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Impacts du réchauffement climatique sur les risques naturels
dans l’Arc Alpin
Responsable de stage : Gauthier Chapelle
Responsable de mémoire : André Ethelecou
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PARTIE 1 : ETAT DES LIEUX DE L’IMPACT DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE SUR LES RISQUES NATURELS DANS L’ARC
ALPIN ________________________________________________________________________________________________________ 7
1.1 Définition générale d’un risque ________________________________________________________________________________ 8
1.2 Les risques naturels dans la législation _________________________________________________________________________ 14
1.3 Réchauffement climatique et risques naturels dans les Alpes ________________________________________________________ 18
1.4 Les crues et les laves torrentielles______________________________________________________________________________ 24
1.5 Les avalanches ____________________________________________________________________________________________ 34
1.6 Les mouvements de terrain___________________________________________________________________________________ 43
1.7 Les risques glaciaires _______________________________________________________________________________________ 51
PARTIE 2 : LA PRISE EN COMTE DU FACTEUR CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LES DOCUMENTS D’ETUDE ET DE
GESTION DES RISQUES EN FRANCE ____________________________________________________________________________ 57
2.1 Le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable ___________________________________________________________ 59
2.2 Les préfectures ____________________________________________________________________________________________ 61
2.3 La Direction Régionale de l’Environnement (DIREN) _____________________________________________________________ 63
2.4 Les services déconcentrés de l’Etat_____________________________________________________________________________ 63
2.5 Les communes ____________________________________________________________________________________________ 65
2.7 Et ailleurs ? ______________________________________________________________________________________________ 65
PARTIE 3 : PROPOSITION DE SCENARIOS SUITE AU DIAGNOSTIC __________________________________________________ 72
3.1 Scénario 1 : Consultation des élus de montagne __________________________________________________________________ 73
3.2 Scénario 2 : Recensement des études concernant les effets du climat et du changement climatique dans les espaces de montagne en
France Métropolitaine _________________________________________________________________________________________ 81
Sommaire
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Introduction
L’influence du climat sur l’homme à toujours
été un sujet de préoccupation des sociétés
depuis leur constitution ; en revanche la prise
en compte de l’influence de l’homme sur le
climat est assez récente. La découverte du trou
dans la couche d’ozone, par des scientifique du
British Antarctic Survey (BAS) en 1984, a
constitué le véritable point de départ d’une
conscientisation de l’influence anthropique sur
le système Terre.
L’influence de l’utilisation industrielle des
carburants fossiles sur le climat avait déjà été
démontrée par un savant suédois, Svante
Arrhenius, à la fin du XIXe siècle ; il s’était
rendu compte que la révolution industrielle
allait apporter, en plus du progrès, un
réchauffement de notre planète. Cette nouvelle
avait été considérée à l’époque comme plutôt
bonne car elle augurait une vie meilleure grâce
à des températures moins rigoureuses.
Ces nouveaux problèmes environnementaux
seront abordés pour la première fois au
Sommet de la Terre à Rio en 1992 ; cette
conférence est le point d’origine de la prise en
compte de l’environnement dans la diplomatie
internationale, notamment avec la définition du
concept de « Sustainable development »1. Petit
à petit, cette prise de conscience s’est propagée
dans les gouvernements nationaux et a atteint
les discours politiques français depuis quelques
années.
L’Etat français a créé des outils pour répondre
aux nouvelles menaces qui peuvent émaner
d’un réchauffement global du territoire dans les
décennies à venir. Ainsi, l’Observatoire
National sur les Effets du Réchauffement
Climatique (ONERC) a vu le jour avec la loi
du 19/02/2001 dans le but d’étudier les effets
1 Ce terme a fait l’objet d’une erreur de traduction
puisqu’il est traduit en français comme
« Développement durable »
du réchauffement climatique et de
communiquer les résultats aux décideurs2.
Cet observatoire utilise les conclusions du
GIEC3, qui est un organisme dont tous les
membres des Nations unies sont adhérents. Le
GIEC a été fondé en 1988 pour « expertiser
l’information scientifique, technique et socio-
économique qui concerne le risque de
changement climatique provoqué par
l’homme ». Cet organisme a été mis en place à
la demande du G7, sous l’égide de
l’Organisation Météorologique Mondiale
(OMM) et du Programme pour
l’environnement des Nations unies (UNEP).
Le GIEC dispose de trois groupes de travail qui
répondent chacun à une problématique des
changements climatiques. Plusieurs centaines
de scientifiques rédigent un pré-rapport qui est
ensuite critiqué par quelques centaines de
2 Voir annexe 1
3 Groupe d'Experts Intergouvernemental sur
l'Evolution du Climat
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scientifiques ; les milieux politiques sont
également consultés, de sorte que le rapport
final est un consensus scientifique et politique
qu’il est très dur de critiquer.
Le groupe I étudie le climat et ses évolutions,
le groupe II étudie les moyens de prévention et
les mesures d’atténuation à mettre en place
pour faire face aux impacts des changements
climatiques et enfin, le groupe III étudie les
mesures de mitigation4.
Les conclusions du GIEC serviront de base
scientifique de référence pour toutes les
informations exposées dans ce rapport,
notamment les simulations de températures, les
modèles climatiques et les prévisions sur
l’évolution du climat mondial.
4 La mitigation est définie comme une intervention
anthropique pour réduire les sources de gaz à effet
de serre ou atténuer leurs conséquences (Définition
GIEC)
Les mesures prises aujourd’hui à propos des
changements climatiques concernent plus
aujourd’hui les moyens de réduire l’émission
de gaz à effet de serre que les moyens de
prévention, d’information et d’adaptation à ces
changements futurs.
Pourtant les conséquences du réchauffement
climatique sont réelles et inquiétantes pour les
évolutions futures. Ainsi, les impacts des
changements climatiques auraient, selon un
rapport parrainé par l’OMS, tué 150 000
personnes pendant l’année 20005 ; en raison
des impacts sur la sécurité sanitaire et de la
multiplication des catastrophes naturelles (elles
auraient triplées dans la décennie 1990 par
rapport à la décennie 1960).
Aujourd’hui le réchauffement climatique est un
phénomène certain ; seule son origine est
encore discutée (mais de moins en moins) entre
les partisans de l’origine naturelle de ce
5 Rapport présenté le 11/12/2003 à la conférence de
l’ONU sur le climat à Milan.
phénomène et les partisans de l’origine
anthropique. Quelles que soient les origines,
les conséquences du réchauffement climatique
sont aujourd’hui visibles dans le climat
mondial. Par exemple, lorsque les températures
moyennes augmentent, le cycle de l’eau est
accéléré car l’évaporation et, par effet induit,
les précipitations sont plus importantes. Cet
impact est déjà visible dans les milieux
tropicaux et devrait toucher des hydrosystèmes
français dans la décennie qui arrive.
Le territoire français est également soumis à ce
réchauffement ; toute les régions françaises ne
seront pas affectées de la même façon. Les
territoires proches du littoral, principalement la
Camargue, et les territoires de montagnes sont
les plus vulnérables à une évolution du climat
vers des moyennes de températures
supérieures.
Le premier indice de ce réchauffement a été le
recul des glaciers qui était parfaitement visible
et connu des populations locales. Mais ce n’est
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pas la seule conséquence de ce réchauffement
de + 0.6°C au cours du XXe siècle (en France,
l’augmentation des températures observées en
moyenne a été de 1°C durant les cinquante
dernières années) ; la fonte des permafrost, les
changements dans le cycle de l’eau, les vagues
de chaleurs (des phénomènes climatiques
extrêmes) sont autant de réactions imputables
au réchauffement climatique.
Toutes ces modification du climat engendrent
une modification de l’équilibre des systèmes
naturels et une variation de la fréquence et de
l’intensité des aléas climatiques. La
confrontation de l’évolution des aléas avec
l’évolution des enjeux humains permet de
dégager la notion d’évolution des risques
naturels.
Les indemnisations dues à des événements
climatiques sont passées de quatre milliards de
dollars américains dans les années cinquante à
quarante milliards dans les années quatre-
vingt-dix6. Ceci est plus du à une augmentation
de la valeur des enjeux qu’à une augmentation
de la fréquence des phénomènes. Le bilan
pourrait s’aggraver encore si les aléas
climatiques venaient à se multiplier.
En France, les catastrophes naturelles ont coûté
312 500 000 euros en 20047 ; les compagnies
d’assurances absorbent une partie de ces coûts
mais l’Etat, et donc le contribuable, supporte
également le coût des mesures de prévision, de
prévention, de protection et d’indemnisation
des risques naturels.
Le risque le plus fréquent est le risque
d'inondation avec 15 700 communes exposées
à des degrés divers en France. Viennent ensuite
le risque de glissements de terrains
(5 932 communes), de tremblements de terre
(5 100 communes), le risque sismique
6 Münich.Re
7 Ministère de l’Ecologie et du Développement
Durable, MEDD.
(1 400 communes) et le risque d'avalanches
(400 communes)8.
Les territoires de montagne ont toujours été
soumis à de nombreux risques naturels. Les
sociétés locales ont appris à co-habiter avec ces
caprices de la nature ; mais un changement
dans le cycle hydrique, dans les températures
moyennes, mais aussi extrêmes peut faire
basculer des systèmes naturels (cycle hydrique,
écosystèmes…) dans un état de déséquilibre.
Les conséquences d’un tel changement seraient
répercutées sur les enjeux humains en
montagne, tels que les infrastructures,
l’industrie touristique, la production d’énergie
ou encore les sociétés locales.
8 MEDD
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