux
compagnies pour rendre possible
ce service sans frais supplémentaires pour les abonnés. En vertu
de l’entente, les clients peuvent
également demander le montant
de leurs factures d’électricité par
l’envoi d’un SMS avec les détails
de leur compte.
Tunisie : Phone World inaugurera prochainement un 2e site
Le centre d’appels Phone World a
annoncé l’ouverture imminente
de son 2e site dans le pays. Une
vaste campagne de recrutement a
été lancée à cet effet.
Sénégal : les syndicalistes de
Sonatel contre la prise de contrôle de France Télécom
Les syndicats de l’opérateur historique des télécommunications,
Sonatel, s’opposent à la cession de
9,87% des parts de l’entreprise à
France Télécom, qui deviendrait
majoritaire avec 52,2%. Les travailleurs considèrent cette prise
de contrôle comme une « recolonisation des télécommunications ».
L’intersyndicale a annoncé le dépôt d’un préavis de grève pour
empêcher cette transaction. .
Algérie : 15 centres d’appels en
opérationnels sur les 32 agréés
par l’ARPT
Sur les 32 centres d’appels agréés
par l’Autorité de régulation de la
poste et des télécommunications
(ARPT), 15 centres sont opérationnels, soit beaucoup moins
que ce qui est réalisé par les voisins maghrébins.
RDC : la ministre des PTT désapprouve l’ARPTC en matière
d’attribution de fréquences
La ministre des Postes, téléphones
et télécommunications (PTT),
Louise Munga, désapprouve les
décisions de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPTC) relatives
à l’allocation des fréquences à
certains opérateurs de télécommunications, prises les 14 janvier
et 24 février 2009. La ministre
estime que son approbation est
nécessaire ainsi que la signature
d’avenants aux titres détenus
par les opérateurs. Un communiqué du Ministère considère, en
conséquence, que les opérateurs
concernés ne peuvent se prévaloir
des décisions incriminées.
Medias
Maroc : l’abonnement au Bouquet
Canal+ à 200 Dh/mois
Canal Overseas, filiale internationale de Canal+, vient de recevoir
l’accord de la Haute autorité de
la communication audiovisuelle
(Haca) pour commercialiser le
bouquet de la chaîne satellitaire
française. L’abonnement sera disponible via des cartes prépayées
de 6 à 12 mois, pour 200 Dh
mensuellement. Expurgée de tout
contenu érotique, la chaîne doit
communiquer à la Haca sa « grille
exhaustive des programmes »
avant chaque début de mois. Par
ailleurs, Canal Overseas « n’est pas
autorisée à diffuser de la publicité,
quelles qu’en soient la forme, la
nature ou l’origine, dans le cadre
du service ». En Algérie, l’offre est
disponible depuis le 21 janvier.
Tunisie : Princesse El Materi
Holding rachète le groupe de
presse Dar Assabah
Le groupe Princesse El Materi
Holding, de l’homme d’affaires Mohamed Fahd Sakher El
Materi, gendre du président Zine
El Abidine Ben Ali, a racheté 70%
du capital de Dar Assabah, principal groupe de presse écrite privé
dans le pays. El Materi Holding a
finalisé la reprise des 30% restants
de la maison de presse, qui édite
les quotidiens Assabah en langue
arabe, Le Temps en langue française, ainsi que deux hebdomadaires
arabophones. El Materi a indiqué
que l’opération avait pour but de
donner à la maison de presse les
moyens de l’ambition qui devrait
être la sienne et d’assurer sa pérennité et de contribuer au climat
démocratique dans le pays.
E n t r ep r i ses et M a r ch é s
Kenya : baisse de 19% du bénéfice de la société Câbles d’Afrique
de l’Est
La société Câbles d’Afrique de
l’Est a enregistré une baisse de
19,2% de son bénéfice avant impôts pour les trois premiers mois
de l’année 2009. Le montant
réalisé est de 172,6 millions Sh
contre 213,9 millions Sh pour la
même période de 2008. Au cours
de cette période, le chiffre d’affaires a diminué de 3,2%, à 911,5
millions Sh contre 941,8 millions
au premier trimestre 2008.
Bénin : campagne contre le tourisme sexuel avec le soutien de
l’UNICEF
En collaboration avec l’UNICEF
et Ecobank, le gouvernement a
lancé une campagne contre le
tourisme sexuel ayant pour cible
des jeunes âgés de 8 à 17 ans. Les
participants à cette campagne
recevront une formation sur les
droits des enfants, le tourisme
sexuel, ses formes et ses méfaits.
Ils visiteront plusieurs sites touristiques et auront à informer de
l’importance du tourisme dans
le développement de l’économie
nationale. Il s’agit également de
sensibiliser les parents pour les
impliquer dans la protection de
leurs enfants.
En bref -
contrôle auprès d’ingénieurs des
mines pour l’obtention d’un certificat de conformité, exigé pour
établir la carte grise. Ledit certificat sera désormais fourni
lors de l’achat du véhicule, sans
autres formalités à accomplir
pour l’acquéreur.
15
ENtreprises et marchés
16
Industrie et services
Congo : cinq mesures
pour le secteur privé
Le Congo, 178e du classement de Doing business, veut tirer meilleur parti de
son secteur privé. Cinq mesures ont été adoptées par une concertation qui
a réuni tous les acteurs.
Par Hance Guèye, Dakar
Le tissu entrepreneurial congolais est en général atone. Les seules industries qui échappent à la sinistrose sont celles du pétrole, des
brasseries, du sucre, du bois, du ciment, des
télécommunications, du tabac, de la minoterie… Pourtant, ce n’est pas le potentiel qui
manque. Pays très arrosé, le Congo recèle de
nombreuses opportunités dans le secteur agricole, agroalimentaire, les services et la transformation du bois.
La conséquence de cette situation est que l’économie du pays ne repose que sur les exportations du pétrole. Le gouvernement a entrepris,
avec l’appui de ses partenaires de coopération, l’Union européenne, la BAD, l’AFD et la
Banque mondiale, de corriger son économie
déséquilibrée en améliorant la contribution
du secteur privé.
Ses forces et faiblesses ont été diagnostiquées
à cette fin par une concertation sur le thème :
« Définition des contraintes prioritaires au développement du secteur privé en République du
Congo » qui a réuni les 16 et 17 mars dernier
à Brazzaville, l’administration, les entreprises,
les structures d’appui et les bailleurs de fonds,
soit tous les acteurs impliqués dans la conduite, la pratique et la gestion du secteur privé. Au
total, une soixantaine de participants.
Les causes du faible développement du secteur
privé ont été identifiées. Il s’agit des conflits
armés, des infrastructures insuffisantes ou délabrées, du cadre institutionnel peu efficace,
de l’insuffisance des capacités. Le classement
Doing Business de la Banque mondiale, pour
l’année 2008, rend compte du mauvais environnement des affaires. Il classe le Congo à la
178e place sur 181 pays répertoriés.
Insécurité
Cinq contraintes à résoudre prioritairement
ont été répertoriées : l’accès au financement, la
formation et l’information des acteurs et de la
société, les infrastructures (énergie, transport,
eau...), l’insécurité judiciaire et juridique, la
corruption manifestée par la parafiscalité et les
tracasseries administratives. Un plan d’action
étalé sur cinq ans a été adopté.
Le gouvernement est déterminé à le mettre en
œuvre. « Nous sommes ouverts à toute initiative », a assuré Adelaïde Moundellé-Ngollo, la
ministre des Petites et moyennes entreprises
chargée de l’Artisanat. Le gouvernement a déjà
adopté un nouveau dispositif d’appui au secteur privé entrepreneurial.
Les partenaires de coopération ont aussi présenté leurs moyens d’appui à la réforme ainsi
décidée. L’AFD a présenté l’ARIZ (Assurance
pour le risque des investissements dans la zone
AFD) destinée à accompagner les banques dans
le financement des PME. La Banque mondiale
et la Société financière Internationale (IFC)
ont exposé leur politique financière en Afrique
centrale, l’Union européenne, les instruments
de facilitation et d’appui au commerce et au
secteur privé et la BAD, le projet d’appui à la
réinsertion des groupes défavorisés.
Tous ces partenaires ont réaffirmé leur détermination à accompagner ces efforts : « Que
l’Etat jugule ces problèmes et le secteur privé
connaîtra un début de relance au Congo ».
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
Crise du tourisme :
l’Afrique sera moins
touchée
La régression sera au rendez-vous du tourisme en 2009. L’Afrique ne sera
pas épargnée mais sera moins affectée que l’Europe et les Amériques.
Le tourisme mondial se ressent de la crise
économique internationale a indiqué l’Organisation mondiale du Tourisme, dont la
commission Afrique tenait réunion à la mi-
L’Afrique en revanche s’en tire
mieux. Le taux de croissance
a été de 4%. C’est un point de
moins que le Moyen-Orient
(5%), mais plus que
les Amériques (1%).
avril à Yaoundé, au Cameroun. Les signes en
étaient déjà perceptibles au second semestre
2008. Le secrétaire général par intérim de
l’OMT, Taleb Rifai, a noté « un renversement
de tendances sans précédent dans l’économie
mondiale qui a aussi affecté le secteur du
tourisme. Les arrivées de touristes internationaux ont affiché un taux de croissance satisfaisant de 5% pour le premier semestre 2008,
mais leur croissance a été négative (-1%) au
deuxième semestre ».
Le rapport indique que la croissance a été négative en Europe (-3%) et en Asie (-3%), qui
avait pourtant enregistré un taux de croissance
à deux chiffres en 2007 et de 6% pour le premier semestre 2008.
L’Afrique en revanche s’en tire mieux. Le taux
de croissance a été de 4%. C’est un point de
moins que le Moyen-Orient (5%), mais plus
que les Amériques (1%). La régression n’en est
pas moins nette pour ces trois régions par rapport au premier semestre. Pour l’année 2009, l’OMT, s’attendant à une
persistance des turbulences économiques, estime que le tourisme international stagnera ou
pourrait même reculer de 1% à 2%.
Résultats positifs
Les Amériques et l’Europe seront les plus touchées, car la plupart de leurs marchés sources
sont en récession. L’Afrique, toujours selon
l’OMT, de même que l’Asie-Pacifique et le
Moyen-Orient, tout en connaissant une croissance moindre par rapport à ces dernières années, connaitront des résultats positifs.
L’OMT a mis en place un Comité de relance
du tourisme qui a tenu sa première réunion
le 28 janvier dernier à Madrid. Le comité est
une plate-forme pour le partage d’informations sur la crise économique et son impact
sur le secteur du tourisme, pour aider à relever les défis de la récession économique. Il est
ouvert à tous les membres de l’organisation
mondiale, des secteurs public et privé. Sa
prochaine rencontre est prévue en octobre à
Astana, au Kazakhstan, à l’occasion de la 18e
session de l’Assemblée générale de l’OMT.
Y participeront l’Union européenne, l’Association du transport aérien international
(IATA), l’Organisation de l’aviation civile
internationale (OACI) et le Conseil mondial
du voyage et du tourisme (WTTC).
HG
17
économie - politique
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
Pour l’Afrique, le FMI prescrit la dévaluation
Le FMI a rendu public, ce 25 avril 2009, son rapport sur les perspectives de la région. Et entre autres
mesures, le Fonds appelle à « laisser les monnaies se déprécier ».
Louis S. Amédé, à Abidjan
Le spectre d’une dévaluation planerait-elle sur les monnaies ayant
cours dans la région subsaharienne de l’Afrique ? Cette prescription du FMI dans les perspectives économiques de la région
Afrique subsaharienne ne laisse pas beaucoup de place au doute :
en ces temps difficiles, la politique économique doit donc être
guidée par les principes suivant : « Utiliser la marge de manœuvre
budgétaire disponible et autant que possible, assouplir la politique
« Les pays appliquant de facto un régime de
rattachement du taux de change pourraient
envisager de l’assouplir un peu. »
monétaire et laisser le taux de change s’adapter à la conjoncture externe ». La seconde mesure, jusque-là évoqué uniquement mezzo
voce au nombre des solutions de contingentement des effets de la
crise économique planétaire, vient d’être brandi par le Fonds monétaire international (FMI), cette fois urbi et orbi. Pour les experts
de cette institution financière internationale il y a une sérieuse menace de « remise en cause des progrès économiques remarquables accomplis par cette partie du monde au cours des dix dernières années
sur le front de la croissance et de la stabilité économique ». Surtout
que, comme le note le Fonds, « les mesures prises rapidement par
les gouvernements des pays avancés n’ont pas réussi à protéger de
ses effets les pays émergents et les pays en développement, comme
initialement espéré … On s’attend maintenant à ce que la croissance
des économies émergentes et en développement ralentisse et tombe
d’environ 6% en 2008, à moins de 2% en 2009, sous l’effet d’une
contraction de la demande d’exportations, d’une diminution des entrées de capitaux et d’une baisse des prix des produits de base ».
Péril en la demeure
Il y aurait donc péril en la demeure. Et aucune mesure dans l’arsenal des instruments de gouvernance de crise ne serait à exclure
pour préserver « la croissance qui est indispensable à la réduction
éminemment souhaitable de la pauvreté ». Face donc à la diminution de la demande d’exportations africaines, à la baisse des cours
des produits de base, au risque de fléchissement des envois de
fonds des travailleurs émigrés, au resserrement mondial du crédit
et à l’aversion des investisseurs pour le risque, qui ont déjà provoqué une inversion des flux d’investissements de portefeuille,
découragé l’Investissement direct étranger (IDE) et rendu le financement des échanges plus coûteux, face au ralentissement de
l’activité économique avec pour corollaire un accroissement du
risque de crédit et les créances improductives et, partant, un affaiblissement du bilan des institutions financières et des sociétés,
le FMI conseille aux pouvoirs publics de la région une « riposte
adaptée à la situation particulière de chaque pays ». Leur prescrivant ce qui doit en être « la priorité pour tous : limiter les effets
négatifs de la crise sur la croissance économique et la lutte contre
la pauvreté, tout en préservant les progrès accomplis ces dernières
années au prix de grands efforts, notamment la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette ».
« L’assouplissement de leur politique
monétaire »
de relance budgétaire discrétionnaire via des mesures sociales pour
protéger les populations pauvres ou encore de recours aux réserves
pour procéder progressivement aux ajustements nécessaires ». Pour
ceux des pays de la région sans réserves, c’est aux donateurs qu’il
reviendra de faire des « efforts » en terme de « soutien accru des
pour faciliter leur ajustement ».
« S’adapter au nouveau contexte extérieur »
Pour le FMI, dans la conjoncture défavorable actuelle, caractérisée par les effets d’engrenage de la dépression économique
mondiale et l’aversion croissante des investisseurs au risque,
l’assombrissement des perspectives de croissance économique dans toute la région, consécutif à la chute de la demande
et des cours des produits de base ainsi que au tarissement des
ressources extérieures, « tous les pays (de la région d’Afrique
au sud du Sahara, ndlr) devront s’adapter au nouveau contexte
extérieur »… Même s’il faut passer par une dévaluation de
leur monnaie.
Décryptage de ces « grands efforts » auxquels sont invités les pays
d’Afrique subsaharienne, ce sont donc, pour certains, « l’assouplissement de leur politique monétaire » sous l’effet de l’impulsion
déflationniste que devrait induire la chute des prix des produits
de base. Chacun devra pouvoir se mettre à cette mesure, quelle
que soit le régime de change qui est le sien. Le conseil des experts
du Fonds est des plus précis : « La monnaie devra se déprécier en
termes réels dans les pays où les termes de l’échange se sont détériorés et où les flux de capitaux se tarissent. Les pays à taux de change
souple devraient laisser leur monnaie se déprécier, tandis que, dans
les pays à taux de change fixe, la politique budgétaire reste, avec
des mesures visant à améliorer la compétitivité, le principal moyen
d’intervention. Les pays appliquant de facto un régime de rattachement du taux de change pourraient envisager de l’assouplir un
peu ». Pour ceux des pays de la région qui ont réussi à stabiliser
leur situation macroéconomique et qui sont libres de contraintes liées à la soutenabilité de la dette, ou qui ont accumulé de
l’épargne pendant la vague de prospérité, les « grands efforts »
prendraient les formes de « financement de l’accroissement du déficit budgétaire, en laissant jouer les stabilisateurs automatiques, ou
Scénarios d’évolution du crédit
bancaire en Afrique
Deux ballons d’oxygène pour le système bancaire de l’Afrique subsaharienne : la faible exposition aux
instruments financiers complexes et l’abondance des dépôts non rémunérés. Suffisant pour empêcher
le ralentissement du crédit ?
La période de grâce 2003-2007, qui a
vu le crédit bancaire au secteur privé
augmenter en moyenne de 20% par an,
est-elle irrémédiablement révolue avec
la crise financière internationale ? C’est
en substance ce qu’analyse le FMI, dans
son dernier rapport. Tel qu’il est présenté
dans ce document riche en graphiques
Durant la phase haussière,
beaucoup de pays africains
exportateurs avaient
accumulé des liquidités,
libérant le marché du
crédit. Le FMI craint qu’un
ralentissement brusque
de ce marché du crédit ne
provoque des réactions
en chaîne.
et en chiffres, le profil des créances et
des engagements des établissements par
rapport à l’extérieur s’est détérioré. Les
banques du Cap Vert et des Seychelles
sont celles qui présentent les positions
débitrices les plus extrêmes (respectivement 74% et 336% du PIB) par rapport à
la Banque des règlements internationaux
(BRI). A l’inverse, les établissements de
crédit ghanéens et namibiens sont les
seuls du groupe des marchés émergents
et pionniers à être créditeurs à la BRI.
A ce constat post faillite de Lehmann
Brothers, il faudra ajouter celui relatif à
l’atterrissage des cours des produits de
base. Durant la phase haussière, beaucoup de pays africains exportateurs
avaient accumulé des liquidités, libérant
le marché du crédit. Le FMI craint qu’un
ralentissement brusque de ce marché
du crédit ne provoque des réactions en
chaîne.
Marge de manœuvre
Dans le cas spécifique des pays de l’UEMOA, dont les capitaux sont détenus
par les étrangers à hauteur de 50%, il y
a, en plus de la donne évoquée ci-dessus, le risque de voir un mouvement de
rapatriement des fonds et une augmentation de l’aversion au risque de la part
des banques étrangères présentes dans la
région. Là aussi, la contraction de crédit
serait à craindre. S’ajoute à ce problème
conjoncturel, une situation antérieure,
propre aux secteurs bancaires malien,
togolais et béninois, connus pour détenir
les taux de « prêts improductifs » les plus
élevés dans l’espace UEMOA.
Dans sa globalité, l’Afrique subsaharienne dispose d’une marge par rapport à ce
type de crédits puisque le rapport entre
les prêts improductifs et les prêts bruts
était de 11% en 2007 contre 14,7% pour
les pays émergents. Par ailleurs, les banques africaines pourront toujours faire
recours à leurs dépôts non rémunérés
pour leurs besoins de financement, réduisant ainsi leurs taux d’endettement
dans leurs bilans.
Déceler à temps les signaux de crise
En définitive, le FMI émet plusieurs recommandations dont l’augmentation de
la surveillance des établissements bancaires pour déceler à temps les signaux de
crise. La mise en place de cette disposition passe par l’élaboration d’indicateurs
de risque financier à fréquence élaborée,
tels que des données sur la situation de
liquidité des banques, les engagements
interbancaires, les lignes de crédit internationales et les créances contingentes
hors bilan, suivi des taux d’endettement
des ménages et des entreprises, etc.
Pour le FMI, les dispositifs de surveillance internationale au sein de la
région demeurent insuffisants, malgré
le développement rapide de groupes
régionaux. En outre, il recommande
la mise à disposition de liquidités suffisantes dans le système financier et,
d’une manière générale, la prise de
mesures visant à donner au public la
confiance dans le marché. Plutôt difficile par les temps qui courent.
MBF
Document complet www.lesafriques.com/docs/07317.pdf
Economie - politique
Algérie
La France premier
fournisseur, l’Italie
meilleur client
Les chiffres du commerce extérieur au 1er trimestre 2009,
publiés par le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes, montrent que l’Italie a été
la meilleure cliente avec 2,25 milliards $, suivie des EtatsUnis (1,96), de l’Espagne (1,74), de la France (1,27), de la
Turquie (748 millions $) et du Canada (538 millions $). La
place de 1er fournisseur revient toujours à la France avec
1,64 milliard $, devant l’Italie (1,09), la Chine (846 millions $), l’Espagne (800 millions $), l’Allemagne (546 millions $) et les Etats-Unis (466 millions $).
Afrique
du Sud
Toujours pas assez de femmes
à des postes de responsabilités
dans le secteur privé
Selon l’Association des Femmes
d’affaires (BWA), les ministères
et les entreprises publiques ont
surpassé le secteur privé en nommant des femmes à des postesclés. Dans son 6e rapport, la BWA
montre que la représentation des
femmes dans le gouvernement a
augmenté de 54,76% à 55,45%,
mais avec le maintien d’un pourcentage moins favorable pour
les cadres supérieurs de 34,35%
contre 65,7% pour les hommes.
Dans le secteur privé, la proportion de femmes occupant des postes de responsabilités est passée de
14,7% en 2004 à 18,6% en 2009.
Sur les 25 plus grandes sociétés
cotées en Bourse (JSE), seulement
5 ont plus de 25% de femmes
administrateurs.
En bref -
E c o n o m i e et P o l i t i q u e
18
Desmond Tutu a finalement
voté
Desmond Tutu n’a pas boycotté
le scrutin du 22 avril, en votant
dans l’Eglise anglicane du Cap.
L’année dernière, l’Archevêque
Anglican avait menacé de boycotter les élections si le Congrès
National Africain (ANC) ne mettait pas fin à la crise interne. « J’ai
profondément mesuré mon vote. Je
sais ce qu’il me coûte de voter. Je
suis offusqué contre un pays que
j’aime profondément et j’essaie de
faire mon possible. Je ne suis pas
infaillible ; c’est un cri de cœur »,
a-t-il déclaré le jour du vote.
Algérie
Un étiquetage spécial pour l’électroménager
Un arrêté ministériel du Ministère
de l’énergie et des mines institue,
à partir d’octobre 2010, un étiquetage spécial pour les appareils électroménagers indiquant
notamment leur consommation
d’énergie et une documentation
technique de chaque appareil.
L’Institut Pasteur signe un
contrat de 9,5 millions d’euros
pour l’acquisition de vaccins
L’Institut Pasteur d’Algérie a signé
un nouveau contrat de 9,5 millions d’euros avec Sanofi Pasteur,
la division vaccins du groupe
français Sanofi-Aventis, pour la
fourniture de 340 000 flacons de
10 doses et 600 000 flacons monodose de vaccin combiné DTCHib, dans le but de faire face à la
diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC), ainsi que l’haemophilus influenzae B (Hib). 30 000
doses de vaccin Hib seront également fournies.
Baisse de 42% des recettes d’exportations et hausse de 10,07%
des importations
Selon le Centre national de l’informatique et des statistiques
(CNIS) des Douanes, les recettes
des exportations ont atteint 10,74
milliards $ au premier trimestre
2009, soit une baisse de 42,07%
par rapport à la même période
2008. Cette chute correspond à la
baisse des cours du pétrole brut,
qui sont passés de 110 à 52 $ le
baril. Les exportations hors hydrocarbures, qui constituent
2,73%, ont également baissé de
44%, atteignant 293 millions $.
Par contre, le montant des importations a grimpé de 10,07%, pour
atteindre 9,42 milliards $.
Bénin
Baisse des prévisions de croissance
Le taux de croissance du produit
intérieur brut (PIB) pourrait
baisser à 3,8% en 2009, contre une
prévision initiale de 6,1%. Cette
baisse est due à l’impact de la crise
internationale, notamment à cause de la réduction de l’Aide publique au développement (APD), la
baisse des exportations, la baisse
des transferts des migrants et la
diminution des Investissements
directs étrangers (IDE). La croissance économique avait atteint
5% en 2008 et 4,6% en 2007.
Le FAGACE accorde une subvention de 200 millions FCFA
Le Fonds africain de garantie
et de coopération économique
(FAGACE) a approuvé une subvention non remboursable de 200
millions FCFA (400 000 $) en faveur du Bénin. Cette bonification
permettra d’appuyer les autorités
dans le cadre du projet de réhabilitation de la liaison AéroportPlace du souvenir, axe principal
reliant l’aéroport au palais de la
Cameroun
Un ancien ambassadeur
aux Etats-Unis écroué
dans l’affaire Albatros
L’ancien ambassadeur à Washington DC, Jérôme
Mendouga, a été écroué dans le cadre de l’enquête sur
le scandale Albatros, relatif à l’achat en 2003 d’un avion
présidentiel qui s’est révélé défaillant dès son premier vol.
Chargé par l’ancien secrétaire général de la Présidence,
Jean-Marie Atangana Mebara, lui-même écroué depuis
août 2008, l’ex-ambassadeur a été inculpé pour complicité
de détournement de deniers publics d’un montant d’environ 720 millions FCFA (1,1 million d’euros).
Comores
Angola
Appel au renforcement du
commerce interafricain
Le ministre des Transports, Augusto Tomas, a plaidé, lors
de la session d’ouverture de la Commission bilatérale
Angola-Zambie tenue à Luanda, pour un rôle plus actif du
commerce interafricain afin de stimuler la compétitivité
dans le continent : « Les deux pays doivent renforcer leur
partenariat bilatéral en définissant une nouvelle stratégie
intelligente visant à permettre de relier le chemin de fer de
Benguela (Angola) à la voie ferroviaire zambienne. »
République et à la plupart des
ministères situés dans la capitale
économique.
Botswana
Un crédit de 70 millions $
pour relancer l’industrie du
Zimbabwe
Les autorités se sont engagées à
aider à la relance du pays voisin,
le Zimbabwe, en accordant une
ligne de crédit de 70 millions $
pour relancer certaines industries. Les secteurs ciblés sont
l’acier, le cuir, la pharmaceutique,
l’agro-industrie et les industries
manufacturières. Le Zimbabwe a
besoin d’au moins 8,3 milliards $
pour reconstruire son économie.
Burundi
3500 rebelles seront intégrés
dans les rangs des services de
sécurité
Quelque 3500 membres des
Forces hutues de libération nationale (FLN) vont commencer,
dès le mois prochain, à être intégrés dans les rangs des forces de
sécurité. Cette décision intervient
après une médiation du ministre sud-africain de la Défense,
Charles Nqakula, qui est parvenu
à la conclusion d’un accord prévoyant l’intégration de 2100 combattants du FLN dans l’armée et
1400 autres dans la police.
La Banque mondiale octroie
15,6 millions $
La Banque mondiale a accordé
15,6 millions $ pour aider au financement du projet d’appui au
développement communautaire
et social (PRADCS) lancé dans
le pays. Le projet entre dans le
cadre de la réalisation de cinq des
Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD), à savoir :
l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim, l’éducation universelle, la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la
santé maternelle, et la lutte contre
le VIH/SIDA et le paludisme.
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
Un référendum de
révision constitutionnelle
est prévu le 17 mai
l’assiette fiscale, en perspective de
la chute des recettes pétrolières.
Centrafrique
Le FMI accorde un financement
de 15 milliards FCFA
Le Fonds monétaire international
(FMI) a décidé de débloquer 15
milliards FCFA au titre d’un appui supplémentaire dans sa lutte
contre la pauvreté.
Congo
Brazzaville
1 milliard FCFA pour le financement des partis en 2009
Les participants au « dialogue
citoyen », qui s’est déroulé du 14
au 17 avril à Brazzaville, et qui a
été boycotté par les grandes figures de l’opposition, ont appelé
le gouvernement à débloquer un
milliard de FCFA (2 millions $)
pour le financement des partis politiques. Cette subvention
sera octroyée selon que les partis
soient représentés au parlement
en fonction du nombre des députés ou sénateurs, non représentés au parlement, mais ayant
présenté des candidats dans plus
de la moitié des circonscriptions
électorales, ou ayant obtenu au
moins 5% des suffrages exprimés
sur l’ensemble des circonscriptions électorales.
Congo RDC
La SFI accompagne le gouvernement
Une délégation de la Société financière internationale (SFI)
s’est entretenue récemment avec
le Premier ministre Adolphe
Muzito. La rencontre a permis de
passer en revue les orientations
de cette institution de la Banque
mondiale, en particulier en matière d’amélioration du climat
d’affaires dans le pays.
Hausse de l’inflation
Le taux d’inflation a atteint 54,4%
en mars, contre 48% en février.
Le président Ahmed Abdallah Sambi a annoncé l’organisation, le 17 mai prochain, d’un référendum portant révision
de la Constitution. La campagne référendaire s’étalera du
26 avril au 15 mai. Les opposants à cette révision « sont
libres de faire campagne » a déclaré le président, mais, a-t-il
averti, « ils n’ont aucun droit d’empêcher la tenue du référendum ». Sambi propose à travers cette révision de porter le
mandat présidentiel à 5 ans.
Un don libyen pour
la bibliothèque de
l’Université des Comores
La Libye a fait don d’un lot d’équipements d’une valeur de
200 000 $ pour la bibliothèque de l’Université des Comores
(UDC). A noter que c’est également la Libye qui a financé,
pour un montant de 243 918,5 euros, la construction de
cette bibliothèque inaugurée en 2007.
conséquences très graves si des mesures urgentes ne sont pas prises ».
L’ONUCI appelle les acteurs politiques à la retenue
L’Opération des Nations Unies en
Côte d’Ivoire (ONUCI) a invité
les acteurs politiques à demeurer concentrés sur le processus
de paix, et à consacrer leur énergie et leurs efforts à la mise en
oeuvre de l’Accord politique de
Ouagadougou.
2529,5 milliards FCFA pour le
budget 2009
Après révision, le budget 2009 de
l’Etat est fixé à 2529,5 milliards
de FCFA (environ 3,86 milliards
d’euros) au lieu des 2464 mil-
liards précédemment projeté, en
raison du programme économique et financier dont bénéficie la
Côte d’Ivoire pour l’allègement
de la dette publique extérieure.
Le budget 2009 modifié connaît
une hausse de 213,7 milliards de
FCFA, soit 9,2% par rapport au
budget 2008, révisé d’un montant de 2315,5 milliards, a indiqué l’Agence ivoirienne de presse
(AIP), citant une source officielle.
Prochain déploiement de 8000
éléments de l’état-major mixte
8000 éléments des forces gouvernementales (Forces de défense et
de sécurité – FDS) et ex-rebelles
(Forces armées des Forces nouvelles – FAFN) seront déployés
Cameroun
Côte d’Ivoire
Instauration d’une vignette sur
les alcools, les tabacs et les médicaments
Le gouvernement a décidé d’instaurer, à compter du second semestre de l’exercice budgétaire
en cours, une vignette de 5 FCFA
sur les produits alcoolisés, tabacs
et produits pharmaceutiques.
Dans le budget 2009, les autorités
avaient déjà prévu d’accroître les
recettes internes non pétrolières
par le moyen de l’élargissement de
30 milliards FCFA de pertes dans
le secteur de l’électricité
Les pertes enregistrées par le secteur de l’électricité pour cause de
fraude, vol et vandalisme, atteignent 30 milliards de FCFA. Selon
le ministre de l’Énergie, Léon
Emmanuel Monnet, ces comportements qui touchent même les
quartiers huppés, « compliquent
l’exploitation du réseau électrique,
rallongent les temps d’intervention
de dépannage et font craindre des
Visite du président Obama
prévue en juin
Le détachement de la force française Licorne a quitté définitivement la ville de Bouaké, fief de l’ex-rébellion des
Forces nouvelles. Ce départ intervient quelques jours après
le démantèlement officiel de ses installations sur le site qu’il
occupait. Le général Philippe Houbron, commandant en
chef de la Force Licorne, a assuré les populations de Bouaké
que le départ du détachement ne devrait poser aucun problème sécuritaire.
Zaki. L’information avait été donnée de source israélienne.
Le porte-parole égyptien a indiqué que seul le chef du gouvernement israélien a été invité à se rendre en Egypte « à une
date qui sera rapidement convenue ». Lieberman, qui dirige
le parti ultranationaliste Yisraël Beitenu, n’est guère apprécié en Egypte. Lieberman a déclaré dans le passé que, dans
l’éventualité d’une nouvelle guerre contre l’Egypte, il faudrait bombarder le barrage d’Assouan.
Egypte
Le président des Etats-Unis, Barack Obama, est attendu les
7 et 8 juin prochain, pour une visite qui serait la première
étape d’un périple au Moyen-Orient, selon le journal indépendant Al-Shorouk, citant des sources égyptiennes et
américaines « bien informées ».
Le Caire n’a pas invité
La Force « Licorne » quitte Lierberman
L’Egypte n’a pas invité au Caire le ministre israélien des
Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a démenti le portedéfinitivement Bouaké
parole du Ministère égyptien des affaires étrangères, Hossam
Côte d’Ivoire
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
19
Gestion publique
Crise internationale : la Zone franc compte
d’abord sur elle-même
Meilleure gestion des ressources publiques, coordination des politiques, la zone franc compte d’abord sur ses propres ressources pour faire à la crise qui l’affectera en 2009
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
Les ministres des Finances de la zone franc ont
tenu à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 16
avril dernier, leur traditionnelle réunion qui
précède les Assemblées annuelles de la Banque
mondiale et du Fonds monétaire international.
Naturellement, elle a porté sur la crise financière internationale à laquelle s’est ajoutée la
crise énergétique qui frappe les pays africains
de la zone. Outre les ministres des Finances des
pays membres de la Communauté économique
Le directeur général du
FMI vient de soulever la
question qui fâche.
et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC),
de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA), de l’Union des Comores
et de la France, les gouverneurs des banques
centrales et les présidents des institutions régionales ont pris part à la rencontre.
« Un certain nombre de risques » La réunion a confirmé les perspectives plutôt
sombres pour la zone pour 2009. Le ministre
burkinabé de l’Economie et des Finances, Marie
Noël Bembamba qui a présidé la réunion a reconnu que « la crise est mondiale, et aucun pays
tout seul ne peut faire face à cette crise ». La ministre française de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, Christine Lagarde, qui
a participé à sa première réunion de la zone en
Afrique, a ajouté, « Nous avons tous conscience
que pour la zone franc l’année 2009 présente un
certain nombre de risques ». Les finances publiques de l’ensemble des pays de la zone se ressentiront de la baisse des recettes d’exportation
et des flux de capitaux.
Souffrir de la récession
A l’exception du cacao dont le prix a augmenté
de 6,2%, du riz, de 27,6% et de l’or, de 2,1%,
les cours de toutes les matières premières exportées par la zone ont chuté. Le pétrole divisé
par trois, le blé de 54,8%, l’uranium, de 58,2%,
l’huile de palme, de 50,1% pour ne citer que les
plus spectaculaires.
Le transfert net de capitaux des migrants vers
les pays en développement va également dégringoler de 650 milliards de dollars en 2007 à
120 milliards en 2009.
L’aide publique au développement ainsi que les
investissements directs étrangers risquent de
souffrir de la récession dans les pays donateurs.
Le triplement des ressources du FMI et le doublement des prêts confessionnel décidés par le
G20 et l’engagement de la France à doubler la
partie africaine de son aide publique au développement, ne pourront pas inverser fonda-
mentalement la tendance.
En conséquence, la croissance du Produit intérieur brut devrait tomber de 6,3% l’année
dernière à moins de 3,3% en 2009.
Dépense publique
Les solutions à la crise sont avant tout internes, ont reconnu les ministres. La zone doit
d’abord compter sur elle-même pour enrayer
la dégradation des comptes publics et des
comptes extérieurs.
En priorité, il s’agira de mobiliser toutes les
ressources internes et d’améliorer l’efficacité de
la dépense publique en privilégiant les dépenses sociales pour préserver le pouvoir d’achat
des ménages et les dépenses d’investissement,
notamment dans l’agriculture. Les dépenses
de soutien à l’activité ne sont pas exclues, mais
elles devront être ciblées et temporaires pour
préserver la compétitivité des économies.
En revanche, la ministre française déconseille
toute augmentation de salaires et le recours à
des emprunts non concessionnels. Elle recommande de s’en tenir aux facilités offertes par les
institutions de Bretton Woods pour que la dette
reste soutenable.
Arriérés
Le secteur privé doit jouer son rôle. C’est
pourquoi une attention particulière a été apportée au secteur bancaire. « Nous avons vé-
rifié, contrôlé et recontrôlé, il n’y a pas d’effets
toxiques dans nos banques. Elles souffrent des
difficultés dues à la raréfaction de la demande
extérieure et des arriérés internes de l’Etat vis-àvis des entreprises », a soutenu le gouverneur de
la BCEAO, Philippe-Henri Dacoury-Tabley.
La BCEAO pour soutenir les banques va lancer deux opérations sur le guichet des appels
d’offres à une semaine, d’un montant maximum de 180 milliards FCFA et une injection
de liquidités d’une maturité de 28 jours, d’un
montant correspondant aux demandes éligibles des banques, avec comme date de valeur
le 4 mai 2009. Toutes les soumissions éligibles
seront servies au taux fixe de 4,15%.
La dévaluation du CFA ne serait même pas
abordée, parce que tous les clignotants de la
monnaie rattachée à l’euro sont au vert, avait
assuré Mme Lagarde avant la réunion.
Son prédécesseur à Bercy et actuel directeur
général du FMI vient de soulever la question
qui fâche. A l’occasion de la présentation
des perspectives économiques de l’Afrique,
Dominique Strauss-Kahn a préconisé que « les
pays appliquant de facto un régime de rattachement du taux de change pourraient envisager de
l’assouplir un peu ». Les pays de la zone franc
sont clairement visés. Leur réaction à cette
forte suggestion qui va réveiller de douloureux
souvenirs, n’est pas encore connue.
Le dinar algérien plonge avec la fin
de l’excédent commercial
2009 était pressentie comme une année difficile pour la balance commerciale algérienne. Les autorités cherchent à freiner les
importations pour contenir un déficit pendant. La dévaluation du dinar arrive à la rescousse des autres mesures.
Par Samy Injar, Alger
La publication, le 20 avril dernier, par le CNIS
(centre national de l’information statistique
des douanes) des chiffres du commerce extérieur algérien pour le premier semestre 2009 a
produit l’effet d’une douche glacée. Les recet-
« Certains opérateurs parmi
les plus avertis, comme les
distributeurs d’automobile
ont anticipé la poursuite du
redressement du dinar en 2009
et l’ont inclue en réduisant leurs
marges dans les prévisions. »
tes d’exportation ont baissé de 42% tandis que
la facture d’importation a augmenté de 10%
par rapport à la même période en 2008. Si le
reste de l’année devait se poursuivre selon le
même schéma, l’Algérie engrangerait moins
de 42 milliards de dollars au titre des exportations, mais en débourserait un milliard de plus
pour ses importations. La chute des cours du
brut – sans doute moins de 45 dollars le baril
de prix moyen au premier semestre 2009 – et la
poursuite de la progression des importations,
dopée à la fois par un effet prix et un effet volume, a installé, depuis la fin de l’année dernière,
le gouvernement algérien dans la perspective
d’un léger déficit commercial en 2009. Les mesures de confinement ont commencé dès l’été
dernier avec la taxe sur l’importation des véhicules (près de 3 milliards de dollars en 2008)
et l’interdiction de l’importation des médicaments fabriqués en Algérie. Une réglementation très stricte de la procédure d’importation
est arrivée à la fin de l’année avec, comme me-
sure spectaculaire, l’obligation pour les entreprises étrangères importatrices d’ouvrir leur
capital à hauteur de 30% pour des actionnaires
algériens. Toutes ses mesures de « freinage »
n’auront finalement pas réussi à stabiliser le
montant des importations – 39,8 milliards de
dollars en 2008 – comme le laissait déjà prévoir le solde du commerce extérieur du mois
de janvier dernier. C’est dans ce contexte d’incertitude sur l’ampleur d’un déficit possible de
la balance commerciale en 2009 qu’un autre levier paraît avoir été mis en route par la banque
d’Algérie, le renchérissement des importations
par la dévaluation rampante du dinar. Dévaluation, invitée surprise
La forte baisse de la parité du dinar est l’invitée
surprise du printemps. La monnaie algérienne
a perdu 12% de sa valeur après avoir atteint des
cotations de 1 euro pour 87 dinars et 1 dollar
pour 62 dinars en octobre dernier puis à la fin
du mois de février. Il fallait 96,53 dinars pour
acheter un euro et 73,47 dinars pour acheter
un dollar au fixing du 14 avril sur le marché
interbancaire des changes. La parité commerciale du dinar face à l’euro et au dollar est encore plus faible. Elle a frôlé le seuil psychologique d’un euro pour 100 dinars la semaine du 3
au 10 avril. Les importateurs n’ont pas encore
répercuté cette « inflation par le taux change »,
mais les domiciliations bancaires pour les importations du mois d’avril « donneront des prix
plus élevés des produits distribués dans huit à
dix semaines, le délai moyen de la mise sur le
marché » explique Rachid Bradja, distributeur
de marques européennes de chocolat. La chute
de la valeur du dinar a pris le marché à contrepied après un deuxième semestre 2008 où la
tendance était au raffermissement du dinar
face aux deux principales devises du commerce extérieur algérien. Ainsi, après une moyenne
du taux au 1er trimestre 2008 de 99,43 dinars
pour un euro et une parité de 103,18 en fin de
période, le dinar s’est sensiblement redressé en
seconde moitié d’année pour afficher 91,80 dinars pour un euro en moyenne du troisième
trimestre et 87,34 en fin de période. La courbe
d’évolution est semblable du dinar face au dollar, lequel nécessitait en moyenne 66,43 dinars
à l’achat au début de l’année pour ne valoir que
61,28 dinars au troisième trimestre. « Certains
opérateurs parmi les plus avertis, comme les distributeurs d’automobile ont anticipé la poursuite
du redressement du dinar en 2009 et l’ont inclue
en réduisant leurs marges dans les prévisions »
explique Rachid Bradja.
Le FMI a recommandé la dévaluation…
en Afrique
Le FMI a recommandé aux pays d’Afrique
subsaharienne d’utiliser l’arme de la dévaluation pour défendre leur exportation face à la
contraction du commerce mondial. Dans le cas
de l’Algérie, la recommandation était inverse
en septembre dernier. Le FMI avait exercé des
« pressions amicales » sur l’Algérie pour qu’elle
laisse la valeur du dinar s’apprécier, compte
tenu des réserves de change accumulés après la
montée des cours du pétrole. La banque d’Algérie avait répliqué d’un communiqué homérique qui affirmait en substance que la valeur
du dinar était proche de la réalité des performances de l’économie algérienne. « La banque
d’Algérie qui, comme chacun le sait, manipule le
flottement du dinar, supposé donner sa valeur,
a appliqué les recommandations du FMI, mais
en sens inverse. Elle a bloqué l’appréciation du
dinar lorsque les excédents en devises enflaient,
et elle a lâché le dinar lorsque, comme depuis
six mois, le prix du pétrole a dangereusement
baissé » explique un ancien ministre algérien
des années 90.
La Banque nationale d’Algérie.
Les motivations de « cette option » du dinar
« encore plus faible » demeurent peu clairs pour
les observateurs. Il se précise, notamment depuis la publication des chiffres du CNIS sur le
commerce extérieur, que l’objectif de contenir
les importations devient prioritaire en 2009.
La parité du dinar détermine le prix de vente
final de l’équivalent de plus de 18 milliards de
dollars de biens destinés, soient à la revente en
l’état, soit au traitement : agroalimentaire, médicaments, automobiles, électroniques, demiproduits et matières premières. Le renchérissement des importations complétera donc leur
contingentement ou les mesures tarifaires (taxe
automobile). Un bémol de taille, les salaires,
qui ont du absorbé une hausse de 6% des prix
en mars dernier, seront encore plus pénalisés
par l’accélération de l’inflation importée. Mais
l’élection présidentielle et le souci d’éviter une
désertion populaire des urnes, sont passés.
20
E c o n o m i e et P o l i t i q u e
Economie - politique
Guinée
La BID finance plusieurs
projets pour 150 millions $
La Banque islamique de développement (BID) va débloquer une enveloppe de 150 millions $ pour la réalisation
de plusieurs projets socio-économiques, dont la réhabilitation de centrales électriques et la réalisation de forages
pour améliorer l’alimentation en eau potable. La BID s’engage également à aider le secteur de santé, en le dotant de
moyens de lutte contre le paludisme et par la réhabilitation
des centres hospitalo-universitaires (CHU) de Donka et
d’Ignace Deen à Conakry.
En bref -
Arrestation de militaires
soupçonnés de complot
Plus d’une vingtaine de militaires de l’armée guinéenne
soupçonnés de comploter en vue de renverser le régime
militaire du capitaine Moussa Dadis Camara ont été arrêtés. Le capitaine Camara, président du Conseil national
pour le développement et la démocratie (CNDD), au pouvoir depuis le coup d’Etat de décembre qui a suivi la mort
du président Lansana Conté, avait décidé mercredi 22 avril
à la dernière minute de ne pas se rendre en Libye.
sur l’ensemble du territoire national. A raison de 4000 éléments
pour chacune des Forces, les
hommes formeront le Centre de
Commandement Intégré (CCI,
état-major mixte), dirigé par
les chefs d’état-major Philippe
Mangou des FDS et Soumaïla
Bakayoko des FAFN.
Egypte
Hausse de 11,6% du commerce
extérieur au 2e semestre 2008
Le commerce extérieur a augmenté de 11,6% dans la seconde
moitié de 2008. Les États-Unis
représentent près d’un cinquième
de cette activité, selon les chiffres
de la Banque centrale. Le total
des importations et des exportations entre juillet à décembre ont
atteint 41,8 milliards $, les ÉtatsUnis comptant pour 19,5% dans
ces échanges. L’ensemble des exportations dans la période de six
mois a augmenté de 3,8%, à 13,6
milliards $, grâce à une augmentation de 7,5% des exportations
non pétrolières.
Gambie
La cigarette chassée des lieux
publics
Le Ministère de la santé et du
bien-être social a décrété l’interdiction de fumer dans tous
les lieux publics. Le Ministère a
demandé à l’ensemble des institutions, d’organisations et des
gestionnaires de lieux publics, de
se conformer aux dispositions de
la loi, qui date de 1998.
Ghana
Vers l’élaboration d’une législation garantissant le droit à l’information
La ministre de la Justice et procureur général, Mme Betty MouldIddrisu, a fait état de consultations avec la société civile pour
l’adoption d’une législation garantissant le droit à l’information.
« Les questions les plus difficiles en
suspens sont la nomination d’un
organisme de réglementation indépendant, les nombreuses clauses
d’exemption, l’inclusion de la chefferie des institutions et des organismes privés et le régime de taxes »,
a-t-elle précisé.
Guinée-Bissau
L’UEMOA accorde 10 millions $
pour aider à combler le déficit
budgétaire
L’Union économique et monétaire
de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA)
a accordé une enveloppe de 5,7
milliards FCFA (plus de 10 millions $) pour aider à combler le
déficit budgétaire du pays.
L’opposition rejette la venue de
troupes étrangères
L’opposition, constituée d’une
vingtaine de partis politiques,
s’est opposée à la proposition
de la Communauté économique
des Etats d’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) d’envoyer des troupes de maintien de la paix dans
le pays, estimant « qu’aucune
explication plausible » n’a été
donnée pour justifier la présence de troupes étrangères. Selon
Sylvestre Alves, porte-parole de
la coalition, « les assassinats du
chef d’état-major de l’armée et
du président de la République,
survenues en mars dernier, n’ont
pas été les premiers », ce qui ne
justifie en rien la proposition de
la CEDEAO.
Kenya
Prévision d’une croissance économique de 5,5% cette année
Selon les estimations de la BAD, la
croissance économique du Kenya
se situera entre 5 et 5,5% cette
année. Cette croissance sera portée par les exportations agricoles
sur le marché mondial, et des
produits manufacturiers vers les
pays africains. Le 28 mars dernier,
le ministre des Finances, Uhuru
Kenyatta, avait prévu une croissance de 2,1% en 2009.
Lesotho
Le Premier ministre échappe à
une tentative d’assassinat
Le Premier ministre du Lesotho,
Pakalitha Mosisili, a échappé
à une tentative d’assassinat à
Maseru, la capitale du pays. Des
hommes armés ont ouvert le feu
sur sa maison dans la nuit du 22
au 23 avril. Plusieurs assaillants
ont été tués dans l’affrontement
avec la police et deux suspects
auraient été arrêtés. Le royaume
du Lesotho est une enclave in-
dépendante en plein territoire
sud-africain. Mosisili, 64 ans, est
Premier ministre depuis plus de
dix ans.
Liberia
La Grande-Bretagne annule une
dette de 45,5 millions $
Le gouvernement britannique a
annulé 45,5 millions $ de dette sur
un montant total de 50,6 millions
$. Selon le ministre des Finances,
Augustine Ngafuan, la GrandeBretagne va renoncer aux 5,1 millions $ restants lorsque le Liberia
sera admis au cadre des Pays pauvres très endettés (PPTE).
Libye
Signature avec la Turquie d’un
mémorandum de coopération
technique
Un mémorandum d’entente a été
signé avec l’Institut turc des normes de qualité. L’accord porte sur
la promotion de la coopération
dans les domaines des normes de
qualité, des sciences des critères et
des échanges des expertises en la
matière pour faciliter les échanges
commerciaux entre les deux pays.
Madagascar
Ravalomanana veut rentrer au
pays dans quelques semaines
Le président Marc Ravalomanana
a annoncé qu’il prévoyait de revenir au pays dans quelques semaines et a appelé à une élection
ou un référendum avant la fin de
l’année, pour mettre fin à la crise
politique. Le gouvernement a
réagi à cette déclaration en rappelant que le président déchu est
toujours sous mandat d’arrêt.
Malawi
L’inflation a atteint 9,5% en
mars
L’inflation a atteint 9,5% en mars,
contre 9,7% un mois plutôt. Selon
l’Office national des statistiques
(ONS), « la diminution provient
principalement de la diminution
des prix du maïs enregistrée dans la
plupart des régions de la province
méridionale du pays ».
terroriste démantelée en 2007.
Abdelkrim Makhloufi, présenté
comme le cerveau du groupe,
a écopé de 20 ans de réclusion
pour « préparation d’actes terroristes sur le territoire marocain ».
Le parquet accusait la cellule
d’appartenance à « l’organisation
Al Qaïda au Maghreb islamique »
et au Groupe salafiste pour la
prédication et le combat (GSPC)
algérien. D’autres accusés ont été
innocentés dans la même affaire.
32 projets pour 22 milliards Dh
d’investissements
La commission ministérielle des
investissements a validé, lors de sa
dernière réunion, quelque 32 projets d’investissements dans différents secteurs, pour un montant
global de 22 milliards dirhams,
a indiqué le Premier ministre,
Abbas El Fassi.
3,6% d’inflation en mars
Le taux d’inflation a baissé à 3,6%
en mars, contre 3,8% un mois
plus tôt et 4% en janvier. Les prix
des denrées alimentaires, qui représentent plus de 40% du panier
d’inflation, ont augmenté de 6%
sur un an en mars, contre 6,4% en
février et de 6,6% en janvier. Le
gouvernement prévoit de baisser
l’inflation à environ 2% cette année contre 3,9% l’an dernier.
Maurice (Île)
Mise en place d’une stratégie
pour l’exportation
Le gouvernement met en place
une stratégie d’aide et de promotion de l’exportation pour
aider les opérateurs à saisir les
opportunités qui se présenteront
sur le marché mondial. Selon le
ministre de l’Industrie, Dharam
Gokhool, une telle stratégie a été
souhaitée par le secteur privé,
indiquant qu’un comité de haut
niveau sera mis en place rapidement pour aider les entreprises à
rester compétitives. La croissance
économique prévue pour 2009 est
de l’ordre de 2,5%.
489 rebelles touaregs déposent
leurs armes à Tessit
Quelque 489 ex-combattants de
la rébellion touarègue ont remis
leurs armes aux autorités dans la
commune rurale de Tessit, dans
le nord du pays. La cérémonie
s’est déroulée la semaine dernière
en présence d’une délégation libyenne, initiatrice de l’opération
conduite par le consul général de
Libye au Mali, Moussa Al Koni.
Au total, 400 armes des diverses
catégories (carabines, pistolets
mitrailleurs, lance roquettes) ont
été récupérées par les autorités.
Présentation de 10 projets dans
le cadre de la coopération UEAfrique
Les autorités ont présenté une dizaine de projets dans le cadre de
la stratégie commune de l’Union
européenne et de l’Afrique. Parmi
ces projets, la mise en place d’une
ligne maritime et l’achat d’un navire-porte-conteneurs au service
de la région, l’augmentation du
potentiel du port de Port-Louis,
pour en faire une plaque tournante dans l’océan Indien, la
création d’un laboratoire pour les
essais des pesticides, ainsi qu’une
base de données pour les planteurs et les fournisseurs de fruits
et de légumes. Pour chacun de ces
projets une « feuille de route » sera
présentée lors de la réunion UEAfrique prévue en juin prochain.
Maroc
Mauritanie
Des peines allant de 2 à 20 ans
de prison contre 43 accusés de
terrorisme
La Cour de Salé a condamné
de 2 à 20 ans de prison ferme
43 activistes islamistes accusés
d’appartenance à une cellule
Le FNDD pose des conditions
pour le dialogue politique
Le Front national pour la défense
de la démocratie (FNDD) estime
que toute initiative pour trouver
une solution de sortie de crise
doit passer par la mise en échec
du coup d’Etat du 6 août 2008. Le
FNDD exige l’arrêt du processus
électoral devant mener à la présidentielle prévue le 6 juin prochain, ainsi que la libération de
l’ancien Premier ministre, Yahya
Ould Ahmed Waghef. Le ministre
sénégalais des Affaires étrangères,
Cheikh Tidiane Gadio, s’est rendu
à Nouakchott pour proposer un
plan de sortie de crise qui passerait par le report de l’élection présidentielle, la formation d’un gouvernement d’union nationale, la
mise en place d’une Commission
électorale nationale indépen-
Mali
Madagascar
L’ONU invite Rajoelina
à une conférence sur
la Somalie
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a
invité le président de la Haute autorité de transition, Andry
Rajoelina, à assister à la conférence ministérielle des donateurs sur la Somalie, à Bruxelles. Pour rappel, la communauté internationale, y compris l’ONU avaient dénoncé le
changement anticonstitutionnel à la tête de l’Etat.
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
dante (CENI) consensuelle et une
présidentielle ouverte à tous les
candidats.
Le général Ould Abdelaziz officiellement candidat
Le général Mohamed Ould
Abdelaziz, qui a démissionné
récemment de la tête du Haut
conseil d’Etat (HCE), instauré
après le putsch d’août dernier, a
officiellement déposé sa candidature à l’élection présidentielle
prévue le 6 juin prochain.
Nigeria
L’inflation atteint 14,4% en
mars
Le taux d’inflation a baissé à
14,4% en mars, contre 14,6% en
février, selon le Bureau national
des statistiques. La hausse des
prix des denrées alimentaires, qui
constituent le gros panier de l’indice, a chuté à 16,2%, contre 20%
en février.
Ouganda
Un projet de loi pour le financement des partis politiques
Le gouvernement prépare un projet de loi prévoyant de financer les
partis politiques et les organisations nationales. Les fonds seront
fournis sur la base de la représentativité de chacun des partis au
parlement. Il est également prévu
un financement des campagnes
électorales de l’ensemble des formations politiques.
Rwanda
Baisse du taux d’inflation
Le taux d’inflation a baissé à 17%
en mars, contre 20% un mois
plus tôt.
Visite du commandant de l’Africom
Le général William Ward, commandant de la force américaine
déployée en Afrique (Africom),
a effectué une visite de travail
de trois jours, durant lesquels
il s’est rendu dans deux camps
d’entraînement militaire à Gako
(est) et Gabiro (nord-est) pour
s’enquérir des ressources matérielles et humaines des Forces de
défense du Rwanda (RDF). Les
entretiens ont également porté
sur la lutte contre le trafic des
stupéfiants qui transitent par
voie maritime, notamment par
les eaux du Lac Kivu (ouest) en
provenance de la RDC.
Somalie
La communauté internationale
promet 250 millions $ d’aide
Réunie autour d’une conférence
de donateurs, la communauté internationale a promis environ 250
millions $ pour aider au rétablissement de la sécurité, notamment
à travers la mission de maintien
de la paix de l’Union africaine
(Amisom), et contribuer à lutter
contre la piraterie en mer, a annoncé le commissaire européen.
Louis Michel parle également de
contributions matérielles et logistiques, en plus de l’aide financière. « L’objectif est atteint », a-t-il
ajouté qualifiant la conférence de
« grand succès ».
Le parlement adopte l’application de la loi islamique
A l’unanimité, les 343 députés du
parlement ont approuvé l’application de la loi islamique, la Charia,
qui figure parmi les principales
promesses du gouvernement et
une exigence des groupes armés
de l’opposition Les USA veulent se joindre aux
efforts de lutte contre la piraterie
Les Etats-Unis vont se joindre aux
efforts de lutte contre la piraterie
au large de la Corne de l’Afrique,
a annoncé la secrétaire d’Etat
américaine. Hillary Clinton, qui
constate que les pirates achètent
de plus en plus d’équipements sophistiqués, ainsi que des bateaux
plus rapides et plus grands, a indiqué que la communauté internationale va se pencher sur les voies
et moyens de retrouver et de geler
les avoirs des pirates.
Les 11 pirates arrêtés par la frégate française seront jugés au
Kenya
Les onze pirates arrêtés le 15 avril
dernier au large du Kenya, par la
frégate française Nivôse, seront
jugés par les autorités kenyanes en
vertu d’un accord signé en mars
avec l’Union européenne.
Un navire belge arraisonné
Un navire de dragage, le Mompeï,
battant pavillon belge, a été capturé par des pirates à 600 km
au large des côtes somaliennes.
Parmi les otages se trouvent deux
Belges et 8 autres marins de différentes nationalités.
Soudan
250 morts dans des affrontements tribaux
Des affrontements ayant opposé
des tribus rivales du sud du pays
ont fait 250 morts, selon une
source locale, faisant état également de dizaines d’enfants enlevés. Des combattants armés de la
tribu Murle dans l’Etat de Jonglei
(est) ont attaqué des villages de
la tribu Lou Nuer le week-end
dernier, indique le préfet du
comté d’Akobo, Doyak Chol.
« Nous avons récupéré et compté
250 corps, et 33 enfants ont été enlevés par les Murle », a déclaré ce
responsable à l’AFP.
Tunisie
Accord de coopération nucléaire
entre Tunis et Paris
La France et la Tunisie ont signé
jeudi soir un accord de coopération dans le domaine du nucléaire. Paris pose ainsi des jalons dans
la perspective de la construction
d’une première centrale nucléaire
en Tunisie d’ici 2020. L’accord a
été signé par le Premier ministre
français François Fillon et son
homologue tunisien, Mohamed
Gannouchi. Les deux pays ont
également conclu un plan d’aide
de 80 millions d’euros pour
des projets d’irrigation et de
gestion de l’immigration, a annoncé l’Agence française pour le
développement.
Zimbabwe
Les Etats-Unis lèvent leur « travail warning » émis en 2002
Les Etats-Unis ont levé leur mise
en garde à l’endroit des citoyens
américains contre les voyages au
Zimbabwe émis en 2002. Cette
mesure intervient une semaine
après une décision similaire du
gouvernement japonais.
Le gouvernement d’union lance
une enquête sur les occupations
de fermes
Le gouvernement d’union va
lancer une enquête sur les récentes occupations de fermes
appartenant à des fermiers
blancs. « Une équipe représentant les différents partis va se
rendre dans les fermes pour
comprendre ce qui s’y passe et
agir en conséquence. Depuis
du gouvernement d’union en
février, les fermiers blancs ont
subi une nouvelle vague de violences, qui va à l’encontre de
l’accord de partage du pouvoir
signé entre le président Robert
Mugabe et le Premier ministre
Morgan Tsvangirai.
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
21
Economie - politique
Zuma, la revanche du petit peuple
En élisant Zuma, le petit peuple s’est vengé de l’élite noire. Son attente n’en sera que plus grande.
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
Pour la première fois de sa jeune histoire légale, le Congrès national africain de Nelson
Mandela ne disposera pas de la majorité des
deux tiers au parlement sud-africain. Les 23
millions d’électeurs inscrits lui ont donné 264
députés sur 400, soit 65,9% des suffrages.
La faute à la maire du Cap, Helen Zille, qui était
déjà la bête noire du président Thabo Mbeki. Son
parti, l’Alliance démocratique, déjà dans l’opposition du temps de l’apartheid, a amélioré son
score de 2004, en obtenant 16,54% des suffrages.
Sans faire aussi bien, c’est le Congress of the
Il n’a pas eu le bonheur de
connaître son père, mort alors
qu’il était enfant. Sa mère,
ménagère auprès d’une famille
blanche n’a pas eu beaucoup
de temps à lui consacrer.
people (COPE), le Congrès du peuple, dissident de l’ANC, formé en décembre dernier
seulement, en obtenant 7,42% des voix qui le
prive de la fatidique majorité qualifiée, qui permet de modifier la constitution, mais que ni
Mandela, ni Mbeki n’ont utilisée. Le nouveau
parlement, réuni en session extraordinaire le 6
mai, votera donc l’élection de Jacob Zuma, qui
prêtera serment le 9 mai à Pretoria, la capitale, pour devenir le quatrième président noir
d’Afrique du Sud.
Oubliés du pouvoir
Zuma a fait perdre cette majorité qualifiée à
l’ANC, malgré le secours de Nelson Mandela
qui avait déclaré, il y a quelques mois, qu’il ne
se mêlerait pas aux luttes intestines de l’ANC,
mais qui a participé au dernier meeting de
Zuma. Il ne lui a certainement pas apporté peu
de voix. Zuma n’en est pas moins, bien élu. La
très forte participation, 73,3%, atteste de l’intérêt du plus grand nombre pour un scrutin
pourtant joué d’avance.
Oubliés du pouvoir, les nombreux Noirs des
townships, frappés par un chômage qui touche
40% de la population et la pauvreté qui en affecte 43%, n’ont pas boudé les urnes et encore
moins sanctionné le parti au pouvoir. Ils ne sont
pourtant pas avares de critiques acerbes contre
l’ANC. Mais peut-être, en Zuma, JZ comme ils
disent familièrement, voient-ils l’un des leurs
par opposition à l’aristocratique Mbeki.
La chance de JZ, aura été finalement son ennemi intime Mbeki. C’est lui qui l’a porté à la
vice-présidence du pays, parce qu’il considérait
qu’il n’avait pas assez d’envergure pour lui faire
de l’ombre, mais aussi parce que sa politique a
fait le lit du mouvement pro-Zuma qui a finalement eu raison de lui.
C’est la gauche du pays, les puissants syndicats
et le Parti communiste qui ont été les premiers
soutien de Zuma. La défiance des pauvres s’est
ainsi faite contre Mbeki et non contre le parti. Et le COPE a probablement souffert de sa
proximité avec Mbeki. La chance de Zuma a
donc été l’absence d’une alternative à gauche
pour capitaliser les frustrations du plus grand
nombre qui attend encore les retombées de la
fin de l’apartheid.
Un des leurs
JZ apparaît en revanche comme l’un des
leurs. Ses manières frustes, son populisme,
les chants qu’il est prompt à entonner et les
pas de danse qu’il aime effectuer, la peau de
léopard des guerriers zoulous qu’il se plait à
porter, lui valent la ferveur du petit peuple.
Le parcours de JZ est atypique. Il ne fait pas
partie de cette élite noire urbaine, bien éduquée, qui s’est révoltée contre l’apartheid. Lui
était analphabète quand à dix-sept ans il rejoignait l’ANC. Il le payera de dix ans de prison,
entre 1963 à 1973 à Robben Island, auprès de
Mandela et des autres leaders historiques de
la lutte. La prison sera son école. Pour lire et
écrire, mais aussi pour apprendre à vivre dans
l’adversité. Il y improvise chansons et spectacles pour rompre le blues de ses compagnons
Jacob Zuma.
d’infortune.
S’il n’a pas été à l’école, c’est parce qu’il devait
garder les chèvres de son grand-père dans le
petit village zoulou, Nkandla, où il est né en
1942, revendique-t-il non sans démagogie. Il
n’a pas eu le bonheur de connaître son père,
mort alors qu’il était enfant. Sa mère, ménagère auprès d’une famille blanche n’a pas eu
beaucoup de temps à lui consacrer.
« J’ai appris l’essentiel de ce qu’un homme doit
savoir dans mon village : le respect des aînés, la vie
en communauté, la bravoure... et l’art de plaire
aux femmes », se plaît-il à dire. Il s’est marié au
moins cinq fois et selon les sources, il a deux ou
trois femmes et entre 18 et 22 enfants.
Revanche
Héros du peuple, voire même du petit peuple,
mais cela ne se mange pas. Les soutiens de JZ,
heureux d’avoir fait échec à l’élite noire, ne se
contenteront pas toujours de cette symbolique revanche.
Demain, ils voudront des logements plus décents, du travail, des terres. Peu en auront. La
distribution des terres se heurtera à la disposition qui interdit l’expropriation forcée, et le
manque de qualification empêchera encore
d’embaucher la plupart d’entre eux. La politique économique ne changera pas, du reste. Elle
pourrait même être plus restrictive, car pour la
première fois le pays est entré en récession économique, et Trevor Manuel est assuré de garder le Ministère de l’économie et des finances.
Que se passera-t-il quand le petit peuple réalisera que, décidément, son salut ne passe pas
par l’ANC, alors même qu’à gauche, il n’y a
pas d’alternative ?
En 2008, ce petit peuple avait trouvé dans le
massacre des étrangers un exutoire. Demain,
déçu une nouvelle fois, ne s’en prendra-t-il
pas au pouvoir lui-même, fût-il assumé par
l’un des siens ?
Nelson Mandela a déjà averti Zuma : « Notre
première tâche est d’éradiquer la pauvreté. »
Guinée : le duel de Gaulle-Sékou Touré
Le titre laissait espérer un bilan de la gestion du pays. Il faut se contenter du récit du duel de Gaulle-Sékou Touré.
Un livre sur la « Guinée 1958-2008 »* dédié
à Ahmed Sékou Touré et au général Lansana
Conté, ne peut qu’intriguer d’emblée. Les
deux premiers présidents de la Guinée n’ont
pas laissé que de bons souvenirs à leurs compatriotes. L’auteur, Alpha Oumar Sy Savané,
diplômé de l’Institut polytechnique Gamal
Abdel Nasser de Conakry, permet peut-être de
juger à travers son ouvrage, l’enseignement tel
que le premier président l’a façonné.
Savané n’a pas été privilégié par le calendrier.
Son ouvrage s’achève peu avant la mort de
Lansana Conté et est donc nécessairement jugé
sur pièce quant à ses conclusions.
Le bilan que promet le titre s’avère plutôt
bancal. Sur la centaine de pages de l’ouvrage,
76 sont consacrées à la première république.
De Conté, il n’est presque pas question, alors
qu’il a régné 24 ans. Cette première partie laisse aussi le lecteur sur sa faim. Elle se résume
aux relations entre Sékou Touré et le général
de Gaulle. Il rappelle bien toutefois que toutes les puissances colonisatrices de l’Afrique
ont cherché à « tuer dans l’œuf l’éveil politique
et la prise de conscience des Africains ».
La part du lion
La France, à l’image du Commonwealth créé
en 1931 pour contrer l’éveil politique des colonies, élabora la Constitution de 1956, créant
l’Union française. De Gaulle lui substitua la
Constitution de la Ve république en 1958,
créant la Communauté franco-africaine dans
laquelle la France se tailla la part du lion.
D’où la réaction de Sékou Touré, le 25 août
1958 à l’Assemblée territoriale, devant De
peut la prendre le 28 septembre 1958 en disant
« non » à la proposition qui lui est faite et, dans
ce cas, je garantis que la Métropole n’y fera pas
obstacle. Elle en tirera, bien sûr, des conséquences… la France, un pays qui répond volontiers à
l’amitié et aux sentiments et qui répond, dans
un sens opposé, à la malveillance qui pourrait
lui être opposée. »
Le 28 septembre, la Guinée est le seul pays de
la Communauté à voter non et à devenir donc
indépendante.
Représailles
De Gaulle, blessé, répondit violemment :
« Cette Communauté, la France la propose ; personne
n’est tenu d’y adhérer. »
Gaulle. « Nous avons, quant à nous, un premier
et indispensable besoin, celui de notre dignité.
Or, il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout
assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une
part de sa qualité d’homme et en fait arbitrairement un être inférieur… ce besoin d’égalité et de
justice nous le portons d’autant plus profondément en nous que nous avons été plus durement
soumis à l’injustice et à l’inégalité. »
A ce discours, De Gaulle, blessé, répondit violemment : « Cette Communauté, la France la
propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. On a
parlé d’indépendance, je dis ici, plus haut encore qu’ailleurs, que l’indépendance est à la disposition de la Guinée. Elle peut la prendre, elle
Pierre Messmer, alors Haut commissaire de
l’Afrique Occidentale Française, justifie le traitement qui fut fait à la Guinée. « J’étais et je
suis encore certain qu’il était nécessaire en 1958
de traiter la Guinée sévèrement. » Parmi les
Africains, il se trouva un Houphouët-Boigny
pour appeler à des sanctions. « Si la France
donnait une préférence à ceux qui ont fait sécession contre ceux qui ont choisi la Communauté,
alors la sécession ferait tâche d’huile. »
Messmer détaille les mesures de représailles.
« Un solide commando a l’ordre écrit et signé de
ma main de se faire remettre les milliards et de les
transporter à Dakar. J’ai insisté auprès du gouvernement pour retirer très vite notre administration
et j’ai étendu le retrait aux fonctionnaires français
des services fédéraux : douanes, police des frontières, sécurité maritime et aérienne, etc. Entretemps, j’ai détourné (…) deux bateaux de riz. »
Dérive dictatoriale
Ces sanctions poussent Sékou Touré dans les
bras du bloc communiste. Sékou Touré est
alors célébré par tous les combattants de la liberté à travers le monde.
Mais qu’est-ce que Sékou Touré a fait de cette
indépendance arrachée ? Qu’est-ce que le
peuple guinéen en a retiré ? Aucune élément
de réponse et la dérive dictatoriale qui frappera ensuite la Guinée n’est ni expliquée, ni
même évoquée.
Du deuxième dictateur guinéen, Conté, rien
non plus. Peut-être, la conclusion suffit-elle
à l’auteur comme bilan des deux premiers
présidents. « …une Guinée amoindrie par une
gouvernance boiteuse, une économie qui bat de
l’aile, une armée traînée dans la boue, une police bafouée, un patriotisme douteux et un paupérisme qui dément les avantages de l’histoire
et de la géographie. » On eut aimé plus que ce
sombre tableau.
La solution de l’auteur ne manque pas d’originalité. Il faut donner le pouvoir aux femmes.
Peut-être a-t-il été inspiré par les événements
de décembre 2007, qui mirent en selle une
femme, Rabiatou Sera Diallo, qui dirigea la
lutte des syndicats et qui fit plier, pour la première fois, Conté. Elle n’est toutefois nommée
nulle part dans l’ouvrage.
CES
Savané Alpha Oumar Sy, Guinée
1958-2008, Harmattan, 2009.
22
médias
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
Les chefs d’entreprises algériens face
aux bienfaits du mécénat
Le petit déjeuner Care-Les Afriques a innové. Il a traité du rôle de l’entreprise dans la production artistique et culturelle. Surprise,
le mécénat bien réfléchi aide autant l’entreprise qui le pratique que le créateur qui en bénéficie. Preuve par les chiffres.
Par Ihsane El Kadi, Alger
« L’image que projette une entreprise n’est pas
seulement celle de son produit », c’est en partant de cet axiome que les participants au petit déjeuner Care-Les Afriques ont débattu du
« retour d’image » de l’investissement dans la
création artistique et culturelle. Dans les pays
industriels, il est colossal. Vincent Garrigues,
attaché culturel à l’ambassade de France à
Alger, et pétillant conférencier de la matinée,
a fixé l’enjeu par des chiffres : « 2,5 milliards
d’euros dépensés par les entreprises en France en
2008 dans le sponsoring, dont 36% consacré au
soutien d’actions dans le domaine culturel. 23%
seulement des entreprises qui pratiquent le mécénat ont vingt travailleurs ou plus. Les autres
sont de tailles plus petites » contrairement à
un préjugé qui laisserait à penser que la pratique du mécénat culturel est la chasse gardée
des grands groupes. La directrice du Goethe
Institut a affirmé que quasiment toutes les entreprises allemandes avaient leur fondation,
bras séculier du mécénat. Cette passerelle entre
l’entreprise et le monde de la culture agit dans
les deux sens : « Le public ne voit que l’image
du mécène riche qui aide l’artiste par essence
pauvre. Mais le fait de contribuer à une œuvre
artistique est d’un grand apport de sens au sein
d’un collectif de personnel, au sein d’une entreprise dont le produit n’a pas de valeur ajoutée
culturelle. »
Les frontières mentales ont changé
Vincent Garrigues a multiplié les exemples
d’entreprises françaises qui ont réussi à transcender leur relation à la société à laquelle elles
s’adressaient « grâce à un engagement dans le
monde artistique et culturel ». Cela concerne aussi bien le fabriquant de boulons en
Auvergne, qui aide un orchestre régional à exister, que la grande multinationale comme BNP
Paribas, qui sponsorise musées et expositions.
L’exemple d’Evian a été étayé. Cette eau minérale des Alpes, « mais une eau comme les autres
eaux minérales », s’est positionnée comme un
produit de haut de gamme, en s’associant au
Golf-Open d’Evian, au cinéma « festival de
Cannes » et à une série d’autres évènements
culturels élitistes. Du coup, « les têtes couronnées boivent cette eau » et elle se vend jusqu’à
trois fois plus chère que ses concurrentes.
Vincent Garrigues a profité de la présence au
petit déjeuner Care-Les Afriques d’une dizaine
de chefs d’entreprises algériennes dynamiques
pour évoquer les stratégies d’image dans le
choix du domaine d’engagement.
« Des entreprises globales comme Apple, vont
chercher à entrer en dialogue avec le monde
entier. D’autres s’appuieront sur des éléments
d’identité locale ». Avec cette évolution majeure
de l’univers post PC : « Les frontières mentales ont changé. Un adolescent de Grenoble peut
être plus proche d’un adolescent de Constantine
que d’un autre adolescent de l’Isère qui ne fréquente pas les mêmes sites internet que lui. »
L’immédiateté, la transversalité vers lesquels
tend la communication, produisent à la fois
des citoyens (consommateurs) globaux et « des
citoyens qui ont aussi une autre identité ».
Absence de stimulants fiscaux
Aider la création artistique ou un produit
culturel du terroir à résister à la globalisation,
ou encore s’engager dans le soutien d’autres
formes d’expression de patrimoine immatériel,
requiert une vision sur le long terme « pour ne
pas se louper dans une action de mécénat » où
l’entreprise est illégitime. Encore que certains
choix – a priori détonnants – d’il y a 30 ans,
se sont avérés très porteurs comme celui par
exemple de Paul Ricard (une marque d’anisette) devenu, grâce à une des fondations les
plus dynamiques en Europe dans l’art contemporain, un label de luxe.
Le débat a soulevé deux grands obstacles au
développement en Algérie du mécénat culturel. Le premier serait l’absence de stimulants
fiscaux dans la législation algérienne, qui
pourraient donner une impulsion du court
terme à la naissance de fondations. Le second
Cela concerne aussi bien le
fabriquant de boulons en
Auvergne, qui aide un orchestre
régional à exister, que la
grande multinationale comme
BNP Paribas, qui sponsorise
musées et expositions.
proviendrait du déficit de libertés qui dans les
pays du Maghreb empêche l’entreprise de s’engager trop loin aux côtés des artistes, souvent
porte-parole flamboyants du mal-être démocratique des sociétés.
La revue de presse africaine de Londres
Il n’y a pratiquement pas de place pour
d’autres nouvelles que celle de la victoire de
Jacob Zuma à l’élection présidentielle sudafricaine. Une victoire attendue et annoncée.
Mais la surprise a plutôt été le score. La barre
fatidique des deux tiers du suffrage exprimé
était à portée de main au moment où nous
mettions sous presse.
La victoire du Rainbow party
Le correspondant du Telegraph à Johannesburg,
Sébastien Berger, donne déjà les dix mesures
que prendra sans doute le futur président qui
prête serment le 9 mai. Pour le Telegraph le
président Zuma maintiendra le ministre des
Finances, Trevor Manuel, à son poste – Il sera
plus ferme envers les durs du régime zimbabwéen – Il désignera de nouveaux juges pour
refléter la composition de la population – Il
étendra la sécurité sociale – Il investira davantage dans l’éducation et la santé – Il accélérera la construction de logements sociaux –
L’économie sera son cheval de bataille – Il
accélérera la réforme agraire – Il créera un
Ministère chargé des minorités – et enfin, il
essayera de faire revenir certains dissidents au
sein de l’ANC.
L’Independant, comme les autres journaux,
note la piètre performance du nouveau parti dissident de l’ANC, le COPE, qui a juste
autour de 10% des voix, alors que l’Alliance
démocratique fait mieux qu’à la dernière élection avec 16% du scrutin. Daniel Howden,
le correspondant du journal dans la capitale
économique sud-africaine affirme, avec cette
présidence annoncée de Zuma, que des voix
s’inquiètent déjà pour l’indépendance de la
justice, des médias et de la société civile.
Le Times insiste sur la combativité de JZ. Dans
son enfance au Kwazulu Natal il a gardé les
chèvres et le bétail, courant pieds nus, nageant
dans les rivières et surtout apprenant à se battre. Et c’est ce qui a forgé son caractère de bagarreur. D’ailleurs JZ lui-même déclare « je sais
prendre des coups ». Il a rejoint l’ANC à 17 ans
et progressé jusqu’à devenir le chef des renseignements de l’aile militaire. The Independent
et le Guardian évoquent les réserves de l’archevêque anglican Desmond Tutu face à cette
confirmation de la victoire de Zuma. Pour
l’ancien prix Nobel de la paix, « plus qu’avant
il faut chercher de tout son cœur à qui attribuer
sa voix, avant de voter ». Pour lui, l’annulation
des poursuites contre Zuma est dommageable
pour le pays.
The Economist revient sur les déboires du
COPE à cette élection et affirme que les liens
supposés de ce parti avec l’impopulaire Thabo
Mbeki lui ont été préjudiciables. Pire, ce nouveau parti n’avait pas de structures réelles et
pas de fond. Il a été divisé par des querelles internes entre leaders qui l’ont encore plus affaibli. Ce qui explique que l’évêque Dandala ait
été présenté à l’élection présidentielle, comme
candidat de compromis.
Somalie : un pirate devant les juges
new-yorkais
L’autre information également très présente
dans la presse cette semaine est la comparution d’Aduwali Abdulhadir Muse, le chef
des pirates qui avaient arraisonné, le bateau
américain Maersk Alabama. Il est arrivé à
New York tout sourire, affirmant que son
rêve était de visiter les Etats-Unis. Le Times
et le Guardian indiquent que, depuis un siècle, c’est le premier procès d’un pirate aux
Etats-Unis. Et que s’il est reconnu coupable,
il pourrait être condamné à la peine capi-
Mia Farrow.
tale. Après l’imbroglio sur son âge, qui a été
établi en parlant à son père en Somalie, on
a certifié qu’il était adulte et qu’il avait dixhuit ans et non quinze comme le prétendait
son avocat.
Le Financial Times fait le compte rendu de la
Conférence des donateurs sur la Somalie qui
s’est tenue à Bruxelles. Une conférence qui a
permis de recueillir des engagements pour
213 millions de dollars. Et William Wallis
du FT, qui a couvert cette rencontre, indique
que les menaces sur le commerce mondial
posées par les pirates somaliens expliquent le
montant de cet engagement international en
faveur de la Somalie. Plus de 60 pays étaient
présents à la conférence. Le président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed avait à ses
côtés Ban Ki-Moon, le patron des Nations
Unies, et Javier Solana, le chef des Affaires
étrangères de l’Union européenne. De son
côté, le Premier ministre somalien, Omar
Abdirashid Ali Sharmarke, de passage a Addis
Abeba, a dénoncé les compagnies qui payent
des rançons aux pirates. Pour lui, explique-til dans The Independent, c’est ce qui explique
l’augmentation du nombre des pirates.
Darfour, la grève de la faim
Sharif Sheikh Ahmed.
L’actrice Mia Farrow a annoncé que cette semaine elle entreprendrait une grève de la faim
pour attirer l’attention de la communauté
internationale sur le sort des Darfouris. Le
Guardian estime que par cette action l’actrice
américaine voudrait voir le gouvernement
soudanais revenir sur sa décision d’expulser
près d’une quinzaine d’ONG du Darfour.
Cette expulsion est intervenue après la décision de la Cour pénale internationale de lancer
un mandat d’arrêt international contre le président Omar El Béchir pour avoir causé la mort
de plus de 35 000 personnes au Darfour depuis l’insurrection en 2003. Selon les Nations
Unies, plus de 300 000 personnes sont mortes
et 3 millions de personnes ont été déplacées
dans cette région.
Kenya et paludisme
Le massacre d’une vingtaine de personnes, des
Mungikis, lors d’affrontements dans des villages du centre du Kenya. 37 personnes ont été
arrêtées par la police, selon The Independent.
Enfin, le FT signale cette semaine dans ses
colonnes, qu’il y a des raisons d’être plus
optimiste dans la lutte contre le paludisme.
Plusieurs vaccins anti-paludiques sont à l’heure actuelle testés et des moustiquaires sont de
plus en plus distribuées. Enfin, trois milliards
de dollars ont été levés par les gouvernements
pour soutenir la lutte contre le paludisme.
Charles Bambara, Londres
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
L’administration Obama appelée à
penser une politique maghrébine
C’est une tradition de la politique américaine : le Maghreb n’existe pas. Il n’est conçu que comme un
appendice du Middle East. Les choses vont peut être changé. Une évaluation effectuée par le Potomac
Institut for the Politics Studies et la John Hopkins University, appelle à la mise en œuvre d’une politique globale pour la région.
Par Nadia Hachelaf, Alger
Intitulé « Pourquoi le Maghreb comptet-il : défis, opportunités et options pour
un engagement efficace dans le nord de
l’Afrique », le rapport mis en ligne le
30 mars dernier sur le site du Potomac
Institut, a été validé par un panel dans
lequel figurent des personnalités connus
comme Madeleine Albright, secrétaire
d’État sous Clinton, l’ancien commandant en chef des forces de l’OTAN, le
général Wesley Clarck, Stuart Eizenstat,
ancien sous-secrétaire, auteur d’une
initiative sans lendemain pour une
zone de libre-échange au Maghreb, le
professeur William Zartman, un spécialiste du Maghreb…
Le rapport vient en réalité systématiser une idée qui fait son chemin depuis
quelques années au sein de l’administration américaine. Le département
d’État avait tendance à mettre en avant
une distinction structurelle entre le
Maghreb et le Machrek. Ce qui est
sûr, est que le poids du Proche-Orient
dans la politique américaine est si fort
que le Maghreb ne pouvait que rester
à la marge.
Une région négligée
Le rapport le constate, le Maghreb a
été relégué à un « statut marginal », une
« région négligée entre le Moyen-Orient et
l’Afrique ». Pire, notent-ils, en dépit de son
importance en termes d’énergie, de sécurité, de commerce et de développement,
le Maghreb a été souvent « perçu par les
Etats-Unis comme une responsabilité européenne ». Le message adressé à l’administration est limpide : les Etats-Unis ont
besoin d’avoir une politique qui traite
les cinq pays du Maghreb comme une
région à part entière et d’être plus entreprenants dans la recherche d’une solution
au conflit du Sahara occidental, considéré
comme le « principal obstacle à l’intégration ». L’administration américaine doit,
estiment les membres du panel, définir
« clairement ses objectifs pour la promotion
de la sécurité et la stabilité dans la région ».
Mais la lecture du rapport montre que le
souci sécuritaire l’emporte largement.
Le « gros rocher »
Le défi posé par Al-Qaïda dans le Maghreb
et les autres groupes de salafistes-djihadistes est mis en exergue. Le rapport, citant
la base de données du Centre national de
l’antiterrorisme américain relève une surprenante « augmentation des attaques terroristes depuis 2001 ». La date de 2001 est
devenue une référence automatique, mais
la lecture du tableau des activités terroristes publiée dans le rapport, montre que la
hausse des attaques est plus significative à
partir de 2003, l’année de la guerre américaine en Irak. Il reste que les Etats-Unis ont
besoin que les pays maghrébins « coopèrent
activement » dans les domaines militaires
et du renseignement. Le rapport note, que
les « rivalités, la méfiance et la suspicion mutuelles » des Etats de la région continuent
de faire obstacle à la coopération contre
la menace du terrorismes alors que le niveau de son « activité transfrontalière » est
de plus en plus meurtrier. Inévitablement,
on retombe sur la question du Sahara. A
Paris, le professeur Zartman, intervenant à
la fin du tout récent colloque de l’IFRI sur
les « Etats-Unis et le Maghreb », a présenté
l’initiative pour une politique américaine
spécifique pour le Maghreb. Il a affirmé
qu’il existait « un gros rocher » sur la voie de
l’intégration maghrébine et que ce rocher
est la question du Sahara.
Document complet
www.lesafriques.com/docs/07323.pdf
L’Union pour la Méditerranée
« marche à coté de ses pompes »
Le 23 avril, une réunion au niveau des ambassadeurs, chapeautée par Javier Solana, a tenté de remettre laborieusement le projet en marche. Trois jours avant, Hassan Abouyoub, ancien ambassadeur du
Maroc à Paris, n’a pas mâché ses mots : « Quand on parle d’union, qui veut-on tromper ? »
Par Sana Harb, Alger
Alors qu’au Sud, les plus enthousiastes ont été échaudés par Gaza,
c’est du Nord que viennent les timides tentatives de relance. « On
ne peut pas vivre sans un partenariat euro-méditerranéen qui fonctionne, il faut tenter de lui redonner un élan » a énoncé M. Solana.
Partant d’un quasi-néant, la réunion de Bruxelles a pu être qualifiée de « très bon signal » par la Commissaire européenne aux relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. « Les uns et les autres
doivent se parler franchement sur ce qui est arrivé et sur ce qu’on
peut faire pour aller de l’avant avec l’Union pour la Méditerranée ».
Il reste, qu’on n’a guère communiqué sur ce qui s’est dit à la
« grande réunion » de Bruxelles, signe sans doute qu’il n’y avait
pas de bonnes nouvelles à annoncer. Trois jours avant cette réunion, l’ancien ambassadeur du Maroc à Paris, Hassan Abouyoub,
usant d’un franc parler peu diplomatique, a éreinté, dans une
« Pas une formation politique européenne
en course aux élections ne fait mention à
l’UPM. Même pas l’UMP, le parti présidentiel
de Nicolas Sarkozy (...) Fondamentalement,
cela n’intéresse personne. »
intervention à la faculté des Sciences juridiques de Casablanca,
une UPM qui « marche à côté de ses pompes ». « Quand on parle
d’union, qui veut-on tromper ? Il n’existe aucune institution commune, ni de budget commun. Ce n’est pas la crise financière qui est
à l’origine de la panne de l’UPM, mais les nombreuses inégalités
entre les pays de la rive Nord et Sud ou encore l’état des pays arabes.
Pour preuve, aucun pays du Sud n’a proposé un projet à l’UPM.
Comment voulez-vous que la sauce prenne ? »
En Europe, « cela n’intéresse personne »
Les Européens plus enthousiastes que les pays de la rive Sud ?
En fait, combien d’Européens s’intéressent vraiment à l’UPM ?
Nicolas Sarkozy, parce qu’il en est l’initiateur, Javier Solana et
Benita Ferrero-Waldner, par impératif de fonction… Tout cela
23
International
ne fait pas une dynamique. Et l’ancien ambassadeur marocain
fait remarquer que dans la campagne pour les élections européennes, « Pas une formation politique européenne en course aux
élections n’a fait mention à l’UPM. Même pas l’UMP, le parti présidentiel de Nicolas Sarkozy (...) Fondamentalement, cela n’intéresse
personne ». Il y a eu, quand même, la réunion des chefs de diplomatie des pays de la Méditerranée occidentale, mardi 22 avril, à
Cordoue, dans le cadre du Dialogue 5+5. Les ministres ont réitéré leur appui à l’UPM en tant qu’initiative « fondée sur les acquis
du processus de Barcelone, les principes d’appropriation commune,
de coopération et de complémentarité », ils ont dit leur « volonté
de contribuer aux efforts déployés afin de surmonter les obstacles et
les défis que devrait relever l’UPM » et ont souligné l’importance
d’avancer « dès à présent dans la définition des institutions, des projets, de leur financement et mécanismes d’action ».
Si les obstacles politiques sont réels et bien identifiés – IsraëlPalestine, dissensions intermaghrébines, réserve turque, manque d’empressement des Européens du Nord, mise à l’écart de
la question démocratique et des droits de l’homme –, le problème du financement des projets, déjà identifié, est toujours
posé. Avec la crise économique, il est difficile de voir les pays de
l’UE prendre de nouveaux engagements financiers.
Le « grand dessein »
Il manque sans doute un « grand dessein » méditerranéen, pour
reprendre l’expression contenue dans l’appel aux chefs d’Etats,
adressé par le Comité de parrainage politique de l’Institut de
prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED)
(*), dans lequel figure une belle brochette d’anciens responsables politiques des deux rives. Pour ces responsables, le « grand
dessein régional qui associe l’Europe à la Méditerranée puis, plus
tard, à l’Afrique » pourrait trouver utilement exemple dans
l’Asie orientale. Ces pays, note l’appel, ont su dépasser les approches classiques d’échanges Nord-Sud, fondés sur « la domination, la délocalisation et le partage inégal », et construire un
« espace commun fondé sur une économie productive, partageant
de plus en plus la valeur ajoutée ». Ce qui manque au Nord (dynamisme démographique, marchés, énergie) se trouve au Sud
et ce qui manque au Sud (technologie, organisation, cadre fa-
Verbatim
Frère
« En tant que frère, ami de la Guinée, leader
d’opinion qui s’est rapproché du président
Dadis, si je l’avais en face de moi, je lui prodiguerais mes modestes conseils, je lui dirais que ce n’est pas une bonne idée. »
Le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly,
réagissant aux propos du chef de la junte
militaire Guinéenne qui a laissé entendre
qu’il pourrait se présenter aux prochaines
élections présidentielles.
Positif
« Pour nous, le mandat d’arrêt de la CPI a été positif (…)
Nous avons constaté une position très ferme des organisations
régionales comme la Ligue arabe et de l’Union africaine. »
Le président soudanais Omar el-Béchir.
Contraint
« Je n’ai pas démissionné en tant que président de Madagascar
(…) J’ai été contraint de passer le relais sous la menace d’une
arme (...) Je suis toujours président de Madagascar. »
L’ancien président malgache, Marc Ravalomanana n’a pas encore tourné la page.
Chaos
« Nous, les Chinois, nous avons besoin d’être
contrôlés. (…) J’ai des doutes, maintenant :
si vous avez trop de liberté, cela donne ce que
l’on observe maintenant à Hong Kong, c’est
le chaos. C’est le chaos aussi à Taiwan. »
L’acteur chinois, Jackie Chan, apparemment
en phase avec le comité central du parti.
Regarder
« On fera les élections cette année 2009. Toutes les dispositions sont prises et les conditions, petit à petit, sont remplies
(…) Il me faut encore un mois ou deux pour regarder la CEI
(Commission électorale indépendante) travailler et effacer
les disparités et puis nous fixerons une date précise. »
Laurent Gbagbo.
Démocratiquement
« Un pays n’a pas à s’excuser pour des lois qui ont été démocratiquement acceptées et correctement appliquées. »
La ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline CalmyRey, écartant toute excuse à la Libye dans l’affaire de l’arrestation de Hannibal Kadhafi, l’été dernier.
Gala
« On ne sort pas d’une crise comme si on sortait d’un dîner
de gala. »
L’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, invité de l’émission
Medias d’Afrique (Alain Foka) sur RFI.
Davantage
« Je pense qu’on demande plus à la Tunisie qu’à d’autres
pays de la région, simplement parce qu’elle nous ressemble
davantage. »
Le Premier ministre français François Fillon.
Humilité
« Nous acceptons avec reconnaissance et humilité le mandat sans appel que nous avons reçu de millions de SudAfricains. »
Jacob Zuma, utilisant le « nous » de rigueur à l’ANC, dans
sa première déclaration après l’annonce de son écrasante
victoire.
Clignotants
« Malgré quelques clignotants au rouge et au vert (...), nous
pensons que la crise est loin d’être terminée. »
Dominique Strauss Khan, directeur général du FMI.
vorable à l’investissement et la productivité) se trouve au Nord,
estiment les auteurs de l’appel. Pour eux, avec les mutations
annoncées par la crise, ce contexte est à même de faire du bassin méditerranéen « un laboratoire du nouveau modèle de développement, valorisant la diversité de ses civilisations, faisant
face ensemble au terrible défi climatique de la région, inventant
l’énergie de demain ».
Le diable se nichant toujours dans les détails, les auteurs de
l’appel demandent à l’Europe d’appuyer de « manière plus décisive » l’initiative de paix arabe… Au vu du comportement politique de l’Europe – au Sud on n’oublie pas que la présidence
tchèque de l’Europe a qualifié initialement de « défensive » l’attaque israélienne de Gaza – cette évolution parait improbable.
Le grand dessein a besoin d’une volonté politique qui ne s’annonce toujours pas…
* http://ipemed.coop/media/IPEMED/IPEMED_AppelCPPJ_020409.pdf
24
L’africain de la semaine
Côte d’Ivoire : ce que
pense aujourd’hui ADO
L’ancien Premier ministre ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, était récemment l’invité des rédactions du groupe de presse ivoirien Fraternité Matin. Occasion saisie par l’ex-directeur général adjoint
du FMI pour se prononcer sur l’actualité économique de la Côte d’Ivoire.
Propos recueillis par
Louis S. Amédé, Abidjan
Son appréciation de l’admission de la
Côte d’Ivoire à recevoir un allégement
de la dette au titre de l’Initiative en
faveur des pays pauvres très endettés
(PPTE) renforcée, lui permettant ainsi
d’atteindre le point de décision prévu
par cette Initiative.
ADO : Je suis heureux que nous ayons
cette facilité d’effacer notre dette. Ce
sont tout de même 14 milliards de dollars, c’est-à-dire 7000 milliards de francs
CFA au taux de change d’aujourd’hui.
Le programme de réduction de la pauvreté adopté par la Banque mondiale, les
premiers décaissements vont intervenir.
Mais ce n’est que le point d’entrée, le
point de départ d’un processus. Les décaissements seront importants, mais ils
« Si notre pays peut mieux
résister que d’autres à la
crise internationale actuelle,
malgré la rébellion qui a
scindé la Côte d’Ivoire en
deux, c’est donc grâce aux
restructurations que nous
avons entrepris entre
1990 et 1993. »
ne règlent pas le problème. Ils permettront à la Côte d’Ivoire de renflouer les
caisses, de se remettre un peu à flot, de
disposer des ressources utilisées pour honorer les engagements contractuels avec
le Fonds, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale.
Ces ressources nous seront restituées en
partie. Mais, je ne suis pas sûr que le flux
net, c’est-à-dire la différence entre ce
que l’on reçoit et ce qui sort, sera positif.
Dans tous les cas, nous serons soulagés.
L’allègement de la dette n’interviendra
cependant, au mieux, que dans un an,
peut-être même dans deux, voire trois
ans. Tout dépendra de la gestion qui sera
faite au cours des prochaines années. Le
plus difficile, en fait, commence. Je crois
qu’on devrait essayer d’être très clair avec
nos compatriotes ; il ne faudrait pas que
les gens pensent qu’il y aura de l’argent
et qu’on pourra faire ce qu’on voudra,
ce n’est pas le cas. Plus que jamais, la rigueur devra être de mise dans la gestion
des fonds publics : le budget, les ressources pétrolières, le cacao, le café, tout cela
demandera beaucoup d’efforts, de vigilance. L’allègement de la dette ne viendra
qu’au bout de ce processus. C’est dire si
nous devrons faire beaucoup d’efforts.
Son évaluation de l’impact de la crise financière et économique internationale,
sur les économies africaines en général
et, singulièrement, l’économie ivoirienne. Et les moyens d’y faire face.
ADO : Je pense que les pays africains ont
pris la mesure des difficultés à venir. C’est
vrai que nous ne sommes pas les mieux
intégrés dans la mondialisation, mais
nous sommes très affectés par les conséquences de cette mondialisation. Parce
que les matières premières subissent une
récession dans les pays occidentaux, les
gens essayeront de faire des économies
sur les dépenses des ménages. C’est-à-dire
que les cours du café, du cacao et du textile vont baisser de manière importante
dans les six mois à venir. Confrontées à
des difficultés financières, les maisons
mères des banques risquent de peser sur
les portefeuilles et sur la situation de leurs
filiales à l’étranger, soit pour se renflouer,
sinon pour contenir leurs charges au travers de mesures de dégraissage. Ainsi, les
bénéfices obtenus par les filiales pourraient être transférés à la maison mère.
Le resserrement déjà effectif du crédit va
avoir pour corollaire un rationnement et
un contrôle des crédits à l’exportation.
La chance que nous avons, nous, en Côte
d’Ivoire, c’est que nous n’avons pas beaucoup d’Ivoiriens à l’étranger, et le transfert
de ces Ivoiriens à l’étranger, ne va pas trop
peser sur notre économie, contrairement
à des pays comme le Mali ou le Sénégal
qui ont des millions de compatriotes à
l’étranger. Pour résister aux effets de la
crise, nous avons donc besoin d’une cohésion nationale. Il faut savoir que différentes structurations et restructurations
doivent se faire pour solidifier et installer
un Etat. Et c’est ce que nous avons fait de
1990 à 1993. Si notre pays peut mieux résister que d’autres à la crise internationale
actuelle, malgré la rébellion qui a scindé la
Côte d’Ivoire en deux, c’est donc grâce aux
restructurations que nous avons entrepris
entre 1990 et 1993 et qui ont conduit à la
mise en place de structures solides.
Sa lecture des efforts de moralisation de
la vie publique engagée par le Président
Laurent Gbagbo.
ADO : Souvenez-vous qu’en 1993, on
l’avait fait et le chef de l’Etat le sait. C’est
une bonne chose. Je suis désolé pour ceux
qui sont en prison. Est-ce que les procédures ont été suivies, est-ce qu’ils ont été entendus ? Mais, il faut assainir. L’allègement
de la dette va tout de même nous mettre
à disposition près de 500 milliards par
an. Ce sont les impôts des pays amis. Ils
ne vont pas nous donner leur argent pour
qu’on puisse le détourner. C’est important que des signaux forts soient donnés.
Pas seulement dans le secteur de la filière
café-cacao, mais également dans d’autres.
Quand j’étais Premier ministre, j’avais des
procédures qui faisaient qu’il était impossible de piocher dans la caisse. Souvenezvous de cette période ; l’exemple doit
être donné, afin que les uns et les autres
comprennent qu’il y a des périodes qui
sont passées. La Côte d’Ivoire a besoin de
toutes ses ressources, notamment ses ressources publiques. Nul n’a le droit de puiser dans la caisse de l’Etat impunément.
Il faut moraliser la vie publique à tous les
niveaux. C’est important. Si le pays n’a pas
de repères, si une partie de la population
pense que les structures en place ne sont
pas légitimes ou que le système judiciaire
n’est pas équitable, les problèmes ne seront pas réglés.
Ses recettes pour sortir la Côte d’Ivoire
de la mauvaise passe qu’elle traverse depuis plusieurs années.
ADO : Ce que j’offre le plus à mon pays,
c’est ma qualité d’économiste. Pas celle
d’homme politique. Nous sommes dans
une situation dont il nous faut sortir. Et
avoir un programme de société ne saurait être suffisant. Il faudra beaucoup
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
L’agenda
Africa International Soft Commodities 2009
28 avril au 1er mai 2009 à Londres (Kensington Conference Centre).
Tél : 00 44 (0) 20 8605 0509
SIMEM 12e Salon international du médicament et de
l’équipement médical
4 au 7 mai 2009 à Alger.
www.simem.info
PPP et project finance
6 au 8 mai à Johannesburg.
http://regalex.mbendi.com/events/e5nv.htm
L’Afrique face à la crise économique
internationale
Dîner débat avec Moncef Cheikrou, professeur à HEC Paris, Aminata
Niane, Ministre, DG de l’APIX, Lamine Niang, Président CCI et Gilles
Hervio, Chef de la Délégation de l’UE au Sénégal.
7 mai 2009 Dakar (Hôtel Teranga, 19h30).
1er Forum des hommes d’affaires maghrébins
10 et 11 mai 2009 au Sheraton d’Alger.
www.fham2009.com
L’Afrique face à la crise financière : programme d’action
Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement.
10 au 14 mai 2009 à Dakar.
www.afdb.org/am
Africa Banking Forum
Bancarisation dans les pays d’Afrique du Nord, centrale et de
l’Ouest – Banque de détail dans la région - Apport des nouvelles technologies – Microfinance.
14 et 15 mai 2009 à Marrakech (Hôtel Palmeraie Golf Palace).
www.i-conferences.org
Foire internationale de Madagascar
14 au 17 mai à Antananarivo.
www.foire-de-madagascar.mg
Careers in Morocco
Alassane Dramane Ouattara.
plus, des hommes et des femmes, pour
pouvoir gérer une telle situation, qui
demande une prise de conscience et une
capacité ainsi si q’une volonté affirmées
d’attaquer tous ces problèmes. Car il
faudra prioritairement disposer d’un cadre macroéconomique plus sain. Il faut
donc un cadre de gestion économique
qui rassure les Ivoiriens. Car nombreux
sont les Ivoiriens qui ont des comptes à
l’étranger ; ils gardent leur argent à l’extérieur parce qu’ils ne croient pas en leur
pays, en sa gestion. Ensuite, il faut faire
en sorte que les investisseurs reviennent.
Car les crises politiques successives n’ont
pas aidé notre pays. Fondamentalement,
cela a occasionné des départs. On a ainsi
réduit les richesses. Des personnels de
maison, des chauffeurs, etc., se retrouvent au chômage. Les questions sociales
n’ont pas été résolues. L’amélioration de
la qualité des infrastructures dans l’éducation, la santé, etc. je peux passer des
heures en à parler, mais je ne voudrais
pas m’étendre sur ce volet. Mes priorités
en la matière sont, d’une part, l’amélioration de la qualité du service public.
C’est-à-dire, tout ce qui a trait à l’éducation, à la santé, aux infrastructures (eau,
électricité, routes). D’autre part, l’emploi
des jeunes, car plus de 50% de la population active et 85% des chômeurs sont
des jeunes. Il y a un travail de fond à faire
pour développer un système de production qui emploie les jeunes. Et qui rassure
les investisseurs. C’est en créant de nouveaux investissements dans le domaine
des services et autres que nous allons
créer l’emploi. En tout état de cause, je
voudrais seulement dire que nous avons
besoin de reprendre la gestion économique en main.
La situation de notre pays est difficile,
mais elle n’est pas sans espoir. Les Ivoiriens
souffrent. Les mouvements sociaux se
multiplient et ils sont légitimes. L’Etat
est ébranlé par des affaires. L’heure n’est
plus à la politique du « tout ou rien ». La
démocratie implique de nouveaux comportements responsables, respectueux,
républicains tout simplement. Si nous
avons raté notre passé récent, nous pouvons réussir notre avenir proche.
16 mai 2009 à Paris au Palais des Congrès.
www.careersinmorocco.com/paris
Forum de promotion des matières premières pour
l’industrialisation de la Côte d’Ivoire
18 au 22 mai 2009 à Shanghai, Chine.
www.cabinetpkd.com
1er carrefour international des banques et des assurances
18 au 22 mai à Alger - Centre des arts de l’Office Riadh El Feth.
1er salon international « Documentation 2009 »
20 et 21 mai 2009 à Tunis, La Soukra Expo Center.
www.documentation-tn.com
Careers in Africa Summit
22 au 24 mai à Londres.
www.globalcareercompany.com
6th Africa Petroleum week 2009
26 au 29 mai à Londres, Le Meridien Piccadilly.
[email protected]
eLearning Africa 2009
4th International Conference on ICT for Development.
27 au 29 mai à Dakar (le Méridien Président).
www.elearning-africa.com
1re édition des Rencontres EURO MED « Conjuguons
nos valeurs »
29, 30 et 31 mai 2009 à Tournon et à Tain l’Hermitage (France, Rhône).
www.seme.asso.fr
42e Foire internationale d’Alger
30 mai au 4 juin 2009.
http://www.safex-algerie.com
1er Salon de la franchise et des occasions d’affaires
8 au 12 juin 2009 à Marrakech.
www.maroc-franchise.com
6th Annual Global Commodities Finance Conference
9 et 10 juin à Genève.
www.euromoneyseminars.com
AgriBusiness Forum 2009
14 au 17 juin 2009 à Cape Town, Hôtel Lord Charles, Afrique du Sud.
[email protected]
Conséquences de la crise financière mondiale sur la
banque africaine
22 et 23 juin 2009 à Paris - Auditorium de la Fédération bancaire
Française, 18 rue Lafayette.
[email protected]
Mod’art, Rabat, capitale de la mode
25 au 26 juin à la Villa des Arts à Rabat, Maroc.
http://modartmaroc.blogspot.com
Le G8 de l’investissement sur les infrastructures
en Afrique
29 et 30 juin 2009 à Londres, Royal Garden Hôtel, 2-24 Kensington High St.
Info : www.times-publications.com
Salon International de la Coopération
29 juin au 1er juillet 2009 à Dakar.
www.developmentcooperationdakar.org
Téléchargement