À la fête des prix, il fait toujours beau.
À la fête des prix, il n’y a pas de suspens, chacun sait en arrivant le nom des
lauréats.
À la fête des prix, les différents présidents, d’année en année, font une sorte
de concours pour savoir lequel saura au mieux concilier l’hommage et la
rapidité, l’absence de discours et la vénération raisonnable, qui pourra au
plus vite épargner aux triomphateurs et aux invités une station debout
immobile et impatiente.
À la fête des prix, il n’y a pas de champagne.
À la fête des prix il y a trop de monde… et c’est pour ça qu’on n’y sert pas de
champagne.
À la fête des prix, on est bousculé mais on prend le temps de se remettre, de
s’étonner de ne pas s’être vu depuis si longtemps… de se retrouver…
À la fête des prix, les auteurs célèbrent d’autres auteurs.
À la fête des prix, on y vient pour admirer, saluer ceux qui émergent,
s’affirment ou s’installent dans la consécration.
À la fête des prix, on n’assimile jamais un collègue à un rival.
À la fête des prix, les auteurs remettent cinq « Médailles Beaumarchais »,
pour rendre hommage à ceux qui, proches de nos préoccupations, ont
contribué à nous défendre.
À la fête des prix,il y a toujours le sourire d’une actrice… Celle qui reçoit le prix
Suzanne Bianchetti.
À la fête des prix, les auteurs que l’on honore, les acteurs qui portent nos
œuvres et les exposent, les femmes et les hommes qui épaulent nos droits,
notifient à nos contemporains que nous pouvons encore, et pour longtemps,
inventer, écrire, créer.
Laurent Heynemann
Président de la SACD
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