www.lesafriques.com Le journal de la nance africaine
Edition Maroc
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 73 : 30 avril au 6 mai 2009
Maroc 12 DH - Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT
BOURSES
Nigerian Stock Exchange : les
actionnaires appellent l’Etat
au secours
La capitalisation boursière a
perdu 13 000 milliards de
nairas. Assez pour que les
actionnaires invitent le gou-
vernement à intervenir.
Page 10
Pas de récession en Afrique,
mais un ralentissement
de la croissance
Le groupe Duet Asset Ma-
nagement a racheté le New
Heart of Africa Fund au
début du mois d’avril, et a
décidé de le transformer en
Duet Africa Opportunities
Fund. Pourquoi ce rachat ?
Page 9
BANQUES ET
ASSURANCES
Les valeurs bancaires
africaines en effervescence
Les banques tiennent le haut
du pavé à Lagos, au Caire,
à Tunis et à Johannesburg.
Signe d’un retournement de
tendance ?
Page 9
ENTREPRISES
ET MARCHÉS
Privatisation laborieuse
de la Compagnie Tunisienne
de Forage
La privatisation de l’unique
société tunisienne de forage
a été torpillée par la chute
du cours du brut.
Page 14
Crise du tourisme : l’Afrique
moins touchée
La régression sera au ren-
dez-vous du tourisme en
2009. L’Afrique ne sera pas
épargnée mais sera moins
affectée que l’Europe et les
Amériques.
Page 16
Quelle confiance accorder aux
juniors minières ?
Après Geovic Mining Cor-
poration (N° 71) et African
Aura Resources Limited (N°
72), David Beylard se pen-
che cette semaine sur Hy-
dromine Inc.
Page 13
POLITIQUE
L’administration Obama
appelée à penser une politique
maghrébine
Une évaluation effectuée
par le Potomac Institut for
the Politics Studies et la John
Hopkins University, appelle
à la mise en œuvre d’une
politique globale pour la
région.
Page 23
Zuma, la revanche du petit
peuple
En élisant Zuma, le petit
peuple s’est vengé de l’élite
noire. Son attente n’en sera
que plus grande.
Page 21
Donald Kaberuka
ou le grand virage
de la BAD
L’ONA a profité des
dividendes de la
diversification
Le Crédit Immobilier et
Hôtelier change
de politique
Quand Hassan
Abouayoub éreinte
l’UPM
Petit coup de scalpel de Mohamed
Boussaid sur le Plan Azur
Aziz Akhannouch appuie
sur l’accélérateur
A son arrivée, il y a quatre ans, les engagements dédiés au
secteur privé ne dépassaient pas 250 millions de dollars. En
2008, ces prêts non souverains dépassaient le record de 1,5
milliard $. Le rythme devrait encore augmenter en 2009
dans une politique d’investissements les priorités vont,
en plus du secteur privé, à l’énergie, aux infrastructures et au
soutien de la bonne gouvernance.
Mais qu’en est-il de l’évolution
du risque, du soutien aux pays
pauvres qui n’ont pas accès au
guichet de la BAD, des décisions
sur le retour du siège à Abidjan
et d’un nouveau man-
dat en 2010 ? Donald
Kaberuka, qui a reçu
Les Afriques à Tunis le
21 avril dernier, a ré-
pondu sans détour à
ces questions.
Lire en page 2
Directeur général délégué du groupe, Hassan
Ouriagli répond à nos questions. « La performance
2008 témoigne incontestablement de la résilience
du modèle économique du groupe. Ce qui constitue,
dans les circonstances actuelles, un puissant motif de
confiance pour nos actionnaires. L’exposition sur plu-
sieurs secteurs d’activités est clairement un atout pour
l’ONA. En effet, le recul des activités minières en 2008
a été largement compensé par l’amélioration des per-
formances des activités financières, de la distribution
et de l’agroalimentaire ».
Lire en page 3
Khalid Alioua reste au CIH, mais en tant que vice président
du Conseil de surveillance. Le directeur du pôle financier de
la Caisse de Dépôt et de Gestion, Ali Harraj, crédité d’un par-
cours académique et professionnel remarquable, conduira les
destinées de la banque jusqu’à l’assemblée générale prévue à
la fin mai. Le moins que l’on puisse dire est que le CIH qui a
réalisé des résultats modestes en 2008 change de direction et
de politique.
Lire en page 11
Annoncée en grande pompe il y a une année, l’Union pour
la Méditerranée a-t-elle coulé dans la mer du même nom ?
Aucune institution commune, aucun budget, des inégalités
accentuées entre Nord et Sud et, pour ne rien arranger, une
désastreuse campagne militaire à Gaza, qui met en évidence
le gouffre politique qui sépare les deux rives. Une récente réu-
nion tenue à Bruxelles sur le sujet dresse l’état des lieux d’une
« UPM qui marche à côté de ses pompes » selon l’expression
utilisée quelques jours avant par l’ancien ambassadeur du
Maroc à Paris, Hassan Abouayoub.
Lire en page 23
Visiblement impressionné par le retrait de
quelques investisseurs venus prendre part
au Plan Azur pour réaliser des plus values
de cession, le ministre du Tourisme trouve
ambitieux en capacité et en délais de livrai-
son, les chantiers du Plan Azur. Une attitude
minimaliste qui ne contribue pas à la relance
d’un secteur qui a plus que jamais besoin
d’optimisme.
Lire en page 11
Le Plan Maroc Vert profite de la bonne dynamique née de la
conjonction des astres et du retour de confiance dans le secteur
agricole. La série de conventions signées en marge du SIAM 2009
ainsi que l’engagement à booster le budget R&D devront rap-
procher la productivité du secteur des standards espagnols. Aziz
Akhannouch y croit dur comme fer.
Lire en page 11
Khalid Alioua.
Mohamed Boussaid.
Aziz Akhannouch.
Siège de l’ONA.
2Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
ACTUALITÉ
Donald Kaberuka, septième président de l’histoire de la BAD, nous a reçu à Tunis, le mardi 21 avril. Entretien
exclusif à moins d’un mois des Assemblées annuelles qui se tiendront cette année à Dakar.
«
Notre métier est de prendre des risques
»
Propos recueillis à Tunis par Adama Wade
Les Afriques : La finance mondiale traverse
une turbulence. Comment une banque de
développement comme la BAD a-t-elle vécu
cette situation dans son bilan 2008 ?
Donald Kaberuka : En résumé, nous pou-
vons dire que la BAD s en est bien sortie en
2008 grâce à une approche prudente. Ce n’est
pas le cas de certains organismes financiers
qui ont éprouvé des difficultés. Notre bilan
opérationnel est en augmentation, aussi bien
dans le groupe des pays PRI (Pays à revenus
intermédiaires), essentiellement au nord de
l’Afrique et en Afrique australe, qu’au niveau
des pays FAD, c’est-à-dire les pays pauvres.
Globalement, nous avons augmenté nos opé-
rations de 15% en 2008. Ce qui est important,
ce n’est pas seulement la volumétrie, mais aussi
la qualité du portefeuille et le renversement de
la tendance entre la part du portefeuille souve-
rain et le portefeuille non souverain. C’est très
important pour une banque comme la nôtre.
LA : Comment s’expriment les besoins de fi-
nancement des pays africains par rapport à la
crise financière ?
DK : Par rapport à la crise financière, c’est sur-
tout le renversement des tendances qui m’a
impressionné. En 2004, avec la remontée du -
trole, beaucoup de pays remboursaient par an-
ticipation. Nous avons augmenté le portefeuille
souverain pour les pays à revenu intermédiaire.
Nous avons augmennos opérations incluant
l’Egypte, la Tunisie, le Maroc et le Gabon et
l’Afrique australe. Notre portefeuille souverain
a baissé et notre portefeuille non souverain a
augmenté, atteignant aujourd’hui 1,5 milliard.
Le risque pondéré moyen de notre portefeuille
est très modéré. Il y a aujourd’hui des pays,
comme le Botswana, qui n’avaient pas contracté
de crédit depuis vingt ans qui viennent frapper
à notre porte. C’est aussi le cas de l’Afrique du
Sud. Je salue au passage la décision du G20 de
demander à nos actionnaires d’augmenter le
capital des banques régionales.
En fait, le véritable problème est le cas des pays
à faible revenu, comme par exemple le Burundi,
qui n’ont pas accès au guichet BAD ou au gui-
chet non concessionnel la Banque mondiale.
Pour ces pays, nous allons innover par des al-
locations destinées à l’appui budgétaire et des
allocations au secteur privé.
LA : A l’issue de ce sommet du G20, les moyens
de la BAD vont-ils être renforcés ?
DK : Avant la crise, nous ne comptions pas de-
mander d’augmentation de capital avant 2013.
On avait, pour sacrifier au jargon usité dans le
milieu financier, un bon matelas financier. Ce
n’était pas le cas de certains de nos homolo-
gues, comme la Banque asiatique, qui avait
atteint ses limites depuis trois ans. Pour la
Banque interaméricaine et la Banque afri-
caine, l’évaluation des besoins est en cours.
Cela fera l’objet de réunions lors de notre
rencontre à Dakar en mai 2009.
LA : Compte tenu du ralentissement, allez-
vous revoir vos prévisions d’engagements en
2009 ?
DK : En gros, nous avions un scénario qui
prévoyait une augmentation annuelle de
15% pour nos opérations, dans le cadre de
notre stratégie à moyen terme 2008-2012,
en corrélation avec la demande des pays.
Nous allions traiter cette année 5 milliards
de dollars.
Avec la crise, nous avons deux scénarios ty-
pes : crise allongée ou crise courte. Suivant le
scénario, nous avons décidé d’augmenter nos
engagements pour les PRI. Par exemple, il était
prévu d’accorder seulement 50 millions de dol-
lars à la Tunisie, nous allons leur accorder 250
millions. En deuxième lieu, nous avons mis en
place des facilités de prêts (lignes de crédit)
qui répondent directement aux besoins liés à
la crise. Ces facilités d’un montant cumulé de
2,5 milliards seront exécutées dans le cadre du
plan d’action des institutions financières inter-
nationales pour l’Afrique qui sera approuà
Dakar pendant les assemblées annuelles de la
Banque. De manière spécifique, avec la SFI et
d’autres institutions financières, nous allons
mettre en place des fonds d’investissement
pour soutenir les banques et des facilités pour
les secteurs d’infrastructure, de l’agriculture
et du commerce pour assurer la disponibilité
de la liquidité pour financer les projets et le
commerce international au profit de l’Afrique.
Un des instruments vise à soutenir les banques
commerciales qui éprouvent en ce moment
des difficultés à contracter des crédits. On va
arriver de ce côté-là à 1,5 milliards.
LA : Sous votre mandat, le secteur privé a
pris un essor important. Ne craignez-vous
pas qu’une ouverture non contrôlée vers le
privé n’entraîne une montée du dossier des
risques ?
DK : A mon arrivée, nos concours pour le
secteur privé n’excédaient pas 250 millions.
Aujourd’hui, nous avons dépassé 1,5 milliard.
En 2009, nous comptons
aller encore vers
un nouveau record. Il faut remarquer qu’en
général, le portefeuille souverain pose plus de
problèmes que le privé. On a perdu de l’argent
avec le Zimbabwe. On n’en a pas perdu avec la
centrale d’Azito (Côte d’Ivoire) qui paye tou-
jours. De plus, dans le portefeuille non sou-
verain, notre average risk (moyenne pondérée
des risques) est très modéré. Notre approche
reste aussi très conservatrice. Nous n’allons ja-
mais seuls dans les projets. Pour minimiser le
risque, nous faisons appel à un certain nombre
de partenaires. En résumé, sur notre échelle
interne de notation, les risques sont notés
de 0 à 10, la moyenne pondérée des risques n’a
jamais dépassé le niveau 4.
LA : Votre métier, en tant que Banque de dé-
veloppement, est-il de prendre des risques ?
Certains investissements que vous avez vali-
dés comme TCX, Rascom1 et Eskom, ne sont-
ils pas trop risqués ?
DK : Oui, notre métier est de prendre des ris-
ques. Une banque doit accorder des crédits.
Bien entendu, nous n’avons pas la même ap-
proche que Barclays ou Standard Chartered.
Souvent, les projets risqués, dans des pays à ris-
ques, donnent le maximum sur l’échelle de dé-
veloppement. Concernant le projet Eskom, je
vous ferai remarquer que ce projet est l’un des
meilleurs de notre portefeuille et il fait l’objet
d’un mécanisme de sûreté extrêmement soli-
de. En général, le recours à une diversification
des actifs entre risques élevés et risques faibles
nous permet de maîtriser notre risque global.
La bonne tenue de notre bilan opérationnel et
financier 2009 vient de là.
LA : L’investissement dans TCX était-il
fondé ?
DK : Concernant TCX, c’est un projet formi-
dable, lancé par un partenaire (le FMO, ndlr),
et que nous avons suivi aux côtés de plusieurs
agences de développement et organismes mul-
tilatéraux. Le but est de développer le marché
des capitaux africains en incitant le finance-
ment en monnaies africaines. En souscrivant à
ce fonds, on permet aux nationaux de ne pas
supporter le risque de change.
LA : Est-ce que les décaissements
du secteur privé ne sont pas seu-
lement destinés aux grands
pays comme l’Afrique du
Sud ?
DK : Je vous ferai remarquer
aussi que la part des pays à
faible revenu a considé-
rablement augmenté à la
BAD. La grande partie de
nos interventions est
d’ailleurs destinée à
ces pays. Nous avons
récemment approuvé
un prêt de 300 millions
de dollars en Guinée. Je
ne connais pas beaucoup
d’organismes qui vont en
Guinée aujourd’hui. Idem à
Madagascar, en Zambie, etc. Cela dit, j’insiste :
on ne gère pas le risque en mettant tous les
œufs dans le même panier, mais en diversi-
fiant. Je ne vois pas de stratégie de diversifica-
tion qui écarterait un pays comme l’Afrique du
Sud, première économie du continent. Nous
avons investi dans les banques au Nigeria, au
Ghana. Nous gérons le risque en diversifiant
notre portefeuille.
LA : Avec l’entrée de la Turquie et du
Luxembourg dans la BAD, ne déplace-t-on
le centre de gravité des pays africains vers le
groupe des pays membres non régionaux ?
C’est un vieux débat qu’on avait déjà dans les
années 70. Et il a été résolu en 1982 quand il a
été décidé de limiter la participation des mem-
bres non régionaux à 40%. En même temps, il
faut rappeler le caractère africain de la Banque
consacré par un Président qui est toujours
Africain et un Siège toujours instalen Afrique.
Ceci dit, je ne vois pas de mal à admettre dans
le tour de table des membres qui apportent du
capital qui ira aux Africains. D’autant que la
première décision d’un pays non membre c’est
d’accepter de contribuer au guichet FAD. Si le
Luxembourg entre à la BAD, ce ne sera pas pour
financer des projets au Luxembourg, c’est pour
financer des projets en Afrique.
LA : Le retour à votre siège d’Abidjan est-il à
l’ordre du jour dans l’agenda de la BAD ?
DK : Je dis toujours à nos amis ivoiriens que la
banque n’a jamais quitté la Côte d’Ivoire légale-
ment. Notre siège est toujours à Abidjan, tel que
mentionné dans les statuts. A Tunis, nous som-
mes dans une agence temporaire de location.
La situation, telle qu’elle évolue aujourd’hui
en Côte d’Ivoire, est encourageante. A Dakar,
je crois qu’une décision sera prise concernant
nos assemblées annuelles à Abidjan en 2010.
Nous sommes en train de rénover nos bâti-
ments là bas. J’espère retourner à Abidjan. Mais
quand ? Cela dépendra de la stabilité durable.
Nous devons aussi rentrer dans l’ordre et non
de manière précipitée. En attendant, je salue les
avancées politiques et économiques de la Côte
d’Ivoire. Nous travaillons avec eux de manière
conséquente. Nous avons mobilisé des moyens
importants pour les aider à régulariser leur si-
tuation avec le monde financier international.
LA : Allez-vous vous représenter pour un se-
cond mandat ?
Je suis élu jusqu’en septembre 2010. Il serait
prématuré aujourd’hui de parler
d’un second mandat. Ce sera de
toute façon aux actionnaires
d’en décider.
Dans nos prochaines édi-
tions, nous reviendrons de
manière détaillée sur la
Banque africaine de -
veloppement, à travers
les projets en cours dans
les pôles Secteur privé,
Infrastructures et, no-
tamment, le département
juridique.
« Nous avons récemment
approuvé un prêt de 300
millions de dollars en Guinée.
Je ne connais pas beaucoup
d’organismes qui vont en
Guinée aujourd’hui. Idem à
Madagascar, en Zambie, etc. »
Donald Kaberuka : « On ne gère pas le risque en mettant tous les œufs dans le même panier, mais en diversifiant. »
3
Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009 ACTUALITÉ
Du modèle
tunisien en
Afrique
Plus d’un demi-siècle déjà que la Tunisie a libéré la femme
des seules tâches ménagères qui lui étaient promises depuis
l’ère de Hannibal. Cette révolution culturelle, inédite dans
le monde arabe d’alors, a été déterminante dans le succès
de la limitation des naissances. Déterminante aussi dans
l’émergence d’une classe moyenne, devenue le poumon de
l’économie de ce pays plat, entouré de part et d’autre de la
Méditerranée, et habitué à la présence de l’Etat et de ses dé-
membrements depuis la nuit des temps.
Aussi, après un demi-siècle de révolution tranquille, la
Tunisie compte 80% de personnes propriétaires de leur lo-
gement. Un privilège dévolu à moins de 40% des Français et
à seulement 29% de Suisses. La réussite économique tuni-
sienne a longtemps était occultée par une lecture altermon-
dialiste, destinée à faire le rapprochement entre Carthage et
Singapour, unis à l’occasion et au besoin dans la même criti-
que d’un dirigisme fort. Prisme somme toute réducteur.
La force du modèle tunisien repose d’abord sur l’émergence
d’une classe moyenne et la mise en place d’instruments per-
tinents comme la Banque de l’habitat, lauréate du prix du
meilleur établissement de crédit immobilier en Afrique.
Aujourd’hui, cette institution détenue majoritairement par
l’Etat, entame avec optimisme la duplication de son modèle en
Afrique subsaharienne avec la bénédiction de ses partenaires
dans le capital. Le Burkina Faso (lire en page 5) est déjà dans
les starting blocks. Le Ghana, la Zambie, le Togo sont aussi dans
le pipe. Cet essaimage devra définitivement confirmer qu’en
matière bancaire, tout succès est exportable. A condition, tou-
tefois, de bien déblayer le terrain en terre d’accueil.
Adama Wade, Casablanca
Armando Guebuza met son fauteuil en jeu
Le président mozambicain, Armando Guebuza, a arrêté le 28 octobre comme date
des élections présidentielles, parlementaires et provinciales de cette année, a annoncé
le média local, AIM. Ceci fait suite à une proposition formulée par la Commission
nationale électorale (CNE), et une rencontre, lundi dans l’après-midi, de la structure
consultative, le Conseil d’Etat. Selon la loi, le président doit consulter le Conseil avant de fixer
la date des élections générales.
Edem Kodjo prend sa retraite politique
Edem Kodjo, leader du parti Convergence patriotique panafricaine (CPP), a fait état,
en marge du congrès statutaire de son parti, de sa décision de prendre de la distance
avec la vie politique togolaise, une décision définitive après une retraite politique
momentanée observée en 2003. « J’ai décidé de prendre du recul », a annoncé Edem
Kodjo, insistant sur son souhait de voir une nouvelle génération à la tête de sa formation poli-
tique. Un exemple à suivre.
Mugabe pour un fonds d’indigénisation
Le gouvernement zimbabwéen va mettre en place un fonds d’indigénisation et de
responsabilisation pour faciliter l’émancipation des Noirs du pays, a rapporté la
presse locale. Cette idée, défendue par Robert Mugabe, se fera dans le cadre d’un
partenariat avec la communauté des affaires. Objectif, selon le slogan retenu, faire de
la majorité des zimbabwéens leurs propres maîtres.
Afrique du Sud : ponctions sur le bonus du PDG de la Standard Bank
Jacko Maree, CEO de la Standard bank, première banque africaine, s’est vu ponc-
tionné 35% dans le bonus qu’il devait percevoir à la fin 2008. Officiellement, il s’agit
d’une pénalité appliquée suite au ralentissement de la cadence des profits dégagés et
à la montée des produits toxiques dans le bilan de la banque. Le banquier a quand
même reçu un salaire de base de 4,6 millions de rands (519 000 dollars) et un bonus de 8,5
millions de rands auxquels il faudra ajouter des primes et prestations diverses qui portent ses
entrées d’argent à 18,6 millions de rands. Trop pauvre ?
Ashanti Goldfield de Guinée en disgrâce
Depuis un mois, la Société Ashanti Goldfield de Guinée est en disgrâce. Pour avoir
préféré partir en congé au lieu d’assister à un forum sur le secteur minier, présidé
par le chef de l’Etat, en présence de nombreuses personnalités du pays, la compagnie
ghanéenne est officiellement fermée. Les nombreuses tentatives de justification sont,
depuis, restées lettre morte.
Cameroun : le ministre de la Communication, cible d’une enquête
La police judiciaire camerounaise enquête sur Jean Pierre Biyiti Bi Essam, mi-
nistre camerounais de la Communication, pour tentative de détournement de
l’argent alloué pour la couverture médiatique de la visite du Pape Benoît XVI au
Cameroun du 17 au 20 mars dernier. Biyiti Bi Essam aurait déposé, respective-
ment le 26 février et le 10 mars, dans son compte personnel, logé à la Société Générale de
Banque au Cameroun (SGBC), les sommes de 60 et 70 millions de FCFA (environ 102 000
et 110 000 euros). A suivre.
Valeurs africaines
Les chiffres
de la semaine
200% d’augmentation entre 2000 et 2008. Les
échanges commerciaux dans l’espace Comesa n’ont jamais été
aussi florissants.
50 milliards de dollars. Perdus en 2008 par
l’Américain Freddie Mac. Le directeur financier de l’établisse-
ment s’est suicidé en fin de semaine.
5,3 millions de dollars. Dette de l’Etat du Sénégal
vis-à-vis de la compagnie Air Sénégal International. Chiffres
communiqués par la partie marocaine et publiés sur le fil de
l’agence Bloomberg.
Pour Hassan Ouriagli, directeur général délégué de l’ONA (Omnium Nord-Africain), la performance
2008 témoigne incontestablement de la résilience du modèle économique du groupe. Entretien.
L’ONA profite des dividendes
de la diversification
Les Afriques : L’année 2008 s’est achevée
dans un contexte de crise internationale
prononcée. Comment se présentent les
résultats d’un groupe comme l’ONA ?
Hassan Ouriagli : Malgré un contexte
économique international difficile, mar-
qué notamment par le recul de notre filiale
minière Managem, le Groupe ONA a en-
registré en 2008 des résultats solides, grâce
à une croissance et à une performance
opérationnelle satisfaisantes, en ligne avec
les objectifs. Le groupe confirme ainsi
son dynamisme et sa rentabilité. Ainsi, le
chiffre d’affaires consolidé croît de 11,6%,
à 36,6 milliards de dirhams, porpar la
forte croissance de la distribution et de
l’agroalimentaire. L’excédent brut d’ex-
ploitation, pour sa part, a progressé de
7,3%, pour atteindre 3,3 milliards de di-
rhams. Le résultat d’exploitation courant
consolidé s’est, quant à lui, apprécié de
22,2%, à 1,5 milliard de dirhams.
Cependant, et hors plus-values de ces-
sion de nos participations dans AXA-
ONA, la Monégasque Maroc et Amendis,
enregistrées en 2007, le résultat net part
du groupe a baissé de 11,4% pour s’éta-
blir à près de 1 milliard de dirhams.
L’actif net réévalué du groupe s’est élevé
à 34,5 milliards de dirhams, en hausse
de 11,6% par rapport à 2007. Quant à la
valeur brute du portefeuille (avant dette
holding et impôts latents), elle atteint en
2008 un montant de 54,2 milliards de di-
rhams, ce qui est considérable.
LA : Finalement à la lecture de ces résul-
tats, l’exposition sur plusieurs secteurs
d’activités a-t-il été un handicap ou un
atout pour l’ONA ?
HO : La performance 2008 témoigne
incontestablement de la résilience du
modèle économique du groupe. Ce qui
constitue, dans les circonstances actuel-
les, un puissant motif de confiance pour
nos actionnaires. L’exposition sur plu-
sieurs secteurs d’activités est clairement
un atout pour l’ONA. En effet, le recul
des activités minières en 2008 a été lar-
gement compensé par l’amélioration des
performances des activités financières, de
la distribution et de l’agroalimentaire.
LA : Managem a été particulièrement
affectée par le retournement des ten-
dances. A l’avenir, comment cette filiale
intègrera-t-elle les instruments de cou-
verture pour se prémunir ?
HO : Les résultats d’une société minière
sont très souvent cycliques. Managem a
subi en 2008 le repli du cours des -
taux de base et du cobalt, la dégradation
de la parité USD/MAD en moyenne sur
l’année et la hausse des coûts d’exploita-
tion compte tenu de la forte augmenta-
tion des intrants.
Face à l’importante volatilité des sous-
jacents, la gestion des couvertures s’ins-
crit dorénavant dans un cadre de gestion
défini par le groupe, qui précise les règles
prudentielles à respecter (période de
gestion, cours à défendre, méthode de
gestion) et qui vise à atteindre à la fois la
sécurité, l’optimisation et la souplesse.
Par ailleurs, nous menons à l’heure ac-
tuelle une réflexion stratégique sur le
portefeuille d’activités optimal pour
Managem en vue de maximiser la créa-
tion de valeur pour l’actionnaire, tout en
évitant les fortes volatilités sur les résul-
tats financiers.
LA : Votre niveau d’endettement à la fin
de l’exercice 2008 ne limite-t-il pas vos
ambitions d’investissements et de déve-
loppement à l’international ?
HO : A n cembre 2008, l’endettement
net consolidé s’élève à 14,9 milliards de
dirhams avec un gearing de 81,8%. Un ni-
veau qui reste tout à fait soutenable grâce
à une capacité d’autofinancement en pro-
gression de 10,4%. En 2009, grâce à l’entrée
dans le capital de Wana du consortium Al
Ajial-Zain, le gearing devrait baisser à 63%
environ, à fin décembre 2009. Ce qui est
un niveau très raisonnable.
Par contre, le holding ONA S.A. est peu
endetté : le gearing du holding à fin 2008
est faible, de l’ordre de 35%. Par ailleurs,
le ratio d’endettement rapporté à la va-
leur de nos actifs (Loan to value ratio) est
encore plus faible, de l’ordre de 27,5%.
La situation est donc plus nuancée que ce
qu’une simple lecture du gearing consoli-
dé, purement comptable, pourrait indui-
re. Nous avons également initié un projet
en interne visant à accroître nos marges
de manoeuvres financières.
Par contre, ce que nous observons, c’est
que malgla forte croissance du système
bancaire marocain ces dernières années,
le niveau des fonds propres cumulés des
établissements de crédit reste peu élevé.
Ce qui veut dire pour nous, en raison de
la contrainte du coefficient bancaire de
division des risques, que nous devons
être plus imaginatifs en terme d’ingénie-
rie financière, en ayant recours, pour nos
métiers les plus capitalistiques, à des co-
investisseurs (comme nous envisageons
de le faire dans les projets d’énergie avec
International Power) ou en montant des
financements de projets impliquant aussi
bien des banques nationales que des ban-
ques internationales.
LA : Qu’ont rapporté les secteurs que
vous désignez par « relais de croissan-
ce » en 2008 ?
HO : La pertinence industrielle de l’in-
vestissement du groupe dans le secteur
des télécommunications a été confirmée
et confortée : Wana a réalisé en 2008 la
meilleure croissance du secteur avec un
chiffre d’affaires en forte hausse de 111%
et un excédent brut d’exploitation en
amélioration de 361 Mdh. L’obtention de
la licence GSM et le succès de l’opération
en capital conclue avec le consortium Al
Ajial-Zain ont ouvert à Wana des perspec-
tives d’amélioration significative de ses
performances et de ses parts de marché.
Dans l’immobilier, malgré le ralentis-
sement qui a caractérisé, en 2008, le
marché du haut standing, notamment à
Marrakech, la contribution de ONAPAR
au résultat net part groupe a été de 194
Mdh en 2008 contre 238 Mdh en 2007 :
ce qui constitue une performance tout
à fait remarquable dans le contexte ac-
tuel. La qualité de notre réserve foncière
conjuguée avec une stratégie de diver-
sification vers le segment résidentiel,
moins volatile que le segment immo-
bilier de loisirs, nous confortent dans
l’ambition de porter ONAPAR au rang
de leader du marché. Enfin, dans le sec-
teur de l’énergie, le groupe a poursuivi
en 2008 son orientation pour le déve-
loppement de positions fortes aussi bien
dans les énergies traditionnelles que les
énergies renouvelables.
Propos recueillis par Adama Wade
4Les Afriques - N° 73 - 30 avril au 6 mai 2009
FINANCE
BANQUES
Mauritanie : 8 millions de la
BAD à la BCI
La Banque africaine de dévelop-
pement (BAD) vient d’accorder
une ligne de crédit d’un montant
de 8 millions $ à la Banque pour
le commerce et l’industrie (BCI).
Le crédit sera entièrement destiné
au financement des activités de
petites et moyennes entreprises
(PME), notamment celles inter-
venant dans des secteurs clés de
l’économie nationale.
Afrique du Sud : ABSA anticipe
une année 2009 encore plus dif-
ficile
Le groupe bancaire ABSA a
déclaré que ses comptes tra-
duisaient une augmentation
importante des défauts de paie-
ment, tant par des individus que
par des entreprises, au cours du
premier trimestre de l’année en
cours. Les performances atten-
dues pour le reste de l’année se-
ront affectées par la multiplica-
tion des contentieux et l’atonie
persistante de l’activité.
La BAD accorde une garantie de
6 millions d’euros à Maghreb
Leasing Algérie
La Banque africaine de déve-
loppement a approuvé l’octroi à
Maghreb Leasing Algérie (MLA)
d’une garantie partielle de 6
millions d’Euros. L’instrument
doit permettre à MLA de mobi-
liser 12 millions d’euros auprès
d’un consortium de banques
locales. MLA est une société
par actions, de droit algérien,
constituée en 2006 à l’initiative
de ses actionnaires majoritaires,
Tunisie Leasing Group et Amen
Bank, des institutions ayant, par
le passé, bénéficié de l’appui de
la BAD. MLA est aujourd’hui
la première société de leasing
en Algérie, avec 25% des parts
de marché et une une clientèle
cible exclusivement composée
de PME.
Nigeria : Intercontinental Bank
fête son vingtième anniversaire
à Abuja
Les clients, amis et actionnaires
d’Intercontinental Bank Plc ont
rejoint Abuja, la capitale fédé-
rale, en train spécial pour parti-
ciper aux célébrations du ving-
tième anniversaire de la création
de la banque. Malgré un contexte
difficile, Intercontinental Bank
continue d’enregistrer d’excel-
lents résultats. La banque col-
lectionne les reconnaissances
internationales et les satisfécits
des autorités monétaires du pays.
La banque est classée parmi les
500 premières banques mondia-
les par la revue The Banker et
fait partie des trois meilleures
banques nigérianes en termes
de qualité de service selon une
étude de KPMG.
Gambie : Reliance étoffe son ré-
seau
Reliance Financial Services a
inauguré deux nouvelles agences
à Bansang et à Brikamaba dans la
région sud de la Rivière Centrale.
Ces deux nouvelles implantations
portent à trente le nombre des
bureaux régionaux de Reliance
dans le pays. Il s’agit des premiè-
res agences de services financiers
dans la région. Reliance souhaite
développer en priorité les comp-
tes d’épargne populaire.
Botswana : la FNB lance des car-
tes new-look
La First National Bank of Botswana
(FNB) a lancé la semaine dernière,
en grande pompe, ses nouvelles
cartes de débit et de crédit aux
couleurs de la Coupe du Monde
2010. Ces nouvelles cartes, portant
le logo officiel du comité d’orga-
nisation de l’événement footbal-
listique le plus populaire, entrent
dans le cadre de la campagne de
développement monétique de la
FNB. Pour stimuler l’appétit du
public pour ce produit, la banque a
décidé de distribuer des billets sur
la base de points délivrés à chaque
utilisation des cartes.
Afrique du Sud : baisse de l’ac-
tivité, mais hausse des revenus
bancaires
La contraction de l’économie
profite aux banques sud-africai-
nes. L’augmentation des défauts
de paiement et le creusement des
découverts génèrent un accrois-
sement des prélèvements de frais
et autres pénalités de retard qui
améliorent indument les comptes
d’exploitation des banques. Un
rapport de la Commission de la
concurrence, publié en décembre,
a recommandé le nivellement de
ces frais à 5 rands par opération
contre une fourchette allant de
21 à 7 à rands actuellement pour
les quatre premières banques du
pays, qui auraient engrangé un
revenu additionnel d’environ
1 milliard de rands.
Nigeria : libération d’un ban-
quier kidnappé
Le directeur gional pour le
sud-est, Kingsely Osuala, de la
Guaranty Trust Bank, kidnap
la semaine dernière à Enugu, a été
libépar la police à Isuochi dans
l’état d’Abia. Les trois gangsters ar-
rêtés par la police avaient demandé
à la famille du cadre de la GTB une
rançon de 50 millions de nairas.
Zimbabwe : optimisme des ban-
ques sud-africaines
La Standard Bank d’Afrique du
Sud a expri sa confiance dans
les perspectives de redressement de
l’économie du Zimbabwe même si
le pays ne reçoit que la moitié de
l’aide financière qu’il a sollici
pour le redémarrage de ses activi-
tés. Selon un rapport de la banque
sud-africaine « si le pays parvient à
mobiliser 2,5 milliards de crédits et
1 milliard de revenus, l’économie du
pays pourra retrouver le chemin vers
le développement ». La condition du
succès réside dans l’administration
rigoureuse des fonds et le respect
des priorités élaborées par le gou-
vernement d’union nationale.
Cote d’Ivoire : la SIB ne veut pas
être une banque de fonctionnai-
res uniquement
La Société ivoirienne de banque
(Sib) a ouvert deux nouvelles
agences à Treichville et Marcory.
Son directeur général, Jacques de
Vignaux a indiqué qu’il entendait
aller contre « l’idée reçue » qui fait
de la SIB, une « banque de fonc-
tionnaires uniquement ».
Sénégal : les usagers des banques
réclament une nouvelle charte
bancaire
L’Association sénégalaise des usa-
gers de la banque (Asub) relance
le projet d’établissement d’une
charte bancaire destinée à codifier
les règles de l’activité bancaire et
les rapports des établissements
financiers avec les usagers. Selon
l’association, la libération du sys-
tème bancaire, sans régulation,
rend nécessaire de remettre sur
la table cette charte. Selon le se-
crétaire général de l’association,
le professeur Moussa Samb, les
pratiques bancaires au Sénégal
« n’évoluent pas et les usagers
continuent de subir les pratiques
d’un autre âge »
L’Algérien Abdelaziz Khelef réélu
directeur général de la BADEA
Le Conseil des gouverneurs de la
Banque arabe pour le dévelop-
pement économique en Afrique
(BADEA) a réélu le directeur gé-
néral sortant, l’algérien Abdelaziz
Khelef, pour un deuxième man-
dat de trois ans renouvelable. M.
Khelef qui a pris sa fonction à la
tête de la BADEA en juillet, a oc-
cupé plusieurs fonctions minis-
térielles en Algérie. Il a été égale-
ment ambassadeur en Tunisie et
secrétaire général de la présidence
de la République d’Algérie.
ASSURANCES
RDC : le grand retour de la
Sonas
La Société nationale d’assurances
(Sonas), a été doublement primée
lors de la 6e édition du trophée de
l’excellence Mwana Mboka, orga-
nisée vendredi 10 avril au Grand
Hôtel Kinshasa (GHK). Sonas a
été classée meilleure entreprise
du portefeuille de l’Etat et son
administrateur-délégué général,
Herman Mbonyo Lihumba, a été
primé meilleur manager de l’an-
née. La mise en œuvre d’un plan
de redressement de la Sonas lui a
permis d’augmenter son chiffre
d’affaires de 14 000 dollars, à plus
de 60 millions de dollars, clas-
sant ainsi la Sonas à la troisième
place des sociétés d’assurances
subsahariennes.
Nigeria : moins de cinq millions
de Nigérians bénéficient de l’as-
surance-maladie
Le docteur Mustapha M. Zakari,
président de la compagnie d’assu-
rances Healthstone, a déclaré que
le programme national d’assu-
rance maladie, lancé sous le règne
du président Olasegun Obasanjo
en 2005, avait permis de couvrir
plus de 90% des fonctionnaires du
gouvernement fédéral. Il demeure
que l’essentiel de la population
n’a pas accès à l’assurance-mala-
die, notamment dans les régions
rurales. Seuls cinq millions de
Nigérians sont assurés, l’action
des compagnies privées est donc
décisive pour accompagner l’ef-
fort des autorités.
Ouganda : l’assurance-maladie
déplait aux investisseurs
« La mise en œuvre du programme
d’assurance-maladie aura pour ef-
fet de faire fuir les investisseurs ».
La déclaration du docteur Ian
Clarke, directeur de l’hôpital de
Kampala, fait grand bruit dans la
capitale. Les employeurs contri-
buent à hauteur de 10% au fi-
nancement du schéma actuel de
protection sociale, le gouverne-
ment souhaite augmenter de 4%
les prélèvements destinés à l’as-
surance-maladie. Ce programme
reporté à plusieurs reprises im-
plique également l’augmentation
des cotisations des employés et
suscite donc le mécontentement
unanime de tous les partenaires
sociaux.
Afrique du Sud : baisse de la
confiance dans l’assurance-vie
L’indice de confiance Ernst &
Young sur les assurances a encore
reculé au premier trimestre en
raison de la faiblesse continue du
rendement. La performance mé-
diocre du secteur de l’assurance-
vie est directement liée à l’état des
marchés boursiers du pays et au
manque de confiance persistant
dans les instruments d’épargne.
Angola : le gouvernement ins-
taure l’assurance automobile
obligatoire
Le Conseil des ministres angolais
a décidé d’instaurer l’assurance
automobile obligatoire ainsi
qu’un fonds de garantie automo-
bile. Le gouvernement a également
adopté l’assurance obligatoire de
responsabilité civile d’aviation,
transport aérien, infrastructures
aéronautiques et services auxi-
liaires. L’assurance obligatoire des
véhicules sera mise en application
dans un délai de 180 jours après
sa publication au Journal Officiel.
La période intérimaire devrait
permettre aux compagnies d’as-
surances et aux administrations
de réunir les conditions d’appli-
cation de la loi.
FONDS
Egypte : 4 fonds d’investisse-
ments annoncés
Le groupe Holding Naeem a an-
noncé le lancement de 4 nouveaux
fonds d’investissements dans le
troisième trimestre de cette an-
née, dotés chacun d’un capital
de 50 millions de dollars. Le pre-
mier sera consacré aux investisse-
ments en Egypte et dans les pays
du Golfe sous le nom de MENA
Opportunities Fund, alors que
le deuxième sera créé en Arabie
saoudite. Quant aux deux autres
fonds, ils seront créés en Egypte
pour investir dans les actions et
les titres financiers à rendements
fixes, tels que les obligations.
137 millions $ du Fonds pour le
développement de l’environne-
ment mondial au Maroc
Un accord d’intention de don a
été signé entre le gouvernement
marocain et le Fonds pour le
développement de l’environne-
ment mondial. En vertu de cette
convention, le Fonds s’engage à
accorder au Maroc un don de 137
millions de dollars, soit plus de
1,1 milliard de DH. Il servira à fi-
nancer les projets d’agriculture de
terroir ainsi que des programmes
visant l’amélioration des ressour-
ces pastorales.
BANQUES
CENTRALES &
FINANCES
Le FMI estime que les acquis
économiques de l’Afrique sont
menacés
Dans son rapport, pessimiste, sur
les perspectives de l’économie
mondiale, le FMI estime que les
acquis économiques, obtenus
durement par le continent afri-
cain, étaient menacés. Les liens
financiers peu soutenus avec les
économies développées n’ont pas
protégé l’Afrique des effets de la
crise. « Avec la baisse brutale des
prix des matières premières, la forte
dégradation de la croissance exté-
rieure qui réduit la demande des
produits d’exportation africains,
ainsi que les transferts d’argent de
l’étranger, mais également l’accès
aux crédits des institutions finan-
cières qui entraîne la réduction
de l’Investissement étranger direct
(IED), les économies du continent
sont gravement menacées ». Selon
le rapport du FMI, la croissance
dans l’ensemble de la région afri-
caine devrait passer de 0,5% en
2008 à 0,2% en 2009.
Zimbabwe : vers une enquête
parlementaire sur la Banque
centrale
Des experts financiers invitent
avec insistance le Parlement de
Harare à instaurer une commis-
sion d’enquête sur la gestion
de l’institut d’émission par le
gouverneur Gideon Gono. Il est
reproc au gouverneur d’avoir
ordonné des prélèvements arbi-
traires sur des comptes privés en
devises, y compris ceux de four-
nisseurs d’aide, pour financer
le gouvernement dirigé par la
ZANU-PF.
Namibie : faible croissance mal-
gré la baisse des taux d’intérêts
L’économie du pays ne connaîtra
qu’un faible taux de croissance en
raison du recul de la production
de diamants et de la baisse de la
fréquentation touristique. Selon
Tom Alweendo, le gouverneur de
la Banque de Namibie (Banque
centrale) le taux de croissance ne
sera que de 0,4%, contre une pré-
vision initiale de 1%. La Banque
centrale a décidé de réduire de
100 points de base son taux direc-
teur, ramené ainsi à 8%.
Algérie : un cadre juridique pour
les coopératives d’épargnes des
salariés
La Banque d’Algérie a édicté deux
règlements au sujet de la création
de coopératives d’épargnes par
les salariés des différents secteurs
d’activités. Les règlements pu-
bliés au journal officiel fixent le
montant minimal du capital des
coopératives d’épargne à 500 mil-
lions de dinars, libéré en totalité
et en numéraires. Un deuxième
règlement fixe les conditions
d’autorisation d’établissement et
d’agrément de ces coopératives.
Ces établissements offrent des ser-
vices de dépôts et de prêts, mais
diffèrent des autres institutions
financières par le but poursuivi,
ainsi que par les critères et modes
d’évaluation des performances.
Afrique du Sud : l’indice ban-
caire du climat des affaires passe
au vert
Le principal indicateur de la
croissance économique du pays,
qui projette sur douze mois les
tendances du marché, s’est amé-
lioré en février dernier pour la
EN BREF - FINANCE
BANQUES
Attijariwafa Bank dans le
Top 1000 mondial
Attijariwafa Bank est à la 976e place du classement du ma-
gazine Forbe des 2000 plus grandes entreprises mondiales.
Deux autres groupes marocains sont listés dans le classe-
ment, la BMCE Bank à la 1429e place et l’ONA Groupe à la
1913e. Seules 42 entreprises arabes, la plupart des pays du
Golfe, figurent au palmarès. Quatre entreprises égyptien-
nes sont listées parmi les 2000.
BANQUES CENTRALES & FINANCES
Tunisie : nominations à
la Banque centrale
M. Sami Mouley a été dé-
signé directeur général
du Centre de recherches
et d’études financières et
monétaires, rattaché à la
Banque centrale de Tunisie.
M. Mouley est professeur de
finances internationales à l’Université de Tunis, docteur
d’Etat en économie et finances internationales de l’Univer-
sité d’Aix Marseille II et agrégé post-doctoral en sciences
économiques. M. Mohammed Ben Romdhane, actuel di-
recteur général de la comptabilité et du budget à la banque
centrale de Tunisie succède à M. Mongi Grine au poste de
directeur général de l’Inter Bank Services (IBS), spécialisée
dans le transport et traitement de fonds.
BOURSE
Nigeria : qui est
responsable de la crise des
marchés de capitaux ?
L’effondrement du marché des capitaux nigérian est au
centre d’une polémique entre la direction de l’autorité de
régulation des marchés, Nigerian Stock Exchange (NSE), et
l’ACAMB, une des plus importantes associations de ban-
quiers du pays. Musa Elakama, directeur général adjoint du
NSE, a exonéré son administration de toute responsabilité
dans la genèse de la crise et a mis en cause le comporte-
ment non éthique et non professionnel des banques. Eddy
Ademosu, un des dirigeants de l’ACAMB a aussitôt rétor-
qué que le NSE en distribuant des blâmes et critiques ne
faisait rien pour améliorer la situation.
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