Le projet ASARA est coordonné par l’USCP Le projet ASARA est financé par l’Union Européenne Graines de mucuna traitées par du bicarbonate de sodium pour l'alimentation des animaux à cycle court (Région Androy) PROGRAMME EUROPÉENDE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE DANS LES RÉGIONS SUD ET SUD-EST DE MADAGASCARASARA / ASARA septembre 2016 Auteurs : Dr RAKOTOMANANA Olga Rachel Mr RAZAFINARIVO Tsirinirina Donnah Mr RAZAFINDRALAMBO Jean Erick Mr RAZAFINDRALAMBO Roger Joseph L’Union Européenne et Madagascar : une coopération qui compte. Ce projet est mis en œuvre par Dans les pays en développement comme Madagascar, la consommation de viande s’est accrue de plus de 5% durant ces dernières décennies et devrait augmenter de 1.4% /an, à travers le monde jusqu’en 2030 (FAO 2014). En termes énergétiques, la consommation de viande augmente plus de trois fois celle observée dans les pays développés, entre 1971 et 1995 (Delgado et al. 1999). La raison principale en est la forte croissance démographique, l'urbanisation et l'élévation du niveau de vie. La production et la consommation de volaille ont cru de plus de 5% par an, et représentent une fraction croissante de la production moyenne mondiale, au taux de 15% à 30% durant les trente dernières années. En 2050, seront consommées 2,3 fois plus de viandes de volaille et environ 1,4 à 1,8 fois plus d’autres produits animaux qu’en 2010 (FAO, 2006a; FAO, 2011). Parallèlement à l'élevage de volaille, l'élevage de porcin commence à s'imprégner dans les pratiques des paysans éleveurs Malagasy du fait de sa courte durée de production. En effet, 519.223 têtes porcines sont recensées en 2000 (Annuaire statistiques agricoles 2000) et 585.048 en 2002 soit 11% de plus. Ceci demandera 27 millions de tonnes d’aliments supplémentaires et 24 millions d’hectares de terres céréalières additionnelles à moins que la proportion de sous-produits et de ressources alimentaires non conventionnelles augmente substantiellement. C'est dans cette optique que le DRZV, le GRET, et l'AVSF dans le cadre du projet HOBA ASARA ont mis au point des formulations alimentaires à base de Mucuna pour améliorer les performances zootechniques de l'élevage dans la région d'Ambovombe (Sud de Madagascar). Actuellement, l’élevage moderne est incontournable pour satisfaire les besoins en protéine animale de la population. Ainsi, le transfert technologie avancée a été adapté à l'échelle d'une agriculture familiale analogue à ceux d'Ambovombe pour atteindre les objectifs. Les interventions ont été principalement sur les techniques appropriées, la taille de l’exploitation, la performance des races, les infrastructures aux normes, l’application des mesures sanitaires et l’adoption d’un management rationnel. Les activités réalisées par le DRZV sur la partie alimentation sont illustrées comme suit : SCHEMA D’ACTIVITE ENQUETE sur 12 communes du district d’Ambovombe CONNAISSANCES Matières premières existantes et utilisées PRELEVEMENT ANALYSES BROMATOLOGIQUES TABLE D'ALIMENTATION ELABORATION RATION ALIMENTAIRE MUCUNA TRAITEMENTS (5) - Poulet race locale - Poulet de chair - Poules pondeuses - Dindons - Pintades - Porcs - Trempage (T) - Ebullition (E) -Trempage – ébullition (TE) - Trempage-ébullition-trempage (TET) - Bicarbonate de sodium 0,2% (TBic) ANALYSES BROMATOLOGIQUE ET FACTEURS ANTINUTRITIONNELS L DOPA ELABORATION - Aliments incorporé de Mucuna traité par Trempage Ebullition Trempage avec deux taux d’incorporation selon les animaux destinés ELABORATION - Aliments incorporé de Mucuna traité par bicarbonate de sodium 0,2% avec deux taux d’incorporation selon les animaux destinés TEST SUR ANIMAUX (Poulets de race locale, de chair et pondeuse TEST SUR ANIMAUX (Poulets de race locale, de chair, pondeuse et Porcs) TABLE D'ALIMENTATION Tableau 1: Table d'alimentation MS MM Ca P CI PB CB Arbre et arbuste Angamay (n=5) Angea (n=3) Angalora Ankatanoletse Aorilozo Basy Beamena (n=3) Bedoko (n=3) Drematra (n=4) Engetse Fandaly Filofilo Hazofaonsa 15,8 9,7 2,66 0,31 0,2 10,5 18,5 22,1 7,4 1,03 0,03 1,0 8,8 23,1 40,0 8,5 0,94 0,50 16,2 21,3 2,99 0,98 0,2 18,1 24,0 0,4 15,8 26,9 42,0 15,8 0,64 0,55 3,0 24,4 10,8 0,50 0,82 0,2 25,2 17,7 24,0 20,0 0,24 0,64 1,2 16,7 16,7 25,8 11,7 2,71 0,71 0,6 4,3 21,7 3,9 21,5 18,1 14,7 2,37 0,46 12,0 15,5 23,5 33,3 9,6 1,80 0,66 1,0 15,8 26,7 31,8 6,3 1,07 0,09 1,0 8,9 40,0 46,1 17,4 5,06 0,23 0,2 17,2 13,2 16,9 11,1 1,01 0,27 0,6 19,1 35,0 Hazombalala 45,0 6,2 0,46 0,13 5,6 19,0 36,4 Hazomposa Jabihy Lamoty (n=9) Manateza Moita Monjola (n=3) Nanto (n=3) Nonoka Sakoa 40,9 6,6 0,66 0,47 0,4 12,2 14,6 48,1 4,7 1,10 0,24 0,5 18,6 18,3 41,4 8,2 0,96 0,38 0,3 44.3 6,0 0,78 0,33 0,6 12,9 19,7 35,4 4,3 0,22 0,10 7,3 11,9 26,8 45,3 5,6 2,16 0,31 0,2 50,0 7,0 0,88 0,23 1,4 21,6 22,0 36,0 11,7 3,59 0,63 1,4 24,8 18,3 34,9 14,3 2,14 0,45 0,4 Sanira (n=6) Sarikatra Sasavy (n=2) Solomotse Somangy Sandrife Borodoke Bajiry Tsingily 29,4 7,1 2,34 0,49 1,0 10,6 37,7 36,2 9,3 2,18 0,72 40,1 22,4 5,20 0,10 0,4 12,5 26,5 0,6 16,8 18,9 52,5 6,6 0,91 0,41 0,2 43,2 5,2 0,51 0,58 1,2 15,5 31,3 8,1 25,0 7,6 34,7 8,9 9,5 7,4 43,2 61,1 13,4 1,02 0,16 1,4 7,8 21,7 65,5 11,4 0,24 0,37 0,4 11,4 26,2 90,3 2,0 0,46 0,49 0,6 15,4 35,2 9,9 3,53 0,60 1,4 Tsingivy (n=4) 39,4 9,8 1,14 0,43 0,4 22,6 Tsingny 36,6 9,7 1,07 0,59 0,2 18,5 22,0 Vaha 42,3 8,0 0,68 0,59 0,4 Varogasy (n=2) Voandelaka 22,3 14,5 1,93 0,87 0,4 12,5 11,5 16,0 10,8 2,85 0,41 0,4 26,6 18,8 4,7 8,3 22,3 9,6 9,7 42,3 Fandriosy 45,3 7,0 0,94 0,29 0,2 17,2 27,7 Kompitse 36,4 6,1 2,11 0,30 0,2 Kompitra 38,0 8,2 0,93 0,38 0,4 13,8 18,6 Andriambolamena Famberona 28,8 10,8 2,39 0,13 0,8 21,6 17,7 46,4 7,8 1,15 0,44 0,6 16,9 23,1 40,6 9,2 0,52 0,27 0,6 22,5 26,9 32,0 8,8 0,62 0,19 0,4 8,0 23,3 42,4 7,4 1,54 0,32 1,2 4,1 15,1 37,5 12,2 0,20 0,29 1,2 4,3 17,7 23,8 7,7 2,10 0,27 0,4 17,1 38,5 10,5 7,8 2,72 0,14 0,2 13,7 Flamboyant Hily Sarina Herotra Tamberona Raketa inerme Cactus flambé 61,4 17,9 2,56 0,51 2,4 14,1 7,3 0,4 2,6 16,4 Légumineuse Stylosanthes Leucena gousse Kilimbazaha (n=3) Kily (n=5) Ambatry Leucaena plante entière (n=2) Leucena feuille Mucuna feuille (n=2) 40,4 6,2 1,16 0,32 0,4 9,1 44,6 53,6 5,6 0,32 0,17 0,2 5,0 50,1 35,5 7,2 1,40 0,70 0,6 14,3 18,6 38,3 6,5 1,93 0,61 0,2 16,1 29,0 38,2 7,6 1,04 0,32 0,4 18,4 25,7 41,0 8,7 1,59 0,38 0,6 17,0 19,8 47,6 10,9 2,71 0,21 0,2 27,8 19,3 24,3 9,2 1,46 0,55 1,4 21,5 31,9 4, 3 0,13 0,05 7,1 26,0 32,3 Graminées Bozaka(paturage naturel) 27,3 Ahibe (Lamitiha ambario) Ahidaly Ahidambo Ahidraty (n=3) Sorgho Cynchruss Tandaly Taritarika (n=2) Tsikimenamena (n=3) 33,3 17,3 0,19 0,04 0,8 38,3 6,8 0,21 0,45 1,1 15,1 28,1 27,5 7,8 0,55 0,43 0,8 12,2 36,3 30,0 8,5 0,41 0,35 1,8 80,2 6,5 0,98 0,02 0,9 18,4 30,6 23,1 1,9 0,04 0,02 1,8 2,3 32,4 13,4 0,74 0,50 0,4 3,5 17,8 20,5 10,9 1,83 0,78 0,2 7,1 18,8 32,2 0,2 3,8 20,5 Tsimavo (n=3) Brachiaria humidicola Brachiaria brizantha Katsaka mailaka 35,5 10,2 2,16 0,37 1,0 12,5 26,3 44,2 4,6 0,20 0,07 1,4 57,1 9,3 0,81 0,12 2,2 10,4 30,2 87,2 1,6 0,21 0,80 0,2 9,0 Pennisetum Siratro Fandrotrarana (n=2) 23,5 4,5 0,39 0,11 4,9 6,9 38,3 9,4 1,40 0,51 28,8 13,6 1,89 0,01 31,6 3,8 0,05 0,05 8,9 33,7 9,3 22,3 7,0 5,3 29,8 3,4 2,6 16,4 21,0 2,4 17,5 38,7 Graine de légumineuse Voanemba Antaky Voanjobory Tsaramaso Kabaro Konoky 87,7 92,5 3 ,2 0,16 0, 3 2,4 0,41 0,76 0,1 29,4 4,2 1,0 22,9 10,2 93,1 4,4 0,04 0,60 0,3 16,2 11,9 91,5 4,1 0,11 0,58 0,1 24,0 4,8 91,5 4,7 0,57 0,50 0,1 23,1 4,8 96,5 5,2 0,29 0,89 0,4 17,6 5,2 Sous produits animaux Dechets de Langouste (n=2) 93,4 47,2 5,44 1,03 1,0 28,0 Sous produits végétal Son de mais Paille de Riz 79,3 6,6 0,03 1,44 0,8 94,1 15,5 0,40 0,05 11,9 9,4 3,2 4,1 33,5 En général, la majorité des animaux dans le Sud de Madagascar sont des ruminants et petits ruminants. De notre résultat d'analyse des matières existantes à Ambovombe, la plupart des échantillons sont des arbustes et des légumineuses qui sont riches en Protéines et en Cellulose. Ce sont des aliments très utiles pour les ruminants. Ces plantes s'adaptent aussi à la saison sèche dominante dans cette région donc elles sont presque en permanence pour assurer l'alimentation des bétails mais comme nous savons bien qu'en saison sèche leur valeur nutritionnelle se dégrade et notre suggestion pour que les animaux donnent plus de performance en pratiquant la complémentation alimentaire. TRAITEMENTS DES GRAINES DE MUCUNA Analyses au laboratoire : Plusieurs analyses sur différent traitement de Mucuna ont été effectuées au niveau du laboratoire de chimie nutrition du Département de Recherches Zootechniques et Vétérinaires (DRZV). Le but de ces analyses est de déterminer le traitement le plus efficient en matière de valeur nutritionnelle et toxicologique (principalement pour la L-dopamine). Ainsi, les traitements adoptés sont les suivants : M.B : Mucuna n’ayant pas subi des traitements T 1 : Trempage pendant 24 h T 2 : Trempage pendant 48 h T 3 : Trempage pendant 72 h TE : Trempage 48h + Ebullition 30 mn E 1 : Ebullition pendant 30 mn E 2 : Ebullition pendant 60 mn TET : Trempage 48h + Dépelliculage + Ebullition 30 mn + Trempage 48h TBic : Ebullition 30 mn + Trempage 24h dans 0,2% de bicarbonate Issus de ces différents traitements, les résultats des analyses bromatologiques sont présentés dans le tableau 2. Tableau 2 : Valeur nutritive et teneur en facteur nutritionnel "L-dopa" des graines de Mucuna sous différents traitements M.B T1 T2 T3 E1 E2 TE TET TBic MS 93,8 94,9 95,2 95,9 94,5 94,4 98,4 99,5 93,9 MG 4,2 4,4 4,2 4,5 5,0 4,2 4,8 5,0 5,21 PB 26,3 24,2 23,5 22,6 25,7 23,8 21,4 21,7 24,2 MM 3,5 4,15 3,8 4,0 4,2 3,9 4,1 2,7 4,1 Ca 0,4 0,5 0,5 0,4 0,2 0,3 0,2 0,2 0,3 P 0,7 0,8 0,7 0,7 0,8 0,7 0,8 0,7 0,7 CI 0,1 0,1 0,1 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 L-dopa 6,6 5,95 5,23 2,91 3,15 2,02 2,2 0,79 2,96 La L-dopa, ou 3,4- dihydroxyphenylalanine est un acide aminé non protéique, substance intermédiaire dans la synthèse des catécholamines, qui possède deux isomères optiques, les Ldopa et D-dopa. Seule, la forme stéréo-isomérique lévogyre est métabolisable par l’organisme. La L-dopa est, soit synthétisée au niveau de l’organisme (endogène), soit peut être d’origine exogène, comme le cas de la L-Dopa contenue dans les graines de mucuna (DAHOUDA M, et al, 2009). Cependant, malgré un taux intéressant en protéines de Mucuna, sa valeur biologique est réduite par la présence de la L-Dopa. Les produits d’oxydation de la L-dopase conjuguent avec les résidus sulfhydriles des protéines pour former le complexe 5-S-cysteinyldopa conduisant à la polymérisation des protéines. Le complexe 5-S-cysteinyldopa peut constituer un des facteurs limitant la digestibilité des protéines et de l’amidon de la mucuna (DOSSA, 1999). La L-dopa est aussi une substance toxique, qui provoque des nausées et des maux de tête (PARDO et al, 1995). Chez les oiseaux, elle conduit à un ralentissement de la croissance et une baisse de la consommation alimentaire (DEL CARMEN J et al, 1999) Les différents traitements diminuent la teneur en L-Dopa de Mucuna. Cependant, ces traitements affectent considérablement la valeur nutritive et alimentaire de Mucuna. Ainsi, le but de cette expérimentation est de déterminer le traitement qui diminue le plus la teneur en L-Dopa mais qui modifie peu la valeur nutritive initiale de Mucuna. Sans traitement, la matière sèche des échantillons analysés a été de 93,8%. Cette faible teneur en eau (environ 6%) traduit un bon séchage des graines permettant une bonne conservation. Cette faible teneur en eau a été remarquée dans les graines dépelliculées (traitements TET) cela s’expliquer par la présence d’une certaine quantité d’eau dans le tégument. Tous les traitements appliqués aux échantillons ont affecté aussi bien la teneur en L-Dopa que la valeur nutritionnelle de Mucuna. Le trempage à froid provoque la germination des graines de Mucuna et augmente ainsi la teneur en matière sèche (MS) ainsi que les éléments nutritifs de la graine. Du fait de l'hydrosolubilité de la molécule de dopamine, le trempage cause un transfert d'une quantité considérable de la L-Dopa de la graine vers la solution. Ce trempage facilite aussi le dépelliculage de la graine. Pour l'utilisation de Mucuna dans l'alimentation aviaire (surtout pour les races exotiques), le dépelliculage est indispensable pour (i) faciliter la libération de la Dopamine dans les cotylédons, mais aussi (ii) diminue la teneur en cellulose brute qui est limitée à 4% pour l'alimentation des poussins. Ainsi, le dépelliculage augment la digestibilité des graines de Mucuna. Le traitement par ébullition, c'est-à-dire par la chaleur humide est le plus efficace pour diminuer la teneur en L-Dopa dans la graine, du fait que la dopamine est une molécule thermolabile et hydrosoluble. Le séchage est un traitement indispensable dans les processus de fabrication en alimentation animale. Cette pratique diminue la possibilité d'altération de la graine de Mucuna face aux proliférations de microorganismes du milieu, le séchage facilite également le broyage. Avant le mélange des différents composants de la formule alimentaire, il est impératif de faire le broyage de ces derniers. La granulométrie est un paramètre à considérer surtout pour l'alimentation aviaire. Pour un même traitement, plus la durée augmente, plus la perte en L-Dopa est importante. Cependant, les dépenses énergétiques et temporelles engendrées par la durée des traitements peuvent causer un rejet de l'utilisation de Mucuna en alimentation animale par les paysans. Ainsi, un traitement supplémentaire par une ébullition des graines de Mucuna durant 30 minutes suivit du trempage dans la même solution qui contient une dose de 0,2% de bicarbonate. Cette pratique inspirée de la méthode de Vadivel et Pugalenthi en 2009 diminue de moitié la teneur initiale en L-Dopa de la graine de Mucuna, car elle passe de 6,61 à 2,96% mais affecte peu la valeur nutritive. Fabrication de la provende à base de Mucuna : En théorie, la fabrication des aliments est simple, les mêmes opérations se retrouvent quelle que soit l’échelle de fabrication à laquelle on se situe : L’approvisionnement en matières premières et le stockage Préparation du Mucuna Le broyage des matières premières Le mélange en respectant une formule donnée Le conditionnement Toutefois, les matériels utilisés pour la fabrication de la provende sont différents de ceux utilisés par une industrie (provenderie). Cependant, les matières premières sont exactement les même sauf pour le Mucuna. Ainsi, divers composants de la ration ont été achetés à Antananarivo (CMV, Lysine, Méthionine,...), ces derniers sont généralement absents en milieu rural, or, il est pratiquement impossible d’obtenir un aliment satisfaisant les besoins des races performantes sans utiliser ces additifs alimentaires. Photo 1 : Séchage des graines de Mucuna après traitement Pour minimiser les risques d'altération des aliments, l’approvisionnement a été fait par quantité relativement faible. Avant l'achat de chaque matière première, la qualité de ces dernières est appréciée visuellement pour éviter un risque de détérioration trop précoce. Chaque composant est par la suite broyé à l'aide d'un broyeur à marteaux puis mélangé à la pelle sur une aire propre suivant les formulations prédéfinies. Pour précaution, le mélange des provendes est effectué tous les 10 jours afin d'éviter la prolifération en cas d'infestation micro organique sur un ou plusieurs composants. Après chaque préparation, les aliments composés ainsi que les différents constituants sont stockés dans des lieux sûrs, car la conservation de certaines matières premières est difficile : une teneur en eau élevée favorise la prolifération de moisissures qui, outre la diminution de la valeur alimentaire des matières premières, peuvent produire des toxines très dangereuses pour l’animal et même le consommateur (aflatoxine, zéaralénone, etc.). Une forte teneur en matières grasses peut également poser des problèmes de rancissement (son de riz, tourteaux artisanaux…), qui limitent la valeur alimentaire et l’appétence des produits. Les matières grasses favorisent également la prolifération des moisissures. Tableau 3 : Besoin des animaux : démarrage croissance et finition des animaux. Énergie (kcal) Dindon Pintade Poulet de chair Pondeuse Poulet Gasy Porc Protéine (%) Calcium (%) Phosphore Lys (%) (%) Met (%) 3200 21,5 1,06 0,81 1,2 0,4 3200 17,0 1,03 0,78 1,0 0,3 3000 14,0 3,40* 0,65 0,6 0,4 2900 22,4 1,00 0,64 1,2 0,4 3200 24,8 1,10 0,67 1,3 0,5 3000 14,5 4,00* 0,70 0,8 0,3 3100 23,0 1,10 0,50 1,4 0,9 3250 22,0 1,00 0,45 1,3 0,8 3300 21,0 0,55 0,70 1,3 0,7 3000 20,0 1,10 0,50 1,1 0,5 3000 16,0 1,05 0,50 0,9 0,5 3000 19,0 4,5* 0,50 0,9 0,6 3250 18,0 1,00 0,50 1,2 0,7 3200 15,5 1,00 0,45 0,9 0,4 3000 14,0 3,4* 0,90 0,6 0,3 3100 18,0 1,10 0,75 1,7 0,6 3000 16,5 0,90 0,30 0,9 0,6 2000 14,0 0,90 0,30 0,8 0,2 * principalement pour les femelles productrices Formulation alimentaire correspondant à ces différents besoins : Les deux premières formules (Dindon et Pintades) n'ont pas été testées sur terrain (formulation théorique). Ici le composant Mucuna utilisé a été traité par le bicarbonate 0,2% (TBic). Tableau 4: Formulation alimentaire Dindon Dindon Maïs Tableau 5 : Formulation alimentaire Pintade Démarrage Croissance Finition 36,5 40,0 40,0 Pintade Démarrage Croissance Finition 18,8 35,6 40,0 Maïs Son fin de riz 10,0 10,6 14,8 Son fin de riz 29,0 10,0 25,0 TT Arac. Art. 30,0 30,0 25,0 TT Arac. Art. 25,0 30,0 11,7 Poisson diego 4,9 1,0 1,0 Poisson diego 4,7 5,0 1,0 Poisson art. Mucuna bicarbonaté 1,4 1,0 1,0 2,5 1,0 15,0 15,0 15,0 Poisson art. Mucuna bicarbonaté 4,0 15,0 15,0 15,0 OS Calcine 1,0 1,0 1,0 OS Calcine 0,5 0,5 2,3 CMV 0,0 0,0 0,3 Coquillage 2,2 0,5 3,0 Coquillage 0,8 0,9 1,2 SEL 0,4 0,4 0,4 SEL 0,4 0,4 0,6 Méthio. 0,2 0,2 0,3 Méthio. 0,2 0,3 0,3 Lysine 0,19 0,3 0,3 Lysine 0,3 0,3 0,3 Des tests sur animaux ont été effectués au niveau de la station de recherche de Kianjasoa (Moyen Ouest de Madagascar) pour évaluer les formulations alimentaires suivantes ; Tableau 6 : Formulation alimentaire Poulet de chair POULET DE CHAIR Démarrage Croissance Finition 38,0 40,0 43,5 Maïs Son fin de riz 22,6 14,0 10,0 TT Arac. Art. 28,0 25,0 30,0 Poisson diego 5,0 3,7 3,4 Poisson Art. 3,6 4,4 0,8 10,0 10,0 Tableau 7: Formulation alimentaire Poule pondeuse PONDEUSE Maïs Son fin de riz 30,0 36,0 20,0 TT Arac. Art. 29,0 20,3 21,6 4,0 OS Calcine 0,4 0,3 0,5 Poisson Art. Mucuna Traitement 2 OS Calcine CMV 0,2 0,0 0,2 Coquillage 0,7 2,0 Mucuna - Démarrage Croissance Ponte 1 & 2 32,7 39,0 34,9 1,7 - 10,0 2,0 2,5 1,1 CMV 0,2 0,2 0,3 0,4 Coquillage 1,0 1,0 10,0 0,5 0,5 0,3 SEL 0,5 0,5 0,5 SEL Methio 0,5 0,1 0,3 Methio 0,2 0,2 0,01 Lysine 0,6 0,1 0,5 Lysine 0,4 0,3 0,01 Tableau 8 : Formulation alimentaire Poulet Gasy POULET GASY Maïs 0-9 10-16 Sem Sem 63,7 54,7 Tableau 9 : Formulation alimentaire Porcelet 16 - 20 Sem 59 20 Sem 55,9 Son fin de riz TT Arac. Art. 2,7 6,0 3,0 4,0 10,9 2 4 4,5 Poisson Diego 5,5 2 2 2,2 2 Poisson Art. Mucuna 0 30 30 30 OS Calcine 1,4 1,5 0,5 0,7 CMV 0,2 0,3 0,3 0,3 Coquillage 1,1 0,9 0,5 1,9 SEL 0,3 0,4 0,5 0,5 Methio 0,2 0,1 0 Lysine 0,4 0,1 0 0,2 PORC Maïs Démarrage Croissance Finition 60,0 25,0 60,7 Son fin de riz 14,9 35,0 9,0 TT Arac.Ind 14,8 10,0 5,0 TT Coprah 2,0 0,0 Poisson Diego 4,9 4,4 Poisson Art. 1,0 2,0 20,0 20,0 OS Calcine 1,5 2,01 1,4 CMV 0,3 0,3 - Coquillage 1,5 1,9 1,5 SEL 0,3 0,5 0,3 Mucuna Methio 0,35 - Lysine 0,3 0,1 La formulation alimentaire consiste à satisfaire les besoins nutritifs de l’animal par l’ajustement des apports alimentaires suffisants, équilibrés, adaptés aux facultés digestives de l'animal et le plus économique possible. Les formulations ont été réalisées à partir d'une programmation informatique sous Excel couplée de l'option "solver". TEST SUR ANIMAUX TEST DE L'ALIMENTATION DES POULETS DE CHAIR par une ration à base de graine de Mucuna traité par le bicarbonate 0,2%. Les 10 premiers jours ont été consacrés à la phase d'adaptation aux conditions climatiques et à la nouvelle ration alimentaire des animaux. Pour ce faire, une poussinière adaptée aux conditions du milieu a été confectionnée pour abriter les poussins durant cette phase. Une ration de démarrage sans Mucuna a été élaborée pour mieux gérer les stress durant cette phase, mais aussi pour éviter de quelconques troubles physiologiques et digestifs causés par la L-Dopa. Un protocole de biosécurité basé sur les bonnes pratiques en matière d'élevage (OIE, FAO, 2011) a été installé durant toutes les expérimentations. Ce protocole se résume trois composantes fondamentales : Ségrégation, Nettoyage, et Désinfection. Ainsi, pour commencer ce protocole, les animaux d'expériences ont été achetés (Ségrégation) au niveau des revendeurs agrée. Quarante poussins chair vaccinés et déparasités "Mafonja" ont été utilisés pour le test sur animaux. Ces poussins sont subdivisés en 4 lots, chaque lot recevant respectivement un aliment composé à 0% 10% et 20% de Mucuna traités par le bicarbonate inspiré de la méthode de Vadivel et Pugalenthi. Un quatrième lot de poussin recevant le Mucuna traité suivant la procédure "TET" (voir tableau des résultats d'analyses bromatologiques) a été installé pour pouvoir comparer les valeurs. À leur arrivée à Kianjasoa, les poussins ont reçu un antistress pour calmer les effets exténuants de l'éclosion et du transport. La production des animaux durant 45 jours (durée de l'expérimentation) est évaluée par un pesage hebdomadaire. Les refus alimentaires sont aussi pesés pour calculer l'indice de consommation. Un vétérinaire est en charge des suivis sanitaires de l'expérimentation. Avant les expérimentations, les locaux (poulailler, salle stockage,....) ont été désinfectés. Résultat sur le poulet de chair : Les résultats de comparaison des poids finals des quatre lots de poulet de chair (en gramme) sont consignés dans la figure suivante. Poids moyenne après 45 jours 1800 10% 10% Dep 1600 1400 1200 1000 800 600 400 Témoin 20% Figure 1 : Comparaison des poids moyens des poulets de chair durant l'expérience En général une incorporation de Mucuna diminue la production moyenne des poulets de chair : 1300g, 1100g et 850g pour les 3 lots respectifs : 0%, 10% et 20%. Malgré le taux intéressant en protéine et d'acide aminé dans Mucuna, sa valeur biologique est réduite par la présence de L-dopamine (3,4-dihydroxyphenylalanine qui est un acide aminé non protéique). Cela est dû à la formation de complexe 5-S-cysteinyldopa qui limite la digestibilité des protéines et de l’amidon de mucuna (DOSSA, 1999). Les différents traitements de Mucuna diminuent considérablement la teneur en L-Dopamine. Cependant, ces traitements ne sont pas suffisants pour valoriser au maximum la graine de Mucuna car son incorporation engendre généralement une baisse de la consommation alimentaire (DEL CARMEN J et al, 1999). La comparaison des poids moyens des lots 10% traité au bicarbonate et 10% dépelliculés montre que la pellicule du Mucuna présente un effet négatif sur la production des animaux. Des perspectives peuvent être envisagées comme : 1. la granulation de l'alimentation à base de Mucuna. Cette pratique va éliminer considérablement la tendance des aviaires à sélectionner les composants les plus appétible dans l'alimentation. Ainsi, à chaque prise alimentaire, l'animale avale une composition au complet de la formulation de base. 2. L'ajout de produit engendrant une augmentation de l'appétibilité de la provende comme la L-tryptophane : L'effet du tryptophane sur la régulation de l'appétit se réalise notamment via la production centrale de sérotonine qui est impliquée dans la régulation de la sensation de satiété et de l'appétit. Le tryptophane étant le précurseur de ce neurotransmetteur (la sérotonine), une diminution de la concentration de tryptophane dans le cerveau conduit à une diminution de la production de sérotonine. Puisque les acides aminés larges neutres (AALN : phénylalanine, tyrosine, isoleucine, valine, leucine et tryptophane) partagent le même transporteur pour traverser la barrière hémato-encéphalique, la production de sérotonine dans le cerveau dépend non seulement du niveau de tryptophane ingéré, mais également du niveau des autres AALN. Ainsi, réduire la teneur en protéines brutes des aliments et assurer un rapport minimum de Trp:Lys permet d'optimiser la régulation de l'ingestion alimentaire. Le tryptophane peut également avoir un effet sur la régulation de l'appétit et l'ingestion à travers un contrôle périphérique. La mélatonine qui est produite à partir du tryptophane dans le tube digestif pourrait servir de signal pour la synchronisation des processus d'ingestion et de digestion. Enfin, l'effet du tryptophane sur la régulation de l'appétit peut s'expliquer par son effet sur l'expression du gène codant pour la ghréline et par son effet direct sur la synthèse de ghréline. La ghréline est une hormone stimulant l'appétit qui est produite et sécrétée par l'estomac et le duodénum. C'est également un sécrétagogue de l'hormone de croissance impliquée dans de nombreuses fonctions comme la synthèse protéique, la croissance osseuse, la croissance musculaire, ... La teneur en tryptophane dans l'aliment augmentant l'expression du gène codant pour la ghréline, elle augmente la prise alimentaire et le gain de poids. Position réglementaire Le L-Tryptophane, techniquement pur (L-Tryptophane 98 % Feed Grade) relève du Règlement (CE) 1831/2003 du 22/09/2003 relatif aux additifs destinés à l'alimentation des animaux (JO EU n° L 268 du 18/10/2003), catégorie : "additifs nutritionnels", groupe d'additifs : "acides aminés, leurs sels et produits analogues" et peut être utilisé pour toutes les espèces animales EVOLUTION DU POIDS DES POULETS DE RACE LOCALE (AKOHO GASY) Pour les poulets de race locale (Akoho gasy), 60 poussins de 45 jours en moyenne sont subdivisés en 3 lots de 20 têtes. Chaque lot reçoit respectivement 0%, 15% et 20% de Mucuna. Les traitements sanitaires effectués sont les vaccinations et le déparasitage. Les performances zootechniques sont mesurées toutes les semaines, les gains de masse quotidienne (GMQ) et les indices de consommation (IC). L'évolution du poids des poulets de race locale "Akoho gasy" durant 3 mois, sur les 3 lots recevant des rations différentes à base de Mucuna nous indique qu'il y a une différence significative entre chaque lot. Poids en grammes 1300 1200 1100 1000 900 800 700 600 500 400 300 0 Lot 1 Lot 2 1 2 3 4 Lot 3 5 6 7 8 9 10 11 Temps d'expérience en semaine Figure 2 : Evolution du poids corporels des poulets Gasy nourris de graines de Mucuna Bicarbonatées Lot 1 : Poulet nourri d’aliment sans Mucuna Lot 2 : Poulets nourris de graine de Mucuna 15% Lot 3 : Poulets nourris de graine de Mucuna 30% Le poids moyen initial est de 374,200 ± 63,911 pour le témoin tandis que 394,000 ± 62,604 à 395,200 ± 64,896 pour les lots d’animaux destinés à l’expérience. L’expérience a duré 11 semaines. Aucun perte de poids n’est enregistrés jusqu’à la fin de l’expérience pour les 3 lots. Le lot traité par le mucuna 30% est enregistré comme lot qui à plus de poids à la 11e semaine. Une évolution de poids de chaque lot est enregistrée à chaque pesée. Le poids évolue et ne cesse d’augmenter jusqu’à la fin de l’expérience. Au 1er jour de l’expérience, les poulets de lot 2 ou (T2) ont un poids plus élevé (395,200 ± 64,896). Après deux semaines, les poulets qui reçoivent un concentré sans mucuna est plus élevé. Entre les 2 à 4 semaines, aucune différence n'a été enregistré entre les 3 lots. Dès la 4ème semaine, les poulets nourris avec un concentré contenant de mucuna subissent une évolution de poids tardif par rapport au lot témoin jusqu’à la 7e semaine. À la fin, les poulets nourris par un concentré contenant de 30% de mucuna est le plus élevé (1295,889 ± 177,131) suivit de ceux alimentés avec 0% de la farine de mucuna(1286,400 ± 201,309). Au début de l'expérience, la moyenne des poids des 3 lots sont uniformes. Durant le premier aucune différence n'a été enregistré. Plusieurs paramètres sont à l’origine de ces différences, entre autre la transition alimentaire vers l’incorporation de graine de Mucuna dans la ration. Le manque d’appétence de la ration contenant de Mucuna induit un retard de croissance dans les lots 2 et 3. La quantité d’aliment refusé par ces 2 lots sont grande, donc les apports nutritionnels sont amoindris et explique le retard d’évolution de poids. Cependant, à la fin de l'expérimentation, nous avons constaté que le poids moyen des lots 0% et 15% était identiques. La pente des courbes de tendance entre ces différents lots nous indique que la croissance des poulets de race locale du lot à 15% de Mucuna est plus rapide par rapport aux deux autres lots. Ainsi, à une certaine concentration, la graine de Mucuna a donc un effet significatif sur la croissance du poulet de race locale. Poids en grammes 1000 901.9 912.2 812.7 900 800 700 600 Lot 1 Lot 2 Lot 3 Figure 3 : Gain de poids obtenu durant l’expérience (11 semaines) Lot 1 : Poulet nourri d’aliment sans Mucuna Lot 2 : Poulets nourris de graine de Mucuna 15% Lot 3 : Poulets nourris de graine de Mucuna 30% Durant toute l’expérience, un gain de poids a été enregistré dans tous les lots recevant les rations contenant ou non de la farine de graines de Mucuna traitées par le bicarbonate de sodium. L’évolution est variée en fonction de temps. Les poids augmentent significativement (p<0.05) dans tout les lots. Les gains moyens les plus importants pendant de l’expérience ont été observés dans le lot des poulets recevant une ration contenant 30% mais la différence entre les 3 lots n’est pas significative. Le sexe joue aussi un grand rôle dans cette différence. Le sexe des individus n’est connu qu'à la fin de l'expérimentation du à l'uniformité des plumages des poussins. Cela justifie la lenteur de la vitesse de croissance du lot 2 qui contient plus de femelle que de mâle. Les gains de poids moyens les plus importants ont été observés dans le lot des poules recevant une ration contenant 30% mais la différence entre les 3 lots n’est pas significative. Pour conclure, la farine de graines de Mucuna traitée par le bicarbonate de sodium 0,2% peut être incorporée dans l’alimentation des poulets de race locale. L’incorporation jusqu'à 30% de Mucuna est bien supporté par les poulets de race locale. Cette étude est loin d’être exhaustive, elle est limitée sur des expériences en cage or l’élevage de poulet de race locale est en divagation, ainsi comment pourrons nous faire l’application en milieu réel. Sur l’effet à moyen terme sur la reproduction, une aperçue sur le comportement des poules et des coqs issus de ce traitement montre une non maturité sexuelle or l’état corporel de ces animaux correspond bien à la phase de maturité. Donc une étude approfondie sur ce point s’avère nécessaire. De ce fait, l’incorporation à 30% nous a donné une meilleur performance sur la croissance des poulets de race locale or comme nous avons énoncé auparavant l’inconvénient sur la reproduction nous amène à une idée de recherche sur l’identification des poulets de race locale pour la viande et pour la reproduction. EVOLUTION DU TAUX DE PONTE DES POULES PONDEUSES Les mêmes répartitions sont effectuées pour départager les lots de poule pondeuse, et les proportions de Mucuna sont les mêmes que ceux utilisés dans les poulets de chair. Pour cette partie, 30 poulettes prêtes à pondre (4,5 mois) de race Hulyn sp sont choisies pour effectuer l'expérimentation. Divers traitements sont effectués sur ces poulettes avant le démarrage officiel des tests, comme le déparasitage, les vaccinations (Pestavia et Avichol), le débectage,.... Les paramètres à mesurer sont les suivants : le taux de ponte par lot, le calibre des œufs,... Habitats (poulaillers) : Les poulaillers ont été aménagés par l’adaptation de bâtiments déjà existants à Kianjasoa pour répondre aux normes communautaires minimales dans les domaines de la protection de l’environnement, de la santé publique, du bien-être animal. Des ouvertures apposées de grillage pour créer un environnement avec suffisamment ventilation dans les bâtiments d'hébergement des animaux. Des perchoirs sont placés à différents niveaux à au moins 40 cm au-dessus du sol du poulailler de manière à ce que les animaux puissent circuler en dessous. Une mangeoire et un abreuvoir, accessible des deux côtés sont installés pour chaque sous lot de 5 volailles. L’ensemble du poulailler est recouvert d'une couche de copeau de bois servant de litière pour les animaux, et les pondoirs sont chargés defoin. . Les poulaillers ont été désinfectés par le crésyl 15 jours avant le commencement des expérimentations Taux de ponte des poules nourries de graine de Mucuna traitée par le bicarbonate Pourcentage 50.00 44.97 46.14 40.11 45.00 40.00 35.00 Lot 1 Lot 2 Lot 3 Figure 4 : Diagramme du taux de ponte Durant l'expérimentation, les poules pondeuses étaient divisées en 3 lots qui sont respectivement 0%, 10%, et 20% de Mucuna traités par le Bicarbonate 0,2%. Il n'y a pas de différence significative entre le taux de ponte en pourcentage du lot recevant 0% et 10% de Mucuna. Cependant, le taux de ponte du lot à 20% de Mucuna n'a jamais atteint les 100% durant l'expérimentation. Cela indique que la teneur élevée en Mucuna dans la ration affecte sur la ponte. Grammes Moyenne des poids des œufs de poules alimentées de graine de Mucuna traitée de bicarbonate 57.76 58.00 57.00 55.64 56.00 55.80 55.00 54.00 Lot 1 Lot 2 Lot 3 Figure 5 : Poids moyen des œufs des poules nourries par les aliments incorporés de différents taux de graines de Mucuna Par contre, le calibre moyen des œufs issus des poules témoins est supérieur aux 2 lots nourris de graines de Mucuna qui ne sont pas très significativement différent. Ainsi, une complémentation raisonnée (10%) en Mucuna dans la ration des poules pondeuses à un effet positif sur le taux de ponte mais diminue le calibre. EVOLUTION DU POIDS DES PORCELETS 24 porcelets en phase de croissance sont répartis en 3 lots de 8 porcelets divisé en 2 sous lots. 3 types d’aliment se différent de leur taux d’incorporation de graines de Mucuna (0, 20 et 40%). Ils sont attribués à chaque lot de porcelets et chacun a été réalisé en deux répétitions. L’eau est administrée ad libitum. La moyenne hebdomadaire du poids de chaque lot réalisé au même jour à la même heure est enregistrée. La consommation alimentaire et l’indice de consommation sont calculés. L’expérience porte sur la comparaison des performances zootechniques des différents lots d’animaux. 40.0 35.0 30.0 25.0 20.0 15.0 10.0 0 1 2 3 Lot à 0% 4 5 6 Lot à 20% 7 8 9 10 11 12 Lot à 40% Figure 6 : Evolution de poids des porcelets durant 13 semaines d'expérimentation Au départ, l’évolution de poids des porcelets témoins est rapide et supérieure jusqu’au 9ème semaine d’expérimentation. Au delà, la croissance des porcelets nourris d’aliments incorporés de graines de Mucuna bicarbonaté devient plus rapide surtout pour le taux de 40%. Ce fait est bien démontré au niveau de gain de poids des animaux. Gain de poids des porcelets durant l'expérimentation 26.8 27.0 25.1 26.0 25.0 22.9 24.0 23.0 22.0 21.0 20.0 Lot à 0% Lot à 20% Lot à 40% Figure 7 : Le gain de poids des porcelets est proportionnel à l’augmentation de l’incorporation de graine de Mucuna bicarbonaté. CONCLUSION En conclusion, les graines de Mucuna bicarbonatées sont utilisables pour remplacer les matières premières usuelles) l'alimentation animale (poulet de chair, poule pondeuse, poulet de race locale et porcelet). Cette pratique diminue considérablement les dépenses des éleveurs.