Stratégie de la Région Basse-Normandie pour la biodiversité 5
Assumer nos responsabilités
face à des enjeux majeurs pour l’avenir
A.1 BIODIVERSITÉ
ET TERRITOIRES
La complexité des équilibres du vivant, transformés par des
générations d’humains
On nomme biosphère, la fine couche complexe et fragile de la vie sur la
terre. Tous les organismes et systèmes vivants qui la composent sont
interdépendants dans une foisonnante diversité.
Les scientifiques distinguent dans la biodiversité trois niveaux
d’organisation biologique :
la diversité des écosystèmes : la variété des paysages transformés
•
par l’évolution naturelle des milieux et du climat, puis par l’histoire
et l’influence des activités humaines,
la diversité des espèces qui fait référence à la multiplicité des
•
formes animales, végétales et des micro-organismes, déjà
identifiés et encore en partie méconnue pour les plus discrets,
la diversité génétique : les innombrables variantes des gènes
•
au sein des populations locales d’animaux ou de végétaux
sauvages et domestiques. On parle pour les animaux de « races »
et pour les végétaux de « variétés » locales ou sélectionnées.
C’est ici que le concept d’agri-biodiversité, introduit l’idée que
la biodiversité résulte aussi d’un fait économique, historique et
culturel, indissociablement lié à l’humanité et à l’agriculture.
Une interrogation sur le rapport à la nature, qui prend sens
sur chaque terroir
Ce concept récent de « Biodiversité » a connu une diffusion rapide dès 1992, lors du Sommet pour la Terre à Rio,
quand les décideurs de la planète ont collectivement pris conscience d’une dégradation grave et irréversible
de la nature vivante. Si le concept est planétaire et exprime des dynamiques naturelles aux échéances des
temps écologiques, il trouve des résonances régionales croissantes. Toute communauté humaine et tout
système économique ayant besoin, sur le long terme et ne serait-ce que pour se nourrir et se développer, de
la biodiversité et des ressources du vivant.
La biodiversité est en effet un sujet environnemental particulier dans la mesure où il est à la fois, et depuis
fort longtemps, localisé et approprié. Chaque région du monde possède une biodiversité organisée de manière
originale sur laquelle s’est construite une culture. Tout terroir se caractérise par une biodiversité qui lui est
spécifique et qui a souvent orienté son histoire. La diversité des paysages biologiques, de la flore et de la
faune régionales, structure certaines caractéristiques de l’identité et des activités locales, notamment celles
du secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche, conchyliculture, chasse…).
Néanmoins Il n’y a pas de référence souhaitable normée pour la diversité du vivant, la nature ayant toujours
évolué. Il n’y a dans ce domaine ni de norme juridique ou technique, ni même de consensus des experts quant
à l’objectif scientifique à atteindre. Il n’y a que des équilibres et des compromis locaux à rechercher, à gérer.
Un enjeu de gouvernance locale, qui relèvera d’un projet
territorial à partager
La biodiversité régionale et locale relève inévitablement des politiques publiques et de l’intérêt général : les
politiques qui les concernent nécessitent une approche concertée et continue.
L’appréhension concrète de la biodiversité à l’échelle régionale interpelle les modes de vie, les règles de
l’utilisation des terrains et de l’économie rurale locale. Cette approche concerne et implique donc des individus
et leurs valeurs individuelles, des acteurs économiques et sociaux et leurs activités. Les propriétaires de
© Loic Chereau