Le traitement chirurgical devrait être jugé sur
le nombre des récidives, dont il est parfois diffi-
cile de savoir, dans la littérature, s’il s’agit de
l’apparition d’un nouveau SP ou d’un échec tech-
nique.
L’excision large suivie de cicatrisation de
seconde intention sans suture a la faveur de nom-
breux opérateurs en France. Après injection de
bleu de méthylène, l’exérèse concerne la ou les
fossettes, en commençant 15 mm en dessous de la
fossette la plus basse. L’exérèse de la totalité du
tissu infecté impose de passer au ras de l’aponé-
vrose rétrosacrée, sans l’atteindre. La forme
ovoïde de la plaie et l’inclinaison des berges doi-
vent permettre un bon drainage et éviter les acco-
lements précoces. La cicatrisation, dont la sur-
veillance régulière est capitale, survient en
2,5 mois en moyenne. Le taux de récidive au-delà
de trois ans varie selon les études de 0 % (19) à
13 %. Il est de 5, 3 %, 3,4 % et 1,6 % dans trois
séries françaises suivies 3 ans (20), 12,5 ans (21),
5 ans (22). Cette méthode simple peut être réalisée
à tout stade de la maladie pilonidale, y compris en
cas de collection importante. Malgré ses excel-
lents résultats à long terme, elle a pour principal
inconvénient la longue durée de la cicatrisation et
de l’arrêt de travail prolongé, parfois néces-
saire. Pour pallier cet inconvénient, des techniques
d’exérèse suivie de fermeture totale ou partielle
ont été décrites.
Elles permettent une cicatrisation immédiate
en règle plus courte (2, 5) (en l’absence de
lâchage de suture). L’excision-suture sur la ligne
médiane est suivie de 11 à 28 % de récidives à
trois ans (5). Pour éviter une cicatrice fragile dans
le sillon interfessier, l’exérèse du sinus suivie
d’une suture latéralisée permettant de combler le
sillon a été proposée, avec 1 % de récidive à deux
ans entre les mains de son promoteur (12). Les
techniques de chirurgie plastique parfois com-
plexes, par lambeaux de rotation, cicatrisent rapi-
dement et sont suivies de 0 à 10 % d’échecs après
trois ans (5, 23).
Le principe de marsupialisation vise à dimi-
nuer la surface du tissu de granulation, en suturant
les berges de la plaie au fond du sinus préalable-
ment cureté ou bien à l’aponévrose rétrosacrée
(entre 0 % et 4 % d’échec à 3 ans) (24, 25). Les
études randomisées prospectives comparant tech-
niques ouvertes et fermées semblent en faveur des
techniques ouvertes : la marsupialisation est suivie
de moins de récidive à 32 mois que la fermeture
(0 % vs 4, 4 % p > 0, 01) (26), de même que la
résection simple (5 % vs 10 % ; p = 0, 49) (27).
Des traitements conservateurs, ne réalisant pas
d’exérèse, et permettant plus souvent un traite-
ment ambulatoire, ont été décrits. Les techniques
d’incision-curetage proposées initialement par
Lord et Millard, sont éventuellement associées à
des drainages prolongés par anse souple (28).
Après un suivi de plus de cinq ans, des récidives
sont observées dans 4,4 à 19,5 % des cas (5).
L’incision simple, quant à elle, est suivie d’en-
viron 40 % de récidives (5).
Les éléments du choix de la méthode théra-
peutique dépendent du stade de la maladie et des
suites opératoires prévisibles dont le patient doit
être prévenu. Les techniques d’exérèse avec cica-
trisation de seconde intention donnent d’excel-
lents résultats à long terme et devraient être pré-
férées, en raison de leur simplicité, aux autres
méthodes chirurgicales.
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